Focus : Eddie VAN HALEN
Un article hommage de EMMANUEL BALLANDRASJ’avoue être encore sous le choc. Il m’a fallu digérer la nouvelle avant d’avoir le cran d’écrire cet article. C’est à la fois un immense honneur et une maigre compensation. Si je m’étais imaginé un jour devoir parler d’Eddie Van Halen, j’aurais préféré le faire dans d’autres circonstances que celle de son grand voyage. Sa contribution aux guitaristes actuels a été si forte que même un punk jouant très mal de la guitare, sait qui était Eddie.
Aujourd’hui, je n’ai pas envie de parler de Van Halen le groupe, mais plutôt d’Eddie, l’homme et le génie musical. Cet article sera d’ailleurs rédigé au travers du prisme du guitariste que je suis.
Edward Lodewijk VAN HALEN est né aux Pays-Bas, à Nijmegen, en 1955. Il grandit au pays avec son frère aîné Alex et ses parents jusqu’en 1962 lorsque son père Jan, clarinettiste professionnel, décide d’embarquer toute la famille pour les États-Unis. Ils s’installent à Pasadena en Californie.
À l’école, c’est très dur car les frères Van Halen ne parlent pas anglais et ne savent dire que quatre mots : « yes, no, motorcycle, accident ». C’est bien plus difficile à vivre pour le petit Edward, qui en gardera de mauvais souvenirs et développera une grande timidité. Pendant longtemps, lorsqu’on lui dira bonjour par « Hi », il répondra sobrement par un « Yeah » de peur qu’on se moque encore de son accent. Un tic qu’il gardera même adulte… Pour changer les idées de ses marmots, Jan leur donne des cours de musique et leur apprend à jouer des instruments classiques : violon, piano, clarinette, etc. Eddie n’aime pas la rigueur et la discipline de l’apprentissage du piano. Il essaye la batterie et cela lui plaît bien.
La famille Van Halen n’est pas riche. Avec son frère Alex à la guitare, Eddie joue pendant l’entracte des concerts de leur père. Un jour, alors que Jan fait la quête dans le public pour encourager ses enfants, Eddie remarque le tas de billets dans le chapeau tendu aux gens et se dit qu’ils vont avoir un joli paquet de fric à se partager. Mais à la fin de la prestation, il ne reste plus que deux billets dans le chapeau. « Où est passé le reste de l’argent ? » demandent les frères. Comme réponse, Jan dit « bienvenue dans le music-business les enfants ! ». Une leçon de vie que l’on n’oublie pas !
Les deux frangins sont inséparables car tous leurs camarades de classe avec qui ils font de la musique, ont d’autres ambitions : devenir docteurs, avocats… De plus, la plupart sont de grands amateurs de jazz, et certains élèves se moquent d’eux, les traitant de «prostitués musicaux» par jalousie, car ils parviennent à jouer dans les clubs la nuit et arrivent à retourner à l’école le lendemain.
Un jour, Eddie rentre à la maison et découvre qu’Alex joue en cachette sur sa batterie depuis quelques temps. Ils décident d’échanger leurs instruments car Eddie aime la musique de Clapton, Hendrix, Jeff Beck et les Beatles. Il veut essayer la guitare après avoir écouté un groupe nommé les Surfaris. Et là c’est le choc! Sa technique devient très vite excellente ! Comme il aimera le répéter plus tard « j’ai vraiment été béni de trouver ce pour quoi j’étais fait ! Peu de personnes savent quel est leur don et j’ai eu la chance de pouvoir trouver le mien avec la guitare électrique ».
Après le lycée, iI n’y a plus de gens avec qui faire un peu de musique, alors Alex et Eddie continuent à jouer ensemble. Le travail à l’usine, ça ne leur dit rien, même si les fins de mois sont difficiles. Eddie ne se sent vraiment à l’aise que sur scène, et lorsqu’il joue, sa timidité s’envole. Donc, pas de choix possible, il faut continuer!
En 1971, Eddie regarde un concert de Led Zeppelin, et il remarque la façon dont le guitariste Jimmy Page appuie un de ses doigts sur le manche. Cela lui donne l’idée d’essayer de frapper des notes sur le manche de sa guitare avec sa main droite ( celle qui gratte les cordes) pendant que sa main gauche joue d’autres notes, comme sur un piano. Cela lui permet de jouer à une vitesse absolument fulgurante. C’est ce que l’on appelle le « tapping ». Contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas Eddie qui a créé cette technique ( c’est un italien, joueur de guitare classique nommé Vittorio Camardese, visible sur une vidéo datant de 1965), il l’a juste popularisé et amélioré à un niveau jamais connu auparavant. Mais Ed pensera sincèrement être le premier à l’amener à ce niveau-là.
En 1974, les deux frères Van Halen, lassés du classique et du baloche, décident de créer un groupe de pop-rock nommé « Mammoth ». Mais ils ont besoin d’un chanteur. Le gars qui leur loue la sono, un certain David Lee Roth, est auditionné et aussitôt engagé pour son timbre de voix, son assurance, et son exubérance. Un premier bassiste nommé Mark Stone les accompagnera, mais ne pouvant pas abandonner son poste d’enseignant, il sera vite remplacé par Michael Anthony. David dira que le nom du groupe n’est pas top, mais que le nom de famille des frères sonne plutôt bien. Et voilà comment le groupe est né officiellement.
Début 1977, Gene Simmons, bassiste de KISS, remarque rapidement le groupe. Excellent marchand de tapis, il persuade le groupe de déménager à New York pour les faire signer avec son management. Flattés d’être repérés par une telle pointure, les membres foncent tête baissée et font une cassette démo avec de l’argent que Gene leur donne. Ce dernier leur propose au passage de changer le nom de VAN HALEN qu’il n’aime pas trop, mais le groupe refuse. Malheureusement, la mayonnaise ne prendra pas avec la maison de disque. Elle estime qu’il n’y a aucun potentiel dans les groupes de rock, et que le Disco qui a le vent en poupe a davantage d’avenir financier. Pour s’en sortir, le groupe devra donc courir le cacheton dans les bars.
