Gyo par Junji Ito
1ère publication le 28/10/17- MAJ le 20/03/21
Un article de : MATTIE-BOY
VO : Asahi Sonorama Ltd.
VF : Tonkham
L’article d’aujourd’hui sera consacré à un nouveau récit en 2 tomes du maitre de l’horreur japonais Junji Ito.
Il n’est pas évident de parler de Gyo sans en révéler certains rebondissements. Par conséquent, il y aura des spoilers.
Vous l’aurez remarqué si vous avez lu mon article sur Black Paradox , j’aime assez le travail de cet auteur et je ne suis pas avare de compliments. Alors pour restaurer la balance, je mentionnerais que j’ai été assez déçu par un autre recueil de courtes histoires que je me suis procuré, à savoir La ville sans rue . Des idées toujours très intéressantes mais des conclusions qui donnent l’impression que l’auteur ne savait plus où aller avec son idée. Les concepts sont sympas mais un concept seul ne fait pas une histoire. Il y a bien une ou deux histoires réussies mais 80% d’entre elles m’ont déçu.
Bref, après ça, je me suis dit que j’allais m’intéresser à ses récits plus longs. J’ai tout de même hésité avant de me les procurer car ils ont la réputation d’être assez perchés. Je parle bien entendu de Spirale qui dort encore sur mes étagères et que je dois lire, et celui qui nous intéresse aujourd’hui : Gyo .
Alors de quoi ça parle ? Eh bien à première vue lorsqu’on cherche des infos dessus, on tombe assez facilement sur le synopsis qui peut rebuter. Des poissons avec des pattes mécaniques envahissent le Japon. Voilà. On ne sait pas trop s’il faut juste rire ou se demander s’il y a autre chose derrière. Mais comme on le sait, Ito flirte souvent avec le grotesque et le ridicule, rendant souvent malsaines des idées qui peuvent paraître incongrues. Alors est-ce réussi ? Partiellement. Voyons ensemble.
Tout commence avec un couple en vacances. Tadashi et sa copine Kaori sont en effet partis à la plage dans la maison de l’oncle de Tadashi. Mais Kaori, qui est très sensible aux odeurs, commence à trouver que ça pue. Il y a quelque chose de pourri dans la maison. A la surprise générale, il s’agit d’un poisson avec des pattes. Ou plutôt d’un poisson attaché à un support mécanique muni de pattes en métal. Après avoir poursuivi l’étrange créature jusqu’à la plage, ils vont constater qu’il y en a des centaines qui sortent de l’eau. Jusqu’à un requin qui va venir jusqu’à les attaquer dans leur maison.
Jusque là, c’est très curieux, un brin comique même si le récit a l’air de se prendre au sérieux. Cela fait penser à un nanar d’horreur. Mais les effets spéciaux pourris en moins vu que c’est du dessin, et que c’est très bien fichu.
Le couple va ensuite rentrer à Tokyo. Hélas, les « poissons marcheurs » envahissent tout le Japon. Kaori, jusque là déjà assez agaçante tellement elle est hystérique, va réclamer à son chéri qu’il la protège et tue ces saletés (ben voyons…) car elle ne supporte plus l’odeur de pourriture qui se dégage de ces créatures et qui commence à envahir toute la ville.
Tadashi va aller demander de l’aide à son oncle chercheur. Et là il va se produire quelque chose de plus grave. Une fois débarrassé de la carcasse pourrissante du poisson, la machine munie de pattes va s’accrocher au bras de Koyanagi (l’oncle de Tadashi). Son assistante et lui seront forcés de procéder à une amputation à cause d’une bactérie inoculée par la machine. Kaori sera la première à découvrir le bras attaché au mécanisme déambuler dans le couloir.
Mais alors comment ces choses bougent ? Ito va alors tenter de trouver une explication scientifique tirée par les cheveux mais qui, à sa décharge, mène à une piste intéressante. Koyanagi racontera alors que son père avait travaillé à un étrange projet d’arme bactériologique durant la seconde guerre mondiale. Plus ou moins par hasard, les scientifiques auraient découvert une bactérie mutante issue d’un poisson qui aurait comme conséquence de produire du gaz en abondance dans le corps d’un sujet (et aussi de détruire les nerfs moteurs). Un gaz produisant une atroce odeur de cadavre en putréfaction. La situation de la guerre n’étant pas favorable au Japon, cette découverte aurait poussé l’armée à tenter d’en faire une arme de fortune. Une machine rudimentaire aurait alors été conçue pour transporter des organismes atteints pour répandre un gaz…qui pue. Pas mortel. Juste puant. Oui, c’est assez ridicule.
Alors certes la bactérie est mortelle et contagieuse puisque le bras de Koyanagi a été infecté, mais visiblement l’armée ne misait pas là-dessus. Toujours est-il que les bateaux transportant ces machines auraient été coulés avant d’avoir pu servir. L’oncle de Tadashi ignore lui-même si cette histoire est vraie (comme si Ito lui-même ne voulait pas accorder trop de crédit à cette explication). Tout ce qu’il sait, c’est que cette machine existe, qu’elle vient de l’océan, et que son bras gonflé au gaz l’alimente. Sauf que forcément, les mouvements de l’engin sont dépourvus de volonté. Alors pourquoi les poissons semblent pouvoir poursuivre des gens et les tuer ? C’est là que cette idée farfelue va donner lieu à quelque chose d’intéressant.
