Le défi Nikolavitch # 1 : John Byrne- Chris Claremont : les raisons de la colère

Le défi Nikolavitch # 1 : John Byrne- Chris Claremont : les raisons de la colère

1ère publication le 28/05/17- Maj le 25/08/18

ARTICLE DE : ALEX NIKOLAVITCH

COVER :   MATTIE BOY

Alex se repend d'avoir traduit Arkham Asylum. Aide le à imiter à Alice Cooper !

Alex se repend d’avoir traduit Arkham Asylum. Aide le à imiter à Alice Cooper !

Edito : Un jour que je croisais Nikolavitch, on parlait de nos conférences respectives (oué…Bruce Lit comme il s’la pète), et il me racontait avoir été mis en difficulté par une auditrice lui demandant pourquoi la quête initiatique était plus souvent masculine que féminine…

L’idée que quelqu’un puisse mettre dans l’embaras notre traducteur, essayiste, romancier et conférencier m’a séduit et me vint alors l’idée de cette rubrique sadique : lui proposer un défi, une question à la fois stupide et tenace à laquelle il serait difficile de répondre. Ainsi naquit cette nouvelle rubrique : Le défi Nikolavitch. Tout s’est fait très vite ! J’ai proposé le concept à Alex la semaine dernière et en deux jours, il m’a pondu trois articles !  

Un grand merci à Mattie Boy qui a disposé d’autant de temps pour signer l’illustration de couverture !

Vous êtes prêts ? C’est parti !

Aujourd’hui, pourquoi le duo gagnant des Xmen est parti en cendres et n’a jamais été ressuscité ?
Les rouflaquettes du professeur Bergman sont-elles les vraies origines secrètes de Wolverine ?

Les rouflaquettes du professeur Bergman sont-elles les vraies origines secrètes de Wolverine ?©Charlton Comics

Ils étaient indissociables. Les Simon et Garfunkel, les Jacob et Delafon, que dis-je, les Zemmour et Nauleau des comics.
Et maintenant, ils ne se parlent plus.
Que s’est-il passé ?
Pourquoi le mythique tandem Claremont et Byrne a-t-il explosé en vol comme un canard qu’on aurait nourri de fayots ?
Revenons un peu en arrière et faisons un retour sur des engueulades sévèrement byrnées.

Fin des années 60, le désengagement de Stan Lee de ses responsabilités éditoriales entraîne la montée en puissance d’une nouvelle équipe centrée sur Roy Thomas. À l’opposé de la pratique démiurgique du vieux Lee, ces nouveaux editors apprennent à clairement déléguer, et c’est ainsi que le jeune Chris Claremont devient grouillot chez Marvel (comme Stan Lee l’avait été au tout début des années 40).
Rapidement, il se mêle du contenu de la revue X-Men et y propose des bouts de scénar. Mais X-Men est un titre qui va mal, et malgré les passages de dessinateurs de légende comme Neal Adams, finit par s’étioler et se cantonner à des rééditions, avant de s’arrêter.
Début des années 70, Len Wein décide de relancer la machine, dont il confie les rênes à Claremont, qu’il connaît bien et qui aime la série. Les All New, All Different X-Men sont nés, avec les Wolverine, Colossus et autres Tornade. Aux dessins, Dave Cockrum qui imposera son style aux costumes.

L’homme à la touffe de sabre va-t-il se faire fister ?

L’homme à la touffe de sabre va-t-il se faire fister ? ©Marvel Comics

Pendant ce temps, le jeune John Byrne dessine à droit et à gauche, sur des titres consacrés à Space 1999 (mais il n’a pas de lien de parenté avec le Johnny Byrne qui travaille sur la série télévisée) ou chez Charlton. Quand il arrive chez Marvel, il se voit confier le dessin d’épisodes de Marvel Team-Up, mais aussi de la série Iron Fist, qu’il reprend avec… Chris Claremont au scénar. Un duo de légende est né. C’est dans Iron Fist que le tandem introduira le personnage de Dents-de-Sabre, pendant maléfique de Wolverine, mais bientôt Byrne passe sur X-Men. Et la face du monde des comics en a été changée.