Il faut donc se faire remarquer, et pour ça enchaîner les concerts, jouer fort, faire du show, et que la guitare se fasse entendre. Pour que personne ne devine comment il fait pour jouer aussi vite, Eddie fera ses soli de tapping guitare dos au public. L’objectif est clair : se faire remarquer en déployant un max d’énergie! Mais rien n’y fait, toutes les portes des maisons de disques restent closes!
Le 2 février 1977, un soir de concert, un type nommé Ted Templeman les voit jouer dans un bar nommé le Starwood. Il est littéralement soufflé par le groupe, mais surtout par Ed : « je me souviens de sa nonchalance mêlée à sa majesté. Il jouait de la guitare comme si c’était aussi naturel que respirer. On aurait dit le phrasé d’un saxophone joué par une guitare rock. J’avais déjà vu des tas de bons musicos dans ma vie, mais seuls Charlie Parker et Art Tatum m’avaient marqué. Et voilà que le troisième gars qui m’impressionne vraiment est là : Eddie Van Halen !» Ça tombe bien car Ted bosse chez Warner Bros. Se précipitant dans la première cabine téléphonique disponible, il contactera son ingé-son favori pour enregistrer le groupe dans les plus brefs délais, et ses supérieurs pour les signer de toute urgence !
Pendant les sessions d’enregistrement du premier album, Ted essaye de coacher un maximum le groupe: «Ils étaient bons, mais pas complètement pro, sauf Eddie. David chantait avec une sacrée énergie, mais souvent faux, une vraie horreur selon les tonalités. Il a fallu vraiment du temps pour faire de bonnes prises. Mickael se débrouillait pas mal à la basse. Alex avait un jeu de batterie qui «flottait» un peu sur les temps mais on arrivait toujours à quelque chose de bien. Par contre, Ed jouait toujours, je dis bien TOUJOURS parfaitement en place, avec un groove que j’avais rarement entendu! »
Un jour, au détour d’un couloir du studio, Ted entend Eddie jouer une mélodie très rapide et mélodique, comme du Mozart ou du Wagner sous ecstasy. Il lui demande ce que c’est, « Oh ça ? C’est juste une ligne mélodique que j’ai inventé pour m’échauffer avant les concerts ». Ted insistera lourdement pour enregistrer ce qui deviendra le légendaire « Eruption », véritable pierre angulaire des hardrockers et des métalleux. Deux enregistrements sont faits, mais la première prise est déjà bonne! En 1 minute 43 secondes, le batave expose une pure leçon de guitare poussée à son paroxysme : tapping, bends, harmoniques sifflées, vibrato… le tout joué avec une flamboyance jamais entendue!
En 1978, sortira l’album éponyme du groupe, qui marquera au fer rouge le monde du rock : plus costaud que Led Zeppelin et Deep Purple, plus technique, plus fort, plus énergique! Le monde du hardrock se retrouvera changé à jamais. Le fameux « Eruption », la reprise du tube des Kinks « You really got me », « Ain’t talking about love »… La machine était lancée et l’album est certifié disque de platine en 6 mois seulement!
En ce qui concerne le groupe, je vais m’arrêter là, car les biographies pullulent sur le net. Je vais plutôt m’attarder sur Eddie, l’être humain.
– Comme dit auparavant, Eddie était vraiment très timide aux débuts du groupe. Il lui fallait du temps avant d’oser commencer à parler avec quelqu’un. Mais il arrivait à cacher sa timidité derrière un franc sourire et une gentillesse reconnue par tous: «Je n’ai pas vraiment de compétences sociales. Je ne sais pas comment agir, ni me comporter face aux autres.» Il sera très démonstratif avec son entourage proche, n’hésitant pas à serrer régulièrement dans ses bras les personnes qu’il aimait bien, ou à leur donner de l’argent. De bonnes connaissances, il en aura plein dans le music business, mais peu de véritable ami. Lorsqu’il rencontre l’actrice Valérie Bertinelli, et que la relation amoureuse commence à devenir sérieuse, il hésite à se marier avec elle de peur de ce que dira le reste du groupe. Il parlera beaucoup avec Ted Templeman qui sera un énorme soutien amical et affectif pour avoir confiance en lui.
-Pendant longtemps, personne n’a deviné qu’il ne savait ni lire, ni écrire la musique. Quand il apprenait le piano étant jeune, il n’arrivait pas à suivre correctement la partition et aligner ses doigts. Il a alors développé une audition très pointue par ses propres moyens. Cela ne l’a pas empêché de gagner 4 ans d’affilée le premier prix de concours de piano au lycée.
– Sur son attitude énergique, il dira souvent « Qui a envie de rester assis derrière un piano ? Je veux me défouler, faire la rock-star comme mes idoles de jeunesse ! Sauter, bouger, vivre quoi !» !
– Aussi impensable que cela puisse paraître, Eddie n’écoutait pas de musique en dehors de celle qu’il composait. Quand on lui demandait ce qu’il pensait du dernier album de tel artiste, Ed répondait qu’il n’en savait rien. Ni Radiohead, ni Metallica, ni Muse, ni Pink Floyd. Il connaissaient les musiciens mais pas leurs musiques. Au grand dam de son épouse, il n’écoutait pas non plus la radio lorsqu’il conduisait, préférant entendre le bruit du moteur. « Mais honnêtement, est-ce que cela fait de moi un sale con pour autant?»
– Lorsqu’il recevra l’appel de Quincy Jones pour enregistrer le solo de guitare sur « Beat It » de Mickael Jackson, il raccrochera 2 fois pensant avoir affaire à un farceur. Mais Quincy Jones le rappellera en disant « C’est vraiment moi mec ! Et je veux ABSOLUMENT que ce soit toi et personne d’autre pour jouer un solo sur un morceau du prochain album de Mickael Jackson».
