Trees, tome 2 par Warren Ellis & Jason Howard
PRESENCE
VO : Image
VF : Urban
Ce tome fait suite à Trees tome 1 (épisodes 1 à 8) qu’il faut impérativement avoir lu avant. Il comprend les épisodes 9 à 14, initialement parus en 2015/2016, écrits par Warren Ellis, dessinés et encrés par Jason Howard, avec une mise en couleurs également réalisée par Jason Howard.
– ATTENTION – Ce commentaire dévoile des points de l’intrigue du premier tome. –
Le récit commence plusieurs semaines après la fin du premier tome. Le cadavre du docteur Marsh (un des membres de la station scientifique Blindhail de Spitzberg en Norvège, sur l’île de Svalbard) se retrouve au fond de l’océan. Il est rapidement colonisé par les fleurs noires, surnommées coquelicots de Blindhail. Il aura fallu plusieurs semaines à Jo Creasy pour se remettre de l’accident d’hélicoptère, survenu lors de l’évacuation de la base de Blindhail. Quelques jours après être de retour chez elle, elle est convoquée à Londres par Ridley Calderwood, un membre permanent du cabinet du secrétaire d’état à la sécurité intérieure. Sur le chemin, son bus est détourné de son itinéraire, suite à une explosion dans une rue. Calderwood lui propose de l’envoyer en mission dans les Orcades (Orkney), au frais du gouvernement, sur le site de l’Arbre qui s’est implanté là-bas.
Il y a 11 ans, les Arbres arrivaient en provenance de l’espace et s’implantaient sur Terre, en prenant racine sur des sites disséminés à la surface du globe. L’implantation de celui de New York causa des lames de fond, entraînant la mort de dizaines de milliers de newyorkais et une gestion de la crise par la police, très critiquée. Vince, le maire élu devant prendre ses fonctions d’ici quelques jours, fait regarder des images d’archive de cette catastrophe au Préfet de Police (commissioner, son nom n’est pas donné). Il propose au Préfet de rester en place, alors que généralement l’alternance est de mise, car c’est le maire qui le nomme. Le Préfet accepte car il y voit la perspective d’effectuer le plus long mandant de l’histoire de la ville, dans ce poste. Vince en rend compte ensuite à Del, son chef de cabinet.
Dans le premier tome, Warren Ellis emmenait le lecteur suivre la vie de quatre individus à proximité de quatre Arbres différents : dans la cité de Chu en Chine, dans la base scientifique de Blindhail en Norvège, sur l’île de Cefalù en Sicile (où résida pendant un temps Aleister Crowley), et à Mogadishu en Somalie. La fin du dernier épisode remettait en cause les personnages principaux d’une manière drastique, laissant le lecteur dans l’expectative quant à la direction du récit pour le tome suivant. Par la force des choses, il s’est opéré un glissement dans les personnages principaux, le lecteur suivant 2 fils narratifs : (1) la mission de Jo Creasy dans les Orcades, (2) les manigances et manipulations de Vince, le futur maire de New York. Le premier fil narratif apparaît logique et dans la continuité directe du tome précédent. Il était apparu des fleurs ressemblant à des coquelicots noirs autour de la base de Blindhail, qui étaient en fait des capteurs lâchés par l’Arbre. Le gouvernement des États-Unis s’inquiète de savoir si d’autres Arbres ont lâché de tels dispositifs.
Jo Creasy est une jeune femme avec la tête sur les épaules, réfléchissant à ce qu’elle fait, à ce qu’elle observe, et essayant de comprendre comment elle est vraisemblablement manipulée par Ridley Calderwood. Warren Ellis lui donne une personnalité affirmée, avec une bonne perspicacité. Il s’amuse à la confronter à l’équipe de chercheurs en place sur l’île de l’Arbre dans les Orcades. Le lecteur sourit en voyant cette femme de la ville tester son réseau téléphonique, comme si elle venait de débarquer au bout du monde dans un endroit à peine civilisé. Il sourit encore quand elle se fait gentiment rembarrer par le docteur Ian Greenaway (archéologue) pour ses a priori basés sur des archétypes.
