Secret Empire par Nick Spencer et collectif
1ère publication le 06/09/18-MAJ le 11/11/18
Article de PRESENCE
VO : Marvel
VF : Panini
Ce tome comprend les épisodes qui forment l’événement de l’été 2017 dans l’univers partagé Marvel. Il fait également suite aux 2 séries consacrées à Captain America écrites par Nick Spencer qu’il est conseillé d’avoir lues avant (même si ce n’est indispensable), à savoir Captain America: Sam Wilson et Captain America: Steve Rogers.
Enfin il est recommandé de lire en parallèle le tome Captain America: Secret Empire (épisodes 22 à 24 de la série Sam Wilson, et 17 à 19 de la série Steve Rogers ) qui se déroule concomitamment à celui-ci et qui apporte des informations complémentaires sur les actions menées par Steve Rogers et par Sam Wilson. L’intégralité du récit a été écrite par Nick Spencer.
Ce tome comprend les épisodes 0 à 10 de la série Secret Empire, ainsi que l’épisode Omega, le numéro 25 de la série Captain America et le Free Comic Book Day 2017 (en abrégé FCBD). Les dessinateurs sont les suivants : Daniel Acuña (épisodes 0 et 8), Andrea Sorrentino (FCBD, 2, 3, 5, 7 et Omega), Steve McNiven (épisodes 1 & 10, avec un encrage de Jay Leisten), Leinil Francis Yu (épisodes 4, 6 et 9, avec un encrage de Gerry Alanguilan, et l’aide de Joe Bennett pour le 9), Jesús Saiz (Captain America 25).
Enfin, Rod Reis a dessiné les pages (entre 3 et 5 par épisode) d’un fil narratif spécifique dans chaque épisode, et d’autres artistes sont venus prêter main-forte pour terminer les épisodes 9 et 10. Chaque épisode comporte plus d’une trentaine de page, ce qui aboutit à un récit de près de 400 pages. Ce tome comprend également l’ensemble des couvertures variantes réalisées, soit près d’une cinquantaine.
En 1945 au Japon, Captain America (Steve Rogers) rejoint Kraken à l’entrée d’une caverne sur la pente enneigée d’une montagne. À l’intérieur l’attend un oracle qui lui prédit qu’il va oublier qu’il est un agent d’Hydra, que ce savoir lui reviendra des années plus tard et qu’alors il saura qu’il est temps de rétablir la grandeur d’Hydra. Au temps présent, tout part en sucette. Les supercriminels évadés de Pleasant Hill (voir Avengers: Standoff) envahissent New York, détruisant tout sur leur passage. Les forces armées d’Hydra envahissent la capitale de l’état souverain Sokovia. Dans l’espace juste à proximité de la Terre, les Ultimates de Captain Marvel et les Gardiens de la Galaxie repoussent vague après vague d’extraterrestres Chitauri. À New York, Nitro se fait exploser, détruisant un bloc d’immeubles, rappelant la tragédie de Stanford (Civil War). Comme le prévoit la Loi, le président des États-Unis décide de confier les pleins pouvoirs au directeur du SHIELD, c’est-à-dire à Captain America (Steve Rogers).
Captain America prend des décisions rapides et efficaces, à commencer par activer le bouclier protecteur autour de la Terre. Cela a pour effet d’empêcher les Chitauri de pénétrer dans l’atmosphère, mais aussi d’enfermer les superhéros cosmiques à l’extérieur de la Terre. Suite à l’emploi du pouvoir de Blackout (Marcus Daniels), New York se retrouve enserrée dans les ténèbres d’une énergie inconnue. Une fois que Steve Rogers dispose des pleins pouvoirs, une flotte de vaisseau aux couleurs de l’Hydra se stationne au-dessus de la Maison Blanche. Certains superhéros s’organisent en un mouvement de résistance contre Hydra, sans perdre espoir de réussir à libérer Steve Rogers de l’emprise mentale sous l’influence de laquelle il est certainement pour agir comme ça. D’autres acceptent ce nouvel ordre social comme porteur de sécurité. Les 2 camps se retrouvent fortement impressionnés par le fait que Steve Rogers soit capable de soulever Mjolnir, le marteau de Thor, abandonné sur un champ de bataille : Steve Rogers est digne.