– Toujours sur l’histoire de « Beat It »: lorsqu’Ed arrive au studio, Steve Lukather ( TOTO) avait déjà enregistré toutes les guitares rythmiques. Eddie a reçu carte blanche pour le solo. Il a demandé aux techniciens du studio de modifier la construction de la chanson pour cette partie, puis a joué d’un seul trait un solo improvisé. Une seule prise et c’était la bonne! Deux minutes plus tard, Mickael Jackson arrive dans la cabine à l’improviste et demande à écouter le résultat. Eddie se souvient parfaitement de ce moment-là : « J’étais encore dans la cabine d’enregistrement quand Mickael est arrivé dans la control room. Et vous savez, les artistes sont des gens hyper-sensibles qui ont parfois des réactions assez bizarres ! Je pensais qu’il allait très mal prendre la façon dont j’avais réarrangé la section du solo, et qu’il allait me faire virer du studio après m’être fait tabasser par ses gardes du corps. Mais au contraire, son visage s’est illuminé et il m’a dit « waouh, merci Eddie, ce que tu as fait est vraiment super! J’apprécie que tu aies pris le temps de vouloir rendre le morceau meilleur. C’est vraiment génial, j’adore ! ». Eddie ne s’est alors pas attardé au studio, un peu intimidé par ce qui venait de se passer, et s’en allé aussitôt. Tout se sera passé en seulement vingt minutes!
– Mais la malchance sera triple pour le prodige de la six cordes. D’abord, le magnéto qui avait servi à enregistrer le solo n’avait pas enregistré à la bonne vitesse et la bande était inutilisable. Il a donc fallu refaire appel en urgence à Steve Lukather pour qu’il réenregistre le solo d’Eddie en suivant les mêmes notes qu’avait joué Ed. Donc sur la version finale du disque, c’est bien Lukather qu’on entend jouer. Ensuite, histoire d’appuyer encore un peu plus là où ça fait mal, Eddie regrettera longtemps d’avoir composé ce solo. « Avec VAN HALEN, on pensait tout pulvériser en terme de vente avec notre nouvel album 1984, mais Mickael Jackson était déjà très grand, et son disque a littéralement tout emporté dès sa sortie! Le notre n’a pas eu l’aura qu’il méritait à cause de celui de Mickael ». Et pour finir, Ed ne recevra aucune compensation financière pour ce solo. La rumeur veut que ce soit sa décision personnelle, mais cela est difficile à savoir.
– Généreux, Edward savait l’être. Lorsqu’il avait fini de réparer un ampli pour passer le temps, il l’offrait à quelqu’un de son entourage. Lorsque Dimebag DARRELL, guitariste de PANTERA, se fera assassiner, Eddie sera présent aux obsèques. Il insistera pour que l’une ses plus célèbres guitares bricolées (la fameuse « yellow stripped ») soit placée dans le cercueil car Dimebag était un fan absolu du groupe.
– Bricoleur, Eddie le sera très tôt. Sa philosophie : c’est à ses instruments de s’adapter à lui, et non le contraire. Il créera des guitares à partir de pièces détachées de stratocaster qu’il nommera ses «Frankenstrat ». Il les peindra avec des bombes de peinture automobile avec le fameux motif «strip» qui sera son signe distinctif et qu’il appliquera un peu partout. Pour les amplis, il n’hésitera pas non plus à bricoler l’électronique lui-même : « une fois, j’avais débranché mon ampli Marshall et j’ai commencé à mettre les mains dedans en pensant que cela suffisait pour ma sécurité. Mais d’un coup, j’ai attrapé une décharge électrique si violente que j’ai fait un bond de deux mètres en arrière, et j’ai vraiment failli y laisser ma peau». En bricolant ses amplis, Eddie voulait obtenir le maximum de saturation possible, ce que les guitaristes appellent encore aujourd’hui le « Brown sound » pour faire référence au son qu’il employait au début de sa carrière. Plus tard, il créera sa nouvelle signature sonore avec l’ampli PEAVEY 5150, véritable monstre de gain, qui encore aujourd’hui est un best-seller parmi les amateurs de métal. Pour info, le 5150 est un code la police californienne signalant une personne mentalement instable. Eddie mettra ce chiffre un peu partout sur son matos.
– Avec ses compères, Edward en avait marre d’avoir affaire à des promoteurs foireux. Ils ajoutèrent donc dans leur contrat une clause assez étrange : « avoir des M&M’s dans les loges, mais surtout pas de couleur marron ». Si le promoteur ne respectait pas cette condition, cela voulait dire qu’il n’avait pas lu le contrat avec précision, et que le groupe savait qu’il avait affaire à un amateur, ou que le show serait catastrophique. Cette anecdote sera d’ailleurs reprise sous forme de pastiche dans le film «Wayne’s world 2» mais en disant que c’était uniquement des M&M’s marrons pour Ozzy Osbourne au lieu de Van Halen.
– Pour l’enregistrement du morceau « Poundcake », Eddie enregistrait un riff en studio lorsqu’il entendit un son dans son ampli émis par le son d’une perceuse qui était utilisé à proximité. Fun fact : la perceuse émettait un son dans la bonne tonalité du morceau. Ed a récupéré cette perceuse et utilise toujours celle-ci en live pour l’intro de cette chanson.
