Ultimate end par Brian Michael Bendis et Mark Bagley
AUTEUR : Présence
VO : Marvel
VF : Panini kiosque
Ce récit se déroule pendant la période de Secret Wars (version 2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Il contient les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2015, écrits par Brian Michael Bendis, dessinés par Mark Bagley, encrés par Scott Hanna, avec une mise en couleurs de Justin Ponsor.
Pendant Secret Wars 2015, toutes les réalités du multivers Marvel se sont écroulées, et il n’en subsiste plus qu’une, un patchwork des précédentes, bâti par un individu tout puissant.
La présente histoire se déroule dans le New York de Battleworld, où se retrouvent des superhéros de l’univers 616 (Terre principale de l’univers Marvel) et de l’univers 1610 (la Terre des Ultimates).
À l’instant, depuis une fenêtre, Punisher (Frank Castle) s’apprête à tirer une balle dans la tête de plusieurs superhéros, alors que ceux-ci répartis en 2 factions (ceux de la Terre 616 d’un côté, ceux de la Terre 1610 moins nombreux de l’autre) sont sur le point de s’affronter dans une mêlée primaire. 3 semaines auparavant, Spider-Man (Peter Parker 616) se balade au-dessus de New York, lorsque son attention est attirée par une version de la Société des Serpents 100% féminine. Lors de cet affrontement, il bénéficie de l’assistance des All-New Ultimates (Cloak & Dagger, Spider-Woman, Bombshell, de la Terre 1610).
Puis Spider-Man se rend au Triskelion (le QG du SHIELD 1610), où se trouvent déjà des superhéros 616 et 1610, écoutant les ordres de Nick Fury (1610). Les 2 Tony Stark (616 & 1610) ne sont pas d’accord entre eux, et avec Nick Fury. Il est question d’un trou dans la substance de la réalité, et de savoir comment le réparer ou en profiter. Alors que les superhéros s’en vont à bord du Quinjet, ils sont interceptés par la brigade des Thor qui apportent les ordres de Doctor Doom.
En 2000, Brian Michael Bendis et Mark Bagley réalise le premier épisode d’Ultimate Spider-Man qui constitue l’acte de naissance de l’univers Ultimate (1610) de Marvel. C’est tout naturellement qu’il leur revient de refermer la porte sur cet univers, à l’occasion de sa disparition pendant les Secret Wars 2015. Peter Parker 1610 a été Ultimate Spider-Man de 2000 à 2011, année où il a été remplacé par Miles Morales jusqu’en 2015 (se terminant dans Miles Morales 2: Revelations), tous les épisodes ayant été écrit par Bendis.
Apporter une conclusion à un univers partagé est une gageure. Pendant ces 15 années d’existence, de nombreux personnages sont apparus, d’autres sont morts. De nombreux créateurs (scénaristes et artistes) ont donné vie à ces personnages et il n’est pas possible en 5 épisodes de leur rendre hommage, à chacun, ni même simplement aux principaux. Brian Michael Bendis a choisi de mettre en scène un péril qui menace l’existence de tous les survivants, de centrer son récit exclusivement sur New York, et d’y mêler les personnages de l’univers 616. Il y a donc 2 Spider-Man, 2 Tony Stark, 2 Hulk, etc. le scénariste favorise quelques Avengers et les Spider-Man. Alors que le lecteur pourrait craindre de ne plus savoir quelle version du personnage il a sous les yeux (616 ou 1610), Cory Petit (le lettreur) conserve les particularités des 2 polices (plus petite et en minuscule pour le 1610), ce qui permet de savoir avec certitude s’il s’agit d’un personnage 616 ou d’un 1610.
Brian Michael Bendis a donc opté pour un danger grave et imminent, avec une bonne dose de dialogues entre les personnages. Le lecteur peut y retrouver ses tics coutumiers, avec une volonté de faire nature, c’est-à-dire des personnages qui s’interrompent, avec des sous-entendus, des répétitions, des moqueries, etc. Il retrouve également sa propension à ajouter des personnages pour étoffer le déroulé d’une intrigue linéaire. Il y a même une solution de continuité quant aux activités du Hulk 1610 qui ressemble fort à une incohérence, mais qui peut peut-être s’expliquer par des événements non mentionnés se déroulant dans la série Secret Wars.