Le premier tome de cette série s’achève avec Kaori infectée par le virus qui commence à enfler et se retrouve couverte de pustules. Ito est toujours aussi tendre avec ses personnages. La jolie Kaori devient une créature grotesque et puante qui va tenter de se suicider tant son apparence et sa sensibilité aux odeurs lui inspirera un profond dégout d’elle-même. Tadashi ne l’abandonnera pas malgré son foutu caractère et la conduira auprès de son oncle pour qu’il l’emmène à l’hôpital avant de perdre connaissance dans la rue suite à quelques déboires avec les créatures qui envahissent les rues.
Le deuxième tome s’ouvre sur ce que je trouve intéressant. Tadashi aura des visions, comme si des esprits se mouvaient parmi le gaz qui flotte dans l’air et s’interrogera si les gaz émis par la bactérie ne seraient pas une émanation des esprits des morts. Mais il se réveille dans une clinique. Et un mois s’est écoulé. Oui, un mois. Il a fait un petit coma. La situation n’a pas vraiment changée. A un détail près. Les poissons pourrissent, le gaz s’échappe donc par toutes sortes d’orifices et les machines n’avancent plus bien vite.
Il est temps de passer à la vitesse supérieure en matière d’horreur. Lorsque Tadashi se rend chez son oncle, son assistante, ne supportant pas de lui mentir, lui montrera que son oncle est en fait un peu cinglé et qu’il a tenté de reproduire la machine en se servant d’un humain, le transformant en grotesque sushi sur pattes avec des tuyaux dans la bouche et l’anus. Euh…mignon.
Le plus grave, c’est que dans les rues, de plus en plus de gens sont infectés par la bactérie et ils leur arrivent de se retrouver accrochés aux machines dont les poissons se sont décomposés. Et c’est reparti pour l’invasion, mais cette fois-ci avec des humains empilés de manière cauchemardesque et répugnante sur ces pattes mécaniques.
Honnêtement, je ne pense pas que Ito ait cherché à nous angoisser avec cette histoire. Je crois plutôt qu’il a fait son propre film de zombies apocalyptique…mais avec des poissons, puis des humains zombies attachés à des machines à la place. Parce qu’il pouvait se lâcher et donner libre cours à son amour du grotesque. Résultat, il n’y a pas de peur de l’inconnu ou d’angoisse de l’invisible…mais comme tout film de zombie, c’est rempli de scènes choc malgré tout. Et nous avons aussi droit à des comportements humains décadents. Mais tourné en dérision. Il y a donc bien sûr le comportement de l’oncle de Tadashi qui met la science au premier plan avant sa considération pour son neveu, et aussi un cirque complètement dingue de personnes qui exploitent les humains infectés. Nous aurons droit de voir un canon humain alimenté par le gaz de personnes empilés dans des tonneaux ou un cracheur de feu contaminé.
D’ailleurs, lorsque le cracheur de feu soufflera son gaz sur une torche, le feu révélera des visages se dessinant en une vision de cauchemar devant Tadashi, donnant raison à son rêve comme quoi le gaz pourrait être constitué d’esprits à l’origine des mouvements conscients des machines. Peut être même sont-ils les esprits en colère de ceux morts à la guerre si l’existence de la bactérie date de cette époque. Tout ceci ne prête pas vraiment à rire, malgré le concept tordu. Mais là où ça dérape, c’est qu’à côté de ça, nous verrons un personnage attaché à une machine se défendre en utilisant…euh…des tuyaux pour projeter…euh…de la merde sur ses agresseurs, qui fatalement seront contaminés. Hum…oui, bon là ça devient bizarre. Nous aurons aussi une machine volante créée par l’oncle de Tadashi qui tire aussi des projectiles de merde. Euh…ok, Mr Ito, vous êtes japonais, il y a le choc des cultures et tout ça…mais vous cherchiez à faire quoi avec ce récit ? Ce n’est pas assez sérieux pour être véritablement terrifiant, et pas assez débile pour être vraiment drôle. Surtout que le trait exubérant de l’auteur ne rend aucun délire grotesque particulièrement comique visuellement. C’est même assez monstrueux.
Mais je dois avouer que c’était aussi prenant. Car complètement original et non dépourvu de suspense. Les scènes choc sont efficaces et l’idée d’esprits vengeurs se matérialisant dans une bactérie, why not ? En fait Gyo est un peu comme un cauchemar. C’est parfois absurde, ridicule, bizarre mais malgré tout inquiétant, repoussant. Ito nous pousse à laisser de côté nos interrogations, notre envie de rationnaliser pour faire l’expérience d’un cauchemar prétexte à la représentation grotesque de choses horribles irréalistes que personne n’aurait envie de subir. Et je ne parle pas de violence. Il y a finalement peu de gore chez Ito. Il ne tombe pas dans la facilité en imaginant juste les pires tortures sadiques insoutenables. Ce ne sont que des gens malades attachés à des machines. C’est du body horror qui vient mettre à mal notre résistance au dégoût pour la maladie, l’absence de pudeur, l’altération de notre apparence et même l’objectification de nos corps ici semblables à des sacs de viande dépouillés de leur individualité.
