Xmen Grand Design par Ed Piskor
1ère publication le 22/05/18- MAJ le 21/06/20
Une évolution suivie par BRUCE LIT
VO : Marvel
VF : Panini
X-Men Grand Design est une mini série en deux histoires de 88 pages au total écrite, dessinée et colorisée par Ed Piskor, ancien élève de la Joe Kubert School et qui avait jusqu’à présent plutôt oeuvré dans le comics underground. Il s’agit d’une anthologie ré-imaginée des premières aventures des X-Men allant de leur formation (Stan Lee/Jack Kirby) jusque leur « dissolution » à la fin du run de Roy Thomas/Neal Adams. Une seconde saison avec les X-Men de Claremont est bien évidemment indispensable à la vague d’enthousiasme que l’ouvrage a suscité.
Couverture plastifiée, format A3, couleurs vintage et des bonus incluant les dessins d’enfant de l’auteur, l’édition US est superbe (mais pas donnée : 38$). L’édition Panini respecte le format original.
Et cette Hype, dans cette ère de méfiance de Marvel Post-Moderne, ça vaut le coup Bruce Lit, toi le X-Fan invétéré (ne me coupez pas la parole, bordel, j’essaie de dialoguer avec moi-même). Oui, ce Grand Design n’a pas usurpé son appellation, même si nous verrons que quelques fausses notes viennent entacher cette mélodie du bonheur.
X-Men Grand Design nous plonge avec délice à l’époque où les X-Men n’étaient pas solubles dans le tube d’aspirine. On en parle souvent ici : la continuité des mutants entre subplots inaboutis, fautes de scripts, tyrannie éditoriale, spinoff pas ON et glandouille morrisonbrubakesque est un véritable cauchemar pour le débutant qui voudrait se lancer dans les aventures de la plus grande équipe de super-héros des comics.
Ed Piskor fait plaisir à tout le monde en faisant plaisir à chacun : l’histoire est relativement facile à comprendre pour le néophyte et référencée pour le X-Fan qui retrouve à chaque page, chaque case des jalons enamourés de cette fameuse continuité où, tout à coup tout parait cohérent, lié, fluide. Ce n’est pas le moindre mérite de Piskor de joindre l’utile (à l’inverse de Morrison, il connait ses X-Men) à l’agréable (de chouettes exercices de rétro-continuité intelligents et bien pensés).
Piskor rappelle le temps où l’univers partagé Marvel constituait la force de l’éditeur. Il donne même un acte de naissance à la paranoïa anti-mutants : le début du XX siècle où ce poisson pourri de Namor noie New-York sous des continents d’eau tuant des milliers d’américains. Alors que les eaux infectent la grande pomme, un savant, le père de Charles Xavier la sauve des eaux et a donc le champ libre pour travailler sur les mutations que ces inondations ont engendrées. C’est un point de départ profondément original et…rafraîchissant !
Chaque X-Man a droit à son origine et là encore c’est une bonne surprise : plutôt que de céder au jeunisme ambiant ou du First Class foireux, Piskor respecte scrupuleusement le matériel de Stan Lee en y injectant les explications ultérieures de Clameront. Le lecteur a enfin une vision d’ensemble immédiate avec une trame de fond assez astucieuse : l’entité Phénix va mettre des années à trouver Jean Grey. Et différentes factions vont partir à la recherche de l’oiseau de feu, notamment les Shi’ars. C’est ainsi que Piskor explique la collision de l’avion des parents de Cyclope avec leur vaisseau en reconnaissance sur notre planète. C’est vraiment très bien vu !
Piskor met également en parallèle les destins de Scott et Jean : après sa chute d’avion, Scott tombe dans le coma tandis que Jean en vivant la mort cérébrale de son amie Annie tombe à son tour dans un état végétatif. Les deux sont sauvés par Charles Xavier qui va chercher Jean au fin fond de sa culpabilité de survivante tandis qu’il décèle les manipualtions de Mr Sinistre le temps d’une séquence. C’est très, très bien pensé.
