Le crossover de crossovers (Secret Wars)

Secret Wars par Jonathan Hickman & Esad Ribić

Première publication le 25/04/16. Mise à jour le 06/07/17

Pour la dimension mythologique, rien de tel qu'une couverture d'Alex Ross

Pour la dimension mythologique, rien de tel qu’une couverture d’Alex Ross © Marvel Comics

AUTEUR : PRESENCE

VO : Marvel

VF : Panini 

Ce tome comprend les 9 épisodes de la série, initialement parus en 2015/2016, écrits par Jonathan Hickman, dessinés et encrés par Esad Ribić.

La mise en couleurs a été réalisée par Ive Scorcina. Il comprend aussi le prologue de 10 pages parus dans Free comic book day 2015, également écrit par Jonathan Hickman et mis en image par Paul Renaud. Il comprend les 9 couvertures originales d’Alex Ross, ainsi que les 44 couvertures variantes. Toutes les couvertures ont été placées à la fin du récit, le chapitrage étant assuré par des pages blanches avec un titre spécifique, comme il est de coutume dans les comics écrits par Hickman (et qui a réussi à l’imposer même dans ses travaux pour Marvel).

Cette histoire se déroule après les 70 épisodes des séries Avengers et New Avengers écrits par Jonathan Hickman. Il constitue un événement majeur dans l’univers partagé Marvel, dans la mesure où toutes les séries mensuelles se sont arrêtées pour être remplacées par des titres se déroulant sur Battleworld. Il marque également 30 ans d’anniversaire des premières guerres secrètes parues en 1985 : Secret Wars de Jim Shooter et Mike Zeck.

Doom face à ceux de l'autre côté

Doom face à ceux de l’autre côté © Marvel Comics

Les Terre alternatives de l’univers Marvel ont disparu, détruitse au cours de phénomènes appelés Incursion. Il ne subsiste plus que la Terre 616 (la Terre principale), et la Terre 1610 (la Terre des Ultimate). Suite à un plan complexe, Victor von Doom est devenu le Dieu de toute la réalité, et a réussi à sauver quelques morceaux de différentes Terre, pour constituer une terre composite appelée Battleworld. Cette planète artificielle est composée d’une quarantaine de territoires gouvernés par des Barons, tels que Mister Sinister, Ultron, Goblin Queen, Annihilus, Maestro, Apocalyspe, Hydra, Magneto, etc. Le territoire de Doom (Doomgard) est séparé des autres par un mur appelé SHIELD.

Le prologue montre Doom faisant face à ceux de l’au-delà (beyond). Puis la scène change pour passer aux derniers moments d’existence de la réalité sur Terre, alors que se produit l’ultime Incursion, la collision entre la Terre 616 et la Terre 1610. Par la suite le récit se déroule sur Battleworld dont Doom en est le dieu incarné. La police entre les baronnies est assurée par l’escadron des Thor (de nombreuses variantes de Thor). Doom reçoit les barons qui viennent se plaindre de leurs voisins, par exemple Captain Britain insulté par Mister Sinister. Stephen Strange est le bras droit de Victor von Doom. La Fondation du Futur vient de découvrir un vaisseau

Battleworld

Battleworld © Marvel Comics

N’importe quoi ! Le crossover de crossovers : ils ne savent plus quoi inventer chez Marvel. Toutes les séries satellites de cet événement portent le nom d’un crossover ou d’un événement passé : Civil War, Age of Ultron, Planet Huk, Infinity Gauntlet, Age of Apocalyspe, Korvac Saga, Marvel 1602, etc. En plus le point de départ est un copié/collé de House of M (avec Doom à la place de Magneto) et des Secret Wars initiales. Le degré zéro de la créativité.

Effectivement quand DC et Marvel annoncent leur événement de l’année en 2015, le premier semble innover alors que le second semble recycler tout ce qui lui passe par la main, en allant chercher dans les fonds de tiroir pour faire bonne mesure. En prime, les communiqués de presse annonçaient la fin de l’univers Marvel (laissant sous-entendre son redémarrage à zéro par la suite), alors que quelques semaines plus tard les annonces des série ultérieures à l’événement indiquaient qu’il n’y aurait pas de remise à zéro. Mais alors que DC a publié des séries satellites de 2 épisodes chacune réalisées par des équipes créatives pas enthousiasmantes (juste pour occuper le planning de publication, pendant que leurs bureaux déménageaient de la côte Est à la côte Ouest), Marvel publie des miniséries satellites en 4 ou 5 épisodes, réalisées par les équipes créatives des séries mensuelles ou des créateurs reconnus. En outre, Secret Wars est la culmination des 2 séries Avengers écrites par Hickman (qui avait déjà orchestré un excellent crossover avec Infinity en 2013), et même de ses épisodes de la série Fantastic Four, débutée en pleine période Dark Reign.

Une intrigue préparée de longue date

Une intrigue préparée de longue date © Marvel Comics

C’est toujours la même chose ! L’éditeur Marvel demande à un de ses scénaristes phares du moment de pondre un récit artificiel pour que tous les superhéros se tapent dessus, en promettant que plus rien ne sera jamais comme avant, et toute conséquence a disparu 3 mois après, pour un retour tiède au statu quo. Il s’agit d’affrontements déconnectés de toute réalité, sans apparition d’être humain normal, une sorte d’autocélébration incestueuse entre superhéros. En outre, il y a tellement de personnages qu’ils sont réduits à autant de coquilles vides sans personnalité, se distinguant uniquement les uns des autres par les motifs de couleurs chamarrées sur leur costume moulant, et par la couleur des énergies qu’ils émettent.

