Histoire Sans Héros + Vingt Ans Après, par Van-Hamme & Danny
Par TORNADO
VF : Le Lombard
Cet article portera sur l’intégrale des deux récits « sans héros » réalisés par le scénariste Jean Van Hamme et le dessinateur Dany, respectivement publiés, à l’origine, en 1977 et en 1997 : HISTOIRE SANS HÉROS et VINGT ANS APRES. Cette intégrale rajoute un court récit servant de liens entre les deux sagas. Elles sont également séparées par une interview fictive de… Largo Winch !
Nous découperons la lecture en deux parties distinctes, chacune revenant sur l’un des deux albums, dans l’ordre chronologique de leur publication initiale.
1) Histoire Sans Héros.
Un Boeing s’est écrasé au fin-fond de la jungle amazonienne. Une poignée de survivants émerge des décombres. Dans cet impénétrable enfer vert, où la mort, telle une épée de Damoclès, menace chacun d’entre eux au détour de chaque parcelle de la forêt, l’entraide et la solidarité humaine pourraient bien se révéler comme les seules perspectives d’espoir. Mais dans cette lutte pour la survie, la pire des menaces ne se dissimule-t-elle pas dans l’esprit de chacun ?
En 1977, le scénariste Jean Van Hamme souhaite écrire une histoire sans héros, c’est-à-dire sans manichéisme primaire ; quelque chose de plus adulte, de plus réaliste et peut-être plus viscéral que les habituelles histoires que l’on trouve dans le monde de la bande-dessinée.
Il invite dans cette entreprise le dessinateur Dany, qui désire quant à lui expérimenter une autre forme de figuration, alors qu’il était habitué, depuis des années, à un dessin enfantin et humoristique sur des séries comme OLIVIER RAMEAU.
Le résultat, qui fait référence au film LE VOL DU PHENIX, réalisé en 1965 par Robert Aldrich, va s’imposer comme une étape historique dans l’évolution de l’école franco-belge, et favorisera l’entrée du médium de la bande-dessinée dans le monde des adultes, lui offrant enfin une dimension romanesque et littéraire, jusque-là réservée à d’autres genres soi-disant plus nobles.
Relire ce chef d’œuvre de l’art séquentiel est aujourd’hui très intéressant au regard de l’évolution de la bande-dessinée moderne. D’un certain côté, l’ensemble a vieilli. Les fameux « antihéros » sont en définitive bien plus manichéens que l’on voudrait nous le faire croire. Et l’on se garde bien de faire mourir ceux qui sont les plus attachants. Quarante ans après sa diffusion sous forme de feuilleton dans les pages du Journal De Tintin, ses personnages à l’époque inédits auront fini par être tellement copiés par la suite qu’ils en sont devenus de véritables stéréotypes !
Mais dans le fond, ce grand récit d’aventure en huis-clos relève d’une succession de trouvailles conceptuelles étonnantes. Centré sur un décor à la fois dantesque et minimaliste, tout autant apocalyptique (le camp construit à partir des débris du Boeing) que primitif (la forêt vierge, qui dit bien ce qu’elle est !), le cœur de l’intrigue recèle un impressionnant panel de réflexions philosophiques. Car c’est bien ce décorum, sorte de jardin d’Eden immaculé mais redoutable, qui s’impose comme le théâtre définitif de cette tragédie aux résonances mythologiques.
Si le postulat de départ tourne autour d’une seule et unique question (Faut-il attendre les secours ou se lancer à leur recherche ?), rapidement, de multiples interrogations connexes émergent selon les divers protagonistes : Vaut-il mieux coopérer entre survivants ou bien essayer de s’en sortir seul ? Que faire avec ces réserves de vivres, qui seront vides d’ici une dizaine de jours ? Doit-on s’allier tous ensemble, ou bien composer des clans ? Peut-on avoir confiance en son voisin, ou bien faut-il au contraire s’en méfier comme de la peste ? Dès lors, l’impact psychologique de ce lieu très spécial va mettre en exergue les qualités et les défauts de chacun, les obligeant à faire des choix décisifs, et ainsi à sélectionner la voie du bien ou du mal, du courage ou de la lâcheté, de l’égoïsme ou de la fraternité.
