Le défi Nikolavitch : Reboots are made for walking
Un article de ALEX NIKOLAVITCH
Illustration de MATIE BOY
Chaque mois, Alex Nikolavitch, traducteur, romancier, essayiste, scénariste et guest de Bruce Lit est mis au défi de répondre aux plus grandes énigmes de la culture comics. Aujourd’hui, il se la joue Kasparov en répondant simultanément aux questions des jeunes Cyril Jacquin, JP Nguyen, Denis Bajram, Patrick Faivre et David Brehon posées le 18 mai 2018 sur le mur du blog. Attention, Alex est en forme ! -Bruce
1ère publication le 29/06/18- MAJ le 25/04/20
L’ami Bruce a fait un sondage sur la page fèces-bouc, et comme je n’y vais pas (depuis que je sais que Lex Luthor est le patron de ce réseau social, ça me fait trop peur), il m’a tout copier collé les résultats dans un mail. Et donc, sa question portait si j’ai tout bien compris sur le prochain sujet que j’aurai à traiter dans ces colonnes. Plusieurs questions ont été soulevées, qui me semblent n’en faire qu’une seule :
-La logique des timelines DC ?
-Pourquoi tous ces reboots ?
-Pourquoi les personnages de comics ne vieillissent pas ?
-Pourquoi autant d’orphelins dans les comics ?
Et même
-Pourquoi Superman a-t-il autant d’origin stories ?
Bon, y avait une question aussi sur le pantalon de Hulk qui n’explose pas, mais ça c’est simple, c’est juste parce que Hulk garde la bite de Bruce Banner. C’est pour ça qu’il en veut à l’univers entier, d’ailleurs.
Bref, reboots, timelines et origines…
Et évoquer ces problèmes implique plusieurs rappels.
Pour commencer, quand nos héros préférés ont été créés, ils n’ont pas été conçus pour être pérennes. Siegel et Shuster lancent Superman comme ils ont mis en place d’autres personnages auparavant, un fil conducteur pour faire des récits courts sans suite ni autre lien. Les comics sont encore une forme de narration très jeune, les personnages apparaissent et disparaissent à un rythme effréné, et rien n’indique alors que les Super-héros vont durer (l’éditeur lui-même n’y croit pas n’ accepte le concept du surhomme en slip rouge que comme bouche-trou). Au départ, il n’y a pas de continuité, et même pas forcément de lectorat stable.
Ce n’est qu’à l’usage qu’on commence à faire référence aux anciens épisodes quand un méchant revient, ou que le statu-quo du personnage change. Et même alors, la règle demeure pendant plus de deux décennies l’histoire autocontenue. C’est simple, il n’y a pas de timeline (et Umberto Eco d’en tirer des conclusions passionnantes sur l’intérêt de figer les héros dans l’ambre).
Ça commence à changer dans les années 50, quand les éditors de DC, des gens qui viennent du pulp, et notamment du pulp de SF, veulent relancer et moderniser une partie des personnages qui n’ont pas survécu aux années de guerre. Comme Flash et Green Lantern ne sont pas les mêmes que dans les années 40, ils n’interférent pas avec la non-timeline de leurs prédécesseurs. Tout au plus voit-on Barry Allen lire de vieux comics avec Jay Garrick.
Mais l’idée naît de faire rencontrer ces deux « époques ». Mais pas par le biais d’un voyage temporel : par celui d’un voyage entre des univers parallèles. Sur la Terre de Jay Garrick, la vie s’est poursuivie. Et la voilà, la vraie naissance de la timeline. Et le premier souci : si Flash-Allen connaît Superman, et Flash-Garrick aussi, alors le Superman des années 40 n’est pas celui des années 50 (vaut aussi pour les deux autres survivants de la première vague de héros, Batman et Wonder Woman). Le premier reboot, il est là. Il est discret, un peu faux-cul, on n’en fait pas un énorme événement, mais on prend ce prétexte pour rafraichir le look de Batman, par exemple.
Quand Marvel démarre vraiment, au début des années 60, le paradigme est le même, celui de l’histoire autocontenue. Mais quand Namor, puis Captain America déboulent avec leur passif et leur bagage, l’univers Marvel se retrouve doté d’une timeline rétroactive. Il s’en sort avec tout au plus de menues « retcons » (on oublie par exemple charitablement le Captain America des années 50, qu’on finit par réintroduire plus tard en le dissociant de Steve Rogers), et la structure d’univers, du coup, est fondamentalement différente de celle pratiquée chez la Distinguée Concurrence. Mais pareil, Lee, Kirby et Ditko sont loin de se douter que leurs créations seraient encore là plus de dix ans plus tard. De plus, Lee introduit graduellement le soap opera dans les comics de super-héros, et cela devient l’un des ingrédients clés du succès de Marvel. Mais qui dit soap dit évolution permanente des personnages et des situations. Et donc création d’une timeline forte.
Parce que dans un soap, le statu-quo est soumis à variations. Certes, on peut régulièrement revenir à des fondamentaux, mais il y a des évolutions sur lesquelles il est délicat de faire machine arrière : les gens se marient, font des enfants, s’en vont, reviennent… Le petit Franklin Richards, s’il semblait être une bonne idée pour appuyer l’aspect familial des Fantastiques, s’est avéré un problème narratif majeur par la suite. À quel rythme doit-il vieillir ?
Car le comic book de base est un mensuel. Et chaque épisode du mensuel (hormis éventuellement dans le cadre d’une série située dans le passé ou le futur) est le produit de son temps. On voit Krouchtchev dans Iron Man, Kennedy dans Superman, le Punisher a fait le Vietnam et Captain America le Débarquement, et ainsi de suite. Le problème, c’est que l’action des comics n’est pas en temps réel. Au bout de vingt ans de publications, combien de temps s’est-il passé dans les FF ? Si l’on en juge par l’évolution de Franklin Richards, trois ou quatre ans ? Les auteurs eux-mêmes n’en sont pas bien sûrs. Et Johnson a entretemps cédé la place à Reagan. La timeline du comics est donc décorrélée de la timeline réelle sur laquelle elle s’appuie pourtant. Vous moquez pas, Tintin a exactement le même problème.
Certains auteurs ont tenté le temps réel : Savage Dragon, d’Erik Larsen, en est un exemple. Mais ça ne fonctionne que dans le cadre d’un univers partagé assez resserré, dans lequel toutes les séries avancent au même tempo. Et si la série se prolonge, on finit par constater que le temps réel finit par se détacher graduellement, c’est le cas par exemple dans Spawn, qui se calait à peu près sur la réalité, mais qui a fini par dériver notamment dans sa gestion de la petite Cyan, qui devrait avoir la trentaine à présent, et qui est tout juste majeure.
