Les tomes XIII de Soda par Tome, Verlinden, Bocquet et Gazzotti
Un cours de catéchisme par CYRILLE MVF Dupuis
Cet article porte sur les numéros treize de la série SODA, car il se trouve qu’il y en a deux.
Tentez votre chance ! Avez-vous assez de foi pour oublier ce que révèlent les paragraphes suivants ?
SODA raconte les aventures du lieutenant de police new-yorkais David Solomon, surnommé Soda par ses collègues. Comme n’importe quel super-héros, il cache sa véritable fonction mais uniquement à une seule personne : sa mère, car celle-ci a le cœur fragile. Il lui fait croire qu’il est pasteur.
Ma découverte du personnage eut lieu vers l’âge de treize ans, dans les pages de Spirou Magazine. Elle a sans doute été mon premier contact avec le polar, celui qui se termine mal et dépeint des personnages sombres et tourmentés, dans des tons extrêmement réalistes et même fatalistes. En cela, le premier sera toujours mon préféré même si les suivants sont de très haut niveau, variant aussi bien les histoires que les genres, en intégrant de l’humour et des personnages secondaires attachants et aussi divers que les habitants de la ville de New-York.
La série, qui était malgré tout destinée en premier lieu aux ados, comporte à ce jour quatorze volumes. Chez mon libraire habituel, elle est désormais rangée au rayon franco-belge orienté adulte. Jusqu’au tome XI, qui a été publié en décembre 2001, SODA aligne efficacement les scénarios toujours captivants de Philippe Tome, et ce de manière régulière puisqu’il ne passait jamais plus de deux ans entre chaque album. Mais les attentats du 11 septembre ont traumatisé le monde entier, y compris des auteurs de bande dessinée. Le numéro XII, CODE APOCALYPSE, ne paraît ainsi qu’en 2005. Selon certaines sources, Tome ne réussissant pas à fournir la fin de son script à Bruno Gazzotti, ce dernier dut assigner son scénariste en justice. Fort heureusement, un accord amiable fut trouvé avant que la procédure se mette en route, mais ceci scellera la fin de la longue collaboration entre les deux artistes.
Ce douzième album marque également un virage dans l’univers de Soda : notre lieutenant doit soudainement travailler pour une agence gouvernementale sans nom, devenant ainsi à la fois tueur et paria sous couverture. L’humour n’apparaît plus beaucoup et le ton semble provenir des films d’espionnage américains des années 70 où retournements de situations et complots se succèdent.
Résurrection
L’attente fut longue pour les amateurs puisque l’aventure suivante, RESURRECTION, ne paraît qu’en novembre 2014. Je ne le savais pas puisque je n’ai complété ma collection qu’en 2021. Ma première lecture ne releva donc que les points communs avec les précédents, mais la seconde délivra les différences.
Le dessin échoit à Dan Verlinden, qui est épaulé par Luc Warnant et Olivier Van Vaerenbergh tandis que Stéphane De Becker en est le coloriste. Collaborateur de longue date de Tome et Janry, Dan a surtout travaillé comme assistant du dessinateur du Petit Spirou. Sa copie poursuit très bien la bible graphique initiée par Luc Warnant (qui a dessiné les deux premiers volumes de Soda) puis Bruno Gazzotti : les personnages ont les mêmes représentations, les scènes d’action sont tout aussi percutantes et les décors ne sont pas en reste même si nous n’avons pas de grande planche mettant New York en valeur. Mais son encrage est plus gras, plus dispersé, et les trames et hachures se multiplient. D’ailleurs, pour accentuer l’aspect adulte et sombre, le fond de toutes les planches est noir, comme dans le MACHINE QUI RÊVE de Spirou, le dernier exécuté par Tome et Janry.
Comme pour SPIROU ET FANTASIO, Tome dynamite complètement sa série et divise les lecteurs. RESURRECTION n’est que le premier numéro d’un diptyque. L’album possède les mêmes qualités que ces prédécesseurs : on ne s’y ennuie jamais, la narration est efficace, trépidante par moments, et revoir tous ces personnages fait très plaisir.
Mais il ne s’agit plus vraiment de la même série. Avant, elle se déroulait dans un flou temporel entre les années 80 et 2000 où les personnages ne vieillissent pas vraiment, comme toute série franco-belge à destination d’un public adolescent (c’est soit dit en passant ce que les mangas ont mieux compris aux ados : ils préfèrent voir grandir leurs personnages favoris). Ici elle est clairement datée après les attentats du 11 septembre 2001 et l’histoire ne cesse d’y faire référence, s’appuyant sur les conséquences politiques, sociales et militaires de ces événements. Il en explique la raison dans un dossier final de sept pages en fin de volume, alors qu’un conte traditionnel, ayant pour sujet la vérité, est proposé en préambule. Il s’inquiète même de futurs attentats, qui pourraient par exemple subvenir dans un stade, ce qui se confirmera malheureusement un an après cette publication, en 2015.
Ces préfaces et postfaces confirment les craintes déclenchées par le scénario : Tome serait-il devenu complotiste ? Croit-il que la vérité soit cachée au plus grand nombre ? Même si ses personnages ne soutiennent pas ce point de vue, sa fiction s’y engouffre goulûment, ce qui peut être pris comme une trahison partielle des fondements de SODA. Comme il s’agissait de la première aventure de Soda racontée en deux parties, l’album se clôt avec un cliffhanger cruel, achevant de fournir une appréhension inédite à ses lecteurs.