Piskor par petites touches prépare sa saga du Phénix noir en expliquant comment Mastermind prépare son attaque contre Jean des années auparavant, on retrouve ce salopard de Cameron Hodge dès la première apparition de Angel préparant déjà sa chute racontée dans X-Factor, la présence de l’Etranger sur notre planète est enfin expliquée tout comme de grands mystères occultés même par St Claremont : qui a conçu la salle des dangers, le Blackbird ou le costume de Havok capable de contenir son plasma ? La réponse est aussi surprenante que cohérente, c’est XXXX !
Par le passé, papa Claremont est revenu sur les élements marquants de ses personnages dans ses célèbres Vignettes. Lobdell avait également écrit des flashbacks éclairants. Marvel avait également publié des fiches chronologiques des storylines de certains personnages à l’époque de Age of Apocalypse. Mais ces histoires se passaient pour la plupart bien avant la seconde genèse de l’équipe tandis que Piskor remet toutes les pièces du puzzle : on y suit limpidement l’enfance de Xavier, son passage en Corée, en Egypte où il rencontre le Shadow King et la jeune Ororo, puis son amitié avec Magneto. Tout à coup l’attaque par ce dernier de Cape Citadel prend un sens enfin « rationnel » : il ne s’agit plus d’un vilain débile comme les affectionnait Stan Lee mais de la réaction cohérente d’un plan longuement ourdi.
Les illustrations sont à la hauteur des ambitions de Piskor : on y retrouve la ligne claire de Kirby avec des clins d’oeil au Frank Miller de DKR et au premier film de Singer. Les regards sont souvent très expressifs, la mise en page magnifiquement aérée pour un plaisir de lecture immédiat : lire Grand Design c’est comme empoigner une guitare et savoir jouer tout Nirvana moins de 10 minutes après. Piskor n’invente rien, mais maîtrise sa grammaire séquentielle, ses couvertures rendent justice au pouvoir iconique du médium et certains personnages-Iceberg, Magneto ou les Sentinelles sont superbement rendus.
Il y a cependant de quoi chipoter par moment car certaines pages semblent parfois signées…Rob Liefeld, qui apparaît en quatrième de couverture et dans les remerciements ! Jean, Quicksilver et Scarlett Witch, Gabrielle Haller, Magneto semblent avoir tous avoir eu un pétard ayant explosé dans leurs cheveux ou un rdv avec le coiffeur de Wolverine (qui apparait dans une séquence avec ses griffes en os et Captain America). Tous les personnages sont frappés de jeunisme y compris Charles Xavier ou Sean Cassidy censés être les seniors de l’équipe. Piskor semble avoir parfois des problèmes avec l’anatomie et l’album se termine avec la main de Cyclope au moins aussi grande que son bras ! C’est ballot de terminer son histoire sur cette fausse note, d’autant plus que Piskor respecte scrupuleusement l’évolution des personnages et de leurs costumes.
Parfois, on aimerait aussi arrêter ce grand train de l’évolution. Claremont et Byrne avaient aussi signé en leur temps une magnifique rétrospective de la création des Xmen jusqu’à la mort de Jean Grey en épilogue de la saga du Phénix Noir avec nettement plus d’émotion que Piskor. On se prend parfois à rêver ce qu’aurait pu donner cette même histoire dialoguée par un Kurt Busiek. Vus en focalisation externe par Le Gardien, champion de la galaxie de l’épanchement et du sentimentalisme, les Xmen sont les grands absents de leur propre histoire. Ils sont beaux à regarder mais à aucun moment ne transparaît leur personnalité.
Stan Lee oblige, nos héros passent de vilains en vilains dans le second arc de la série jusqu’à susciter une certaine forme de désintérêt pour qui connait ses mutants par coeur. Si, nous l’avons vu, beaucoup d’éléments amènent une fraîcheur bienvenue, certaines ellipses sont particulièrement maladroites et étonnement peu audacieuses. C’est ainsi que Magneto sort quasiment de nulle part, et perd immédiatement sa famille sans passer par la case Auschwitz . Pourquoi cette pudibonderie que même les films pas connus pour leur témérité artistique ont réussi à représenter ?
Enfin, on pourra chipoter sur le fait que le parti-pris naturaliste et politique de l’ouvrage soit à géométrie variable. On apprend que le Shield observe du mauvais oeil, celui de Nick Fury, la constitution de ces justiciers hors la loi alors que l’équipe a dès le début ses entrées au FBI via l’agent Fred Duncan. Dommage qu’un ouvrage si érudit passe à côté de ce détail majeur.
Après des années d’humiliation éditoriale , de nouveaux-anciens-tous-différents-X-Men et une continuité encore maltraitée avec de nouveaux voyages dans le temps, ce X-Men Grand Design ressuscite tout bonnement le plaisir simple à retrouver nos mutants adorés. C’est une fantastique initiative de Marvel de célébrer sa continuité et ses auteurs enfin par le médium des Comics et pas seulement du cinéma. Une initiative qui pourrait donner naissance à un genre comme le fit en son temps le Year 1 de Miller.
Attachant comme pas deux, admirablement mis en forme et scénarisé malgré quelques maladresses, l’ensemble promet de décoller, ailes de feu à l’appui avec la saga du Phénix Noir en octobre 2018. On sera là !
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C’est le grand projet Marvel de cette année : Raconter les Xmen en moins de 80 pages. Ca s’appelle Xmen Grand Design et vous en trouverez la review
en avant-première chez Bruce Lit.
La BO du jour :
Ce recueil se trouve actuellement dans une de mes (nombreuses) piles de lecture. S’il est adoubé par un connaisseur niveau expert+++ des X-Men, je peux y aller les yeux fermés. 🙂
Je suis épaté par le tour de force que constitue une synthèse de l’histoire des X-Men, en y incorporant les différentes couches ajoutées par de nombreux scénaristes sur plusieurs décennies, avec une coordination pas toujours rigoureuse de la part des responsables éditoriaux.
Merci Bruce.
Je ne voyais pas l’utilité de ces nouvelles origines, mais tu m’a fait changer d’avis.
Ca a l’air très bon. Pour une fois…
« Piskor semble avoir parfois des problèmes avec l’anatomie et l’album se termine avec la main de Cyclope au moins aussi grande que son bras ! C’est ballot de terminer son histoire sur cette fausse note »
Mais qu’est-ce qu’ils ont ces dessinateurs professionnels ? Je suis désolé, mais je suis souvent un emmerdeur avec ces défauts mais pour moi ce sont des erreurs de débutant. Je ne dessine qu’en amateur mais même moi si je foire un dessin comme ça (car on peut dire que ça peut arriver à tout le monde dans un moment d’inattention), ben…je le corrige, je le refais. Je veux dire…ça se voit comme le nez au milieu de la figure ces défauts, c’est hideux !
Est-ce que c’est à cause des délais de parution, les mecs n’ont pas le temps de corriger leurs erreurs ? Je supporte très mal ces trucs là. Allred que tout le monde admire est un habitué des erreurs de perspective et de proportions aussi.
Bon sinon le comics a l’air bien fait, avec un souci du détail sur la forme pour donner ce feeling « old »
Après je ne sais pas si ça a un grand intérêt pour autant.
@Matt : l’intérêt à long terme pour Marvel est plutôt dangereux puisque la seule série Xmen intéressante paraissant chez eux, c’est une relecture du passé. Le « c’était mieux avant » leur pend au nez….
Sur les délais de publication, je n’ai pas suivi l’affaire mais c’est effectivement incompréhensible au vu de la qualité du dessin.
Oh je suis sûr que leurs autres séries X-men ont leurs lecteurs.
Nous on râle mais il y a bien des gros fans des X-men de Bendis hein…
C’est comme tu relis un article de deux ou trois fois… et que tu remarques une faute dedans seulement quand il est en ligne…
Tu ne le vois pas parce que tu as le nez dessus…
L’éditeur le voit sûrement mais il doit faire un choix au vu des délais impartis…
Voilà une initiative qui m’intéresse énormément.
J’ai eu effectivement l’occasion (le privilège !) de feuilleter l’exemplaire du boss et j’ai trouvé l’objet-livre superbe.
Sur le moment, je n’arrivais pas à mettre le doigt sur une petite étincelle qui m’interpellait dans un coin. Mais en lisant l’article aujourd’hui, j’ai compris : C’est exactement pareil que « La Nouvelle Frontière » de Darwyn Cooke (vous savez, cette série que j’ai chroniquée ici, à propos de laquelle je ne taris pas d’éloge mais dont tout le monde semble en avoir rien à foutre ! 😀 ). A ceci près qu’ici le concept se la joue encore davantage vintage (sur la forme).