– Rancunier, Eddie le sera aussi! Surtout avec ses anciens camarades de groupe, mais aussi lorsqu’il se fera flouer en business. « Dès le début de ma carrière, j’ai appris à beaucoup jouer avec le vibrato ( tige en fer sur la guitare qui permet de faire des descentes de notes rapides). Mais cela désaccordait trop vite mon instrument. Un jour, un mec nommé Floyd Rose s’est pointé à la fin d’un de nos concerts et m’a proposé d’essayer un de ses prototypes de vibrato qui ne se désaccordait pas. J’ai joué et j’ai trouvé ça pas mal du tout. Comme j’avais appris à jouer du violon étant gamin, je lui ai dit que s’il y avait des petites molettes de réglages semblables à un chevalet de violon en plus de son système actuel, ce serait super. Le gars m’a dit qu’il allait faire la modification et qu’il reviendrait me le faire essayer. Mais plus tard, j’ai appris que ce trou du cul avait fait la modification, puis avait déposé un brevet, et s’en était attribué tout le mérite. Il fait un business florissant depuis des dizaines d’années grâce à mon idée». Las!
– Des problèmes de santé, Eddie en connaîtra beaucoup: D’abord l’alcool et la cocaïne : Eddie devient accro à la vodka dès l’âge de 12 ans, tout comme son père. «L’alcool, c’était pour me désinhiber Mon père était régulièrement saoul, donc ça ne me choquait pas… Et la cocaïne, c’était pour rester éveillé. La poudre, je n’en prenais que lorsque j’étais seul, je ne voulais pas qu’on me voit». Il aura été deux fois en cure de désintox suite à des comportements un peu trop «borderline», et ne sera réellement sobre qu’en 2008.
Puis vient le souci de l’ouïe : les deux frères Van Halen mettront souvent le volume bien au-delà du seuil raisonnable. Ensuite la hanche lui fait défaut : Eddie se fera régulièrement opérer pour se faire changer tous les dix ans une prothèse.
Et pour finir, la cigarette : le hollandais volant tirera bien trop dessus! Enchaînant clope sur clope, mélangées aux hectolitres d’alcool, il développera en 2001, un violent cancer de la langue, l’obligeant à se faire retirer un tiers de celle-ci, et altérant légèrement sa diction. Mais ce ne sera pas pour autant qu’il s’arrêtera de griller sa tige, accrochant régulièrement ses cigarettes allumées sur la tête de sa guitare pendant les concerts comme au temps de sa jeunesse. Ne voulant pas s’avouer à lui-même la vérité, il dira régulièrement aux médias que son cancer était survenu à cause des médiators en métal qu’il mettait régulièrement à la bouche lors du jeu en tapping.
Suite à son premier cancer, Eddie aura un changement d’attitude notable, comme une sorte de fuite en avant. Il a de l’argent, de la notoriété, de la reconnaissance… Mais ça ne va pas. Séparé de Valérie Bertinelli à cause de son comportement avec la dope, iI se rapprochera de personnes impliquées dans les films pour adultes. Il composera d’ailleurs tout seul une chanson instrumentale nommée « Catherine » pour un film de ce genre. Véritable catharsis, C’est là où sa souffrance physique et morale sera exprimée pleinement dans un long solo torturé et sensible… parce que oui, malgré tout, Eddie ne sera plus jamais moralement bien.
Tentant de reprendre du poil de la bête, Ed n’est pourtant plus le même qu’au début de sa carrière, comme s’il essaye de s’imposer face à sa propre vie. Le sourire est toujours là, mais ses yeux trahissent une certaine vision de la vie plus triste, plus résignée. Bien que vivant dans la sphère du star-système, il s’y adapte tout en ayant l’impression de ne pas en faire vraiment partie. Il a vaincu le cancer, mais tout comme sa diction, il a l’impression d’avoir perdu bien plus que cela. Et comme dans sa jeunesse, il participe aux fêtes de ses amis, mais n’y a jamais pris réellement plaisir. Sauf qu’à présent, ça se remarque vraiment… A cela s’ajoutent les engueulades avec les divers chanteurs, le bassiste de toujours Mickael Anthony, des succès commerciaux avec des hauts et des bas…
En 2009, il épouse Janie Liszewski , ancienne cascadeuse de films, espérant s’offrir un avenir plus heureux. Il continue les concerts vaille que vaille, avec son fils comme bassiste dans le groupe. Il crée sa propre marque de guitares et d’amplis sobrement nommée « EVH », un bon business qui lui occupe l’esprit lorsqu’il n’est pas en tournée. Il continue à donner des interviews dans le monde entier, même s’il préfère que cela se passe chez lui, dans son studio d’enregistrement, le « 5150 ».
Eddie nous a brusquement quitté le 6 octobre 2020 d’un cancer de la gorge à 65 ans. Un raz-de-marée de messages est apparu sur les réseaux sociaux et dans les journaux du monde entier en hommage au maestro. Absolument TOUS les guitaristes du monde ont été émus, bien plus qu’à la mort de Jimi HENDRIX. Un véritable événement mondial fédérateur !
Fait assez rare, même les périodiques français ont parlé de son décès et de son génie. Certains néophytes ignorants ont résumé trop facilement sa carrière au titre « Jump », et à ceux-là, on peut pardonner. Mais d’autres plus acerbes ( comme Louis Nadau du journal « Marianne ») firent des articles sur un groupe dont ils ne connaissent manifestement rien vu la teneur incohérente des propos. La réaction des professionnels français ( Patrick RONDAT, Yannick ROBERT, Renaud HANTSON, Axel BAUER…) ne se fit pas attendre pour les remettre à leur place en pointant leur amateurisme.
Je tiens à saluer la mémoire d’Eddie pour sa colossale contribution musicale et matérielle au monde de la guitare électrique, du rock au sens large du terme, et des frissons qu’il nous a donné. Inconsciemment, en me repassant tout ce qu’il a réalisé, je me rends compte de l’impact qu’il a eu sur moi en tant que musicien et guitariste. Merci Monsieur pour ce que vous nous avez offert! Je m’en vais réécouter le live « Right here, right now » en votre honneur.
J’ai pris un immense plaisir à lire ton article.
J’ai appris énormément de choses sur ce virtuose de la guitare.
Tu peux d’emblée me classer aussi parmi les néophytes ignorants car je ne connais de lui que JUMP , ÉRUPTION et sa contribution à BEAT IT.