Le pasteur sanglant
Suite au décès de Philippe Tome en octobre 2019, le quatorzième volume, qui devait se nommer REVELATIONS, ne verra jamais le jour. La fin de RESURRECTION restera sans doute inconnue, ce qui le transforme de facto en anomalie. Dupuis décide donc de faire table rase. Pour ce faire, ils rééditent tous les albums en grand format (ils sont donc un peu plus chers) sauf le XIII. Ils relancent la série après neuf ans d’absence, en 2023, avec le dessinateur historique Bruno Gazzotti, le scénariste Olivier Bocquet et la coloriste Usagi.
LE PASTEUR SANGLANT ne porte pas de numéro mais se retrouve référencé comme le tome treize de SODA – mais pas sur le site de Dupuis où il est présenté comme « de la série ». Comme le format de publication, la pagination augmente et passe de quarante-quatre planches à cinquante-quatre. Dès la page de garde (et dans la cinquième planche), l’intention est claire : les Twin Towers sont encore là. En quatrième de couverture, le texte de présentation a changé et commence par « New York, années 80. » Dans la partie finale, on reconnaît des caricatures de Thatcher, Reagan et Gorbatchev.
L’histoire n’a aucune conséquence sur les autres aventures de Soda, elle s’intercale donc quelque part avant le numéro X puisqu’on peut déjà y voir des téléphones portables. Le dessin de Gazzotti est impeccable et délicat, n’hésitant pas à détailler les décors, remplissant les rues de graffitis, de passants et de réalisme architectural tout en gardant l’aspect « Gros Nez » de l’école belge. De ce côté, il est évident que la série retrouve le trait qui a fait sa renommée.
Le défi se trouve du côté du scénariste. Il doit reprendre l’univers et les personnages en gardant la ligne conductrice et suivre les pas de son créateur originel. Bocquet s’en tire haut la main sans que les caractéristiques habituelles (action, poursuite, fusillade, balade en ville…) semblent forcées ou imposées. L’enquête relatée n’est pas spécialement originale et doit sûrement s’inspirer de quelques films que je ne connais pas, mais tout roule parfaitement, y compris le retour de l’humour et des personnages un peu plus légers. En mettant le costume religieux à l’honneur, on pourrait croire que Olivier Bocquet veuille l’endosser.
Le fond reste plutôt sombre et les personnages ont toujours leurs fêlures et problèmes, l’équilibre reste donc bien trouvé tout en n’hésitant pas à faire des références cinématographiques littérales ou plus subtiles de vieux films bien connus. Le déroulement correspond d’ailleurs fortement à ce genre de production. Ce qui ne me conforte pas dans l’idée que l’arrivée de Bocqet va ouvrir SODA à de nouveaux lecteurs, mais c’est vraiment tout ce que je leur souhaite. De mon côté, j’espère que l’essai sera transformé par un tome 14 car avant cette excellente reprise, j’ai vraiment cru ne plus jamais pouvoir retrouver David, Linda, Bab’s et les autres.
En BO du jour, soyons une nouvelle fois évident.
Je ne l’ai pas dit parce que ça me semble évident – quel con franchement – mais cet article est dédicacé à Mattie Boy !
Salut !
Eh ben merci !
Je n’ai pas encore lu ces tomes. Je n’ai pas souvent la curiosité de replonger dans de nouveaux albums de séries découvertes gamins.
C’est comme tous les nouveaux Spirou, Yoko Tsuno, tout ça…je m’en suis détaché on va dire. J’adore les albums que j’ai connus plus jeune mais je n’ai pas forcément l’envie de suivre la série jusqu’à ma mort si elle ne s’arrête jamais.
Après SODA ça sort moins souvent je dois avouer. C’est pas un album par an. Ou du moins…ça ne l’était pas durant longtemps. Va savoir maintenant à quel rythme ça va paraître.
Donc je peux être intéressé, faut voir.
J’avoue que j’ai juste survolé l’article. y’a pas de spoil dedans, je peux tout lire ?
Hey Mattie ! Non, pas de spoil, tu peux tout lire. RESURRECTION est sorti en 2014, tu es sûr de ne pas l’avoir lu ?
Non, pas lu.
Mais j’ai lu l’article maintenant^^
Ah ouais donc au final il n’y a pas de fin à ce Resurrection…pour cause de décès. Dommage.
« D’ailleurs, pour accentuer l’aspect adulte et sombre, le fond de toutes les planches est noir, comme dans le MACHINE QUI RÊVE de Spirou, le dernier exécuté par Tome et Janry. »
M’enfin…surtout comme « LETTRES A SATAN », le tome 2 de la série. Qui restait le plus sordide de la série.
Au final ça ne donne pas trop envie de tenter Resurrection mais plutôt de reprendre direct au Pasteur sanglant.
Je n’avais pas suivi que SODA était resorti en grand format. J’aimerai bien une édition Integrale moi, mais pas en mini format comme celle qui existe.