Toute l’histoire s’achemine vers une confrontation massive contre Doctor Doom, avec quelques superhéros restant sur le carreau en cours de route (Punisher ayant fait usage de son fusil de tireur d’élite), et une grande mêlée finale, dans un désordre où les cases se succèdent pour montrer tout le monde s’apprêtant à se taper dessus. De son côté, Mark Bagley réalise des planches bien léchées, grâce à l’encrage professionnel de Scott Hanna apportant un fini à des planches fonctionnelles. La première page correspond à un travelling avant sur le Punisher installé à une fenêtre, s’apprêtant à faire feu avec un fusil. Il est certes possible de voir cette page comme un hommage à des épisodes anciens de Spider-Man avec le même personnage, mais ça reste un cliché visuel.
Vient ensuite un dessin en double page, avec les superhéros 616 à gauche (une quarantaine) et les superhéros 1610 à droite (une vingtaine) s’élançant les uns vers les autres, en l’absence de tout arrière-plan. Le lecteur a l’impression de revenir dans les années 1990, quand des dessinateurs se contentaient d’empiler des personnages, sans chercher à jouer sur la profondeur de champ (à l’opposé du travail de George Perez). Il est vrai que Bagley (et Hanna) a passé le temps nécessaire pour que chaque costume soit identifiable et corresponde à la version en cours au moment de ce récit. Ce dessin en double page est même repris à l’identique à la fin de l’épisode 4.
Par a suite, le lecteur apprécie que Mark Bagley fasse un effort pour donner de la consistance à New York (avec l’immeuble reconnaissable du Triskelion) et aux différents laboratoires (celui de Tony Stark, celui de Bruce Banner). Il ne se contente pas de 3 traits vite tracé, il dessine vraiment des façades d’immeubles différentes, et des équipements technologiques reliés à un ordinateur, avec un degré de plausibilité satisfaisant pour un comics mensuel. De même l’intérieure de la prison The Raft fait illusion le temps de la courte scène (parce que sinon, le lecteur se rend compte que l’architecture intérieure n’a pas beaucoup de sens).
À d’autres moments, Mark Bagley peut se dispenser de dessiner des arrière-plans pendant une page si la séquence se concentre plus sur des échanges oraux, ou sur des échanges de coups. Ces pages ne donnent pas particulièrement l’impression d’être vides, car l’artiste varie ses cadrages, joue avec les gros plans, ou avec les décharges d’énergie qui crépitent de toute part dans la suite de cases. Le lecteur observe également que le découpage varie de quelques pleines pages (sans exagération), à une mise en page de 35 cases de même taille. Pour cette dernière, il est vraisemblable que ce soit le scénariste qui l’ait suggérée.
Arrivé à la fin, le lecteur se dit qu’au premier niveau de lecture, l’histoire était sympathique. Il y a bien quelques grosses ficelles comme les face-à-face entre les 2 versions d’un même personnage 616/1610, ou une alternance de dialogues à la Bendis et de phases de baston primaire. Il y a une raison qui est explicitée en court de récit sur cette alternance, raison acceptable, sans être bouleversante. Bendis sait bien faire ressortir les personnalités des superhéros. La résolution du récit laisse un peu le lecteur sur sa faim. Certes l’issue était connue avant même d’entamer la lecture, mais sa mise en scène est assez plate. Il en va de même pour l’épilogue qui ne fait que montrer de manière assez plate, ce que Marvel avait déjà annoncé avant même la parution du présent récit. Entre 3 et 4 étoiles en fonction de l’attachement du lecteur pour l’univers 616. En tout état de cause, il ne s’agit pas d’une lecture indispensable, ni d’un enterrement rendant honneur à tout ce que l’univers a pu apporter à Marvel et aux lecteurs.
Le lecteur est très tenté de trouver dans ce récit un deuxième niveau de lecture. Il constate que Brian Michael Bendis est en bonne forme pour les dialogues (l’un de ses points forts dans les premières années de sa carrière). Certes les 2 Tony Stark donnent l’impression de cabotiner face à Nick Fury. Mais lorsqu’ils se retrouvent seuls, l’un avec l’autre dans leur laboratoire, leur discussion prend un tour plus intimiste, avec une confrontation faisant apparaître les similitudes et les différences entre les 2. En 4 pages, les dialogues rendent justice à aux 2 versions, sans condescendance vis-à-vis de l’une ou l’autre. Il en va de même pour le face-à-face entre les 2 Bruce Banner. Le lecteur apprécie de la même manière le face-à-face entre les 2 Frank Castle. Indépendamment de l’intrigue, Brian Michael Bendis rend un hommage plus fin que prévu aux différences et ressemblances entre les 2 versions.
