Encyclopegeek: Les Jeunes Titans
Article de PATRICK 6
1ère publication le 22/01/16- MAJ le 08/05/22 (RIP Georges Perez)
Les années Artima
Je vous parle d’un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaitre… En ce temps-là, figurez-vous belle jeunesse, que les comics en France étaient répartis entre 2 éditeurs principaux : Lug et Artima (et plus marginalement par Sagedition pour Batman et Superman).
Artima (traduisez Artisan en Imagerie) était aussi connu sous le nom d’Aredit. Il éditait un peu de Marvel (généralement les séries dont LUG n’a pas voulu) mais surtout du DC.
Leurs publications sortaient uniquement en kiosque, l’heure des albums en librairie n’a pas encore sonnée, il faudra attendre bien des années pour cela.
Artima sera tout d’abord spécialisé dans les pockets en noir et blanc, puis dans les albums de 66 pages en couleur.
C’est dans ce contexte que l’éditeur publiera à compter du mois de mai 1982 la série Les Jeunes Titans (New Teen Titans en VO). Le comics original comptant 25 pages, la revue regroupe donc deux épisodes, complétés par de courtes histoires (souvent d’un intérêt moindre) d’autres personnages DC.
Les tarifs sont alors nettement plus élevés que chez leur concurrent Lyonnais. A l’époque un Strange coûtait 6,50 francs (0,99€) pour 80 pages pour 12 francs pour les albums Artima ! Presque le double pour une pagination inférieure ! Il faut dire que le papier était de meilleure qualité chez Artima que chez Lug, mais paradoxalement la finition n’était pas du tout supérieure ! En effet les pages se décollaient régulièrement de la couverture, les couleurs bavaient un peu et surtout la typographie étaient épouvantable ! Les gros caractères d’imprimeries utilisés amputaient systématiquement une partie du texte ! Quand dans la VO un personnage prononçait 3 phrases, en VF il n’en prononçait plus que deux ! Inutile d’espérer une traduction fidèle dans ces conditions.
Bref, tout ça pour vous dire que suivre les séries Aredit/Artima nécessite d’une part un solide budget comics (un désastre pour l’argent de poche des ados de l’époque) et d’autre part une sérieuse motivation eu égard aux défauts de l’édition et de ses délais de parution erratiques (de 5 à 6 mois entre chaque numéro !). Les jeunes lecteurs ne s’y trompent d’ailleurs pas et rares sont les séries à faire long feu chez l’éditeur !
Les Vengeurs et Les Jeunes Titans compteront parmi les exceptions notables en matière de longévité. Concernant cette dernière neuf numéros seront publiés dans le format « Artima DC Super stars » (me demandez pas) de 1982 à 1984, soit les épisodes 1 à 18 de la série originale, puis la série sera rebootée dans la collection un peu moins prestigieuse « Aredit DC » sur 26 numéros (mensuels cette fois) de 1985 à 1987, date du dépôt de bilan de l’éditeur.
La genèse
Le concept des Jeunes Titans n’est pas nouveau et date des années 60. En effet à l’époque bon nombre de Super héros sont affublés de Sidekicks teenagers, de Batman à Flash en passant par Aquaman… Le but étant de favoriser l’identification du jeune public au héros. C’est donc très logiquement qu’en 1964 les pontes de DC ont l’idée de regrouper les plus populaires d’entre eux, à savoir Robin, Kid Flash et Aqualad, dans les pages d’un même comics The brave and the bold #54.
Le trio verra ses rangs s’étoffer d’un quatrième membre en la personne de Wonder Girl à compter du numéro 60. Le quatuor s’appellera à partir de ce numéro les Teen titans !
Le but clairement affiché est de crée une Justice League of America version Junior. Bien que peu originale la recette est cependant efficace puisqu’ils obtiendront leur propre magazine à compter de 1966. Divers héros viendront compléter ponctuellement le quatuor dont la fille du joker ( ! ) et Speedy, le disciple de Green arrow.