Le deuxième fil narratif est plus inattendu. Vince (le futur maire de New York) et Del apparaissaient bien dans le premier tome, mais juste le temps de quelques pages et pas dans tous les épisodes. Ce fil narratif est l’occasion de revenir sur la catastrophe engendrée par l’implantation d’un Arbre à New York, ainsi que sur les objectifs réels de Vince. Le lecteur regarde les reportages sur l’arrivée de l’Arbre, en même temps que le Préfet et le futur maire, mesurant les dégâts occasionnés, l’Arbre semblant n’avoir aucune conscience de la présence d’individus dotés de conscience, ou d’une civilisation. Lorsque le maire circule en canot à moteur dans les canaux de New York (les rues qui ont été immergées), il constate également l’état de délabrement de certains quartiers, ainsi que les conséquences de la violence exercée par les gangs. Ce nouveau fil narratif surprend un peu au départ, mais il représente un bon tiers de ce volume. Warren Ellis y développe des thèmes comme la corruption, les tractations officieuses et les choix lors d’une opération de police de grande envergure.
Warren Ellis met en scène des personnages qui accomplissent des actions pour atteindre leurs objectifs, ou dans le cadre de l’exercice de leur métier. En tant qu’individus autonomes, ils échangent avec les gens qui les entourent, et parlent parfois de sujets connexes. Certaines réflexions reflètent leur culture, c’est ainsi que le lecteur découvre des références à Parliament & Funkadelic (2 groupes de George Clinton) ou à Bobby Seale, le co-fondateur du Black Panther Party. L’atterrissage de l’avion emmenant Jo Creasy aux Orcades est l’occasion d’évoquer une particularité intrigante sur le mode opératoire pour s’assurer que les pneus accrochent bien au tarmac. Il est également question des premiers sites culturels de l’humanité.
Warren Ellis prend son lecteur au dépourvu en évoquant la stratégie de communication des gouvernements, et la nécessité de pratiquer la rétention d’information pour éviter les mouvements de panique. Il prend un exemple dont il est bien difficile de savoir s’il est réel ou non (une confusion entre les termes pédophile et pédiatre), et le transpose à la situation de Jo Creasy (avec une confusion entre un coquelicot et une pensée des jardins). Non seulement, le scénariste se montre convaincant quant à la dangerosité d’informations non maîtrisées, mais en plus il rétablit l’importance du savoir et des experts.
Jason Howard réalise des dessins dans la même veine que pour le premier tome, en particulier avec des traits de contours un peu cassants, et de fines hachures pour marquer la texture des surfaces. Cela donne une vision de la réalité, un peu abrasive et un peu usée. Comme dans le premier tome, Warren Ellis se repose entièrement sur lui pour plusieurs scènes d’action, ou même simplement descriptives. Ainsi les 4 premières pages sont muettes, pour montrer le cadavre qui s’enfonce dans l’eau, avant d’être colonisé par les fleurs. La narration visuelle est impeccable, compréhensible au premier coup d’œil. Toujours dans l’épisode d’ouverture, le dessinateur réalise 5 pages dépourvues de texte pour décrire l’arrivée de l’Arbre en plein cœur de New York.
Le défi est de taille pour donner de la crédibilité à cette catastrophe, pour montrer l’ampleur de la destruction, pour convaincre le lecteur que les pauvres newyorkais n’avaient aucune chance. Avec des dessins secs, un peu simplifiés, Jason Howard atteint l’objectif qui lui est assigné, alors même qu’aucun mot ne vient souligner la force de l’impact, ou commenter sur la brutalité de cet enracinement. Qui plus est, le lecteur n’a pas l’impression de parcourir une énième scène de destruction massive, prête à l’emploi, ou pleine de clichés de cinéma catastrophe à gros budget.
Il y a régulièrement des scènes dépourvues de texte où tout repose sur les images. L’artiste impressionne par la rigueur de sa narration et par l’efficacité de ses cases. Il réussit l’arrivée de Jo Creasy dans l’île des Orcades, où le lecteur a l’impression de découvrir le paysage comme elle le voit en regardant par la fenêtre de la voiture. Il s’avère aussi à l’aise pour une sortie en canot à moteur dans les canaux de New York, montrant l’état de délabrement des immeubles du secteur concerné, les bâtisses faites de bric et de broc, la vision macabre d’un cadavre flottant entre deux eaux. La narration visuelle s’avère tout aussi impeccable pendant les scènes avec dialogue. Jason Howard ne réalise pas des dessins photoréalistes.
