Xmen Grand Design par Ed Piskor
1ère publication le 22/05/18- MAJ le 21/06/20
Une évolution suivie par BRUCE LIT
VO : Marvel
VF : Panini
X-Men Grand Design est une mini série en deux histoires de 88 pages au total écrite, dessinée et colorisée par Ed Piskor, ancien élève de la Joe Kubert School et qui avait jusqu’à présent plutôt oeuvré dans le comics underground. Il s’agit d’une anthologie ré-imaginée des premières aventures des X-Men allant de leur formation (Stan Lee/Jack Kirby) jusque leur « dissolution » à la fin du run de Roy Thomas/Neal Adams. Une seconde saison avec les X-Men de Claremont est bien évidemment indispensable à la vague d’enthousiasme que l’ouvrage a suscité.
Couverture plastifiée, format A3, couleurs vintage et des bonus incluant les dessins d’enfant de l’auteur, l’édition US est superbe (mais pas donnée : 38$). L’édition Panini respecte le format original.
Et cette Hype, dans cette ère de méfiance de Marvel Post-Moderne, ça vaut le coup Bruce Lit, toi le X-Fan invétéré (ne me coupez pas la parole, bordel, j’essaie de dialoguer avec moi-même). Oui, ce Grand Design n’a pas usurpé son appellation, même si nous verrons que quelques fausses notes viennent entacher cette mélodie du bonheur.
X-Men Grand Design nous plonge avec délice à l’époque où les X-Men n’étaient pas solubles dans le tube d’aspirine. On en parle souvent ici : la continuité des mutants entre subplots inaboutis, fautes de scripts, tyrannie éditoriale, spinoff pas ON et glandouille morrisonbrubakesque est un véritable cauchemar pour le débutant qui voudrait se lancer dans les aventures de la plus grande équipe de super-héros des comics.
Ed Piskor fait plaisir à tout le monde en faisant plaisir à chacun : l’histoire est relativement facile à comprendre pour le néophyte et référencée pour le X-Fan qui retrouve à chaque page, chaque case des jalons enamourés de cette fameuse continuité où, tout à coup tout parait cohérent, lié, fluide. Ce n’est pas le moindre mérite de Piskor de joindre l’utile (à l’inverse de Morrison, il connait ses X-Men) à l’agréable (de chouettes exercices de rétro-continuité intelligents et bien pensés).
Piskor rappelle le temps où l’univers partagé Marvel constituait la force de l’éditeur. Il donne même un acte de naissance à la paranoïa anti-mutants : le début du XX siècle où ce poisson pourri de Namor noie New-York sous des continents d’eau tuant des milliers d’américains. Alors que les eaux infectent la grande pomme, un savant, le père de Charles Xavier la sauve des eaux et a donc le champ libre pour travailler sur les mutations que ces inondations ont engendrées. C’est un point de départ profondément original et…rafraîchissant !
Chaque X-Man a droit à son origine et là encore c’est une bonne surprise : plutôt que de céder au jeunisme ambiant ou du First Class foireux, Piskor respecte scrupuleusement le matériel de Stan Lee en y injectant les explications ultérieures de Clameront. Le lecteur a enfin une vision d’ensemble immédiate avec une trame de fond assez astucieuse : l’entité Phénix va mettre des années à trouver Jean Grey. Et différentes factions vont partir à la recherche de l’oiseau de feu, notamment les Shi’ars. C’est ainsi que Piskor explique la collision de l’avion des parents de Cyclope avec leur vaisseau en reconnaissance sur notre planète. C’est vraiment très bien vu !
Piskor met également en parallèle les destins de Scott et Jean : après sa chute d’avion, Scott tombe dans le coma tandis que Jean en vivant la mort cérébrale de son amie Annie tombe à son tour dans un état végétatif. Les deux sont sauvés par Charles Xavier qui va chercher Jean au fin fond de sa culpabilité de survivante tandis qu’il décèle les manipualtions de Mr Sinistre le temps d’une séquence. C’est très, très bien pensé.
Piskor par petites touches prépare sa saga du Phénix noir en expliquant comment Mastermind prépare son attaque contre Jean des années auparavant, on retrouve ce salopard de Cameron Hodge dès la première apparition de Angel préparant déjà sa chute racontée dans X-Factor, la présence de l’Etranger sur notre planète est enfin expliquée tout comme de grands mystères occultés même par St Claremont : qui a conçu la salle des dangers, le Blackbird ou le costume de Havok capable de contenir son plasma ? La réponse est aussi surprenante que cohérente, c’est XXXX !
Par le passé, papa Claremont est revenu sur les élements marquants de ses personnages dans ses célèbres Vignettes. Lobdell avait également écrit des flashbacks éclairants. Marvel avait également publié des fiches chronologiques des storylines de certains personnages à l’époque de Age of Apocalypse. Mais ces histoires se passaient pour la plupart bien avant la seconde genèse de l’équipe tandis que Piskor remet toutes les pièces du puzzle : on y suit limpidement l’enfance de Xavier, son passage en Corée, en Egypte où il rencontre le Shadow King et la jeune Ororo, puis son amitié avec Magneto. Tout à coup l’attaque par ce dernier de Cape Citadel prend un sens enfin « rationnel » : il ne s’agit plus d’un vilain débile comme les affectionnait Stan Lee mais de la réaction cohérente d’un plan longuement ourdi.
Les illustrations sont à la hauteur des ambitions de Piskor : on y retrouve la ligne claire de Kirby avec des clins d’oeil au Frank Miller de DKR et au premier film de Singer. Les regards sont souvent très expressifs, la mise en page magnifiquement aérée pour un plaisir de lecture immédiat : lire Grand Design c’est comme empoigner une guitare et savoir jouer tout Nirvana moins de 10 minutes après. Piskor n’invente rien, mais maîtrise sa grammaire séquentielle, ses couvertures rendent justice au pouvoir iconique du médium et certains personnages-Iceberg, Magneto ou les Sentinelles sont superbement rendus.
Il y a cependant de quoi chipoter par moment car certaines pages semblent parfois signées…Rob Liefeld, qui apparaît en quatrième de couverture et dans les remerciements ! Jean, Quicksilver et Scarlett Witch, Gabrielle Haller, Magneto semblent avoir tous avoir eu un pétard ayant explosé dans leurs cheveux ou un rdv avec le coiffeur de Wolverine (qui apparait dans une séquence avec ses griffes en os et Captain America). Tous les personnages sont frappés de jeunisme y compris Charles Xavier ou Sean Cassidy censés être les seniors de l’équipe. Piskor semble avoir parfois des problèmes avec l’anatomie et l’album se termine avec la main de Cyclope au moins aussi grande que son bras ! C’est ballot de terminer son histoire sur cette fausse note, d’autant plus que Piskor respecte scrupuleusement l’évolution des personnages et de leurs costumes.