Cela ne fonctionne pas complètement car…ben…je n’étais pas en train de rêver en lisant ce manga. Et la suspension consentie d’incrédulité a ses limites. C’est un manga dont le fond digne d’une série Z est difficile à défendre mais qui véhicule tout de même des sensations. Je n’ai pas ri, même sur les planches montrant de gros bonshommes enflés qui laissent échapper des pets de leurs orifices. Parce qu’à un tel stade de dégénérescence des corps, cela n’a rien d’amusant. Ce serait comme ricaner du Christ qui se vide sur la croix en mourant. Il y a donc quelque chose d’intéressant et de fascinant dans cette originalité horrifique qui se fiche pas mal du politiquement correct. Oui, je parle de politiquement correct dans l’horreur. Ça vous étonne ? Et pourtant quand on y pense dans les films de zombies, malgré les excès sanglants, on ne voit jamais un zombie cul nu. Sans doute parce qu’on a peur que ça déclenche une hilarité non-souhaitée chez certains. Ito joue le jeu de repousser les limites. Il va toujours loin dans ses délires. Vous ne voulez pas voir de gros types enflés avec des tuyaux dans le cul ? Il vous le montre, et il vous prouve que ce n’est pas forcément drôle. Détail intéressant : on pourrait même y voir une inversion des rôles dans la chaîne alimentaire, une vision bien éloignée de l’image de l’humanité « supérieure » qu’on se fait de nous-mêmes. Vous pensez que je vais trop loin ? Bah jugez par vous-mêmes :
Mais à un certain stade, quand on en arrive aux munitions caca…ça devient forcément difficile à prendre au sérieux. Ça sous-entend quand même que l’oncle de Tadashi aurait prévu en construisant la machine que le cobaye puisse tirer son caca sur les gens. Ça va au delà de l’étrangeté du concept de base. C’est complètement con ! D’où mon sentiment mitigé. Gyo a le cul entre deux chaises (avec un tuyau au milieu…). On oscille entre l’horreur et le comique qu’on perçoit parfois volontaire et parfois non. Peut-être Ito a-t-il voulu faire une œuvre de type Shaun of the dead , à la fois parodie et hommage du genre parsemé de scènes horrifiques efficaces. Mais l’auteur semble trop enfermé dans un ton grave et désespéré, même quand il part dans des délires difficiles à accepter sérieusement.
Le deuxième tome contient deux autres histoires courtes. La première est vraiment très courte (4 pages) et raconte comment un père de famille se retrouve à devoir littéralement supporter le poids de sa maison. C’est clairement une métaphore du sacrifice. Sympa, mais en 4 pages, c’est forcément léger et peu abouti.
La dernière histoire, Le mystère de la faille d’Amigara , est par contre très bonne. Le pitch est simple : après un tremblement de terre, une faille dans une montagne a mis à jour des cavités très étranges. Car de forme humaine. L’histoire débute avec un jeune homme appelé Owaki qui se rend à la faille pour voir lui-même ce phénomène. Il croise une jeune fille, Oshida, qui fait de même, comme pas mal de touristes. Mais ce n’est pas la curiosité qui a amené Oshida ici. Elle a en effet vu à la télé un trou qui semble correspondre à sa silhouette. Cette sensation va plus loin qu’une impression. C’est une certitude instinctive. Un appel irrépressible.
Un autre voyageur parmi les touristes va d’ailleurs faire une démonstration en entrant dans « son » tunnel. Mais il n’en sortira jamais. Les chercheurs sur place essaieront de retrouver sa trace mais même avec leur fibroscope de 30 mètres, ils n’en verront plus la trace. Pas de cri non plus, rien. Il semble s’être enfoncé délibérément dans les profondeurs de la montagne. La situation va dégénérer avec de plus en plus de personnes qui ne vont pas pouvoir résister à l’envie d’entrer dans leur trou. Owaki va tenter de stopper Oshida qui semble paniquée à l’idée d’y entrer mais malgré tout poussée par un désir obsessionnel d’y aller.
Ito joue ici sur la peur des endroits exigus. Les claustrophobes y seront sans doute plus sensibles, mais je crois que personne n’aime l’idée d’être enfermé dans un endroit si étroit qu’il est impossible de tourner la tête. Nous ne verrons jamais vraiment ce qui arrive à ceux qui s’enfoncent dans les tunnels mais le « héros » Owaki qui campe dans le coin avec beaucoup de touristes va faire des cauchemars nous montrant ce qui est surement arrivé aux imprudents qui sont entrés dans la montagne.
