Jack Kirby: The Epic Life of the King of Comics par Tom Scioli
Un article de PRESENCEVO : Ten Speed Press
VF : HUGINN & MUNINN
Ce tome contient une biographie complète de Jacob Kurtzberg (1917-1994) qui a changé légalement son nom en Jack Kirby et qui a réalisé des comics de 1936 à sa mort. Elle a été entièrement réalisée par Tom Scioli (scénario, dessins, couleurs). Elle comprend 191 pages de bandes dessinées, une courte note de l’auteur en introduction, 4 pages de notes explicitant la source de certains propos de Kirby, 1 page de bibliographie et un index de 4 pages. L’auteur explique qu’il s’agit d’une biographie de Jack Kirby, mais présentée comme si Kirby lui-même racontait sa vie.
Les parents de Kirby venaient de Galicie, une région de l’empire austro-hongrois. Sa mère Rose Bernstein a quitté cette région encore enfant et est venue aux États-Unis avec ses sœurs. Son père Benjamin Kurtzberg venait d’une riche famille mais avait offensé un noble qui l’avait défié à duel au pistolet ou à l’épée. Son propre père lui avait conseillé de fuir le pays, en lui remettant une somme d’argent. Ses parents se sont rencontrés grâce à un intermédiaire de la communauté installée à New York. Ils se sont mariés rapidement et se sont installés dans l’East Side. Son père travaillait dans la confection. Jacob Kurtzberg est né 28 août 1917. Son petit frère David est né quatre ans plus tard, mais lui avait été confié quelques jours aux voisins. C’est là qu’il a découvert les illustrés des journaux comme Krazy Kat de George Herriman, et Little Orphan Annie de Harold Gray. Il s’est alors mis à lire les comic-strips en couleurs du dimanche tels que Tarzan, Prince Valiant, Flash Gordon. Une année, il a attrapé une pneumonie, et ses parents sont allés chercher des rabbins pour qu’ils effectuent un exorcisme, ce qui a fortement marqué le jeune garçon. Rapidement, il s’est mis à dessiner, en particulier sur les murs du couloir de leur immeuble. À l’époque, les enfants jouaient au baseball dans la rue, et ils y avaient des guerres gangs dans son quartier. Après une échauffourée un peu violente, ses camarades l’avaient déposé inanimés devant la porte de l’appartement de ses parents.
Sa mère lui racontait souvent des histoires du pays, et il a appris à son tour à les raconter à ses camarades de classe. Les années continuent de passer, et le jeune Jacob découvre les magazines Pulp, les avions qui passent dans le ciel, une école d’art, la récession économique et l’obligation de prendre un boulot de distributeur de journaux. Il intègre un club de jeunes garçons, en distribue la feuille de chou et y réalise des illustrations. Il découvre les films de Charlie Chaplin, de Buster Keaton, des Marx Brothers, de Douglas Fairbanks, etc. Il devient un boxeur amateur. Il travaille pour les studios de Max Fleischer, d’abord pour nettoyer les planches des animateurs, puis comme intervalliste. Il devient l’assistant de Horace T. Elmo sur ses comic-strips Teddy, Soko, et lui propose de réaliser un comic-strip original de science-fiction. Il produit également des affiches sur des conseils de santé, ainsi que des dessins politiques. Étant ainsi parvenu à se constituer un portfolio, il réussit à se faire embaucher dans les studios de Will Eisner & Jerry Iger. Là, il travaille en compagnie de Mort Meskin, Bob Kane, Lou Fine, et d’autres.
Par la force des choses, le lecteur de comics Marvel connaît bien la version de Stan Lee sur la création des superhéros de cette maison d’édition, sur son rôle de grand créateur et de coordinateur, avec son apparence qu’il a développée comme une image de marque, jusqu’à en devenir quasiment la mascotte. Il sait peut-être qu’au fil du temps Stan Lee a accordé un peu plus d’importance à Steve Ditko et à Jack Kirby dans la création de ces superhéros devenus des licences générant des centaines de millions de dollars avec leur adaptation cinématographique. Pour peu qu’il soit curieux, cette bande dessinée présente la possibilité de découvrir la version de Jack Kirby. Tom Scioli s’est fait connaître en illustrant la série GODLAND (205-2013) avec Joe Casey, et en réalisant FANTASTIC FOUR GRAND DESIGN (2019). En feuilletant juste ce tome, le lecteur peut avoir un instant de recul. Il comprend vite que l’auteur a choisi sciemment de jaunir un peu le papier pour lui donner la patine du temps. Il en déduit que le lettrage en apparence un peu irrégulier mais très aéré a également été choisi pour apporter une saveur vintage à l’ensemble. Il voit des dessins un peu simplifiés, avec une sensation de naïveté tout aussi assumée. Enfin, le visage de Jack Kirby devient de plus en plus enfantin au fur et à mesure des pages, évoquant un personnage de dessin animé pour jeune public. Il peut être un peu rebuté a priori par les cellules de texte qui peuvent manger un quart à deux tiers de la case.
Sous réserve qu’il surmonte ses réticences vis-à-vis des idiosyncrasies graphiques, le lecteur se retrouve vite agréablement surpris par la fluidité de sa lecture, et par le bon niveau d’informations visuelles. Finalement le lettrage vieillot s’avère très facile à lire, donnant un rythme de lecture rapide, à l’opposé de l’impression lors du feuilletage. Si l’apparence des dessins paraît parfois un peu grossière ou malhabile, la lecture montre que l’artiste accomplit un incroyable travail de reconstitution historique, jamais pesant, toujours pertinent. La représentation un peu enfantine de Jack Kirby permet à l’auteur de plus facilement faire apparaître ses émotions et ses états d’esprit, et elle finit par transcrire l’inventivité de ce créateur, ayant conservé toute la fougue de sa jeunesse, ainsi que le sens du merveilleux des enfants. En cours de récit, il apparaît une autre qualité extraordinaire dans la narration visuelle : Tom Scioli sait reproduire les planches de Kirby et d’autres artistes de chaque époque concernée, en les intégrant dans les cases, sans solution de continuité. Cela apporte le témoignage nécessaire sur les œuvres de l’artiste en les illustrant avec ses créations, sans encourir le risque des droits d’auteurs… à l’américaine, c’est-à-dire surtout les droits à verser aux éditeurs.
Une fois rassuré sur la qualité de la narration visuelle, le lecteur se laisse porter par le flux de pensée de Jack Kirby. Il garde bien à l’esprit que ce n’est pas une autobiographie même s’il s’agit souvent de propos qu’il a tenus dans des entretiens. Il constate que la vie de ce créateur est indissolublement liée à celle du siècle au cours duquel il a vécu, presque de son début à la presque la fin. Il prend très vite conscience qu’il ne s’agit pas d’une hagiographie comme celle de Stan Lee (2015) réalisée par Peter David & Colleen Doran. Le propos de Tom Scioli est beaucoup plus dense, dépourvu d’enjolivements et de boniments. Pour autant, le scénariste a un point de vue bien affirmé sur la place de Kirby dans la création de l’empire Marvel. Quand paraît le numéro 1 de la série Fantastic Four, Jack Kirby a 44 ans et plus de 20 ans de carrière professionnelle comme auteur de comics. Le lecteur commence donc par découvrir la jeunesse de Jacob dans un quartier newyorkais, les débuts de sa carrière, l’association avec Joe Simon (1913-2011), la création de Captain America en 1940 (20 ans avant les Fantastic Four), etc. Le lecteur suit en parallèle la vie professionnelle de Jack Kirby et sa vie privée. Bien sûr, il se demande à quoi il peut ajouter foi dans ce qu’il lit. S’il a déjà lu LE RÊVEUR (1985) de Will Eisner, il retrouve une description du milieu professionnel des comics très cohérente, vraisemblablement avec un bon niveau d’exactitude historique. Il saisit bien que le duo Simon & Kirby a participé de manière significative au développement de la jeune industrie des comics.
S’il est un peu connaisseur, le lecteur va consulter la liste de références bibliographiques et y relèvent trois sources qui font autorité : l’ouvrage KIRBY: KING OF COMICS (2008) de Mark Evanier, l’interview de Jack Kirby par Gary Groth parue dans le numéro 134 de la revue COMICS JOURNAL en février 1990, ainsi que la revue THE JACK KIRBY COLLECTOR, publiée par l’éditeur Two Morrows, sans compter de nombreuses autres interviews. Il corrèle également ce qu’il lit avec ce qu’il connait déjà de la carrière de Jack Kirby et les comics qu’il en a lus. Il constate une parfaite cohérence entre ce qui est raconté, et ce qu’il peut savoir. Il comprend pourquoi l’auteur a choisi cette forme un peu étrange de raconter la vie d’une personne ayant réellement existé à la première personne : son ressenti est capital pour comprendre ses décisions, pour donner sens à ce qui ne serait autrement que des revirements bizarres, et pour faire partager la passion de ce créateur pour son art. Bien sûr, le lecteur sait qu’il s’agit d’une reconstitution, et pas uniquement d’un reportage sur le vif, et que les déclarations de Kirby en interview peuvent également être sujettes à caution. Il voit bien que l’auteur développe un point de vue personnel en arrière-plan. Pour autant, la cohérence du propos est telle que les certitudes du lecteur le plus critique s’en trouvent ébranlées.
Après avoir lu cet ouvrage, le lecteur a une vision bien différente de l’industrie des comics, de la manière dont les éditeurs traitent la main d’œuvre créatrice dans ce processus industriel, et du drame de la vie de Jack Kirby, contrecarré dans ses élans créatifs les uns après les autres.
Indubitablement cette biographie de la vie de Jack Kirby est indispensable, et formidablement bien réalisée, en dépit du ressenti a priori sur l’apparence de la narration visuelle. Tom Scioli a effectué un travail remarquable de recherches pour proposer une vision de la vie de Jack Kirby très facile à lire, très instructive, poignante. Le lecteur en ressort encore plus admiratif du génie créatif de Kirby, avec un goût amer provenant des revers successifs qu’il a essuyés, de la manière dont il a été traité par ses employeurs, de l’impossibilité de mener à son terme sa vision et son ambition d’auteur. Il en ressort également avec la certitude que Kirby mérite pleinement le qualificatif d’auteur, en plus d’être une véritable machine à créer.
Gødland montrait déjà l’admiration portée par Joe Casey et Tom Scioli au travail de Jack Kirby. Il me semble même que l’un des numéros intègre dans sa narration plusieurs couvertures de comics signés et cosignés par Jack Kirby.
Entièrement d’accord : Godland c’était du cosmique à la manière de Jack Kirby, par deux gros fans, comme si le cosmique par Kirby est un genre à part entière. J’avais beaucoup aimé.
https://www.babelio.com/livres/Casey-Godland-tome-1–Hello-Cosmic-/800846/critiques/944282
https://www.babelio.com/livres/Casey-Godland-Volume-2-Another-Sunny-Delight/800847/critiques/944283
https://www.babelio.com/livres/Casey-Godland-Volume-3-Proto-Plastic-Party/800870/critiques/944425
Sur cette série, j’ai seulement eu du mal avec le « Finale », bien trop éloigné des prémices du titre à mon goût. Mais j’ai adoré ce titre, et ai dévoré la majeure partie en une seule journée à ma première lecture (en VO au moins, la tentative de publication VF en format poche m’avait refroidi !)
j’avais fait les « poches » en VF et j’avais adoré le délire.
Mais pourquoi avoir donné un regard « kawaï » manga à Kirby? ça me perturbe…
Je trouve aussi que Kirby adulte fait très « chibi » par rapport aux autres persos, alors que gamin, Jacob Kurtzberg ressemble aux autres gosses.
Pour l’aspect chibi, j’ai supposé que c’était un compromis entre Kirby a conservé l’imagination et l’entrain d’un enfant ce qui le met à part des autres, et vraisemblablement pour partie les limites techniques du dessinateur.
https://www.babelio.com/livres/Casey-Godland-Volume-4-Amplified-Now/800871/critiques/944426
https://www.babelio.com/livres/Casey-Godland-Volume-5-Far-Beyond-The-Bang/801316/critiques/944911
https://www.babelio.com/livres/Casey-Godland-Volume-6-Goodbye-Divine/801318/critiques/944912
Belle présentation d’un comics dont je ne suis pas le coeur de cible : Je reste complètement en dehors du génie de Kirby. Pour moi tout ce qu’il a fait est infantile à cause de ma grille de lecture. Je l’adorais quand j’étais gamin. Aujourd’hui j’y suis hermétique. Du coup ce parti-pris de le dessiner chibi est cohérent (resté un enfant dans sa tête), même s’il faut avouer que ça fait bien moche et bizarre sur les scans avec ce grand regard factice.
Je continue de redécouvrir les comics de Jack Kirby : cet ouvrage (partisan) me permet de mieux mesurer ce qu’il a pu apporter à l’industrie de comics durant des décennies d’activité professionnelle. Ma sensibilité à la forme est singulièrement émoussée par rapport à la tienne, ce qui fait que ça passe mieux.
De même pour cette biographie. Au départ, j’étais même un peu rebuté par les caractéristiques du dessin de Scioli, mais la lecture fut fluide et agréable. J’avais déjà eu l’occasion de lire l’interview de Kirby dans The Comics Journal dont Scioli a tiré beaucoup de matière pour cette BD. Comme le signale Nolino Nolino, Tom Scioli a adopté un parti pris partisan pro Jack Kirby qui permet de commencer à contrebalancer 50 ans d’autopromotion de Stan Lee.
L’idée que Stan Lee était un imposteur et Kirby et Ditko les vrais génies de Marvel est devenue la norme à présent. De même que cette fameuse « puissance créatrice » de Kirby. Dans la série SUPREME, Alan Moore consacre tout le dernier numéro à ce thème en faisant de Kirby le véritable Dieu (dans un commentaire méta permanent) !
Ce qui aurait un poil tendance à m’agacer par contre, c’est que ça devienne une litanie et que tous les fans de comics bégayent la même chose à propos de son génie sans avoir cherché à le saisir. Moi je ne le saisis pas. Mais ça ne me manque pas. Je ne lis plus ce genre de comics old-school.
Je n’ai aucun doute par contre sur l’intérêt et la pertinence du travail de Tom Scioli. Ton article est très clair sur ce point.
Je suis également passé par cette phase de Stan Lee Imposteur, et Kirby & Ditko seuls vrais créateurs. En continuant de lire des articles sur le sujet, j’ai fini par me dire que la réalité est plus compliquée que ça et que l’apport de Stan Lee est indéniable.
D’un autre côté, dans les publications LUG et VO, chaque épisode a longtemps porté la mention Stan Lee Presents en ouverture de chaque numéro de toutes les séries. Son sens de l’auto-promotion confine au génie et il a été longtemps difficile pour les créateurs dessinateurs de faire entendre leur voix. Je comprends qu’ils aient fini par opter pour une communication forçant le trait pour essayer de ramener le curseur à une position plus conforme à la réalité de l’apport des uns et des autres.
Ce fut un choc de voir Stan Lee éjecté de l’entreprise Marvel dans les années 1990 : finalement, lui aussi n’était qu’un employé, tout aussi jetable que tous les autres.
C’est un peu comme les ragots sur les stars. Techniquement tu as la nouvelle répandue, tu as la version de l’accusé qui se défend, toi t’as zéro preuve de quoi que ce soit, mais tu es censé choisir un camp. Et il est mal vu de ne pas choisir celui des bienpensants moralisateurs « dans le doute ».
Certes quand t’as 15 nanas qui accusent un mec de viol, il y a de fortes chances que le mec ne soit pas blanc comme neige, mais quand ça concerne que 2 personnes (une qui accuse, l’autre qui se défend), j’ai même pas envie d’y réfléchir. On ne sait rien, on n’a que des bruits de couloir, et on sait que certains peuvent jouer les victimes pour des questions de pognon.
Et puis quand il s’agit de délits même moins grave (la manière dont telle célébrité n’a pas soutenu son enfant) j’ai envie de dire que ça ne concerne personne, qu’on n’a pas les détails ou l’historique de la vie de famille de ces gens, que c’est de la merde de journaliste en quête de buzz.
Et là ni Kirby ni Stan Lee ne pourront plus s’expliquer dans une interview claire en plus. Du coup c’est juste inintéressant pour moi. Je n’aime pas. Je préfère me dire qu’il est « possible » que ça se soit passé comme ci et pas comme ça, et que c’était Kirby le vrai génie et tout ça…mais je ne me lancerai pas dans un débat en soutenant mordicus que c’était comme ça et pas autrement. Je m’en fous en fait. Et j’accepte très bien de ne pas avoir de certitudes, contrairement à beaucoup de gens qui veulent une réponse claire quitte à en mettre plein la gueule à quelqu’un sans preuve, sans le connaître, sans rien.
Ni Kirby ni Stan Lee ne pourront plus s’expliquer dans une interview claire en plus. – En plus, de ce qu’il est possible de savoir, la mémoire de Stan Lee n’était plus ce qu’elle était, et les enjeux financiers les auraient certainement contraint à ne pas tout dire. Pour ajouter en complexité, ils n’étaient pas les seuls concernés : Steve Ditko et les autres artistes pour commencer. D’un autre côté, j’étais curieux d’avoir au moins l’autre version, et pas uniquement celle de Stan Lee figure emblématique des comics Marvel au point d’apparaître dans tous les films.
Alors pour te répondre Tornado et je t’avoue que je ne le fais pas de gaieté de coeur,
La pop culture prend une tournure religieuse pris en otage par des fous de…. ( met la lnim que tu veux)
Je suis toujours le cul entre chaises dans ce genre de débat, je ne déifie personne, je suis pleinement conscient des failles des artistes que j’apprécie
ça m’empêche pas d’être fan.