Alors oui tu as raison pour LETTRES A SATAN. Cet effet avait déjà été utilisé dans la plupart des albums des INNOMMABLES également, encore avant. Mais c’était pour mettre en parallèle les points communs entre ces deux tomes : à chaque fois, les lecteurs ont réagi négativement. Pour le Spirou, ce fut pire, encore heureux que les réseaux sociaux n’existaient pas à l’époque, car cet excellent tome marqua le débauchage de Tome et Janry sur la série.
Bah perso j’aime pas MACHINE QUI REVE non plus.
Je vois pas ce que Spirou vient foutre là dedans en fait. ça fait truc de SF potentiellement sympa mais pourquoi avec Spirou ? Pourquoi ce changement de graphismes, pourquoi Seccotine dit s’appeler Sophie en vrai ? ça fait un peu « on renie tout Spirou c’est trop bête et enfantin avec des noms trop bizarres, mais on se sert de la série pour raconter un autre truc parce que ça ne marcherait pas si on lançait une one shot original avec un héros méconnu »
Béh oui mais…bah ça n’a pas marché non plus, c’est pas étonnant. Très bizarre la démarche je trouve.
Bon après moi j’ai jamais lancé de rebellion sur les reseaux sociaux pour râler hein, j’ai juste pas aimé^^
Je ne pensais pas cela dit que les lecteurs avaient ralé juste pour le fond noir des pages…
LETTRES A SATAN ça ne concerne en réalité que le flash back, mais ça colle avec les évènements sordides qui s’y passent. Un New York dégueu, un quartier pourri, un SODA fauché, des voisins chelou…et un tueur en série.
Oh mais ils n’ont pas râlé pour le fond noir mais comme toi, pour cette trahison du personnage (que personnellement je trouve réussie en fait, comme si on avançait dans un nouvel âge).
Non mais le truc Jyrille c’est qu’on n’a pas le même age aussi.
Moi je lisais Tome et Janry j’avais même pas 10 ans. Et même s’ils ajoutaient des sous entendus sexuels rigolos, ça restait bon enfant. Mais quand ils ont sorti MACHINE QUI REVE, j’ai juste rien compris. J’étais plus le public cible d’un coup.
Et ma mère qui m’a offert la BD a fait « WTF ? c’est quoi ce truc ? »
C’est aussi le risque de prendre une BD pour enfants et vouloir en faire un truc pour adultes d’un coup sans prévenir.
Evidemment que ça ne plaira pas.
C’est pour ça qu’en général on crée une autre série pour ça^^
En plus ce genre de réécriture de persos, ça s’apparente trop à, au choix :
-une parodie
-un détournement
-une moquerie de l’original
Et ça empêche ces nouvelles itérations des persos d’exister pleinement. Ils sont dans le corps de persos connus créés pour la jeunesse, ils n’existeront pas en eux-mêmes.
Pour moi c’est une voix sans issue.
C’est comme faire un Tintin avec un Haddock qui se noir dans les putes et l’alcool et jure comme un gros dégueu à la Garth Ennis. Tu vas choquer ou laisser sur le carreau le public cible, et ton perso d’alcoolique n’existera jamais en tant que perso intéressant mais ressemblera à une parodie de Haddock.
Soit tu restes dans le public cible soit tu crées d’autres persos dans une série orientés ados/adultes.
J’avais 11 ans en vrai quand il est sorti ce MACHINE QUI REVE.
En plein divorce des parents.
Et en plus j’étais trahi par Spirou ! Putain ! (je déconne^^)
Ah oui en effet, je comprends complètement ! C’est d’ailleurs le gros reproche : pourquoi ne pas avoir fait une série à côté, comme ils l’ont fait bien plus tard avec les Spirou vu par… ?
Jamais lu Soda. Je ne m’intéressais pas à la bande-dessinée quand j’étais enfant. Toute cette culture du magazine Spirou m’est complètement étrangère.
La BO : bon ben, Doolittle, ça fait partie de mes plus grosses claques rock de tous les temps.
Je ne sais pas pourquoi, à l’époque, j’étais un peu passé à côté de Come on pilgrim et Surfer Rosa. Aux Pixies, je préférais leurs potes américaines signées aussi chez 4AD, les Throwing Muses dont j’avais adoré le premier album (produit comme Doolittle par Gil Norton).
Mais Doolittle, je l’ai acheté le jour de sa sortie et il fait partie des quelques disques dont je me souviens avec précision de la première écoute que j’en ai faite. Je me vois encore placer le 33 tours sur la platine (je n’avais pas encore de lecteur CD à l’époque – mon premier CD, ça sera un an plus tard She hangs brightly, le premier Mazzy Star). Et dès les premières notes, c’est la déflagration. Doolittle, c’est une déflagration totale. Shoot direct au cerveau.Un truc de dingue. Inouï. La sensation de plonger dans un truc qui éclipse tout le reste. Un avant et un après. Un disque et un groupe complètement extraordinaires.
Merci Zen pour ton retour ! Si tu es un peu curieux, je te conseille de tester le premier tome de la série, UN ANGE TREPASSE.