Comme souvent, nous ne saurons pas l’origine des phénomènes paranormaux. D’où viennent ces trous si complexes qu’aucune technologie n’est capable de les creuser ? Est-ce que cela daterait des temps immémoriaux ? Est-ce qu’on se laisse tenter à penser qu’il y a un peu de Lovecraft dans cette histoire ? Ito le dit d’ailleurs lui-même « Si Lovecraft m’a appris une chose, c’est que la meilleure façon d’effrayer les gens est de décrire une peur qui n’est pas visible. Quelque chose qu’on ne peut pas expliquer mais qu’on ressent quand même. » Et en effet l’auteur n’est jamais meilleur que lorsqu’il fait naître l’horreur de l’inconnu et des conséquences sur les humains, sans chercher à les rationnaliser. On le voit avec Gyo , donner une explication en fonction de nos connaissances rationnelles d’êtres humains est un frein à l’imagination de phénomènes paranormaux car cela semble tiré par les cheveux les ¾ du temps. Même dans Rémina , lorsque l’auteur expliquait certains évènements avec des concepts scientifiques simplifiés, il était moins convaincant. Ici, il ne s’agit pas de réfléchir, mais de ressentir. Et cette histoire m’a littéralement donné des frissons. Si la « chute » de la dernière planche n’a pas forcément fonctionné sur moi, tout le cheminement de l’histoire est très efficace.
Finalement ces 2 tomes de Gyo ne contiennent pas le meilleur de Junji Ito, à l’exception de la dernière courte histoire qui est à mettre dans le haut du panier. Mais curieusement, l’ensemble reste prenant. Sans doute le format plus long de l’histoire qui laisse le temps à la mise en place du suspense. Ce ne sont pas mes recueils préférés mais je pense les garder, la folie graphique et le concept délirant conservant un intérêt pour moi. Car je ne vois pas où je pourrais voir un truc pareil ailleurs. Tant mieux, diront certains. Pour ma part, je ne regrette pas cette lecture car je vois Ito comme un explorateur de concepts horrifiques, à la fois visuels et scénaristiques. Même si on se demande parfois ce qu’il fume, ses histoires sont bourrées d’idées intéressantes et qui sortent des sentiers battus. Donc c’est presque normal qu’il y ait de fausses notes parfois.
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Il y’ a quelque chose de pourri au pays du soleil levant ! Ça pue la poiscaille et pour cause : l’archipel est envahi de requins mécaniques sur pattes ! Entre le grotesque et le trash, découvrez Gyo du toujours tourmenté-mais génial- Junji Ito.
La BO du jour : et puisqu’il est question de gaz et d’odeurs….
C’est avec bcp de plaisir que je constate que l’élève a dépassé le maître, et que désormais tu maîtrises plus ton Ito que moi. A mon grand désespoir, car avec tes articles, j’ai envie de me refaire une cure du maître de l’horreur habituel. En vain, car je n’en ai trouvé aucun, ni en neuf, ni en occaz’….
Quel dommage, car je suis impatient de lire cette histoire de requins mécaniques en faisant totalement confiance au génie de cet auteur pour aller au delà de son sujet nanaresque.
Merci de m’avoir appâté sur ce coup là. C’est bien aussi de partir à la recherche d’une BD sans la trouver immédiatement.
J’ai trouvé les 2 tomes de Gyo sur ebay en enchère. Et personne n’a enchéri à part moi, donc je les ai eu à un prix assez bas. Mais oui c’est un peu un parcours du combattant la recherche des mangas de Ito.
Et j’ai chopé le manga « hallucinations » auprès d’un vendeur en Martinique qui le vendait à prix normal.
Même en anglais ils sont chers et introuvables.
Euh par contre c’est dommage que tu aies publié celui ci avant Rémina, vu que je parle de Rémina dans l’article alors qu’il n’est encore nulle part sur le blog. Mais bon, pas grave.
« Gyo a le cul entre deux chaises (avec un tuyau au milieu…). »
Bravo, Matt, tu as trouvé la voie !
Je retiens que c’est un manga qui ne restera pas forcément dans les annales mais pas totalement à chier non plus 😉
Cet auteur est quand même fascinant par sa faculté a inventer et mettre en images des concepts tordus et originaux… Par contre, ça ne fleure jamais trop l’optimisme…
La citation de Lovecraft est assez paradoxale dans la mesure où Ito part souvent dans des délires graphiques qui « montrent » des trucs horrifiques, mais effectivement, c’est souvent grotesque et du coup, la peur est moins provoquée par ce que l’on voit que par ce que l’on ressent et imagine.
Pour Lovecraft, oui et non. Ito montre des conséquences terribles sur les humains, mais un paquet de ses histoires ne montre pas l’origine du phénomène, n’explique pas pourquoi cela arrive. Chez Lovecraft aussi des humains se transforment ou subissent l’assaut de créatures…mais sans qu’on comprenne d’où ça vient. Après l’écriture et le dessin c’est différent. Les descriptions de Lovecraft sont volontairement floues, faites du point de vue des gens qui racontent et qui pètent les plombs, donc parfois les persos disent « c’était indescriptible »…mais si tu dessines, t’es bien obligé de montrer. Ito montre, mais davantage les conséquences sur les humains que l’origine et l’explication des phénomènes (voir Black Paradox)
Après Gyo n’est pas le meilleur exemple de ça^^ Mais la faille d’Amigara davantage déjà.
Et il faut lire « de longs rêves » de Ito que je trouve très bien. Chroniqué par Bruce. Un mec fait des rêves qui durent, selon lui, des années. On ne sait jamais avec quel genre d’univers il entre en contact dans son sommeil mais il se transforme progressivement physiquement. Très efficace comme concept, très Lovecraftien.