Ce décalage devient vite rigolo quand l’origine d’un personnage est marquée par une époque. Le passage du Punisher au Vietnam et bien bordé sur un plan temporel (d’autant que Garth Ennis a bien creusé toute cette période de formation). Du coup, ce baby boomer de Frank Castle devrait être aussi perclus de douleurs que le Batman de Dark Knight Returns, et même un peu plus. Pourtant, il affiche la même quarantaine depuis un bail. Et décaler ses origines (comme on a plus ou moins fini par le faire pour Tony Stark) anéantirait le trop du « viet-vet » pourtant au cœur du personnage. Ce qui fait qu’on se retrouve théoriquement dans l’univers Marvel avec un Punisher qui a commencé sa carrière avant Iron Man.
Fût un temps où la règle tacite, c’était que les aventures du mois, autour des années 90, se déroulaient plus ou moins dix ans après le vol inaugural des FF, sans plus de précision (nonobstant le fait que ce vol inaugural de 61 n’avait de sens dans le cadre de la course à l’espace et des camouflets répétés que l’Union Soviétique infligeait à l’Amérique dans ce domaine). L’âge de Franklin semble encore corroborer cette thèse. Corollaire : des événements exceptionnels comme la venue de Galactus, l’apocalypse, les invasions extraterrestres, les grands défis et les coups d’état mondiaux se produisent… Approximativement tous les trois jours (suivant la même logique, si vous essayez de dresser une chronologie des Tuniques Bleues de Lambil et Cauvin, la Guerre de Sécession a duré 48 ans au rythme d’une bataille majeure toute les deux heures) (j’exagère à peine).
La solution qu’a trouvé DC, c’est le reboot périodique. Superman est arrivé dans les années 40, puis 50, puis 80, puis 2000-10, en évitant les précisions. C’est cela qui permet de reraconter encore et encore ses origines, de les remettre au goût du jour à chaque fois, ce qui serait plus compliqué pour le Punisher ou Captain America. Et ça implique de recoller la continuité à chaque fois. Du coup, dans certaines versions de la continuité, Superman est arrivé bien après Starman ou le Martian Manhunter. Difficile dès lors de se souvenir qu’il est le premier des super-héros. Et chaque tentative de préciser la nouvelle timeline génère des incohérences en cascade.
Si Marvel essaie de les laisser sous le tapis (comme dans le cas du décalage Stark/Punisher), DC essaie souvent de les justifier, et cela ne contribue qu’à complexifier encore les timelines, avec des versions alternatives des personnages, des aventures auxquels ont est censé se référer mais qui n’ont pas pu avoir lieu, et ainsi de suite. Le plus beau étant sans doute la gestion des Robin au moment de New 52, parce qu’il fallait laisser Morrison finir son run. Plutôt que de considérer que Batman Inc et la série Batman & Robin de Tomasi se déroulaient dans l’ancienne continuité, on a essayer de les accoler au Batman de Snyder, et il a fallu expliquer que tout ce qui concernait Dick Grayson, Jason Todd et Damian Wayne avait eu lieu en moins de dix ans de temps (et du coup, quand au juste Wayne a-t-il batifolé avec Talia ?) et que Tim Drake n’était pas vraiment Robin mais un peu quand même.
Notons que Morrison gère habilement le truc dans ses séries, en en disant le moins possible, et que Tomasi aimerait faire pareil, mais se trouve obligé de gérer les Nuits des Hiboux, retour de la vengeance du Joker recousu et autres crossovers, et que c’est justement ça qui fout la merde, à l’arrivée. Et donc, on tente de recoudre avec un nouveau reboot, et ainsi de suite. D’autant qu’arrive toujours un auteur insatisfait du nouveau statu-quo, qui va réintroduire des éléments du précédent (voir l’activité de Loeb et Johns pendant toutes les années 2000, avec le retour de Krypto, de l’armure verte de Luthor, de Hal Jordan, de Barry Allen, etc.) (c’est simple : on aurait filé Batman à Johns, Dick Grayson serait le nouveau Robin depuis 2005).
Ce retour périodique à un statu-quo vu comme « classique » est la tare qui stérilise les gros univers partagés depuis la fin des années 80. DC comme Marvel avaient tenté de contourner l’écueil du vieillissement des personnages en les remplaçant. Don Blake par Masterson (et ça permettait de rebooter certaines avancées de Simonson), Stark par Rhodey, Barry Allen par Wally West, Hal Jordan par Guy Gardner puis Kyle Rainer, et ainsi de suite.
Le souci, c’est que certains personnages sont réfractaires à ce genre de traitement. Quand Superman et Batman sont remplacés au début des années 90, personne n’y croit. La Saga du Clone tourne en eau de boudin parce que Marvel recule au dernier moment face à ses implications. Les FF peuvent embaucher des remplaçants, la dynamique de la série en est tellement changée que le casting de base revient fatalement. Même les Avengers ou les X-Men voient la réintroduction périodique des membres fondateurs, alors que leur dynamique propre leur permettrait d’évoluer en profondeur, de se réinventer (c’était le sens notamment de la « période australienne » de Claremont). Mais dès lors qu’on est revenu sur ces évolutions, on a figé toute la machine, et fragilisé toute les évolutions ultérieures, qui du coup sont considérés par le lectorat comme forcément en trompe-l’œil. Le nouveau costume n’aura qu’un temps, et même la mort du héros (encore récemment Wolverine) n’est forcément que temporaire. Le « Bucky stays dead » annoncé par Marvel il y a une vingtaine d’années n’avait tenu que… que le temps que Brubaker se pointe avec une meilleure idée.
Mais, me direz-vous, y a-t-il donc rapport avec les orphelins qui grouillent dans les comics ? Alors là, les problèmes de timeline ne sont pas la seule raison. Si vous regardez les Romans de la Table Ronde ou les aventures de la Bande à Picsou, vous voyez bien que les timelines n’y sont pas du tout formalisées (si on se fie à celle de Don Rosa, Picsou est mort sous Eisenhower, de toute façon). Pourtant, tout le monde est le neveu de quelqu’un, mais on ne voit jamais les parents (et dans les rares cas où il y a paternité, dans la geste arthurienne, ça fout toujours un foutoir noir).