Pour peu qu’il ait déjà lu un ou deux événements de ce genre, le lecteur sait exactement à quoi s’attendre. Le scénariste a mis conçu et mis en chantier une menace à l’échelle de la planète, de l’univers ou de de la réalité (cochez la bonne réponse) et les superhéros vont devoir subir quelques défaites significatives, avant de se liguer et de reprendre le dessus. Il y a forcément des affrontements physiques homériques prenant de plus en plus d’ampleur, avec des utilisations de superpouvoirs en masse, pour des effets pyrotechniques qui en mettent plein les mirettes. Les bons gagnent à la fin et le statu quo est rétabli, en attendant le prochain crossover.
Pour peu que le scénariste ait bien fait son travail, le lecteur retrouve de nombreux superhéros de premier plan, et quelques superhéros méconnus ou oubliés. Au vu des enjeux, peu de personnages bénéficient d’une réelle exploration de leur personnalité, cela se limite au grand maximum à une demi-douzaine, et encore. Il y a fort à parier que l’auteur doive intégrer de nombreuses exigences éditoriales, que ce soit pour apporter une résolution à des intrigues secondaires ou à des situations conflictuelles en suspens, et qu’il doive intégrer des modifications pour plusieurs personnages, dictés par les responsables éditoriaux, et arrivant comme un cheveu sur la soupe. C’est dire si l’exercice de style est contraint, et effectivement il y a tout ça dans Secret Empire (2017).
Depuis quelques années, les responsables éditoriaux imposent en plus un calendrier de production très contraint, à la fois pour le scénariste qui se retrouve à intégrer une myriade de modifications de dernière minute, pour une coordination fine avec les séries mensuelles en cours qui ont dû toutes interrompre leur intrigue, à la fois pour les dessinateurs devant produire un nombre de pages plus élevé que d’habitude en un temps plus court. En découvrant qui a dessiné quel épisode, lecteur a la preuve immédiate de ce dernier point. Il est étonné par l’ampleur de cet événement : 13 épisodes, auquel il faut rajouter le dernier de la série Captain America, et on peut encore rajouter les 3 derniers des séries Steve Rogers et Sam Wilson, soit 20 épisodes au total, une entreprise titanesque. Il n’y a donc pas moins de 5 dessinateurs principaux : Daniel Acuña, Andrea Sorrentino, Steve McNiven, Leinil Francis Yu et Rod Reis. Il convient d’y ajouter encore un dessinateur secondaire Joe Bennett qui réalise les planches que le dessinateur principal n’a pas eu le temps de réaliser. Il s’agit donc d’un énorme dispositif industriel pour tenir les délais de production, assez éloigné de toute considération artistique. De fait tous les dessinateurs ne se valent pas.
Si le lecteur a suivi la carrière de Leinil Francis Yu, il sait qu’il s’agit d’un dessinateur plus préoccupé de faire poser les personnages, que de s’occuper des arrière-plans, ou même de concevoir des mises en scène et des placements de superhéros intelligents par rapport aux mouvements et aux déplacements. Effectivement il en est ainsi dans les 3 épisodes qu’il dessine avec des combattants prêts à bondir, avec des silhouettes agressives. Le lecteur se souvient que Leinil Yu avait également dessiné un précédent événement : Secret Invasion (2008) écrit par Bendis. Les 2 épisodes dessinés par Steve McNiven sont plus intéressants et plus riches visuellement, surtout le premier avec une myriade de personnages immédiatement reconnaissables, et une narration visuelle plus solide et plus fluide. Par contre, il est visible qu’il a souffert des délais pour l’épisode 10 car les dessins sont moins aboutis. Le lecteur se souvient que McNiven avait également dessiné un précédent événement : Civil War (2006/2007) écrit par Mark Millar.
Daniel Acuña a pu bénéficier du temps nécessaire pour soigner ses pages, et le lecteur retrouve avec plaisir ses dessins réalisés à l’infographie, avec une apparence de couleur directe. Il sait installer l’ambiance d’un endroit à l’aide d’une couleur principale. Il s’en sort pour représenter l’importante quantité de personnages différents. Il sait faire resplendir les utilisations de superpouvoirs sans qu’elles n’en deviennent clinquantes. Il réalise des dessins en pleine page qui en imposent, que ce soit le cœur de New York enténébré, ou l’arrivée de la flottille de vaisseaux d’Hydra se positionnant au-dessus de la maison Blanche, ou encore Sam Wilson abattu en plein vol. Jesús Saiz est de retour pour le dernier épisode de la série Captain America, avec des dessins descriptifs léchés, très agréables à l’œil dans leur précision. