Encyclopegeek : Les adaptations Ciné-TV de Stephen King
1ère publication le 19/02/16- Mise à jour le 25/08/20
Un dossier de: TORNADO
Cet article portera sur l’œuvre de Stephen King dans le registre des adaptations, principalement au cinéma et à la télévision…
L’illustration de couverture est utilisée avec l’aimable autorisation du dessinateur Fabrice Le Henanff. Merci à lui.
Maître du fantastique et de la peur, grand Manitou des geeks, spécialiste du suspense et des ambiances à mystères, celui que l’on surnomme le « King » est avant tout un créateur littéraire de premier plan. Boudé par l’intelligentsia et l’élite du monde de la littérature dite « sérieuse » (celle qui n’aime pas la littérature de genre et plus généralement le domaine du fantastique), le bonhomme n’a pas attendu d’être reconnu par ses pairs écrivains pour nous livrer une œuvre d’une richesse sans égale dans la création contemporaine.
Parce qu’il plait avant tout aux jeunes et aux geeks, aux fans d’histoires à donner le frisson et à tous les garnements du monde entier, sa présence dans les pages virtuelles mais non moins réelles de Bruce Lit était d’emblée une évidence. Cet article sera d’ailleurs complété de quelques autres mettant en lumière, à chaque fois, une de ses œuvres en particulier.
Je vous propose aujourd’hui un tour d’horizon afin d’explorer les thèmes de prédilection qui parcourent l’œuvre de l’écrivain. Et ce à travers quelques films soigneusement sélectionnés…
Alors soyez prêts à trembler dans vos chaumières, pauvres mortels !
1) Préambule
Pourquoi les films ? Et pourquoi pas directement les livres ?
J’entends d’ici les puristes grincer des dents tout en se préparant à m’immoler sur l’autel impie de la dénaturation, parce que les œuvres de Stephen King, ce sont avant tout ses romans et ses nouvelles !
C’est vrai.
Toutefois, cela fait maintenant quarante et un an que ses écrits sont publiés et pas moins de trente neuf ans qu’ils sont adaptés sur un écran, qu’il soit petit (la télévision) ou grand (le cinéma) !
Les adaptations de l’œuvre de Stephen King, ce sont avant tout des noms prestigieux comme ceux de Stanley Kubrick, John Carpenter, Brian De Palma, David Cronenberg, Tobe Hooper, George A. Romero ou Rob Reiner. Aucun doute, la chose est depuis longtemps sortie du cadre du livre pour devenir des images, des icones totalement épanouies dans l’art multimédia et la culture geek. Au point que l’écrivain lui-même se soit adonné à l’exercice de ses propres adaptations à maintes et maintes reprises, allant même jusqu’à s’essayer à la mise en scène (le film Maximum Overdrive), au jeu d’acteur (Creepshow) et à l’écriture du scénario (nous y reviendrons plus loin).
Ainsi, on peut l’écrire, le dire et même le crier sans risque : Stephen King et les adaptations, ce sont des épousailles réussies qui s’apprêtent à fêter leurs noces d’or. Et il est fort probable que ce mariage survive à l’écrivain lui-même, tout comme ses livres…
Si aujourd’hui il n’est nullement question de minimiser la valeur des livres pour eux-mêmes (certains étant de toute manière quasiment inadaptables), il est néanmoins possible de célébrer celle de leurs adaptations comme une communion de tous les médias (on en trouve également au rayon des comics), et un terrain de prédilection pour nous, les geeks…
Les pendules ayant été remises à l’heure, on peut à présent se pencher sur ce qui fait la richesse de l’œuvre de notre écrivain favori : Ses thèmes.
Les histoires écrites par Stephen King, ce sont effectivement des thèmes constamment recyclés en boucle. Parmi eux, on trouve en premier lieu ceux de l’enfance et de la séparation entre le monde des adultes et celui des enfants. Deux thèmes liés qui vont traverser l’œuvre et revenir à maintes reprises, qu’ils soient développés de manière frontale ou au contraire sous-jacente, voire traités en arrière-plan. De la même manière, on va souvent retrouver celui des relations entre la littérature et le réel (l’écrivain donnant corps à ses fictions par le pouvoir de l’écriture), celui du problème des addictions (Stephen King ayant souffert d’une longue et pénible période d’alcoolisme et autres dépendances), ainsi que le charme vénéneux de la région du Maine, les dissonances au sein de la cellule familiale, la critique sociale par le biais de la vie dans les petites villes, et enfin celui de la maison maudite…
Ainsi, plus d’une nouvelle ou un roman traite du mal qui s’immisce dans le quotidien d’une bourgade, utilise le décor de la forêt comme métaphore de la peur de l’inconnu, et fait naître le mal incarné dans une comptine pour enfants…
la science-fiction et les extraterrestres sont toujours abordés non pas comme une fin, mais comme un moyen de développer, par exemple, la peur de grandir ou encore, et c’est le thème le plus savoureux de tous, cette parabole sous-jacente qui dénonce la fragilité de l’équilibre social américain, où les aspects négatifs de la nature humaine en général sont exacerbés face à la moindre perturbation surnaturelle…
Je vous propose à présent de visiter quelques films emblématiques, histoire de vérifier la thèse selon laquelle l’œuvre de Stephen King est d’une richesse sans commune mesure et qu’elle demeure, comme nous l’aimons chez Bruce Lit, une preuve bien réelle que la culture geek, c’est de la culture tout court…
2) Ça : Homme des années 80…
Adaptation du roman fleuve de Stephen King, Ça est un téléfilm réalisé en 1990 par Tommy Lee Wallace, diffusé à l’origine en deux parties sous sa forme télévisuelle.
Soyons honnêtes : « Ça » a beaucoup vieilli. « Ça » ne fait plus vraiment peur et trahit son âge, vieillissement prématuré accentué par sa forme télévisuelle. Mais pour autant, la force du roman de Stephen King est toujours présente et, si l’on a aimé un tant soit peu le film à l’époque, on se laisse volontiers reprendre par la main tout au long de ces trois heures qui s’écoulent sans ennui et sans temps mort, car le script est superbe, parfaitement découpé et dialogué.
Les effets spéciaux ont beau être obsolètes (aïe aïe aïe ! cette araignée géante dans le combat final…), le soin apporté aux décors dans la partie « années 50 » et la mise en image des apparitions surréalistes du clown maléfique demeurent très réussis.
Tel un vieux film fantastique rendu kitsch par le poids des ans, Ça est sans doute réservé à un public de nostalgiques l’ayant découvert à l’époque de sa sortie. Mais en lui-même, il s’agit d’un téléfilm de haute volée, réalisé avec sincérité, qui adapte assez librement le roman originel, tout en parvenant à préserver l’esprit initial du récit de Stephen King.
Ça fait d’ailleurs partie de ces films sur l’adolescence qui auront marqué toute une génération de jeunes spectateurs au cours des années 80, avec Stand by Me (un autre Stephen King !), Les Goonies, et Explorers, à travers lesquels les adolescents se reconnaissaient et avec lesquels ils tissaient des liens inviolables…
Avec son récit teinté d’autobiographie, Stephen King a écrit une parabole proprement géniale sur le passage entre l’enfance et l’âge adulte. Car derrière cette malédiction qui s’abat tous les trente ans sur cette petite ville du Maine, se cache en réalité la métaphore la plus incisive sur la difficulté de grandir, principalement lorsque l’on est différent. C’est ainsi que les « Sept Paumés », sept enfants de onze ans réunis par leurs différences et leurs faiblesses (le gros, le binoclard, le bègue, le noir, la fille, l’asthmatique et le juif), vont s’allier afin de vaincre « Ça », une entité maléfique qui s’en prend aux plus faibles lorsqu’ils sont esseulés et fragiles.
A maintes reprises, il est montré que les habitants de Derry, la petite ville (fictive et reprise dans d’autres récits de l’écrivain, tel Dreamcatcher) dans laquelle se déroulent les événements, se détournent du mal lorsqu’ils le voient, même sous sa forme la plus anodine. C’est ainsi que tout le monde préfère ignorer les vies absolument sinistres de nos sept petits héros et laisser le mal s’immiscer là où on ne fait que l’apercevoir…
« Ça » incarne donc aussi bien la peur de grandir, notamment dans un monde cruel qui écrase les êtres un tant soit peu différents, que la cécité d’une société qui s’est détournée des valeurs humaines élémentaires (l’entraide, la protection du plus faible) en se réfugiant dans l’ignorance, par pure lâcheté. Le « clown maléfique » n’est en somme que la matérialisation d’un mal domestique, tapi en chacun des habitants, qui s’abreuve à la source des maux les plus anodins, afin de grandir et de gagner en puissance…
C’est en retrouvant ces valeurs élémentaires que nos jeunes héros vont réussir à vaincre « Ça » une première fois. Mais sans doute encore trop faibles puisque non accomplis, ils devront revenir trente ans plus tard, adultes, réaliser le combat final.
Là encore, il y aurait beaucoup à dire sur ces quadragénaires modèles en apparence (ils pratiquent tous un métier prestigieux), mais toujours meurtris par leur adolescence effroyable, au point qu’ils aient préféré l’oublier, tout en étant incapables de se consacrer à leurs propres enfants, qu’ils n’ont jamais eu… Il faudra donc qu’ils retournent à la source de leurs maux pour affronter « Ça » de nouveau, afin d’accomplir leur victoire contre la vie. Mais hélas, tous n’y parviendront pas…
C’est ainsi que malgré ses défauts d’œuvre vieillissante au look suranné, Ça réussit le tour de force de préserver l’esprit et la portée philosophique du roman de Stephen King, au contenu à priori inadaptable, sachant qu’avec tout ce que j’ai évoqué plus haut, je n’ai sans doute fait qu’effleurer la richesse thématique qui se cache dans le sous-texte ! Pour cette première raison, il mérite sa place au panthéon des meilleures adaptations du maître du fantastique, quand bien même il n’est qu’un téléfilm. Et pour ceux qui l’ont découverts dans leur jeunesse, sa place d’œuvre culte…
Une nouvelle adaptation, cinématographique cette fois, est prévue depuis quelques années. Sans cesse repoussée, elle est aujourd’hui programmée pour être tournée à l’été 2016.
3) The Shining : Light my fire
a) Version 1980
Tout le monde a vu ce film culte aujourd’hui, non ?
Réalisé en 1980 par le grand Stanley Kubrick, il s’agit de l’une des premières adaptations cinématographiques d’un roman de l’écrivain (le deuxième, après Carrie).
Une petite famille (le père, la mère et le tout jeune fils) s’installe pour l’hiver dans un grand hôtel de luxe qui n’est ouvert que l’été. Car Jack Torrance (le père), qui sort d’une douloureuse période d’alcoolisme, voit ainsi l’opportunité, en acceptant la maintenance de l’hôtel durant sa période hivernale de fermeture, de reconstruire sa vie auprès de ses proches. Jack projette également, en dehors de ses moments de travail de maintenance, de se mettre à l’écriture.
Jack est un homme de bonne volonté mais son tempérament colérique l’a jusqu’ici desservi. C’est le terreau sur lequel l’hôtel Overlook, doté d’une conscience et habité par des esprits malveillants, va s’appuyer afin de le posséder. Mais l’esprit de l’hôtel convoite surtout Danny, le fils de jack. Car Danny possède le « Shining » (le « don de lumière »), une faculté de médium extrêmement puissante, qui le rend sensible aux forces surnaturelles et lui permet de voir l’avenir. Si l’hôtel parvenait à tuer Danny et à intégrer son esprit au sien, il pourrait ainsi posséder ses pouvoirs…
En plein cœur de l’hiver et alors que l’hôtel est quasiment inaccessible en raison de la neige qui l’isole, Jack finit par devenir un danger pour sa famille…
Stephen King écrit son roman Shining, l’Enfant Lumière en 1977. C’est sa troisième publication et, avec le recul, on s’aperçoit qu’elle canalise déjà une grande partie de ses thèmes récurrents.
L’écrivain y développait une intrigue horrifique qui n’était finalement que le vernis derrière lequel il dressait une éprouvante mais passionnante toile de fond sur la détérioration de la cellule familiale. L’hôtel, qui isole cette famille du reste du monde social et la confronte à elle-même, canalise ainsi toutes les menaces qui pulvérisent son équilibre (l’alcoolisme, les déviances du quotidien comme la maltraitance de l’enfant due aux colères parentales, l’effritement des sentiments amoureux, la précarité financière et la perte de confiance) en les exacerbant, afin de déverser sa malveillance naturelle, comme une métaphore de cette détérioration.
Kubrick n’a gardé que la surface de cette passionnante toile de fond, se focalisant essentiellement sur la perte de repères des personnages et leur basculement vers la folie. A ce titre, le réalisateur n’a évidemment pas son pareil pour magnifier une simple épure de la trame du roman initial. Ne gardant que quelques éléments du script originel, il parvient ainsi à en proposer une relecture simplifiée mais dont les effets purement cinématographiques tirent l’ensemble par le haut.
Avec un tel réalisateur, tout est affaire de mise en scène conceptuelle. Le thème du labyrinthe, véritable métaphore de l’esprit torturé des principaux personnages, s’impose ainsi de manière physique et allégorique, comme une mise en abîme : Dans l’esprit des personnages, dans les couloirs de l’hôtel, dans le jardin. Il est décliné partout.
L’équilibre entre la présence et l’absence des habitants de l’hôtel est également mis en scène de manière complexe et maniaque : Tandis que les fantômes n’apparaissent dans le cadre que de manière ponctuelle mais centrée, les vivants se reflètent sur tous les coins de l’image par un jeu de reflets de tous les instants (sur les miroirs, dans les fenêtres, etc.). Soit une façon purement cinématographique de développer certains des thèmes puisés ici et là dans le roman initial, auxquels s’ajoutent des effets horrifiques saisissants, qui n’ont pas pris une ride contrairement à la plupart des films d’horreur de la même époque…
C’est un fait établi : La peur en iconographie ne survit pas au poids de l’âge, et le cinéma, qui allie l’image et le son (deux vecteurs de peur s’il en est), n’échappe pas à cette règle indéniable : Ce qui nous faisait peur il y a des décennies ne nous fait plus peur aujourd’hui. La peur « vieillit » mal, car elle est dépassée dans le temps par de nouvelles itérations.
Mais ce Shining de 1980 demeure toujours assez effrayant, et ce malgré une image surannée qui semble directement surgir des années 70 ! Les effets sont pourtant simples, voire archétypaux quand on y pense : Deux petites filles fantomatiques qui apparaissent brutalement dans un couloir au tournant d’un virage ; des flots de sang qui dégoulinent d’un escalier ; un gros plan sur le visage d’un enfant déformé par la peur ; une vieille femme décrépite qui avance vers la caméra en exultant d’un rire sépulcral ; une musique à faire pâlir d’angoisse un mur de pierre… Mais effectivement, rien que d’y penser on en frissonne d’angoisse ! Au point que, bien des décennies plus tard, la plupart des réalisateurs de films d’horreur continuent de réutiliser de tels effets !
Mais cette débauche de trouvailles cinégéniques s’oppose à une certaine « trahison » de l’intrigue imaginée par Stephen King. Raison pour laquelle de nombreux lecteurs n’ont pas apprécié cette adaptation, qui fait l’impasse sur beaucoup trop d’éléments issus du roman, et en transforme beaucoup d’autres. Il convient néanmoins de préférer la version longue et ses 25 mn supplémentaires rajoutées au montage, qui ramènent beaucoup d’éléments jadis écartés en provenance du roman, réhabilitant ainsi un certain nombre de détails le rendant plus proche du roman initial.
Stephen King regrettera néanmoins ce manque de fidélité envers son œuvre, au point qu’il sera l’initiateur d’une nouvelle adaptation en 1997 (près de vingt ans plus tard), dont il écrira le scénario en personne, en plus de produire le film et de superviser sa mise en scène. Le résultat sera à la fois très différent et très complémentaire de la version de Stanley Kubrick, substituant à l’expérience sensorielle de l’un (la première version de 1980), la richesse thématique de l’autre…
B) Version 1997
En 1997, une nouvelle adaptation voit ainsi le jour sous la forme d’une mini-série en trois parties de 87 minutes réalisée par Mick Garris, un habitué des adaptations de l’écrivain (on lui doit notamment La Nuit déchirée, Le Fléau, Riding The Bullet, Desolation et Bag of Bones !).
Beaucoup plus longue que la première version, cette seconde mouture développe ainsi davantage les thèmes de son auteur, notamment celui de la maison maudite, ici transformée en hôtel de luxe…
King a imaginé un cadre édifiant pour illustrer cette descente aux enfers : Construit par un homme malfaisant et dont l’histoire est parsemée de tragédies, de suicides suspects et de meurtres atroces, l’hôtel a fini par tisser des liens malsains et surnaturels avec l’esprit de ses défunts clients, des mondains jouisseurs à la morale déviante. Ainsi, cette construction de l’homme devient le réceptacle de toutes ses malveillances inconscientes, qui se retournent contre les âmes égarées et se déchainent lorsque celles-ci sont isolées et en proie à leurs propres tourments.
L’écrivain reprendra ce dernier thème bien des années plus tard, lorsqu’il imaginera le scénario de la mini-série télévisée Rose Red dont nous reparlerons plus bas…
Cette mini-série télévisée ne doit pas être considérée comme un remake du film de Stanley Kubrick, mais plutôt comme une nouvelle adaptation voulue la plus fidèle possible par Stephen King lui-même, très impliqué dans sa conception.
Si l’écrivain respectait la version de Kubrick pour ses qualités strictement cinématographiques, il ne cachait pas sa déception en termes d’adaptation. Il souhaitait depuis longtemps s’atteler à une nouvelle version, afin que ses propres thèmes soient bien présents et que toutes les scènes évacuées ou transformées par le réalisateur de 2001 : l’odyssée de l’espace soient restituées de manière fidèle et développées en harmonie avec sa propre vision du récit.
Ainsi, de nombreux détails absents de la version de 1980, ou différemment exploités, sont cette fois repris scrupuleusement, l’ensemble étant rendu possible étant donné la très longue durée du téléfilm (plus de 4h15 !).
Si la forme télévisuelle de cette nouvelle adaptation joue forcément en sa défaveur, avec une mise en scène un peu froide et des effets spéciaux assez limités (et ce malgré un budget conséquent de 25 000 000 $), le résultat n’en est pas moins extrêmement réussi. A la base de cette réussite, il y a évidemment l’écriture généreuse de Stephen King, qui soigne comme à son habitude la caractérisation des personnages principaux, qui vibrent d’une humanité riche et complexe. Le personnage de Jack Torrance (quand bien même Steven Weber ne parvient pas à nous faire oublier Jack Nicholson) s’impose ainsi comme un individu aux multiples facettes, capable d’embrasser une multitude de sentiments ambivalents.
Les acteurs sont tous de solides artisans et le casting est dans l’ensemble très réussi, avec une magnifique interprétation de Rebecca de Mornay (la mère) et une présence habitée du tout jeune Courtland Mead (le fils). Pour le reste, les vétérans Melvin Van Peebles, Eliott Gould et Pat Hingle complètent ce casting de manière optimale.
Les spectateurs les moins impressionnables pourront toujours faire la fine bouche, mais le résultat est pour le moins prenant et angoissant. Et ces trois parties vous réservent de grands moments de terreur glaçante et viscérale, avec des instants bucoliques et envoûtants traversés de fulgurances tétanisantes (le sommet étant évidemment atteint à l’intérieur de la « Chambre 217 »).
La mini-série avance ainsi inexorablement vers une descente aux enfers qui met à rude épreuve les nerfs et la résistance du spectateur, qui assiste à la destruction de la famille Torrance comme s’il en faisait partie, vivant ses tragiques et épouvantables événements de l’intérieur, isolé avec elle au milieu des neiges angoissantes et infranchissables du Colorado.
La peur va et vient au rythme des séquences et, paradoxalement, s’intensifie lorsqu’il ne se passe rien. Je m’explique : Si les apparitions des esprits de l’hôtel ne sont pas effrayantes (à l’exception de la femme de la « Chambre 217 » et de quelques fantômes masqués), toutes les scènes où la menace est hors champ sont quasi-insoutenables. Et c’est dans ces moments d’attente interminable, lorsque l’on se demande ce qu’il va se passer au son d’une musique angoissante au plus haut point, que le cœur se met à battre avec d’autant plus d’empressement…
Le film est ainsi extrêmement bien rythmé et équilibré, et l’on suit ces quatre heure quinze avec une addiction sans faille.
Certainement l’une des adaptations des romans de Stephen King parmi les plus réussies.
4) Salem’s Lot : Quand on arrive en ville…
Le pitch : L’écrivain Ben Mears est de retour à Jerusalem’s Lot, sa ville natale, dans le Maine. Il compte écrire un roman autour de la maison des Marsden, un vieux manoir abandonné, isolé sur la colline qui surplombe la ville. Mais il apprend que la maison vient d’être vendue par un promoteur à deux étrangers : Richard Straker & Kurt Barlow, des antiquaires.
Lorsqu’il était enfant, Ben était entré dans la maison alors qu’elle était encore habitée par ses propriétaires. Et il avait assisté, par un incroyable concours de circonstances, à la mort de ces derniers. Comme pour exorciser ses vieux démons, Ben entreprend l’écriture de son roman afin de tirer un trait définitif avec ces douloureux souvenirs.
Peu à peu, tandis que le mystérieux Kurt Barlow n’a pas encore fait son apparition, certains enfants de Jerusalem’s Lot commencent à disparaitre dans des conditions étranges. Le mal serait-il de retour à Marsden House ?
Comme ce fut le cas pour Shining, Les Vampires de Salem (Salem’s Lot en VO) a connu deux adaptations. Soit deux téléfilms fleuves, le premier datant de 1979, et le second de 2004, tous-deux initialement diffusés en deux parties.
La première version est réalisée par un Tobe Hooper encore auréolé de son Massacre à la Tronçonneuse qui s’implique dans une adaptation très ambitieuse, de même que ses deux stars, James Mason et David Soul, notre « Hutch » bien aimé !
Au départ prévue pour durer quatre heures, cette adaptation est réduite à une durée de 184 minutes, souffrant au final d’un montage donnant au film un aspect un peu incomplet. Sans doute très effrayant lors de sa première diffusion, notamment grâce à des maquillages et des effets horrifiques saisissants, il souffre désormais du poids de l’âge et affiche une patine kitsch qui risque de déplaire aux jeunes générations.
Pour autant, cette première version demeure relativement fidèle au roman initial et elle bénéficia à l’époque de l’adoubement de Stephen King, l’élevant au rang des meilleures adaptations des œuvres de l’écrivain.
Replacé dans son contexte, le film est effectivement très honorable et se regarde avec plaisir. Bien qu’il y manque un certain nombre d’éléments en provenance du roman (notamment tous les souvenirs d’enfance de Ben Mears), il bénéficie d’une production ample (décors impressionnants, bande-son de grande qualité) qui lui permit d’ailleurs d’être diffusé dans les salles de cinéma (notamment en France), hélas dans une version tronquée de 112 minutes assez calamiteuse, qui resta la seule visible jusqu’à la sortie du DVD en 2007, offrant au film la mauvaise réputation qu’il ne méritait pas !
Pour l’essentiel, Les Vampires de Salem version 1979 demeure un modèle pérenne puisqu’il va initier le principe des mini-séries télévisées, servant de terrain idéal aux adaptations des plus longs romans de Stephen King. Un modèle toujours utilisé de nos jours.
L’enfant vampire. Monstre ou victime ?
La seconde adaptation se décline également sous la forme d’un téléfilm de 181 minutes, réalisé en 2004 par Mikael Salomon.
Cette seconde version est excellente en tout point. Dans la mesure évidemment où les puristes ne doivent pas non plus espérer une transposition littérale du roman…
Le casting haut de gamme additionne la présence de Rob Lowe (Ben Mears), Donald Sutherland (Richard Straker), Rutger Hauer (Kurt Barlow) et James Cromwell (le père Donald Callahan). La réalisation est ambitieuse et bénéficie des moyens à la hauteur de l’entreprise.
La musique est particulièrement somptueuse, gothique et lugubre à souhait. Composée par Patrick Cassidy et Christopher Gordon, avec la présence de Lisa Gerrard (du groupe Dead Can Dance) pour les vocalises, elle mérite à elle seule le détour (le CD est une grande réussite dans le genre). L’atmosphère lugubre du score sied d’ailleurs parfaitement à la noirceur et à la mélancolie du roman de Stephen King, à cette ambiance unique qu’exhale l’état du Maine et cette partie du nord de l’Amérique, perpétuellement baignée de pluies et de brumes.
Le film en lui-même est à la fois très classique entant qu’histoire de vampires, et totalement envoûtant (c’est quand même une histoire de Stephen King !). Dominé par la voix-off de Rob Lowe qui retranscrit littéralement le texte de l’écrivain, il se déroule sans temps mort et résiste bien au poids des ans, puisque je la regarde toujours aussi volontiers à peu-près une fois par an, généralement lors des fêtes d’Halloween…
Bien évidemment, son format télévisuel possède ses limites et ce n’est pas un film d’auteur. Inutile, donc, de chercher à le comparer à du Stanley Kubrick. Il ne s’agit que d’un divertissement, gentiment horrifique, mais racé et superbement mélancolique.
Comme de coutume avec les œuvres de l’écrivain, les personnages sont très habités et les lieux suintent une aura mystérieuse à l’atmosphère unique en son genre. Atmosphère parfaitement rendue par le film de Mikael Salomon.
Dans la perspective de l’œuvre de Stephen King et des thèmes dont nous parlions plus haut, il est aujourd’hui impressionnant de relever, à travers cette simple histoire de vampires, l’épaisseur et la richesse du sous-texte. Et de constater à quel point certains des thèmes récurrents de l’auteur de Carrie viennent former sa structure littéraire.
Parmi tous ces thèmes qui reviennent en boucle dans les lignes du maître du fantastique, trois sont particulièrement à l’œuvre dans les lignes de Salem’s Lot :
– le thème du Passage douloureux de l’enfance à l’âge adulte (à l’œuvre dans Ça ou Stand By Me) est pleinement incarné par le personnage du jeune Mark Petrie, le seul à survivre à l’épidémie. De même que les souvenirs de Ben Mears le ramènent à sa douloureuse expérience en la matière, symbolisée par son entrée dans la maison des Marsden, comme un rite de passage traumatisant entre les deux âges…
– Le thème de l’Ecrivain en quête de rédemption est également très représenté. Comme ce sera aussi le cas à maintes reprises (La Part des Ténèbres, Désolation ou Sac D’Os), King met en scène le personnage d’un écrivain qui cesse d’écrire, sortant ainsi du confort de l’imaginaire afin de lutter contre le mal de façon concrète. Une manière pour l’auteur lui-même de signifier, entre les lignes, ses regrets et ses angoisses de ne pas vivre pleinement le réel durant toutes ces longues heures passées à écrire…
– Enfin, et davantage encore que les autres thèmes précités, celui de la Ville consumée par le mal et de la Maison maudite comme point névralgique de ce mal, traverse Salem’s Lot comme une fulgurance. Là encore, on retrouve cette thématique dans bien d’autres œuvres de l’écrivain, qu’il s’agisse de ses romans ou de ses scénarios directement écrits pour le cinéma ou la télévision (Le Bazaar de l’Epouvante ou Les Tommyknockers pour la ville, Shining ou Rose Red pour la maison).
Dans Salem’s Lot, la maison Marsden, véritable personnage à part entière, est devenue maudite depuis que ses habitants ont tissé avec elle des liens malsains (ils y sacrifiaient des enfants). Elle sera le centre d’une déflagration, une réaction en chaine qui contaminera la ville entière, répandant le mal comme une épidémie. Voilà donc que les habitants de Jerusalem’s Lot, jadis éprouvés par les abominations perpétrées à Marsden house, abominations qu’ils préférèrent ignorer plutôt que d’affronter le mal, doivent désormais assumer les retombées de la malédiction qu’ils refusèrent de lever par le passé.
Soit une manière symbolique, une parabole pour exprimer les maux de nos sociétés, notamment lorsque les valeurs humaines élémentaires (entraide et protection du plus faible) sont abandonnées par la communauté, qui préfère se réfugier dans la cécité et l’ignorance, dans la lâcheté la plus totale…
C’est dire toute la richesse du script de Stephen King, qui s’élève bien au delà d’une simple histoire de vampires pour embrasser le terrain de la fable, voire du mythe, alors que l’écrivain n’en était, en 1975, qu’à son second roman à peine…
5) Rose Red : La maison du diable !
Rose Red est une mini-série télévisée réalisée en 2002 par Craig R. Baxley et diffusée à l’origine en trois segments d’une durée de 1h25 environ. Le scénario est rédigé par Stephen King en personne. Il s’agit d’un scénario original, que le romancier a écrit spécifiquement pour le tournage de la mini-série (il ne s’agit donc pas de l’adaptation de l’un de ses romans).
A l’origine, King souhaitait écrire le remake du film La Maison du Diable, réalisé en 1963 par Robert Wise (au vu de ses thèmes de prédilection, on comprend pourquoi !). En 1990, le romancier approcha Steven Spielberg mais les deux hommes ne s’entendirent pas du tout sur le résultat. Stephen King se détourna du projet et Spielberg le produisit de son côté avec le réalisateur Jan de Bont. Hantise sortit ainsi en 1999 et se traine depuis l’une des pires réputations (complètement justifiée !) de nanar de l’histoire du cinéma d’épouvante…
Au début des années 2000, Stephen King est victime d’un accident de la route. Choqué, il entame une thérapie en reprenant son projet de maison hantée à la base. S’il préserve le point de départ du script de La Maison du Diable (un professeur de parapsychologie invite un groupe de personnes possédant des aptitudes psychiques à intégrer une maison réputée hantée afin de mener une expérience paranormale), qui était à l’origine un roman de Shirley Jackson, il dévie ensuite de cette ligne narrative pour développer sa propre intrigue. Il reprend alors le décor d’une véritable maison possédant la réputation adéquate (la mystérieuse « Maison Winchester », dont l’intérieur est aménagé de manière complètement incohérente, un peu comme si la maison s’était construite elle-même de façon capricieuse !), qu’il déplace de la Californie à Seatle.
