X-Men: Magik – Storm & Illyana par Chris Claremont & collectif
Un article Rétro-Mutant de PRESENCEVO : Marvel Comics
VF : Lug
Le démon en moi
© Marvel Comics
Parce que Tornado m’a titillé à plusieurs reprises, j’ai fini par céder à la pression et relire ce récit. Ce tome contient une histoire complète, fortement immergée dans la continuité des mutants Marvel. Il comprend l’épisode 160 de la série X-Men, ainsi que les 4 épisodes de la minisérie Illyana & Storm – Magik, tous écrits par Chris Claremont.
Uncanny X-Men 160 : initialement paru en 1982, dessiné par Brent Anderson, encré par Bob Wiacek avec une mise en couleurs réalisée par Glynis Wein. Les X-Men sont en train de s’entraîner sur l’île de Magneto qu’ils ont choisie pour établir leur quartier général. Nightcrawler (Kurt Wagner), Colossus (Piotr Rasputin), Wolverine (Logan) et Sprite (Kitty Pryde) se défendent dans un exercice contre les attaques de Storm (Ororo Munroe), sous le regard d’Illyana Nikolievna Rasputin, la petite sœur de Piotr.
Ils n’en n’ont pas conscience, mais ils sont également observés à leur insu, par Belasco, un sorcier maléfique prisonnier des limbes. Il parvient à attirer l’attention d’Illyana qui suit sa voix et s’enfonce dans le labyrinthe de corridors du palais antique bâti sur l’île. Kitty s’aperçoit de son départ et la suit, mais est transportée contre son gré quand elle marche dans un disque lumineux. Les X-Men s’aperçoivent de la disparition et lancent à leur recherche, mais posent eux aussi, chacun à leur tour le pied dans un disque différent qui les transportent ailleurs.
En 1982, Chris Claremont & Brent Anderson réalise une histoire des X-Men qui est restée dans les annales, c’est le chef qui le dit : La plus grande histoire des Xmen (God Loves, Man Kills). Le dessinateur a par la suite illustré 3 épisodes des X-Men : les numéros 144 & 160, l’annuel 5. L’artiste réalise des cases dans un registre plutôt vers le réalisme que l’emphase permanente, avec une touche de pragmatisme qui a tendance à neutraliser la dimension spectaculaire des superhéros, tout en les rendant plus humains. Sa narration est claire et efficace avec plusieurs éléments remarquables. Par exemple, l’apparence des personnages est réussie que ce soit pour Belasco menaçant bien qu’il soit en jupette, ou pour S’ym dont c’est la première apparition. Le déroulement des combats est fait intelligemment, plutôt que de se contenter d’une succession de poses avantageuses, sans grande logique. Il rend bien compte des émotions des personnages, et de leurs tourments, ainsi que de la bizarrerie de voir Ororo très âgée, ou Kurt à la morphologie déformée.
Outre sa dramaturgie un peu appuyée (l’enlèvement d’une fillette de 7 ans par un démon), cet épisode s’avère essentiel dans la continuité.
Le scénariste embarque la petite sœur de Piotr, apparue pour la première fois dans Giant-size X-Men 1 (1975), pour l’amener dans le giron des X-Men. Il la fait vieillir pour qu’elle puisse les accompagner dans leurs aventures, ou plutôt qu’elle puisse intégrer par la suite l’équipe de jeunes adolescents des New Mutants. Il approfondit le lien des X-Men avec le monde surnaturel, avec la première apparition de S’ym (une parodie de Dave Sim, le créateur de Cerebus, en réponse au personnage de Charles X. Claremont, personnage apparu dans les numéros 23 à 25 de la série Cerebus de Dave Sim, en 1980). Il joue avec des variations des X-Men, en plus âgés ou en monstrueux.
Pour un lecteur investi dans la mythologie des X-Men, cet épisode est irrésistible (Aaah, cet étrange choix de base non sécurisée qu’est l’île M, initialement apparue dans X-Men 4 en 1964, puis revue et corrigée dans les épisodes 147 & 148 parus en 1981). Pour un lecteur de passage, il est vraisemblable qu’il sera sensible aux enjeux dramatiques, tout en trouvant la narration assez appuyée.