Au passage, Tomié, Gyo, Spirale ont été adaptés en films et dessins animés. J’avoue que ça me fait craindre le pire parce que bon…les jap ne sont pas les meilleurs pour les adaptations live, et les concepts sont si tordus que si c’est mal foutu ou mal joué, ça peut devenir un nanar comique.
Je n’ai vu aucune de ces adaptations.
Moi non plus, et pas trop envie.
Tiens par contre si ça ne te dérange pas de lire en anglais, Gyo est trouvable sur priceminister pour moins de 20€ en édition anglaise.
Mais ses mangas deviennent rares en anglais aussi. Et il y a des tomes « yami no koe » et « mimi no kaidan » même jamais traduits officiellement (on trouve des scans traduits par des fans sur le net). Et « fragments of horror », un recueil récent en anglais, ne semble pas intéresser les éditeurs français. Je vais me le prendre je pense.
Un brin comique, […] les effets spéciaux pourris en moins – J’ai beaucoup aimé cette entrée en matière. Effectivement, en découvrant ton article, je me suis dit que le concept de poisson avec des pattes mécaniques relève du grotesque, avec une certaine forme d’humour. Autant les dessinateurs de comics se reposent souvent sur des apparences sans inspiration pour les monstres ; autant les dessins de Junji Ito comprennent un je-ne-sais-quoi qui me met mal à l’aise devant ces créatures contre nature.
Dégoût d’elle-même et Body horror – Ces 2 composantes avait également très bien fonctionné sur moi lorsque j’avais lu un manga de cet auteur (dont je ne me souviens plus du titre).
Inversion des rôles dans la chaîne alimentaire – C’est aussi l’idée qui me venait à l’esprit en découvrant ton article, le fait que les poissons (l’une des sources de l’alimentation japonaise) se retournent contre leur prédateur naturel, et aussi le fait qu’il s’agit des créatures qui peuplent l’environnement au milieu duquel se tient l’île qu’est le Japon.
C’est ce que je ne suis pas sûr d’avoir saisi lors de ma lecture. Est-ce que Ito a réellement voulu mettre de l’humour noir ? Je pense que oui, mais il arrive tellement bien aussi à distiller plein d’éléments malsains qu’on ne sait pas trop quoi ressentir. C’est couillon…et en même temps malsain…alors que normalement ces 2 ressentis sont plutôt incompatibles.
Pour avoir lu des comics avec ce même type de mélange, je trouve que c’est une preuve de l’art du conteur. Comme tu le dis, il est difficile de raconter une histoire d’horreur au premier degré, et en même temps de laisser planer la possibilité d’une lecture ironique au second degré, effectivement parce que pour un auteur basique ces 2 composantes se neutralisent et le récit devient plat et insipide.
Je pense qu’il y a peut être aussi le côté humour japonais un peu taré auquel je ne suis pas toujours sensible. Je pense que Ito est moins à l’aise avec l’humour. Mais je sais qu’il en a…malgré ses mangas souvent dépourvus d’espoir. J’ai lu « le journal des chats » qui est un portrait de lui et sa compagne qui adoptent des chats…et Ito a peur des chats (du moins dans son manga) Il utilise ses codes d’horreur pour rendre les chats flippants mais c’est souvent son personnage qui exagère et panique pour rien. C’est vraiment marrant et ça prouve qu’il sait déconner aussi. Mais dans Gyo c’est clairement de l’humour noir plutôt tordu donc…c’est jamais bien drôle. Même quand c’est ridicule.
Cela dit j’ai beau être confus, j’ai passé un bon moment de lecture et le délire à lui seul mérite le coup d’oeil, et je compte bien garder ce manga. Mais ça ne plaira clairement pas à tout le monde…
Lorsque je me suis mis à lire beaucoup de mangas, j’avais les mêmes difficultés avec les éléments culturels humoristiques. Certains mangas drôles m’étaient impénétrables, mais d’autres irrésistibles de loufoquerie.
Je me souviens encore du comportement de pervers d’Happôsai (pas très compatible avec les valeurs morales européennes), et du combat à base de gavage entre Ranma et un combattant français (tordant). L’imagination des mangakas ne connaît pas de limite : je ne me suis toujours pas remis du manga Bobobo-bo Bo-bobo ou le personnage principal lutte grâce à sa technique secrète du Hanagé Shinken, l’art ancestral des poils de nez.
Ah oui quand même ^^ Je dois dire que j’aime bien les trucs barrés et les histoires de zombies (sous toutes leurs formes) mais là je dois avouer que c’est un peu « too much » pour moi !
Le requin du début me fait penser au film (dont nous avons déjà parlé) « sharknado » un nanar improbable avec une histoire de requin volant ^^ Un peu la même idée mais version terrestre.
Les références scatologiques me laissent également perplexes (ah les déviances sexuelles de nos amis nippons !)