Parfois, on aimerait aussi arrêter ce grand train de l’évolution. Claremont et Byrne avaient aussi signé en leur temps une magnifique rétrospective de la création des Xmen jusqu’à la mort de Jean Grey en épilogue de la saga du Phénix Noir avec nettement plus d’émotion que Piskor. On se prend parfois à rêver ce qu’aurait pu donner cette même histoire dialoguée par un Kurt Busiek. Vus en focalisation externe par Le Gardien, champion de la galaxie de l’épanchement et du sentimentalisme, les Xmen sont les grands absents de leur propre histoire. Ils sont beaux à regarder mais à aucun moment ne transparaît leur personnalité.
Stan Lee oblige, nos héros passent de vilains en vilains dans le second arc de la série jusqu’à susciter une certaine forme de désintérêt pour qui connait ses mutants par coeur. Si, nous l’avons vu, beaucoup d’éléments amènent une fraîcheur bienvenue, certaines ellipses sont particulièrement maladroites et étonnement peu audacieuses. C’est ainsi que Magneto sort quasiment de nulle part, et perd immédiatement sa famille sans passer par la case Auschwitz . Pourquoi cette pudibonderie que même les films pas connus pour leur témérité artistique ont réussi à représenter ?
Enfin, on pourra chipoter sur le fait que le parti-pris naturaliste et politique de l’ouvrage soit à géométrie variable. On apprend que le Shield observe du mauvais oeil, celui de Nick Fury, la constitution de ces justiciers hors la loi alors que l’équipe a dès le début ses entrées au FBI via l’agent Fred Duncan. Dommage qu’un ouvrage si érudit passe à côté de ce détail majeur.
Après des années d’humiliation éditoriale , de nouveaux-anciens-tous-différents-X-Men et une continuité encore maltraitée avec de nouveaux voyages dans le temps, ce X-Men Grand Design ressuscite tout bonnement le plaisir simple à retrouver nos mutants adorés. C’est une fantastique initiative de Marvel de célébrer sa continuité et ses auteurs enfin par le médium des Comics et pas seulement du cinéma. Une initiative qui pourrait donner naissance à un genre comme le fit en son temps le Year 1 de Miller.
Attachant comme pas deux, admirablement mis en forme et scénarisé malgré quelques maladresses, l’ensemble promet de décoller, ailes de feu à l’appui avec la saga du Phénix Noir en octobre 2018. On sera là !
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C’est le grand projet Marvel de cette année : Raconter les Xmen en moins de 80 pages. Ca s’appelle Xmen Grand Design et vous en trouverez la review
en avant-première chez Bruce Lit.
La BO du jour :
Il y a eu des « season one » pour pas mal de persos. Strange par JMS par exemple. Je crois savoir que le Spider-man season one n’a pas super réputation (par Cullen Bunn)
J’en ai lu aucun…
« Strange par JMS par exemple »
Ça c’était avant les Season One plus récents (la série des Mythos avec Rivera repose sur le même principe, un relecture des origines des années 60 à destination des néophytes). Le season one de Dr Strange, c’est avec Pak au scénario.
Le season one de DD est bien ?
Je n’ai lu aucun des Season One, même par celui d’Iron Man écrit par Howard Chaykin. Il s’agit d’une gamme à destination des nouveaux lecteurs, pour être vendue dans des librairies plutôt que des boutiques spécialisées. Ce fut donc des travaux de commande, et je ne me souviens pas avoir lu une bonne critique pour quel que ce soit de ces ouvrages.
le Strange était par Greg Pak, et bien plus sympa que le machin de JMS, d’ailleurs.
Le season one de DD, j’ai du le survoler en digital il y a plusieurs années et, de mémoire, c’était… pas terrible.
Alors moi j’ai lu et commenté sur la Mazone le Wolverine Season One. C’était nippon, ni mauvais…
J’ai jeté un oeil à la suite en ligne.
ça semble bien résumer les évènements jusqu’à Lifedeath de BWS. On y perd un max niveau implication émotionnelle forcément vu que c’est un gros résumé. Pour résumer les débuts, ça avait du sens. Là ça me semble de moins en moins nécessaire au fil de la progression. A part pour les nouveaux lecteurs qui veulent juste un gros résumé sans beaucoup d’âme. ça va trop vite.
Bon et puis le dessin de Piskor, désolé mais là encore je peux pas. Des soucis de proportions, des jambes trop courtes, des mains trop grosses ou des bras trop longs, y’en a à toutes les pages.
Alors je sais que ça plait, qu’on peut plus critiquer sans entendre « éh oh tu ferais mieux ? » ou encore que plus c’est moche, plus c’est assimilé à une mouvance « new age » qui a la cote, alors je m’attends bien à être tout seul à me plaindre de ça, mais moi ça me nique ma lecture. Trop de dessins bâclés, c’est trop.
Celui-là il est dans la hôte du père-noël, en principe ! 🙂
Je ne sais pas si vous avez entendu mes dents grincer à plusieurs reprises pendant la lecture de cet article, mais il y a beaucoup de choses qui m’ont déplu. Je ne vous cacherai pas que l’invasion British a été une des plus belles choses qui soit arrivée aux comics US. Du coup, les commentaires sur Grant Morrison concernant ses New X-Men… me glissent dessus. De fait, je ne les ai jamais compris. Quand on relit 90% du run de Claremont, on s’endort comme si c’était du John Ronald Reuel Tolkien. Mais bon, tous les goûts sont dans la nature. Simplement, j’en ai un peu assez que les mêmes commentaires s’enracinent dans l’inconscient collectif des lecteurs, au gré des mille et une chroniques qui s’abattent sur la Toile chaque semaine. J’ai vraiment l’impression que certaines périodes sont devenues les instruments d’un culte et que toute forme d’hérésie est vouée à l’autodafé. À titre personnel, je ne rejette pas le passé, même si je suis conscient de ses défauts, mais j’adore certaines initiatives actuelles visant à renouer avec le sens of wonder d’un Jack Kirby. J’ai donc beaucoup de mal avec le climat réactionnaire global qui touche notre civilisation actuellement. Je ne sais pas si c’est la peur du lendemain, mais ça commence à devenir lassant, surtout quand j’entends les fatidiques « c’était mieux avant ».
J’ai parlé récemment de malbouffe intellectuelle, dans le sens nourricier du terme, laquelle se soumet trop souvent à une lecture passive, axée sur la forme et rarement sur le fond.