Magik 1 à 4 : initialement parus en 1984, dessins de John Buscema (épisodes 1 & 2), Ron Frenz (é3) et Sal Buscema (é4), encrage de Tom Palmer, couleurs de Glynis Wein (épisodes 1 à 3) et de Ken Feduniewicz (é4). Au temps présent, un peu à l’écart des bâtiments de l’école pour surdoués de Westchester, Illyana Rasputina regarde le soleil se coucher. Elle vient d’avoir 14 ans. Elle regarde un gros médaillon qu’elle a ouvert : il y a 3 pierres de sang déjà en place au sommet d’autant des 6 branches de l’hexagramme. Elle se remémore comment elle s’est retrouvée à dans les Limbes de Belasco en compagnie des X-Men (son grand frère Colossus, Wolverine, Nightcrawler, Storm et Kitty Pryde), comment ils sont repartis alors qu’elle est restée prisonnière entre les mains de Belasco.
Celui-ci a provoqué la sortie du corps astral d’Illyana, déclenchant son vieillissement prématuré jusqu’à une apparence semi démoniaque. Ceci lui permet de faire apparaître la première pierre de sang dans le médaillon. Storm (version Terre 8280) est à terre trop affaiblie pour se relever. Mais Cat (Kitty Pryde, Terre 8280) apparaît et Belasco décide de se transporter ailleurs plutôt que d’aller à l’affrontement. Ororo et Kitty peuvent prendre le corps inconscient d’Illyana et l’emmener dans le domaine d’Ororo. Reste à savoir quelle éducation lui donner.
Quelques mois après l’épisode 160 d’Uncanny X-Men, les lecteurs découvrent enfin le détail de ce qui est arrivé à Illyana, comment se sont déroulés 7 ans passés dans les limbes, ce que lui a fait subir Belasco. Il est réconforté par le fait que Claremont ait écrit cette histoire, même s’il se montre encore plus volubile qu’à son habitude, chaque épisode prenant une fois et demie à deux fois plus longtemps à lire du fait de la densité des bulles de pensée et des cartouches de texte. Il a également le plaisir de découvrir que les dessins ont été confiés au solide tandem John Buscema & Tom Palmer, habitués à travailler ensemble. Les crédits des épisodes 1 & 2 indique que le dessinateur n’a fait qu’un découpage et des croquis rapides, et que l’encreur a terminé les dessins.
Tom Palmer est un professionnel aguerri et sa patte personnelle à l’encrage complémente très les dessins de Buscema, sans en trahir l’esprit. Le dessinateur ne semble pas particulièrement inspiré ou impliqué, mais il n’est pas en roue libre. Le lecteur voit bien comment il évite de dessiner les arrière-plans, mais les plans de prises de vue sont bien construits et fluides. Les postures des personnages sont piochées dans sa bibliothèque personnelle de postures, mais en phase avec chaque séquence, avec chaque action. De temps à autre, le temps d’une case toutes les 3 ou 4 pages, John Buscema sort de ses automatismes et le lecteur ressent la vivacité qu’il insuffle à un mouvement, un déplacement. Tom Palmer est pleinement investi dans son travail et apporte des textures, des détails, de la profondeur de champ, pour un résultat final qui doit autant au dessinateur qu’à l’encreur.
Le lecteur prend conscience de la qualité narrative de ces deux premiers épisodes en les comparant avec les deux suivants. Ron Frenz donne assez bien le change, en piochant dans des postures et des angles de vue de Buscema, mais avec une profondeur de champ un peu moindre, et une variété de plans moindre également, comme s’il n’était pas assez à l’aise pour prendre de la distance avec son modèle. En fonction de sa familiarité avec Sal Buscema, frère de John, le lecteur se rend plus ou moins rapidement compte de la différence. Sal pioche lui aussi dans son propre catalogue de postures habituelles, de cadrages habituels, avec des expressions de visage plus exagérées, des postures plus rigides, mais avec un effort visible pour rester dans le registre de son frère. D’un autre côté, il est presque possible d’en faire abstraction tellement Tom Palmer effectue un travail remarquable d’habillage, aboutissant à une cohérence graphique de surface dans les apparences. Le lecteur reste quand même un peu décontenancé que ce projet ait été monté par un responsable éditorial qui ne se soit pas assuré de la disponibilité ou de l’engagement du dessinateur pour les 4 épisodes du récit. Ayant ainsi la puce à l’oreille, il ne peut pas s’empêcher de relever que même la coloriste s’en va avant la fin de la minisérie, et est remplacée pour l’épisode 4.
