LE DIABLE DANS TOUS SES DETAILS 2ème partie

LE DIABLE DANS TOUS SES DETAILS (DAREDEVIL vol.1 # 234-380) : LA PERIODE NOCENTI/ROMITA JR

Un article de DOOP O’MALLEY

Cet article est la deuxième partie d’une série qui se propose de raconter en détails les éléments de la série DAREDEVIL de la fin de BORN AGAIN jusqu’à la fin du premier volume. Après avoir raconté les débuts d’Ann Nocenti au scénario, nous abordons cette fois-ci la phase la plus reconnue de son travail sur le personnage : ses épisodes avec John Romita Jr.

DAREDEVIL #250-282
Scénaristes : Ann Nocenti, Fabian Nicieza, John Romita Jr
Dessinateurs : John Romita Jr, Rom Lim, Steve Ditko, Rick Leonardi
Encreurs : Al Williamson, Jim Sanders III
Coloristes : Christie « Max » Scheele, Gregory Wright
Lettrage : Joe Rosen, Jack Morelli, Rick Parker
Les épisodes #264 et #277 sont inédits en France

Dès son arrivée, John Romita Jr, s’implique dans le scénario, assez pour être crédité dans cette section. Et les récits de Nocenti semblent nettement plus structurés. Il y aura plusieurs thèmes tout au long de cette collaboration, thèmes qui feront l’objet de nombreux épisodes. On commence tout d’abord avec une thématique de fin du monde, qui commence par une explosion atomique. Il s’agit d’images montrées à des élèves d’école primaire par un instituteur ayant vécu Hiroshima ! Et si les élèves semblent se moquer des conséquences d’une explosion nucléaire, ce n’est pas le cas de Lance, un jeune garçon traumatisé par ce qu’il vient de voir et qui développe une peur panique de l’accident ultime. Nous avons une nouvelle fois la mise au premier plan de la figure de l’enfant abandonné, puisque son père n’est autre que le vilain Bullet qui laisse son fils seul à longueur de journée. Cette idée d’apocalypse prend un sens très littéral lors du crossover FALL OF THE MUTANTS, lorsque New York se retrouve plongée dans le noir. Tout le monde pense qu’une bombe a explosé et que c’est la fin alors qu’il s’agit d’une machination d’un super-vilain dans les pages des X-Men.

Bullet, l’un des vilains emblématiques de Nocenti, très peu revu depuis. Comme toutes les créations secondaires de la scénariste sur ce run.

Un criminel est engagé par le Caïd afin de discréditer une organisation écologique. Cette organisation en a après Kelco, l’entreprise qui a rendu le jeune Tyrone aveugle dans les épisodes précédents en balançant des déchets toxiques dans une rivière. Secondé par Matt Murdock, les avocats de Tyrone vont être malgré eux à l’origine d’une guerre à distance ente Matt et le Caïd, qui reste persuadé que battre Murdock au procès contre la Kelco continuera à lui montrer que c’est lui le plus fort.

Le Caïd de Nocenti est nettement moins humain que celui décrit par Miller. Vanessa a totalement disparu, faisant du criminel un monstre sans cœur. C’est d’ailleurs ce qui va lui coûter l’issue du procès puisque la plupart de ses associés vont laisser tomber le Caïd après que ce dernier leur ait demandé de travailler à Noël. Même si cela ne se fera pas sans doute ni difficultés, Tyrone gagne son procès contre la Kelco. Ce qui bien évidemment va déclencher les foudres d’un Caïd qui va désormais vouloir frapper Matt en plein cœur.

Les allégories toujours présentes chez Nocenti

Pour ce faire, vous l’aurez compris, Ann Nocenti introduit pour la première fois un personnage dont le nom lui restera à tout jamais associé : Typhoïd, dont on a déjà parlé sur ce blog. Alors que Matt reprend du poil de la bête et se permet même de donner des leçons de morale à son ex-associé Foggy, qui défend la Kelco, c’est bien l’honnêteté du premier qui va être remise en question avec Mary Typhoïd. Cette dernière séduit Murdock le jour avec sa personnalité de Mary et Daredevil la nuit.