En tant que lecteur, je me refuse à croire qu’il existe des « canons » et que la continuité doive se limiter à les suivre ad nauseam. D’ailleurs, l’idée même de continuité m’est devenue pénible. Pourquoi la création devrait-elle être parfaite, pourquoi toutes les pièces du puzzle devraient-elles forcément s’imbriquer. Nous vivons dans un univers régit par l’entropie, l’ordre n’y apparaissant que comme un état premier(et malheureusement idéal pour certains). J’accepte que Stan Lee et Jack Kirby (entre autres) aient créé une forme de Bible graphique et scénaristique, un peu comme la croyance endémique en Dieu chez Descartes qui sert de socle à sa philosophie du doute (génial paradoxe). Mais doit-on transformer l’hommage, la reconnaissance, en culte. Quand il s’agit d’imaginaire, je n’ai aucun problème à glorifier le Veau d’or, comme alternative au dogme.
De la même façon, j’ai de plus en plus de mal à supporter cette hégémonie du respect de l’anatomie en dessin. Ed Piskor est un dessinateur underground, comme ses confrères, il prend d’énormes libertés avec le corps humain (il suffit par exemple de voir le travail de Peter Bagge). Au fil des années, et notamment pendant la période Bill Jemas, on a vu émerger au sein de la Maison des Idées quelques formidables initiatives de ce genre, l’éditeur invitant des artistes d’horizons très divers à donner leur interprétation de ses personnages phares.
Sachant que la majorité des dessinateurs (vedettes ou non) reste inféodée aux diktats de l’anatomie, pourquoi reprocher aux électrons libres de faire ce qui, par essence, participe de leur style ? Là encore, je vois une forme de dogme et donc un frein à l’imaginaire.
On s’aperçoit donc que nombre d’arguments négatifs présent dans cet article et quelques commentaires reposent sur une forme de fixisme de la pensée. Je n’évoquerais pas ici le poison de la nostalgie, parce qu’il me faudrait plusieurs dizaines de pages.
Je ne veux pas faire non plus de procès d »intention. L’article de Bruce est pertinent en bien des points et, in fine, il a beaucoup aimé cet album. La preuve qu’on peut aussi s’affranchir de ces dogmes. Mon reproche à son égard concerne plutôt ses remarques injustifiées à l’encontre de Grant Morrison. On a le droit de le détester, lui et ce qu’il représente, mais affirmer qu’il n’a pas lu les X-Men (ou mal lus ce qui revient au même) me paraît un tantinet réducteur.
Somme toute, méfions-nous d’en rester à la simple étape du ressenti et tâchons aussi de remettre en question nos certitudes, parce que même si, en définitive, c’est Mammon qui décide aujourd’hui (uniquement ?) de l’évolution de nos comics, certains raccourcis dans l’argumentation peuvent servir d’adjuvants à une politique éditoriale qui se dévore la queue.
« De la même façon, j’ai de plus en plus de mal à supporter cette hégémonie du respect de l’anatomie en dessin. »
Eh oh relax. C’est juste mon opinion. Pour moi j’ai du mal à accepter comme style des libertés anatomiques qui ne sont pas constantes d’une image à l’autre. Si tu décide dès le départ de faire du cartoon exagéré avec des grosses mains, pas de souci.
Si le perso a une grosse main sur la première image, puis une main normale sur la 2eme, pour moi j’assimile ça à une erreur. A un dessin bâclé.
Je me trompe peut être, mais ça me perturbe et me sort de la lecture. J’ai le droit non ? Si on peut même plus rien reprocher…
A ce compte là n’importe quel dessin est défendable et tous les dessinateurs sont intouchables. On discute hein, c’est tout.
Et moi j’aime bien les X-men de Morrison. Et ceux de Whedon, de Carey, de Aaron^^
Et le run de Claremont j’aime surtout après 1983 (god loves man kills)
Avant ça je m’ennuie aussi.
Dans chaque débat de ce genre, il y a les deux écoles, et rarement un juste milieu.
Par exemple moi aussi j’en ai marre quand les gens défendent tous les artistes sous prétexte qu’ils sont « différents », « hors convention », ou le fameux mot qui excuse tout « underground ».
Donc dès que c’est underground, on ferme notre gueule, ça excuse n’importe quel délire visuel même si c’est PEUT ETRE de l’incapacité à dessiner les perspectives ou les proportions. Faut pas dire ce qu’on pense, ils sont intouchables.
Ben moi je dis ce que je pense, c’est tout. J’aime pas. Si c’est fait exprès ou si Piskor ne fait volontairement pas attention à ça parce qu’il s’en fiche, tant mieux pour lui. Moi j’aime pas, voilà tout.
« ou le fameux mot qui excuse tout »
Je peut me tromper, mais je n’ai pas l’impression qu’Ozy ne l’utilise de cette manière en tout cas. C’est avant tout un courant, une école graphique distincte (dans une certaine mesure, l’underground est au mainstream ce que la contre-culture est à la culture), éloignés des normes de représentations d’autres franges (à mille lieux d’un académisme mainstream, englobant d’excellents dessinateurs, et régit par une manière de faire bien spécifique, impliquant du coup que les lecteurs biberonnés principalement au mainstream sont conditionnés, et d’emblée plus sensibles à un style au détriment d’un autre).
Ouais mais le principe de contre-culture et de différence, c’est aussi l’argument avancé pour défendre n’importe quoi. Même le pire dessin dégueulasse. Tu peux toujours baratiner un truc comme quoi « ouais mais vous pigez pas, vous n’appréciez pas Liefeld parce que vous êtes conditionnés »
Fuck off, ouais ! J’aime beaucoup de styles de dessins, même du tout tordu comme Bachalo ou Ramos. Mais y’a des limites hein. Et je m’accorde le droit de critiquer ce que je trouve mal fichu, c’est tout. Piskor donne justement l’impression de faire du réaliste, avec jamais d’exagération cartoonesque, mais hop d’un coup le temps d’une seule image la main devient 3 fois trop grosse ? C’est un style ça ?
Et c’est même très agaçant au final de se faire pointer du doigt comme « fermé d’esprit » ou « conditionné » parce qu’on a un esprit critique.
A ce compte là un jour on écrira des livres en langage SMS et on reprochera aux anciens qui critiquent les fautes d’être conditionnés par la langue française d’origine. Euh…ah ?
Le run de Morrison est mon arc préféré et l’un des seuls que j’ai gardés de toutes les publications X-men. Et majoritairement je n’aime pas les X-men classiques y compris ceux de Claremont à certaines exceptions près. Il y a de « tous » pour faire un monde ici ! 😉
Je vous arrête : il ne s’agit pas de m’imposer comme un gourou. Je donne moi aussi mon avis et mon ressenti. Simplement, sur la Toile, on a plus souvent droit au bashing, aux arguments spécieux et à l’absence de fond dans l’argumentation.