D’un autre côté, le lecteur est très curieux de découvrir ce qui a bien pu arriver à Illyana pendant ces sept années. Le scénariste s’en tient à une distribution limitée de personnages : essentiellement Illyana et ses deux mentors Ororo et Kitty, et en face Belasco et S’ym, avec moins d’une demi-douzaine de personnages secondaires pendant ce séjour dans les limbes. S’il est familier de l’histoire des comics, il sourit en retrouvant S’ym. Il constate également que le scénariste a choisi de ramener Belasco, personnage créé par Steve Gerber & Val Mayerik en 1982, dans le numéro 11 de la série Ka-Zar. Il met également en place un lien de continuité avec l’évocation des événements survenus dans l’épisode 29 de la même série, par Mike Carlin & Ron Frenz. Même si ces références lui échappent, le lecteur suit facilement les tribulations d’Illyana, prise en charge par deux femmes aux méthodes et aux objectifs différents, et malmenée par Belasco qui ne voit en elle qu’un moyen pour ouvrir un portail sur Terre afin d’y faire pénétrer les anciens dieux. En son for intérieur, il se dit que l’intrigue est un peu bancale, parce qu’il n’y a pas de raison que Belasco ne puisse pas éliminer Ororo et Kitty à sa guise vu qu’il est maître absolu des Limbes. Il se dit aussi que Claremont aurait pu se montrer moins verbeux. Il sourit quand le superpouvoir mutant d’Illyana se manifeste, et que Claremont s’en sert de manière très orientée pour faciliter le déroulement de son intrigue, ces disques fonctionnant de manière aussi erratiques que bien arrangeante, un dispositif narratif très artificiel. Enfin, il n’est pas très inquiet pour Illyana, puisqu’en fait les X-Men l’ont déjà récupérée dans l’épisode 160 d’Uncanny X-Men.
Mais malgré cette forme datée, le lecteur sent le malaise le gagner : il s’agit de l’histoire d’une enfant, 7 ans au début du récit, maltraitée par un homme sous emprise démoniaque, dans une dimension sur laquelle il règne en maître sans partage. Quand elle n’est pas sous sa coupe directe, elle est prise en charge alternativement par deux femmes qui souhaitent en faire une guerrière chacune à leur manière. Le malaise s’installe dès la première séquence puisqu’en 6 pages Belasco a marqué la pauvre enfant de son empreinte. Avant la fin du premier épisode, Illyana a constaté par ses propres yeux qu’elle porte une part de noirceur démoniaque en elle, mais Ororo aussi, et Kitty l’a prouvé avec son absence de remord à tuer. Certes Belasco est présenté comme le méchant, l’ennemi cruel sans espoir de rédemption. Mais les bons sont déjà corrompus pour partie par ce mal : elles le portent elles. En outre, la pauvre Illyana doit se battre contre Kurt Wagner qui a basculé du côté obscur, et elle a vu le cadavre de son frère, sa dépouille étant accrochée à un mur. Et dès cette première séquence, sa transformation en Darkchild, totalement possédée par sa nature démoniaque semble inéluctable : au mieux elle ne peut qu’en retarder la survenance.
Cette minisérie laisse un goût étrange chez le lecteur. D’un côté, elle a des caractéristiques de produit mal fini, entre le départ de John Buscema, et le manque d’assurance du scénariste qui en rajoute tant et plus dans les dialogues et les cellules de texte. De l’autre côté, Illyana subit traumatisme sur traumatisme : cadavre de son frère, mort de Kurt, brutalité de S’ym, confrontation avec son futur démoniaque, emprisonnement, maltraitance. En outre, il ne s’agit pas d’un récit aboutissant à un triomphe, et le manichéisme de bons contre méchants est tempéré par le fait que les bons sont déjà infectés par le mal sans espoir de retour : il faut vivre avec ses mauvais instincts. Traumatismes et impossibilité de retour à un état originel de pureté aboutissent à un récit très noir. Finalement je dis merci à Tornado pour avoir su m’inciter à relire ces épisodes.