Kirby, j’aime bien et je trouve toujours ses FF d’une élégance et d’une imagination ors du commun.
ses Thor me laissent froid, ses Eternels aussi…
puis, pour DC je me trouve hyper dopé, mais sans scénariste pour alléger, il fait de la « caricature de Stan Lee » du coup je vois mal ce qu’il peut lui reprocher, mais ça c’est pour être un peu canaille…
Alan Moore, ben je reconnais son génie de la même manière que je reconnais ma lessive efficace, Mon linge est blanc, mais ça me réveille pas la nuit.
en revanche, je suis d’accord avec toi, je me méfie des versions officielles et canon qui ont tendance à vouloir faire autorité.
En musique, en cinéma, tout est prétexte à souscrire à un catéchisme ou à un autre, c’est devenu fatiguant…
Alan Moore, ben je reconnais son génie de la même manière que je reconnais ma lessive efficace : quelle formule !
Les versions officielles et canon : à ce niveau-là, pour Marvel on peut parler de la LÉGENDE de Stan Lee, la fiction ayant depuis longtemps dépassé les faits.
Moi c’est ce qui me fatigue le plus et ce qui va me pousser à arrêter d’écrire à un moment ou à un autre…
J’ai assez de problèmes comme ça à propos de sujets plus graves dans la vie. Si discuter de pop culture, de ciné ou BD, ça devient aussi houleux que de parler politique ou religion, où on se fait accuser de facho parce qu’on a aimé telle BD, ou traiter d’abruti fini qui ne comprend rien parce qu’on a aimé telle autre chose, moi je vais juste retourner dans ma grotte comme un ours à aimer ce que je veux et me désintéresser de partager ou discuter avec des gens qui me paraissent de moins en moins mes semblables.
La seule raison pour laquelle j’ai pas déjà abandonné c’est que je me contente d’échanger avec vous (et que ça va, vous êtes des êtres humains tolérables^^), que je vais pas voir facebook et que j’essaie d’ignorer tous les buzz stupides. Mais ça devient même compliqué à éviter…
Ces derniers temps ça a été effectivement très houleux sur FB et je peux t’assurer que tu n’as rien raté.
Un internaute à posté un commentaire dégueulasse à propos de mon article sur Corto Maltese parce que ce que j’avais écrit ne lui plaisait pas. Et pourtant mon article est une ode au talent de Pratt…
Et surtout un autre internaute a été extrêmement agressif avec moi d’abord pour l’article sur Hergé et l’humanisme, et avec Bruce ensuite pour avoir utilisé le terme « woke » dans son article sur l’anime des Maitres de l’Univers. Il nous a accusé d’être d’extrême droite, ni plus ni moins.
De fait on essaie de défendre des oeuvres, on dévoile ce qui est beau, ce qui est bon, avec des arguments, et on se fait traiter de tout…
Toutefois l’article de Présence aujourd’hui n’a rien à voir avec tout ça ! Mon commentaire était peut-être maladroit. Je voulais juste dire que je n’étais pas client de cette BD parce que je ne suis pas fan de Jack Kirby. Et j’espère qu’on ne m’accusera pas de quoi que ce soit pour ça au prétexte que c’est un génie. 🙂
J’espère qu’on ne m’accusera pas de quoi que ce soit pour ça au prétexte que c’est un génie. – J’ai beaucoup aimé cette remarque. 🙂
Quand je pense au nombre de génies auxquels je ne me suis jamais intéressé… il faudrait me vouer aux gémonies et m’exécuter sur la place publique. 😀
Perso les chapelles c’est usant.
Pour essayer de mieux dire, je trouve qu’on gagne plus à partager qu’à imposer.
Jack Kirby a une importance dans l’histoire du comics énorme, sinon on aurait pas des générations entière qui ont été inspiré (Barry Smith, Herb Trimpe, Tom Scioli, Keith Giffen, Mike Allred, John Byrne, Erik Larsen,Jose Ladronn, Bruce Timm) et plein d’autre aussi en parle avec une énorme admiration.
ça c’est un fait établi et historique.
Bon après on peut tout à fait ne pas l’apprécier et trouver les failles de son trait, voire même y voir une sorte de « arbre qui cache la forêt » d’une multitude d’auteurs parmi les indépendants qui ne puisent rien en lui
c’est le sujet d’une discussion qui peut être passionnante.
la blogosphère aujourd’hui a tendance à prend parti pour des raison parfois sans
fond réel pour une théroie ou celle du contraire et tout articuler selon une conviction et défendre celle-ci avec le même vocabulaire qu’un croisé…
Bien d’accord sur l’impact de Kirby : je me souviens encore de l’article de Bruce sur l’ouvrage Kirby & Me
http://www.brucetringale.com/kirby-and-me/
Tout autant d’accord sur l’enrichissement par la discussion plutôt que la croisade.
Arrêter d’écrire à un moment ou à un autre… : c’est laisser l’espace de discussion aux autres, sans contradiction. Je ne suis pas prêt à le faire. Et je prends toujours autant de plaisir à découvrir d’autres choses par vos yeux, œuvres auxquelles je ne me serais jamais intéressé tout seul.
L’interview de Jack Kirby pour The Comics Journal en février 1990, l’une des sources majeures de Tom Scioli :
https://www.tcj.com/jack-kirby-interview/
Quelques exemples d’annotations dans les marges par Kirby comme consignes pour Stan Lee (vers le milieu de l’article) :
https://www.tcj.com/a-96th-birthday/
Je l’ai feuilleté tout à l’heure : c’est de la belle ouvrage et le format est plus grand, tout du moins en VF.
Effectivement les dessins sont remarquables et le peu que j’en ai lu est très fluide.
De ce fait, je me suis irrité de voir Kirby version Tchoupi, ce qui est un choix que je n’aurais pas fait. Kirby, c’est un roc, un dur, un voyou pas une Funky Pop.
Comme Tornado, je n’apprécie pas ces clins d’oeil incessants à l’enfant en nous.
Toute fois, « Après avoir lu cet ouvrage, le lecteur a une vision bien différente de l’industrie des comics, de la manière dont les éditeurs traitent la main d’œuvre créatrice dans ce processus industriel, et du drame de la vie de Jack Kirby, contrecarré dans ses élans créatifs les uns après les autre ». Voilà qui pourrait m’intéresser.
Sur les controverses, et ben je m’en fous et désormais ce sera coup pour coup quand autrefois j’aurais avalé en silence. Bruce Lit en raison de la fermeture de nombreux sites de références va être amené à grandir et occuper le terrain. Nous avons survécu à tant de choses tous ensemble. C’est pas à couillon complotiste qui va me décourager, bien au contraire, plus je pourrais faire chier ce genre d’individu, plus je serais content.
Kirby, c’est un roc, un dur, un voyou : c’est aussi un créateur dont l’élan a souvent été brisé par des responsables éditoriaux, un enfant à qui on dit qu’il ne peut pas faire ça.
De l’image qu’en dresse Mark Evanier, c’était un être humain chaleureux dont le comportement de voyou n’avait rien de celui d’un voyou, contrairement à certains de ses employeurs.
Je n’en ai aucun doute.
Dans ma bouche, voyou n’est pas péjoratif. Il s’agit de ma définition des gamins des rues comme Marlon Brando, James Dean ou les héros de Léone qui évoluent avec leur code de l’honneur et un grand coeur.
Kirby c’est Ben Grimm et le gang de Yancy Street.
C’est le type qui, quand on lui annonce que des petits fachos se plaignent de son Captain America tabasse Hitler, fonce au RDC pour leur faire leur fête ^^ (incident également relaté dans cette biographie, il me semble)
Très inspirant tout ça… D’abord, merci pour le lien sur l’article avec les annotations de Kirby sur Thor, où on voit que Stan Lee n’était absolument pas scénariste mais plutôt dialoguiste… Ca me renvoie à l’article de Sébastien (je crois), sur Romita Jr, qui parlait de « la méthode Marvel ». Il faut que j’aille relire ça…
Je n’ai jamais été fan du trait de Kirby, mais je dois bien admettre qu’il fait partie des fondations du monde super-héroïque. Comme Bruce, la partie sur le monde de l’édition pourrait m’intéresser. J’aime comprendre comment se font les choses…
Concernant les réseaux sociaux : Matt, on a au moins ça en commun de vouloir retourner dans notre grotte face à ce genre d’individus ^^ (textuellement ce que j’ai dit aux copains quand ce petit cornichon s’est manifesté…). Mais je ne pense pas arrêter d’écrire pour autant. Ca arrivera peut-être un jour, mais pas à cause de ça. J’écris égoïstement, pour faire sortir certaines choses. Pas pour ces casse-bonbons qui ne supportent pas qu’on puisse penser autrement que comme eux… Moi, c’est vraiment fuir ces réseaux sociaux nauséabonds, dégoulinants d’aigreur et de haine qui me tente parfois…
J’aimerais aussi revenir dans une grotte, si ce n’est ce besoin de coucher sur papier, les fruits épars de mes maigres analyses.