Malheureusement je n’ai pas pu visionner ta vidéo ( 20 minutes c’est trop long quand on s’apprête à aller bosser). Mais je me la réserve pour ce soir.
Je la regarderai avec mon Fils . Il prendra sa Fender et essayera de suivre le tuto pour imiter Van Halen 😉
J’ai appris en lisant ton article qu’il avait démocratisé le Tapping. Et j’ai pris conscience de l’importance de son apport au monde du rock. Merci ce sont des informations bonnes à prendre pour briller en société.
Je ne vais pas te mentir en te disant que la partie de l’article qui m’a le plus intéressé c’est celle relatant sa contribution au morceau de Jackson.
Je savais tou ça …mais pas dans les détails 😉
De toutes façons, un musicien qui est appelé par Quincy Jones mérite tout mon respect.
RIP Mr Van Halen
Merci beaucoup Surfer. J’aurai dû préciser que je considère les « ignorants néophytes » les journalistes qui savent mieux que tout le monde. Pas les personnes « normales » hahaha
Excellent comme article : à la fois très poussé et très accessible. Il m’a bien parlé lors que j’ai suivi la carrière de Van Halen de manière épisodique depuis des années (oui, bon, d’accord, des décennies).
N’ayant jamais joué d’un instrument de musique, j’ai regardé la vidéo de ta chaîne en entier, et ça m’a permis de prendre conscience de la quantité de travail qu’il faut fournir pour parvenir à jouer Eruption, ou plus plus encore Judgment Day.
J’ai lu avec grand plaisir l’article qui passe en revue des moments de la vie de Van Halen que je connaissais, mais à chaque fois il y avait des détails supplémentaires qui m’étaient inconnus (à commencer par le fait que ce n’est pas Eddie qui joue sur Beat it).
Un grand plaisir de lecture et d’audition pour commencer ma journée. Merci beaucoup.
Un immense merci Présence. Ça me touche beaucoup
Félicitations pour cet article
Van Halen contrairement à ce que pas mal de monde pense, c’est un groupe que j’ai pas beaucoup écouté.
je me suis arrêté au premier album que je trouve génial Running with the devil,An’t talkin’bout love, Eruption, I’m the one etc.. que des classiques!
mais j’ai plus ou moins arrêté là…
lecteur régulier de la presse hard plus jeune j’ai vu pas mal d’interviews où Eddie montrait un enthousiasme délirant envers tout le monde, dès qu’il avait parlé dix minutes à un chien avec un chapeau, il devenait son meilleur ami, son presque frère etc…
ce caractère entier faisait qu’il s’estimait vite trahi et il ne me paraissait pas très « mature » comme artiste, comme un grand enfant.
c’est très raccord avec le portrait que tu en as fait.
de même que pardon mais quand j’ai vu Right here right now…il devait avoir trois chansons de l’époque Roth. j’ai toujours reposé le disque…
a tort je suppose!
je pense qu’il faut vraiment être musicien pour réaliser à quel point son impact fut déterminant au delà même du hard (oui le tapping quoi!)
je regarderais ton tuto ce soir en me ventant « ce mec là je le connais.. »
Moi aussi, je me suis arrêté au premier album pendant quelques années, mais la curiosité a été trop forte. Comment résister à Jump, et à l’envolée de son solo. Du coup : écoute de 1984 et plusieurs bons titres. Au pif, je suis alors passé à Diver Down pour sa pochette minimaliste et sa reprise de Pretty Woman de Roy Orbison, et enfin à Women dans children first, avec son son plus métallique.
Toujours victime de ma curiosité, je me suis ensuite plongé dans leur album live, ayant ainsi la confirmation que je n’aime pas la voix de Sammy Hagar, ni l’orientation du groupe avec ce chanteur. Du coup, je ne suis revenu que pour A Different Kind of Truth, avec le retour de David Lee Roth.
L’instrumental Tora Tora de l’album Woman and children first était utilisé comme générique de l’émission Studio 3 animée par François Diwo sur TF1.
https://www.youtube.com/watch?v=Goe2WHE9O-M
Et le II et Fair Warning tu les as essayés ?
Oui, j’ai fini par les écouter des années plus tard. Je n’ai pas développé le même attachement pour ces 2 albums, peut-être le décalage temporel dans la découverte, mais aussi des chansons qui me parlent moins.
Je ne me souviens pas du tout de cette émission Présence ! En tout cas ça fait bizarre de voir ce générique, un peu pompé sur celui des Mystères de l’Ouest, et d’entendre parler des Dogs et d’autres groupes dont je n’ai jamais entendu parler (les Sax Pustules ? :D) !
Ce n’est qu’un lointain souvenir dans mon esprit. je sais que ce générique m’avait fortement marqué, ainsi que certains groupes totalement improbables à mes yeux de l’époque. Avec le recul, les animateurs étaient aussi improbables.
Pour plus d’informations sur l’émission Studio 3, wikipedia :
Studio 3 : diffusé en dernière partie d’émission. Initialement présenté par François Diwo. Chanteurs en direct, découvertes, nouveautés musicales, clips et actualité des concerts et tournées présentés par Jean-Pierre Pernaut de 1975 à 1976 puis par Patrick Sabatier.
Studio 3 faisait partie des Visiteurs du mercredi, wikipedia à nouveau :
Les Visiteurs du mercredi est une émission de télévision française pour la jeunesse créée par Christophe Izard et diffusée tous les mercredis après-midi à partir de 13 h 30 en direct sur TF1 durant 4 h 30 min, du mercredi 8 janvier 1975 jusqu’au 10 février 1982. L’émission est célèbre pour avoir été la première du genre et celle qui a ouvert l’âge d’or des programmes pour la jeunesse.
mon frangin a 1984 et c’est justement le « hic » j’accroche pas tout à ce disque (à part Panama)
quand on plonge dans les bacs à la fnac, c’est vrai qu’on commence souvent avec les albums les plus connus et BIM! j’ai coincé sur celui-là…^^
Hot For The Teacher est bien. Ecoute le II bon sang.