Car c’est une explosion (pas de la catégorie canard aux fayots, hein, une explosion positive). Byrne a plein d’idées, et les fixettes communes des deux auteurs leur permettent de créer des éléments forts et iconiques de la mythologie X-Men, comme le Club des Damnés. Byrne en profite pour pousser en avant le personnage (canadien comme lui) de Wolverine, ce qui lui permettra à la longue de devenir un des personnages phares de l’éditeur. Il créera à partir de là le groupe Alpha Flight, qui obtiendra bientôt sa série.

Les comics encouragent les saines lectures

Les comics encouragent les saines lectures ©Marvel Comics

L’environnement éditorial de Marvel a entretemps changé. La fin des années 70 a vu une valse des editors in chief, jusqu’à l’émergence de la figure de Jim Shooter. Ce dernier va présider à un second âge d’or de l’éditeur, mais aussi se mettre à dos une partie des créateurs par ses décisions au couperet.

C’est par exemple lui qui va couper court à la saga du Phénix Noir, exigeant que Jean Grey soit châtiée (le script original prévoyait uniquement une sorte de lobotomie psychique par Xavier, permettant de contenir l’entité Phénix dans un coin de l’esprit de Jean). Claremont en prendra son parti, développant une logique du deuil dans la série, mais cela cristallisera les tensions latentes avec Byrne, qui partira peu après, à l’issue de la saga Days of Future Past. Cela faisait longtemps que les deux auteurs s’opposaient sur la direction à donner à certains personnages, et c’est le scénariste qui a eu gain de cause face à Shooter. Ce ne sera pas la dernière fois que l’editorial Marvel contestera les options radicales du bouillant Canadien.
Ce dernier hérite de Fantastic Four, et c’est là que l’affaire tourne au vaudeville avec grandes engueulades, coups tordus et portes qui claquent.

Champagne pour tout le monde !

Champagne pour tout le monde ! ©Marvel Comics

Claremont poursuit son petit bonhomme de chemin sur X-Men, avec le retour de Cockrum puis l’arrivée de l’élégant Paul Smith. Au passage, il organisera une confrontation entre son groupe de mutants et Doctor Doom, puis l’arrivée d’un personnage mystérieux et amnésique, Madelyne, qui semble être un double de Jean Grey.

Byrne prendra comme un affront l’utilisation de Doom, vilain archétypal des FF, et écrira une histoire démontrant que celui qui était apparu dans X-Men n’était qu’un vulgaire robot. Pire encore, il magouillera (sur une idée de Kurt Busiek), rien de moins que le retour de la vraie, l’authentique Jean Grey, torpillant tous les développements de Claremont sur le personnage. Mieux encore, comme Jean doit faire partie d’X-Factor, nouveau titre réunissant tous les X-Men d’origine, l’affaire se fait sans le scénariste des X-Men, le retour de la rouquine incendiaire se déroulant à l’occasion d’un mini crossover entre Fantastic Four, Avengers et le premier numéro d’X-Factor. Dans ta face, Claremont.
À partir de là, les positions se durcissent. Byrne est persuadé de détenir la vérité sur les personnages créés pour l’essentiel par son idole, Jack Kirby (dont il contestait par ailleurs la position dans le conflit entre le King et Marvel), et balaie allègrement les développements de ses continuateurs. Magneto est sur la voie de la rédemption dans X-Men ? On en fera de nouveau un vilain ricanant dans West Coast Avengers. Et là, ce n’est pas que Claremont qui prend. Tous les développements sur la Vision et la Torche Humaine des années 40 passent à la trappe, ce qui permet à Byrne de ramener la Torche dans Namor, au prétexte que les deux personnages étaient publiés à l’origine dans le même magazine.

Busiek mettra douze épisodes d’Avengers Forever à tenter de réparer ce merdier

Busiek mettra douze épisodes d’Avengers Forever à tenter de réparer ce merdier©Marvel Comics

Chez DC, même chanson avec la réinvention post Crisis de Superman, à l’occasion de laquelle Byrne, plutôt que de contester les évolutions de personnage initiées par ses collègues (au hasard, le Lex Luthor homme d’affaire proposé par Marv Wolfman) pour s’en créditer au passage.