Concernant le dessin, je suis d’accord qu’il ne faut pas tomber dans l’extrême inverse, c’est d’ailleurs pour ça que je n’ai jamais trouvé d’excuse à Rob Liefeld, encore que il soit souvent souvent cité comme bouc émissaire, mais c’est sans doute parce qu’il a commis énormément de crimes envers des personnages-phares (dessin et scénario).
Autre point important, mon « coup de gueule » ne vise pas à échanger un culte pour un autre. Grant Morrison peut être critiqué, mais les arguments avancés – je pense à une chronique récente sur Green Lantern – sont (quasiment) toujours de l’ordre du ressenti. C’est pareil pour Brian Michael Bendis dont je n’apprécie pas toute la bibliographie.
À partir du moment où on impose une période, un run ou un éditeur comme étalon de ce qu’il faut faire, écrire, dessiner, on loupe pas mal de choses dans sa vie de lecteur. Si les chroniqueurs qui nous pondent des pavés interminables sur les qualités extraordinaires de Claremont (un exemple pris au hasard) prenait la peine de lire les interviews de Grant Morrison, ils sauraient que son run sur New X-Men est une relecture de sa collaboration avec John Byrne.
C’est d’ailleurs pour cette raison que j’écris peu. Je n’aime pas raconter des conneries. Je me renseigne d’abord.
Précisons que mes remarques ne sont valables que de manière générale. Je n’attaque personne en particulier, mais plutôt une forme de critique qui me déplaît. Il est important de ne jamais oublier que le JE n’est pas un autre. Je donne un avis, je n’impose pas des idées. Le monde continuera de tourner après moi, du moins je l’espère pour mes enfants.
Donc, aucun souci pour les fans de Claremont. Et, comme je l’ai déjà dit, en toute sincérité à Bruce quand nous nous sommes parlés pour la première fois : je me fiche qu’on n’aime pas Grant Morrison ou tout autre artiste/scénariste/musicien que j’apprécie. L’essentiel étant que la démarche critique doive transcender le simple ressenti.
oui bah je suis d’accord moi. Mais bon t’avais l’air tout agacé dans ton précédent commentaire.
Bruce adore Claremont et il aime bien taper sur Morrison, on le sait tous^^
Et je suis d’accord que certains machins de continuité ne sont pas importants. Faut pas que ça vienne complètement contredire un truc (genre je sais pas…Magneto n’a jamais connu les camps ou un truc comme ça important pour la mythologie du personnage), mais certains reproches faits au run de Morrison comme le fait que Wolverine ne reconnait pas Magneto à son odeur ou que les télépathes ne le découvrent pas non plus…je m’en fous pas mal aussi. On peut toujours se dire qu’il a des défences psychiques ou whatever…
Le truc c’est qu’avec les pouvoirs combinés de tous ces personnages, ce n’est techniquement pas possible de les surprendre. Jamais. Sauf si on suppose qu’ils baissent leur garde ou ce genre de trucs. Donc au bout d’un moment, s’il faut prendre en compte les pouvoirs de tout le monde dans chaque situation du quotidien, on ne peut plus écrire d’histoire car les 3/4 des rebondissements pourraient être contrecarrés par X pouvoirs.
Donc ça je m’en cogne.^^
En plus, les fans de continuité qui n’aiment pas le traitement de Magneto chez Morrison me font marrer parce qu’au final la continuité leur a donné une excuse en disant plus tard que c’était un imposteur. Que ce soit une bonne idée ou non, s’ils sont attachés à la continuité, ils n’ont plus de raison de râler que Magneto ne ressemble pas à Magneto^^ Parce que justement c’est pas lui au final.
Mais j’aime pas le dessin de Kordey sur les X-men de Morrison, parce que c’est plein de soucis de proportions ou de personnages qui n’ont pas la même tronche d’une case à l’autre 😉
Je sais, je sais, il a eu des délais très court. Je taquine !!!
@Ozy : mince ça m’apprendra à recruter un pro-Morrison.
Je passe en coup de vent avant la joie du ménage du WE. Je n’aime pas Morrison, c’est un fait. Il me reste chez moi ses New Xmen auxquels je trouve un grand nombre de qualité et que j’ai adoré lire à l’époque en VO parce que on était dans une époque du renouveau Marvel, la dernière fois que l’éditeur à eu l’audace de revoir sa ligne éditoriale.
Sur le fait qu’il ne connaisse pas ses persos, Ozy, là je sais que tu connais ton manifesto par coeur. Il dit clairement qu’après le run Claremont Byrne, la série est mauvaise et particulièrement dans les 90’s. Je me permets donc de catégoriser autant que lui, rien de plus.
Ce monsieur a une connaissance incroyable de Batman et ça suinte. Pour les Xmen, je peux te donner 1001 exemples comme quoi il ne maîtrise rien, mais au final ce n’est pas intéressant parce que :
1/ là c’est un débat de puriste et comme on l’a vu pour DD Netflix, ce n’est pas si interessant
2/ ça ne nous avancera à pas grand chose.
Par contre Ozy, tu me connais mal 🙂
Car j’ai toujours affirmé que Claremont n’a pas été billant et que après Mutant Massacre, c’est franchement ennuyeux. Je peux même soutenir le fait qu’il ait été viré après 3 épisodes étincelants, par ce que 17 ans, le type était usé. Pour des raisons de style, je ne peux pas parsemer mes articles de –Selon moi. Donc ça donnera, la période australienne est chiante à mourir au lieu de -Selon moi, Claremont n’est pas au mieux de sa forme 🙂
Que tu trouves des ayatolas sur les autres forums, je comprends que ça puisse être irritant. Mais je te rappelle que ici c’est le site d’un adorateur de Claremont qui a publié un Pamphlet contre la saga du phénix noir. Et que naturellement, tes opinions sont les bienvenues et que tu es ici chez toi (mais ça normalement tu le sais déjà).
C’est ce que je disais l’autre jour. Des fois vous ramenez vos colères d’ailleurs, à cause de ce qui se dit sur certains forums ou les avis majoritaires de fans, et vous déboulez en mode colère « m’enfin pourquoi vous aimez ce mec ? C’est pas un effet mouton ? Vous êtes pris dans la mode ? »
Eh oh ! ça dort d’où ça ?^^ Moi je traine rarement ailleurs en ce qui concerne les comics, sauf pour chercher des sagas recommandées dans des top 10, 25, 50 (des classements avec lesquels je peux aussi être en désaccord parfois, mais ça donne une idée de trucs à lire)
Et Bruce; la période australienne c’est très bien^^ La 2eme saga des Brood est pus flippante, La première histoire d’introduction de Genosha est mille fois plus prenante et choquante que la saga du phénix, etc. (je parle pas de la 2eme saga Xtinction Agenda qui est toute pourrie par contre)
Na ! ^^
C’est jusque que y’a Psylocke, Longshot, Dazzler et des persos que t’aimes pas^^ Y’a pas ton Scott et ta Jean.