Si le personnage de Typhoïd fonctionne aussi bien, c’est que sa dualité n’est pas que psychologique. En effet, cette criminelle aux deux personnalités (la virginale Mary et l’empoisonneuse Typhoïd) reflète non seulement les deux facettes du super-héros mais aussi les différents caractères féminins dans les comics. Nocenti avoue en interview que Typhoïd symbolise les deux stéréotypes de l’héroïne du comics : à savoir la petite amie innocente et la garce impitoyable. Pour la scénariste, Typhoïd est un moyen de réunir ces deux interprétations et de la pousser encore plus loin. Typhoïd est sexuelle, agressive. Elle n’hésite pas à coucher avec le Caïd ou tout autre victime potentielle parce que ça lui plaît.

De fait, cette personnalité est l’antithèse de ce que pouvait être un Elektra, ce qui attire encore plus Matt. Braver l’interdit. Ce côté est bien évidemment renforcé par la personnalité de Mary, qui attire cette fois-ci un Matt Murdock incapable de ne pas jouer les protecteurs envers cette jeune femme qui ne demande que de l’attention. Bien évidemment, Karen sent que Matt lui échappe et il ne lui en faut pas plus pour se lancer sur les traces d’un réseau pédophile en espérant se faire remarquer par Matt. Mais ce dernier n’a plus d’yeux (si on peut dire) que pour Mary, la fragile Mary. Et Typhoïd, qui l’excite autant qu’elle le dégoûte. Contrôle mental ? Nocenti ne permet pas au lecteur de trancher. Quoi qu’il en soit et après un numéro qui met face à face Daredevil et le Punisher, le plan de Typhoïd culmine dans l’épisode #260 où Matt, affaibli par un groupe de méchants constitué de créations de Nocenti et dirigés par Typhoïd, est littéralement laissé pour mort par cette dernière. Jeté d’un pont, Matt rend son dernier souffle alors que les démons s’acharnent sur New York. INFERNO fait en effet rage dans l’univers Marvel, qui se voit alors truffé de démons de toutes sortes. New York est tout simplement envahie par des démons qui prennent forme à travers les objets de la vie courante. Cela permet d’ailleurs à Nocenti d’utiliser les déviances maléfiques des objets du quotidien pour dénoncer l’absurdité du monde moderne. Dans le numéro #261, elle nous montre pourquoi Daredevil est indispensable à Hell’s Kitchen en faisant prendre à Johnny Storm, alias la Torche Humaine, la place de Dardevil disparu. Et c’est un échec cuisant : celui-ci est juste ridicule lorsqu’il essaye de jouer au dur. De fait, Ann Nocenti prouve que l’univers de Daredevil est clairement celui d’un monde étranger aux codes super-héroïques de l’univers Marvel.

L’une des plus belles planches (à mon avis) de tout le run.

Karen, qui a découvert la relation entre Matt et Mary disparaît au détour d’une rue infestée de démons. On retrouve ici l’un des défauts d’écriture d’Ann Nocenti, à savoir abandonner littéralement un personnage sans plus jamais donner de nouvelles. Le ton assez réaliste voulu par Nocenti explose ici en laissant place à une supernaturalité qui lui permet désormais de travailler sur l’aspect religieux du personnage. Matt se bat littéralement contre ses démons pour regagner sa conscience. À la fin du crossover, la clinique est détruite, Karen a disparu et les personnages qui gravitaient autour de Matt ne lui font plus confiance : Daredevil est une nouvelle fois détruit.

Alors que Matt fêtait au Noël précédent sa victoire contre le Caïd, il est cette fois-ci tout seul dans un bar. Tout seul ? Pas vraiment puisque c’est lors de cet épisode (#266) qu’il boit un verre avec Mephisto ! Un Mephisto totalement réinventé par John Romita Jr et proprement terrifiant ! Pour l’anecdote, le bar est inspiré d’une scène de la vie d’Ann Nocenti, qui a un jour passé un Noël dans un endroit de ce type. Comprenant que la ville de New York a eu raison de lui, Matt décide de partir, de quitter cet endroit trop envahissant. Cela permet aussi à Nocenti de faire un parallèle avec la vie dans les grandes métropoles. Matt s’enfuit, pensant que l’éloignement va lui permettre de se reconstruire. On parle d’ailleurs de cette reconstruction sur ce blog !  