Lorsque les superhéros découvrent pour quelle raison ils se heurtent les uns aux autres, plutôt que d’être constructifs, le lecteur ne s’en trouve pas plus surpris que ça par cette révélation. Par contre, il peut y voir une métaphore de la volonté ou de l’attente du lectorat. Effectivement, au vu de la baisse de régime de l’univers Ultimate depuis plusieurs années, une partie des lecteurs souhaitaient la rencontre des 2 univers 616 et 1610 depuis plusieurs années. D’une certaine manière, cette histoire n’est autre que la concrétisation de cette demande, dans tout ce qu’elle a d’artificiel et de cruel, de bébête et de primaire. Néanmoins Bendis arrive à insérer des moments inattendus qui dépassent la simple confrontation physique. Par exemple, en voyant Nick Fury 1610 dépassé par les actions des superhéros 616, le lecteur peut y voir une affirmation de la supériorité de l’inventivité de l’univers 616 sur celle du 1610.
Sous réserve de prendre un peu de recul sur l’intrigue, le lecteur se rend compte que Brian Michael Bendis a fait plus que le minimum syndical, et que sous couvert d’une intrigue un peu convenue, il rend un hommage discret à plusieurs personnages, avec un second degré sur la tyrannie du lectorat.
– Pour le plaisir de taquiner Tornado, un petit mot sur l’une des couvertures variantes.
Ce tome comprend les différentes couvertures variantes dessinées par Skottie Young (un comique de dérision assez émouvant), Mark Bagley (un hommage à sa couverture pour le premier épisode d’Ultimate Spider-Man en 2000), David Marquez (le dessinateur semi régulier de la série consacrée à Miles Morales), John Tyler Christopher (un fac-similé d’une figurine de Miles Morales en Spider-Man), Chip Zdarsky (très moqueur vis-à-vis de l’engouement pour les variations sur Gwen Stacy), Kamome Shiharama (Doctor Strange, sans aucun rapport avec l’histoire).
C’est toujours un grand plaisir que de découvrir l’illustration facétieuse de Skottie Young pour une série. Ici Bendis effectue un lâcher de micro (mic-drop) pour signifier la fin de l’univers Ultimate, alors que les superhéros concernés se retirent en tournant le dos au lecteur. L’image illustre bien le fait que l’instigateur premier de l’univers Ultimate lâche l’affaire et y met un terme. Le choix de représenter les personnages en version enfant introduit une dérision qui empêche de prendre le geste théâtral de Bendis au sérieux. L’expression de son visage peut se lire comme une forme de rouerie, le scénariste étant conscient de la théâtralité de son geste, ce qui induit une forme de cynisme de la part d’un individu sachant qu’il s’agit d’une étape dans le cycle de vie des comics. Le fond blanc renvoie à l’absence de tout, une forme de néant évoquant la mort. Une superbe composition, à la fois drôle, mignonne et cynique.
Salut le blog ! Ca faisait longtemps.
Présence, d’habitude j’adore lire tes articles éclairés car tu mets énormément de cœur dans ce que tu écris, mais je t’avoue avoir survolé : par désintérêt complet envers non seulement l’univers Ultimate mais également l’univers Marvel en général. Marvel a détruit son univers partagé et m’a définitivement perdu en tant que lecteur.
Quand au sieur Bendis, il devrait être jugé comme le pire super-villain de toute l’histoire des comics et fusillé pour destruction et saccage de continité. Et également pour sa stupidité.
Je garde précieusement mes étagères de Marvel des années 70-80 (et un peu des années 90 (hé hé hé) mais là franchement c’est cuit pour moi.
A bientôt les copains !
Flogging a dead horse – Je ne suis pas sûr qu’il soit si mort que ça, au moins au vu des revenus que les droits de propriété intellectuelle génèrent pour l’entreprise Marvel.