Attention, hein, personne ne conteste la qualité d’écriture et de dessin de Byrne, pour le coup. Seulement son côté autiste et arrogant.
Quand Claremont quitte la série X-Men, Byrne revient ventre à terre pour lancer plein d’idées qu’il ne développera pas, laissant un joli foutoir sur les bras de ses successeurs.
Les années 90 permettent à tout le monde de pousser un ouf de soulagement. Byrne est allé créer des séries chez Dark Horse, ce qui lui permet de développer dans son coin tout ce qu’il n’a pas pu faire subir aux personnages Marvel, dans des séries comme Danger Unlimited (qui démarque les FF), Babe (She Hulk) et surtout Next Men/2112, qui développe Day of Future Past d’une manière tout à fait ambitieuse, mais aussi un projet refusé sur un Doom du futur (qui deviendra d’ailleurs, mais sans Byrne, la ligne 2099 de Marvel).

Beaucoup de créateurs ont des caractères de cochon. Celui de Byrne est devenu proverbial. S’étant auto-érigé gardien d’un dogme dont il est le seul à avoir les clés, il a petit à petit fait le vide autour de lui. Il est brillant et doué, mais n’a jamais été aussi bon qu’avec Claremont, avec lequel il avait tout pour s’entendre (passion pour les histoires de possession mentale menant à un goût immodéré pour les métaphores du viol) mais qu’il a passé le reste de sa carrière à asticoter. Du coup, ce formidable auteur est devenu aussi agaçant qu’un Ridley Scott de calibre moyen. Moi je trouve ça triste, pas vous ?

 Who’s next ?

Who’s next ?©Dark Horse

—-La BO du jour

37 comments

  • JP Nguyen  

    Saisissante image que celle du canard et des fayots !

    Dans la phrase  » à l’occasion de laquelle Byrne, plutôt que de contester les évolutions de personnage initiées par ses collègues (au hasard, le Lex Luthor homme d’affaire proposé par Marv Wolfman) pour s’en créditer au passage. »
    j’ai la confuse impression qu’il manque un bout…

    Et du coup, comment Bruce va-t-il baptiser la thématique de la semaine prochaine ?
    « La semaine du vieux con » ?

    PS : Très chouette dessin, Mattie-Boy, tu t’en es sorti comme un chef (mais fais gaffe à cet esclavagiste de Bruce…)

  • PierreN  

    À force de lire des anecdotes sur leur petite guéguerre, cela donne l’impression que c’est plutôt le sympathique Claremont qui en ressort grandi, en supportant ces piques un brin mesquines tout en composant avec les contraintes éditoriales vaille que vaille, alors que son camarade canadien était visiblement contre l’idée de prêter ses joujoux (cela n’entache pas pour autant l’admiration que je peut avoir pour Byrne en tant que dessinateur). Que vaut leur passage sur la JLA au fait ?
    Si je me souviens bien, l’apparition holographique de Lilandra dans la chambre à à coucher des parents de Franklin (lors de l’ère Paul Smith) a aussi causé quelques remous, puisque Byrne a rebondi là-dessus pour aboutir ensuite à l’arc mémorable du procès de Reed Richards (dans lequel le scénariste des FF apparaît, en raison du spécial assistant editor’s month qui permettait aux personnages de rencontrer les auteurs de leurs aventures).
    http://www.cbr.com/x-men-reed-richards-john-byrne-chris-claremont/

  • Bruce lit  

    Difficile de ne pas voir Byrne comme le bad guy dans cette histoire. C’est purement ahurissant ce niveau de mesquinerie ! Effectivement en plus d’être triste, c’est purement immature. Je veux dire, même à ce stade Roger Waters a su prendre du recul et se réconcilier avec Pink Floyd quoi !
    Même ce grand malade d’Axl Rose !
    Il a quoi en moins ce Byrne ? Non pas que je souhait la réunification du tandem dans l’espoir de remonter une licence qui a définitivement trouvé du pétrole à force de couler avec Lemire et Soule.
    Bref…Good to have you back Alex.

    @JP: Esclavagiste moi ? Mais il n’y a pas de raison que le sieur Nikolavitch soit payé à rien faire. Et pour preuve de ma mansuétude, je ne lui ai même pas facturé sa bouteille de cidre de la semaine dernière !

    @Mattie Boy: je précise quand même à notre cher auditoire que la commande de Mattie BOy s’est faîte uniquement sur photos et qu’ils ne se sont jamais rencontrés in the flesh. Ce qui me rend encore plus admiratif de la qualité de ce dessin ! Je précise aussi que lorsque vous demandez à Alex de vous envoyer des photos de lui pour vous aider à la tache, il n’en envoie….qu’une seule !