Pour la BO je ne peux qu’être d’accord avec toi. Je n’ai pas eu la même sensation car j’écoutais tout compulsivement, tout m’excitait. Je n’ai jamais accroché à fond au Throwing Muses même si j’aime bien, je les ai très peu écoutées et n’ai jamais eu leurs albums. J’ai découvert les Pixies avec Doolittle et Bossanova puis directement Surfer Rosa / Come On Pilgrim, ce devait être en 90. Par contre je me souviens très bien du moment où j’ai décidé de compléter ma collection de l’époque (trois albums donc) en achetant enfin Surfer Rosa en CD, c’était il y a trente-deux ans, au début de septembre 1991. Très peu de temps après sortait Trompe le monde et là, je me souviens de ma toute première écoute, de mon achat, de ce que j’ai fait : mettre le CD sur Repeat dans mon Aiwa de 11h du matin à 19h jusqu’à ce qu’un pote toque à ma porte et me dise de mettre moins fort.
Il ressemblait à ça sans les poignées
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Si ça te dit, écoute le premier Throwing Muses, d’un abord parfois peu aimable mais d’une grande richesse. La personnalité écorchée de Kristin Hersh y apparait à son meilleur.
Et puis, tu enchaines avec The real Ramona, plus pop, plus directement accessible et mélodieux. C’est le dernier avec Tanya Donnelly dans le line-up.
Ce sont vraiment les deux meilleurs albums du groupe.
Je note merci ! A la même époque environ, j’ai énormément usé le premier album de Belly (Star), le groupe de Tanya Donnelly (qui a joué avec les Breeders sur leur premier album d’ailleurs si je ne me trompe pas).
Tanya Donnelly a cofondé les Breeders, qui a l’époque était une espèce de spin-off récréatif pour Tanya Donnelly et Kim Deal qui se trouvaient à l’étroit dans leurs groupes respectifs..Leur album Pod est une superbe réussite. Un son très sec (prod Albini) et de chouettes compos.
Ce n’est qu’après que les Breeders sont devenus un réel « vrai » groupe, mais sans Tanya Donnelly. Et beaucoup moins bien.
Belly, j’ai pas beaucoup écouté. Mais j’ai un chouette souvenir de les avoir vus en concert après la sortie de Star.
Ah oui voilà c’est ça ! Je crois que j’ai découvert Pod en même temps que le Belly, bien après donc, et que dans le même temps, je me mettais au double blanc des Beatles, ce qui m’a permis de rapidement voir la différence entre l’originale et la reprise de Happiness is a Warm Gun.
J’aime bien The Last Splash moi (même si en effet il a peu à voir avec Pod. Comme disait Kim Deal à l’époque en parlait de Doolittle et Bossanova, c’est un peu leur Spielberg après avoir fait du Lynch). Et leur dernier Alle Nerve de 2018 est très bien aussi. J’ai vu les Breeders sur cette tournée, et j’ai un doute, mais il est possible que j’aie vu Belly également vers 1994.
Avec les années qui ont passé, je retiens surtout deux choses de cette scène : la poignée d’albums extraordinaires des Pixies et la personnalité incroyablement touchante de Kristin Hersh.
J’ai les quatre premiers tomes mais je ne les ai jamais lu. Je sais, c’est pas bien mais en fait je tique sur le dessin.
Quand j’étais au lycée, j’avais un pote qui était raide dingue de Tome & Janry et de ce type de dessin, ce style que l’on retrouve dans Soda. Et moi, j’avoue que j’ai du mal… C’est tellement connoté, tellement spécial. J’ai du mal à oublier le dessin enfantin lorsqu’il s’agit de se plonger dans univers adulte. C’est comme ce que je disais dans l’article sur L’ÉPÉE DE CRISTAL. Ça m’a toujours tenu à l’écart de la série, du coup. Mais il faudrait quand même que j’essaie, car à côté j’adore l’univers du polar. C’est juste le dessin qui me bloque…
La BO : Mais non… 😞
youtube.com/watch?v=W2zkN74s72M
J’aurais pu mettre ça aussi en BO : http://www.youtube.com/watch?v=G_TiR4h_cuk
Je ne vois pas de 13 dans ta BO, Tornado !
Sinon pour le dessin je peux comprendre. Mais ton effort n’est pas énorme, tu as les tomes chez toi, il suffit de les descendre de l’étagère…
Pour le dessin, encore une fois, c’est une affaire de sensibilité. Je n’ai jamais aimé ce style humoristique très connoté qui force le côté cartoon et donne aux personnages das allures d’enfant. C’est comme ça.
Mais franchement j’ai quand même envie d’essayer les premiers tomes (j’avais lu le premier à l’époque (au lycée), en fait, mais je n’en garde aucun souvenir si ce n’est que je crois que j’avais bien aimé).
Pour la musique que je proposais, c’est un groupe qui reprend les ambiances d’Angelo Badalamenti sur les oeuvres de David Lynch et notamment TWIN PEAKS. Parfait pour une ambiance polar…
Je ne supporte pas les Pixies. Allergie totale. Aucun groove. C’est froid à mourir pour mes oreilles. Je n’entends rien de vos arguments sur le « miracle d’écriture » ou les trucs du genre. Heureusement que tout le rock n’est pas comme ça, sinon je n’en écouterais pas. De nouveau, question de sensibilité.
Je vais tenter un album de ton groupe, mais je ne trouve pas que ça colle avec SODA. On n’est pas dans BOSCH, c’est pas à la cool à la Connelly avec du jazz en bande son, c’est trépidant, c’est New York.