Ensuite, King va jouer sur les poncifs du genre en préparant une campagne publicitaire basée sur le fameux postulat « inspiré d’une histoire vraie », qui est devenu l’apanage des films de maison hantée (on se souvient d’Amytiville la Maison du Diable dont certains pensent encore qu’il s’agissait quasiment d’un documentaire !). Il laisse alors finement entendre qu’il existe quelque part « le journal intime d’Ellen Rimbauer », la jeune femme qui habita le manoir Rose Red, dans lequel de nombreuses personnes disparurent de manière mystérieuse, et qui est devenue sa principale source d’inspiration…
Par delà les réseaux sociaux, la rumeur se répand et Rose Red devient ainsi la nouvelle maison hantée sur laquelle il faut compter ! La production demande alors à l’écrivain Ridley Pearson d’entamer la rédaction du roman Le Journal d’Ellen Rimbauer, qui narre la genèse de Rose Red et dont l’adaptation télévisuelle (excellente aussi) sera tournée en 2003 !
Ainsi s’est développé le projet de cette histoire que Stephen King rêvait d’écrire depuis son enfance.
Le film est plutôt réussi du haut de ses 4h15 ! L’atmosphère est envoûtante à souhait, notamment grâce au décor de la maison qui, évidemment, demeure le personnage principal du récit.
Plutôt que de reprendre les codes de la peur suggérée comme l’avait magistralement développée Robert Wise dans La Maison du Diable, King va multiplier les divers effets d’épouvante sans le moindre complexe et jouer sur tous les codes cinématographiques de la peur : Maison qui tremble, pièces qui se transforment, silhouettes fantomatiques qui se déplacent trop vite pour que l’on puisse les voir (comme dans le sublime Les Innocents réalisé par Jack Clayton en 1961), apparitions fantomatiques sous forme vaporeuse ou au contraire sous l’apparence de zombies décharnés, zoom précipités sur le visage horrifié des protagonistes, travellings contrariés jouant sur les courtes focales (le fameux « trans-trav » d’Alfred Hitchcock !), musique ténébreuse, statues effrayantes qui paraissent habitées par les démons, envahissement des éléments hostiles de la nature (plantes et racines, abeilles, corbeaux)… Tout y passe !
A l’arrivée, le résultat est extrêmement classique dans le fond et ne fera peur qu’aux spectateurs les plus facilement impressionnables. Mais les qualités de l’ensemble se trouvent ailleurs : Soignant la caractérisation de ses personnages en prenant bien soin de les développer de l’intérieur et de contourner les archétypes du genre (point de manichéisme primaire), Stephen King maintient un suspense constant grâce à une écriture riche et dense, qui évite les dénouements attendus.
Comme à son habitude, l’écrivain parvient à injecter une toile de fond pleine de sens en imaginant cette maison construite avec des pierres du vieux continent transportées dans le « nouveau monde », dont la mise en chantier est initiée par un homme mauvais, qui épouse une femme qu’il va peu à peu souiller de ses déviances (souvent sexuelles). Eprise de sa maison davantage que de son mari, la jeune femme va tisser des liens malsains avec la demeure, qui développera de manière vengeresse et ostentatoire toutes ses malveillances inconscientes (soit le même thème abordé de manière plus ou moins proche dans Shining et Salem’s Lot)…
Malgré un casting assez lisse (si l’on excepte les personnages de Nick et Emery, incarnés par des acteurs plus habités que les autres) et une fin manquant de surprise et de panache, le film vaut le détour et s’impose comme une solide itération sur le thème de la maison hantée, qui en propose un florilège assez édifiant. Bien filmé, superbement photographié et parsemé d’effets spéciaux très réussis, Rose Red s’inscrit au panthéon des films de maison hantée avec une force certaine qui contentera les amateurs de frissons surannés et d’ambiance ténébreuse, le tout construit autour d’une script soigné et généreux. Et si l’ensemble manque d’originalité, il ne manque pas de charme…
6) The Night Flier : La plume de la nuit
L’air de rien, ma sélection est frustrante car j’aurais envie d’ajouter encore un certain nombre d’adaptations afin de nourrir mon sujet !
Dreamcatcher, les Tommyknockers, Désolation, La Tempête du Siècle, Stand By Me, La Part des Ténèbres, Le Bazaar de l’Epouvante, Bag Of Bones sont autant de films et de téléfilms qui apporteraient de l’eau à mon moulin sur le terrain des thèmes littéraires qui parcourent l’œuvre de Stephen King.
Je terminerai néanmoins par The Night Flier (Les Ailes de la Nuit en VF), petit film sans prétention qui figure pourtant parmi mes préférés dans le registre des adaptations du maitre du fantastique.
Il s’agit d’un film d’horreur réalisé par Mark Pavia en 1997. La nouvelle homonyme de Stephen King (intitulée Le Rapace Nocturne en VF !), avait été publiée dix ans plus tôt dans le recueil Rêves et cauchemars.
Le synopsis : Richard Dees est un journaliste qui officie pour le tabloïd « Inside View », un journal spécialisé dans les images choquantes et les meurtres les plus abjects. Il réussit à obtenir les meilleurs sujets (c’est-à-dire les pires au niveau du contenu abominable) de par son tempérament sans concession, cynique et grâce à sa vitesse de déplacement (il possède un petit avion particulier).
Il s’intéresse désormais à une série de meurtres commis par un sérial-killer qui se déplace également grâce à un biplan et fréquente les petits aéroports où il massacre certains des habitants. Apparemment, le meurtrier, qui se fait appeler Dwight Rainfield (« Dwight » = le prénom de l’acteur ayant interprété le personnage de Rainfield dans le Dracula de 1931, avec Bela Lugosi), se prend pour un vampire…
A l’origine, The Night Flier fait partie intégrante de l’œuvre de Stephen King et développe l’un des thèmes favoris du romancier, où la littérature se mêle au réel, l’écrivain donnant corps à ses fictions par le pouvoir de l’écriture. Le personnage de Richard Dees incarne ainsi la face damnée de l’écrivain, c’est-à-dire le journaliste people, le journaliste à scandale, celui qui met sa plume au service de ce que l’écriture possède de moins noble, afin d’attirer le lecteur par des procédés racoleurs et sordides qui lui permettent de vendre un maximum de papier sans la moindre déontologie.
Au bout d’un moment la question va alors se poser, implacablement : Et si Dwight Rainfield était une création directement issue de ce jeu macabre de la course au fait divers toujours plus choquant et effroyable ? Un postulat fascinant, que le script va utiliser afin de maintenir un suspense croissant…
Ainsi se développe une réflexion vertigineuse à base de similitudes entre la presse à sensation et le vampirisme, renouvelant par la même occasion le mythe des créatures suceuses de sang ! L’analogie entre le journalisme et le vampirisme devient alors évidente dès lors que sont mis en lumière les procédés détestables et la soif de sang de certains journalistes de tabloïd parmi les moins scrupuleux…
Le film en lui-même pourra ne pas plaire à tout le monde. Tout d’abord il est particulièrement gore et violent, porté par des personnages plutôt déplaisants. A ce titre, le choix de confier le rôle principal à Miguel Ferrer (le fils de José Ferrer) est un coup de maître, l’acteur faisant preuve d’un charisme à toute épreuve en réussissant à incarner un personnage à la fois antipathique et fédérateur, auquel le spectateur s’attache malgré sa personnalité extrêmement négative.