En ce qui concerne la créativité et même, allons-y carrément, l’intégrité artistique, je ne saurais dire si c’est pire qu’avant où si c’est en prenant de l’âge que je deviens plus sélectif. Pour avoir dépassé les 45 ans, je me souviens des années 1980 où les vieux lecteurs râlaient déjà contre les auteurs qui dénaturaient la vision de Stan Lee (Jack Kirby ne bénéficiant pas de la même reconnaissance à l’époque), ou qui n’avaient plus la sensibilité sociale et contestataire des scénaristes des années 1970. D’ailleurs dès les années 1970, certains créateurs ont malmenés la continuité des années 1960 pour pouvoir étendre l’univers partagé Marvel, y compris en recourant à des univers parallèles (Killraven ou Deathlok).
Quant aux années 1990, il est possible d’y retrouver quelques pépites, même si les partis pris graphiques piquent souvent les yeux. Toujours dans les années 1990, on a aussi vu arriver des créateurs très impliqués dans les personnages (Mark Waid, Kurt Busiek, Alex Ross), tentant de retricoter une continuité cohérente avec celle des années 1960 et 1970, malgré un univers partagé déjà trop étendu.
Tout ça pour dire que la continuité a toujours été très relative dans cet univers partagé (jusqu’à Stan Lee qui jonglait avec tellement de personnages qu’il ne se souvenait pas toujours de leur nom ou de la situation dans laquelle il les avait laissés, d’où la création des No-Prize).
Pareil que Nicolas. Tous ces Crosovers Marvel c’est terminé pour moi. Bendis c’est hors de question. Tous ces personnages qui se font la guerre entre eux, c’est devenu plus malsain que divertissant, je m’en suis déjà longuement expliqué ici pour ceux que ça intéressent.
Les dessins sont moches, l’univers UIltimate je m’en fous et de toute façon, Marvel c’est sûrement terminé pour moi….
Heureusement chers lecteurs que vous avez encore Présence pour vous chroniquer tout ça. J’admire sincèrement à trouver des qualités à tout ce bordel et garder une passion intacte pour les héros Marvel. Je suis très jaloux de ton abnégation. Très sincèrement.
Pour ma part, je n’ai aucune envie de lire des centaines d’itérations de Héros de multivers. Deux Punisher ? Mais que peuvent ils avoir de différents ?
Le scan Baston résume parfaitement la philosophie Bendis-Alonso : les histoires sont désormais des extensions des Jeux Videos Marvel Vs Capcom.
Et Bendis est forcément l’homme de la situation : des blagues à deux balles, des tics que tu as remarqué et un casting étendu où chacun vient lâcher son prout avant de partir en rigolant…. Quand je pense que je t’ai rencontré Présence en critiquant One More Day il y a si longtemps maintenant, je me dis qu à côté de cette bouse, Stracz a pondu une histoire vraiment forte.
Je passe aujourd’hui, demain et à jamais.
(et désolé, mais les grèves de trains contribuent sûrement à ma mauvaise humeur).
Je ne suis pas plus que ça attaché à l’univers Ultimate que je n’ai découvert que grâce aux conseils éclairés et précieux de Tornado. C’est certainement cette absence d’investissement dans ces personnages qui fait que je ne crie pas au scandale à la lecture de ce Ultimate End, très inférieur en termes d’ambition aux 2 saisons des Ultimates de Mark Millar et Bryan Hitch.
Abnégation – Que nenni ! J’ai trouvé cette lecture divertissante.
Des centaines d’itération de héros – En tant que lecteur vorace, le concept de héros a fini par en prendre un coup dans l’aile, un peu plus à chaque relecture de Watchmen. Par ailleurs il semble que la sagesse populaire n’arrive pas à trancher entre « Dieu est dans les détails » ou « Le Diable est dans les détails ». Ici à mes yeux (ça n’engage que moi, c’est mon avis et je le partage), Bendis sait faire ressortir lesdits détails. Je n’y ai trouvé ni Dieu, ni le diable, juste l’illustration que chaque créateur assaisonne Spider-Man (ou tout autre personnage comme le Punisher très différent sous la plume de Steven Grant, de Garth Ennis ou de Jason Aaron) à sa sauce (à commencer par Staczynski, sous forte contrainte éditoriale de Joe Quesada, pour One more day), créant autant de variation qu’il y a de scénariste ou de dessinateur. C’est le sort ordinaire de tous les personnages de fiction passant des mains de leur créateur originale, à d’autres.