Excellente analyse du maestro! Ce côté « grand enfant » était en effet omniprésent chez Ed. Je pense qu’il avait probablement une forme d’hypersensibilité.
Merci Manu pour cet article, tu étais le plus à même de l’écrire et je ressens bien toute ton émotion à la lecture. Oui, ça fait chier, car moi aussi j’aimais Eddy. Cela ne m’étonne pas que la France lui ait rendu hommage, le groupe a eu un tel engouement dans les années 80 que cela me semble naturel. Et comme tu le dis, son influence sur la guitare est indéniable et il fait partie des grands noms.
Tu m’apprends une tonne de choses que je ne savais pas, c’est toujours gratifiant d’apprendre de cette façon. Je connaissais l’anecdote sur les M&Ms, j’ai même lu des articles de management là-dessus. En interview, David Lee Roth expliquait que c’était un vrai étalon pour juger de la qualité du travail réalisé. A priori, pour un concert, ils ont ruiné un parquet de salle de sport à cause de leur scène, mais ils avaient prévenu avant, et les promoteurs n’ont pas écouté. Et ils n’avaient pas respecté la consigne des M&Ms… Comment s’appelle cette liste de critères des artistes déjà, le rider non ?
Je vais tâcher d’écouter les morceaux que tu as mis et que je ne connais pas, puisque moi je m’arrête à Diver Down (plus deux ou trois titres de 1984). Cela dit, rien ne pouvait se mettre en travers de THRILLER, aucun remords à avoir là-dessus, le disque est resté très longtemps le plus vendu de tous les temps.
Le coup des M & M, le manager du groupe à l’époque, Noel Monk, s’en attribue la paternité dans sa bio du groupe, et vu que DLR ne laisse jamais la vérité entraver une bonne histoire ou le fait qu’il en soit le héros, j’ai tendance à croire Monk.
En tous les cas c’est une belle astuce.
Ca ne m’étonnerait pas de lui en effet…
Je suis bien d’accord avec toi Jyrille : rien n’aurait pu faire de l’ombre à la progression fulgurante de THRILLER
Et comme toujours un beau boulot de Edie, l’autre…
Au delà de ses innovations techniques, EVH reste vraiment un musicien très instinctif, son phrasé tapping est à mille lieues des tapping très maîtrisés qu’on trouve maintenant un peu partout en metal, et son jeu rythmique a une forme de souplesse, de liberté avec le temps qui le rapproche plus de Keith Richards, une aisance, un petit sourire en coin de groove, un côté gamin des rues qui s’accorde avec le côté fun du groupe et son attitude en jouant. Pour beaucoup raisons, mais pour moi celle-ci en tête c’était un très grand.
https://www.youtube.com/watch?v=iDsa4uDM3zU
J’ai regardé très, très en diagonale ta vidéo tuto, donc je vais peut-être dire une chose que tu as abordée, et en ce cas toutes mes excuses, mais c’est tellement simple et en même temps tellement efficace que je préfère courir ce risque : outre l’importance d’étouffer les cordes que tu as bien raison d’aborder, si j’ai un conseil à donner juste parce que justement pendant des années je n’en ai pas bénéficié, c’est de donner un très léger mouvement latéral au doigt main droite quand on quitte la corde, comme un micro-pluck, aide vraiment à garder du volume et de l’énergie (comme sur tous les pull-of en fait). C’est une astuce donnée par un autre très grand et très spontané guitariste, Guthrie Govan, qui permet de jouer un tapping énergique sans mettre trop de gain ou de compression.
Manu, j’ai également regardé ta vidéo de tuto, et je suis à la fois impressionné par ton aisance face à la caméra, ton didactisme très clair et tes performances guitaristiques (le genre de trucs que je ne ferai jamais). J’ai toujours beaucoup de mal à comprendre les termes techniques, que ce soit pour le jeu comme pour le matériel, parce que ça ne veut pas rentrer dans ma caboche.
Par contre je ne me sens pas du tout le courage de me faire le concert en entier, je l’avais vu à l’époque mais vraiment, Sammy Hagar ce n’est pas pour moi.
Que de compliments, j’en rougis! Merci milles fois 😀
Pour l’histoire des chanteurs, j’aime les 3 chanteurs du groupes
Tout à fait Chip, j’aborde ce point dans ma modeste vidéo à 4 min 40. Cela aide à entrainer la corde à résonner. Guthrie Govan est un vrai technicien, mais parfois bavard selon les contextes à mon goût
Mes humbles confuses renouvellées alors.
Pour poursuivre le sujet : Guthrie est certes bavard, mais pour moi toute la technique est digérée et l’application toujours musicale et très spontanée – je met ça en contraste avec par exemple un Petrucci ou un Friedman. Ca plus l’alchimie et la spontanéité – encore – de son trio avec Minneman et Beller et son (leur) sens de l’humour, ainsi qu’une humilité assez évidente sont des points communs avec EVH, justement.
Mais bon je lis plus bas que tu détestes le jazz, et le vocabulaire de l’individu étant notamment abreuvé de bebop, jazz-rock et fusion instru 70, il n’y a aucune raison que tu aimes plus ça quand c’est joué par quelqu’un d’autre, aussi sympathique soit-il!
Bonjour,
Bel hommage à un super guitariste ! Je n’ai jamais été gros gros fan de glam aussi je ne connais de Van Halen que ce qui est le plus connu. Mais indirectement, il m’a beaucoup influencé en tant que guitariste car j’ai été longtemps fasciné par la technique de tapping. Dans un modeste groupe étudiant il y a longtemps, j’avais d’ailleurs repris Jump et Beat it, ce sont de bons souvenirs même si son style est infernal à reproduire et que je n’aimerais probablement pas réentendre ce que j’ai joué à l’époque !