    • Matt  

      Ah parce que tu paies ? C’est nouveau ça^^

      Sinon, oui c’est bien triste cette histoire. J’avais entendu parler de tout ça. Notamment pour Jean.
      J’ignorais que ça s’étendait à chaque personnage utilisé. Comme Doom (m’enfin quel est le problème de l’utiliser ?)

      C’est surtout triste tout ça parce que Byrne a du talent. ça agace peut être de l’admettre quand on voit qu’il l’utilise pour faire chier, mais il en a. Donc c’est bien dommage.

      Du coup ils sont encore fâchés de nos jours ?

    • Matt  

      J’oserais même dire qu’en terme de narration visuelle, il fait plus moderne que Claremont. Ses FF ou sa She-Hulk, c’est vraiment bien foutu sur la forme.

    • Matt  

      Ses idées de scénar par contre…c’est pas toujours ça.

  • Nikolavitch  

    j’ai pas des caisses de photos de ma pomme, à part celles qu’on m’envoie après les festivals. sur lesquelles je suis soit épuisé, soit raide bourré.

    au fait, excellent, ton cidre !

    • Bruce lit  

      Citoyens et lecteurs de Bruce Lit, entendez ce cri Balavoinesque :
      Prenez des photos d’Alex Nikolavitch dans tous ces états conventionnels et envoyez les moi.
      N’ayant que des racines serbes, il ne craint pas que vous lui subtilisiez son âme en lui tirant le portrait !

      • Nikolavitch  

        pour qu’on me la subtilise, encore faudrait-il que j’en aie une !

  • Présence  

    Je ne trouve pas ça si triste que ça : de ce que j’ai compris leur ultime collaboration sur la JLA (évoquée par PierreN) n’avait pas l’air très prometteuse.

    Finalement Chris Claremont comme John Byrne se sont retrouvés à régner sur un petit (un gros même) bout de l’univers partagé Marvel, à le développer à leur convenance. Sauf que la nature même des propriétés intellectuelles fait qu’ils doivent composer avec les décisions des responsables éditoriaux, chargés de faire sortir les comics à l’heure, et de veiller sur l’intégrité de ces propriétés intellectuelles, ainsi que de les faire fructifier. Par exemple : mettre sur le marché un titre X-Men de plus, avec l’équipe originelle, ou rapatrier par tous les moyens un personnage porté disparu comme Human Torch (Jim Hammond).

    • Matt  

      Reste à savoir ce qui tenait des décisions de la direction de Marvel et ce qui tenait des caprices de Byrne.

      • Présence  

        D’expérience, c’est très difficile à démêler car à l’époque, il y avait déjà des décisions prises collégialement, et des interactions officieuses entre les scénaristes. Je crois me souvenir que pour le retour de Jean Grey, c’était à la base une idée (quant à la méthode) suggérée par Kurt Busiek, transmise à John Byrne par Roger Stern, et reprise par Bob Layton au moment de choisir le cinquième membre de X-Factor. Aussi, il me semble difficile de tout mettre sur le dos de Byrne.

        Il est aussi possible d’imaginer qu’un auteur prenne une idée d’un autre comme un caprice pour empiéter sur son domaine. Cela peut s’aggraver si le personnage utilisé était censé apparaître à l’échelle de 6 à 12 mois dans la série de l’un, sans que le responsable éditorial n’en avertisse l’autre.

  • PierreN  

    Qui est l’auteur de cette question à la base ? Je n’ai pas le souvenir de l’avoir vue parmi les propositions sur Facebook.

  • sébastien zaaf  

    D’ailleurs Sean Howe raconte un peu dans son livre sur Marvel cette guerre. Claremont a appris le projet X-Factor au resto avec Nocenti et Barry Smith alors qu’il avait lui-même apparemment un projet pour faire revenir les anciens X-Men sur le devant de la scène. Claremont se lève, furieux et se dirige vers le téléphone pour appeler Shooter et démissionner. Mais il ne se rappelle plus du numéro, la colère aidant. Il revient prendre ses affaires et veut filer dans les bureaux de Marvel poser directement sa démission. Nocenti l’a calmé et retenu. Quant à Magnéto, Shooter avait déjà bien torpillé la rédemption que Claremont commençait à mettre en place en en faisant à nouveau un vilain caricatural dans Secret Wars. Effectivement, ça ne grandit pas Byrne qui passe aussi chez ses collègues pour un « lécheur » puisqu’il a toujours pris partie pour Marvel contre les auteurs, notamment Kirby.