Certes, c’est un récit de superhéros, avec des gugusses en costume moulant, des superpouvoirs impossibles et baroques. Oui l’intrigue se déroule sur la base d’une enquête pour comprendre comment Victor von Doom en est arrivé là, jusqu’à une confrontation physique finale contre son plus grand ennemi. Oui, il y a beaucoup de personnages et la plupart ne peuvent exprimer leur personnalité que le temps d’une ou deux répliques maximum. Oui aussi, Jonathan Hickman pioche à loisir dans le riche univers partagé Marvel pour mettre en scène des personnages qui lui plaisent ou qui lui sont imposés pour des raisons éditoriales (oui, il y a Groot et Rocket Raccoon, Miles Morales, un inhumain issu de la famille royale).

Faut pas oublier de me mettre Captain Marvel et Star-Lord

Faut pas oublier de me mettre Captain Marvel et Star-Lord © Marvel Comics

En plus le dessinateur est cramé avant la fin, victime d’un burn-out engendré par la quantité de gugusses à dessiner et la longueur interminable de la série (9 épisodes quand même).

Esad Ribić a dessiné toute la série et l’éditeur Marvel s’est fait conspuer parce que le dernier épisode est paru avec 3 mois de retard, soit après les premiers numéros des séries post-événement. Il est sûr que si le même éditeur avait tout fait pour tenir les délais (= remplacer Ribić par le premier venu), il se serait tout autant fait critiquer. Au moins le lecteur qui découvre le récit sous format d’un recueil complet a le plaisir de voir une histoire racontée par les mêmes personnes du début jusqu’à la fin. Esad Ribić est un artiste qui a travaillé avec JM Straczynski sur une histoire du Silver Surfer, avec Peter Milligan pour une histoire de Namor, avec Rick Remender sur Uncanny X-Force, avec Jason Aaron sur Thor god of thunder, et déjà avec Hickman pour 9 épisodes des Ultimates. Il dessine les personnages de manière réalistes, avec des contours en trait fin, donnant une apparence un peu éthérée à ce qu’il représente.

De prime abord, le choix de confier ce récit à Esad Ribić apparaît étrange. Le côté léger de son trait peine à donner assez de consistance aux affrontements, ne confère pas une présence massive à ces superhéros ou aux supercriminels. Cet état de fait est accentué par le choix d’Ive Scorcina qui utilise des couleurs délavées, un peu pastel, donnant une apparence un peu fade à la page. Ce parti pris esthétique crée d’entrée de jeu un décalage avec les conventions visuelles des comics de superhéros, en insistant moins sur la force et le spectaculaire pyrotechnique, en créant une ambiance différente de l’ordinaire des comics de superhéros. Il est possible de comparer ce phénomène à celui produit par les dessins très altiers et élancés d’Olivier Coipel pour House of M : un esthétisme différent qui indique que l’histoire est placée en dehors de la continuité normale, avec sa propre cohérence

Pas vraiment une ambiance superhéros

Pas vraiment une ambiance superhéros © Marvel Comics

Dès le début, Esad Ribić s’astreint à représenter les personnages en cohérence avec leur apparence dans leur série mensuelle du moment (la coupe de cheveux d’Hulk par exemple, ou le costume de Thanos conforme à celui du film Avengers). Puis il apporte des modifications plus ou moins importantes aux personnages à partir du moment où l’histoire se déroule sur Battleworld. Ce travail de réappropriation graphique aboutit à une version de Doom tout habillé de blanc, toujours majestueux et condescendant et paradoxalement plus inquiétant. L’artiste s’en sort également très bien avec Stephen Strange. Il lui conserve une morphologie sans musculature surdéveloppée, avec un visage montrant son âge (quadragénaire). Il reprend l’allure de Reed Richards tel que l’avait conçu Kev Walker dans la série Avengers (avec la barbe). De ce point de vue, chaque personnage se distingue immédiatement des autres, avec une forte identité graphique pour tous.

Dès le début, le lecteur constate également qu’Esad Ribić s’économise sur les décors. Il le fait avec intelligence, c’est-à-dire qu’en début de chaque séquence, il prend du temps pour montrer l’environnement dans les détails. Par la suite, il n’est rappelé que par quelques traits, et pendant les scènes d’affrontements physiques, les arrière-plans se vident de toute information visuelle. Ive Scorcina ne possède pas le talent de Dean White ou de Dave Stewart pour utiliser les couleurs afin de transcrire l’intensité des affrontements, pour accompagner les mouvements par des dégradés progressifs de couleurs, ou pour transformer l’arrière-plan en un spectacle pyrotechnique qui en met plein les yeux. Il se contente de donner un peu de volume avec des camaïeux discrets à la poussière soulevée. Sur ce plan la narration visuelle manque un peu de consistance.

Il est passé où le budget pour les décors ?

Il est passé où le budget décors ?

Par contre la mise en scène amalgame une dramaturgie théâtrale avec des mouvements de caméra pour mieux montrer les déplacements des personnages, leur langage corporel, leurs mouvements. Esad Ribić sait faire apparaître les émotions des personnages sur leur visage, leur état d’esprit dans leur posture. Il a le sens du spectacle pour les moments révélateurs qu’il s’agisse d’une cérémonie protocolaire d’enterrement, de l’apparition d’un personnage, ou encore d’une harangue sur une pente herbue. Ive Scorcina fait preuve d’une sensibilité artistique pour choisir la teinte dominante de chaque séquence, et ainsi établir une impression durable.

L’épilogue (toujours dessiné par Esad Ribić) montre qu’il n’est pas cramé et qu’il a mis à profit le temps supplémentaire qui lui a été alloué pour faire en sorte que les visuels soient raccords avec l’intention de l’auteur qui est de boucler avec une situation montrée dans le premier épisode New Avengers.

Une belle teinte verte rappelant la couleur originelle de la tunique de Doom

Une belle teinte verte rappelant la couleur originelle de la tunique de Doom © Marvel Comics

Soit ! Les dessins ne sont pas trop mal, mais l’intrigue reste un prétexte ressortant tous les artifices de l’univers partagé Marvel, utilisés jusqu’à la nausée depuis des décennies. Non seulement il y a un recyclage de la situation de House of M dans un What if? qui ne dit pas son nom, mais en plus il y a même le Gant de l’Infini. En plus il y a tellement de personnages qu’il faut une encyclopédie pour s’y retrouver.

Jonathan Hickman joue le jeu du crossover ou de l’Evénement. Il est un employé qui travaille pour un éditeur, avec un cahier des charges très contraignant. Il effectue son travail en en respectant les spécifications. Le lecteur peut le regretter, mais il n’est pas pris par surprise. Il sait qu’il s’engage dans un récit fédérateur à l’échelle de tous les comics Marvel du moment, avec pléthore de personnages, et un enjeu à l’échelle de toute la réalité. Il utilise les jouets qu’on lui a imposés. Il le fait avec respect, ce qui veut dire qu’il a bien fait ses devoirs et qu’il respecte les caractéristiques principales de chaque objet de pouvoir et de chaque personnage. Dans cet ordre d’idée, il s’en tire mieux que beaucoup de ses collègues, comme il l’avait déjà prouvé dans Infinity. Certes Thanos n’a pas l’ampleur qu’il peut avoir dans les récits de Jim Starlin, mais il n’est pas relégué à l’état de simple supercriminel. Comme dans tous les autres crossovers, il est possible de comprendre l’intrigue sans connaître tous les personnages. On peut s’amuser de voir passer Toothgnasher ou Toothgrinder, sans savoir d’où ils sortent.

Thanos au pied du SHIELD

Thanos au pied du SHIELD © Marvel Comics

Quand même, ce Secret Wars donne l’impression d’être l’aboutissement de tout le travail de Jonathan Hickman depuis ses débuts sur Fantastic Four (on a échappé à ses Secret Warriors, c’est déjà ça), c’est-à-dire depuis 2009, soit 6 ans de continuité interne à son œuvre. C’est dire si c’est incompréhensible.

À un moment il faut choisir son camp : on ne peut pas accuser Jonathan Hickman de pondre un crossover industriel de plus, et dans le même temps d’écrire une histoire personnelle construite pendant 6 ans. Donc le scénariste fait ce qu’on demande de lui et intègre de temps à autre une image ou une page évoquant ce qui se passe dans une ou plusieurs baronnies pour donner un semblant de légitimité aux miniséries satellites. Il mène à bien son intrigue des séries Avengers, avec la dernière incursion qui aboutit à la création de Battleworld, et au nouveau statut de Victor von Doom. Il apporte une touche finale à ses histoires pour les Fantastic Four. Il rapatrie le Reed Richard de l’univers 1610 qu’il avait bien développé pendant la saison qu’il avait écrite des Ultimates. Il fait même un clin d’œil à sa série Secret Warriors (son premier travail pour Marvel), avec Nikola Tesla qui apparaît le temps d’une page (il s’agit d’ailleurs plus d’une référence à sa série sur le SHIELD).

Le lecteur plonge dans une situation que Jonathan Hickman prend le temps d’expliquer. Il y a une brève introduction de 3 pages montrant Doom et 2 autres face à un pouvoir incommensurable, puis tout un épisode consacré à la dernière Incursion, montrant la fin des Terre 616 et 1610. Puis le récit commence sur Battleworld. Au fil du récit, le lecteur apprend comment Doom a acquis le statut de dieu, pourquoi cela lui est arrivé à lui et pas à un des 2 autres à ses côtés. Parallèlement plusieurs personnages essayent de comprendre la situation et d’en prendre la mesure. Effectivement le récit ne rappelle pas comment Stephen Strange s’est retrouvé aux côtés de Doom. Effectivement Owen Reece semble reprendre le même rôle que durant les premières Secret Wars. Effectivement la participation d’un moloïd et de la Fondation du Futur parle plus à un lecteur des Fantastic Four d’Hickman. De même que le ralliement de Black Swan (Yabbat Tarru) aura plus de sens pour qui a lu les séries Avengers.

À gauche Black Swan (Yabbat Tarru)

À gauche Black Swan (Yabbat Tarru) © Marvel Comics

Effectivement le récit se termine par un affrontement entre Doom et son ennemi. Il n’en demeure pas moins que Jonathan Hickman raconte une vraie histoire, avec un suspense quant à la façon dont Doom sera défait, et aussi quant à la manière dont il a acquis son statut. Le scénariste utilise les personnages mis à sa disposition à bon escient. Il est par exemple savoureux de voir Thanos confronter Doom, en lui rappelant que lui aussi dispose d’une certaine expérience en matière d’exercice divin. Il est assez rigolo de voir Valeria Richards rappeler à Doom qu’omnipotence ne signifie pas omniscience. Hickman sait faire ressortir l’histoire personnelle de plusieurs personnages de manière naturelle, leur conférant un minimum de personnalité.

Jonathan Hickman manipule sa distribution pléthorique avec une grande adresse, réussissant à ne perdre aucun personnage en cours de route, à donner un petit moment à la plupart, et à développer ceux qui jouent un rôle plus important. Le lecteur apprécie la manière dont le scénariste étoffe le caractère de Doom, sans trahir le fond de sa personnalité. Ce personnage bénéficie d’une explication convaincante quant au fait qu’il ait endossé le rôle de dieu pour sauver ce qui pouvait encore l’être. Hickman expose la motivation première de Doom avec une réelle sensibilité psychanalytique et une grande pertinence (sans verser dans la psychologie de comptoir). Il lui restitue toute sa dimension tragique, dans le rôle du personnage central d’un roman noir. Pour le combat final, il reprend la grande tradition Marvel (des années 1960 et 1970) d’un combat physique qui se double d’un affrontement idéologique. Il intègre la notion de famille (inséparable des histoires des Fantastic Four), avec une approche un peu différente et complémentaire de ses épisodes des FF. Il a réservé un sort étonnant et logique à Johnny et Ben. Il conclut son récit en bouclant sur le début, à la fois par le retour sur la phrase « Tout meurt » prononcée par Reed Richards tout au début du premier épisode des New Avengers, à la fois par un passage au Wakanda.

On s'agenouille devant Doom

On s’agenouille devant Doom © Marvel Comics

Mouais, mais quand même, on a l’impression qu’Hickman a abandonné une partie de son intrigue pour les séries Avengers, car il n’y a plus ni Builders, ni Makers. Le scénariste avait mené cette intrigue à son terme dans les séries Avengers. En prenant un peu de recul, le lecteur s’aperçoit qu’il continue de filer la métaphore de cet aréopage de créatures floues (makers, builders, mapmakers). Quand Doom se retrouve dieu de la réalité, le lecteur peut y voir la métaphore du scénariste tout puissant présidant à la destinée de tout l’univers partagé Marvel. Sous cet angle de vue, cette partie de Secret Wars devient une métaphore du caractère diminué, voire stérile de cet univers partagé s’il était confié à un seul et même créateur ou artiste. De même la posture de Doom implique une forme d’immobilisme de ce monde, chaque individu étant cantonné dans une forme de stase immuable. L’enquête menée par une poignée de personnages sous-entend qu’il y aura toujours des évolutions par rapport à ce statu quo, justifiant par là les libertés que certains auteurs prennent avec les personnages Marvel (au hasard, Peter Parker en chef d’entreprise à succès, ou Otto Otavius devenant un Spider-Man supérieur).

Contre toute attente, malgré toutes les contraintes du crossover, malgré les exigences éditoriales, contre vents et marées, Jonathan Hickman raconte une histoire de superhéros dans laquelle le lecteur peut déceler sa voix d’auteur, à la fois dans la structure du récit (une de ses marques de fabrique), mais aussi dans le discours tenu par les personnages, les convictions et les valeurs qu’ils affirment. Secret Wars version 2015 constitue une fin à la hauteur des séries Avengers et New Avengers, un crossover réussi, un hommage incroyable aux premières Secret Wars de Jim Shooter et Mike Zeck, un crossover pour les rassembler tous, les recycler tous (presque tous, il n’y avait pas Fear Itself ou Secret Invasion, et sûrement beaucoup d’autres) et trouver sa place légitime parmi eux (et savoir s’il y aura des conséquences durables ou non n’obère en rien ses qualités). Enfin, en partant, Jonathan Hickman laisse l’univers plus riche de personnages qu’il ne l’était quand il est arrivé. Il a mis à profit la nature même de ces héros récurrent dont les droits sont détenus par une entreprise commerciale, pour bâtir une œuvre personnelle, en appliquant le principe de l’économie circulaire (réutiliser ces personnages dont l’essence a été maintes fois extraite, en y trouvant encore de l’inspiration).

Cette fois-ci, c'est personnel

Cette fois-ci, c’est personnel © Marvel Comics

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Les rediffs de l’été

Le Secret Wars de Hickman, l’ultime crossover de Marvel vient d’être réédité à un prix accessible chez Panini. Faut-il investir dans cet event ? La réponse de Présence chez Bruce Lit.

69 comments

  • redwave  

    Et le marvel cinématic univers, il a été oublié?

  • Nicolas Giard  

    Bonjour Presence, ce que je trouve curieux dans ton article, c’est que tu passe brutalement de la thèse à l’anti-thèse dans le courant de ton article : un paragraphe tu decris très bien l’action, le suivant tu decris ce crossover comme invraisemblable. Un peu comme si vous aviez été deux personnes ayant une conversation sur ce crossover.

    • Présence  

      Je crains que la schizophrénie me guette : mon inconscient sait que ce crossover est un exercice artificiel et ne peut pas faire semblant de le savoir, mais ça ne m’empêche pas de beaucoup apprécier ma lecture. C’est grave docteur ?

  • Bruce lit  

    Le Facebook du matin:
    « Civil Wars » 1/5
    En attendant la guerre civile, voici la secrète ! Celle qui doit remettre à plat tout l’univers Marvel. Alors Présence ? Secret Wars est-il le crossover de trop ou l’achèvement du travail de Jonathan Hickman ? Réponse chez (not so) Secret Bruce !

    La Bo du jour: la guerre arrive….https://www.youtube.com/watch?v=ncdY2nGKzBs

    @Présence : un article plus que complet qui anticipe jusqu’aux réactions effarouchés de votre serviteur. Puisque tu fais le boulot, je n’ai plus grand chose à dire : bastons à gogo, des milliers de personnages alternatifs, ce concept de Batleword tout droit sorti d’un jeu Capcom, tout ça pour presque rien d’après ce que je comprends….Donc, RIEN n’a été changé ? Je me disais que c’était peut être l’occasion pour Marvel de se débarrasser des vieux personnages encombrants pour la continuité : Magnéto qui aurait 90 ans ou Frank Castle presque 70….
    Il est donc hors de question que je lise ça, je vais pas radoter. Ce qui est drôle tout de même et d’un cynisme absolu, c’est de revenir au Secret Wars originel dont tout le monde s’accordait à dire que le scénario de Shooter pour vendre des jouets était d’une nullité absolue….Un truc qui provoquait des crises de rires de l’écurie Marvel de l’époque.

    Antithèse : maintenant, je peux comprendre que l’on puisse lire et aimer cette histoire. Sa démarche s’inscrit finalement dans la même logique que celle d’Onslaught : des années de préparation pour connaître l’identité du traître des Xmen avant la culmination via un méga bazar. Pour avoir lu le premier volume des New Avengers, je peux comprendre ce phénomène : une histoire bien écrite, des personnages confrontés à des choix moraux impossibles et les dessins de Epting.
    Mais lorsque sont entrès en ligne de compte, les cartographes, j’ai complètement décroché comme j’ai décroché des projets Manhatan, l’écriture de Hickman étant parfais lacunaire ou inutilement surchargée….

    Synthèse: non, Marvel ne passera plus par moi, mais ce crossover en terme d’inventivité semble être le moins pire depuis….Civil Xar !

    • Présence  

      Merci pour l’antithèse, je vois que je ne suis pas le seul à être plusieurs dans ma tête.

      • Bruce lit  

        Une seule réponse : une version alternative de Présence suite à une incursion Amazon/Bruce Lit!

        • Nicolas Giard  

          Ejn tout cas ça ne m’a pas encouragé a acheté le TP ni a reprendre du srvice avec Marvel en général.

          Pouah !

  • Jyrille  

    Comme toujours un article extrêmement clair sur une suite d’épisodes qui ne le sont pas du tout. J’admire ta structure et ton exposition des différents éléments qui composent cette bd pour en arriver à tes conclusions : situation éditoriale, historique, dessin et son traitement, continuité. Et puis bien sûr tin érudition et ton abnégation à suivre ces histoires. De plus tu rappelles très dynamiquement les tenants et aboutissants et nous fait suivre ton raisonnement tel un professeur intéressant et motivant. Bravo !

    • Présence  

      Merci. J’apprécie car effectivement je me suis plus investi que d’habitude dans la composition de cet article, en particulier pour aborder tous les points qui me tenaient à cœur sans être redondant d’un paragraphe à l’autre. Par contre, toujours aucune abnégation car j’aime ça. Outre le bon niveau de divertissement, je suis fasciné, impressionné et béat d’admiration devant un auteur ayant réussi à mener son projet à bien à l’échelle d’au moins 6 ans (au moins, parce qu’on peut rajouter plusieurs mois de planification éditoriale en amont) dans le contexte éditorial d’un groupe comme les éditions Marvel.

  • Nicolas Giard  

    Ce que Présence ne met pas a jour, par contre, c’est le fait que ce crossover de crossovers ait détruit l’univers Marvel de notre jeunesse. Marvel Comics a assassiné notre jeunesse, purement et simplement.

    • Présence  

      J’ai bien compris que nous ne partageons pas le même point de vue, mais je ne comprends pas ta remarque. Il semble qu’à quelques exceptions près, le consensus du site (que je ne partage pas entièrement) soit que l’éditeur Marvel a perdu sa cohésion et sa vision d’ensemble fin des années 1980 ou début des années 1990. Il a connu un soubresaut créatif avec la période Marvel Knights et les Ultimates. Du coup je ne vois pas (en toute honnêteté) ce que ce crossover a détruit de plus.

      • nicolas giard  

        Je veux dire par là, lorque Marvel Comics a detruit la terre 616 : vcelle qui contenati les histoires que nousq avons connus.

        • Présence  

          Ok, je n’avais effectivement pas compris.

  • JP Nguyen  

    Chouette article dialectique, Présence ! Une sorte de teamup en solo 😉 !!!
    Moi, ça m’a donné envie, de tenter le coup, comme ça… les dessins n’ont pas l’air dégueux et revoir Doom en big Badass, ça fait du bien, après le massacre du personnage par, je sais pas, au hasard, Bendis dans Dark Avengers…

    La coquille du jour : c’est aréopage et pas aéropage (erreur excusable car fréquente, mais erreur quand même)

    • Présence  

      Je te dois tout : cette forme de dialogue avec moi-même n’est qu’une forme abâtardie des articles que nous avons écrits ensemble.

      • Bruce lit  

        Le Facebook du soir :
        « Civil Wars » 1/5
        Secret Wars de Jonathan Hickman & Esad Ribic : ça divise et ça clive chez Bruce Lit. Un seul point d’accord : cette expérience de lecture dépend entièrement du lecteur. Oeuvre personnelle ou produit industriel sur mesure ? La schizophrénie guette le lecteur.
        Ouevre personnelle ou industrielle : je pense que l’un ne va pas sans l’autre et que le passage chez Marvel permet aux auteurs de tâter le terrain pour des oeuvres plus personnelles : On retrouve du Born Again dans Asteryos Polyp, l’appartenance à une famille honteuse dans Wolverine and the Xmen, l’attaque de microbes aussi bien dans The Invisibles que dans les New Xmen, les bas fonds dans DD ou Sin CIty. Je pense que le traitement est le même, seule l’exploitation et la fin et les conséquences varient en fonction de l’indépendance de l’auteur.
        Civil War est à mon sens le moins pire de tous ces crossovers et chez un indépendant cela aurait été totalement génial. Mais on en parle demain ?
        Hickman est aussi à l’oeuvre sur AVsX si je ne m’abuse. Son PAx Romana est sans doute de mes expériences de lecture les plus épouvantables…..

        Du coup Présence, avec une balise spoilers, quels sont les changements marquants de cette histoire ?

        • Présence  

          Divulgâcheurs – Spoilers – Divulgâcheurs – Spoilers – Divulgâcheurs – Spoilers – Divulgâcheurs – Spoilers…

          Quelques uns des changements après Secret Wars 2015, mais c’est très partiel car je ne m’y suis pas intéressé.

          – Disparition de la Terre 1610 des Ultimates
          – Intégration des plusieurs personnages 1610 à la Terre 616 dont Miles Morales, Reed Richards 1610
          – Victor von Doom retrouve un visage sans cicatrices.
          – Le Wakanda (pays de Black Panther) est rétabli comme s’il n’avait jamais été rayé de la carte du fait des actions de Namor.

          Il y a aussi d’autres changements survenus ultérieurement parce Marvel a pris comme parti d’indiquer qu’il s’est écoulé 8 mois entre la fin de Secret Wars et le début des nouvelles séries avec un numéro 1. Par exemple : Laura Kinney est la nouvelle Wolverine, Scott Summers semble avoir fait une boulette (pas encore révélée).

          • Bruce lit  

            Argh…Le Wakanda ressucité…ils ont fait comment ? Les boules de cristal de Dragonball ? Tiens c’est une idée de CRossover ça non ?
            Il me semblait que Summers était assassiné par Doom non ?

          • Présence  

            Le Wakanda reformé : les exégètes hésitent entre la volonté de Reed Richards lors du retour au statu quo, ou l’utilisation d’un des gemmes de l’infini par T’challa.

            La mort de Cyclops : Victor von Doom le tue dans l’épisode 3 de Secret Wars, mais la plupart des événements survenus sont effacés par la fin du récit.