Bon si j’en ai l’occasion j’essaierai de lire ce manga (au moins pour voir jusqu’où l’auteur est capable de pousser son délire) mais le thème n’est guère attrayant je dois dire…
Je ne comparerai pas ça à Sharknado non plus…
Il n’y a aucune ambiance dans Sharknado, c’est du délire idiot avec des requins « normaux » qui mangent les gens alors qu’ils devraient être morts s’ils se font balancer par une tornade. Et des acteurs à la ramasse qui prennent la pose au tuant des requins à coups de tronçonneuse. C’est surtout de l’action décérébrée, mal jouée, avec des effets spéciaux pourris et aucune atmosphère inquiétante.
Là je reconnais bien que c’est grotesque aussi le concept, mais au moins il y a une véritable ambiance poisseuse (et poissonneuse^^) glauque. On pourrait rapprocher ça d’une invasion alien si on oublie 5min qu’il s’agit de poissons zombies. C’est malsain et crade. Et puis j’ai bien dit qu’à partir du tome 2 il n’y a plus de poissons, c’est au tour des humains d’être contaminés.
Mais bon oui ça reste (pour l’instant…j’ai pas tout lu) le manga au concept le plus bizarre et nanardesque de Junji Ito.
Encore une fois, je salue le concept novateur (quoique, Hitchcock et ses Oiseaux…) et les scans vraiment très impressionnants. Mais je ne lirais pas cela, bien entendu (il eut fallut que ce soit facilement trouvable, en français, et dans le sens de lecture occidental…) !
Merci pour la découverte culturelle, en tout cas.
Merci quand même de passer malgré ces barrières qui ne t’encouragent pas à lire des mangas.
ça c’est sûr qu’en général les trucs de Junji Ito, ça a le mérite d’être original et pas bien prévisible.
En relisant cet article :
1 / j’ai les boules de ne trouver du Ito nulle part
2/ Je n’avais pas perçu le jeu de mot : This the Hand ! Toi, fan de Jim Morrison ? (ça m’étonnerait)
3/ Je n’ai pas compris ce que tu voulais exprimer avec le titre global de l’article.
Alors :
1.Je te comprends. J’ai du bol d’en avoir trouvé pas mal, et maintenant pour les quelques uns qui me manquent, c’est juste plus possible au niveau des prix. Tu devrais tenter les 2 volumes « Shivers » et « fragments of horror » en anglais. Y’a pas de raison de rester frustré sous prétexte que l’anglais n’est pas la vraie version originale. Et puis quand j’écris un article, faut chercher les bouquins tout de suite, c’est tout^^ A force de tout mettre dans une liste pour plus tard, ben on trouve plus rien. Quand j’ai écrit l’article sur Black Paradox, il était encore à 10€. Maintenant c’est autre chose…
2.Bah j’aime bien « the end » qui fait l’ouverture de Apocalypse Now. Après je connais pas plus que ça le groupe The Doors.
3. C’est un détournement de la citation « Le POISON est l’ami de l’homme puisqu’il le tue » d’un écrivain. Je sais plus où j’ai lu ça.
Il faudrait vraiment que j’en trouve une, pour voir, des bds de Ito. Bon ici ça ne me branche pas trop, on dirait un truc sans aucun sens comme THE HUMAN CENTIPEDE, à base de défections et de notre répulsion pour les êtres hybrides. Les zombies ont toujours eu plus de sens, métaphoriquement. En tout cas la couverture de GYO est assez repoussante.
La dernière histoire doit être terrifiante car je suis un peu claustro : m’imaginer coincé comme le gars sur le scan me terrifie. J’avais déjà eu la même sensation dans un album de XIII (Là où va l’indien je crois… celui où il s’échappe d’un hôpital psychiatrique).
Pas mal le jeu de mots avec la chanson de The Doors !
La BO : j’aime bien mais ce n’est pas un album qui a tourné en boucle (je l’ai en cd celui-ci).
C’est un peu le nanar over the top de Ito celui-là ouais^^
Mais contrairement à un film gore et tordu (comme celui dont tu parles), la partie graphique d’une BD ne renvoie pas forcément le même sentiment que des gens filmés qui se font torturer. En gros ouais c’est du nawak mais il y a un truc vraiment puissamment malsain dans les images, sans que ce soit de la torture ou du gore.
Mais en effet, essaie d’autres trucs avant celui là^^ Là c’est du gros délire qui, comme je l’explique, ne semble pas avoir d’intention claire. On dirait dans un sens que Ito veut délirer avec une comédie d’horreur…mais ça devient beaucoup plus glauque que le concept aurait jamais du être^^
Hélas on ne trouve plus grand chose de cet auteur à bon prix.
Je l’ai déjà dit ailleurs, mais si ça ne te dérange pas de lire du manga en anglais, tu peux trouver ton bonheur chez Viz media, l’éditeur US. Ils ont l’intégrale Spirale (Uzumaki), Tomie, et des recueils de bonnes histoires comme Fragments of horror, Shiver. Et en avril sort Smashed, dont j’ignore encore le sommaire. Mais s’il y a des inédits VF dedans, je le prendrai.
Bruce a encore 3 articles de moi sur les recueils de courtes histoires de Ito.