La BO du jour : Hé, vous ne vous attendiez pas à du Queen quand même ?
Bon article. Dessins très datés de John Buscema dans les années 80 alors qu’il fut un dessinateur phare de Marvel dans els années 70, scenario confus et dialogues bavards de Claremont comme toujours.
On frissonne en imaginant les maltraitances subies par Ilyana pendant ces sept années, un thème qui aurait mérité d’être développé.
Illyiana nous fait vraiment peur en tant que Darkchylde dans la période Sienkewicz des New Mutants, d’autant qu’elle n’a que 14 ans tout de même. Un personnage tourmenté vite devenu incontrôlable dont personne ne sut quoi faire après Inferno, réduite à l’état de morte vivant pendant l’épidémie de Legacy Virus.
De nos jours la voilà ressuscitée mais je ne sais pas ce qu’il advient d »ele vraiment. Marvel aurait put la laisser en paix mais non, pas de répit pour les super-héroines…
On frissonne en imaginant les maltraitances subies par Illyana pendant ces sept années : oui, en laissant les maltraitances sous-entendues, Claremont les laisse à l’imagination du lecteur, ce qui les rend encore plus terribles.
Je ne m’attendais pas à être cité en introduction et en conclusion ! 🙂
C’est vrai que j’avais aimé lire cette mini au moment où j’ai entrepris de lire l’intégrale du run de Claremont (pour information j’ai lâché l’affaire arrivé à l’intégrale de l’année 1985 et finalement tout revendu (les intégrales) et n’ai gardé que le GN DIEU CREE L’HOMME DETRUIT et l’arc LIFEDEATH que j’ai racheté en revue (l’arc tout seul, sans les autres épisodes de l’intégrale 1984)).
J’avais trouvé cette mini, donc, plus adulte et crépusculaire que la série principale. Mais ici Présence fait ressortir que le récit n’est pas exempt de naïvetés. C’est vrai mais j’avais aussi relevé autant de naïveté dans les épisodes de la série, sinon plus. Et surtout, j’avais trouvé que dans cette mini, Claremont reprenait pour la 1° fois les solliloques qu’il avait retenu de sa collaboration avec Frank Miller. Et ce procédé (il y a du coup beaucoup moins de bulles de pensée) m’avait aidé à bien apprécier cette lecture.
Pour une fois d’accord avec Tornado, Dieu Crée et Lifedeath sont deux histoires des X-Men a retenir du run de Claremont, tant ces deux contes semblent s’adresser à un lectorat adulte.
Mention spéciale aux trois épisodes à Dallas et aux quatre autres à Genosha, un souffle épique pour le premier arc narratif, un thriller inquiétant avec le second.
Ah ! Enfin quelqu’un qui dit apprécier la toute première histoire de Genosha durant la période australienne !^^
Elle m’avait marqué cette saga.
Par contre inutile de lire cette daube de Xtinction Agenda qui lui fait « suite » et rend le coup assez grotesque. Je crois qu’on ne voit même pas le génégénieur de Genosha dans la première saga. Ou alors on le voit, mais on s’en fout, c’est pas un super vilain, c’est juste un homme quoi.
Ensuite ils ont foutu Cameron Hodge en mode robot Joker grotesque…
Plus adulte et crépusculaire que la série principale : ça a également été mon impression. L’enfance d’Illyana apparaît très dure, confrontée d’entrée de jeu au mal présent en chaque individu, même la figure maternelle d’Ororo. Elle le voit d’un coup, plutôt que de le découvrir graduellement.
Je n’ai pas lu ces histoires.
De Claremont, j’ai ce qui a été édité dans Spécial Strange jusqu’au départ de John Byrne.
J’ai juste ensuite acheté le GN Dieu Créé l’Homme Détruit et l’intégrale 1984 pour Lifedeath.
Même si la mini-série d’aujourd’hui présente certaines qualités et la présence de Buscema. Je n’ai aucune volonté de la lire. Je lis très peu de Old School. J’ai d’autres priorités et pas assez de temps.