Nouveau look pour un nouveau Mephisto. C’est à partir de ce moment que le travail de John Romita jr se met à atteindre des niveaux stratosphériques.

Et lors de sa première aventure hors de New York, le voici qui tombe nez à nez avec Brandy, la fille de Skip, un dealer de drogue dont la ferme est financée par le gouvernement afin de conduire des expériences génétiques. Nous avons droit à des épisodes très forts. Matt arrive dans un gîte et convainc un homme de main du Caïd d’arrêter de faire du mal aux gens, Daredevil s’associe à Spider-Man pour mettre fin à la menace de Blackheart, le fils de Méphisto. Ann Nocenti aborde ici sans complexe le sujet de la cause animale et de l’exploitation humaine. Elle va d’ailleurs pousser le concept très loin en créant le personnage de Numéro 9, certainement la création la plus intéressante de ce run et qui est une femme « parfaite » issue des recherches génétiques de Skip. À travers Numéro 9, c’est la condition féminine qui est abordée avec trente ans d’avance. Numéro 9 est parfaite car elle satisfait tous les désirs des hommes : elle est forte, sexy, naïve, amoureuse et fera tout pour combler les attentes des hommes. Même Daredevil se laisse séduire par la jeune femme, sous le regard atterré de Brandy, qui est non seulement une activiste pour le droit des animaux mais aussi une féministe convaincue.

Nous entrons dans ce qui est certainement la meilleure phase des récits de Nocenti, qui peut se permettre d’aborder des tonnes de sujet, parfois très peu raccord avec les comics de super-héros. John Romita Jr quant à lui s’en donne à cœur joie, faisant exploser sa narration pour l’adapter aux histoires intenses de Nocenti ! Du sang explose sur les pages où l’on voit des animaux élevés dans des conditions abominables, il y a des choix osés sur les couleurs, sur la manière de dessiner, qui amplifient la narration. C’est une réussite totale et une symbiose absolue entre tous les créateurs de la série. Et cela continue lors du crossover ACTS OF VENGEANCE où les héros Marvel sont confrontés à des vilains improbables. Ann Nocenti utilise l’inhumanité d’Ultron pour le plonger dans une crise existentielle sur le déterminisme et la notion d’acquis et fait référence de fait à Numéro 9, programmée pour être parfaite. John Romita Jr resserre son trait, qui devient plus lourd, plus caricatural et nettement plus original.

Numéro 9, un personnage qui pourrait tellement être réutilisé de nos jours, tellement son approche est avant-gardiste.

Il est temps désormais de clore le cycle de la violence en envoyant Daredevil et ses nouveaux amis (Numéro 9, Brandy, les Inhumains et le fils caché de Flèche Noire et Médusa) directement en enfer!
L’explication ? Mephisto veut absolument donner une leçon à son fils Blackheart sur la nature humaine. Et le démon va échouer lamentablement. Car la finalité de cette descente dans les méandres de l’âme, c’est la révélation que les humains sont conscients qu’ils ne sont pas parfaits, et que c’est ce qui fait leur force, leur liberté ! Mephisto, qui voulait démontrer les défauts de l’humanité, se retrouve pris à son propre piège, qui pousse d’ailleurs Blackheart à se rebeller contre son géniteur.

Ann Nocenti boucle la boucle de la violence (son tout premier thème de départ) en faisant dire à Matt que s’il n’y a pas de combat, il n’y a pas de violence. Daredevil, qui a toujours été considéré comme un lutteur, un combattant (c’est quand-même la caractéristique principale du personnage même sous Miller), jette l’éponge et abandonne tout. Son costume, ses combats, son identité et surtout, sa sanité mentale ! D’ailleurs, pour intensifier son propos, il n’y a pas de combat final, le Surfer d’Argent débarque et se lance dans un combat contre Mephisto…qu’on ne verra pas ! Car ce n’est pas l’important. L’important c’est Matt et sa troupe. Cette aventure clôt le run Nocenti/Romita Jr de fort belle manière. Run qui aura connu très peu de fill-ins ! Trois épisodes assez oubliables dont deux scénarisés par Nocenti et dessinées par Steve Ditko (encore lui) et Rick Leonardi. Les deux derniers sont d’ailleurs inédits en France. Dommage car on aurait pu voir la résolution de l’intrigue secondaire du criminel ayant trouvé un enfant dans une poubelle quelques épisodes plus tôt.
Après des débuts un peu chaotiques, Ann Nocenti a réellement trouvé sa voix avec l’arrivée de Romita Jr et a poussé la série dans ses retranchements les plus improbables. Ce qui a perturbé le lecteur de base. Ann Nocenti, si elle a connu un succès critique évident, a quand-même divisé le public de la série. Si tout n’est pas parfait et si Nocenti a quand-même de nombreux tics d’écriture, elle propose quelque chose de nouveau et qui tranche énormément avec les comics mainstream de l’époque. Matt a disparu, il va falloir le faire désormais revenir.

Les Annuals

DAREDEVIL ANNUAL #5
Il contient 6 histoires. La principale est réalisée par Gerry Conway, Mark Bagley et Sam De La Rosa. Elle confronte DD, Spider-Man et Doctor Strange contre Tyrannus dans un récit très conventionnel faisant partie du crossover ATLANTIS ATTACKS. Greg Wright et Jim Lee réalisent une courte histoire sur les Wild Boys, qui aura quelques répercussions dans l’autre histoire courte du volume centrée sur les Fat Boys (les jeunes enfants des rues). Cette dernière est réalisée encore une fois par Greg Wright avec cette fois-ci John Romita Jr aux dessins. Une troisième histoire courte voit Wright mettre en scène une histoire autour de Ben Urich avec Whilce Portaccio aux dessins. Si l’histoire de Conway aurait pu être écrite pour n’importe quel annual, les trois histoires courtes de Greg Wright s’inscrivent bien dans le cadre défini par Nocenti, à savoir les rues de New York et les phénomènes sociétaux (le pédopornographie, la drogue, la violence urbaine). L’annual se conclut par un chapitre de la saga de LA COURONNE DU SERPENT, scénarisée par Peter Sanderson et dessinée par Mark Bagley.

DAREDEVIL ANNUAL #6
Cet annual contient 4 histoires, toutes écrites par Greg Wright et fait partie du crossover LIFEFORM, où un virus bizarre a transformé un humain en une sorte de créature traversant les pages des annuals de PUNISHER, DAREDEVIL, HULK et SILVER SURFER. Comme beaucoup d’annuals de l’époque, il n’y a pas besoin d’avoir lu tout ce qu’il s’est passé ailleurs pour comprendre l’histoire. Encore une fois, Gregory Wright reste dans le cadre de la série classique en opposant la créature aux Wild Boys, à Daredevil, à Ben Urich et à des policiers dans le premier épisode, dessiné par Cam Kennedy. La deuxième histoire est plus légère et se déroule chez les Fat Boyz, où Greg Wright continue à développer la romance entre Eightball et Darla. La troisième histoire nous montre les conséquences du virus dans un récit qui frise l’horreur dessiné par Tom Sutton tandis que le dernier segment de l’annual oppose la créature à Typhoïd sous les crayonnés de Michael Bair. L’annual est une transition plutôt réussie, même si elle s’inscrit dans un contexte assez éloigné du run de la série originale. On y retrouve toutefois beaucoup d’éléments.

Prochain épisode : la fin du run d’Ann Nocenti

Les fatboys, Matt et Ben Urich sous le crayon de Whilce Portaccio

La VO du jour : tout est toxique à New York


18 comments

  • Présence  

    Quel plaisir de découvrir un nouveau regard sur ces épisodes !

    Daredevil est un nouvelle fois détruit : j’avais trouvé que Nocenti & Romita Jr. le faisaient très bien sans redite par rapport à Born again.

    Nocenti, qui peut se permettre d’aborder des tonnes de sujet, parfois très peu raccord avec les comics de super-héros : elle a identifié les superhéros comme étant un genre avec ses conventions, et elle s’en sert pour parler de ce qui l’intéresse, une vraie autrice. Elle n’est pas la première à le faire, mais elle le fait sur la longueur et avec une conviction qui force le respect.