Placés dans une situation de survie à laquelle ils n’étaient nullement préparés, certains individus vont ainsi révéler progressivement des qualités jusqu’ici ignorées, tandis que d’autres vont succomber à leurs faiblesses. A l’arrivée, le récit s’élève à force de développer ses résonances universelles et marque d’une pierre blanche l’histoire de la bande-dessinée d’aventures, qui gagne ainsi ses galons en termes de toile de fond et d’épaisseur psychologique.
La mise en forme de l’ensemble est magistrale. L’intrigue, épurée, fluide et bourrée de rebondissements, force le lecteur à tourner les pages à toute vitesse et à regretter que tout soit déjà fini arrivé au terme de la quarante-sixième page. Cette vitesse de lecture, évidemment provoquée par la construction initiale du récit sous forme de feuilleton haletant, témoigne tout de même de son exceptionnelle pureté, qu’aucun effet superflu ne vient parasiter.
Un véritable opéra naturaliste, rendu palpable par les planches immersives du dessinateur, un peu maladroit sur les plans moyens lorsqu’il s’agit de camper certains personnages de manière réaliste (notamment les femmes), mais particulièrement brillant pour tisser cette jungle étouffante et malsaine, aussi belle que terrifiante, parfait symbole de la nature bicéphale de l’esprit humain…
Lorsque j’étais au lycée, l’album originel d’HISTOIRE SANS HEROS, à l’époque épuisé et extrêmement recherché, s’échangeait entre les sacs au même titre que THORGAL, WATCHMEN d’Alan Moore & Dave Gibbons, LES FOUS D’ARKHAM de Grant Morrison ou ORCHIDEE NOIRE de Neil Gaiman (tous deux illustrés par Dave McKean). C’est dire s’il s’agissait là, à l’époque, d’une référence absolue en termes de bande-dessinée adulte.
2) Vingt Ans Après.
En 1997, vingt ans après donc, Van Hamme & Dany décident d’offrir une suite à cette saga devenu culte et historique.
Le concept change du tout au tout. Plutôt que de reproduire les mêmes situations, Van Hamme décide d’orienter son deuxième récit dans le domaine du roman d’espionnage mâtiné de « néonazisme ». Naturellement, il perd en réalisme ce qu’il gagne en suspense et en trame romanesque.
VINGT ANS APRES (et pour le coup le titre est à prendre au sens littéral) commence lorsque plusieurs des rescapés du vol de 1977 sont assassinés ou kidnappés. Plus on va rechercher les causes de ces étranges coïncidences, et plus on va pénétrer dans une sombre intrigue aux ramifications remontant jusqu’aux camps de concentration nazis, auxquels un haut dignitaire culturel semble lié de manière nébuleuse. Et bien entendu, tous ces événements vont entrer en relation avec l’affaire du Boeing écrasé vingt ans plutôt au cœur de l’Amazonie…
Sur bien des points, cette suite se rapproche davantage des séries à succès de son scénariste vedette (XIII, LARGO WINCH, LADY S, WAYNE SHELTON), plutôt que du récit originel de 1977. D’un certain point de vue, c’est déconcertant et peut-être décevant. Mais d’un autre côté, ce parti-pris nous permet d’éviter de tomber dans la redite, le plagiat ou la resucée.
Les puristes, pour qui l’original sera toujours le meilleur, voire le seul et unique digne d’intérêt, ont détesté cette suite jugée infamante et contraire à la teneur philosophique du récit initial. Ils lui ont reproché de tout gâcher, de livrer le destin de ses personnages aux pages d’une aventure beaucoup moins réaliste, réduisant ainsi à néant le « fantasme » de chaque lecteur sur tout ce qui aurait pu leur arriver, et qui restait en suspens au terme de l’intrigue précédente.