Concernant sa contribution sur Beat it, je suis très étonné. C’est un morceau qui m’a toujours fasciné, bien avant de jouer de la guitare, mais je n’avais jamais entendu dire que Lukather avait réenregistré le solo après un soucis technique sur la prise d’Eddie. Je serais curieux de savoir d’où vient cette information car pour être honnête, j’émets un doute. Etant fan de Toto, je trouve que Luke est un des guitaristes les plus complets qui soient et je considère quasiment Thriller comme un album du groupe tellement leurs contributions y sont importantes. Ceci étant dit, même si Luke est un caméléon et que leurs styles ont des similitudes (notamment l’usage du floyd), je trouve que l’on reconnaît quand même le toucher particulier d’Eddie. Mais encore une fois, avec Lukather, tout est possible, cet homme n’a pas de limites !
Outre le tapping, je retiendrai du jeu d’Eddie sa maîtrise des harmoniques et un sens du riff incroyable. C’était un guitariste ultra complet qui mérite son statut de légende !
Hello Bumbledore, voici une des (trop nombreuses) versions de l’histoire racontée par Steve Lukather himself : https://www.youtube.com/watch?v=zwWfm-EY4aU
Google est ton ami si tu cherches les autres versions de l’affaire.
Ce qui est étrange, c’est que Steve avait pourtant raconté quelques autres variantes dans des magazines guitare : une fois il disait qu’il avait dû tout rejouer… Une autre fois il a juste baissé le gain de l’enregistrement… Eddie aussi changeait parfois sa version. J’ignore pourquoi cela diffère autant…
Oui, je connais cette interview. De ce que je comprends de l’affaire, c’est que Eddie a joué son solo sur une section du morceau différente de celle prévue, et Lukather et Porcaro ont du bricoler et réenregistrer une rythmique pour pouvoir intégrer le solo. Après, apparemment, on leur a dit (Quincy Jones je crois ?) qu’ils s’étaient un peu trop lâchés sur le côté heavy et les riffs de Luke ont été adoucis ! Pour moi, donc, le solo n’a pas été touché tellement il était parfait, c’est le reste qui a du être refait.
Super article Manu.
Je l’avoue : Je ne connais rien, absolument rien à Van Halen (à part JUMP et BEAT IT, comme n’importe qui). Et le pire, c’est que je ne sais même pas pourquoi ! C’est une grosse lacune dans mon bagage culturel.
Je m’en vais de ce pas écouter le 1° album (la reprise de YOU REALLY GOT IT postée ici est très bien, même si je ne lui trouve aucune originalité).
Le morceau instrumental de 6 mn : Je n’aime pas du tout le son métallique des percussions mais l’intensité générale du morceau est terrible.
Le reste j’avoue que je n’aime pas. Ils avaient déjà assez mal vieilli en 1991, non ?
En tout cas, merci pour tout ce pan de culture rock car, aucun doute, après lecture de l’article et un aperçu de la bio du maitre, c’était un rocker, un vrai !
NB : Pour le solo de BEAT IT, on lit tout et n’importe quoi, non ? J’ai lu par exemple que le solo était de Eddie mais monté à partir de 50 prises différentes !
NBbis : Et un grand bravo à l’autre Edi pour son faux autoportrait ! (dans un style inhabituel tout aussi chouette !)
Merci pour les compliments Tornado 😀 C’est cool!
Effectivement, on lit des tas de bêtises pour cette histoire de solo. Celle avec le montage de 50 prises est fausse, je ne vois pas comment on aurait pu découper une bande de l’époque en 50 morceaux pour les recoller et faire un truc aussi cohérent au final.
Je suis emmerdé…
VAN HALEN pour moi, c’est le mal. Pire que Queen dont j’arrive à apprécier une dizaine de chansons. Eux, c’est le mal absolu, les inventeurs de la note à la kilométrie, de morceaux sans queue ni tête pour le plaisir de montrer qu’on est le plus fort. David Lee Roth…Si j’avais pu avoir un Death Note à l’… Lui, c’est la quintessence de la beauferie…
JUMP est à mes oreilles le cauchemar absolu, les 80’s dans ce qu’elles ont été de plus vulgaire. Rien que la batterie, c’est la moitié du budget promo du groupe. Je n’ai jamais compris comment les frères Davis si raffinés pouvaient aimer cette reprise… Bon je ne vais pas être méchant, mais ce groupe me sort par tous les orifices… Et ils ont inspiré le pire des groupes Hair Métal.
MAIS
J’aimais bien Eddy Van Halen. Lors des interviews des années 90, c’est lui qui semblait avoir le plus de jugeotte de toute la bande et ce sourire si avenant et chaleureux. Physiquement, il avait bien vieilli, ce qui n’est pas le cas de beaucoup (Metallica ?). J’ai décoré cet article fait comme je les aime car si son groupe était atroce, j’ai aimé découvrir l’homme derrière la légende.
Je ne savais pas du tout qu’il avait tant lutté contre la maladie et ses propres démons. Ces groupes joyeux ont toujours un obstacle supplémentaire dans leur parcours : être crédible dans la durée, faire face lorsque passés les délires de rock star il faut traduire la maturité et ses premières angoisses.
Il me semble que Eddy Van Halen a été piégé par ce personnage de fêtard joyeux et insouciant et qu’il a payé au prix fort cette image de gars sympa et décontracté.
Changer de hanche tous les 10 ans, voilà une opération très douloureuse et couteuse. 60 ans c’est définitivement trop jeune pour mourir du crabe ou autre chose.
Tu m’apprends que le guitariste de Toto est impliqué dans BEAT IT. Une vraie association de malfaiteurs…
La seule vidéo qui a retenu mon attention est CATHERINE où le Eddy canalise sa virtuosité pour quelque chose d’intéressant.