» Y’a pas ton Scott et ta Jean. »
Et Xavier surtout (absent à partir du 200).
Je n’aime ni les dessins, ni la distribution, les enjeux ne sont plus les mêmes. Ce n’est quasiment plus la même série. Une série que vous défendez fort mal puisque je n’ai pas d’articles pour la réhabiliter.
Quant à l’importation de la colère, c’est une récation humaine que de vouloir gueuler un bon coup avec ses potes. Comme parler politique de la semaine en soirée. ca ne change rien, mais ca ira mieux en le disant.
Bah franchement les enjeux…dans Genosha je les trouve bien plus percutants que dans une saga comme Mutant Massacre que je trouve assez naze. 400 pages pour expliquer que les maraudeurs ont tué des Morlocks…
A côté de ça, même la saga de l’adversaire est meilleure avec la relation Storm/Forge.
Moi les articles sur les X-men me font peur. Je ne suis pas un ultra connaisseur et j’ai peur de me heurter à un mur de gros fans hardcore avec des réactions comme les tiennes à pinailler sur des détails que j’aurais pas remarqués parce que je m’en fous, etc^^
N’empêche c’est marrant, en fonction surement des histoires par lesquelles on a commencé à lire ces comics, on ne s’intéresse pas aux mêmes persos.
Je n’aime pas l’équipe originale des X-men. Le fauve (du moins tel qu’il était à l’époque), Angel ne m’intéressent pas. Iceberg était rigolo, c’était un peu le Peter Parker, mais Cyclope le « leader » ne m’a jamais intéressé. Et quand j’ai commencé à lire les X-men, il laissait tomber Madelyne et son fils comme des crottes avec le retour de Jean. Non pour moi c’était plutôt un con Scott, depuis le début.
Tenté par Psylocke, par Emma. Les choix de Morrison pour le perso ne m’ont jamais choqué du coup. Encore moins si on considère la continuité et sa symbiose toute récente avec Apocalypse.
A l’inverse Malicia, Storm, Wolverine, Colossus, Kitty, c’est mon équipe préférée^^
Et Longshot j’aime bien la mini série de Nocenti donc le voir chez les X-men ne m’a jamais posé souci.
Psylocke n’était pas très développée mais pas déplaisante pour autant.
Bon Dazzler par contre…quelqu’un l’aime bien ? A part faire la diva…
Oui, j’aime bien Alison Blaire. Quand elle apparu dans X-Men, elle était totalement étrangère à ce monde d’affrontements, en décalage avec le vécu les X-Men. Par la suite, elle a conservé son métier de chanteuse d’abord, avec la particularité d’être une mutante ce qui l’a obligée à défendre sa peau avec les X-Men où elle ne semblait pas particulièrement à sa place.
Pour elle, il ne va pas de soi que sa mutation en fait une combattante au service d’une cause. Sa vie civile reste prioritaire. En plus, elle ne fait pas la diva ; elle subit plutôt les quolibets sur le fait que sa carrière était plus commerciale qu’artistique, que tout le monde l’a oubliée, que ses disques ne se trouvent que dans les bacs à solde et sont horriblement datés.
Bon d’accord^^
J’ai pas lu vraiment d’épisode centrés sur elle. Mais dans l’équipe durant la période australienne, dans mon souvenir elle est surtout souvent en train de se plaindre de ce mode de vie. Ben qu’est-ce qu’elle fout là alors ?^^
Ce qui dit Matt est un peu vrai : on va s’encanailler ailleurs et on revient énervé. Il y a sans doute une leçon à en tirer. 🙂
Plus sérieusement, je ne pense pas avoir été injuste envers toi. Ton article sur Céline est un modèle du genre et j’aimerais lire plus souvent des chroniques sur des super-héros aussi bien foutues (MODE FAYOT ACTIVÉ)
Je prends Claremont comme bouc émissaire, mais la liste serait longue des sagas interminables et, comme tu le dis, ça ne nous avancera pas à grand-chose. C’est d’ailleurs aussi pour ça que je prends plaisir à lire vos articles. On n’y sent aucune mauvaise foi et on peut être certain que les arguments seront solides.
Concernant l’anatomie, je suis beaucoup moins ouvert d’esprit quand il s’agit d’une couverture. C’est vrai qu’un artiste est souvent amené à en dessiner plusieurs, mais contrairement à 23 planches mensuelles, il a moins d’excuse de se planter sur un biceps, une cuisse ou dieu sait quel membre (DAMNED !).
Du coup, je me sens beaucoup plus calme et motivé pour finaliser ma lecture VF de GIDEON FALLS et pondre ma prochaine chronique. Excusez le coup de gueule, mais le sport comme catharsis, j’ai pas encore adhéré.
J’aimerais bien écrire un article sur les X-men de Morrison dans l’absolu. Mais le problème c’est que ma lecture remonte à trop longtemps et que mes commentaires sur la Mazone ne sont pas assez bons. Et je n’ai pas du tout envie de me replonger dans une seconde lecture de ce très long run tout de suite. Parce qu’il faut se farcir toute la saga de L’Arme Douze avec les dessins immondes d’Igor Kordey, en plus…
C’est très difficile de ne pas se laisser happer par les commentaires ce soir ^^
quand on est fan, on est tous de mauvaise foi. Dans nos articles on tente de défendre notre point de vue avec des arguments « admissibles »
sur les commentaires, c’est un luxe que je ne prends pas.
Pour moi, Morrisson sur les X-Men, n’est pas un bon comics. les intrigues ne sont pas introduites, elles sont posées là, changement de personnalités, de mentalités, réflexions à la con pour faire des bonnes répliques. c’est du comics « putaclick ».
Les trois premiers épisodes, on apprend en une bulle, que les costumes c’est nul,. une page plus loin c’est cool de tuer. Genosha se fait détruire en une page sans personne en ait rien à foutre. Le Fauve récite du Shakespeare, parce que c’est trop marrant, tu comprends il tient un crâne, mort de rire, et pourquoi pas danser sur du Ultravox « Dancing with tears in my Eyes » ça serait encore plus drôle…
flinguer Une entité dans le corps de Xavier à coup de bastos qui se règle à base de « hardcore chuck » et de « Il faut appeler le service d’entretien »
C’est la version « scary movie » des X-men…
sur les histoires d’après il propose un peu plus de trucs mais, j’avoue que c’est pas ma came, cette entreprise de destruction qui semble dire à qui veut l’entendre » Heureusement qu’on est arrivé sauver ce comics pour gogols… »
Ce qui est rigolo, c’est que Morrisson sur Batman et sur Superman s’est évertué à restaurer des concepts hyper kitsch avec une tendresse assez confondante. S’il m’a perdu avec son histoire de mort et de société des Nations version Batman, je dois dire que son approche est tout sauf « terre brulée » comme sur les mutants.