À cela, une raison narrative simple : la paternité (on l’a vu dans le cas de Franklin Richards, mais aussi dans celui de Star Wars) impose des contraintes fortes à la timeline. On ne peut pas avoir un Reed Richards de 24 ans et un Franklin qui en a 9 (enfin si, on pourrait, mais ça changerait la dynamique du personnage). De plus, la paternité contraint l’emploi du temps du héros, à moins d’en faire un père absent. Et modifie sa dynamique propre. Un héros qui devient père, il perd vite son rôle dramatique de héros pour endosser celui de mentor. Un héros qui a un père, il devient difficile pour lui de faire son apprentissage par lui-même : voyez les trésors de coups de théâtre que doit déployer Kirkman dans Invincible pour autonomiser son héros. Selon les cycles classiques, le mentor doit disparaître en cours de route. Accessoirement, c’est peut-être moralement moins problématique de mentir à Tante May qu’à Maman.
Et une série basée sur la transmission père-fils est forcément finie dans le temps. C’est le cas du magnifique Starman, de James Robinson, qui explore en profondeur les implications d’avoir un père et un fils héros. Il arrive fatalement un moment où il faut mettre fin à l’expérience pour éviter de la galvauder.
Par ailleurs, les parents peuvent aussi être un marqueur temporel contraignant. Prenons Pa et Ma Kent, par exemple. Ils sont des modèles moraux. Et le produit d’une époque particulière, celle du New Deal de Roosevelt. D’où les valeurs qu’ils professent et qu’ils ont inculquées à Clark/Superman, celles de la modestie, du travail, de l’effort, de la bonté. Projetons-les dans l’Amérique d’aujourd’hui ? Statistiquement, il y a de bonnes chances qu’ils soient électeurs de Trump. Et si ce n’est pas le cas, qu’ils se fassent cramer la ferme par les trumpistes (ou saisir par la banque) (ça, c’était le truc bien vu du récent film Justice League).
Donc voilà. Oui, c’est le bordel. Non, il n’y a pas une logique derrière, il y en a plusieurs, et elles sont contradictoires. Oui, on l’aime bien le Superman aux tempes grisonnantes, mais on sait tous (et DC le sait plus encore) que ce serait suicidaire d’en faire la version courante du personnage. Et le tandem Batman/Grayson-Robin/Damian avait une super dynamique, mais on savait tous que le retour de Bruce Wayne était écrit.
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Je suis déçu : le slip rouge de Superman a eu droit à un article entier et le pantalon violet de Hulk est expédié en 2 lignes !
Une réaction du Titan Vert : « HULK PAS P’TITE BITE ! HULK ECRASER NIKOLAVITCH ! » 🙂
Sinon, bien ouéj comme d’hab…
Limpide ! Et pourtant le défi était de taille.
J’ai beaucoup aimé l’explication de la création et de l’application de chronologie dans les comics de superhéros, faisant apparaître que ce n’est pas un dispositif consubstantiel de ce média, mais qu’il est apparu en cours de route. En outre, je partage entièrement le point de vue sur les redémarrages à zéro de DC : aucun responsable éditorial ou groupe de responsables éditoriaux n’est aujourd’hui capable de concevoir, planifier et gérer une remise à zéro cohérente.
Je crois que la remise à zéro cohérente est impossible, à moins de la gérer à la Ultimates. dès lors qu’on veut doter la nouvelle continuité d’un passé, on tape dans l’existant, et on fout la zone.
Un Défi moins drôle que les précédents. Ce n’est pas une critique, mais juste une constatation que le sujet est grave ! 😀
Ce gros bordel éditorial (ce constat immuable que les timelines respectives de Marvel et DC se sont complètement barrées en couilles) me conforte dans mes retranchements : La continuité est devenue un tel marasme qu’elle ne peut plus prétendre à se poser entant que critère d’évaluation valide pour apprécier ou célébrer un comic-book. C’est dommage, mais c’est bel et bien flingué, semble-t-il à tout jamais…
La continuité est un faux problème ! Elle est toujours artificielle et temporaire – j’adore la vision déployée par Alan Moore dans son premier épisode de Supreme, qui se passe dans le méta-univers où toutes ses versions y existent en ‘retraite’, alors que la nouvelle version va s’incarner.
Tu évoques la Table Ronde, ça me rappelle ce que disait Astier à propos de cette légende : la trame est tellement connue que ça donne l’occasion d’en faire sa propre version. C’est pour moi une dimension essentielle des comics « modernes », et qui renforce son côté mythologique, on peut puiser dans des archétypes qui connaissent des versions contradictoires pour en faire sa variation, son interprétation – je me souviens encore de la claque de Earth/Universe/Paradise-X niveau interprétation. Alan Moore lui-même dénonce ce recyclage permanent, et sous certains aspects il a raison, mais cette tendance au reboot, remix, mashup et neo-vintage dépasse l’univers des comics, c’est donc que ça dit quelque chose du monde tel qu’on se le figure.
C’est certes parfois frustrant mais beaucoup plus riche que la version plate de la timeline, qui est littéralement à une dimension : le temps.
article passionnant qui me fait dire que… oui C’est mort aujourd’hui…
le truc qui me fatigue en tant que lecteur et cette impression de bégayer éternellement…
Les univers Marvel et DC ont été très loin, très haut et ont publié certainement quelques unes des meilleures saga du 9 e art…
Mais ces univers sont fatigués, il ne doivent leur nouvelle notoriété que par les films qui maintiennent artificiellement le paysage super héroïque traditionnel et au rythme de ces derniers en plus…
a ce niveau l’ourbouros est en train d’attaquer les derniers centimètres d’écailles…
je me détourne pour mieux aimer des univers plus jeunes qui ont encore des choses à dire…
Wildstorm fut une osais en son temps avant de se faire saborder par la maison mère.
Valiant parvient à sortir de jolies séries régulièrement…
Image aussi Kirkman a la lucidité d’arrêter avant qu’Invincible ne s’étouffe… Savage dragon joue avec une pléthore de thématique au gré des humeurs et du vécu de son auteur…
Je continue d’aimer les super-héros, mais une fois q’une série n’a plus rien à dire… il faut avoir la courage d’écrire le mot « FIN »
Tant que le lectorat était constitué d’ados et se renouvelait mécaniquement tous les dix ans, les bégayages n’étaient pas un vrai problème. Mais maintenant que le lecteur de base est assez vieux pour se souvenir avoir lu Dark Phoenix enfant, et que même le jeune lecteur a pu y avoir accès via les réimpressions, les coutures se voient vachement plus.
Splendide ! La blague sur Hulk est top, mais surtout tout devient limpide grâce à ce cours d’histoire toujours érudit et cultivé. Respect infini. J’apprends donc une tonne de choses intéressantes, et tu soulèves un point qui pourrait être développé par des chroniqueurs bien plus intelligents que moi.