43 numéros furent publiés avant que la série ne marque un premier break en 1973. Un come back fut tenté 3 ans plus tard avec reprise de la numérotation au 44. Mais le retour fut éphémère et la série sera abandonnée au numéro 53 en février 1978.
De pas si nouveaux et pas si jeunes Titans
Dans les années 80 si le temps réel était de mise chez DC les ados des Teen Titans seraient désormais des adultes d’âge mur, mais par la magie des comics ils ont à peine vieilli depuis leur origine !
Len Wein éditeur chez DC et Marv Wolfman, scénariste, ont l’idée de relancer la série comme une réponse aux X-Men alors à l’apogée de leur gloire chez Marvel (avec notamment l’arc du Phénix noir).
Reprenant le coté soap-opéra que Claremont applique aux X-Men, Wolfman a l’envie de rendre les Jeunes Titans plus humains, plus fragiles, des ados à problème en somme. La résolution de leurs problématiques personnelles étant finalement aussi intéressante que leurs combats contre leurs ennemis.
Selon le scénariste cette histoire lui permettra d’allier le meilleur de Marvel : action, soap opéra et le meilleur de DC : intrigue et script ! Contre toute attente Wolfman réalisera l’exploit de concurrencer la franchise mutante de Marvel au point de la dépasser, au moins pendant un temps, en terme de vente !
Le casting de l’équipe se composera de 4 anciens et 3 nouveaux personnages crées pour l’occasion :
-Raven : Elle est une empathe capable de se téléporter et de faire sortir son âme via un corps astral. Elle est la fille d’une mère humaine et d’un père démoniaque, le terrible Trigon ! Lorsque celui-ci entreprend de conquérir la terre elle fuit vers notre monde afin de chercher des héros capable de contrecarrer ses plans. Elle s’adresse tout d’abord à la JLA mais Zatanna sentant la part démoniaque de Raven refusera son aide. Elle n’a plus d’autre choix que de créer sa propre équipe : Les Jeunes Titans !
-Robin (en guise de Cyclope) est le leader de l’équipe bien qu’étant le moins puissant des Titans, il n’a tout simplement aucun pouvoir !. Un peu comme Lliandra contactera d’abord le professeur Xavier via ses rêves, Raven enverra des rêves prémonitoires à Robin avant de se manifester devant lui.
-Kid Flash, alias Wally West, a quitté le métier de héros pour se consacrer à ses études. Pour le convaincre de rejoindre le groupe Raven n’hésitera pas à manipuler les sentiments du jeune homme pour le faire tomber amoureux d’elle ! (oui et les empathes peuvent faire ça, incroyable non ?). La fin justifie manifestement les moyens pour Raven.
-Wonder girl, alias Donna Troy : Après la mort de ses parents dans un incendie, la jeune fille fut recueillie par Wonder Woman et conduite à Paradise Island. Elle y acquerra les pouvoirs d’une amazone grâce au Purple Ray.
-Starfire, alias Koriand’r : C’est une princesse extraterrestre originaire de la planète Tamarran. Elle est capable de voler et de projeter de l’énergie solaire. Pourchassée par sa sœur maléfique, Blackfire, elle doit fuir sa planète et trouver refuge sur terre. Elle intégrera les Jeunes Titans après que ceux-ci l’aient sauvé des mercenaires envoyés par sa sœur.
-Changelin, alias Garfield Mark Logan (ex-Beast boy de la Doom Patrol) : Atteint dans son enfance par une maladie rare appelée Sakutia il reçu un traitement expérimental qui lui donna la couleur verte ( ! ) et la possibilité de se transformer en n’importe quel animal. La vie n’a pas forcément été rose pour lui puisque ses parents sont morts, sa mère adoptive sera tuée et son père adoptif quand à lui deviendra un fou homicidaire qui tentera de l’éliminer… Ambiance.
Le garçon est occupé à sortir une blague toutes les 30 secondes pour cacher sa nature désespérée.
-Cyborg, alias Victor Stone : Fils de scientifiques il fut victime d’un accident durant une expérience visant à ouvrir un portail dimensionnel. Gravement mutilé il ne dut la vie sauve qu’à l’intervention de son père qui lui greffa de nombreuses prothèses de sa conception. Devenu mi-homme mi-machine Victor ne se remit jamais complètement de sa transformation.