L’atmosphère du film (soutenue par une musique à la fois mélancolique et inquiétante) est envoûtante et réussit parfaitement à retranscrire celle des histoires de Stephen King, qui évoluent la plus-part du temps dans les paysages angoissants de l’état du Maine, au nord de l’Amérique.
La mise en scène manque sans doute de relief et le résultat oscille entre la production cinématographique, le téléfilm et la série TV haut de gamme. Mais si je devais choisir, je dirais que le film, dans la forme et dans le style, s’apparente à un excellent épisode de la série X-Files, ce qui en soit est une qualité !
Pour ma part, il s’agit d’un film que j’adore et de l’une des adaptations du King parmi mes préférées. Ainsi, bien que The Night Flier s’apparente à une bonne petite série B davantage qu’à un grand film fantastique, je le trouve vraiment très réussi.
Ainsi s’achève ce tour d’horizon.
J’espère humblement avoir apporté ma pierre à l’édifice consistant à démontrer à quel point l’œuvre de Stephen King est riche et que nous nous frottons ici à l’un des principaux créateurs littéraires de notre temps.
C’est dire oh combien l’intelligentsia ayant conspué le bonhomme depuis maintenant plusieurs décennies est à côté de la plaque et comme le mépris affiché de l’élite intellectuelle pour le genre fantastique (et horrifique) est tenace.
Heureusement que la nation geek ne s’est pas laissé avoir et a célébré l’écrivain au point qu’il soit devenu une icône culturelle destinée à briller au firmament des auteurs phares de notre domaine de prédilection, aux côtés d’Edgar Alan Poe, H.P. Lovecraft, Arthur Conan Doyle, Robert E. Howard, Michael Moorcock et J.R.R. Tolkien…
Petit anecdote : King est également, comme un grand nombre de geeks, un musicien amateur. Il a ainsi fondé un groupe de rock (entant que guitariste) avec Matt Groening et le chanteur Al Cooper (et d’autres écrivains que je ne connais pas) : Rock Bottom Remainders !
Bien évidemment, on pourrait encore étendre le procédé et aborder les domaines de la bande-dessinée avec des créations comme American Vampire ou Stephen King : N auxquelles il est associé. De même que les adaptations de ses romans de plus en plus nombreuses qui voient le jour sous ce medium, comme Le Fléau (12 tomes chez Delcourt), La Tour Sombre (une quinzaine de tomes pour une série toujours en cours de publication), ou encore des transpositions comme Creepshow par Bernie Wrightson ou des projets associés à son fils Joe Hill (Road Rage, chez Panini). Et puisque l’on parle de Joe Hill, ce n’est pas la moindre des « créations » de Stephen King que ce fils prodige qui nous a déjà offert la fabuleuse série Locke & Keys, ici déjà chroniquée à plusieurs reprises…
Alors que Dieu prête vie à cette famille fantastique, passée maîtresse dans le domaine de la peur…
5) Rose Red : La maison du diable ! – L’accident de la route : c’est en parlant avec Tornado que j’avais appris que Stephen King avait acheté la voiture du chauffard et l’avait détruite lui même, pour éviter qu’elle ne devienne l’objet d’enchères sur un quelconque site de vente en ligne.
Avec le recul que permet cet article, je suis épaté par les remises en question qui jalonne la vie de Stepehn King. Il s’est donc essayé à l’écriture de scénario, à la réalisation, au feuilleton écrit avec la Ligne Verte (qui a également été adapté au cinéma), et à différentes formes d’écritures en intégrant des facsimilés d’articles de journaux, d’entrées de journal intime, etc. Rétrospectivement, il impose également le respect par sa constance, sa force de travail, sa volonté de se remettre en question pour progresser dans son art.
6) The Night Flier : La plume de la nuit – La représentation du journaliste (ou de l’écrivain) comme un vampire est utilisée régulièrement, mais pousser le concept jusqu’aux chasseurs d’accidents lui rend toute son horreur.
Cet article a piqué ma curiosité et j’étais été voir sur wikipedia : 38 films réalisés sur la base des œuvres de Stephen King, 56 si l’on comptabilise les suites, et environ 27 téléfilms et séries TV. Décidément, les adaptations des œuvres de Stephen King constituent bien un genre en soi.
Oui. J’ai commencé à regarder la série « Nightmares & Dreamscapes » (des adaptations de ses nouvelles les plus courtes en un épisode à chaque fois, comme une anthologie), et c’est très sympa ! Le premier épisode rétablit « Universal Soldiers » comme une création de Stephen King, avec des effets spéciaux parfaits !
Je fais partie des gens qui avait trouvé le film Misery nettement moins bon que le roman.
Je suis enfin venu à bout de cet article titanesque ! Décidément, Tornado, je ne sais pa scomment tu fais pour être aussi productif et verbeux. Il me semble que cet article est de loin le plus long que tu aies écrit non ? Plus que Matrix même !
En tout cas, au vu des oeuvres chroniqués, cela fait sens : des films ou téléfilms de plus de quatre heures, il faut avoir envie. Mais je dois avouer que tu as titillé ma curiosité sur bien des points, surtout que je ne connais pas tous ces films.
Au-delà de tes analyses toujours pertinentes et réfléchies, j’apprends en effet beaucoup de chose n’étant pas un fan de King. Je vais faire un petit bilan : je viens de lire Carrie, Plein gaz écrit avec son fils (une nouvelle de 80 pages) et je suis en plein milieu de Shining (page 270 environ). Je n’avais pas lu de King depuis plus de vingt ans, puisque cet auteur me parlait moins que Lovecraft à l’époque. Mais bon, j’ai également lu Peur bleue (un recueil de courtes nouvelles sur le thème du loup-garou, Ca, Le fléau, Salem (j’ai adoré) et un livre en collaboration, Le Talisman.
Des films, j’ai vu Simetierre (que j’adorerai revoir), Shining que je compte revoir après avoir fini le livre, Christine (de Carpenter, donc j’adore ce film), Carrie que j’ai revu récemment, La ligne verte que je n’aime pas du tout, Les évadés qui est vraiment bon la première fois mais moins intéressant à la seconde vision, Misery que j’avais bien aimé, Dead Zone qui était vraiment bien, Stand by me qui est excellent, le téléfilm Ca, le téléfilm Le fléau dont je n’ai quasiment aucun souvenir et enfin quelques épisodes de Under the dome. A te lire, j’en ai loupé plein ! Tu piques vraiment ma curiosité de voir les adaptations de Salem, l’autre version de Shining, et la dernière histoire dont je n’avais jamais entendu parler. En regardant sur wikipédia, je me rends compte qu’il a écrit l’adaptation américaine de L’hôpital et ses fantômes, la série de Lars Von Trier. Je crois que je ne tenterai pas tellement cette série a mauvaise réputation et tant l’originale n’avait pas besoin d’adaptation.
Je ne suis pas fan de King car je retrouve souvent chez lui des personnages identiques, notamment celui de l’écrivain. Tous les jeunes personnages de Ca me semblent tous être une partie de King lui-même, ses différentes facettes.
Cependant je ne suis pas d’accord lorsque tu dis que l’intelligentsia récuse ou méprise King. Cela fait bien longtemps qu’il est accepté comme auteur majeur, même si je dois avouer que son style n’est pas ma tasse de thé, il sait développer des personnages et des intrigues toujours prenantes. La preuve, le roman Lunar Park de Brett Easton Ellis, reconnu et adoubé même s’il n’est pas avare en provocations et détracteurs, est un hommage direct et flagrant à King. Et c’est peut-être le meilleur roman de BEE.