J’ai relu récemment les Ultimates de Millar, et j’avais oublié que George Bush (fils), Shannon Elizabeth et Freddie Prinze Jr y apparaissaient. Cela m’a rappelé l’âge déjà élevé de ces reboots (?). Mais surtout, je me suis demandé où était la part de publicité là-dedans, et par conséquent, la part de propagande.
Je suis très étonné que JFK ait été sauvé par Superman au lendemain du 22/11/1963 ! Impossible de faire rotative arrière ? Ces présidents doivent-ils toujours apparaître ? Dans Dark Knight, lorsque l’on voit Regan, cela paraît presque logique vu le propos de Miller, mais dans les séries régulières, y a-t-il une part de propagande, chez Marvel et DC ?
A part ça, j’ai adoré tes explications sur les orphelins, la parenté, et de manière générale les parallèles avec la bd franco-belge (j’adore les Tuniques Bleues mais je n’ai qu’une quinzaine d’albums, jusqu’au 20 ou 21 environ).
La BO : je ne connais pas cette reprise ni ce groupe. Ou ptêt de nom. Ce serait pas français ?
Le problème du comics avec Kennedy, c’est qu’au moment de Dallas, il était imprimé depuis dix ou quinze jours, et qu’il était déjà dans les camions de livraisons. c’était trop tard pour faire machine arrière.
Et au fait « REBOOTS ARE MADE FOR WALKING » ça mérite une médaille!
Je confirme.
« Je suis très étonné que JFK ait été sauvé par Superman au lendemain du 22/11/1963 ! Impossible de faire rotative arrière ? »
Ça aurait été sans doute trop coûteux (les pénalités auprès des imprimeurs, tout ça…).
Quand Rogers sort de sa longue période d’hibernation forcée (appelée à devenir de plus en plus longue en raison des spécificités de cette timeline changeante), et qu’un flic lui dit « on a bien besoin de vous en ce moment », je me demande si ce ne serait pas une allusion à la mort de JFK (encore fraîche dans les esprits à ce moment-là).
William Blanc en parle très bien dans son essai sur les réinterprétations des légendes arthuriennes depuis le XIXème siècle qui contient de très bons passages sur les comics : http://editionslibertalia.com/catalogue/ceux-d-en-bas/le-roi-arthur-un-mythe-contemporain
Très bon article d’Alex sinon, moins déjantée que d’autres (à une explication près sur le futal de Hulk), et plus dans la lignée en quelque sorte de certains de ses écrits sur les super-héros chez les Moutons électriques.
Le fait est, le sujet est hyper dense. rajouter du gag parasiterait la démonstration et allongerait démesurément le truc.
bon, je sais pas encore ce que je fais pour le prochain défi, mais promis, j’essaie de réenclencher le mode bite-couilles.
Brillant.
Et sérieux.
Mais le sujet fait que là, Niko se la joue conférencier et non pas l’amuseur to death.
J’ai tant de choses à dire…
Le vieillissement des héros et leurs rejetons : comment que j’ai compté sur mes doigts l’estimation de l’âge de Darth Vador au moment de sa mort avant Internet. Voyons, au pire il a une cinquantaine d’années alors que dans les années 70, Obi Wan et lui sont quasiment des vieillards. Comme le dit Brel : « mourir la belle affaire, mais vieillir… ».
Si l’on prend une saga comme Dragon Ball qui a eu le courage de faire vieillir ses persos, on a le même problème : Goku refuse de mourir. Et Toriyama vit sa créature se retourner contre lui : alors que le terrain était propice à supplanter le héros par Gohan, son Sayen se retourne contre lui, l’attachement des persos est trop fort et on se retrouve donc avec un personnage qui a désormais une cinquantaine d’années mais que l’on fait vieillir au ralenti. D’ailleurs si l’on y pense, les seules qui vieillissent dans Dragonball, ce sont les femmes ! Chichi fait désormais ménagère de 50 ans et Bulma fête ses quarante ans dans Dragon Ball super. Elle est donc plus jeune que Goku, alors que….elle le connait enfant…
Mais en fait, est-ci grave cette Timeline ?
Pour moi non !
Parce que les super héros sont désormais figés dans le temps et s’ils fonctionnent c’est sur leur splendeur d’antan. Dans 20 ans, qui lira encore AvsX ? alors que la saga du Phénix Noir a encore de belles cendres.
C’ets au lecteur désormais de faire montre d’imagination. Comme d’accepter que Tintin se ballade en Jean (Grey) dans les Picaros, 50 ans après ses débuts. On ne peut pas rationaliser le super-héros. Et découvrir des nouveaux, ça ne marche pas, à quelques Harbinger ou Bloodshot près.
J’ai même renoncé à voir le mot fin. C’est moi qui l’a choisi désormais, c’est quand même mieux que de confier ça à Bendis pour DD ou Soule, non ?
J’ai relu cette semaine The End des Xmen de Claremont. C’est aussi ambitieux et consciencieux que chiant. Car Claremont n’écrit plus sur ses enfants, mais fait de la couture avec tout le bordel que les autres ont foutu. Il rassemble toutes les moutures de nos héros, mais au final ça reste laborieux et peu intéressant.
Donc, pour moi, Spidey se termine avec OMD. DD avec Waid. Les Xmen avec Aaron. Punisher avec Aaron aussi, selon les jours. Et ce n’est pas si douloureux. Je lis désormais avec plaisir des récits hors continuité. Même si je ne la rejette pas.
Car pour Magneto, le personnage reste pour toujours le sonderkommando d’Auschwitz. Celui qui m’introduisit au journal d’Anne Frank et à Primo Levi. Et à l’heure où l’on sait à quel point l’enseignement de la Shoah attire les mouches à merde du révisionnisme, et bien cette continuité, elle ne doit pas mourir. Bientôt Erik Magnus Leinsherr /Max Eisenheart sera le dernier survivant de cette affreuse période. Et ce n’est pas un homme du passé.
Sinon, tu sais qu’t’es belle en noire Albaborgne !
Merci Mattie-Boy !