La Perez’s touch !
Bien que travaillant encore pour Marvel (notamment sur les Avengers) George Perez est associé au projet. Le dessinateur avouera plus tard n’avoir accepté la série que comme un « job » pour rendre service à Marv Wolfman et Len Wein. Pour lui il était inimaginable que la série dure plus longtemps que 6 mois ! Contre toute attente ces 6 mois se transformeront en 5 ans pour le dessinateur et 16 ans pour le scénariste ! Qui dit mieux ?
De fait le premier numéro se vendit bien, sans pour autant atteindre des scores remarquables et par la suite les ventes ne cessèrent de baisser ! La déception est de taille au sein de DC comics. Cependant à la surprise générale la série trouva son public à compter du numéro 6 qui fut un immense succès ! Un joli pied de nez aux partisans de la rentabilité immédiate : le plus gros succès des années 80 de la firme a pris son temps pour s’installer !
Du reste Perez confessera n’avoir pris au sérieux son travail qu’à compter du numéro 8. D’une part puisque cet épisode est le premier à prendre le temps de décrire une véritable psychologie aux personnages, c’est l’un des épisodes les plus émotionnels de la série. D’autre part ,c’est aussi pendant qu’il dessinait cet épisode que le dessinateur rencontra sa femme ! On peut donc comprendre que ce numéro soit particulièrement cher à son cœur !
And so the story begins
La toute première apparition des New Teen Titans aura lieu dans les pages du comics distribué gratuitement dans les comics shop DC Comics presents #26 en octobre 1980. Dans cette courte histoire de 14 pages Robin découvre à sa grande surprise la nouvelle formation des Titans… Il s’agit en réalité d’un rêve envoyé par Raven pour le convaincre de former une nouvelle équipe ! Étonnement cette histoire ne fut jamais traduite en Français par Artima. Ce qui n’est pas le moindre des paradoxes puisque l’éditeur disposait de 16 pages libres à l’issus des deux premières histoires, il aurait donc tout à fait pu l’y incorporer ! La politique éditoriale d’Artima restera pour toujours un mystère…
Outre le recrutement de l’équipe, aucun temps mort ne sera permis pour les 6 premiers numéros. Tout d’abord dés le deuxième épisode, un ennemi majeur des jeunes Titans sera introduit : le très charismatique Deathstroke, the terminator (nous sommes en 1980 soit 4 ans avant la sortie du film de James Cameron, ne cherchez donc pas de rapport !). Concernant l’édition Français son nom sera curieusement traduit par Le Mercenaire.
Slade Wilson, alias Deathstroke, était un soldat de l’armée Américaine; suite à une modification génétique il utilise désormais 90% de ses capacités cérébrales ! (La Lucie de Luc Besson n’a plus qu’à bien se tenir)
Les rapports entre l’équipe et le vilain ne seront pas sans évoquer la relation X-Men/Magneto, un méchant charismatique pas si méchant que cela et ouvertement tourmenté…
Les deux épisodes suivants introduiront ensuite les Fearsome Five (traduit une fois n’est pas coutume de manière inepte par Les Malfaisants de la galaxie – On ne rigole pas merci) dirigé par le Doctor Light. Conçu pour être le pendant négatif des jeunes Titans, un peu comme les Terrifics pour les Fantastic Four. A la nuance prés que les Terrifics n’arriveront jamais à rien tandis que les Fearsome Five battront les Jeunes Titans à deux reprises !
Du reste ce sera une des grandes spécialités des Jeunes Titans : se prendre des branlées à répétition ! Ratatinés par les Fearsome five, laminés par Trigon et enfin ridiculisés par la JLA ! Mince des héros qui perdent ! Quasi de l’inédit chez DC (ainsi que chez Marvel d’ailleurs) ! Les héros n’en seront que plus humains et leurs adversaires que plus redoutables !