    Merci pour la présentation des numéros annuels que je n’ai pas lus. Je retrouve bien la structure des annuels de l’époque : une histoire principale racontée au fil de tous ces numéros disparates.

    • doop o' mallet  

      Merci pour le retour ! C’est plus de trente ans après encore très significatif l’écriture de Nocenti

  • Eddy Vanleffe  

    Bon, on va dire que je connais bien ce run.
    J’adore, je le vois dans un premier temps comme de la sortie définitive de sa chrysalide du papillon Romita Jr qui s’affranchit, adopte son style tout en gardant une élégance rare.
    Un coup de cœur graphique éternel.
    Je le dis souvent avec un dessin pareil, on peut supporter une histoire qui ne soit pas révolutionnaire (j’ai pas dit nulle).
    Or Nocenti aborde des thèmes hallucinants dans un comics (épisode du chien…), c’est parfois un peu Naïf ( le coup des gangsters aguerris vexes de ne pas pouvoir faire leur réveillon…mouais! ) mais c’est percutant, ça frappe fort et juste!
    Enfin après le polar très street de Miller, fallait oser plonger DD contre Méphisto en compagnie des Inhumains…
    Je suis moins emballé par la suite et son swipe entre Matt et Bullseye (J’ai jamais accroché à ce type d’histoire )

    • JB  

      Tiens, moi, ce final avec les troubles d’identité de DD et de Bullseye m’avait paru une superbe conclusion des VI Semic

      • Eddy Vanleffe  

        Je les ai encore…
        J’aimais bien le dessin…mais je trouvais ça capillotracté

        • doop o' mallet  

          C’est pas mal quand-même. Après il manque un ou deux épisodes entre Mephisto et l’arrivée à New York (avec Bagley aux dessins)

      • Fletcher Arrowsmith  

        Comme JB, j’aime ce troisième et dernier acte de Nocentie. Graphiquement il y a de belles promesses et un scénario qui arrive encore à surprendre.

  • JB  

    Merci pour cette analyse ! C’est vrai, le run d’Ann Nocenti est mémorable
    J’ai découvert le RCM Daredevil après une longue pause de lecture comics, dans un album qui comprenait également les débuts d’Excalibur. Effet choc, avec un discours fort sur la pollution et la menace atomique, tout comme la compromission des idéaux avec Foggy défendant l’entreprise polluante ou la fragilité de la civilisation avec les émeutes qui ébranlent Hell’s Kitchen ou même Inferno qui, dans la série DD, ne fait qu’exacerber les vices de chacun (même les Fat Boys prennent une apparence grotesque et inquiétante durant l’event, il me semble). Si j’ai pas mal zappé l’errance de DD à travers les US, la confrontation avec Ultron aux prises avec sa propre nature et la virée aux enfers restent gravées dans ma mémoire.

    • doop o' mallet  

      La confrontation avec Ultron c’est mon arc préféré. Et pourquoi n’avoir jamais réutilisé NUMERO 9 ?

  • Jyrille  

    Ah j’ai lu ces numéros. J’ai les deux tomes ICONS de Panini avec Nocenti et JRJr. Mais j’ai déjà besoin d’une explication : quelle est « la fin du premier volume » ? Quel premier volume en fait ?

    N’étant pas un habitué des comics mainstream, je n’avais pas compris l’intention derrière la création de Typhoïd Mary. C’est pertinent.

    « De fait, Ann Nocenti prouve que l’univers de Daredevil est clairement celui d’un monde étranger aux codes super-héroïques de l’univers Marvel. » Oui, mais c’était déjà assez clair avec le run de Miller je trouve. C’est aussi à partir de ce moment que j’ai trouvé le run de Nocenti moins intéressant, dès que les démons arrivent à NY, même si en effet, les épisodes contre les expériences génétiques et le féminisme et les maltraitances animales étaient pas mal. C’est dans la continuité de ses premiers épisodes, très écolos. Par contre la fin avec Ultron m’a complètement sorti du run, ce n’est pas le Daredevil que je connais (celui de Miller, Bendis et Brubaker).