Depuis que ses nouvelles non-horrifiques ont été adaptées, en commençant par Stand By Me, la communauté littéraire internationale a commencé à le regarder d’un autre oeil. Et depuis, il a un statut indétrônable de vendeur de masse tout comme auteur de qualité. La preuve, j’essaie de lire ses romans maintenant, pour voir. Mais j’avoue que malgré toutes ses qualités, je m’amuse sans doute plus en voyant les films ou téléfilms se basant sur ses écrits que le lire. Question de sensibilité au style… Je préfère lire Philip K. Dick. Et dans l’horreur, il faut que je tente les romans de Clive Barker que je n’ai jamais lu.
Bref, tu donnes envie ! Merci pour toutes ces pistes et tous ces exemples !
Merci ! Je ne sais pas lequel est le plus long de mes articles. Et à chaque fois que j’en fais un long, je me promets que c’est le dernier…
J’ai des connaissances ultra-intellos qui ne jurent que par l’aaaart et la cultuuure, et je t’assure qu’il vaut mieux ne pas leur parler de Stephen King… C’est un peu comme si j’essayais de te parler de Maitre Gims (bon en même temps ça risque pas) ! 😀
Simetière est le film qui m’a fait le plus flipper de toute ma vie. Mais il a sacrément mal vieilli sur ce terrain. Un peu comme l’Exorciste.
Je suis fan des Evadés. Et j’aime bien La Ligne Verte parce que j’adore les films larmoyants…
Mais comme toi, je préfère largement regarder les films que lire ses livres, à cause de son écriture parfois un peu spéciale.
« J’ai des connaissances ultra-intellos qui ne jurent que par l’aaaart et la cultuuure, et je t’assure qu’il vaut mieux ne pas leur parler de Stephen King… C’est un peu comme si j’essayais de te parler de Maitre Gims (bon en même temps ça risque pas) ! »
En me relisant, je trouve que je ne suis pas très clair… 🙁
Je voulais dire par là que je connais des gens ultra-élitistes qui méprisent tout ce qui est du domaine du GENRE, en littérature comme au cinéma. Pour eux, lire du Stephen King, c’est se rabaisser à un truc pour les débiles. Un peu comme le McDo pour les gens qui te font la leçon sur la grande cuisine. Où de la variété pour les mélomanes. Où des comics de super-héros old-school pour moi ! 😀
Je comprends, merci pour les précisions. Mais de plus en plus, je reste persuadé qu’il y a du bon en tout, et du mauvais partout, qu’un genre en soi ne peut être mauvais. Evidemment, certains mouvements sont trop connotés politiquement pour être viables. Par exemple, la musique punk neo-nazi ne peut pas être qualifiée de qualité, puisque par principe, elle s’inclut dans une philosophie qui ne peut être occultée.
Article très intéressant comme toujours.
Par contre, en ce qui me concerne je suis très partagé au niveau des adaptations cinéma de King. Je trouve le bonhomme clairement moins doué qu’à l’écrit. Et je n’ai pas ressenti la même chose que toi sur son adaptation de Shining. Les personnages sont mieux écrits mais mon dieu que c’est mou et que les effets spéciaux censés être effrayants sont ridicules (ouh ! un affreux tuyau avec dents qui attaque) Je n’y ai rien vu d’effrayant.
Pour le coup j’ai bien aimé Steven Weber dedans par contre parce que bon…Nicholson est flippant à l’état naturel. Donc ce n’est pas difficile de lui donner l’air cinglé. Steven Weber, on sent davantage qu’il passe de l’état de père normal à la folie.
The Langoliers c’est un truc qui m’a navré aussi. C’est tellement n’importe quoi la fin avec des sortes de boulettes de viande pleines de dents en CGI mal fichues qui mangent la réalité. WTF ? ça fait cartoon. C’est involontairement comique alors que le reste du fillm avait des idées sympa. c’est comme si la ligne verte se terminait avec une soucoupe volante qui arrive et deux aliens à tête de vache venaient chercher John Coffey.
Je n’ai jamais compris non plus le statut de film culte du film « ça ». Ce film est drôle avec un clown qui cabotine et se change en araignée géante toute moisie à la fin. Je comprends que ça a pu vieillir comme tu le dis mais j’ai du mal à me dire qu’un jour ça a pu faire peur à quelqu’un. Les idées sont très farfelues et WTF. ça fait très kitsch.
Je me demande parfois si King se plante ou si c’est voulu. C’est comme Maximum overdrive. Est-ce volontairement comique ? Etions-nous censés avoir peur ?
Je ne connaissais pas du tout Rose Red par contre. C’est intéressant.
Et je suis content que tu parles de Night Flier que je trouve aussi très sympa (et en effet, bravo la jaquette qui spoile tout) Pour le coup il n’est pas kitsch du tout même s’il peut faire série B un peu fauchée.
Je précise que je peux comprendre l’intérêt d’idées novatrices. Et certaines passent surement bien à l’écrit. Je lis moi-même actuellement des histoires d’horreur de Junji Ito. Et je me dis que c’est perché et qu’à l’écran ça ne passerait pas sans un bon budget capable de rendre ça convaincant et flippant.
je n’aime pas dire qu’un film dépend de ses effets spéciaux mais je crois que lorsqu’on met en scène des idées qui paraissent trop farfelues ou bizarres, ce n’est pas possible de se contenter d’un effet visuel de dessin animé tout foireux…sinon ça devient comique.
Je n’ai pas du voir tant que ça d’adaptations de l’oeuvre de King, et dans le lot cela doit sans doute être Christine que je préfère.
@Matt : à propos de « ça » et le « j’ai du mal à me dire qu’un jour ça a pu faire peur à quelqu’un »…
Moi, M’sieur ! Ce n’était pas tellement visuel, c’était plus psychologique, à un point tel que je ne le revisionnerais pas aujourd’hui juste pour vérifier si ça ne me fait plus rien ou pas…
Bon…ok.
Après la peur c’est subjectif aussi, mais bon…
Le film ne m’a vraiment rien fait…et m’a même fait rigoler un peu. Et pourtant je ne suis pas du genre à prendre les vieux films de haut. les vieux films d’horreur, même s’ils ne font plus peur, conservent une ambiance de suspense faite d’éclairages particuliers, etc. Une ambiance qui garde un charme.
J’ai trouvé « ça » trop cartoony sans le second degré d’un evil dead 2 ou 3. Du coup ça n’a pas du tout marché.
Alors :
Shining (TV) : Les effets spéciaux ne sont pas géniaux. Mais l’ambiance est vachement chiadée. Après, Matt, j’ai cru comprendre que tu n’es pas très réceptif à la peur suggérée. Moi, ça me terrifie totalement, alors…
Les Langoliers : Pareil que toi. j’ai trouvé ça assez pourri. Du coup, je ne comprends pas l’engouement que suscite la mini-série.
Ça : Il aurait fallu que tu découvres le film à sa sortie (à la TV). A l’époque, c’était impressionnant. Une sorte d’épisode de Tale from the Crypt king size, entièrement Stephen King. C’était tout bonnement magique ! Et c’est comme un bon vieux Strange : Ça fonctionne aujourd’hui uniquement sur la nostalgie !
Maximum Overdrive (seule réalisation de Stephen King) est tout naze. je n’ai pas réussi à le regarder en entier…
Rose red : Tu risques de ne pas aimer : De la peur old school. Mais c’est super bien écrit !
Night Flier : Dans mes bras ! Enfin un fan de ce film méconnu !
Euh…sur quoi tu te bases pour dire que je ne suis pas réceptif à la peur suggérée et old school ? J’aime les vieux films, la maison du diable, etc.
Je pense apprécier la peur suggérée. Ok ça me fera peut être moins flipper que le body horror. Mais c’est juste que ça dépend sur quel registre ça joue. Il y a un aspect bien subjectif concernant la peur. Tout ne fonctionne pas chez tout le monde.