Le lecteur voit des représentations qui sont un peu simplifiées, tout en étant détaillées, avec des textures générales par surface. Il voit bien que les images évoquent ce qui est représenté, plus qu’elles ne cherchent à reproduire leur apparence exacte. Il remarque de place en place, des angles de vue exagérés pour accentuer l’impression de vitesse ou de violence. Mais ça n’obère en rien la force de conviction des cases. Le langage corporel et les expressions de visage de Jo Creasy la rendent très proche du lecteur, générant une forte empathie avec ses états d’esprit et ses prises de position. À l’opposé du spectre émotionnel, le détachement de l’élu maire Vince et du préfet montre des individus manipulateurs et calculateurs. Leurs attitudes et leur économie de gestes attestent de leur état d’esprit, de leur expérience en coup bas et stratégies à plusieurs coups d’avance.
À la fin du tome, le lecteur ne peut plus imaginer cette histoire dessinée par un autre artiste que Jason Howard. Il a imprimé une identité graphique unique au récit, et il se montre à la hauteur de toutes les exigences (pourtant élevées) du scénariste. Il réussit même à montrer la similitude de forme entre une cicatrice de Vince et un site de monolithes, rapprochement visuel pourtant audacieux, difficile à réaliser sans le rendre ridicule. Warren Ellis continue de dérouler son intrigue d’extraterrestres immobiles implantés selon leur bon vouloir sur Terre, sans aucune considération pour l’existence des êtres humains. Il alimente le suspense avec les coquelicots de Blindhail, et le risque de leur manifestation sur d’autres sites d’enracinement. Cela suffit pour nourrir une lecture divertissante. Il continue également de faire ressortir les traits de la condition humaine confrontée à l’incompréhensible, à commencer par la peur et le besoin de l’exorciser contre un coupable, quel qu’il puisse être. Le lecteur en retrouve les conséquences les plus manifestes en fin de volume avec un court retour en Chine et en Sicile. Il en voit aussi la manifestation avec l’accueil du docteur Ian Greenaway à l’encontre de Jo Creasy, ou des attaques organisées par le trafiquant Skiff et par l’élu maire, on encore d’odieux attentats contre une minorité ethnique.
Ce deuxième tome continue d’emmener le lecteur au gré de la fantaisie de Warren Ellis, dans un récit très structuré et planifié au long terme. Il est possible de ne pas apprécier l’apparence de surface des dessins de Jason Howard, mais il est indéniable qu’il assure une mise en images excellente d’un scénario très exigeant. Le lecteur se délecte d’une intrigue originale, de réflexions inattendues et intelligentes, avec une narration visuelle épatante.
Il fut un temps où j’aurais acheté cette série immédiatement (et ainsi mes étagères auraient continué de se remplir indéfiniment).
Mais ce temps-là est révolu. Je préfère désormais être bien plus sélectif, y compris lorsqu’il s’agit de l’un de mes scénaristes préférés, ce qui est le cas ici, qui plus-est dans le domaine de la science-fiction, où il excelle.
On verra sur le long terme si cette série est exceptionnelle de bout en bout, et si elle arrive jusqu’à une réédition en intégrales…
Je partage ton point de vue sur l’efficacité du dessinateur, qui trousse apparemment des planches extrêmement bien découpées. De la BD comme je l’aime.
Je crois que tu as un peu de temps devant toi, car le numéro 14 est paru en août 2016, et il n’y en a eu aucun depuis.
Nons…sérieux…C’est quoi ces auteurs qui sont incapables de gérer du creator owned ?
Ben, si ça ne se vend pas et que ça ne rapporte pas, il faut bien qu’ils gagnent des sous sur d’autres séries pour pouvoir manger et payer leurs factures. Par ailleurs, il est possible que l’un des 2 créateurs soit prêt à continuer là maintenant tout de suite, et que l’autre ait accepté un autre boulot, comme Warren Ellis de bosser sur un projet Netflix d’adaptation de Castlevania.
M’enfin, c’est Warren Ellis quand même ! C’est du Image, pas du Underground !
C’est vrai quoi ! ça n’arrive jamais les super séries TV arrêtées pour faute d’audience. Y’a que la médiocrité qui n’a pas de succès^^
mode ironie OFF
@Bruce – Le volume de production d’Image Comics est énorme en termes de nombre de séries, mais relativement faible en tirage pour chaque numéro. Quant à Warren Ellis, il existe visiblement un a priori sur sa narration : des récits intellectuels et complexes. Il est vraisemblable que cet a priori conduit certains lecteurs à se tenir à l’écart de tout ce qu’il produit comme séries indépendantes, sans superhéros. En allant plus loin, je m’interroge même sur le montant réel des revenus pour les auteurs Image quand une série bénéficie d’une parution VF, comme pour Trees. Je ne suis pas certain que ça leur rapporte tant que ça.