La british invasion…
hé bien ça me fait penser que dans la grande toile polythéiste du comics book, nous n’avons pas tous les mêmes allégeances…
sinon sans rire, Où avait vous lu un truc positif sur Claremont et son supposé culte. il se fait cracher dessus depuis plus de dix un peu partout SAUF sur Bruce Lit.
le seul truc c’est que la Dark Phoenix Saga fait encore parler d’elle malgré le temps qui passe.
Un peu comme Elvis Presley est toujours considéré comme le King of Rock n’ roll… on peut toujours écouter les pink Floyd, Muse ou n’importe qui…c’est comme ça!
Je t’aime d’amour Eddy. C’est exactement ce que je pense.
Voilà….
Vous accordez des intentions aux auteurs derrière des tics de narration.
Qu’on n’aime pas ces tics de narration, pas de souci. Mais pourquoi pensez vous que Morrison considère que c’était un comics pour gogols ?
Dans son Manifesto, il tient pour grande estime la période Claremont/Byrne et il dit qu’après les X-men se sont délités avec trop de personnages et un désir flagrant de purifier cette BD. on sent chez lui un mépris assez ostensible pour cette série depuis un certain temps…
A sa décharge, dans ce manifesto, il annonce plein de truc et plein de concepts prometteurs qu’on ne lira jamais, je suppose parce que les éditeurs lui ont mis la bride.
Son Histoire de Xorn, ça pouvait être sympa si le délire du remplacement de l’humanité sur quatre générations avait pu être conservé…
« Où avait vous lu un truc positif sur Claremont et son supposé culte. il se fait cracher dessus depuis plus de dix un peu partout SAUF sur Bruce Lit. »
ça, ça nous ramène à ce que je disais^^ Parfois on entend des trucs quelque part et on débarque en colère en brandissant des pancartes contre telle ou telle mode. Mais euh…certains d’entre nous ne l’ont même pas vue cette mode^^ Comme l’idée que les comics old school sont traités de chef d’oeuvre (selon Tornado) J’ai connu personne qui disait ça moi, au contraire. Tout ce que j’ai lu c’est des commentaires plein de tendresse envers une époque mais sans jamais dire que c’était les meilleures BD du monde.
« Ce qui est rigolo, c’est que Morrisson sur Batman et sur Superman s’est évertué à restaurer des concepts hyper kitsch avec une tendresse assez confondante. S’il m’a perdu avec son histoire de mort et de société des Nations version Batman, je dois dire que son approche est tout sauf « terre brulée » comme sur les mutants. »
Tu penses pas que c’est un peu comme Alan Moore ? Il a déconstruit avec Watchmen mais ça a pris une trop grosse ampleur et il a finalement fait machine arrière ? Pure supposition de ma part^^
Je ne pige pas trop ce que tu me demandes et c’est aussi donner grand cas de mon opinion.
mais Oui. Grant Morrisson est sans doute l’auteur le plus important de comics depuis Alan Moore. c’est même pas moi qui le dit, c’est la presse, les critiques, la quasi unanimité des lecteurs relayés par les différents blogs/forums que j’ai pu fréquenter.
C’est à mon sens beaucoup plus un « DC Guy » qu’un » Marvel Guy ». il connaît la cosmogonie et les interactions de cet univers sur le bout des doigts et se sert énormément de la continuité pour décrire ses personnages. il se targue souvent de prolonger l’esprit Kirby en amenant énormément de mythologie « cosmique » comme sur Final Crisis…
Chez Marvel, il fut appelé par Quesada qui voulait faire un « coup médiatique » et Quesada n’aime pas les mutants (on a pu le voir je pense). a part ça, il a été débouté quasiment de tout ce qu’il a proposé…
Trop d’ampleur?
non même pas puisque tout son run des X-Men a quasiment été retconné et mis au placard de la même manière que la saga du clone pendant dix ans.
Son impact chez DC est bien plus massif et justifié d’ailleurs…
Je ne suis pas le plus grand fan, mais j’apprécie le lire…
The Filth et The Invisbles, j’ai jamais rien compris…^^
Oh bon Dieu Eddy, où étais-tu quand j’étais célibataire !!!
ça devient bizarre ici…
Arrêtez de vous caresser de vos opinions partagés^^
Ce que je te demandais Eddy ? Bah…juste que tu as déjà toi-même expliqué que Moore a regretté par la suite que son Watchmen soit pris comme modèle et qu’il est revenu à des trucs parfois plus kitsch. Je me posais juste la question si tu pensais que Morrison faisait pareil puisqu’il fait des trucs différents chez DC.
Alors oui, j’avais lu une Interview de Moore qui était assez « distancié » sur l’héritage de Watchmen. il à la fois fier d’être étudié en fac et en même temps content de sa bonne blague. il trouvait les comics des années 90 inutilement violent et était agacé de se voir pris pour modèle. du coup il a voulu exprimer son amour du comics d’une autre manière par la suite…
Morrisson, il faudrait que lise SUPERGODS qui détaille tout ça mais je le perçois vraiment impliqué dans la dimension mythologique de DC voulant la pousser de l’avant…
chez Marvel, je ne le vois pas vraiment impliqué.
Je ne crois pas qu’il ait déjà un héritage morrisson qui le ferait avoir une vision sur son propre impact.
on dira ce qu’on voudra, mais Morrisson aime vraiment les super héros, chose que je ne percois plus chez les auteurs actuels, alors pour passer derrière Morrisson, je ne vois pas…
Peut-être Matt Kindt?
Les rares tentatives de Matt Kindt d’écrire pour Marvel et DC n’ont pas été entièrement convaincantes, et une ou deux très mauvaises (Marvel Knights: Spider-Man – 99 problems…). Il semble gêné aux entournures dans ses univers partagé où il doit composer avec un niveau de contraintes très élevés. C’est la raison pour laquelle il préfère écrire pour Valiant (Ninjak, Rai, Unity, Divinity, et maintenant X-O Manowar) où il a les coudées plus franches.
Pour le coup je trouve qu’il y a des trucs sympas à toutes les époques moi. Enfin…sauf à partir d’AvX et Bendis/Soule.
Fraction bof, mais au moins rien d’insultant de la trempe d’un Second Genesis. Et Utopia POUVAIT être un creuset d’idées intéressantes.
Bon ok faut éviter Austen aussi, mais Austen c’est la même période que Morrison^^, juste des séries différentes.
C’est vrai qu’en y repensant, Présence qui chronique tout et lit tout…ne laisse pas de commentaires sur la période des années 90.