            Autre modification : Stephen Strange a rajeuni.

  • Tornado  

    Tout pareil que Bruce.
    N’empêche, je suis bien content que Présence continue à lire tout ça et à (très bien) nous le décortiquer. Comme ça on sait tout !

    J’ai essayé le « Hickman time » : J’ai lu les premiers épisodes des FF et les 5 premiers TPB Avengers/New Avengers. J’ai tout détesté. Comme le dit Bruce, son écriture est amphigourique, presque une caricature, une sorte de Grant Morrison sans le talent d’écrire les personnages, car les personnages de Morrison sont, quoiqu’on en dise, extrêmement bien habités (il a un talent fou pour ça). Les personnages selon Hickman sont (et c’est là que je suis en désaccord avec notre enquêteur maison) des enveloppes complètement vides, ou en tout cas factices.

    C’est du super-héros pour les fans hardcore : Il y a du fond et de la forme, mais rien en dehors du super-héros. Je veux dire par là que le super-héros est, pour moi, intéressant quand il est le vecteur de quelque chose d’autre (une réflexion sur tel ou tel sujet de société ou de philosophie). Là, c’est du baroque extrême : Du super-héros qui ne parle que de super-héros, que de sa mythologie interne, de ses constituants, de son essence éditoriale. Ce n’est en rien une histoire universelle, qui sert à parler de quelque chose de plus que son sujet de surface.
    Enfin, bref, je ne suis pas près d’y revenir !

    Cela n’enlève évidemment rien à la qualité de l’article, bien construit, et très malin avec sa thèse et son antithèse presque parodique quant à son sujet ! 😀

    • Présence  

      Je ne sais pas quoi répondre car tes arguments me coupent le sifflet : oui, Hickman parle des comics de superhéros (et un peu de l’opposition idéologique entre Tony Stark et Steve Rogers, ainsi que de la rivalité entre Reed Richards et Victor von Doom, mais ça reste secondaire par rapport au volume de l’oeuvre) et des impératifs éditoriaux.

      D’une certaine manière il applique le conseil donné aux auteurs débutants d’écrire sur ce qu’ils connaissent. Il caresse aussi le lecteur dans le sens du poil en lui parlant de ce qui l’intéresse, le lecteur de comics de superhéros s’entend.

      • Tornado  

        Oui, c’est un fait : Les super-héros ne m’intéressent pas du tout en définitive. ce qui m’intéresse c’est éventuellement ce qu’il y a derrière. C’est un medium, pas une fin en soi (pour moi).

        • Présence  

          Il faut absolument que tu continues à harceler Urban pour qu’ils publient Astro City. Lance un hashtag sur facebook !

  • yuandazhukun  

    Un sacré boulot Présence ! Un grand merci pour cet article magnifiquement écrit…Quand je te lis ça me conforte toujours plus dans le fait que cette grand parenthèse qu’a fait Hickman dans l’univers Marvel est bien fun et comme tu le dis un superbe divertissement ! Laisser les détails pour se concentrer sur l’ensemble c’est ce qu’a fait Hickman. Quand une épopée regroupe autant de persos il faut accepter que l’aspect psycho des persos soit moins travaillé , mais la cohésion du récit et le boulot à long terme de l’auteur font dépasser cela (et pourtant l’univers Marvel et moi on est faché depuis longtemps). C’est une façon de raconter qui peut déplaire mais on a là un immense boulot fait avec minutie par de grands artistes (merci Ribic !) à qui Marvel aura laissé une liberté d’action rarement accordée.

    • Présence  

      Autant Esad Ribic m’avait fortement impressionné sur les épisodes des Ultimates dHickman, autant je l’ai trouvé un peu plus fade sur Secret Wars.

      Liberté d’action – C’est très relatif comme liberté puisque le cahier des charges devait être assez épais, et en même temps c’est du Jonathan Hickman du début à la fin, avec une construction narrative qui n’appartient qu’à lui.

  • Sonia Smith  

    Voici encore un article très impressionnant qui donne effectivement les aspects positifs et négatifs de ce crossover et on ressort de cette lecture en ayant à la fois envie de ne surtout pas ouvrir le titre et de se jeter dessus…
    J’en ai carrément assez pour ma part de ces crossover où il faut balancer le plus de personnages possibles sans en développer les caractères, c’est pourtant bien ça qui faisait l’intérêt de nos super-héros, leurs forces, leurs faiblesses, leurs doutes, leurs interactions avec les humains sans pouvoirs, leurs difficultés. Apparemment, même la planète ne ressemble plus à rien alors ?

    J’aime en général beaucoup les dessins de Ribic avec lequel je te trouve sévère mais peut être que le rythme soutenu ne lui a pas convenu. Quant à Hickman, ses FF m’avaient filé mal au crâne et ne m’avaient guère convaincue..

    Je pense que ma curiosité l’emportera et si des titres sortent en librairie, je vais fatalement me laisser tenter car, comme Présence, je suis finalement plusieurs dans ma tête et une partie de moi ne peut se résoudre à délaisser totalement Marvel

    • Présence  

      On ne va pas tarder pouvoir organiser des voyages de groupe chez le psy, avec tarif de groupe pour schizophrènes.

      La planète est un patchwork assemblé au gré des volontés éditoriales pour faire figurer tel ou tel crossover (ou autre chose), afin de légitimer le fait qu’il existe une minisérie satellite portant leur nom. Cela peut aller du très bon 1602 de Marguerite Bennett et Kieron Gillen (en fait une histoire consacrée à Angela), au Siege de Kieron Gillen (très personnel, une sorte de coda à ses différentes séries Marvel, en passant par le Renew your vow de Dan Slott, un What if consacré à Spider-Man, avec une incidence directe sur la série mensuelle (l’importation du supercriminel Regent) ou par une histoire amusante de la brigade des Thor par Jason Aaron.