@Matt – Merci pour cet exemple très parlant.
Je suis désolé d’être chiant Présence, mais c’est incompréhensible.
Le mec s’appelle Warren Ellis. Il suffirait qu’il écrive pour les big 2 pour relancer les ventes. Je suis naïf ? Il signe pour un contrat de 30 numéros et la compagnie les lui sort…Il n’y a pas de tournée de rock star, de chambre d’hôtel à réparer.
Je ne comprends pas ce truc de lancer une série dont elle n’est pas sûr qu’elle s’achève. Pas quand on est un grand nom de la BD.
Mouais…mais c’est quoi un grand nom de la BD ? Des gens qui ont une fanbase ? Je suis sûr que des trucs de Charles Soule pour Marvel se vendent mieux que de l’indépendant signé Ellis. C’est l’éditeur qui fait vendre auprès d’un large public, ou les personnages connus. Ceux qui suivent le boulot de Ellis, il y en a bien sûr…mais je doute qu’il croule sous les demandes de produire plein de trucs.
Et puis les fans du monsieur ne vont pas non plus acheter 30 fois la BD pour soutenir leur auteur. Ce ne sont pas des gens médiatisés non plus, aucun n’est millionnaire comme un acteur de ciné ou autre star je pense.
Ce qu’il fait pour Marvel et DC ça doit se vendre…mais je ne suis pas sûr que ça se vende plus qu’autre chose.
Enfin je suis peut être à côté de la plaque.
The Wild Storm a été précommandé à 19 000 ex au #9 (c est bof)
http://www.comichron.com/monthlycomicssales/2017/2017-10.html
Injection #9 precommande 11 433 ex c est en dessous d invincible mais au dessus de deadly class ou Astro City
http://www.comichron.com/monthlycomicssales/2016/2016-04.html
le dernier trees avait des precommandes dans ces eaux là..
http://www.comichron.com/monthlycomicssales/2016/2016-08.html
ah, ça je peux entendre. Merci Fred.
De ce que j’ai compris du modèle de publication d’Image, ce n’est pas un éditeur classique qui assume le risque financier à publier des petits tirages. Pour les séries indépendantes qui restent propriété de son ou de ses créateurs, c’est l’auteur qui supporte le risque financier, qui met les sous sur la table avant l’impression. Il n’y a pas d’avance, pas de financement pris en charge par Image. Or il subsiste des frais de structure chez Image qui sont plus importants que chez (par exemple) IDW, spécialisé dans les petits tirages. Les auteurs ont le choix de l’éditeur, avec une structure visible comme Image, donc une forme de notoriété, mais noyé dans la masse de la production mensuelle, ou avec une toute petite structure, donc un tirage confidentiel et une très faible visibilité.
c’est vrai que chez Image, ça publie au kilomètre.
Je comprend mieux.
Merci
Cet article m’a donné envie de relire du Ellis. Mais pas cette série, pas encore terminée. Du coup je vais lire Supreme Blue Rose. Cherchez pas, y’a pas trop de logique!
J’ai plus apprécie Supreme: Blue Rose que Trees, même si sa lecture exigeait plus de concentration.
Alors JP, tu as lu Supreme Blue Rose ? En VO (sans doute puisque je n’ai vu aucune sortie VF prévue) ?
On ne veut pas te mettre la pression JP, mais on attend tous ton retour sur cette lecture… 🙂
Je vois très bien ce que cette histoire peut porter sur les catastrophes écologiques et politiques à venir. Et les dessins sont effectivement très attirants. Mais j’ai détesté le tome 1. Et je n’aime pas Warren Ellis. Je vous dis donc à demain 🙂 en étant content que cet auteur qui me sort par les yeux ait tout de même droit de cité ici.
Je te remercie pour cette nouvelle preuve d’ouverture d’esprit qui me permet d’afficher ainsi ma passion pour cet auteur.
Ouais, merci Bruce !
Il faut que je relise du Warren Ellis qu possède une voix forte parmi tous les anonymes actuels.