On passera ensuite au plat de résistance avec l’avènement du père de Raven, le terrible Trigon ! Paradoxalement son arrivée coïncidera avec le seul épisode de toute la période qui ne sera pas produit par Perez ! En effet, le numéro 5 sera dessiné par Curt Swan, le vieux briscard du DC bien connu pour son travail sur Superman et Superboy.
Ceci dit l’absence de Perez se fera cruellement sentir car la naïveté du trait de Swan contraste grandement avec la noirceur de l’histoire ! Le décalage est criant et pas forcément très bien venu…
On peut déplorer qu’un vilain de l’envergure de Trigon soit expédié en deux numéros seulement (il est banni dans une autre dimension à l’issu du numéro 6) alors que son potentiel le rend bien plus effrayant et redoutable que cela. Même si on se doute qu’on le reverra par la suite, on reste cependant sur sa faim avec cette histoire un peu rapidement envoyée…
C’est le principal défaut de ces premiers épisodes : le rythme l’emporte sur la profondeur des personnages et la complexité de l’intrigue… Ce travers sera corrigé à partir des épisodes suivants.
En effet, le huitième épisode intitulé A day in the life sera tout simplement un numéro sans vilain ! Le moyen de faire plus ample connaissance avec les héros et leurs personnalités complexes. Nous les suivons dans leur vie quotidienne et leur relation affective extra-Titans. Un épisode intimiste.
Après un épisode reprenant un ennemi mineur de Green Lantern (dont Wolfman est un grand fan) le Marionnettiste, s’engage ensuite l’arc le plus long et complexe de la période, qui s’étalera sur 6 épisodes (une performance pour le tandem Wolfman/Perez coutumiers des histoires résolues en un épisode, fut-il de 25 pages).
Cette histoire commencera avec le retour du Terminator et se poursuivra à Paradise Island. Changelin blessé suite aux blessures infligées par le sus-dit vilain est conduit agonisant sur l’ile de Wonder Woman pour être soigné. Il se réveillera entouré de femmes sublimes (paradis) mais avec l’interdiction de faire un pas vers elles (enfer !).
Ensuite Wolfman qui voue une passion sans limite pour les légendes antiques, qu’elles soient Grecques ou Romaines, va s’en donner à cœur joie en faisant s’affronter les Titans immortels de la mythologie avec ceux du DC ! Une excellente histoire (un des plus épisodes les plus vendus de la série) où le mythe est revisité avec l’affrontement de Cronos et de son fils Zeus !
Pour le coup Wolfman respectera les grandes lignes de la mythologie et la psychologie des divinités principales. Perez quant à lui illustre à merveilles les dieux aux allures de statues antiques !
L’arc se terminera en beauté sur une bataille Homérique entre les Jeunes Titans appuyés des survivants de la Doom Patrol (traduit en VF par Patrouille Z, me demandez pas…) contre la redoutable Madame Rouge (en Français dans le texte) et le général Zahl. Au cours de cet épisode, Changelin sera particulièrement mis en avant et sortira enfin de son personnage de pitre en dévoilant une face beaucoup plus sombre…
C’est sans doute l’épisode contenant le plus d’action, ça pète de tous les cotés et les vilains tombent dans tous le sens ! Cette fin d’arc permet de démontrer si besoin était que Perez est aussi bien à l’aise pour dessiner l’intime que l’action débridée ! Du grand art.
A compter du 16éme épisode Wolfman affichera clairement son intention de revenir aux récits complets d’un épisode. Dans ce numéro, une nouvelle fois pas de vilain mais simplement un gigolo venu séduire Starfire… Tirant d’avantage vers le soap-opéra la série s’orientera vers l’exploration des rapports humains.
Bien que très classique sur le fond (l’héroïne est séduite par un vil perfide qui va mourir après s’être repenti de ses mauvaises actions) le comics se laisse cependant lire avec plaisir.
Le dernier épisode publié par Artima sera le 18éme qui voit le retour d’un des Jeunes Titans première mouture, le Starfire original. Un épisode où il est question d’un virus propagé par une certaine « Maladi » (sans E s’il vous plait). L’épilogue de cette histoire sera aussi tragique qu’émouvant.