Personnellement, je ne trouve pas que Van Hamme ait contredit quelque passage que ce soit du premier récit. Certes, cette suite est très différente, principalement dans la meure où la dimension divertissante à complètement remplacé la puissance minimaliste du récit originel. Mais Van Hamme n’est pas n’importe qui (sachez qu’il s’agit de l’un des plus grands scénaristes de bande-dessinée ayant jamais vu le jour selon moi) ! Son récit est tellement habile qu’il s’arrange bien pour ne pas anéantir les événements passés, et surtout pas en les contredisant. La vie fictive qu’il a donné à ses personnages rescapés du crash est plutôt logique, parfaitement en accord avec leur passé. Mais surtout, le savoir-faire du scénariste réussit à nous happer dans cette histoire d’espionnage et ce voyage autour du monde, auquel il parvient à injecter toute l’émotion, toute l’action et toute l’épaisseur socioculturelle dont il a le secret…
Si vous ne souhaitez pas gâcher votre lecture initiale avec une seconde intrigue purement divertissante et probablement trop romanesque, ne lisez pas cette suite. Si vous savez peser le pour et le contre sans pour autant que ces éléments interfèrent avec le plaisir que vous avez ressenti à la lecture de HISTOIRE SANS HEROS, allez-y sans soucis !
Bilan : 5 étoiles pour HISTOIRE SANS HEROS. Entre 3 et 4 étoiles pour VINGT ANS APRES.
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BO : Comment ça une histoire sans héros ???
HUmmm
c’est intéressant tout ça, du Survival qui aurait échappé à ma grille de lecture ? Je me procure ça fissa dès que je peux, même si la 1ere histoire m’interresse plus graphiquement que la deuxième trop connotée LARGO WINCH à mes yeux, une série que je n’ai jamais aimée.
Intéressante également ta remarque sur les stéréotypes présents chez Van Hamme. Thorgal, c’est un peu pareil non ? On passe d’un assemblage inédit et orignal pour l’époque sur le fond avec des héros assez délimités-et limités- sur la forme : le preux chevalier, la douce épouse, la mercenaire au coeur de pierre, les dirigeants corrompus etc.
La BO : Irréprochable.
Merci pour cet article , je l’ai souvent cherché et jamais trouvé…il devait être trouvable quand je ne le cherchais plus de guerre lasse…^^
J’ai relu avec plaisir ces 2 commentaires dont j’avais oublié plusieurs paragraphes. J’aime beaucoup les deux paragraphes qui permettent de resituer l’œuvre dans son contexte, celui qui commence par En 1977, le scénariste Jean Van Hamme […], et celui qui commence par Relire ce chef d’œuvre de l’art séquentiel est […].
Quarante ans après sa diffusion… – Le temps qui passe est sans pitié et efface l’originalité d’une œuvre à son époque, amoindrissant ses innovations.
Je ne me rendais pas compte que Dany a illustré 12 tomes de la série Olivier Rameau. Je ne le connaissais que pour sa série Ça vous intéresse ? 🙂
Dans les grandes séries de Van Hamme, j’aurais aussi inclus l’histoire de la famille Steenfort : Les maîtres de l’orge (8 tomes). Mais tu as raison, elle a certainement moins vendu que Thorghal, XIII ou Largo Winch.
@Bruce : Je n’avais pas réfléchi sur le degré de stéréotype des personnages de Thorgal.
Je dirais que dans Thorgal, même si on reste souvent dans le manichéisme et le romatisme « classique », on rencontre tout de même des personnages assez originaux. De mémoire, Thorgal était le premier héros que je rencontrais qui n’était pas un loup solitaire par exemple, mais au contraire un homme qui voulait être comme les autres, fonder une famille, tout ça.
J’aime beaucoup LARGO WINCH. Par contre je me suis arrêté, comme pour XIII, WAYNE SHELTON et LADY S, avec le départ de Van Hamme. Tu n’aimes pas XIII ? Voilà encore une série, découverte à l’adolescence, qui a forgé le lecteur que je suis aujourd’hui.
@Eddy : La BD est encore dure à trouver de nos jours ???
@Présence : Oui, bien sûr. Les Maîtres de l’Orge est une de mes séries préférées de VAN HAMME. Je songe souvent à la relire. Je n’ai mis en exemple que ses séries les plus populaires (j’aurais pu ajouter aussi ARLEQUIN, SOS BONHEUR et RANI).