    Je n’ai pas lu les Annuals non plus, ils ne font pas partie de mes éditions Panini. Pas sûr qu’ils m’intéressent d’ailleurs.

    Je ne sais plus pourquoi mais j’ai récemment lu un article où Nocenti expliquait sa soirée dans le bar (après une rupture) qui a inspiré cet épisode. C’était amusant et rafraîchissant.

    La BO : chef d’oeuvre. Meilleur album du groupe, facile.

    • Bruce lit  

      La force du run de Nocenti est d’intégrer des events tous pourris (Acts of vengeance pour Ultron et ,Inferno pour Typhoid Mary) et de pouvoir composer des histoires incroyables à fortes résonnances universelles.
      Du grand art.

      • Jyrille  

        Sauf que lorsque tu ne connais pas ces events comme moi, et que tu ne comptes pas les lire non plus, ça fait bizarre. Je n’ai pas la culture du mainstream et de la continuité.

        • Eddy Vanleffe  

          Franchement?
          pas besoin de lecture extérieure, j’ai longtemps boycotté ces EVENTS sans que je me sois ne serait-ce que rendu compte qu’on était en plein crossover (sauf INFERNO parce que là c’était quand même gros)
          la caméra est à hauteur d’homme de la rue (littéralement ) et ça préfigure carrément MARVELS où les plus grosses histoires sont vues du point de vue d’un citoyen lambda qui réagit en fonction de son sens de la normalité.

  • Patrick 6  

    Ah voilà un article qui me rappelle bien des souvenirs… du reste numéro 9 (n’est pas 6 qui veut) m’avait déjà bien plu à l’époque ! Quelqu’un sait ce qu’elle est devenue ? Quelqu’un a son numéro ? ^^

    • doop o' mallet  

      Elle n’a jamais été réutilisée ! C’est fou !

  • Fletcher Arrowsmith  

    Hello.

    Claremont avait sorti de la base de jeu ses X-Men à cette période et Nocentie fait de même avec DD dans ces épisodes. Cela reste quand même osé.

    Cette deuxième partie du run de Nocentie tranche avec la première (la partie exil) et je peux comprendre qu’elle est divisé. Mais quel parti pris, que d’innovation .. Nocentie s’éclate avec des thèmes drôlement novateur. Rien pour DAREDEVIL #266 (dans le top 3 des comics sur DD) il faut lire ce run?

    Même l’arrivée des Inhumans passe café crème. Il faut dire que Nocentie avait déjà travaillé sur ces derniers dans un OGN (BY THE RIGHT OF BIRTH) dessiné par Bret Blevins.

    On remarquera qu’avec Mesphisto on tourne autour de l’enfer et donc la scénariste renoue avec le thème de la religion catholique que Miller avait porté bien haut.

    Et puis JRjr au sommet. Je me demande souvent si sa prestation n’est pas au dessus de celle de Miller. J’ai tendance à le mettre au dessus.

    Merci pour cette review d’un run essentiel mais surtout d’une sacré bonne histoire, adulte. Ce que le comics mainstream a de mieux à proposer.

    La BO : complètement passé à côté.

  • Bruce lit  

    On ne s’en lasse pas hein de DD ?
    IL y a toujours plein de trucs à dire sur lui et des trucs intelligents.
    PAs comme les runs de….
    Bon j’arrête !
    Ton article met le doigt sur un défaut d’écriture que je n’avais vu : les personnages qui disparaissent chez Nocenti. Intéressant.
    Pourquoi diable faire revenir Numero 9 ? La voir intégrer les New Avengers comme Jessica JOnes ou Echo : faire des blagues à la con, coucher avec le Dr Strange ou Hawkeye ou intégrer FAcho Island ?
    Non, faisons semblant de l’oublier pour que Marvel ne se ramène pas avec ses grandes bottes.

    La BO : le dernier groupe de métal à m’avoir intéressé. Leur disco est un sans faute. Le groupe parfait qui se saborde pour rien. Je ne peux plus écouter ce titre désormais, je l’ai tellement usé.

    • doop o' mallet  

      Numéro 9, y’aurait tellement de choses intéressantes à faire avec ce personnage, surtout en ce moment !

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