C’est en grande partie ce qui fait tout son intérêt à mes yeux (de toute manière, je suis très friand de ces relectures matures qui m’évitent de lire les oldies). reste à savoir si, en feuilletant la VF, je ne serais pas rebuté par le style narratif… (il n’y a pas beaucoup de bulles de pensées, c’est déjà un bon début ! 😀 )
« C’est ainsi que Magneto sort quasiment de nulle part, et perd immédiatement sa famille sans passer par la case Auschwitz »
Alors ça, c’est ballot. D’autant plus que l’épisode flashback (par Claremont) où l’on revient sur la rencontre entre Xavier & Magneto avec le passé chez les nazis est, encore aujourd’hui, l’un de mes préférés de la période classique (et l’un des rares que j’aime encore me relire). Et puis, bon sang, ce passé mythologique constitue au moins les 3/4 du charisme du personnage.
Non moi aussi j’aime la nouvelle frontière, j’attends Urban…
Y a des réaménagements de continuité qui semblent inexplicables. On voit Xavier perdre ses jambes dans le temple de Cyttorak plutôt qu’en combattant Lucifer, par exemple. Jean Grey inclue dans les X-Men largement avant XM1, où pourtant elle est présentée comme un tout nouveau membre dont les autres élèves sont impatients de faire la connaissance. Ou à peu près tout le monde au courant de la fausse mort de Xavier contre Grotesk, ce qui contrevient un brin à ce qu’on en dit dans XM65. Et qq chose m’a paru curieux dans l’évocation d’Erik le Rouge (qui était Cyclope déguisé, si mes souvenirs flous sont justes), mais je ne me rappelle plus trop quoi. C’est bizarre, ces déviations, alors que visiblement Piskor s’est tapé toute la première série des comics, y compris les origines fumeuses de chaque membre, donc devrait connaître ces détails.
Sinon, Stan Lee n’est pas outre mesure responsable du défilé de super-vilains plus ou moins tartes passé les quinze ou vingt premiers numéros, vu qu’il file vite le bébé à d’autres, Thomas, et surtout Arnold Drake qui n’y fera pas des étincelles.
Bref, c’est amusant, nostalgique, mais pas aussi passionnant qu’on aurait pu espérer. J’ai surtout été frappé par l’emploi du blanc cru. 😀
Quant à « la collusion de l’avion des parents de Cyclope avec [le] vaisseau [des Shi’ars] en reconnaissance », moi, j’appelle ça du pur complotisme!!! 😀
Coll*i*sion!
Hello Mantichore,
Oui, je me suis fait la même réflexion sur la perte de jambes de Xavier et l’inclusion prématurée de Jean Grey. Cela rentre dans ce phénomène de tapis roulant que j’explique où finalement le destin des personnages défile au delà du raisonnable. J’ai bien aimé le blanc cru pour le rendu d’Iceberg.
Le vaisseau Shi’ar : ouf, Piskor n’a pas abordé le cas Gabriel Summers !
Non, mais y a pas de collusion entre l’avion et le vaisseau. Juste une collision. C’est pas la même chose…
J’y corrugé 🙂
Alors je viens de relire le passage en question pour mieux te répondre.
L’inondation causée par Namor n’est pas la source directe de mutations, elle était déjà présente depuis le début de l’humanité. Par contre NY est restée 50 jours dans des eaux putrides et empoisonnées. Du coup Namor étant un mutant, il est le premier criminel officiellement enregistré comme dangereux pour l’humanité et acte la naissance des sentinelles.
Il semblerait que oui.
Superbe article boss!!!
On ressent bien ta passion et c est vraiment contagieux 😉
Pour ma part, le côté rétro, madeleine de Proust m a tout de suite charmé plus la beauté de l objet ( comme tu as dit, ils ont intérêt à assurer chez Panini ). Le fait que l auteur ai pris quelques libertés ne m as pas vraiment dérangé. Ça fait du bien de voir nos x-men originaux. Ok, on connaît l histoire, mais je préfère me replonger dans ce que je connais déjà (je relis encore assidûment mes vieux strange, titans etc…) que de me taper des histoires foireuses pour la plupart ( même si j avoue essayer de suivre les derniers x-men, expérience globalement pénible, mais avec quelques moments de bravoure…).