J’ai perdu un peu le fil avec son obsession de la post-humanité qui doit muter pour progresser et cela toujours de la même manière…
J’ai l’impression que tout est déjà dans Transmetropolitan. Néanmoins son écriture est juste du sucre à lire…
Chez Marvel, par contre il m’a presque toujours déçu, sauf sur NEXTWAVE…
Tu as été déçu par ses Thunderbolts ?
Oui,
il reprend les blacks ops de type Suicide Squad qu’il avait déjà mit en scène dans Stormwatch pour finalement effectivement faire des Thunderbolts une copie carbone du concept de Suicide Squad chez DC sur une BD qui jusque là parlait de réhabilitation, de seconde chance etc…
Ca passe parce que Ellis sait super bien écrire et qu’il a rendu Norman Osborn réellement psychopathe et flippant.
Sinon c’est du Ellis fainéant comme Extremis, comme Secret Avengers, comme tous les trucs à base de « je vous fais un arc et pis je me casse »
Moon Knight, je suis mitigé, d’un coté je ne reconnais pas du tout le personnage mais je suis assez séduit par la nouvelle itération (qu’ont repris ses successeurs) .
ça va finir chez Netflix, ça…
C’est du Ellis fainéant. – Pour avoir lu tout ce que Warren Ellis a fait de récent chez Marvel (je ne suis pas allé rechercher Hellstorm, Excalibur ou Pryde & Wisdom), j’ai l’impression qu’il répond à chaque fois à la commande d’un responsable éditorial qui lui demande d’améliorer le concept de la série en l’étoffant ou en le révisant. Certes, c’est du Ellis allégé, mais quelle maestria ! Ses épisodes pour Secret Avengers sont virtuoses, avec la participation d’excellents artistes. Sa vision de Moon Knight est épurée et efficace. Il n’y a que Karnak qui m’a moins convaincu, et qui a dû souffrir des délais de production.
Apres chez Marvel c est là où je l ai adoré avec Hellstorm et Druid car perso DV8 c etait un peu facile par exemple.
allégé, fainéant….C’est un peu pareil pour moi. Je veux dire que ça pourrait être beaucoup plus…Ellis quoi!
C’est toujours super à lire, mais…
Tu parle de Secret Avengers….C’est super mais ça reste un peu du Global Frequency en mode automatique (un épisode, un concept d’intervention et une patte graphique différente)
@Eddy Vanleffe – Si tu en as la curiosité, tu peux trouver sur le site, mon commentaire pour Secret Avengers.
http://www.brucetringale.com/clair-net-et-presque-sans-bavure/
Merci, lu et je suis intéressé (surtout par celui avec Aja)
Pourtant je trouve justement qu Ellis et Lemire sont plus proche du concept Moench/Sienkiewicz que toutes les autres séries sur le personnage où il finissait par être un vigilante comme les autres (sauf la version Fist Of Konshu qui était.. particulière mais se retrouve bien dans les version Ellis/Lemire)
Bah…moi j’aime bien même quand il est feignant alors^^
Tu conseilles son Stormwatch ? J’ai son Authority, Planetary, etc. Et j’ai tout aimé.
Ellis sur Wildstorm est en État de grâce.
il débarque dans un univers qui a du mal à se démarquer des « Big Two » et ces dernières ne parviennent déjà plus à se renouveler à mes yeux de manière efficace, novatrice.
re-contextualisons, nous sommes en pleine Saga du clone, heroes Reborn, les 1424 X-Men…
J’ai besoin d’air de lire du truc qui dépote et qui apporte un regard neuf, tout en restant dans la mouvance que j’aime.
A l’époque, nous avons Crossgen et Wilstorm.
Ellis a les coudées franches sur une série qui n’a rien pour elle et il applique la méthode « Alan Moore Swamp Thing ». c’est à dire que je fais semblant de continuer comme si de rien n’était tout en redémarrant de zéro. ainsi l’antérieur est résumé en quelques pages avant d’être balayé d’un revers de main. nous n’avons pas cinquante ans de continuité, juste 36 épisodes que personne n’a lu.
il va inventer en un seul épisode tous les personnages qui auraient pu passer pour les nouvelles icônes de cet univers tout neuf. Jenny Sparks, Jack Hawksmoor, Rose tatoo. il va inventer ce qui va devenir la norme es univers Ultimates et même Marvel puisque Millar va faire de Ellis-like sur tous ses projets Marvel.
Parallèlement Alan Moore booste WildCats, Scott Lobdell, Joe casey continuent à s’oxygéner. Adam Warren va décomplexer encore d’avantage Gen 13.