En revanche, c’est la pop culture et ce qu’elle devient qui me de plus en plus étranger. C’est simple je n’aime quasiment plus rien de ce qui est porposé en occident.
je ne retvouve plus rien qui puisse « tanscender » l’imagination.
En lieu et place, des modes d’emlpoi de modes de vie et d’opinion avec une sorte de r »alité factice vendue comme une vraie vie rempli de clichés et de scènes convenues avec un alibi de « bonne cause » tout le temps…
chaque grincement, chaque rebufade est immédiatement sacntionnée…
le dernier truc qui m’achève c’est un révisionnisme stalinien qui vise toujours à culpabiliser l’innofensif de préférence, tandis que dès qu’on ouvre la fenêtre, tout se dégrade inéxorablement.
La pop culture et ce qu’elle devient qui me de plus en plus étranger : c’est un phénomène auquel je suis aussi confronté. Est-ce le fait de prendre de l’âge ? De rester sur des valeurs différentes ? De plus percevoir ce qu’on a déjà lu ou vu ailleurs, après des décennies de consommation de produits culturels ? De ne plus pouvoir faire l’expérience de la première fois ?
Les comics sont le reflet d’une époque et ses mentalités. Celle-ci est particulièrement dégueulasse, personne ne peut dire qu’elle est épanouissante. Ce n’est pas par hasard que tous les films lorgnent sur les 80’s. C’est tout simplement ça.
Sauf qu’il faut aussi arrêter de voir les années 80 avec des lunettes roses. Il y avait des choses pires, des maltraitances envers les femmes, des kidnappings d’enfants.
Aux USA en particulier j’ai vu une vidéo de chroniqueurs de films qui disaient « moi je ne me souviens pas des films, des posters, de la pop culture partout, je me souviens que ma mère m’interdisait de regarder la télé et lire des comics et que j’avais peur d’être kidnappé en voyant chaque jour des photos d’enfants enlevés sur les pack de lait »
On voit toujours ce qu’on veut bien voir.
Et tout ce qui est lointain parait meilleur quand ça fait 40 ans que t’es plus dedans et que t’as des emmerdes actuelles avec les maux de l’époque présente.
@Kaori : « Moi, c’est vraiment fuir ces réseaux sociaux nauséabonds, dégoulinants d’aigreur et de haine qui me tente parfois… »
Pour ma part c’est fait depuis longtemps.
En fait j’ai même très peu fréquenté de toute ma vie. Rapidement j’en ai eu marre.
Mais maintenant ça s’invite dans l’actualité. Tu as des mouvements pour faire interdire des œuvres, tu as des œuvres qui sortent qui sont formatées pour être moralisatrices. ça devient nauséabond.
Résultat, moi qui déjà de base suis un peu susceptible, pas très patient, capable de prendre la mouche quand on me charrie, je supporte encore moins qu’on m’emmerde sur ce que j’aime maintenant. Parce qu’il y a tant de cinglés qui prennent ça hyper au sérieux et te traitent de raciste ou de ce que tu veux à cause de tes goûts, qu’on ne sait plus où est la blague et où est le harcèlement.
Aux USA en particulier j’ai vu une vidéo de chroniqueurs de films qui disaient « moi je ne me souviens pas des films, des posters, de la pop culture partout, je me souviens que ma mère m’interdisait de regarder la télé et lire des comics et que j’avais peur d’être kidnappé en voyant chaque jour des photos d’enfants enlevés sur les pack de lait »
C’est bien la première fois que je lis ce genre de témoignage.
la nostalgie ou quelle que soit le degré d’attachement qu’on ait aux années 80, c’est un phénomène normal de quadra/quinqua. On a eu il y a dix ans une nostalgie pour le disco/punk et avant ça pour les années soixantes etc…
la pop culture devient immortelle depuis qu’elle passe par les écrans.
You tube support sur lequel on peut voir le clip oublié de n’importe quel groupe même quand son succès n’a pas dépassé son arrondissement, démultiplie tout ça.
On vend en ce moment une décénnie fictive avec des analyste qui nous parlent de Reagan, de sexisme et de racisme parcque ce sont les mots clés du cerveau formaté.
mais dans les années 80, on était pas DU TOUT mondialisés, enfin si 3 riches à la City et Wall street, mais pas le gamin qui allait à l’école.. La culture américaine perçait mais ne dominait pas au pays du mitterandisme, de Balavoine et de la compagnie créole. je viens de bosser sur un dossier FB abordant les films de JOhn Hughes, mais ils ont fait un pet de lapin en France à l’époque, Les films cultes de l’époque c’ést Le père noel ou la Vie est un long fleuve tranquille… on parlait même pas d’Europe du temps de la CEE, un temps où l’aboutissment de la paix devait simplement se concrétiser par une armée franco-allemande commune symbole de paix retrouvée pour un continent qu ne connaissait la paux sur son territoire que depuis seulement 35 ans…
Alors on en a une vision romancée, c’est sûr, mais malgré tout, il y avait plein de choses à dire d’autre que de limiter la décénnie à Collaro-Michel Leeb pour essayer de prouver qu’on a vachement progressé…
Bon maintenant aussi, il y a de bons cotés, j’ai des films de la shaw brothers en ouvrant ma boite mail… ça c’est formidable…
Je ne suis pas convaincu.
Vous étiez des gosses aussi à l’époque. Qui se rend compte en ayant 10 ans qu’il y a des problèmes dans le monde ? Et les films qui sont sortis dans les années 80, pour certains ils ont fait des flops et sont devenus cultes dans les années 90 seulement. Mais on regarde aujourd’hui la date de sortie en 1984 par exemple et on se dit « waah c’était bien les années 80 »
Cette vision fantasmée des années 80 c’est une façon de fuir l’époque actuelle.
Mais tiens les comics que vous adoriez ils étaient tout censurés dans les années 80. Alors oui c’est comme ça que vous avez découvert, alors la nostalgie tout ça…c’est forcément pas un mauvais souvenir.
Mais dans les faits, vous la regrettez vraiment l’époque des comics inoffensifs censurés par les curés ? L’époque des films chinois doublés avec des voix racistes ?
Non pour moi clairement le début des années 2000 c’était beaucoup mieux niveau pop culture. Tout ressortait sans censure, tous les films de plein de pays sortaient en DVD avec les langues originales, Dionnet bossait toujours à faire connaître des films improbables de tous horizons, les comics devenaient plus adultes, et les vieux comics redevenaient accessibles en version intégrale (via Panini mais ça…bon…bref…on peut pas gagner sur tous les tableaux)
Le jeu vidéo se démocratisait un peu plus, était davantage pris au sérieux et des chef d’œuvres ont été fait.
Et je suis pas né dans les années 2000 hein. Je suis né en 1987. C’est plutôt les années 90 mon enfance. Mais non désolé c’était encore pas terrible dans les années 90.
Cette folie de la pop culture dominée par les USA c’est depuis les années 2010. Et ces tendances bienpensantes moralisatrices de nouveaux curés autoproclamés c’est assez récent. Et je pourrais même dire que c’est limite un retour à la censure débile des années 70/80…mais en pire évidemment parce que ce sont les réseaux sociaux incontrôlables qui font la loi et pas juste quelques vielles soutanes pédophiles que personne ne prenait au sérieux. Maintenant, les gens se sont auto-convaincus du bienfondé de ce culte de la bienpensance. Ils n’ont même plus besoin de curés…
Et si tu es curieux, un extrait où un gars parle des années 80 dont il se souvient, en rapport avec un film dont il parle (Summer of 84…que tu peux regarder, c’est très cool, et pas si fantasmé que ça. Même Tornado a aimé alors qu’il aime aussi les années 80 romancées^^)
https://youtu.be/GsBe5qRVz-0?t=1542
Alors en France peut être aussi qu’on n’a pas eu ce phénomène et que ça paraissait plus relax pour nous.
Mais en tous cas aux USA ça n’a jamais été tout mignon rigolo les années 80. Et comme la plupart des films qui jouent sur la nostalgie des années 80 sont américains, oui c’est clairement une vision fantasmée.
Ils avaient des serial killer à la pelle dans les années 80.
Alors que nous, oui peut être qu’on voyait ça d’un œil éloigné, extérieur, avec juste les films qui nous parvenaient.
Mais cette idée que tout était mieux avant me dérange. Non, pas TOUT.
Les gens ont la mémoire courte.
ben avant 10 ans on est pas forcément anesthésié…. surtout quand on a des perent qui ne prennent pas le temps de déguiser la réalité du foyer.