      Sous tous les effets pyrotechniques et l’intrigue prétexte à événement, il subsiste un bel éclairage sur les personnages de Victor von Doom et Reed Richards (version 616).

      Esad Ribic m’avait fortement impressionné sur a minisérie consacrée à Namor (écrite par Peter Milligan), et sur les Ultimates de Jonathan Hickman. Quelles autres histoires de lui avait tu appréciées ?

  • Eddy Vanleffe  

    Concernant le coté schizophrène de l’article ou des commentaires, je crois que c’est en partie du à l’oeuvre même .
    Secret wars fait beaucoup de promesses qui donnent envie de s’y atteler (mon cas). Et puis un fois l’univers installé, l’histoire devient une mise en abyme des querelles de bureau de chez Marvel.
    Miles Morales n’a rien à foutre là et sa présence ne vient justifier que le fait qu’il doit intégrer 616:point final! et plein d’autres trucs font bizarre comme les meurtres effacés d’un coup de crayon par la suite. non Je ne comprends pas ce qu’ils voulu faire à part mettre fin à l’univers Ultimate, virer les FF et rapatrier Old Man Logan.

    certaines minis séries sont par contre bien sympa (1872 en tête)

    • Présence  

      Merci pour ces remarques complémentaires.

      Je n’ai pas lu 1872 parce que les auteurs ne m’attiraient pas particulièrement. Par contre, je me souviens effectivement de plusieurs bonnes miniséries, comme celle des Thors (de Jason Aaron & Chris Sprouse), Siege: Battleworld (mon petit faible pour Kieron Gillen), Weirdworld: Warzones (de Jason Aaron & Mike del Mundo), Future Imperfect: Warzones! (de Peter David & Greg Land), et même Ultimate end (de Brian Michael Bendis & Mark Bagley, voir l’article sur le site pour ce dernier).

      http://www.brucetringale.com/le-rideau-tombe-sur-lunivers-ultimate/

    • Matt  

      Moi je ne comprends même pas pourquoi ils ont besoin de faire un crossover pareil pour mettre fin à un univers alternatif. Ils n’ont pas fait ça pour l’univers NOIR il me semble, non ? Il suffit juste de donner une fin aux séries.

      Responsable de chez Marvel : « De quoi ? Une…une quoi ? Une FIN ? C’est quoi ça ? »

      Les FF ont été virés ?

      • PierreN  

        « Les FF ont été virés ? »
        Leur série a été arrêté (que ce soit à cause des droits cinématographiques détenus par la Fox ou des ventes en berne, peu importe le résultat est le même), et la fratrie des Richards ainsi que la Future Foundation sont aux abonnés absents depuis la fin de ce crossover.
        On aurait pu espérer leur retour par le biais de la nouvelle période éditoriale prévue pour la fin d’année (Marvel Legacy), mais tout indique que pour patienter il va falloir se contenter du relaunch de Marvel Two-In-One, avec le duo Thing/Human Torch en guise de lot de consolation temporaire.

        • Présence  

          […] que ce soit à cause des droits cinématographiques ou des ventes en berne – Comme toi, je ne souscris pas trop à la théorie du complot qui voudrait que Marvel saborde les ventes des Fantastic Four pour cause de droits cinématographiques ; à l’évidence ce n’est pas le cas pour les X-Men.

          Du coup, on peut penser que les responsables éditoriaux tentent une stratégie autrefois appliquée à Thor, personnage laissé en jachère de 2004 à 2007, période pendant laquelle il n’y a pas eu de série Thor. La stratégie consiste à créer un manque pour que le retour ne soit que plus vendeur.

      • Présence  

        Ils n’ont pas fait ça pour l’univers Noir. – Non seulement, les responsables éditoriaux ne l’ont pas fait, mais en plus ils ne s’interdisent pas de faire réapparaître ces personnages dans d’autres histoires. D’ailleurs le principe même d’amalgamer toutes les dimensions en une seule n’a pas été appliqué de manière rigoureuse puisque Spider-Gwen est resté sur la Terre 65, et Gwenpool est en provenance d’une dimension appelée Real World.

        Le capital de Marvel (et de DC) est constitué par ses personnages qui sont ses propriétés intellectuelles. Pour pouvoir toucher des intérêts sur son capital, il ne saurait y avoir de fin, jamais.

        • Matt  

          Bon…admettons.
          Mais je voulais dire qu’une terre parallèle pourrait accueillir de nouvelles histoires sans que ça vienne interférer avec la terre 616 ou qu’il y ait besoin de détruire des univers dans des crossovers.
          Surtout si ensuite ils décident de ressusciter lesdits univers…
          Tout ceci génère un bazar monstrueux pour…pas grand chose. Comme si on était témoins des guéguerres au sein des bureaux de l’éditeur et des décisions abracadabrantesques…qui seront peut être annulées au prochain changement d’éditeur en chef.
          Je préférerais que les luttes commerciales s’effacent davantage au lieu de dégouliner dans des crossovers.

  • Matt  

    Quand les comics se changent en jeu vidéo, les jeux vidéo se changent en film avec le dernier jeu capcom qui reprend des looks (un peu ratés) inspirés des films :

    https://www.youtube.com/watch?v=3_HgPEAfPgU

    Et bien sûr sans aucun personnage de l’équipe X-men parce que j’imagine que c’est toujours la Fox et pas Marvel Studios qui a les droits d’exploitation de ces persos en dehors des comics.

  • Eddy Vanleffe  

    C’est ce qui me gêne dans ce crossover, il ne se justifie que pour des raison « méta »…
    Après le côté grandiloquent de Hickman convient super bien.
    La fin est super rushée, forcée… le duel de fin et le dénouement est juste WTF.
    On a parlé de Scott mais voilà un des problème… ils se battent chez Marvel pour savoir qui doit le buter dans sa série ou quoi?