DOOLITTLE restera un de mes albums préférés de tous les temps et tu ne peux pas dire que ça ne groove pas. Question de sensibilité.
Je crois que je vois ce que Tornado exprime en parlant de froideur et d’absence de groove.
Y a rien de moelleux chez les Pixies. C’est sec. Dans ce sens, on peut dire que c’est une musique qui n’est pas aimable; Même s’ils étoffent un peu leur son à partie de Doolittle avec la prod de Gil Norton, les Pixies ça part de Surfer Rosa avec la patte Albini. C’est hyper sec. Et ça ne se prête pas à toutes les sensibilités, c’est certain.
Mais moi, c’est justement précisément cette sécheresse que j’aime. Question de sensibilité à nouveau.
Sinon, je ne connaissais pas Bohren & der club of gore mais j’aime bien le morceau proposé par Tornado.
Je me suis justement dit en l’écoutant que ça rappelait des atmosphères à la Badalamenti.
Ca m’a aussi par moment évoqué des trucs comme Labradford qui étaient labellisés post-rock dans les années 90, sans le côté vaguement jazz de Bohren machin. Même si je préfère largement Labradford.
Par contre, le rapport avec Soda, je cherche toujours. 🙂
C’est vrai Zen, tu as sans doute raison et c’est sans doute ce que veut exprimer Tornado : c’est complètement sec. C’est la fureur, le tranchant, l’explosion du punk avec des mélodies ou des déconstructions (je cherche toujours ce qu’est le couplet et ce qu’est le refrain dans Gouge Away), je ne peux qu’être d’accord.
Mais pour moi le groove ne se limite pas à être moelleux, au fond du temps ou bluesy, le groove, c’est aussi un rythme un peu hip-hop qui fait danser, un slide de guitare froid mais bien placé, c’est un ensemble qui donne envie de bouger.
C’est ça, c’est sec. Ça ne correspond absolument pas à ma conception de la musique et je ne la comprends pas. Je ne l’assimile pas. Et pour moi, vraiment, ça ne groove pas. Le groove, c’est moelleux mais c’est aussi tout en rondeur, c’est chaud et moite. Le groove, ce n’est pas une rythmique mécanique, c’es tout l’inverse.
J’avais écrit tout un passage dans un TOP GROOVE, d’ailleurs. Après, ce n’est pas universel, ce que j’avais écrit. C’est une vision personnelle, même si elle est aussi nourrie de mes lectures sur le sujet :
« Mais c’est avec la soul et le funk que se développe réellement la notion. Il s’agit alors d’enrichir l’effet dansant et hypnotique en jouant autour de la pulsation rythmique (d’où les termes de « croche », « double-croche », etc.). Une attaque de basse juste avant le beat, ou un riff de guitare wah-wah juste après, crée un effet sonore qui fait « durer » la sensation, la maintient en apesanteur, à l’opposé d’un rythme sec et saccadé comme on l’entend le plus souvent dans le rock. Idem avec la grosse-caisse ou la caisse-claire de la batterie, ou avec la section-cuivre, qui amènent régulièrement des variations à l’intérieur de la mesure. En conclusion, le groove, c’est lorsque la rythmique dansante est enrichie par tout ce qui tourne autour du beat principal. En découle une sensation de « rondeur », toute en suspension, une pulsation que l’on ne retrouve pas avec la même intensité dans le rock, et qui t’oblige à te ruer sur une dance-floor et à te trémousser en tous sens jusqu’à ta dernière goutte de transpiration…
Le groove est un état plus ou moins indéfinissable qui ne connait pas vraiment de définition précise. En général il est exprimé lorsque des musiciens décollent rythmiquement et atteignent une apesanteur un peu magique qui entraine l’auditoire. A partir de là, on peut dire, souvent sans conteste, que certains musiciens groovent, et que d’autres ne groovent pas.« .
Après, il y a plein de groove dans le rock, chez les Rolling Stones ou ACDC. Plein. Mais pour moi, pas chez la plupart des punks, et pas du tout dans les Pixies. Et ça va être difficile de me faire changer d’avis sur le sujet. 🙂
Merci pour le partage Tornado, mais en effet, on a chacun sa définition du groove. Je comprends la tienne mais ce n’est pas forcément la mienne. Une simple attaque de grosse caisse peut groover pour moi. Un truc qui groove pas du tout par exemple, je dirais Iron Maiden.
« Après, il y a plein de groove dans le rock, chez les Rolling Stones ou ACDC. Plein. Mais pour moi, pas chez la plupart des punks, et pas du tout dans les Pixies. Et ça va être difficile de me faire changer d’avis sur le sujet. 🙂 »
T’as pas besoin de changer d’avis. Je trouve que tu as tout à fait raison. Et ton développement sur le groove est super intéressant.
Mais moi, j’aime bien le sec.
Dans les années 90, j’avais même une vénération pour tout ce que faisait Steve Albini, en tant que musicien et en tant que producteur.
Et Albini, c’est sec comme le désert d’Atacama. C’est la définition même de l’ultra-sec.
Sec, tendu, minimaliste et syncopé. C’est ce que je préfère.
Mais dans le même temps, j’aime aussi le groove dans la soul et dans d’autres types de musique. Mais pas tellement dans le rock. Le rock moelleux avec des rondeurs, je trouve ça gras. Ca me reste sur l’estomac.