J’ai élévé par des gens plus vieux, ça doit expliquer mon point de vue…mais c’était un climat particulier que je ne reconnais pas du tout dans le truc décrit aujourd’hui…
pas du tout…
et mon propos, ‘est pas de dire les années 2000 c’est pas bien.
Non mon truc, c’est d’arrêter de faire croire (à certains) qu’on était de gros racistes, sexistes privilégiés en prenant l’exemple de la page 3 du SUN (il y avait une playmate hebdomadaire…) ou des vagues blackface d’Anne Cordy… comme si on pouvait résumer les moeurs en chopant deux ou trois éléments qui nous arrangent…
a ce compte là je constate un truc, une fille de 15 ans en 2021 n’ose plus mettre un pied dehors seule à moins d’être en armure, pas en 1981… troublant quand on veut à tout prix nous sortir à tout bout de champ une réalité qui ne se vérifie pas dans les faits….
Les Strange, trop long, j’en parlerai une autre fois… ^^
« et mon propos, ‘est pas de dire les années 2000 c’est pas bien. »
Bah surtout pas les 2000.
Les 2010 ou 2020 si tu veux, mais les 2000 c’est quand même là que la diversité culturelle a explosé, avec les chaines cablées (dont certaines dédiées aux mangas), les DVD, etc.
Tu regrettes peut être l’époque où tout était un truc de niche, ou personne ne connaissait rien et qu’il fallait être abonné à 12 magazines pour savoir ce qui existait dans le monde. Parce qu’au moins on ne te matraquait rien.
Mais j’appelle pas ça de la richesse culturelle quand tout est « caché ». A ce compte là, aujourd’hui c’est pareil : ne regarde pas en pleine lumière dans la sélection Netflix que d’autres gens font pour toi. Fouille ce qui sort et existe à côté. Il y a toujours des gens qui proposent des trucs intéressants.
Mais je suis d’accord, j’ai jamais dit qu’on était tous raciste et sexistes à cause d’un playmate dans un magazine ou je ne sais quoi. Ce n’est pas de ça que je parlais.
Je voulais dire qu’il existait des choses graves aussi dans les années 80. C’était pas « tout le monde il est beau et gentil et souriant sur son VTT avec ses copains/copines » Il y avait déjà des crimes, de la censure.. Est-ce qu’il y a autant de femmes battues aujourd’hui qu’à l’époque ? Est-ce qu’il n’y a pas plus de structures d’aide pour les gens aujourd’hui ? Est-ce que la médecine n’a pas progressé ? Est-ce que les comics sont censurés comme avant ? etc etc.
Bon ok on pourrait argumenter que ça commence à être censuré maintenant. Indirectement. Mais juste depuis quelques années, avec ce mouvement de bienpensance. Mais pas besoin de revenir aux années 80 pour dire que tout était mieux. Il y a moins de 10 ans la pop culture se portait mieux déjà.
Moi j’ai le sentiment que Présence n’a pas tort avec son commentaire.
« Est-ce le fait de prendre de l’âge ? De rester sur des valeurs différentes ? De plus percevoir ce qu’on a déjà lu ou vu ailleurs, après des décennies de consommation de produits culturels ? De ne plus pouvoir faire l’expérience de la première fois ? »
Déjà c’est une bonne démarche de se remettre en question je trouve. Car oui, parfois c’est pas le monde qui devient beaucoup plus pourri, c’est nous qui sommes désenchantés pour x raisons. Parce qu’on n’est plus des gosses non plus, qu’on a peut être trop encaissé des trucs qui nous passaient au dessus plus jeunes.
L’époque n’aide pas avec ses problèmes évidemment. Mais il y a une part de ce ressenti qui vient de nous et d’une certaine…fatigue.
Je l’ai déjà dit que je trouvais que plein de choses n’allaient pas de nos jours. Cette bienpensance, cette critique du passé exacerbée, le compartimentage des œuvres (oui, les services de streaming qui finalement restreignent tes choix si tu ne t’abonnes pas à tous.) Plein de trucs qui font qu’on menace aussi des œuvres existantes auxquelles on fait un procès. Donc je n’essaie pas de dire qu’en réalité tout va bien. Je veux juste dire que :
-Primo aujourd’hui vous regardez où on vous dit de regarder, et si ça ne vous plait pas, vous dites que c’est nul. Bah…regardez ailleurs ! (ailleurs que sur le rayon mainstream des comics, ailleurs que Netflix ou Disney +)
-Deuxio les années 80 avaient leurs problèmes aussi, et la pop culture était loin d’être bien respectée et représentée comme par exemple au début des années 2000. Donc j’ai le sentiment que c’est surtout la nostalgie qui parle. Dans les faits les années 2000 étaient bien plus riches, variées, et accessibles.
C’est tout^^
@Kaori – Un des comics qui m’a aidé à commencer à voir Jack Kirby différemment.
The Demon
http://www.brucetringale.com/une-lecon-graphique-un-concentre-de-jack-kirby/
Il m’a fallu quasiment une à deux décennies pour percevoir ce qui me plaît sous une surface parfois infantile, parfois esthétiquement choquante.
« Cela apporte le témoignage nécessaire sur les œuvres de l’artiste en les illustrant avec ses créations, sans encourir le risque des droits d’auteurs… à l’américaine, c’est-à-dire surtout les droits à verser aux éditeurs. »
Je dirai quand même qu’il est étrange de mettre en scène Kibry et ses déboires financiers sans vouloir payer de droits d’auteurs…
Ben les droits d’auteurs, c’est pour Marvel et DC, pas pour la succession Kirby.
Outre les questions financières des droits, il y a aussi les autorisations qu’il n’aurait vraisemblablement pas obtenues car Disney ne veut pas cohabiter avec Warner dans la même publication.
Merci Présence pour le tour d’horizon. N’ayant que des connaissances partielles sur Kirby et son oeuvre, je ne suis pas vraiment intéressé même si j’en apprendrai ainsi beaucoup. Mais comme tu le soulignes, je l’ai feuilleté en VF : le dessin m’a immédiatement repoussé.
Donc pourquoi si on me le prête. Après tout, je découvre les NEW GODS, Mr Miracle etc depuis peu de temps (3-4 ans). Je ne savais pas qu’il avait aussi créé AGENTS OF SHIELD.
Pour être précis, Kirby a cocréé Nick Fury avec Stan Lee, dans Sgt. Fury and his Howling Commandos #1, daté de mai 1963.
L’organisation du S.H.I.E.L.D. est apparue pour la première fois dans Strange Tales #135, daté d’août 1965, cocréée par Kirby & Lee.
New Gods & Mister Miracle datent de 1971, quand il a quitté Marvel pour passer à la concurrence chez DC, et mené de front 4 séries qu’il scénarisait et dessinait : New Gods, Mister Miracle, Forever People et Superman’s pal Jimmy Olsen. L’ensemble est interconnecté et constitue un récit choral appelé Quatrième Monde (Fourth World).
A la fin de son ouvrage (dernière image de l’article), Scioli évoque les films Eternals et New Gods (un projet abandonné depuis) parce qu’il s’agit de 2 séries créées par Jack Kirby, scénariste et dessinateur. Si le projet New Gods n’avait pas été abandonné et si le COVID n’avait pas décalé la date de sortie de Eternals, l’ironie aurait été extraordinaire : les deux rivaux Disney & Warner sortaient la même année des films concurrents basés sur des personnages créés par une seule et unique personne.
Merci beaucoup pour toutes ces précisions Présence ! Je ne savais rien de tout ça, y compris sur les films Warner et Disney.
J’ajouterais a ta liste des productions kirbyesques chez DC Kamandi, amha l’une des meilleures bd post-apocalyptique qui soit. Kirby au sommet de son art, un monde futur d’où l’homme a disparu ou est retourné à l’état sauvage (Planète des singes on t’a reconnu !!) plein d’idées géniales et complètement dingues. Bref, un joyau de SF.
Et sinon pour rebondir sur le débat passionnant développé plus haut, je confirme que les années 80 n’etaient pas aussi lumineuses qu’elles le semblent ojd. La pop culture restait une sous-culture, pour le meilleur et pour le pire. Avoir accès à la « connaissance » en bd, musique, films bis etc. reposait beaucoup sur les relations humaines. X te faisait écouter tel disque, Y te passait tel album, un chroniqueur évoquait tel film qui restait mystérieux jusqu’au jour tant attendu ou tu pouvais le voir sur une vhs pourrie. Serge Clerc dessinait des affiches de pub. La radio ne passait que de la merde pour qui aimait Cure, les Smiths ou Joy Division. Les films sortaient en décalé par rapport à Paris dans les cinémas « de province ». On causait livres à la tv (Apostrophe) et même au journal tv. Londres était La Mecque rock. Berlin était le bout du monde (après c’etait Finis Terrae). Les angoisses environnementales étaient plutôt de la SF, MAIS on vivait avec l’épée de Damoclès des missiles soviétiques braqués sur nous. Bref c’etait différent. Pas forcément mieux ou moins bien dans sa globalité, juste différent. Une chose est sure, ceux qui ont connu l’epoque étaient plus jeunes et ça, c’est toujours mieux…
Dans une conversation un peu décousue par les connexions et les tentatives de répondre rapidement, on ne réussit pas à tout les coups de se faire comprendre.