Sinon…
« Les trois premiers épisodes, on apprend en une bulle, que les costumes c’est nul »
ça au pire on peut se dire que c’est une passage, voilà ils veulent se donner une nouvelle image. ça peut déplaire, mais ça suffit pas pour que ce soit nul un changement de garde robe (pour moi^^) »
« c’est cool de tuer »
Me rappelle pas de ça.
« Le Fauve récite du Shakespeare, parce que c’est trop marrant, tu comprends il tient un crâne, mort de rire »
Les blagounettes dans les comics ça date pas de Morrison. Au pire il n’a pas un super humour. Bon…
Mais et les autres trucs bien ? Le fait que l’école ressemble enfin à une putain d’école (on l’avait oublié, depuis le début des New mutants), que certains mutants soient des freaks (ben ouais jusqu’à présent ils avaient du bol les mutants d’être de beaux gosses avec des super pouvoirs. Glob German et les autres freaks sont un bon ajout pour ne pas donner l’impression que Xavier recrute uniquement les costauds canons combattants), le conflit inter-générationnel avec les gamins, tout ça ?
Ce n’est pas non plus mon run préféré des X-men, mais y’a quand même des bons trucs dedans. M’enfin.
On en reparlera, c’est juste le ton, le style qui ne me plait pas. Les idées sont bonnes.
L’écriture de Morrison : ça passe ou ça casse pas de juste milieu.
Imagine un soldat soviétique qui arrive à Auschwitz, qui prend un crâne et fait de l’humour.C’est à peu près ce que réveille chez moi la réaction de Hank, à l’époque encore un brave mec qui rigole avec 12 millions de cadavres à ses pieds.
Tu trouveras presque la même scène dans ENDANGERED SPECIES Matt : Hank découvre un camp d’extermination : il est bouleversé, choqué, il enterre les morts un par un.
Ce n’est pas une question d’idées à mon sens, mais de sensibilité et de style.
Bon enfin au final pour en revenir au sujet de l’article, je suis plutôt en minorité à ne pas être vraiment convaincu par X-men Grand Design. Alors y’a pas de quoi en faire un fromage si je suis pas fan^^ Ni du dessin ni de l’histoire.
Raconter de nouveau les origines est un exercice de style souvent répété qui peut être intéressant, mais pour présenter les débuts du personnage, pas pour refaire des centaines d’épisodes en accéléré. Faire un résumé des 200 premiers épisodes des X-men en 250 pages, je commence à me demander à quel public tout cela s’adresse.
C’est un remake ? Un résumé géant ? Pourquoi faire ? Ceux qui sont fans de cette période ont déjà les 200 épisodes, ceux qui ne sont pas fans n’ont pas besoin d’en avoir une version courte (sauf s’ils sont accro à la continuité peut être ? Sans aimer les vieux épisodes pour autant ?) Pour des nouveaux lecteurs ? Mais ces nouveaux lecteurs qui ne connaissent pas les épisodes originaux ne verront pas comment l’auteur se débrouille pour décortiquer toute la continuité. Ils ne verront qu’une série de péripéties abracadabrantesques racontées à la va-vite.
Ce n’est pas grand chose d’autre qu’un résumé, avec les émotions en moins, les détails sur le passé de Magneto retirés, les soucis de Tornade expédié en un petit encart de texte lors de la période de la perte de ses pouvoirs. Autant lire Lifedeath quoi…je sais pas…
C’est bavard, c’est une encyclopédie sans émotion. ça bidouille la continuité par ci par là pour rendre les trucs plus simples à comprendre, mais je m’interroge toujours sur le cœur de cible.
Pour le coup tiens je me demande ce que Tornado va en retirer^^
« Pourquoi faire ? »
Parce que l’auteur est un fan à la base et qu’il kiffe utiliser ces jouets-là ?
Je me répète (du coup je copie-colle, car rabâcher ça va bien 5 minutes ^^), mais ce qu’il fait là avec les X-Men, il l’avait déjà fait avec un autre sujet, en couvrant également une longue période (réelle et non-fictive).
« (son Hip Hop Family Tree constituait une démarche semblable de compilation d’une histoire dense). »
Je passe mon temps à vous lire, c’est assez passionnant, mais je peux confirmer les propos de Matt sur la cible de cette bd : même si elle me semble attirante et intéressante, je ne peux pas faire ‘effort de me l’offrir et de la lire, les X-Men de ces périodes ne m’intéressent pas. Les X-Men tout court d’ailleurs, en général.
@Matt (A propos de Grand Design) : Lire juste une bonne petite BD peut-être ? un peu rétro et stylée, en se détachant complètement de l’attachement émotionnel de plusieurs décennies de continuité moisie ? 🙂
Si un jour tu as l’occasion de lire le superbe « New Frontier » de Darwyn Cooke, c’est ce que cet auteur faisait avec l’univers DC.
Par rapport à ce que tout le monde pense de Morrison, et bien moi j’ai un ressenti encore différent, voire contraire. Je pense que ce type n’aime pas les comics old-school en fait. Et il fait croire qu’il aime ça.
De tout ce que j’ai lu de lui, il mitraille le style old school. Il l’enterre complètement, en argumentant qu’il adore ça. C’est hallucinant ! A mon avis il dit ça pour garder son job et il se marre dans son coin ! 😀
Non, sérieux, je peux comprendre les fans des X-men classiques sur un point : Il fusille, démonte, dynamite, explose complètement l’univers des mutants. Il lui chie dessus. Mais il le fait avec un talent insolent parce que, malgré tout, ça reste brillant et très intéressant.
« Lire juste une bonne petite BD peut-être ? un peu rétro et stylée, en se détachant complètement de l’attachement émotionnel de plusieurs décennies de continuité moisie ? »
Bah tu me diras si ça marche. Parce que moi j’ai un peu l’impression de lire une frise chronologique illustrée, avec justement QUE de la continuité. Ah c’est bien décortiqué et remis dans le bon sens pour qu’on comprenne, mais moi je n’ai pas du tout été impliqué émotionnellement. J’ai lu un résumé quoi…
Tu sais t’es pas obligé de détester les vieux comics pour les moderniser.
J’en ai un peu marre des deux écoles qui s’affrontent moi…
Tiens je parie que ton prochain article dira « c’est quand même mieux que ce conneries de old school non ? » ^^
J’aimerais bien une critique non-comparative moi. Juste sur le machin en lui-même sans choisir de camp. Moi j’apprécie les deux après tout. C’est juste pas pareil.
Ce que je veux dire pour Grand Design, c’est que selon mon propre ressenti personnel à moi, ça n’a aucun intérêt pour un néophyte. ça joue sur la nostalgie des fans de la continuité en la revisitant sans vraiment la réécrire mais plutôt la raconter chronologiquement (avec les révélations du futur remises dans le passé, genre avec la mention de Mr Sinistre assez tôt alors qu’il est apparu tardivement) Mais si on est étranger à ces personnages ou à leur continuité, je vois pas trop ce qu’on peut en retirer.