Niko Fury.
ce concept décadent…
POur moin on plus rien de grave, mais j’avoue que j’adore lie et parfois relire ma collection, je n’ai plus du tout de plaisir à suivre un héros quel qu’il soit…
Je m’étais remis à Rebirth pour Dc et ben… j’ai oublié d’acheter les derniers… j’ai oublié, c’est dire si c’est devenu secondaire…
En ce moment je me lis Batman Prey de Moench et Gulacy (tiens tu pourrais peut-être aimer Tornado, c’est auto conclusif et c’est dans le ton de Year One) et la première mini série de Cloack and Dagger qui a un ton vraiment particulier sur l’exclusion…
je me fiche de l’année de sortie, mais je vois qu’aucun récit depuis 2015 ne m’a séduit vraiement à part deux ou trois trucs…
Je ne dis pas non plus c’était mieux avant:
je vogue simplement ailleurs parce que j’ai fait le tour…
Heu… Je connais « Prey » depuis un bail. Va donc voir le commentaire Amazon de l’ancienne version VF ! 🙂
cool ^^
je ne savais pas qu’il y avait une ancienne VF, je pensais vraiment que c’était un truc déterré par Urban
Chez Comics USA, lorsqu’ils ont tenté les couvertures souples (on trouve aussi la mini « Azraël » dans cette collection éphémère). J’ai cherché sur Amazon mais apparemment le « produit » a été supprimé depuis. Mon commentaire devait dater de 2007 ou 2008, car c’était l’un de mes premiers ! 😀
Bulma n’est pas plus jeune que Goku. Il est dit plein de fois que les Saiyens restent jeunes longtemps car c’est une race de guerriers. Il peut donc avoir 50 ans ou 80 ans sans avoir pris des rides. C’est certes bien pratique, mais c’est expliqué depuis la saga Freezer je crois. C’est des foutus aliens après tout, on s’en fout^^
« Dans 20 ans, qui lira encore AvsX ? alors que la saga du Phénix Noir a encore de belles cendres. »
Je ne comprends jamais quand tu dis des trucs comme ça. Et pourquoi on ne lirait plus tel ou tel truc dans 20 ans ?
Dans DBS ce sont surtout Trunks et Goten qui me chiffonnent, ils ne semblent pas avoir grandi physiquement ou muri depuis leur première apparition à l’orée de la saga de Boo.
Dans 20 ans, les gens liront peut être AvX par nostalgie.
Et puis dans 20 ans ce sera peut être vu comme un crossove génial tellement ils auront touché le fond niveau scénario^^
Et peut être que ce sera vu comme un comics inoffensif (y’a plein de bastons débiles avec des persos qui se tapent dessus avant de se dire bonjour depuis les années 60 parce qu’il fallait la baston du mois, même sur un malentendu, et plus personne n’en fait un fromage comme maintenant.)
Et puis la saga du phénix, si des gens la lisent dans 20 ans, ce sera surement pas nostalgie aussi, faut pas rêver. Donc je sais pas…ça ne veut pas dire grand chose tout ça.
On peut aussi prendre plaisir à voir des nanars, des films kitsch, alors bon…pourquoi pas lire un AvX ?
Je n’aime pas vraiment AvX, mais pour moi les trucs dont les gens auront rien à foutre, c’est plutôt les histoires comme le second genesis de Brubaker qui n’a pas d’intérêt autre qu’un effet choc de continuité qui n’intéressait déjà plus personne 2 ans après.
AvX a au moins le léger mérite de raconter une histoire.
Et une histoire de société parfaite dirigée par des dieux mais privée de libertés, comme le X-men/Alpha Flight de Claremont. Avec des persos mal écrits et des héros qui en sortent salis, mais au moins ça raconte un truc^^
Parce que la façon dont ils sont perçus n’est pas la même, et que Dark Phoenix a une aura de grand classique que n’a pas AvsX ?
Si l’on propose à un jeune lecteur averti la fameuse dernière chasse de Kraven et l’arc dispensable de la résurrection du chasseur, et que celui-ci connaît la réputation et la réception critique de ses oeuvres, cela va forcément influencer son choix.
Après, tous les cas de figures existent, des spectateurs préférant le remake de la Féline à l’original ou la prélogie SW à la trilogie, ça doit bien pouvoir exister. Tout est possible, même l’improbable.
Bah oui.
Je ne veux pas spécialement défendre AvX mais cette idée que le truc e plus populaire ou le mieux perçu par les critiques est le truc qui doit être vu/lu et revu/relu…j’approuve pas trop.
En matière de films, il y a plein de trucs pas connus oubliés qui valent le coup. Pas forcément comme chef d’œuvres mais comme bons petits films. A côté de ça, ok il y a le parrain qui laisse une plus grosse trace, et après ? Faut-il tous qu’on reste sur les trucs connus et reconnus sans aller voir ailleurs ?
Surtout que si on va par là, les pires films du monde restent aussi longtemps dans les mémoires comme « gros nanars suprêmes » et finissent par être plus connus que des petits films mieux réussis mais qui n’ont pas eu d’impact « qui rassemble » (en tribus de moutons^^) Est-ce une bonne chose ?
Bon là je ne dis pas que AvX mérite d’être perçu comme un truc inoubliable, mais c’est juste pour dire que cette idée du « ça n’a pas d’impact alors faut l’oublier, qui va aller voir ça ? » je ne suis pas d’accord en général. Je suis le premier à me régaler à déterrer certains films méconnus qui s’avèrent bien sympas à voir.
Bien entendu, Matt, je disais ça par pure vacherie, tu me connais (un peu) depuis le temps. Le divertissement a aussi ses droits qui n’a rien de méprisable. Je l’ai déjà dit pourtant. Sans Millar, Bendis ou Soule, j’apprécierais sans doute moins Moore, Gaiman ou consorts. L’équilibre doit être respecté. Je déplore juste qu’un lecteur même inexpérimenté sait reconnaître a Instant Classic, quelqu’en soit le domaine. Et ces dernières années, il y eu quand même des trucs aussi différents qu’inoubliables : Punk Rock Jesus, Mon ami Dahmer, Scalped, Locke and Key ou Wolverine et les Xmen.
A propos de divertissement, Présence m’a passé Deadpool : The Gauntlet et je me suis éclaté. Instant Classic : le zèbre, Mustapha, qui en voix-off envoie des vannes à Deadpool, la course entre le mercenaire et le minotaure en scooter sur la côte grecque ou l’amitié avec Bob de…Hydra ! J’ai adoré ! Je t’assure que je suis moins difficile qu’il n’y paraît. Merci pour cette découverte.
Ah ben tant mieux. (mais il ne garde rien Présence ? Il achète tout et donne tout ensuite ?)
Sinon c’est pas juste une question de divertissement (les x-men de Claremont c’est aussi du divertissement quand même, hein) c’est juste que ce qui reste dans les mémoires et gagne une aura de « classique » c’est pas qu’une question de qualité mais de contexte.