Il prend son temps pour les publier mais j’en ai pas fini avec le monsieur^^
Mes préférés de tout ce que j’ai lu :
-Remina
-Le mort amoureux
-Fragments of horror
-Black Paradox
-Tomie
-Le tunnel
-le mystère de la chair
D’autres recueils ont de bonnes histoires, mais elles sont accompagnées de moins bonnes donc les recueils en eux-mêmes ne sont pas mes préférés (le voleur de visages, la femme limace, les fruits sanglants, etc.)
Et Spirale qui est souvent considéré comme THE truc à lire, ben je l’ai expliqué, y’a du bon et du moins bon dedans. C’est parfois un peu trop n’importe quoi^^
Voilà.
J’ai bien aimé. C’est une histoire étrange assez linéaire mais qui part dans tous les sens. J’ai lu la première partie à mes enfants jusqu’au requin sur pattes. On passe effectivement du grotesque à l’horreur pure et malsaine.
J’aime bien lire Ito sur un récit long même si ici en tout cas, je trouve qu’il aurait faire plus ambitieux.
Je suis assez d’accord avec ta critique. Kaori (le personnage, pas Hélène) est imbuvable et profondément hystérique. C’est le point faible de l’histoire : impossible de compatir au destin d’une telle emmerdeuse antipathique.
Bien vu pour les humains en forme de roti.
Pour ma part,ces histoires de gaz, j’ai bien aimé.
Kaori incarne cette civilisation propre sur elle qui s’est éloignée de l’état de nature pour vouloir tout gommer (la mauvaise haleine du héros). GYO m’a raconté ça : l’ambition humaine et la sauvagerie de la nature donnent lieu à l’apocalypse. C’est à la fois un peuple étranger et familier (les poissons) qui viennent décimer la planète.
Il n’y a plus rien de sacré, ni de tabou : la jolie et coincée Kaori est réduite à faire sentir son cul à tout le monde et devient une flatulence permanente quand celui qui acceptait de sentir mauvais est finalement immunisé.
Quelques points faibles du récit : Ito est peu doué pour écrire les interactions entre personnages et créer entre eux une dynamique de groupe. Mention spéciale à l’oncle scientifique et sa transformation too much. Notre héros fait un mois de coma quant à lui et ressort de l’hopital avec les cheveux aussi courts que lorsqu’il y est rentré.
Bonne histoire en tout cas, bien marquante.
Merci.
Ah je pensais que tu serais un peu plus perplexe que ça face au pétage de plomb complet de cette histoire qui part en délire dans tous les sens^^
C’est fort visuellement, mais c’est un brin nanar et on ne sait pas trop quand il faut rire ou être horrifié^^ Comme je le dis dans l’article, c’est parfois trop nawak pour être pris au sérieux (la transformation de l’oncle), mais trop répugnant et impitoyable pour en rire. Même Kaori ne mérite pas ça.
Ito sait quand même rendre des personnages sympathiques donc le coup de Kaori je crois que c’est complètement voulu qu’elle soit imbuvable. Mais son destin est si horrible que je pense que Ito a voulu tester notre sens moral. Du genre t’as envie qu’elle soit punie pour sa bêtise ? Mais jusqu’où ? Tu crois que même une personne comme elle mériterait ça ?
Ito est un saligaud avec ses personnages quand même^^
Bon il te reste à lire Spirale^^
Non Kaori ne mérite pas ça.
Effectivement l’ambiance est au nanar mais assez bien réalisé. A bien des égards, j’ai souvent pensé à Crossed pour le côté trash sans limite. Le gore en moins.
Oui comme je le dis ça fait nanar, mais sans les effets spéciaux tout ratés. Du coup…c’est une sensation bizarre. ça n’existe pas normalement^^ C’est bien fait mais c’est de la folie pure et dégueulasse.
Et oui c’est pas juste du gore ou des déviances sexuelles perverses qui s’enchainent comme dans Crossed (que j’aime pas) C’est plus du grotesque et je trouve ça plus imaginatif et…créatif.
Même si Ito n’a pas de limites et que parfois…mais WTF ? ^^
Sinon je crois remarquer quand même que tu as plus de facilité avec les histoires longues, non ?^^
Tu n’aimes pas trop quand les histoires courtes en restent au concept, et tu parles toujours des personnages. C’est un truc qui te lâche pas l’aspect humain/social hein^^ Du coup forcément des concepts courts avec des personnages fonction qui n’ont pas le temps d’exister ça semble moins marcher avec toi.
Une histoire longue me demande moins d’investissement qu’une courte. Comme pour un film à sketch en fait. L’action de redémarrer le processus d’appropriation d’une histoire au moins 5 fois par volume entre en ligne de compte. Mon investissement dans une histoire reste le même pour 20 pages ou 200.
L’aspect humain / social : je ne le recherche pas consciemment. Sur une nouvelle, je suis moins regardant. Tout me plait à condition que j’y trouve mon compte dans l’écriture. Nettement moins dans le dessin.
Il faut que tu mettes la main sur Rémina et Black Paradox un jour^^
Je reviendrai ici une fois que je l’aurai lue 😀
Bon je vais pouvoir me faire ujn Junji Ito que j’aivais pas…. CONTENT!
Dommage que ce ne soit clairement pas le meilleur qu’ils ont réédité…
Un peu trop WTF
j’ai déjà Tomié, Remina et Spirale… Gyo et les autres je vais me les prendre un par un…au gré des disponibilités…
Enfin!