Bon enfin, sans doute que c’est pas pour moi, c’est tout. Tout le monde adore après tout. Le monde doit avoir raison…
@PierreN : Je te sens agacé. C’est quoi le souci cette fois ? L’auteur, il fait ce qu’il veut, ça ne veut pas dire que ce sera super intéressant (selon moi encore une fois, avis personnel, tout ça…).
Mon « pourquoi faire ? » c’était pour dire « pourquoi lire ça ? » Et je pense qu’en effet c’est également pour les gros fans. Comme un remake de film au final. Sauf que là c’est un résumé d’1h30 d’une série TV de 200 épisodes. Je n’en retire vraiment pas grand chose…
« Je te sens agacé »
Non, pas du tout. Je met en avant un détail que tu as occulté, et qui informe sur la démarche de l’auteur (un de ses oeuvres précédentes fonctionnant sur la même veine).
Après lecture de son bouquin (Supergods), j’ai l’impression au contraire (et comme Eddy) qu’il apprécie sincèrement le genre (mais ne l’empêchant pour autant de se moquer de certaines idées délicieusement absurdes, tirées du Golden Age, tel ce héros arrivant à contenir un essaim d’abeille dans une poche ou dans un pistolet) et par extension les styles narratifs, qu’ils soient anciens ou modernes.
Il s’épanche pas mal et ne tarit pas d’éloges sur le sous-texte du Superman des 50’s/60’s (il accorde probablement plus de pages à cette période qu’aux EC comics pour rester dans le old-school), sur les rares séries Marvel qu’il appréciait durant son adolescence (Avengers de Thomas, Black Panther de McGregor), sur les différentes tendances cycliques (la théorie d’un autre, qu’il a fait sienne, sur l’effet balancier de l’ère du temps), etc…
@Tornado.
je pense vraiment que c’est un fondu de DC comics. Tout son corpus de bouquins qui va de JLA EARTH 2, Seven soldiers of Victory, Final Crisis, multiversity et même 52 écrit à huit mains fait de lui d’avantage un bâtisseur qu’un iconoclaste. Et ce n’est pas parce qu’il est bridé, mais au contraire il semble vouloir faire de cet univers une version moderne de la Bhagavad gita. On dirait qu’il raccorde les super héros à la grande pensée universelle qui unirait à la fois Dumézil et Joseph Cambell…
A la limite New X-Men, ça fait presque moins Morrisson dans l’esprit, sauf comme le dit Ozymandias si on prend ça comme une version dévoyée du run Claremont/Byrne… .
il aurait du bosser sur les FF…
Ah ces braves FF….
Une équipe que je n’arrive pas à aimer.
Je n’ai rien à part le run de Waid. Et même s’il est bien, je n’arrive pas non plus à le voir comme un truc indispensable à garder. Si j’ai besoin de place, il risque d’être sacrifié.
Le run de Byrne il fauda que j’attende que les intégrales en arrivent là.
« il aurait du bosser sur les FF… »
En dehors de 1234, il a failli se charger de la version Ultimate (retardée pour ne pas faire de l’ombre au début du run de Waid, et finalement confiée à d’autres auteurs).
Oui, je sais très bien que c’est ce qu’il raconte. Sauf que dans les faits… Il passe quand même son temps à tout dynamiter et me parait bien révolutionnaire.
Moi même, en dehors d’ici (en société), je passe mon temps à dire que les comics, c’est important, même les vieux ! Sauf que dans les faits… Si j’étais scénariste, ça me plairait bien d’appuyer là où ça fait mal et de bien pointer tout ce qui est obsolète dans cette industrie.
Chaque fois que je lis du Morrison, j’ai ce sentiment d’ambiguïté : Il aime bien cet univers, mais en même temps il a l’air de trouver ça bien trop naïf à son goût. Alors il repense le tout.
C’est mon ressenti. Et ça, vous pouvez dire ce que vous voulez, et il peut me le dire lui-même en face, ça ne va rien changer ^^…
Mais repenser le tout ne veut pas dire qu’il chie dessus et déteste ce qui a été fait avant. ça peut juste vouloir dire qu’il pense que de nos jours, on peut plus proposer la même chose qu’avant, que les temps ont changé, qu’il faut déconstruire ou réinventer. Mais peut être qu’il voit quand même le old school comme le fruit de son époque, sympa, passage obligatoire et source d’imaginaire.
Ne serait-ce pas toi qui a envie que tes auteurs préférés partagent ton aversion maladive pour le old school, histoire de te sentir encore plus sur la même longueur d’ondes ?^^
Enfin moi je pense qu’il est possible d’apprécier le old school, d’en reconnaitre les thèmes de fond intéressants pour l’époque, l’imagination insufflée dans leur univers, tout en reconnaissant clairement qu’on ne peut plus proposer ça aujourd’hui, que ça fait daté, trop simpliste, trop axé « public aux mœurs des années 70 » et que la forme est clairement désuète (mais avec son charme…pour certains^^)
Oui, je ne vois pas le problème. il aime mais va de l’avant avec le talent qui est le sien…
Sur All Star Superman, je le trouve même révérencieux. Il ironise sur certains trucs mais dans l’ensemble il est au bord de l’idolâtrie.
« Sur All Star Superman, je le trouve même révérencieux. Il ironise sur certains trucs mais dans l’ensemble il est au bord de l’idolâtrie. »
Ça tend à confirmer son appréciation de la période Weisinger (à laquelle il consacre presque tout un chapitre dans Supergods), dont il ne tarit pas d’éloges.
Ah non ! Vgrhmmmbllmmhh… Je vais pas encore me justifier encore et toujours sur les mecs trucs hein ! ! Ras le bol !
Le old school, moi j’ai rien contre tant qu’on le remet dans son contexte. Ce qui me gonfle, c’est uniquement les gros boulets qui essaient de me convaincre que c’est du Balzac. Et que les auteurs modernes (qui font un meilleur boulot parce que le contexte le leur permet), sont moins bons. C’est uniquement ça qui me saoule.
Euh…je voulais juste dire que t’aimes pas en lire. Je me trompe ? Il me semble quand même que tu trouves ça infantile^^
Peut être que Morrison trouve ça naïf aussi mais qu’il aime leur côté kitsch comme de vieux films, tout en sachant qu’on ne peut plus présenter ça de la même manière aujourd’hui.
Sinon personne n’a remarqué que la police utilisée pour le titre du second volume « second genesis » est la police de Sega ? Sachant qu’aux USA la Megadrive s’appelle la Sega Genesis. Et qu’il y a eu des jeux X-men sur Genesis…
Bon c’est une référence de gamer.
Ah génial !
Bien vu ! Mattie-Boy