Tu n’aimes pas les Stones, Zen ?
Sinon tout à fait d’accord, aucune raison de changer d’avis, Tornado.
Si si, j’aime bien les Stones.
Dans leurs meilleures années, genre entre 1965 et 1972, les Stones sont tellement bons qu’ils sont hors concours. Après, ça n’a plus guère d’intérêt.
« Sec, tendu, minimaliste et syncopé » :
Ah oui, c’est sûr, c’est tout ce que je n’aime pas en musique. À un point si extrême que je n’arrive même pas à comprendre le truc ! 😀
Par exemple, la basse des Pixies, c’est totalement au-dessus de mes forces. Pire qu’un film d’horreur ! 😅
Non mais n’empêche c’est vrai. Cette basse, c’est pire que tout pour moi.
Mon autre commentaire est en attente de validation mais donc, pour le dessin, c’est un peu bizarre je trouve. Canardo, c’est du polar, j’ai vu beaucoup de bds parodiques très violentes, les dessins de Fliude Glacial peuvent être terrifiants avec un trait enfantin par exemple… Et tu as Blacksad évidemment, malgré les personnages d’animaux anthropomorphes, ce ne sont pas des histoires pour enfant.
Je ne vois pas où Gotlib c’est enfantin mais bon. Question de sensibilité. La planche avec la nana qui boxe : d’abord je trouve le dessin affreux, mais en plus vraiment très, très enfantin. Pour moi ce n’est pas adapté. La forme ne va pas avec le fond. Et je n’aime pas du tout ce style, quoi.
Je rejoins Matt : Gotlib a ce trait également enfantin, pas réaliste en tout cas. Et d’ailleurs en y réfléchissant, lorsque tu lis un Ric Hochet ou un Michel Vaillant, le dessin n’est pas enfantin mais l’histoire l’est clairement, tu ne trouves pas que ça ne colle pas non plus ?
Je ne trouve pas non plus que ça fasse « enfantin »
Tornado et les styles de dessin décidement…^^
ça fait connoté franco-bele oui, avec des persos caricaturaux aux gros nez/levres/têtes, mais SODA n’est pas non plus Les Schtroumphs. Si tu vas par là, Gotlib c’est enfantin, mais c’est pourtant pas trop pour les enfants.
Et ce qui est représenté n’est en rien enfantin non plus : ça clope, ça saigne, ça s’effondre dans son vomi dans les ruelles de New York insalubres.
Et ça foisonne de détails dans les décors, je trouve que les plans sur les passants, les ruelles bondées, c’est super bien rendu dans SODA.
Dans les comics on a l’impression que tout est désert souvent.
Merci pour cette double présentation !
Je viens de lire le tome 12 : comme c’est indiqué, on sent déjà une bascule post 11 septembre. La scène au club de boxe présenté semble faire écho à une discussion en voiture où les 2 héros fument ou commencent à fumer pour évacuer la pression.
Je me rappelle aussi de mon premier « Soda », le héros finissait le visage sous des bandelettes après un douloureux duel final. Très choc à côté des récits plus traditionnels pour Spirou.
Intéressant de voir cet abandon de l’histoire du « premier » tome XIII : respect de l’auteur décédé ou volonté de retour à une époque plus simple ? Finalement, on a ici un peu l’inverse du Tome 5 manquant de Gaston Lagaffe..
Merci JB ! Oui cette histoire est étrange, je n’ai pas réussi à me détacher d’un ton didactique pour parler de cette aventure éditoriale, je n’en connais pas d’équivalent en BD je pense. Pour le 5 de Gaston, c’était avant, maintenant qu’ils ont tout réédité dans plein de formats différents, il existe. Parfois j’aimerais m’acheter l’intégrale Gaston qui est sortie il y a quelques années, parce que je n’ai sûrement pas tout avec mes vieilles éditions des années 70 et 80.
Alors au final Jyrille t’as relu toute la série ? Ce sont lesquels tes albums préférés ?
Moi il y a toujours le 4 dedans. Le 7 aussi. J’ai un peu oublié le 11 et le 12 donc je sais pas trop. Les 2 premiers sont cool aussi.
Non, pour l’article je n’ai relu que les 12, 13 et 13 bis… Mais j’ai tout relu il y a deux ans. Si je les relis je te tiens au courant ! En tout cas les deux premiers pour sûr sont pour moi les deux meilleurs de ma liste.
Moi je me suis vraiment mis à apprécier ceux ou on voit la ville « vivante ». C’est assez rare et malgré plein de comics lus qui se passent aux US, on voit pas souvent ce bazar. Ce ne sont pas les albums les plus sérieux mais le tome 6 et 8 font très « vivants. »
Et le 4 bien sûr aussi avec le focus sur tous les civils « écrasés » par le riche industriel qui meurt à la fin.
C’est un peu à l’opposé de la froideur clinique des 2 premiers tomes, mais ça marche super bien aussi.
Ca y est j’ai tout relu sauf les 12 et les deux 13, et je suis assez d’accord avec ton analyse. Mes préférés restent le 1 et le 2, puis le 5 (ce côté action mais encore un peu réaliste colle très bien à la série, alors que dans les 6 et 10 par exemple, ça fait un peu trop) et le 9. Mais les 4 et 7 sont super et les autres sont nickels.