Très pédagogique ta vidéo d’introduction au tapping. En mon temps j’avais appris le final de Bettancourt sur MORE THAN WORDS. Tiens, je me suis toujours demandé si l’intro de THUNDERSTRUCKS DE AC/DC n’aurait pas pu être jouée en taping justement
J’avais pas fini.
Curieux personnage finalement que ce Van Halen humble et modeste dans un groupe de stade démonstratif.
Merci Bruce. Alors tu connais mes opinions en matière de musique : ce qui parle aux uns n’est pas forcément apprécié par les autres. Je ne chercherai pas à défendre le groupe en expliquant pourquoi ceci ou cela… De plus, ce n’est pas lui qui a initié les notes au kilomètres, ce sont les jazzmen de l’époque qui avaient le pompon dans ce domaine, et qui se pavanaient en plus de leur incursion expérimentales « out-scale » ( jouer volontairement des notes en dehors de la gamme d’origine, ça me hérisse le poil rien que d’en parler)! On aurait dit ces auteurs de livres qui s’écoutent parler pour prouver qu’en parlant plus que les autres, ils ont finalement raison… A coté d’eux, Ed était un muet! C’est eux les mecs à abattre!
La seule chose que je tiens à souligner est qu’Eddie ne cherchait pas à se montrer, mais plutot à exprimer ce qui était en lui. Et c’est là où je te rejoins : les groupes de hair-metal ( que je n’apprécie pas non plus) ont voulu faire pareil que lui, mais en devenant des caricatures outrancières.
Eddie, il jouait avec de l’énergie, il voulait simplement progresser et ne pas faire forcément son auto-promotion comme le ferait un égocentrique comme Malmsteen. Non, Ed voulait juste traduire en notes, en énergie, et en phrasés mélodique ce qu’il avait dans son for intérieur de gamin mal dégrossi. Tous les autres groupes qui suivront en revanche seront de très mauvaises copies.
Merde, finalement je l’ai un peu défendu mon Eddie… ^^
Ah, et Lee Roth, c’est un connard en tant qu’être humain! Toujours à vomir sur ceux qui brillent plus que lui… Il chante très bien, mais c’est une vraie tête à claques!
Et on est d’accord, JUMP est ancré dans son temps mais a mal vieilli à mon sens avec ce son de synthé si artificiel…
Tu défends parfaitement Eddy, oui.
Je voudrais repréciser que c’est le groupe et sa musique qui m’agacent pas l’homme qui m’est très sympathique.
Merci d’avoir formulé en quoi : De plus, ce n’est pas lui qui a initié les notes au kilomètres, ce sont les jazzmen de l’époque qui avaient le pompon dans ce domaine, et qui se pavanaient en plus de leur incursion expérimentales « out-scale » Etant donné que je déteste le jazz, je comprends mieux certaines choses ! Effectivement ce n’est pas la même musique mais c’est bien ces sorties de route que je ne supporte pas.
Pour en revenir à ta vidéo, j’ai bcp apprécié la gentillesse et la pédagogie avec laquelle tu expliques comment jouer.
Tu as sûrement connu Marcel Dadi. C’est lui qui a popularisé en France les tablatures pour permettre aux guitaristes amateurs de jouer sans apprendre le solfège.
Le hasard veut que je le croise Rue de Douai un jour dans les années 90. Je veux y acheter ma guitare électrique avec Floyd Rose (merci pour l’anecdote, d’ailleurs, je ne la connaissais pas) et c’est lui même qui vient m’expliquer en quoi ça consiste. Je rêve un peu de l’avoir en face de moi, puisque c’est grâce à sa méthode que que j’ai appris JEUX INTERDITS, IMAGINE ou LE PENITENCIER. Ce que je ne lui dis pas c’est que parfois, son bouquin m’emmerde parce que trop généraliste (le pauvre, c’est pas sa faute…)
Alors il me conseille une Squier quand je lui explique vouloir jouer du Pink Floyd. Là je joue l’intro de Money apprise sur ma sèche. Dadi se montre enthousiaste, super gentil : « wouah c’est MOney de Pink Floyd, génial, super ! »
C’était un vrai gentil car je devais sûrement jouer comme une merde et que lui, rappelons-le était un maître.
J’apprenais sa mort moins d’une semaine après.
Voilà ce que réveille ton article. Bravo c’était pas gagné du tout Manu !
Merci pour le compliment sur ma vidéo. J’ai préféré faire ce genre-là plutôt qu’une reprise qui n’aurait à mon sens vraiment servi à rien.
Marcel Dadi était un vrai gentil, oui..je regrette de l’avoir connu sur le tard.
Pour le jazz, je le met sur le même plan que le Djent : ça m’ennuie profondément. La technique et le côté progressif sont tellement mis en avant au détriment de la musicalité que je décroche vite. Les rares fois où j’ai mis les pieds dans une école de jazz, j’ai vite rebroussé chemin : les gens sont imbus et pensent dur comme fer être les seuls détenteurs de la vérité musicale. Le genre de chose qui me donne la nausée!
Excellente analyse du maestro! Ce côté « grand enfant » était en effet omniprésent chez Ed. Je pense qu’il avait probablement une forme d’hypersensibilité.
Bel hommage et bel équilibre entre la bio et les anecdotes.
Je ne fais pas de guitare, mais j’ai regardé ton tuto et j’ai apprécié ton attitude décontractée et pas pédante du tout. Bravo, c’est du chouette boulot (et sinon, quand même, pour un profane, ça impressionne vachement, tes bouts de démo !)
Milles mercis cher JP, c’est très gentil ces encouragements 😉
Un hommage à Eruption et donc à Eddie van Halen, que je trouve très réussi
https://www.youtube.com/watch?v=fpvN3BUMXCE
J’aime beaucoup StevieT Merci Présence.
Dans un autre genre tout aussi impressionnant et qui me touche beaucoup : https://youtu.be/drDfwQoi_UE
Très étonnant et très impressionnant, peut-être encore plus que Rick Allen de Def Leppard.