La BO: je ne suis jamais insensible au rock des années 60.
@Surfer : Les Loving Spoonful figuraient en bonne place du panthéon de John Lennon. Il adorait cette chanson et la cite dans GOD (I dont believe in magic)
Je ne savais pas que Lennon citait la chanson dans GOD. Pourtant j’ai l’ai beaucoup écouté. Il va falloir que réécoute plus attentivement.
Sinon, effectivement les Loving Spoonful étaient appréciés par Lennon et les Beatles.
Le formidable morceau DAYDREAM a inspiré Macca et son GOOD DAY SUNSHINE de l’album Revolver.
Je suppose qu’il y a une forme de nostalgie chez moi à relire ses épisodes : Illyana représentait un élargissement de la famille X-Men, ainsi qu’un regard plus important dans la vie personnelle de Piotr.
Oui, je ne l’ai jamais lu. Toutes ces histoires de sorcellerie, de magie occulte avec un démon avec une banane et un cigare, je trouvais / je trouve encore ça ridicule. Grâce à l’article de Thierry Gagnon, je sais désormais faire le lien entre Sym et Cerebus mais ça s’arrêtera là. Apparemment, l’article de Présence mi-figue, mi-raisin sur l’écriture WTF de Claremont me font penser que je n’ai pas loupé grand chose, même si la séquence où Kitty embroche Diable me semble plein de dramaturgie Claremontienne.
Sur ce que subit Illyana durant 7 ans, le viol cette fois réel de la fillette me semble évident. TIens d’ailleurs, c’est sûrement la seule héroïne à qui Marvel ne s’est pas empressé de coller une sexualité de circonstance. Il y a pourtant tout un volet de Pansexualité à explorer. Mais il faudrait une infinie délicatesse pour ne pas relier son absence de sexualité et son trauma, la Pansexualité n’étant pas l’apanage de victimes de viols.
A l’occasion je lirais ça, Illyana Raspoutine étant avec Dani Moonstar (elle aussi violée) la seule nouvelle mutante digne d’intérêt.
Merci pour le petit clin d’oeil
Mince ! Il semblerait que je sois atteint d’un fibre nostalgique plus importante que je ne le pensais : j’ai été vraiment touche par l’histoire de cette fillette entraînée dans un monde de jeunes adultes, avec sa pureté d’enfant pervertie sans qu’elle ne puisse rien y faire, avec seulement une adulte (Ororo) capable de ralentir cette perte d’innocence.
Pardon de sembler si grincheux. Tu as raison : le fond est souvent très profond chez Claremont et a facilitait une empathie unique avec les personnages. En milieu urbain ou même avec Dracula (les épisodes de Sienkie) j’aurais adoré ça. L’incursion magique est un frein définitif pour moi.
100% d’accord pour l’intensité de l’empathie.
Je ne connais rien de tout ça et j’avoue avoir un peu de mal à suivre toutes ces péripéties et personnages mais l’article est assez clair sur le suivi éditorial et le fondement des histoires. Ta conclusion sur l’enlèvement d’une fillette restée 7 ans dans les limbes est assez glaçant lorsque l’on sait que cela arrive aussi dans la vraie vie…
Les scans résonnent étrangement pour moi : comme je lis un peu le Satanik de Magnus, j’ai l’impression d’y retrouver des postures, des traits (même si Magnus dessine beaucoup mieux je trouve), une sorte d’exagération propre aux bandes dessinées d’horreur.
Merci en tout cas pour présenter encore et encore des épisodes que je ne lirai sans doute jamais !
La BO : jamais écouté ce groupe. Sympa.
Je n’avais pas fait le rapprochement mais maintenant que tu le dis, c’est une évidence : il y a un air de famille dans la représentation de l’horreur entre Satanik et Kitty.
Oui, plus j’y repense en lisant vos commentaires, plus cette histoire est un récit de maltraitance de l’enfance.
plus cette histoire est un récit de maltraitance de l’enfance.
ça fait des années que je le crie haut et fort !
On peut même aller plus loin : Illyana, c’est l’esclave identifiée. Elle quitte le totalitarisme sovietique avec l’espoir d’une vie plus libre aux USA. Manque de pot, elle sera tour à tour asservie par Belasco, L’enchanteresse, puis Nasthir. Plus récemment par le Phénix après avoir été infectée par le Legacy. Le viol d’Illyana, c’est d’être souillée à jamais. Même redevenue enfant, le mal et la maladie la guette. Notre rapport à ce personnage est un peu le même que vis à vis de Anakin Skylwaker : une belle âme perdue à jamais. Encore faut-il savoir écrire ce personnage et lui donner des choses à vivre.
Je comprends vite, mais il faut m’expliquer longtemps. 🙂
Elle est souillée à jamais : oui, c’est vrai que c’est ce qu’il y a de plus dramatique.
Intrigué par le personnage, j’avais également lu une mini-série sur le retour d’Illyana. Un truc beaucoup plus récent : X-INFERNUS, par C.B. Cebulski et Giuseppe Camuncoli. Un truc nullissime, complètement embourbé dans le pire du pire de la continuité indigeste. Heureusement, je n’en garde strictement aucun souvenir concret.
La BO : Nan, j’accroche pas. Trop brut de décoffrage.
Je n’étais pas au courant pour la citation dans GOD. Merci pour cette précision.
De la même manière que je t’ai fait confiance pour me lancer dans la relecture de Magik, je te fais confiance pour me tenir à l’écart de X-Infernus. 🙂
C’est Dave Sim qui a commencé ! En écrivant Cerebus et en l’auto-éditant, il a très vite pris conscience que la fortune de son magazine était indissolublement liée à l’état du marché des comics, et donc à la politique de publication de DC Comics et de Marvel, le 2ème dominant le marché, avec une plus grosse part de marché que DC. Dave Sim a alors introduit des parodies de superhéros à commencer par Captain America. Dans les épisodes 23 à 25 de Cerebus, apparaît un personnage appelé Charles X. Claremont, en hommage direct au scénariste de la série la plus vendeuse de Marvel à l’époque. Chris Claremont a rendu la monnaie de sa pièce à Dave SIm avec S’ym, parodie sur-musclée de Cerebus.
Ne pas oublier, que dans une BD mainstream comme les Xmen, Kurt Wagner s’apprêtait à peloter une jeune mineure si elle n’avait pas phasé…(How do you dare touch me like that ?)
Ironie : ce sera à son tour d’être pénétré par la lame de Kitty de la même manière. La preuve que Claremont savait être subtil quand il le voulait.
Jamais lu cette mini, parce que….je ne sais pas ..j’avais pas le RCM petit et j’ai plus eu de thunes pour me faire toutes les intégrales en suivant… donc voilà…
heureux de l’ire une critique.
j’adore Buscema et j’imagine que cette série est très bonne.
Ah… Je ne savais pas que John Buscema était parti en cours de route (la VF ne le mentionne pas en couverture).
Comme souvent, tu le vends bien.
L’épisode 160 par Brent Anderson, je l’avais déjà lu dans l’album VF Belasco…
Mais c’est quand même bien glauque, toutes ces histoires de limbes, de démons et de côté maléfique inéluctable… Pas trop mon envie du moment…
J’ai aussi lu X-Infernus, emprunté en médiathèque, et n’en garde quasiment aucun souvenir. J’aimais quand même bien les dessins de Giuseppe Camuncoli.
Je suis bien d’accord avec toi : c’est bien glauque. C’est en le relisant que j’ai compris qu’il s’agit de maltraitance infantile et le fait qu’elle ne soit pas montrée graphiquement n’enlève rien à l’horreur de l’enfance de cette tête blonde. Bruce avait raison.
Un jour on parlera du plaidoyer de Claremont pour l’avortement dans LA SAGA DES BROODS.
Belle analyse Présence, voilà un article qui me fait penser que je n’ai toujours pas lue cette mini qui a pourtant été rééditée au sein d’une intégrale X-Men chez Panini (intégrale 1988 tome 1 pour être précis). Le seul élément qui me rebute quelque peu à ce jour, ce sont les graphismes qui restent mine de rien assez old school (si l’on compare avec ceux de Brent Anderson dans UXM#160 qui sont de toute beauté par exemple).