Sinon ta remarque sur la ville vivante me rappelle que si on regarde des films ou des séries ou lit des bds, c’est aussi pour le dépaysement (et voir de la vie). C’est pour ça qu’on est déçu par Indy V mais que Sense 8 vaut le coup, que les décors naturels y a rien de mieux (et c’est aussi le cas de certains Marvel, notamment les Captain America, avec leur côté espionnage et visite de villes partout dans le monde). J’ai vu au ciné le dernier Brannagh qui adapte une nouvelle d’Agatha Christie que je ne connaissais pas, MYSTERE A VENISE, et ma foi c’est un bon petit film plutôt prenant avec l’avantage non négligeable de montrer quelques très jolis plans de Venise qui est sans doute une des plus belles villes du monde : j’ai pu enfin la découvrir vraiment l’an passé car pour la première fois, je n’y ai pas passé une journée, mais plusieurs. Les visites éclairs de Venise, en journée, ne lui rendent pas du tout hommage.
Merci Cyrille pour cette review qui aborde des détails éditoriaux que j’ignorais, notamment avec la mort de son scénariste.
Grâce à Matt, j’ai découvert ce personnage dont je me procure les aventures dès que je les trouve en occaz’. La série a les qualités de ses défauts : c’est facile à lire, très divertissant et bien écrit même si avec le temps j’oublie le détail des aventures de Salomon. Je l’ai déjà dit, j’aime bien quand les histoires ont des liens entre elle et que le personnage évolue. C’est même le cas de Tintin ou Gaston.
Je zappe donc RESURECTION et il se trouve que j’ai lu la version de Boquet puisque j’aime ce scénariste.
Le bon : on est immédiatement dans l’histoire, ça va à 100 à l’heure, pas de jactance inutile. Je comprends un peu Tornado : on pourrait s’attendre au vu du sujet à du dessin à la CRIMINAL mais une fois dedans, je trouve le travail de Gazzotti remarquable. J’ai adoré son NY qui grouille de vie et qui me rappelle celui de Neal Adams dans Superman Vs Mohamed Ali.
Le moins bon : je trouve que Bocquet semble avoir souffert de la pagination et aurait mérité d’avoir plus de place pour développer une histoire qui se termine alors qu’elle avait à peine commencée. La relance d’une licence fait-elle que Dupuis ne veut pas se lancer dans une serialisation ? Je ne sais pas.
La BO : Masterclass, un miracle d’écriture et d’interprétation. LA preuve que l’on pouvait hurler et rager les guitares sans faire de métal.
Et bien autant pour la bd que pour la BO, je trouve que tu synthétises bien le tout. Très heureux que tout ça te plaise ! De mon côté, je crois que je vais relire la série, le genre de bd dont on ne se lasse pas même si en effet au bout d’un moment on mélange un peu les histoires (sauf sur les premiers tomes, très marquants mais bon, je les ai lus à l’époque… d’ailleurs mes trois premiers SODA sont des EO, ils n’ont pas encore la numérotation en chiffres romains).
Quelqu’un a retrouvé la référence du titre de l’article au fait ?
Non, je donne ma langue au chat.
dargaud.com/bd/xiii/xiii/xiii-tome-19-le-dernier-round-bda5156870
Par contre, je viens de voir une coquille sur le graphisme de Résurrection : Tome est en Majuscule quand celui de son dessinateur est en minuscule.
Je crois que c’est voulu, puisque le prénom Dan est en majuscule et celui de Tome (Philippe) en minuscule.
Cool une suite à l’article de Matt, et qui vient compléter un pan manquant dans ma culture.
Hé bien, quelle aventure éditoriale, avec même une assignation du scénariste par le dessinateur !
J’ai bien aimé ton passage où tu décris la genèse de ton attachement affectif au personnage. Je sais qu’il y a également des personnages et leurs histoires auxquels je reste attachés affectivement et auxquels j’accorde une importance plus grande pour cette raison, ne serait-ce que Tintin, Astérix ou Lucky Luke.
Finalement la série aura eu droit à une suite réalisée par ses créateurs, mais chacun de leur côté, comme un groupe de rock qui se scinde en deux chacun entretenant l’héritage du groupe originel.
Les dessins ne me choquent pas, ni pour Verlinden, ni pour Gazzotti : j’en suis même venu à admirer le savoir-faire de ce registre de dessins, en particulier la densité des détails descriptifs, sans en avoir l’air.
Merci beaucoup Présence ! Bien vu la suite réalisée par les mêmes membres mais séparés. Et oui, l’attachement qui vient de l’enfance, de l’adolescence, de nos années de jeunes adultes sont forcément plus fortes que par la suite en général (mais il y a heureusement toujours des contre-exemples).
J’adorerai que tu en lises un ou deux pour avoir ton avis. Tu as raison pour la densité de détails, c’est assez foisonnant, très réaliste dans les décors, la description de la vie de la cité. Je viens de relire les trois premiers tomes, c’est assez incroyable d’efficacité : le premier commence par une course poursuite effrénée sur quatre planches complètement muettes. Ensuite on a la voix off de Soda, dans un vrai style de polar et pourtant, il y a de l’humour dès le départ. Et à la fin, je pleure.