L’éditeur Français conclura ainsi en beauté sa parution.
Si cette édition ne fut pas sans défaut, loin de là hélas, on peut néanmoins être reconnaissant à Artima/Arédit d’avoir traduit dans nos contrées cette série majeure des années 80. Sans eux la série serait tout simplement restée inconnue pour les francophones ! Sans compter que, contrairement aux éditions LUG, aucune censure n’était effectuée.
Merci donc à eux, mais si un jour ils reprenaient leurs éditions surtout que quelqu’un leur dise de revoir leur typographie !
Merci pour cette chouette rétro, qui parle de la série mais évoque aussi toute une époque des publications de comics VF…. Oh lala, mazette, quelles traductions !
Artima semblait avoir le cul entre deux chaises :
– pas de censure, bon papier
– mais maquettes douteuses, mauvaises finitions et typo horrible (ça me faisait fuir)
Le fait que Deathstroke utilise 90% de ses capacités suite à son amélioration génétique m’avait marqué. Des années plus tard, Ken le Survivant fera encore mieux : (« Un homme normal n’utilise que 30% de ses capacités. Le secret du Hokuto permet d’utiliser aussi les 70% restant ! »)
Ah attention hein, Artima il y avait de lourdes censures aussi. Si on prend cette publication :
http://www.bulledair.com/index.php?rubrique=album&album=marvel_fanfare1
Pour avoir eu la VO entre les mains, il manque 4 ou 5 pages entières tout bonnement supprimées la plupart du temps lors de bastons pas franchement choquantes pourtant. Façon Lug.
« Dis Tonton Patrick Faivre ? Comment que c’était pour ceux qui voulait lire autre chose que du Marvel dans les années 80 ? C’est vrai que les jeunes Titans rivalisèrent avec les X-Men de Claremont ? Et que malgré un prix rédhibitoire, un collage pourri et une typographie surréaliste, certains chérissent encore leur Sagedition-Artima ? » .
Une histoire de héros et une page d’édition française racontée chez Bruce Lit !
La BO du jour: Puisque les titans 20 ans après leur création étaient encore des teen agers dans les 80’s, on peut donc rêver d’être… https://www.youtube.com/watch?v=Kd3RRtQBWfU
Je ne jamais lu tout ça ! Marvel ! Marvel ! Marvel !
Ton article est vraiment drôle et instructif. Je n’aura immaginé que les Titans tutoyèrent en leur temps les Xmen, mais oui, les dessins sont vraiment chouette ! D’ailleurs, faut il déceler dans cet article une tendance X qui orientera par la suite le jeune Faivre vers l’érotisme Nippon de Boilet ? Wonder-Girl agenouillée devant le pagne volant de Trigon ? Le double sens de la phrase de Starfire: Dick, Im so glad you came ?
Et j’ai aussi appris qu’une héroïne s’appelait…..Corriandre ?????
J’avais été marqué par les épisodes sur les trafiquants de drogue et sur la prostitution des mineurs. Vraiment terrible. Lug n’aurait jamais pu laisser passer ça. La gamine enceinte, aussi, rejetée par son con de père.
Ah,nostalgie quand tu nous tiens…
Moi,c’est le sens du détail de George Perez qui m’avait scotché à la série,avec en plus toute une brochette de personnages tourmentés(pour la deuxième vague),c’était vraiment une série particulière,même si le seul noir du groupe était un cyber-handicapé,le vert,un bouffon et l’orange,une bimbo…
@ JP : A ton instar les défauts de l’édition conjugué à la prédominance du DC faisait que je suivais finalement assez peu Artima… A de notables exceptions comme Thor ou Conan par exemple.
@ Bruce : Je vois que tu es en forme :)) Pour info celle qui est à genou devant Trigon ce n’est pas Wondergirl mais Raven (soit sa fille !) ce qui rend le dessin encore plus dérangeant !