Je ne « défends » pas ni ne voit cette décennie avec des lunettes roses nostalgiques.
Je m’agace juste qu’on caricature une époque qui comme tu le rappelle Bob(tu la décris vachement bien ^^), est complexe.
depuis 5 ans à peu près, il s’agit de revisiter tout le temps le passé avec un certain filtre comme si il fallait les refaire…il y a un nombre incalculable de remakes ou d’hommage à ces années tout en faisant des mise à jour vues comme des améliorations et on peut savoir à l’avance quels changements et comment il seront fait à l’avance.
Or je ne pense pas qu’on ait besoin forcément d’améliorations, on eut au contraire faire autre chose, aller de l’avant…
le passé appartient au passé et devrait se reposer.
J’apprécie bien mieux des films par exemple qui proposent des personnages nouveaux , des biens, des moins biens et puis ceux au dessus du lot etc… Tyler Rake, John Wick, Lucy, Colombiana, sont plus captivant qu’une version « vous avez vu on a mis des femmes dans « SOS fantomes ».
ceci dit, quand tu décris la culture des 80’s passant énormément par l’humain, je ne vois pas ça comme un mal en fait… Comme le dit Matt, aujourd’hui la profusion nous empêche pour une bonne part de trouver ou plutôt pouvoir trouver ce qui nous conviendrait… Bernard Werber appelle ça la « censure par l’excès » je crois…
et les plateformes dont on voit aujourd’hui u’elles ont des politiques éditoriales quand même un chouia influencées par le lobbying, ben on est aiguillé de manière bien plus insidieuse que par des amis…
Là je suis d’accord, pas de souci^^
Et je suis d’accord avec Bob aussi.
Mais oui c’est depuis 5 ans que c’est n’importe quoi ce révisionnisme.
On a eu de belles années de pop culture florissante avant ça.
Moi à la base je rebondissais sur la remarque de Bruce qui disait que les comics sont le reflet de l’époque (bon déjà…reflet de l’époque AMERICAINE, faut pas confondre avec la notre. Aujourd’hui on voit peut être moins de différence mais dans les années 80 par contre…)
Et que c’était pas pour rien si le ciné puisait dans les années 80. Parce que c’était mieux.
Là dessus je ne suis pas d’accord. Et les choses nouvelles existent toujours aujourd’hui. mais vous avez vu la gueule de l’offre aujourd’hui ? Il y a trop de chose. On se noie, et on a l’impression de voir du MCU partout. Bah…oui mais même s’il n’y a que 5% de trucs nouveaux, il y en a toujours + que ce à quoi on pouvait accéder 40 ans en arrière sans le net, sans le câble, sans le streaming, sans les DVD, sans la reconnaissance de la pop culture en général qui était un truc de niche pour les geeks pas franchement rendue accessible, publiée sur du papier à chiottes et en version censurée.
Mais oui quand on a grandi à l’époque et qu’on était jeune et innocent, plein d’étoiles dans les yeux en découvrant plein de nouvelles choses qui nous ont façonné, ça parait plus beau^^
Aujourd’hui on a des connards de SJW mais à l’époque ils auraient eu de vraies raisons de gueuler : pas de droit à l’avortement, l’homosexualité pas super bien vue (euphémisme)
Bref^^
Faut pas oublier que ce qu’on admirait dans les vieux comics X-men c’était l’audace de parler de choses graves, de la tolérance. Donc c’est bien qu’il y en avait des choses graves. C’était pas rose bonbon.
Mais bon oui, visiblement tes remarques étaient un peu différentes, en rapport avec la façon dont on noircit le passé exagérément en parlant de racisme ou de sexisme partout à cause de quelques éléments de pop culture. Moi je ne visais pas le contenu de la pop culture de l’époque. Je visais le fait qu’elle n’était pas hyper répandue et acceptée par tous comme on nous le montre dans les films censés se dérouler dans les années 80 où tous les gosses ont des chambres de geeks telles qu’on en voyait…dans les années 2000 en réalité^^
@Matt : très juste. La sous-culture est devenue dominante et y perd peut-être un peu de magie au passage.
@ Eddy : pour moi le facteur humain est forcément un plus et c’est peut-être justement ce qui différencie le plus l’époque. J’ai par exemple des souvenirs émus de mon prof de français de 4e qui m’a mis un album de Druillet entre les mains. Aujourd’hui encore je pense à lui quand j’ouvre Loane Sloane ou La Nuit (Big up à Denis F. !!). Une grosse part des lectures, musiques, films t’étaient présentés par des « passeurs » qui te marquaient aussi par leur culture, leur personnalité, leur charisme etc.
Voilà c’est ça. Je ne pense pas que les gamins d’aujourd’hui sont aussi émerveillés que nous à l’époque (je me mets dans le lot même si moi c’était les années 90 et pas 80^^)
Parce qu’ils sont bombardés de trucs et peut être que ça fait moins rêver quand on ne découvre pas les choses nous-même avec des efforts ou via ce facteur humain.
Je garde aussi un bon souvenir de mes fouilles dans les magazines Spirou et Strange de mon cousin.
Mais ce sentiment d’émerveillement, c’est un autre sujet.
Le fait est que c’était moins bien considéré que maintenant. Et pour moi ça n’a pas trop de sens de regretter une époque où les auteurs, les œuvres, la pop culture étaient mal perçus.
Tout ce qui est dit ici est très juste. Personnellement les années 90 ont été bien plus passionnantes que les 80’s.
WATCHMEN et DKR sont là pour rappeler que c’était pas dimanche tous les jours, tu as raison Matt.
Je dirais quand même qu’il y avait quand même une dose d’espoir voire d’un peu d’optimisme. Les partis politiques permettaient de bien se situer sur un échiquier politique assez simple en comparaison de maintenant. La catastrophe écologique était un un fantasme plus ou moins proche. L’agressivité totalement dirigé contre les politiques et non entre les citoyens.
Bob a raison, la pop culture n’avait pas bonne presse dans les années 80 et c’était la misère pour trouver un truc qui nous faisait de l’oeil (j’ai dû attendre 2005 environ pour pouvoir écouter Hüsker Dü).
Par contre pour l’émerveillement je pense qu’il est toujours là, mais ailleurs. Les mangas et Harry Potter ont tout raflé. Un ami prof me disait ce week-end qu’il passait un extrait PULP FICTION en classe à ses élèves de Terminale : aucun ne connaissait, n’en avait entendu parler, ni du film, ni même de Tarantino. Eux aussi sont submergés et faute de passeurs, loupent des classiques.
Les photos d’enfants enlevés sur les pack de lait : j’avais découvert ça dans un comics, et c’était d’un glauque. Voir un enfant prendre son petit-déjeuner avec la brique de lait devant lui et la photo d’un enfant disparu dessus : quel début de journée ! Un objet banal du quotidien qui te dit tous les jours que tu risques d’être enlevé, et que tes parents achèteront une brique de lait avec ton visage dessus.
oui mais c’est comme le flingue en dessous des chaussettes, ça appelle à une réalité américaine, j’ai jamais vu ce genre truc dans la vraie vie. Moi candia mettait des fiches avec les départements illustrés…
C’est une réalité américaine : j’en ai conscience, c’était différent en France, heureusement.
Je ne sais pas si c’était à cause de « l’affaire du petit Grégory », mais ma mère n’arrêtait pas de me dire de faire attention, de ne pas parler aux inconnus, qu’il y avait ces hommes qui kidnappaient des enfants en leur proposant des bonbons… que si je croisais quelqu’un qui me suivait, il fallait que je hurle… Elle a instauré un climat très anxiogène, mais elle n’était pas cinglée non plus… On les a vus, ces photos de gamins vieillies, car disparus depuis longtemps… Vous peut-être pas, mais moi oui. Et on n’avait pas ESPRITS CRIMINELS à l’époque… Par contre, ce qu’on sait maintenant c’est que dans la plupart des cas, c’est dans l’entourage que se trouve le coupable.
Et Eddy, je ne suis pas sûre d’avoir saisi ton propos… Je ne sais pas ce qu’il en était en 1981, mais en 1991, les filles ne sortaient pas non plus seule dans la rue en toute quiétude…
Notre époque est pleine de défauts, tout ne tourne pas rond, et peut-être même qu’on ne va pas dans la bonne direction, mais on a pourtant bien évolué dans bien des domaines…
Et pour te répondre, Matt, les réseaux sociaux conviennent bien à mon tempérament introverti et peu sociable : la distance et la discrétion… le choix de s’abonner ou pas, etc. Faut juste bloquer les cons… Mais ça ne m’empêche pas d’en avoir marre parfois ^^
On a pourtant bien évolué dans bien des domaines… C’est rien de le dire : dans les années 1980, il n’y avait ni internet ni téléphones portables. La préhistoire quoi ! 😀 Sans ironiser, les mentalités ont également évolué, certaines fois dans la bonne direction, d’autres peut-être pas, comme tu dis.