Dans le tome 3, on a une autre planche (presque) muette où Soda et Linda interrogent des SDF et des passants du Bronx : chaque détail compte, narrativement c’est parfait et très cinématographique. A la fin de la planche, on arrive à ce qu’on cherchait.
Et bien merci à toi, car j’ignore à peu prés tout de cette série.
Je l’avais juste rattaché à un coté enfantin, sauf que ne l’ayant pas lu à l’époque, l’aspect nostalgie ne fonctionne pas du tout sur moi. En résumé je suis passé à coté ^^ Par contre le changement radical de tonalité dont tu parles me donne l’envie de me pencher sur la question 😉
BO énorme bien évidemment, même si curieusement je n’ai jamais pu aller plus loin que cet album !
Super, merci Pat6 ! Même conseil : tente le premier tome. Un certain B. devrait pouvoir te le prêter… Et pour la BO tu m’étonnes un peu ! Il faut au moins que tu essaies les deux albums suivants.
Bonsoir.
J’ai découvert SODA au début des années 2000 (après le 11 septembre), car ma future femme les avait chez elle.
Je n’en garde aucun souvenir. C’était ni déplaisant, ni extraordinaire. Je crois que je suis surtout complètement passé à côté, et bien que les albums soient disponibles à ma médiathèque, je n’ai pas envie d’essayer à nouveau. Pas du tout le type de lecture que j’ai envie d’avoir actuellement. Surtout graphiquement. C’est d’autant plus dommage, que l’un des mes Spirou préféré est MACHINE QUI REVE.
Sinon j’ai beaucoup apprécié les histoires dans ton histoire : la tienne, ton rapport à SODA et ces albums, puis l’histoire incroyable de ces deux tomes 13. Bon à l’arrivée cette dernière m’a encore moins donné envie de lire. J’ai ressenti un manque de respect envers Tome. En fait cela me gonfle énormément quand l’éditeur fait sa loi, sans réelle respect des créateurs et artistes. Que cela soit pour de l’argent, politique ou pour donner aux lecteurs en manque leur dose (le cas du prochain Gaston m’afflige à un point inimaginable). Mais super article, très content de lire cela, à tête reposée, tard ce soir.
La BO : j’ai découvert les PIXIES sur le tard, avec le double DEATH TO THE THE PIXIES. Une révélation.
Merci beaucoup Fletcher pour le retour et les compliments ! Alors à partir du tome 3 et jusqu’au 11 inclus, on peut dire que Soda reste un divertissement de qualité, édulcoré parfois (comme dans le 3) pour coller à une certaine charte de la bd franco-belge à destination des ados. Mais retente le premier voire le second tome : c’est bien plus noir malgré la forme.
Pour le manque de respect envers Tome je ne vois pas les choses ainsi : l’éditeur l’a toujours soutenu, quitte à n’avoir qu’un seul tome de Soda entre 2001 puis 2005 puis le suivant en 2014. Et rien entre 2014 et la mort de Tome en 2019, alors que le volume 13 divisait déjà les lecteurs. Je comprends qu’ils veuillent un peu faire table rase et repartir sur une suite logique (mais éditoriale) entre le 12 et le 13.
Me parle pas du Gaston, ça n’a aucun sens et me fout en rogne. Jamais j’achète ce truc.
Ah oui en effet c’est tard mais mieux vaut tard que jamais ! J’ai moi-même tellement de retard dans plein de choses. Ca m’étonne juste toujours un peu car les Pixies, c’était notre groupe phare, on n’écoutait presque que ça pendant longtemps. Et encore maintenant, ces quatre premiers albums restent dans mon Top 20 peut-être.
Sur les scans, Soda me fait penser à Jacques Dutronc…
Je suis allé relire mon commentaire sur l’article de Matt en 2017.
Depuis, mon beau-frère, qui avait essayé de m’initier à la série, est décédé. Du coup, mon esprit associe cette BD à cet élément et crée un sentiment ambivalent en moi. D’un côté, le désir de lire cette série, pour avoir l’impression de partager quelque chose avec ce disparu et de l’autre, le sentiment d’un rendez-vous manqué qu’on ne pourra jamais honorer.
Pour les dessins, je suis quand même Team Tornado : pour des sujets de ce type, j’aurais préféré que les personnages aient une autre gueule. Vous imaginez 100 Bullets ou Sin City dessiné façon Soda ? Sorry, c’est simplement mon horizon d’attente en tant que lecteur.
Pour le coup, pour avoir lu les SODA et les avoir vraiment beaucoup aimé, je pense que passer outre l’impression du dessin peut valoir le coup. Philippe Tome est l’un des scénaristes que je préfère niveau polar.
Conseillons par ailleurs BERCEUSE ASSASSINE avec un graphisme réaliste qui choquerait moins.
Ah oui tu fais bien de le souligner Eddy, très bonne bd BERCEUSE ASSASSINE (même si je ne l’ai pas lue depuis longtemps).
Le tome 14, REVELATIONS, qui est la suite du dernier volume scénarisé par Tome et dessiné par Dan Verlinden, est disponible. La BD est signée Tome et Verlinden avec Cerise aux couleurs.
Le scénario des planches 31 à 46 est signé Falzar et Zidrou.