Tu avais dit que des films du genre l’Orphelinat ne te faisait aucun effet. C’est pour ça ! 😉
Et dans Lovecraft aussi il y a du suggéré. Mais alors peut être que ça marche mieux à l’écrit pour moi. Shining je l’ai lu et j’ai bien aimé. Peut être que quand la peur ne repose pas sur le visuel, et qu’on vient y coller justement un visuel avec un films, ça marche moins sur moi que si on me laisse imaginer dans un roman. Peut être…
Il y a d’autres téléfilms directement écrits par King que j’ai beaucoup aimé. En tête : La Tempête du siècle et Désolation.
Apparemment, l’an prochain, le cinéma va nous offrir une nouvelle adaptation de « Ça » et une première de « la Tour Sombre » ! Va savoir si ce sera bien en ces temps de productions aseptisées…
Ouch…déjà que la tour sombre il y a je ne sais combien de bouquins. Ils ne comptent pas faire ça en un seul film de 2h ? J’imagine déjà la tour sombre version Sucker Punch avec des ralentis partout. Huhuhu…hem…c’est pas drôle.
Pour l’orphelinat…ouais. En fait je ne sais pas, je ne me suis jamais posé la question, mais j’ignore si ça vient du fait que je ne crains pas ce type de peur ou si c’est parce que je devine à l’avance comment ça va se dérouler, les artifices de mise en scène classiques, etc…comme une sorte d’effet ras le bol de ce type de film qui répond souvent au même schéma. Même si c’est bien réalisé.
Peut être que suggérer la peur autrement ou avec un sujet différent des sempiternels fantômes, ça me ferait plus d’effet. Je n’ai pas trop d’exemples en têtes de films répondant au critère de « peur suggérée » pour voir si certains m’ont fait de l’effet. Peut être certains films asiatiques que tu trouves WTF y parviennent mieux. Parce que ça ne repose pas sur la note de musique qui va faire sursauter, le cri de la nana hystérique, mais sur une ambiance poisseuse.
Non mais tu as raison : La peur, il n’y a rien de plus subjectif. Un film comme La Maison du Diable de Robert Wise me fait « encore flipper sa mère ». Alors que l’Exorciste, qui me terrorisait XXL quand j’étais plus jeune ne me fait plus aucun effet.
Le film qui m’a fait le plus flipper ces derniers temps est Sinister. Mais à un jeune comme Pierre, il ne fait aucun effet.
Après, je suis fan des vieux films d’horreur qui ne font plus peur à personne mais qui dessinent une atmosphère, comme les films de la Universal des années 30, ceux de la Hammer ou ceux de Mario Bava.
Un top 10 des films qui me font le plus peur ?
1) Sinister
2) Les Innocents
3) La Maison du Diable
4) Simetière
5) Opération Peur
6) Shining
7) Le Projet Blair Witch
8) Le cercle Infernal
9) Ne Vous Retournez Pas
10) Evil Dead (le remake)
Je suis fan aussi des vieux films qui ne font plus peur, comme tu avais du le comprendre^^ Pour leurs ambiances travaillées malgré tout.
Pour moi c’est surtout le body horror ou les personnages cinglés qui me font le plus d’effet.
-La mouche de Cronenberg me fait toujours un petit effet, pour le côté psychologique de voir son corps partir en miettes. J’ai une certaine imagination et imaginer par exemple avoir la lèpre et voir ses doigts tomber me fout une trouille bleue.
-Akira me met toujours un peu mal à l’aise aussi.
-May de Lucky McKee m’a vraiment mis mal à l’aise (oui je sais t’aimes pas^^) Les personnages tordus me donnent des frissons aussi.
-Nouvelle cuisine de Fruit Chan aussi avec l’histoire d’une femme qui mange des foetus pour conserver sa jeunesse, c’est pas mal bizarre.
-Audition de Takashi Miike est insoutenable aussi (mais bon il est fou ce réal^^)
-L’échelle de Jacob n’est guère rassurant non plus.
-Mr Babadook mérite une mention honorable aussi. Un film dont je n’attendais rien qui aligne quelques clichés, mais s’en sort aussi avec des scènes très efficaces.
-Dark Water (version jap, pas vu le remake) s’en sort aussi assez bien.
-L’antre de la folie. Je ne sais pas si c’est un film d’horreur mais il me met carrément plus mal à l’aise qu’un « orphelinat » par exemple.
-Quelques épisodes des Masters of horror aussi.
J’ai d’autres films asiatiques à voir. Ils ont pas mal d’idées en matière d’horreur là bas, mais ils vont super loin parfois et j’ai presque peur de regarder n’importe quoi^^
11) The Ring…
Ouh punaise comme c’était chiant « Nouvelle cuisine » !!!
« Dark Water » est bien flippant aussi, oui.
‘L’Echelle de Jacob », je l’ai vu au cinéma quand j’étais au lycée. Assez traumatisant à l’époque.
« La Mouche » est un chef d’oeuvre et il m’avait bien mis mal à l’aise aussi à l’époque.
« May » : Je me suis complètement emmerdé…
« Akira » : Vu une fois il y a au moins 20 ans : Rien compris. Du tout.
« L’Antre de la Folie » : Le meilleur film jamais fait sur Lovecraft, avec du Stephen King ! J’ai fait le commentaire à ma zone.
Je n’ai pas vu les autres.
En fait je ne sais plus si c’est nouvelle cuisine ou le court métrage qui l’a inspiré que j’ai préféré. Me souviens plus. A la base, Fruit Chan a fait un court métrage racontant la même histoire (mais en plus court donc) dans le film « 3 extrêmes » qui est une compilation de 3 courts métrages d’horreur (un film a sketchs quoi) asiatiques.
Dans le même genre, il y a aussi le film a sketchs « 3 histoires de l’au delà » asiatique aussi, mais je ne l’ai pas vu.
Rien compris à Akira ? Bah euh…faut le revoir.
Hum…ce serait même simplement une version longue du court métrage « nouvelle cuisine ». Pfiou…du coup je ne sais plus du tout lequel j’ai préféré.
Sinon dans ta liste, il n’y a que Shining et Simetière qui m’ont fait un peu flipper.
Enfin je n’ai pas vu Sinister, Opération peur, le cercle infernal et Ne vous retournez pas.
Mais Blair Witch m’a ennuyé. C’était carrément original à l’époque un film de ce genre. Mais bon les persos qui paniquent, s’engueulent et hurlent pour rien…c’est plus saoulant qu’autre chose.
La maison du diable est génial en terme d’ambiance, il n’a pas trop vieilli grâce à ça…mais il ne me fait pas flipper.
Et le remake d’evil dead, j’ai bien aimé. Mais c’est surtout violent, pas vraiment angoissant.
Bah… De toute façon c’est du cinéma naturaliste (Nouvelle Cuisine), alors… Vraiment pas ce que j’aime… 🙁
« Blair Witch » : C’est hyper chiant ! Tous ces hurlements hystériques et tout le bordel. Depuis, je HAIS le Found footage. Mais c’est vraiment flippant. Il m’arrive encore de flipper quand je me balade seul en forêt à cause du film…
Seul en forêt…la nuit ? Ou le jour ? Sinon qu’est-ce que tu fous dans la forêt en pleine nuit ?^^
Moi tu vois je suis carrément moins rassuré en ville la nuit…avec les mecs bizarres bourrés qui se vomissent dessus et qui sont imprévisibles. En forêt…bon ok la nuit tu vois rien, mais en journée c’est plutpit relaxant pour moi^^ Attention quand même en période de chasse…avec d’autres types de mecs bourrés.