    • PierreN  

      « puisqu’il a toujours pris partie pour Marvel contre les auteurs, notamment Kirby. »

      Et Kirby ne l’a manifestement pas oublié puisque dans le cadre de la série Destroyer Duck (conçue par le King et Steve Gerber dans le but de soulever des fonds en vue de leur procès contre Marvel), les deux auteurs ont crée une parodie de Byrne, nommé Cogburn, pour mieux tourner en dérision ce côté « corporate ».
      Kirby était coutumier du fait, puisque dans ses New Gods, on y retrouve également des caricatures de Roy Thomas et surtout de Stan Lee (Funky Flashman porte justement la moustache et une moumoute).

      http://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/ComicBook/DestroyerDuck

  • Matt & Maticien  

    Excellent ce format . C’est passionnant. Je suis impressionné qu’un article aussi fouillé sorte en 3 jours et sois aussi bien illustré. Ps. Bravo aussi pour la cover!

    • Nikolavitch  

      en fait, dès lors que Bruce m’en a parlé, je crois que j’ai pondu le truc en moins de deux heures. Mais bon, c’est un sujet sur lequel je n’ai pas eu de recherches particulières à faire. ça aide.

  • L'archer Vert  

    Chouette article effectivement.

    Pour répondre à PierreN, les retrouvailles du duo sur JLA se sont révélés être un gros pétard mouillé puisque Claremont ne s’est chargé à priori que des dialogues, donc pas sur qu’il y ait eu beaucoup de contact entre les deux hommes. En revanche, Byrne ne s’y est pas opposé, du moins pas publiquement, donc on peut penser que les relations se sont globalement réchauffés entre deux artistes qui de toutes façons ont maintenant leurs carrières derrière eux.

  • Tornado  

    Sympathique petite virée au pays des geeks connaisseurs de l’envers du décor. C’est très intéressant comme survol pour ceux ne souhaitant pas plonger plus que ça dans la vie de ces auteurs de comics. J’avoue ne pas m’intéresser beaucoup à cet envers du décor (et à ces personnes, car on est presque toujours déçus quand on prend connaissance de la vie de nos idoles – si tant-est que ces types soient nos idoles, et ce n’est pas le cas en ce qui me concerne). Donc, cette petite reconstitution concise est parfaite (et joliment illustrée par Mattie Boy en plus).

  • Présence  

    Mais qui a choisi les Toy Dolls comme BO ?

    C’est malin, je me suis retrouvé à regarder plusieurs de leurs concerts sur youtube (une vitalité incroyable) et j’ai recommencé à chantonner Nellie the elephant à tout bout de champ, sans pouvoir me sortir cette comptine de la tête. Merci pour ces souvenirs.

    • Jyrille  

      Je n’avais jamais écouté les Toy Dolls du coup je vais y jeter une oreille.

  • Jyrille  

    Une nouvelle rubrique est toujours la bienvenue et pour le coup d’envoi, c’est réussi ! J’adore ton humour, Alex, mais j’apprends surtout beaucoup de détails dont je n’avais pas conscience de l’existence. Comme Tornado, je ne suis pas un grand fan même si j’adore le trait de Byrne, tout ceci est donc du bonus pour ma culture personnelle.

    J’ai beaucoup aimé l’iconographie et suis totalement soufflé par le dessin de Mattie Boy. C’est fait sur pc ?

    • Matt  

      Merci de vos retours sur mon dessin au passage^^ ça fait plaisir.

      @Jyrille : le dessin est fait à la main, puis scanné. La couleur est à l’ordi par contre, oui.