Ces derniers temps, je me suis procuré quelques BDs du scénariste que je n’avis pas encore : Tony Stark (rien à voir avec un certain super-héros Marvel, évidemment), ainsi que son dernier travail : KIVU, un one shot. Il me reste encore à acquérir « Rosinski à l’avant-poste » et les deux tomes de « Mr Magellan ».
Kivu m’avait fortement tenté au moment de sa sortie, mais je n’étais pas passé à l’acte. Je n’ai dû découvrir les BD de Van Hamme qu’au début des années 2000 quand j’empruntais beaucoup de BD en médiathèque. Du coup, sa découverte a été concomitante avec celle des BD de Jean Dufaux, et j’ai développé une nette préférence pour ce dernier.
Ouais c’est cool Largo Winch. C’est quoi que tu n’aimes pas Bruce ? Le côté polar financier avec plein d’histoires d’argent ?^^
Je crois que mon histoire préférée doit être celle en Italie.
Pour cette histoire sans héros, j’avoue que je ne connais pas du tout. Van Hamme je connais surtout pour son Affaire Francis Blake, un des meilleurs Blake et Mortimer (même si blasphème, ce n’est pas du Jacobs^^), un peu Thorgal que j’avais lu grâce à vous (et je n’aime pas le côté moralisateur pacifiste de Thorgal, je trouve que ça ne colle pas à l’époque dans laquelle il vit) et aussi Largo
XIII j’ai vite lâché l’affaire je crois parce que c’était trop long à suivre, contrairement à Largo ou tu peux t’arrêter quand tu veux, il n’y a pas de longues révélations qui prennent 12 tomes à être élucidées.
Au fait Bruce tu avais joué au jeu XIII non ?^^
Ils vont le ressortir en remaster prochainement, surement avec un petit lifting graphique. Mais techniquement c’est pas un remake, donc ce sera le même jeu mais probablement plus joli.
Merci de nous avoir fait un article sur un grand Monsieur de la BD Franco Belge.
Plusieurs œuvres ont été citées dans les commentaires, on peut ajouter « Le grand pouvoir du CHNINKEL » « Western »…
Que des récits de haute volée qui démontrent bien que Van-Hamme a un immense talent.
Concernant l’édition que tu présente: « Signé » si je ne m’abuse, je l’adore. Mon format préféré en Franco Belge.
Pour en revenir à la chronique d’aujourd’hui, je n’ai lu que « Histoire sans Héros ».
C’est effectivement une histoire formidable, bien écrite et très adulte pour l’époque.
Une BD que j’ai toujours adulé, et c’est probablement pour cela que je n’ai jamais voulu lire sa suite de peur d’être déçu.
Je trouvais le synopsis pas du tout intéressant. Cette histoire d’espionnage sur fond de camps de concentration!
D’autant plus que les commentaires et les critiques à sa sortie n’ont pas aidé non plus.
Ton article me fait changer d’avis car je te fais confiance et tu as su me convaincre.
Ma BD Histoire sans Héros à été lue et relue tellement de fois. Elle est passé dans beaucoup de mains dont celle de mes enfants qui ne sont pas toujours très soigneux. Du coup elle est dans un piteux état.
Je vais donc investir dans cette belle édition Signé car d’une part, j’aurai un beau livre pour remplacer le mien et d’autre part,je pourrai enfin lire la suite d’une histoire qui a marqué mon enfance 😉
Ah le tout premier survival !
Il me tente bien.
Mais j’ai du mal avec le visage du « non héros » qui ressemble à Monsieur Morten-A-ha-Harket sous botox…
A voir si j’ai l’occasion. Tu as des arguments convaincants.
Ah Ah Ah
Excellent Kaori ! Effectivement c’est Morten Harket, y’a pas à transiger là-dessus. Bien vu !
@Matt et Tornado : j’ai découvert 13 via le formidable jeu vidéo sur PS2. J’ai dû lire, dans le désordre tous les arcs qui correspondent au jeu, c’est à dire les 6 premiers. J’avais acheté l’intégrale, revendue par la suite. Je trouvais l’écriture hyper vieillotte.
Largo Winch : oui, comme d’habitude, les héros milliardaires qui gèrent les vilains et leurs conseils d’administration m’ennuient. Les termes boursiers me les ont vite brisées (les bourses)…
Ah, merci Bruce !!