Le nouvel Hollywood de réalisateurs qui avaient les coudées franches et se sont fait connaître avec des films d’auteur de qualité distribués à grande échelle, c’est fini. Le ciné est aux mains du mainstream Disney et des films de qualité dont personne n’entend parler peuvent sortir super discrètement sur Netflix.
Si ce contexte avait existé dans les années 80, peut être que les Carpenter, Coppola, etc…n’auraient jamais été reconnus et leurs films jamais catalogués comme « classiques »
Je trouve que X-Men: The End a une qualité que personne ne peut lui enlever : comme tu le dis Claremont essaie de faire référence à tout ce que font les autres auteurs sur les différents titres X-Men depuis quelques années. C’est pas forcément bon, mais au moins il reste fidèle à sa démarche de continuité qui inclue tout.
Ce qui est rigolo, c’est que par rapport à d’autres récits de ce genre qui choisissent souvent de replacer les héros dans un contexte plus « statu quo habituel », Claremont fait vraiment comme si toutes les storylines en cours à l’époque allaient continuer : Xavier et Magneto sont toujours sur Genosha comme dans New Excalibur alors que tout le monde savait qu’un jour ou l’autre ils reviendraient à l’école et/ou céderaient à leurs vieux démons, les méchants repentis comme Juggernaut le sont toujours, des couples « iconoclastes » sont toujours ensemble comme Havok et Annie (bon ils sont morts, mais méga-HA HA HA quand même) ou Scott et Emma pour qui on avait peut-être raison de croire que ça durerait…
Les vrais problèmes de cette histoire sont pour moi (attention spoilers, mais ça date d’il y a dix ans, c’est hors-continuité et c’est assez NUL) :
– Claremont qui cède à son envie de faire de Kitty la meilleure héroïne du monde, de l’univers et du reste.
– Faire de Sinister le grand ennemi ultime des X-Men : MOUAIS ! On aurait préféré un Mangeto rerereredevenu méchant (mais nuancé), les méchants humaisn anti-mutants et leurs Sentinelles, un ou plusieurs anciens disciples (au hasard : Cyclope ? :p) qui ont abandonné le rêve… mais pas des gloubi-boulga incompréhensible et inintéressants autour de Sinister. Même un énième retour d’Apocalypse aurait pu être plus pertinent.
– C’est quand même trop touffu et mal écrit.
Et dire qu’il y a deux suites – les mini-séries Genext – dont tout le monde se fout ! :p
Très bon article, intéressant.
Pour rebondir sur ce que dit Eddy, moi je me pose quand même sincèrement une questions :est-ce que ces univers nous semblent fatigués parce qu’ils le sont vraiment avec une continuité incompréhensible, ou est-ce qu’on est juste des vieux cons ? Je veux dire…on a connu les histoires des années 80, 90, 2000…du coup maintenant plus rien ne semble tenir debout. Mais pour un nouveau lecteur qui s’en balance des années qui précèdent les années 2000 ? Est-ce que ces univers leur semblent incompréhensibles ?
Je ne lis plus trop de nouveaux trucs depuis Marvel Now donc…est-ce que Marvel fait encore des références à des sagas du 20eme siècle ? Est-ce que le poids de l’âge se fait sentir dans les nouvelles lectures qui ne m’intéressent plus ?
Moi ça ne m’intéresse plus vraiment parce que je ne reconnais plus personne, les persos ont tous changé, les univers mélangés, etc…mais ceux qui débarquent maintenant sont-ils largués ?
ça ne me dérange pas de m’arrêter d’acheter du Marvel récent, mais je me demande juste si c’est pas juste une question de génération. Genre pour nous ça devient trop le bordel, mais pour les nouveaux, ces univers peuvent avoir des trucs à dire. Non ?
sans doute aussi, oui…
je crois malgré tout que les persos sont rincés tout simplement parce qu’après 50-60 ou 80 ans de publications, c’est difficile d’être frais….
je te rejoins néanmoins because certains persos ne me parlent pas, ni leur âge, ni leur vécu, ni la façon de les écrire…
j’ai fait mon temps comme on dit
les succès d’aujourd’hui comme Gwenpool, Squirrel Girl, Harley quinn me laissent froid
et là je me dis que je suis dépassé effectivement…
« Est-ce que ces univers leur semblent incompréhensibles ? »
Tout dépend par quel bout ils le prennent (c’était quoi déjà l’adage de Stan Lee ? N’importe quel comic-book est potentiellement le premier de quelqu’un ?).
« est-ce que Marvel fait encore des références à des sagas du 20eme siècle ? »
Bien sûr. Robinson évoque notamment Heroes Reborn dans ses FF, Spencer fait la connexion avec différents runs de Cap dans ses deux séries, Slott et Gage se réfèrent à certains éléments de la seconde saga du clone, Ewing reprend des facettes moins connues des personnages avec son arc sur Ultron, etc…
Hé le fous, est-ce que vous avez compté comme moi les fêtes de Noel que font les X-men?
grâce à la rétro-continuité et grâce à la nouvelle bible made in Marvel, cette fête a désormais lieu les 18 janvier, 24 fevrier, 15 juin, 21 spetembre et 25 décembre…
time warp magic…
A moins que le gardien nous explique que les perosnnages sont si attaché à ces rares moments de quiétudes qu’il voyagent dans le temps pour les revivre à leur gré… à moins que Noel se fête aussi chez les shi’ar…
Bah étant donné qu’on est bien obligé de se dire qu’une année de la vraie vie ne compte que pour 1 mois ou 2 dans l’univers Marvel, les dates ne peuvent pas correspondre^^
Au moment de la saga du clone, 5 ans s’étaient passés depuis les origines du personnage. Moi, ça m’allait.
De même pour les Xmen, il était facile de faire un décompte à partir de la saga du Phénix Noir : après la mort de Jean, il faut à peu près un an pour que Scott fasse son deuil et épouse Maddie. On enchaîne avec la grossesse et la naissance de Nathan avant son départ dans le futur. On arrive à une timeline, d’environ 5 ans entre le Phénix Noir et l’arrivée de Lobdell à laquelle on peut ajouter 5 ans pour les Xmen de Lee/Kirby.
Avec l’arrivées des Xmen de Bendis, on constate quand même le contraste entre nos héros quarantenaires et les merdeux qui ne servent à rien.
Magnus et Xavier ont des corps revigorés par les Shi’ars et l’Etranger. Ça n’a rien de gênant. Quant aux politiques, ben, ils se suivent et se ressemblent non ? Le radicalisme religieux de God Loves, Man Kills et le fanatisme de la droite de Robert Kelly n’a même jamais été autant d’actualité.
et ça c’est lié à l’aspect feuilleton qui s’installe dès qu’on met de la continuité. le mythe et le feuilleton ne sont pas compatibles, et le comics super-héros tente quand même d’en faire la synthèse. d’où les ragnarok réguliers dans Thor.