Le double sens de la phrase de Starfire m’avait échappé, je vois que tu as l’œil :))
@ Nicolas : Oui de mémoire je crois que l’épisode sur la drogue figure sur le premier numéro du relaunch made in Aredit et en effet il était très marquant. C’est un peu la force de la série : ce qui reste en mémoire, ce ne sont pas tellement les combats mais surtout les histoires personnelles. Ton commentaire en est la nouvelle preuve 😉
@ Farid : Quoi Wolfman n’aimerait pas les couleurs ?? :))
Merci pour tout ce pan de culture qui me fait défaut. L’article est bien drôle et les anecdotes de traduction m’ont bien fait marrer ! 😀
Maintenant, je ne me vois pas lire ça aujourd’hui. C’est quand même de l’old-school enfantin (sur la forme) que j’aurais du mal à traverser pour y voir les divers niveaux de lecture. Et aucune nostalgie ne m’aidera à franchir le cap vu que je n’ai jamais lu ces épisodes.
Il me semble que Panini avait édité un deluxe des premiers épisodes, non ?
@Patrick6:Naan,je fais mon râleur,mais notons quand même que Marv Wolfman,avec Len Wein,avaient voulu introduire la première Héroïne afro/américaine dans la série en 1969,une époque où la ségrégation raciale était forte.
Ils se sont fait recaler par Carmine Infantino,alors rédacteur en chef.
Il a aussi créé Blade avec Gene Colan!
Donc rendons à César ce qui appartient à César.
@ Tornado : Ah tu soulèves un point intéressant ! Alors oui, disons-le, la nostalgie fait partie intégrante du charme de la série, oui il y a un certain coté oldschool (au sens noble du terme) mais par contre le comics n’est pas plus enfantin que les histoires de Spiderman (par exemple) de la même époque. Ça reste du super héros en slip, certes, mais la série aborde cependant des thèmes parfois « adultes » sur un mode réaliste (on parlait dans les commentaires ci-dessus d’un épisode sur la drogue par exemple, les clashs générationnels, le sentiment d’inadaptation au monde, etc…). Bref malgré un côté très « classique » la série peut être largement lu de nos jours… et pour faire écho au débat de l’article d’hier, la série était porteuse d’un humanisme clair et affirmé.
@ Farid : Oui tout à fait et puis nous étions dans l’Amérique des années 80 avoir des « minorités visibles » était déjà beaucoup pour un comics, alors…
Et bien c’est ce que je pensais, en fait : Je ne parviens à lire les comics de cette époque que grâce à une bonne dose de nostalgie. Certains ont clairement un sous-texte très intéressant. Mais si je ne les ai pas lus avant, il y a peu de chance que je parvienne aujourd’hui à passer au dessus du style narratif old-school.
Je n’ai jamais vu cette série ou les albums Artima de ma vie. Ce qui s’en rapproche le plus est une édition du premier tome (enfin, des deux premiers épisodes) de Watchmen, chez Aredit. Le papier est aussi mauvais que celui de Lug dans mon souvenir.
J’ai vu des dessins animés Teen Titans récemment dans les programmes télés pour enfants mais je n’ai jamais lu ça ! De plus, je ne connais que la Doom Patrol de Morrison, qui arrive bien après, je suis étonné qu’une telle équipe puisse passer dans une équipe aussi sexy que les New Teen Titans.
Merci encore de parfaire ma culture, et bravo pour la rigueur de l’article !
Quelle horreur cette typo quand même !
Je me souviens avoir acheté les premiers albums des Jeunes Titans en français dans le texte, à l’époque de leur sortie (dont le premier), et même avoir lu une poignée d’épisodes de la première mouture dans des formats pocket.
J’ai bien apprécié cette rétrospective (je ne me souvenais pas que les bikinis des ces demoiselles étaient aussi riquiqui) et j’ai enfin compris pourquoi j’avais l’impression que le nom de superhéros de Garfield Logan s’écrit Changelin (et pas Changeling), c’est parce qu’il en était ainsi dans la VF ! Très belle mise en avant de la qualité du travail d’Artima en ce qui concerne le lettrage.