J’ai adoré!
plus que le trash ou le gore qui ne m’intéresse que moyennement dans la vie, ce que j’ai adoré (comme en tout chose) c’est la folie d’un tel concept! c’est un cauchemar avec des tabous notamment sur le corps, sa corruption et la répugnance qu’il peut exercer à l’opposé sur le spectre du désir..; et le mec va au bout du bout du bout… la dérision aussi de ces monstres aussi ridicules que flippants et cette humanité qui part à la dérive totalement… Il y a autant de Croenberg que de Lovecraft dedans… oser défigurer son héroïne à ce point, c’est un vrai « Fuck! » à tout un tas de conventions même dans l’horreur…
le récit complémentaire avec les trous est ahurissant de folie aussi.
Cool.
Je ne pensais pas que tu aimerais autant. Niveau histoire c’est un gros nanar quand même^^
Mais oui comme tu le dis, et c’est l’équilibre étrange qui m’a rendu perplexe dans mon article, ça reste cauchemardesque avec des tabous levés, la folie qui va jusqu’au bout, le refus de toute convention, etc.
C’est n’importe quoi mais ça ne pouvait marcher que dans la folie extrême. Tu censures ça et ça devient juste nul.
Et ce n’est pas non plus tellement « gore », c’est ça qui est intéressant. Sinon c’est facile de juste foutre de la torture et du démembrement partout pour dégouter le lecteur et le pousser à sa limite.
Là, c’est complètement barré et horrible mais c’est surtout la déshumanisation qui fait peur, nous voir reléguer à l’état de tas de chair. Y’a pas de torture ou de démembrement trash et sanglant.
Le récit complémentaire avec les trous dans la montagne, je l’ai même préféré. Claustrophobes s’abstenir !
A coté de ça tu ne me feras jamais regarder des films comme the human centipède. Parce que là pour moi on est dans la torture et le sadisme d’un mec qui fait des choses horribles aux gens et ce n’est pas du tout le même feeling.
Quitte à déformer des corps je préfère que ce soit un élément surnaturel qui change les personnages en mutants dégueux qui fusionnent entre eux plutôt que des chirurgiens fous qui prennent leur pied à torturer.
C’est très différent pour moi.
J’aime l’inconfort de certains concepts malsains qui te font te questionner sur ton rapport au corps, mais pas le sadisme pervers.
D’ailleurs tous les films d’horreur dont le concept repose sur un mec qui en torture d’autres ou qui les retient captifs pour les découper, je n’aime pas du tout.
ça n’a rien d’intéressant je trouve. Ce n’est même pas effrayant, c’est révoltant et déprimant, ça rappelle la cruauté humaine et c’est tout. En tous cas c’est l’effet que ça me fait.
Je préfère l’horreur qui angoisse, qui inquiète, qui nous fait nous questionner sur ce qui nous fait peur dans la vie. Ito, malgré des concepts visuellement choquants, ne fait pas de torture ou de gore . Certes il y a peu d’espoir que les personnages s’en sortent, mais l’origine du mal est souvent inconnue. Ce sont des choses folles qui arrivent à des personnages et qui résonnent chez le lecteur selon sa sensibilité (aux esprits, à la dégradation du corps, à l’inconnu, au gigantisme, à la petitesse humaine face à l’univers, etc.)
Pour info sortie le 3 novembre d’un recueil « les chefs d’oeuvres de Junji Ito Tome 1 »
On peut donc espérer une réédition de TOUT en VF, avec numérotation.
oui je vais le guetter celui-là aussi..
malheureusement les stocks sont souvent très petit et Juni Ito est souvent en rupture le jour même… c’est hallucinant….
Gyo j’ai attendu le 3é réassort…
L’auteur cartonne vraiment mais les éditeurs le sous-estiment…
du coup ça me fait spirale, Remina, Tomié et Gyo… en attendant plus…
Ah tu as Remina que je n’ai pas ! Il vient de ressortir ?
Et comme je disais pour Tomié, j’ai eu le dernier exemplaire de ma librairie, celui en vitrine, sachant qu’il était déjà épuisé ! Une semaine après sa sortie !
non j’ai la vieille édition Tonkam avec des paillettes…il est sympa et j’adore le récit en complément où les gens sont cousus les uns aux autres… c’est un grand malade cet auteur….
Ce qui m’embête c’est que s’ils ressortent tout dans de meilleures éditions…je vais me sentir obligé de racheter ce que j’ai déjà. Ce qui est bête…
Mais mon « le mystère de la chair » par exemple est un peu jauni déjà…
J’en ai plein moi. Pas tous, ceux qu’il me manque sont bien trop stupidement chers.
J’ai aussi Fragments of horror (vous le savez j’ai fait l’article), Venus in the blind spot, Smashed et Shiver en anglais.
Il y a de très bonnes histoires courtes. Faut pas juste prendre Spirale et Gyo. Au final c’est presque ses travaux que j’aime le moins en fait.
Dans les courtes histoires il y a parfois un feeling différent. Peut être moins fou mais parfois un peu triste ou même émouvant.