A ce sujet j’ai le souvenir d’une anecdote. Jello Biaffra, le chanteur des Dead Kennedy’s, raconte qu’il voit débarquer les flics chez lui par un bon matin pour je ne sais pas quelle connerie d’outrage. Comme il est au petit dej, il a sa brique de lait sur la table, avec un de ces fameux avis de disparition. Voyant cela, l’un des flics qui font la descente lui dit : « où tu as planqué le môme ? » Bref, le punk est suspect, forcément suspect…
Ça fait peur.
Je me souviens également d’une émission de cette époque qui montrait des chasseurs de prime en train de faire leur boulot avec cette image qui m’est resté en tête : deux personnes d’une entreprise privée qui ouvre une porte de pavillon à grands coups de pied, pistolet au poing et une femme apeurée, son enfant dans les bras, pour qu’ils s’aperçoivent qu’ils n’ont pas la bonne adresse. Le summum de l’incompétence et de l’irresponsabilité.
C’est pour ça que je parlais des années 80 fantasmées dans les films.
Oui ok chez nous c’était pas comme ça.
Mais les films « nostalgiques » des années 80, ils viennent bien des USA non ?
Donc leurs films sont une version romancée des années 80. Peut être qu’en France on s’identifie davantage à cette vision des années 80 que eux, chez eux en fait…
mais sinon regardez Summer of 84^^
Un bon petit film canadien avec des enfants en persos principaux, avec leurs talkie walkie, leur vélo tout ça…mais un concept au final bien plus sombre.
En plus si vous aimez la synthwave, c’est le groupe québécois LeMatos qui a fait la BO ^^
Et les 3 réalisateurs, c’est la même bande qui a fait Turbo Kid, une comédie gore un peu fauchée plein de référence aux années 80.
https://www.youtube.com/watch?v=glehdlvZ-UE
Une autre pour la route :
https://www.youtube.com/watch?v=A1ANL45QnUs
J’essaie d’invoquer Eddy, je crois qu’il aime bien Le Matos^^
C’est vachement bien Le Matos. Belle découverte grâce à Matt (et SUMMER 84 c’est vraiment un bon film aussi).
Coucou je ne connais pas Le Matos et j’ai pas eu le temps hier (finalisation d’article) mais je te dis tout ça ce soir Matt ^^
M’enfin si tu connais !
Je ne saurais retrouver où, mais tu avais fait un commentaire « ah je note Le Matos » après que j’en ai parlé.
Quasi sûr que c’était toi.
Bon après t’as peut être « noté » et oublié, et jamais écouté^^
Et voilà…
Je m’étais abstenu de commenter hier pour cause de méforme et maintenant, j’ai l’article de Présence plus le débat sur les années 80 à commenter…
Euh…
Pour la BD, je vais zapper à cause des gros yeux et du parti-pris très « pro-Kirby » (je l’aime beaucoup, Jack, mais j’aimais aussi Stan)
Pour le débat sur les années 80… c’était différent, pas forcément mieux ou pire, ou plutôt, ça dépend des sujets…
On peut aussi faire défiler le film ainsi : dans les années 80, en Occident, la guerre nucléaire nous guettait, on flippait pas mal que le conflit USA-URSS ne dégénère… Et puis pouf, le mur est tombé, le rideau de fer a été démantelé, des optimistes ont théorisé la fin de l’histoire, et puis derrière ça, bing 11 septembre, des années de terrorisme et la crise climatique en prime… A ce stade, on peut comprendre les nostalgiques de la guerre atomique qui n’a pas eu lieu…
Moi aussi j’aime beaucoup Kirby, c’est pour ça que je voulais découvrir sa version de l’histoire. J’avais également eu l’occasion de découvrir celle de Stan Lee, plus lisse et toujours auto-promotionnelle :
http://www.brucetringale.com/faits-accomplis/
Les années 1980 : nous ne les avons pas tous vécues avec le même âge. Je me retrouve bien dans la remarque de JP : la menace d’une guerre nucléaire pesant lourdement sur l’inconscient collectif. Je me rappelle aussi le nombre de guerres dans le monde, ou encore de l’arrivée de Mitterrand au pouvoir, ce qui allait permettre de faire évoluer la France vers un monde plus juste, c’est-à-dire qu’il ne devait pas être si juste que ça avant 1981.
Il me semble que la sensation de merveilleux reste bien présente chez les enfants, âge auquel tout est découverte et première fois.
Les années 80 pour moi :
Le collège et le début du lycée. J’ai tout détesté. Cordialement.
La musique : Une horreur dans les grandes lignes. la décennie que j’aime le moins (je dois aimer 10% de ce que j’ai entendu dans les 80’s).
L’adolescence : Quelle merde cette période le la vie. On en discutait avec des amis et on était tous d’accord : Les seuls qui aimaient être des ados ont tous mal viré ensuite. Un thème parfaitement cristallisé dans le film AMERICAN COLLEGE de John Landis.
Et en plus je ne plaisais pas aux filles à l’époque (ou en tout cas j’étais trop timide pour oser y aller…).
La BD : Y avait rien. C’était le désert. Il a fallu attendre les années 90 pour qu’on commence à trouver des trucs qui sortaient des sentiers battus.
La télé : Y avait quoi ? quatre chaine et Canal + ? Wow. J’avais pas Canal +… Et j’ai commencé à me désintéresser des dessins animés après la première moitié de la décennie. Heureusement qu’il y avait la Dernière Séance, le Cinéma de Minuit, Temps X et les Enfants du Rock…
La politique ? C’est à ce moment-là que tout est parti en couilles, non ? Quand on a vu que la gauche c’était aussi pourri que le reste ?
Les menaces nucléaires, le racisme, l’homophobie, le sexisme. Tout ça je ne m’en rappelle pas vraiment. A part le racisme. Y aura toujours du racisme, j’en ai peur…
Le cinéma : Ahhh ! Mon seul vrai bon souvenir de cette décennie. Avec le recul, je crois que ça reste ma décennie préférée dans l’histoire du cinéma. Pas la meilleure objectivement, mais celle à laquelle je suis le plus attaché. Ça devait être ma porte de sortie, mon échappatoire personnel. c’est sûrement pour ça. Du coup mes plus beaux souvenirs sont ceux qui sont liés aux salles de cinéma et aux vidéo-clubs…
Merci pour l’honnêteté de ces souvenirs.
Par la force des choses, notre appréciation d’une époque ou d’une autre est colorée (pour ne pas dire biaisée) par notre âge mais aussi par les émotions qu’on y associe.
Les années 1980 côté musique : pour moi, la possibilité d’explorer, la découverte du hard rock, une énergie bien en phase avec mes états d’esprit et d’excellents albums, une très bonne décennie musicale… pour moi, rien d’universel, en phase exploratoire adolescente. Avec le recul des décennies passées, mon jugement de valeur a évolué (mais j’aime toujours plein d’albums de cette décennie pour certains musiciens, pour la charge émotionnelle que j’y ai projetée, avec la pleine conscience que c’est forcément différent pour chacun d’entre nous).
Résumer mes 80’s?
Je suis né en 1977, donc mon premier souvenir (véridique) télévisuel, c’est GOLDORAK… et ces images indélibiles qui marquent l’esprit au fer rouge.
comme c’est mon enfance, c’est toutes les japanimes avec des scénarios complexes à suivre et des univers construits et je parle bien sûr de Capitaine Flam, Ulysse 31, Albator et d’autres…donc pendant que les vieux s’abrutissaient sur la Roue de la fortune ou Santa Barbara, les gamins regardaient des programes plus intelligents et plus élaborés…
La télé est déjà un paquet de mierda, mais on est pas encore dans la politique voyeuriste de l’humiliation permamente…
L’humour très subversif de Le Luron, Font et Val, PIerre Desproges m’emporte rapidement et me donne le gout du venin et du cynisme bien plus en phase avec ce que je Vis au quotidien….
Musicalement, La découverte par hasard de FAST AS A SHARK d’Accept me traumatise totalement donc le peu de vinyles vont se partager entre un peu de metal allemand et de new wave parceq u’on est schyzophrène dans la famille.
En BD c’est quand même la période où le franco-belge s’émancipe peu à peu des modèles Tintin/Asterix… avec les Thorgal, les Bourgeon, Tardi, Boucq, Comès, les dernier Pratt…
et puis toutes les productions Lug, Pif Gadget….