Bref, c’est carrément une alternative source de fraîcheur.
Ellis se fait la main sur deux one-shots de Gen 13 qui sont anecdotiques mais carrément marrants à lire (Ellis vanne les bières américaines et à l’époque, tu ne voyais pas ça tous les jours) et surtout annonce déjà son projet avec le bar dans un silo russe et les dimensions bizarres qui fleuriront dans Planetary.
J’aime aussi son Global Frequency que je considère comme son point final sur la notion d’organisation internationale de justice immédiate.
Ah donc ça va on n’est même pas trop paumés sans les 36 premiers épisodes ?
ça me tente parce que j’avais bien aimé les persos de Authority, et notamment Jenny…mais elle crève dans Authority donc j’avais davantage envie de lire ce qui précède que la suite de Authority par Millar.
On n’est pas paumé sans les épisodes précédents, mais j’ai trouvé Ellis moins percutant que pour Authority et Planetary. Si le cœur t’en dis, j’ai laissé un commentaire pour les 2 tomes en VO.
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Stormwatch ce st Authority en version politique. Je préfère perso!
YEP !
En ce qui me concerne j’aime bien Ellis mais je fais comme Tornado, je veux attendre que la série soit finie et voir si elle est réussie de bout en bout^^
Donc pour l’instant je passe.
Dans un autre registre, j’hésite toujours à me lire les Authority : les années Stormwatch. Je ne sais pas si ça vaut le coup.
J’ai vu qu’il avait fait une série James Bond
Et aussi la série Injection qui parle d’une terre empoisonnée.
Je ne sais pas ce que vaut tout ça.
Pour les 2 histoires de James Bond, Warren Ellis est efficace, mais un peu trop respectueux du personnage, comme gêné aux entournures. Tu peux trouver mon commentaire sur amazon.
Mais tu lis tout, c’est pas croyable ! ^^
Injection c est plus sur tout un tas d archetype de la litterature d aventure. James Bond c est sympa sans plus.
Moi j aime beaucoup Trees qui avance lentement au départ mais propose quand même quelque chose d interessant avec cette « catstrophe » mais ui des années aprés devient la normalité tout en projettant cette angoisse sourde.
Vraiment trees est avec Moon Knight un de ses boulots recents que j ai le plus aimé. Injection, je m y perd un peu.. j aime mais c est plus « normal » tout en perdant un peu le lecteur.
Je suis plutot décu par The Wild Storm… qui là est trop decompressé.. a un dessin pas adapté a mon avis.. et va peut etre trop loin dans la recomposition de cet univers.
Pour Injection, je veux dire que je ne maitrise pas les personnages sur lesquels il base les siens ce qui fait que je loupe les 2eme degré de lecture.
L’article sur le volume 1 m’avait convaincu de l’acheter… Mais hélas il a rejoint la pile de mes lectures en retard ! Il attend sagement mon retour à Paris. Ton article est convaincant également, mais pour le coup je préfère vraiment attendre d’avoir lu le 1er tome ^^
Effectivement, je te déconseille de lire le tome 2 sans avoir lu le tome 1. Quelle drôle d’idée…
Tout pareil que Présence.
Sinon tu me donnes envie de relire cette série, car je ne me souvenais plus de tous ces développements, et je suis également conquis par le trait vif et lâché de Jason Howard. Encore une fois, tu éclaires magistralement une histoire qui brouille les pistes. Et je vais finir par utiliser le verbe obérer à force de te lire ! 🙂
Par contre je suis terrifié à l’idée que Trees et Injection n’aient pas de fin… Je viens de finir la lecture de Injection tome 2 (en VF), c’est très bien, beaucoup plus fun que Trees. Il est vrai que Ellis a tendance à avoir une narration complexe, très découpée, et souvent intellectuellement exigeante, mais il fait toujours preuve de souplesse et d’une narration exemplaire, jamais ardue dans son déroulement, mais dans celui de comprendre les enjeux et les intentions des personnages.
Bref, je suis d’accord avec tout ce que dit Présence sur cet auteur. Et la BO ?
Tes remarques me font penser que Warren Ellis compense cette forme complexe, ou plutôt rétablit l’équilibre avec les passage reposant uniquement sur la narration visuelle. C’est très exigeant pour le dessinateur, mais cela constitue également des passage qui mettent avant son talent.