Un article brillantissime qui rassemble et décortique certains des thèmes sur lesquels j’aime le plus me prendre la tête tout seul depuis des années : merci et bravo ! Et qu’est-ce que j’ai ri aux légendes sous les images ! Celle sur Kennedy est vraiment bien trouvée !
Dans le cas de Frank Castle, je crois que pour sa version de la continuité principal il est officiellement admis (depuis le Marvel NOW! peut-être, enfin dans ces eaux-là) qu’il a servi dans une guerre quelque-part en Asie du Sud-Ouest impliquant les USA quelques années plus tôt, alors que dans la série Punisher: War Journal des années 2000 (la période post-Civil War, le costume du Punisher-Cap tout ça) un flashback nous le montrait encore au Vietnam (avec d’ailleurs un instructeur déguisé en Captain America qui l’avait marqué, ce qui expliquait son respect pour Cap et son envie de lui rendre hommage, une idée qui a depuis rejoint tous les pans de sa continuité qui ont fini au fond d’un lac avec du béton autour des pieds). D’ailleurs à l’époque une incertitude sur la continuité du Punisher avait même été introduite dans un handbook de Civil War (les dossiers du SHIELD ou un truc comme ça) qui listait les persos Marvel au service de l’état ou hors-la-loi : les événements de Valley Forge étaient mentionnés et Frank Castle y était décrit comme quelqu’un qui pouvait s’occuper des criminels classiques comme de super-vilains à la manière de quelqu’un pouvant passer d’un monde à l’autre ; en clair, on laissait entendre que la série Punisher MAX de Garth Ennis qui se passait dans un univers à part sans vilain et où Frank avait bien fait le Vietnam (en rapport avec cette histoire de Valley Forge) pouvaient finalement bien faire partie de l’univers Marvel (ou tout du moins certains événements qui y étaient relatés auraient pu survenir aussi dans l’univers 616. Mais depuis, l’idée est passée le tapis, comme les origines vietnamiennes des talents de tueurs de Frankie… alors qu’une solution qui aurait pu tout résoudre avait été imaginée par le passé !
Impossible pour moi de retrouver un lien vers un site qui relate cette info, mais je me souviens avoir lu un jour un article sur un projet abandonné intitulé « guerre au Sin-Cong » : l’idée était de faire de ce Vietnam à peine déguisé apparu dans un épisode des Avengers (#18, 1965) un Etat contre lequel les USA avait été en guerre et d’y placer les héros dont les origines étaient liés à celle du Vietnam : Iron Man, Punisher… Peut-être même (là je projette peut-être mes idées, mais impossible de vérifier) certains qui avaient servi durant la Seconde Guerre mondiale alors que cela devenait problématique (Ben Grimm et Reed Richards) ou en Corée (Charles Xavier, Cain Marko…). Il me semble que Roy Thomas était à l’origine du projet, rien d’étonnant quand on connaît son travail de réparateur et d’unificateur de la continuité chez Marvel comme chez DC. On peut peut-être trouver une trace de ce projet dans Avengers Spotlight #22 par Lou Mougin (scénario) et Don Heck (dessin) qui réintroduit en 1989 cet Etat apparu une seule fois en 1965 dans Avengers #18 : cette histoire revient sur les origines de Jacques DuQuesne en tant que Swordman, l’antihéros rencontrant Wong-Chu, le futur tortionnaire de Tony Stark au « Vietnam » qui devient ici un jeune rebelle du Sin-Cong, un pays d’Asie du Sud-Ouest sous protectorat français, et qui souhaite s’allier à la Chine pour libérer son pays… les bases sont bien là pour une future histoire impliquant une guerre semblable au Vietnam, ou bien s’agit-il de la seule chose qui a pu émergé du projet ayant déjà capoté, ou encore est-ce l’histoire qui inspirera celle de Roy Thomas ensuite ? Le Sin-Cong se fera à nouveau discret, il refait parler de lui timidement dans les années 2000 avant de revenir en force chez les titres des Inhumains il y a quelques temps où il devient un pastiche de la Corée du Nord. L’idée d’y placer une guerre où plusieurs personnages ont pu trouver leurs origines pourrait toujours être reprise un jour et pourrait régler pas mal de soucis de continuité tout en ne niant pas les références à la guerre du Vietnam notamment.
Concernant les FF qui reviennent toujours à la même dynamique : je suis intimement convaincu que si Lee et Kirby avaient juste appelé ça The Fntastic avec un simple « F » en lieu et place du « 4 » comme logo sur les costumes, la séries aurait accueilli plus de membres permanents avec les années !
Les problèmes du New52 sont les même que pour la première Crisis : on recommence tout, mais on veut quand même garder certains points de continuité (le run de Johns sur Green Lantern, celui de Morrison sur Batman, Killing Joke…), comme l’envie en 1986 de conserver quelques histoires comme celles de Wolfman et Perez sur les Teen Titas qui rendaient dans les deux cas un reboot complet avec tous les héros qui repartiraient à zéro : pour l’après-Crisis, comme faire débuter des héros qui ont des sidekicks adultes – voire qui ont même déjà endossé une seconde identité secrète après s’être émancipés ? Pour les New 52, l’envie de garder un casting touffu marqué par des histoires cultes – et/ou récentes – comme Batman ou Green Lantern rendait compliqué un vrai nouveau départ à zéro. D’où tous ce marasme autour de l’Anti-Monitor, des Robin (Tim Drake en est-il toujours un ? Et Stéphanie alors ? Et tiens, elle est passée où Cassandra Cain ?), Superman qui serait peut-être déjà mort mais en fait on ne sait pas trop…
« Sérieux, si vous n’avez pas lu Starman, foncez, c’est vachement bien. » : Urban, on vous attend ! Je n’ose pas imaginer la frustration de ceux qui avaient acheté les trois omnibus de Panini et qui n’ont toujours pas eu la fin qui devait tenir dans un dernier tome…
The last but not the least : le kiki de Hulk ! Je me rappelle d’un strip comic (sans doute françaisà qui traitait de cette question dans une scène impliquant George W. Bush Jr et Hulk aux latrines, mais impossible de le retrouver !… et je me demande si monsieur Nikolavitch n’était pas impliqué dans cette affaire !
Ah oui, je suis aussi preneur d’une réédition Urban de Starman puisque j’aimerai vraiment le lire.
non, logiquement, le strip du kiki de Hulk, c’est soit Munaro, soit Delzant
la séries aurait accueilli plus de membres permanents avec les années !