En plus, tu as grandi de 3 à 13 ans durant cette décennie 1980, des années où les centres d’intérêt évoluent rapidement, et continuent d’évoluer de manière toute aussi large pendant le reste de l’adolescence, et bien après. Tellement de premières fois pendant cette phase la vie, d’expériences avec une charge émotionnelle extraordinaire, d’expériences qui forgent les goûts, qui deviennent des références.
Mes années 80 ? Je suis née en 79, alors les années 80 c’est mon enfance, l’école, que j’adorais pour apprendre, mais pas trop la vie sociale qui allait avec, et surtout la télé, La Cinq, principalement. Tous les dessins animés, Club Do, Youpi l’école est finie, et toutes les séries de La Cinq…
Côté ciné, j’ai rattrapé à l’adolescence les films qui sont devenus cultes pour moi (on voyait toujours les films avec au moins 3 ans de retard car on n’avait pas Canal +) : Indiana Jones, Star Wars, Les Goonies, ET etc… Je n’allais pas au cinéma.
Côté BD, mon frère avait récupéré pas mal de Strange et Special Strange. Je dévorais tout ça avec délectation…
Côté musique, ben… mis à part Dorothée, JJG et Mylène Farmer, je ne connaissais et n’écoutais rien d’autre…
La politique, les guerres, tout ça, je n’en avais pas conscience… (Et les idées conservatrices, la place de la femme, l’homophobie, le racisme, je les ai surtout entendues et comprises durant mon adolescence…)
Du coup, hors du contexte familial où nous avons vécu des années compliqués, je ne garde que de bons souvenirs. Mais je me rappelle de cette espèce de frustration, de cette difficulté d’accès à la pop-culture qu’on n’a plus aujourd’hui. Et j’étais seule dans mes délires. Internet m’a permis de rencontrer virtuellement d’autres nerds, et ça, ça n’a pas de prix ! 😉
En continuant côté musique, tes années 1980 diffèrent fortement de celles d’individus plus vieux comme moi, puisqu’on en était pas au même stade de découverte… mais rien que pour faire rager Bruce (je sais, c’est facile) j’inclurais bien quelques chansons de Dorothée qui m’ont également marqué. 🙂
– Hou ! La menteuse
– La valise
– Qu’il est bête !
– La machine avalé
… oups, je crois que je retombe en enfance. 😀
Merci Présence 😀
Sur mon 33 tours il y avait Rox et Rouky et une histoire de robot qui devenait Président de la France, ça m’avait marqué 😀
Et puis surtout la pochette et l’intérieur de ce 33 tours étaient illustrés de plein de dessins très sympas de Cabu…
J’avais Pour faire une chanson que je chantais à ma fille quand je la changeais…
Je n’avais pas de frustration concernant la pop culture et son accès…
on copiait la musique sur des k7 au kilomètres et le reste NE MANQUAIT PAS…
On avait 10 vinyles, ok mais on écoutait de la musique chez la autres…C’était pas le même mode de consommation et fait d’avoir tout à portée de main en permanence nous enlevé le sens de la frustration… On fantasme plus rien de nos jours, les films sont spoilé durant le tournage, on est informés en continu et il ya 100 fois plus de nouveautés qu’avant… c’est vertigineux….
Pour la communication, je ne trouve pas non plus qu’on ait fait des progrès à mort. l’écrit est le lit des malentendus, pas de regards, pas de sourire complice… je préférerais boire un verre avec vous que de m’user la pulpe des doigts sur un clavier.
@Kaori
Les années 80 c’est un peu le début de l’insécurité, mais si je compare mes cousines et leur mode de vie à l’époque et mes jeunes collègues qui tremblent à l’idée d’aller sur Lille ou de prendre le métro.. on a passé plusieurs paliers.
le truc par exemple, pour les tenues vestimentaires, ça ne serait pas venu à l’idée de personne de pointer du doigt les looks des jeunes filles à l’époque (et regardez les photos de classe, documentaires etc…) mais aujourd’hui au détour d’une galerie de portrait savamment retravaillées, on nous argue une sorte de pouvoir masculin tout puissant et des filles soumises aux fantasmes masculins… Heu personne n’a jamais imposé à personne de s’habiller comme Cindy Lauper, Jeanne Mas etc… Par contre AUJOUR D’HUI j’entends des phrases autour de moi qui me font frissonner
exemple:
« porter une jupe après 30 a,ns, c’est ne pas se respecter » (il va même falloir qu’on m’explique ce que ça veut dire SE respecter…)
ou « Oui elle provoque quand même! »
Des filles qui font le tour des transports en commun pour sermonner des autre filles sur leur tenues, qui portent préjudice à l’image de la femme….
Dites moi quand on a fait un progrès?
Alors c’est marrant, mais moi j’ai l’impression inverse… Que justement aujourd’hui on dit enfin que l’homme a violé une femme et plus que la femme s’est faite violée. Je trouve que justement on propage l’idée que non la femme n’est pas responsable et que non elle ne l’a pas cherché. Choses que j’entendais plutôt « à mon époque ».
Concernant l’insécurité, j’ai grandi dans une ville à forte population maghrébine, ce qui fait que j’ai grandi avec ce sentiment. Ca ne te parlera pas, mais c’est la ville la plus mal vue de mon département. Demande à Doop, il y bosse ^^
Le coup de la jupe passé 30 ans je ne l’ai jamais entendu. La mini-jupe, oui. Jupe au-dessus du genou c’était provoquant. Un décolleté, c’était provoquant. J’ai choqué ma belle-famille début 2000 parce que mon haut était un peu trop décolleté…
Quand j’ai débuté, dans le règlement on avait stipulé « pas de top à bretelles ». Certains parents sont montés au créneau parce que les garçons en débardeur, on ne leur disait rien… Le règlement a changé avec la directrice (pas à cause de ça, je précise).
Après, je suis à la campagne, donc je ne vois peut-être pas cette régression que tu évoques. C’est aussi pour ça que j’ai fui la ville, d’ailleurs. Pour son insécurité.
Peut-être que dans les années 80, c’était un petit peu plus calme,
Peut-être aussi que le (vrai) féminisme fait des émules sur les réseaux mais pas (assez) dans la vraie vie…
Alors on parle aussi de souvenirs et de « mode de vie », quelque chose qu’on ne peut pas mettre en corrélation proportionnelle avec le discours professé ou avec le progrès technologique. ce dernier n’obéit pas du tout au gré de l’Histoire, il avance, c’est tout. Par exemple, le niveau du diplôme baisse? La technologie s’en fout. le niveau des agressions monte? la technologie s’en fout. dans le sens inverse, pareil.
Les faits divers sont trompeurs et ne donnent pas non plus une idée de la réalité. Tu parlais du petit Gregory, c’est UN fait divers, ça ne fait pas des années 80 une décennie plus dangereuse (ou moins selon le point de vue) aujourd’hui on a la petite Maddie…
Les viols sont mieux reconnus sur le papier, il s’agit de discours, je ne crois pas aux progrès non plus dans ce domaine.
le féminisme de facade actuel qui tend à prendre le micro un peu partout, voit des « crimes » dans des clips, des peintures, des vieux personnages vieux de 100 ans mais ne fait pas grand chose pour améliorer les choses dans la rue.
Pour cela il faudrait prendre soin de l’éducation dès l’école (terrain abandonné laissé en jachère aux mains de personnes démunies) et savoir assumer des valeurs égalitaires.
Rah t’es chiant, t’as raison et t’es déprimant XD 😉
Je sais je suis désolé…imagine donc ce que subit ma compagne….
Il est pire que moi ce Eddy…
Bon par contre aujourd’hui il y a aussi le fait qu’on est au courant de tout. De l’nfo partout, dans tous les sens, t’as tous les détails des viols qui ont eu lieu dans le New Jersey ou en Australie…
Avec les réseaux sociaux, le net, etc.
Pas sûr qu’il y ait + de crimes aujourd’hui. par contre on est vachement plus au courant, et donc on a peut être vachement plus peur.
Mais autrefois c’était peut être tout pareil, mais on n’était pas autant exposé à l’information.
Je n’avais pas de frustration : moi, j’en avais en lisant des magazines comme Enfer Magazine ou Hard Rock Magazine avec des chroniques de vinyles introuvables ou des imports trop chers.
… Et j’en ai toujours quand je n’arrive pas à mettre la main sur tel ou tel comics qui tout d’un coup devient une envie de lecture irrépressible. Heureusement, car la frustration est un puissant moteur.
Je ressens effectivement une autre forme de frustration avec l’omnidisponibilité (ou presque) de tant de musiques et de lectures, et le temps qui n’est pas extensible.
Les progrès de communication : même si je préfère la communication en vis à vis, la possibilité de voir ses proches par Zoom ou autre pendant les confinements était précieuse.
Des jeunes collègues qui tremblent à l’idée d’aller sur Lille ou de prendre le métro : whouaaah… mais bon, je suis mal placé pour en parler vu que je le prends tous les jours. 🙂
Il me semble qu’en termes de médecine on peut parler de progrès ?