    • Présence  

      En lisant ta phrase, je me suis redemandé s’il ne se justifie qu’en tant que méta-commentaire. Avec le recul, il est difficile de déterminer ce qui est venu le premier de la poule ou l’œuf. Il est certain que le staff éditorial a demandé à Jonathan Hickman de prendre la responsabilité d’un crossover, et que celui-ci a conçu ses séries Avengers avec cet objectif en tête. Mais lesdites séries comprenaient aussi bien des méta-commentaires (avec les Builders) qu’une intrigue capable d’embrasser de nombreux éléments de l’univers partagé Marvel pour en exploiter la richesse. Du coup, même sans savoir que les 2 séries Avengers déboucheraient sur un tel crossover (ce n’était pas affiché dès le départ), elles offraient une lecture divertissante et spectaculaire, se suffisant à elle-même.

  • Eddy Vanleffe  

    Le coté Meta est,je dois l’avouer assez inhérent à l’exercice du crossover.
    Crisis de 1985 était déjà une opération de grand nettoyage et Antimonitor est une métaphore de Editor in chief… les auteurs y ont mis dessus beaucoup de cœur et d’emphase.

    Secret Wars fait bizarre parce que ça part très bien avec un des Meilleurs Fatalis que j’ai vu, et puis il y a des scènes obligées qui se voient d’autant plus qu’on devine carrément qu’elles gavent Hickman (les morts hors champs ou le coup du hamburger)

  • Matt  

    Hum…malgré cette perception mythologique qui pourrait davantage me séduire, je n’arrive pas à avoir envie de plonger là dedans. Je crois que je préfère quand même les séries plus centrées sur certains personnages (même nombreux, tels les gardiens de la galaxie de DnA) que sur TOUT le roster de (jeu-vidéo) Marvel avec des zones de batailes inspirées que tous les endroits/époques/univers célèbres de l’écurie Marvel. ça semble très artificiel quand même, et bordélique.

    Je me fais des idées ou tu trouves du bon un peu partout Omac, non ? Tant mieux dans un sens. Mais il y a des trucs que tu n’aimes pas ?^^

    • Présence  

      Je cherche en effet ce que chacun apporte à l’édifice. – Une très belle démarche.

      Cette approche bienveillante suppose une forte dose d’humilité pour réussir à accepter de voir et d’apprécier les éléments originaux contenus dans chaque œuvre. N’y a-t-il pas un risque de perte d’identité pour le lecteur qui accepte ainsi d’adopter, et pour partie d’adhérer à de nombreuses appréhensions et représentations de la réalité, toutes différentes ?

  • Présence  

    Les personnages invoqués servent un dessein plus grand qu’eux, leur donnant un élan nouveau mais bref, leur donnant une place héroïque […]. – Le dessein plus grand qu’eux peut être envisagé au premier degré comme l’expression d’un mythe comme tu le fais apparaître, et aussi comme une métaphore de la nécessité de l’éditeur Marvel de rénover le dessein de ses personnages pour conserver ses parts de marché.

    Ce dont je n’avais pas conscience et que font ressortir vos commentaires, c’est qu’il y a plus que 2 lectures possibles (celle de l’article) et qu’elles sont toutes valides : j’y vois la preuve manifeste de la richesse du récit.

    • Bruce lit  

      C’est chouette quand les rediff’s cartonnent autant. Merci à tous de jouer le jeu 🙂

  • JP Nguyen  

    Bon, des années après tout le monde, j’ai lu cet event cet aprèm, après l’avoir pris en VF d’occase dans un Gibert… (sans doute parce que je suis encore dans ma période FF…)
    Je ne sais plus qui dans la team avait dit que Hickman n’écrivait pas bien les personnages, se limitant trop à du « plot-device » mais c’est vraiment ça que j’ai ressenti pendant ma lecture. Même si il y a un effort pour se caler sur la version canonique des persos, ils demeurent toujours un peu creux. Il y a une façade familière et pas grand chose derrière. On ne s’attache pas vraiment à eux. C’est une histoire cosmique, avec des univers en jeu et… j’en avais un peu rien à péter.
    Il y a sans doute l’effet spoiler. Et l’usure du vieux lecteur qui a lu AoA, Onslaught, House of M et quelques Crisis… Et le fait que je n’ai pas lu toutes les séries Marvel écrites par Hickman qui précédaient.
    Mais quand même… Age of Apocalypse, je l’ai relu il y a quelques semaines et même si c’est moins bien dessiné, c’était construit de manière à mettre en valeur plein de persos, avec une intrigue leur donnant l’occasion de briller, de compter dans l’histoire…
    Dans Secret Wars, c’est un peu « en attendant les relaunchs/reboots », les palabres et les bastons à 2 balles continuent… Certes, c’est joliment dessiné mais… ça ne vous prend pas vraiment aux tripes.

    • Présence  

      Juste pour le plaisir de te contredire, cela faisait longtemps que je n’avais pas vu Doom si majestueux et terrifiant. Dans le dernier épisode des Avengers, Hickman avait trouvé un nouvel point de vue pour évoquer les différences de convictions entre Steve Rogers et Tony Stark.

      Mais il est vrai que Jonathan Hickman réalise un exercice de style de type crossover / événement, avec toutes les contraintes associées, en particulier l’obligation de caser le plus de personnages possible au détriment des scènes consacrées à un seul individu.

      Il faut croire que je suis plus gravement atteint que toi parce que j’ai lu avec plaisir Secret Empire que j’ai trouvé encore plus prévisible, et tout aussi savoureux.

      • JP Nguyen  

        Doom : majestueux, ok. Terrifiant ? Etant donné le pouvoir dont il dispose, on peut s’interroger sur le monde qu’il façonne. Un patchwork de mondes bordéliques qui se bastonnent. Du coup, quand Reed s’interroge si il faut défaire ce que Doom a construit, ça tombe un peu à plat. Si Doom avait instauré véritablement un monde meilleur ou avec plus d’ambiguïté, le récit aurait pu avoir une autre dimension.

        • Matt  

          Ce pitch du monde meilleur ambigu existe dans le récit Fatalis Imperator. Ouais ouais c’est du Michelinie mais j’avais bien aimé moi.

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