  • David Brehon  

    Finalement, c’est heureux que le duo ne se soit pas réformé. Leurs collaborations sur Spider-Man, Star-Lord, Iron Fist… étaient des réussites mais l’alchimie entre les deux n’a jamais été aussi grande que sur les X-Men. Séparés, ils ont continué à faire des merveilles tous les deux avant décliner. Le premier retour de Claremont sur les X-Men fut un accident industriel et les suivants se contentèrent de surfer sur la nostalgie. Le retour-éclair de Byrne fut une farce tandis que son second retour (Hidden Years) se limitait à rendre hommage à la période Neal Adams et à faire la liaison avec l’ère Claremont. Et son projet fut sabordé par l’éditorial qui trouvait qu’il y avait trop de titres X-Men. Pour une fois, il n’était pas responsable du clash. Claremont et Byrne n’ont, de mémoire, travaillé que deux fois ensemble depuis. Une fois Byrne dessina deux-trois pages d’un épisode d’Uncanny X-Men à la toute fin de l’ère Claremont (des pages guère mémorables) et un run de 6 épisodes de la JLA (avec Austin à l’encrage) mais aucune magie ne se dégageait de cette collaboration. Cela prouve une fois de plus qu’il est très difficile de retrouver l’alchimie d’une collaboration après une séparation. Les retours sont rarement gagnants.

  • Frego Li  

    ce qui est surtout frappant, c’est de voir que Byrne a pu torpiller Claremont en publiant des développements qui n’étaient pas en cohésion avec le titre X-Men. il n’y avait donc pas de direction éditoriale chez Marvel, ç avalidait une publication sans savoir ce qui se passait dans les autres titres ? mais que faisait le commissariat central aux cross-over ???
    pour le reste, les histoires de « melon/grosse têt » des uns, des autres, c’est regrettable. le portrait dessiné par le défi désigne Byrne comme étant le connard du duo. ça ne me dérange pas. _a aurait pu être l’inverse, c’était la même pour moi : les personnes n’ont aucun intérêt en soi et ne dise rien de l’auteur qui est en chacun (dans ton cul, sainte beuve).
    c’est ensemble qu’ils ont créé la plus grande période, la plus féconde, celle qui rend les gens les plus nostalgiques, qui résiste au temps et à la relecture, de toute l’histoire du comics.
    il fallait partager la paternité de cette réussite inouïe, ils n’ont pas su. mais c’était trivial à prévoir…

    • Nikolavitch  

      tout ce que j’ai pu voir des interventions des uns et des autres protagonistes montre que Byrne est une sacrée tête de lard. Une tête de lard douée, je suis le premier à le reconnaitre (c’est pour ça que mes rayonnages sont bourrés de trucs de lui) mais une tête de lard. face à une autre tête de lard comme Shooter, ça ne pouvait faire que des étincelles.

      après, le contrôle éditorial chez Marvel a été plus ou moins strict selon les époques, et globalement, les editors de Byrne l’ont pas mal laissé faire ce qu’il voulait, ne sifflant la fin de la récré que quand ils se voyaient mal gérer les conséquences de ses histoires (voir son éjection de West Coast Avengers, parce qu’il nous mitonnait un House of M en vraie grandeur).

  • Lionel  

    Le niveau d’excellence de ce site n’est pas du chiqué, génial papier.
    Et si le vrai troisième homme était Terry Austin ?

  • Kaori  

    Merci pour la rediff, Bruce.

    Voilà un article qui explique beaucoup de choses. Byrne n’en sort pas certes pas grandi mais sa réputation est faite depuis longtemps maintenant…

    En lisant cet article, je me remémore la réaction que j’ai eue en découvrant Byrne sur les FF. Une trahison. Carrément. Il quittait les X-Men (et désolée, mais je ne comprendrai jamais ce que vous trouvez tous à Paul Smith…) et il officiait sur les FF. Impossible pour moi de lire les FF sans penser aux X-Men. J’ai fini par m’y mettre et à trouver ça pas si mal, mais 20 ans plus tard…
    Et oui, pour moi il s’agit d’un trio plus que d’un duo. Austin est indissociable de cette époque.

    • Eddy Vanleffe  

      C’est compliqué la vie de fan…
      on finit par défendre tout et n’importe quoi au nom du souvenir….
      je suis titinophile, conanophile, Beatlesophile, bref je collectionne les attributs de gardien de temple…
      sauf que je reste critique…
      je suis grosso-modo team-Claremont et je trouve rétrospectivement, la guerre assidue que lui a mené Byrne vraiment infantile pour le coup..
      En plus le gars n’ a pas fini, il dessine actuellement gratuitement sa propre suite personnelle des X-Men suite à son départ… X-MEN ELSEWHEN
      il prend un malin plaisir à effacer tous les idées de Claremont (et puis il dssine plsu de Avengers que de x-Men mais bon…).
      effectivement Magneto est redevenu un sort de méchant sutpide et limite « violeur »… c’est bizarre et totalement en dessous de ce que ça pourrait être…

      mais finalement ma période préférée des X-Men ce fut la Paul Smith-John Romita Jr…bizarre non?