Ton article réveille en moi des émois bien innocents pour les héroïnes de ces jeunes titans portant malgré elles des bikini mini mini, même si celle qui avait ma préférence était l’encapuchonnée de service, la mystérieuse Raven.
Et je me demande benoītement, en attendant que cet horripilant personnage fasse un jour son coming out sur ce site, si le charismatique Deathstroke n’a pas servi de modèle à l’omniprésent Deadpool.
Comme disait un Michel, c’était bien, c’êtait chouette, comme ta chro
La part belle à la nostalgie et des détails sur Artima/Aredit qui approfondit et remet dans l’ordre tous mes souvenirs.
Petite anecdote : A l’époque, Aredit permettait qu’on commande les anciens numéros (classique) mais on pouvait payer avec des timbres (c’était certainement marqué quelque part sinon je ne l’aurais pas deviné tout seul). Or, à cette époque, comme job d’été, je travaillais avec ma mère dans l’éducation nationale (services des examens et concours, un truc comme ça) avec un tas de courriers assez « lourds » à ouvrir et à trier, avec donc souvent des enveloppes non ou mal affranchies. Forcément, au lieu de jeter à la poubelle, on les prenait, les décollait à l’eau, les sécher pour, soit envoyer des lettres^^, soit acheter des comics Aredit. Je pense avoir acheté le 8/10 des séries Aredit avec ces timbres (cela faisait un paquet)… Quand j’ai repris les comics, j’ai dû avoir revendu 1/3 de ce que j’avais parce qu’il faut bien le dire, certains étaient largement dispensables. Par contre, je ne laisserai pour rien au monde les Jeunes T. (les deux séries)!
Article très sympa qui témoigne du courage qu’il fallait pour se lancer dans une série et attendre 6 mois pour savoir si elle serait poursuivie dans son édition française. Impensable aujourd’hui.
@ Lone Sloane : Je ne sais pas si Deathstroke a servi de modèle à Deadpool, disons que le 1er fait moins de blague que le second, mais qu’au final aucun des deux n’est drôle !
En tous cas merci pour le compliment 😉
@C&M : Oui je te confirme que l’on pouvait payer par timbres les anciens numéros d’Aredit/Artima (même si je ne comprends pas pourquoi) ! J’avais reçu un catalogue qui le précisait clairement…
En tous cas je suis content de voir que l’éducation nationale à participé (indirectement) à ton éducation tout court 😉
Ceci dit je dois confesser avoir revendu la majorité des comics de cet éditeur ! Concernant les Jeunes Titans ils sont passés aussi à la trappe quand les deux premières intégrales (VO et VF) sont sorties…
@ M&M : C’est vrai que de nos jours il est impossible d’attendre 6 mois entre deux numéros, mais paradoxalement cela favorisait le rêve et l’imagination ! (Bon ok j’essaie de leur trouver les excuses que je peux :))
Je viens de finir le premier tome VO (épisodes 1 à 8). La découverte de ces premiers épisodes a dû être un choc pour les lecteurs de l’époque. Les auteurs mettent en scène une équipe de jeunes (identification plus facile pour les lecteurs), prenant leur autonomie, affrontant des adultes, faisant de leur mieux pour trouver leur identité malgré leur (très) lourde ascendance. Wolfman est un peu bavard, les dessins peuvent devenir un peu trop denses. Je reste très épaté par les détails innombrables des dessins et le degré d’investissement de George Perez.
Il y a quelques sauts dans l’intrigue qui laissent songeur. Pourquoi est-ce que l’organisation HIVE ne réapparaît pas après le deuxième épisode ? À quoi a servi l’affrontement contre la Justice League ? Pourquoi les Fearsome Five n’achèvent pas les Titans quand ils gisent inconscients devant eux ? Il y a une ou deux notions dépassées, comme l’idée de réussir à utiliser 90% de son cerveau, au lieu des 10% (valeur communément admise à l’époque, ayant été prouvé erronée depuis).
Au vu des caractéristiques de la narration (beaucoup de textes dont certains superflus, et une dramatisation forcée), je crois que je vais y aller doucement pour découvrir ce pan de la culture comics.