J’ai recherché sur le net, nulle part je ne trouve cette référence, j’ai commencé à me poser des questions… Mais non, je n’ai pas la berlue ! 😉
Parmi les séries scénarisées par Van-Hamme, il y a également « Domino » et « Michael Logan » que je ne connais pas. Ce sont des séries qui datent des années 70 et elles n’ont pas été crées par lui. Mais bon, tout comme « Mr Magellan » et « Tony Stark », je me laisserais bien tenter par des scénarios d’un de mes auteurs favoris, même sur des vieilles séries tombées dans l’oubli.
Je connaissais principalement Dany à travers ses recueils humoristiques/coquins parus dans les années 90. Je ne savais pas qu’il avait fait autre chose…
Van Hamme… certes il est bon mais son style me laisse souvent froid. J’ai un peu du mal à l’expliquer mais je n’ai pas forcément souvenir d’histoires écrites par lui où je serai parvenu à m’attacher aux personnages. Peut-être Thorgal…
Je ne crois pas que je mettrai à la recherche de ces récits mais merci Tornado pour ce petit cours d’histoire de la BD !
Constat du jour :
Purée, des fans de Claremont qui sont tièdement fans de Van-Hamme… Je suis encore tombé sur la Terre II ! 😀
Pourquoi ?
Il y a des similitudes chez ces auteurs ?
Non non. Je constate juste que c’est l’inverse de mon jugement (je serais plutôt un fan tiède de Claremont, et un fan hardcore de Van Hamme) ! 🙂
Cet album est un souvenir de jeunesse pour moi, lu et relu dans la bibliothèque de mes parents dans les années 90, une madeleine de Proust a chaque relecture. J’ai découvert le second il y a peu, mais je n’y ai pas retrouvé ce qui m’avait marqué dans le 1er opus mais reste une suite/fin agréable à lire.
Cela fait bien longtemps que je vois passer cette bd, je te remercie donc de nous la présenter aussi précisément ! Tu donnes envie de découvrir. Cela me rappelle que je dois également acheter depuis longtemps l’intégrale de SOS Bonheur du même Van Hamme. Je les ai dans mes Spirou (mais pas tout), et lorsque je lisais ça jeune adolescent, cela avait le don de m’épouvanter sur le futur.
Je ne connais vraiment Dany que par ses bds coquines (et j’ai bien envie de m’en acheter aussi) et j’adore son trait, très dynamique, même si totalement daté des années 70.
Tu y vas un peu fort en parlant de tournant non ? La bd adulte avait déjà commencé avant avec Métal Hurlant, et puis il y avait (A suivre) déjà… Je ne connais pas et n’ai pas vu Le vol du Phénix.
Le pitch rappelle pas mal Sa majesté des mouches non ? Ce qui est sûr, c’est que Van Hamme est un des meilleurs scénaristes franco belge, il a effectivement un don pour mettre en rythme une histoire, tout en condensant un maximum d’informations sans que ce soit lourd. J’ai relu récemment LE GRAND POUVOIR DU CHNINKEL et je suis toujours pris dans l’histoire comme un gamin.
La BO : chef d’oeuvre.
En vous lisant, je me rends compte qu’il y a beaucoup de séries de Van Hamme que je ne connais pas. Par contre, j’avais oublié Arlequin ! J’en avais un ou deux tomes, c’était très daté années 70, et je ne les retrouve plus… C’est dommage, j’aimerai bien relire, voir ce que ça donne. J’ai dû m’en débarrasser avec mes Michel Vaillant, vers mes 17 ans…
« Tu y vas un peu fort en parlant de tournant non ? »
Tu crois ? Je sais plus. Il me semble vraiment qu’au lycée cette BD représentait THE passage à l’âge adulte. En tout cas dans le franco-belge.
METAL HURLANT : Oui, tu as raison, il y avait déjà des trucs très adultes. Mais flippants ! Et intimidants. Et effectivement on s’en détournait un peu. Mais c’était de la presse, donc presque un autre univers. HISTOIRE SANS HEROS était un album. Et qui plus-est un album épuisé, donc rare à trouver et immédiatement culte ! Ça a dû jouer aussi.