      • Bruce lit  

        @Alex : un lecteur a réagi de manière posée et argumentée sur FB à ton trollisme anti Byrne

        Je ne vais pas pointer toutes les libertés avec les faits prises par cet article, mais je voudrais démonter une déclaration qui me semble particulièrement révoltante.
        « Byrne prendra comme un affront l’utilisation de Doom »
        1. Il est étrange de parler d’une personne réelle comme un narrateur omniscient de personnages fictifs dans lesquels il peut rentrer comme dans des moulins.
        2. Ce qui est apparu au fil des années (ie à partir d’une moment où on a eu droit à une autre version que celle de Shooter), c’est que Byrne *et le responsable editorial des revues des Fantastiques, Jim Salicrup*, c’est que l’équipe des revues en X ait été autorisée à se servir dans les ressources des revues FF sans que l’équipe FF ait été consultée et notamment sans vérifier s’ils n’avaient pas de plans pour le personnage en question. Comme il est d’usage dans un contexte *professionnel*.
        3. Le portrait de Byrne suggéré ici, non seulement n’a pas de fondement dans les faits, mais n’est même pas vraisemblable dans le contexte.
        Songez plutôt…
        Le premier numéro de la nouvelle direction des Fantastiques, le 232, paraît en avril 1981, et a donc du être commencé par Byrne en janvier de la même année.
        Le numéro 145 d’Uncanny X-Men Paraît en février 1981. Donc le numéro qui « emprunte » Fatalis paraît deux mois seulement après le dernier numéro de Byrne (143) et deux mois avant que le premier numéro de « ses » FF paraisse. Autrement dit Claremont met sa marque sur un personnage emblématique de la série de son ex partenaire (symbolisée dans la bande par le coup d’allumette d’Arcade, un personnage qu’il a créé) deux mois avant que celui-ci ait eu lieu la moindre occasion de déposer la sienne.
        Bien plus. En admettant que Byrne ait terminé son premier numéro dans les temps (et il est connu pour sa régularité), il a très bien pu découvrir le numéro fini d’UXM 145 en venant livrer les planches achevées de FF 232.
        Quel effet ça vous ferez si vous découvriez un soir en revenant du boulot que votre proprio a laissé votre ex organiser une fête dans votre nouvel appart’?
        Est-ce que ce serait une manifestation d’orgueil de téléphoner à votre proprio pour vous plaindre ? Ou est-ce que vous trouveriez raisonnable de Télé non seulement au proprio, mais à la police et à un psychiatre ?

        • Eddy Vanleffe  

          Le truc à réfléchir également; c’est quand même le contexte.
          les auteurs travaillent tous dans un univers partagé, mais ne supportent pas qu’on ait fait apparaître un personnage de leur écurie.
          Je trouve ça assez drôle…
          « la marque  » de Claremont consiste à a faire rencontrer Fatalis et Ororo. pas de changement, pas de révélation juste une péripétie inoffensive…
          Tout au plus Fatalis est impressionné par la beauté et l’aura d’Ororo….
          Rien de très invasif…
          Byrne, Stern répondent par une résurrection, un grillage de plot et une divergence de point de vue assez catégorique dont l’épilogue se trouve dans la mini série Avengers VS X-Men où Stern (grand pote de Byrne) tente de bousiller la rédemption de Magneto…la mini change d’ailleurs d’équipe créative au dernier numéro directement pris en main par Tom De Falco (Editeur en chef après Shooter) pour conclure sur une situation plus cohérente par rapport à l’évolution qu’avait impulsé Claremont.
          je n’ai jamais lu de chose sur les coulisses de cette mini mais c’est assez transparent je trouve…
          on a une guerre des clans en direct.

          • Bruce lit  

            D’accord avec Eddy. Doom est très classe dans cet épisode.

          • Eddy Vanleffe  

            très raccord avec celui des « This land is mine » dans FF 246-247, un méchant presque chevaleresque

        • JB  

          Byrne est quand même connu pour son caractère revanchard. Jim Shooter en fait les frais lorsque son StarBrand tombe entre les mains du canadien.

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