Merci pour la dédicace mec.
A priori ce comics a tout pour que je m’en désintéresse : une retro continuité, un reboot (mince la dernière fois que Marvel a pondu un truc convainquant dans cette veine c’était… euh… c’était…..)
Bref je n’y aurais prété aucune attention sans ton article, qui bien sur change tout 😉
Hum je me demandais le fond jaunatre c’est dans toutes les pages du comics ?
@Nico : ma passion pour les personnages oui ! Pour les anciens X-Men, c’est quand même vraiment pas terrible. Déjà gamin je préférais l’équipe de Claremont. Cette édition permet effectivement de réviser les aventures de la première mouture de l’équipe sans trop bailler, même si j’aime bien le feu d’artifice final de Thomas et Adams.
@Pat : oui le fond jaunâtre est un effet vintage permanent tout au long de l’histoire. Il ne tient qu’à toi de le Paint it black…
Le style « underground » du dessin ne me plait pas trop… Peut être que « en vrai « , avec le format A3, ça rend mieux mais sur les scans, ça ne me fait pas trop rêver… Après, je comprends aussi qu’un style plus moderne ne serait pas en adéquation avec la démarche rétro du bouquin… Mais pour une histoire de super-héros, je préfère que les planches soient plus flamboyantes et jolies à regarder.
Je n’avais jamais entendu parler de cette bd, ça a l’air très intéressant et original ! Le dessin fait effectivement très underground. Je ne pense cependant pas être une cible potentielle pour cette lecture (et puis oh j’ai une tonne de trucs plus importants à acheter) mais je suis bien content de savoir que de telles initiatives existent !
La BO : une chanson correcte et un super clip.
cette histoire de grand design ne me plaît pas!Et puis,certaines facilités comme mettre tous les anti-mutant dans le right(les justes) qui est l’organisation de Cameron Hodge!J’aime pas trop de voir Hodge comme un pantin manipulé alors qu’il est le fondateur du right et l’un des plus acharné adversaire des x-men!Les dessins sont pas formidable!Je ne voit pas l’intérêt de passer par ce scénariste pour résumer les x-men!IMarvel aurait du faire écrire Claremont et Lobdel!Ce sont eux les encyclopédies des xmen!Mais voilà la nouvelle direction de Marvel est une cour(celle de Quesada) qui ne fait plus appel à certains scénaristes qui ne rentre pas dans leur « vision »l!
C’est peu probable, Lobdell est chez DC et Marvel paye Claremont (pour qu’il n’aille pas chez la concurrence ?) sans pour autant lui donner des tonnes de boulot (à part un titre Nightcrawler, il a fait quoi dernièrement ?).
J’y vois plutôt un moyen pour faire d’une pierre deux coups : d’un côté le recrutement d’un auteur associé essentiellement à des séries indés, et donc un moyen d’attirer un lectorat par forcément acquis aux séries mainstream (ou ayant fini par s’en distancier à force de séries médiocres), et de l’autre ce fanboy de Piskor qui atteint son graal, ces personnages dont il est fan depuis longtemps, et sur lesquels il peut enfin apposer sa signature grâce à ce projet atypique, mais cohérent avec ce qu’à pu faire cet auteur par le passé (son Hip Hop Family Tree constituait une démarche semblable de compilation d’une histoire dense).
La série est prévue en trois parties. Celle du Phénix Noir sort bientôt aux USA.
Bon, personnellement, je l’ai lu, et si j’aime bien le dessin de Piskor, avec ses maladresse, mais aussi sa sincérité, j’ai des difficultés avec sa narration, que je trouve tout sauf fluide.
les aménagements de continuité sont malins, et c’est sans doute une bonne intro, en effet, à cet univers foisonnant (tout en restant référentielle, et donc bardée de petits easter eggs pour les vieux routiers), je trouve l’ensemble un peu gratuit. je l’ai lu sans déplaisir, mais ça m’a pas transporté…