Pour revenir à l’histoire, tout est dit, ce récit constitue un tournant évident pour le personnage, pour qui rien ne sera jamais plus pareil par la suite, à jamais maudite. Si le personnage a vite disparu des écrans dans les années 90, victime du Virus Legacy, il est intéressant de noter son retour fracassant au sein de l’univers des X-Men, à la faveur d’une réactualisation graphique de toute beauté (signée Chris Bachalo, clin d’œil au maître des lieux 😉 ) qui a permis au personnage de se fondre dans les codes graphiques actuels correspondant aux personnages fictifs adulés des lecteurs (une jeune femme sexy à l’âme tourmentée, forte et impitoyable, armée d’une épée trois fois plus grande qu’elle). Il est important de souligner qu’à ce jour, elle reste l’une des seules héroïnes de l’univers X à ne pas avoir développé d’attirance amoureuse/sexuelle envers qui que ce soit, et il y a fort à parier que cela ne soit pas étranger à son statut de jeune femme victime de violences sexuelles dans son passé. Un personnage fort, attachant, étonnant, qui mérite qu’on relise cette mini-série à l’occasion. Vendu !
Elle reste l’une des seules héroïnes de l’univers X à ne pas avoir développé d’attirance amoureuse/sexuelle envers qui que ce soit, et il y a fort à parier que cela ne soit pas étranger à son statut de jeune femme victime de violences sexuelle. – Je n’y avais jamais pensé, mais ça fait sens : certainement plus un heureux hasard éditorial qu’une volonté réfléchie.
C’est en effet un des élément qui rend Illyana unique et assez fascinante, DONC c’est trop beau pour durer…
pour l’écriture de Claremont, ce qui me fait regretter de ne pas l’avoir celui ci c’est que manifestement il fait le truc qui nous a rendu ce scénariste si attachant…
il parle de sujet grave voire gravissime tout en se pliant volontiers à l’exercice du super héros fantasy en faisant passer ses idées sans concessions. lourd dans les mots mais fin dans le propos… sûrement un bouquin à mettre à cote de « God Loves », » Life death » et tous ces apartés sur le viol, la domination et le fait de s’accomplir à travers un trauma etc…
Lourd dans les mots mais fin dans le propos : une belle formule.
J’en enfin lu correctement les épisodes X-men ou Illyana est entrainé dans les lymbes avec Kitty, suivis de la mini série MAGIK, le tout publié dans un tome Hachette (épisode 158 à 160 + MAGIK)
Déjà, premier truc : la traduction étant de vous-savez-qui, soit Hachette a fait un super boulot pour corriger les pires passages (ce qu’ils font parfois, je l’ai constaté sur plusieurs tomes) soit ladite traductrice s’est montrée vachement plus pro sur ces épisodes. J’ai pas eu de souci à lire tout ça.
Et c’était bien sympa.
Je ne suis pas plus fan que ça de magie/démons chez les X-men mais ça marche bien là, davantage par le biais des expériences traumatisantes que par des bastons contre des démons bidons.
Je continue à penser que le meilleur des X-men de Claremont c’est entre 1981 et 1985…désolé pour les fans de la période Byrne.
Days of future past, God loves man kills, la série Wolverine, les Morlocks, Lifedeath, l’arrivée de Rachel et son futur cauchemardesque faisant suite à DOFP, Magik, Malicia qui arrive chez les X-men, Madelyne, le fils de Scott, « the gift » avec Alpha Flight, le procès Magneto…
Par la suite de Claremont il n’y aura que X-men vs FF et la (courte) période australienne (saga Brood, Genosha) se terminant sur Inferno qui m’intéressera. Mutant massacre est illisible. Je n’aime pas l’année 1987 non plus. Et après Inferno c’est encore pire avec le seuil du péril jusqu’à l’entrée dans les années 90 ou ça redécolle avec pas mal de sagas qu’on doit à Lobdell.
Salut Matt,
Merci beaucoup pour ton retour.
Mais la magie marche bien là : j’avais trouvé également que ça passait bien avec les mutants qui deviennent finalement des créatures magiques, sauf pour le passage incongru avec les Nouveaux Mutants dans leur voiture.