You are not alone Presence^^
J’ai quelques années de retard sur Ultimate. J’ai zappé exprès ma lecture kiosque sur Ultimate end et donc j’attendrai tout cela tranquillou bilou en librairie / occasion d’ici 1 an ou 2…
Et ma fille fille adore mes blagues à 2 balles Bruce et c’est bien la seule 😉
Ceci explique peut-être cela sur le fait que je garde encore de l’intérêt à lire Bendis.
Par contre, je suis d’accord sur une chose, c’est la « rencontre » abusée des multivers et des x versions d’un personnage.
Indépendamment de l’avis que l’on peut avoir sur l’état des comics Marvel ou DC en général, Ultimate End s’est très bien vendu… par rapport aux chiffres de vente d’autres séries de superhéros.
J’ai trouvé que Brian Michael Bendis s’est beaucoup plus économisé sur Old Man Logan et que son scénario timbre poste est trop riquiqui pour pouvoir être sauvé par les dessins pourtant spectaculaires d’Andrea Sorrentino.
Au bout du 3eme épisode, je déchante avec Old man Logan aussi après un premier épisode prometteur. Il bascule d’un monde à l ‘autre, juste pour faire des rencontres à la va-vite. Mais Quel Sorrentino en effet…
Punaise…
J’ai lu l’article à la fois par curiosité et aussi par respect pour Présence. Mais là, franchement, je n’ai qu’une envie, c’est me barrer vite fait !
Tout ce que je ne veux plus voir, plus lire et plus supporter est compilé dans ce machin !
Ces super-héros qui se battent entre eux comme des abrutis en 2016. Ah, non, c’est au dessus de mes forces, sachant que ça me fatigue déjà quand ils font ça dans les comics old-school ! Mais les comics old-school, encore à la rigueur, c’était des récits enfantins naïfs. Les comics Marvel de 2016, Heu… c’est quoi en fait ? Et bon sang, supporter ces partouzes super-héroïques où les héros sont désormais clonés en plusieurs versions d’eux-mêmes pour alimenter les ventes de figurines, bon sang mais par pitié épargnez-moi ça !
Je crois que Bruce a mis le doigt dessus avec l’histoire du vidéo-game Marvel…
La couverture de Skottie Young… Je suis désolé mais il y a pour moi une piste à suivre dans cette idée de mettre du Skottie Young dans toutes couvertures Marvel : On ne sait plus à qui s’adresse le produit. Est-ce sérieux ? humoristique ? Adulte ? Enfantin ? Comics ? Manga ? Réaliste ? Caricatural ? Je partage l’avis de Nicolas et Bruce. je ne comprends plus à quel type de lecteur s’adresse Marvel désormais. Je ne me retrouve en rien là-dedans. Et ça me fait bizarre, car il y a à peine 10/15 ans, j’étais comme un poisson dans l’eau avec la période Marvel Knights…
Je suis bien incapable de formuler une hypothèse quant à la cible du produit. Je pense qu’il y a une réaction très basique de l’éditeur : les couvertures de Skottie Young, ça fait vendre (peu importe qui achète), donc on luit en commande plus (à l’instar de celles d’Alex Ross, ou de celles de John Tyler Christopher). Avec mes yeux d’adulte, j’apprécie la dérision moqueuse mais respectueuse dont cet artiste fait preuve vis-à-vis de son sujet. Il s’investit dans ces personnages qu’il connaît bien et ça se voit dans les détails de ses dessins.
Je ne suis plus l’univers Marvel depuis plusieurs années, et l’univers Ultimate depuis encore plus longtemps. Du coup, un event qui fusionne les deux ben… ça m’intéresse pas des masses. Mais si je tombais dessus en médiathèque, je le lirais volontiers, comme un éventuel plaisir coupable et sans surprise, l’intention éditoriale étant évidente dès le départ…
Je pense que le coup est plus dur pour ceux qui comme Tornado avaient apprécié l’univers Ultimate.
En fait, l’événement qui fusionne les univers 616 et 1610 est Secret Wars de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Ultimate End n’est qu’une série satellite de Secret Wars.