Dans mon souvenir on recherchait des BDs adultes, mais on flippait un peu devant les Caza et les Druillet. Ça, c’était encore plus qu’adulte. C’était glauque, malsain. Ça faisait peur. Je me souviens avoir lu certains Moebius, mais le reste… Il n,’y avait pas ce côté cool qu’on pouvait trouver dans un THORGAL.
Je me rends compte que je n’en ai jamais lu en fait (Caza et Druillet) ! Ce serait super que quelqu’un fasse un article sur cette école Métal Hurlant. A bien y réfléchir, on s’en est réclamé avec l’ITW Dionnet, mais on en a pas lu tant que ça apparemment.
Pour Van Hamme, je dirais que pour moi tout est bon. C’est vraiment une idole et personnellement je continue de le mettre dans mon top 3 des meilleurs scénaristes de tout temps avec Alan Moore et Jodorowsky. Ce sont des auteurs qui ne m’ont quasiment jamais déçu, et tous trois dans des genres différents.
Je suis ces derniers temps en quête des ses premières séries à succès : Mr MAGELLAN, DOMINO et surtout MICHAEL LOGAN. C’est facile à trouver sur le net. Je m’y emploie tranquillement…
La BO : Je suis fan de cette chanson. Mais franchement c’est bien la seule que j’aime de l’album éponyme, le pire pour moi de la trilogie berlinoise et l’un des Bowie les plus inécoutables avec OUTSIDE !
Je crois bien n’avoir jamais lu de Caza. Je ne connais de lui que ses couvertures pour les romans HF et SF. Mais au lycée, je me souviens surtout que je lisais Edika, les Watchmen que j’ai prêtés à tour de bras, les Bidochon, Moebius en priorité (c’était notre dieu)… et je découvrais aussi Tardi, Manara, tout un pan de la bd (A suivre) car nous lisions la bibilothèque d’un cousin bien plus âgé. Donc je n’ai pas connu ce Van Hamme à cette période, j’ai vu un peu les Druillet, je me souviens aussi de la série Le Mercenaire : https://www.bedetheque.com/serie-1765-BD-Mercenaire.html
Par contre il faudrait que je les relise, je me demande comment ça a vieilli. Le dessin était très bon, très réaliste. Et puis j’ai aussi découvert Andreas via Rork à ce moment-là. Je dois toujours m’offrir quelques Druillet, notamment celui que Présence a commenté ici qui est un sacré morceau : http://www.brucetringale.com/visceral-experience-de-lecture-totale/
En fait je pense surtout que je n’ai jamais été attiré par le Journal de Tintin. J’en avais un numéro (je crois que je ne l’ai plus), rien ne m’y plaisait. Moi c’était Spirou après Pif gagdet que je me souviens avoir abandonné vers mes 10 ans. Et encore maintenant, je peux acheter un numéro de Spirou.
Une sympathique série d’articles sur la série Le mercenaire, qui en resituent un peu le contexte :
https://les-bd-de-barbuz.blogspot.com/search/label/Mercenaire
Merci Présence ! Tu les as lues ?
Je parle des bds, pas des articles sur la bd…
Au fait ça m’intrigue cette interview fictive de Largo Winch, ça peut être marrant !
Tiens ! Je ne savais pas que Barbuz avait commenté la série du Mercenaire ! J’irais voir ses article à l’occasion !
J’attends la réédition en intégrale pour relire cette série dont je ne souviens de rien en dehors du dessin. Cette intégrale est malheureusement sans cesse repoussée depuis deux ans. Elle était programmée pour le mois dernier depuis des lustres. Et là, avec le confinement sans doute, elle est carrément repoussée à 2021 ! 🙁
Oui, j’ai dû lire la moitié de la série des mercenaires, il y a de cela une vingtaine d’années. Comme Tornado, je guette la sortie en intégrale pour me replonger dedans. Ils ont été réédités en anglais il y a 3 ans, donc je pense que les planches ont été renumérisées et qu’il ne manque que la volonté d’un éditeur pour une nouvelle édition VF.