Qu’est ce qui te fait dire ça ?
le phénomène Vengeurs peut être. Pas de limitations dans le nombre, on fait ce qu’on veut, etc.
Hickman a trouvé un palliatif pour émuler cette tendance à l’expansion (l’équipe A reste la même, mais l’équipe B peut croître, en l’occurrence les mioches de la fondation du futur).
« The Fntastic avec un simple « F » en lieu et place du « 4″ comme logo sur les costumes »
Le logo a failli être un double F au départ d’ailleurs (comme celui de tête-à-cornes).
Même s’il y a un événement déclencheur particulier (l’accident qui leur donne leurs pouvoirs), j’aurais bien vu cette équipe s’étendre par la suite si elle n’était pas focalisée sur le chiffre 4, avec pourquoi pas une spécialisation dans les personnages qui ont obtenu leurs pouvoirs par accident… Vous me direz que ce qui définit les FF c’est avant tout l’esprit de famille, mais celui-ci aurait pu évolué différemment dans ces conditions-là, et ils ont su adopter des membres durant leur histoire (remplaçants comme She-Hulk, Medusa, Crystal… ou même surnuméraire, sous Byrne les FF étaient parfois 5 voire 6 ils me semble !).
Très bel article en effet, bravo Maître!
Marvel et DC ont tellement emmêle leur continuité que leur personnages sont devenus inintéressants et leurs aventures de pacotilles soulante. J’ai démissioné depuis un bon moment, mais je pense que par rapport à ces histoires de ontinuité il faut rester avec UNE continuité : celle que vou admettez et preferez. Par exemple celle de Claremont sur les X-Men, o celle de Miller sur Daredevil, en faisant fi du reste.
Pour moi l’univer DC s’arrête à Zero Hour, après cela ça n’avait plus grand intérêt sauf pour quelques œuvres. Au lieu de focaliser sur ces soucis de continuité éditoriales qui finalement par nous gacher le plaisr de lire des comics, mieux vaut se concentrer sur les runs qui ont fait la gloire des deux majors des comics.
Regardez Tintin, qui se soucie des histoires de continuité et de personnages qui ne vieillissent pas ? 24 beaux albums qui ne demandent qu’à être redécouverts.
La série Valerian offre un beau problème de continuité rétroactive quand Laureline et Valerian annulent l’apocalypse nucléaire qui ravage la Terre et conduit aux évènements créant l’agence spatio-temporelle qui leur permet de voyager dans le temps et de se rencontrer. Cela ne nous empêche ne rien d’aimer cette série.
En vérité les fanas de comics se montent du col et analysent cet ourobouros de trop prêt. A l’instar des héros immortels de la série Highlander, les super-héros sont condamnés à ne jamais vieillir, ne jamais murir et a revivre les même combats dans des cycles sans fin afin d’assurer la pérennité des comics dans lesquels ils livrent bataille. D’où ces résurrections à la chaine, et ces mêmes vieilles histoires réchauffées et servies avec une sauce différente pour chaque nouvelles génération de lecteurs.
Et pour ce faire, Marvel et DC ont inventé le concept de » sliding timescale » dans laquelle en effet Frank Castle ne peut plus avoir combattu au Vietnam ni les FF avoir connu JFK de façon plausible. Et en effet, les enfants sont condamnés à ne jamais vieillir ni à même dépasser le cap de l’adolescence. C’est l’ourobouros, le serpent qui se mange la queue.
Savez vous que Bob Harras, ex editor de Marvel qui a mis Chris Claremont dehors, a déclaré que les vleux fans des X-Men avaient cessé d’aimer les X-Men 5 ans après le départ de Claremont.
C’est a dire le temps pour Lobdell et Niciesza de nous servir du Claremont en moins verbeux avant d’arriver à l’assombrissement définitif de l’univers X-Men avec un dernier morceau de bravoure, l’Age of Apocalypse.
Une petite digression pour montrer que parfois, il veut mieux se contenter de la continuité établie par un auteur préféré, et oublier le reste.
Ravi d’avoir put discuter.
ma pratique, désormais, en ce qui concerne les big two, c’est de picorer les runs d’auteurs qui m’intéressent, en les prenant d’un bloc, comme ce que tu dis pour DD par Miller. je vais suivre des auteurs. suivre « Les X Men » ou « Batman » en tant que persos, ça n’a plus de sens à mes yeux.
Je suis content de voir qu’on se comprend!
Oh mais je ne connaissais pas cet article, bonne idée que de le déterrer !!
DC était en train d’inventer un nouveau découpage soi-disant miraculeux, qui résoudrait TOUS les problèmes de continuité. Puis Didio a été viré, je ne sais pas si ça va se poursuivre cette histoire, avec cette idée de 5ème génération et de remplaçants… Qui y croit, franchement ?
Quand j’étais ado, je croyais à la continuité, au vieillissement simultané. Comme mes Special Strange étaient vieux d’une bonne décennie, je me désespérais à 20 ans à calculer l’âge de mes X-Men, me disant que depuis le temps, ils devaient être trop vieux pour être encore actifs, ou pire, morts !
C’était avant que je découvre qu’en fait, tout ça n’est que foutaise et on fait ce qu’on veut pour raconter des histoires et vendre des comics…
Concernant les problèmes père-fils, DC en est le parfait exemple avec le traitement de ses sidekicks. Didio ne s’est jamais caché de dire que c’était une vraie plaie, car ça faisait forcément vieillir les mentors.
Du coup il a essayé tant bien que mal de s’en débarrasser. Les enfants de Arsenal et de Wally West ont été avalés par Flashpoint (première étape parce que décidément, c’est une plaie, ces gosses), et les deux personnages ont fini par disparaître par l’intermédiaire de Heroes in crisis. Hop. Roy mort, Wally en taule.
Dick Grayson, on le fout amnésique pendant quelques années, on fait du Nightwing sans Nightwing en attendant que les lecteurs se lassent, ça va finir par marcher…
Mais bon, ça commence quand même à être un peu le bordel de nouveau, puisque des événements s’étant passés durant les années disparues de Flashpoint reviennent avec les nouveaux auteurs !
Dick Grayson qui avait soi-disant été « adopté » à 16 ans depuis le New52 est de nouveau montré comme un gamin d’à peine 10 ans à ses débuts. Et oui, difficile de faire oublier un fait assimilé depuis 60 ans…
En tout cas, merci pour cet article certes moins drôle qu’à l’ordinaire mais passionnant de bout en bout !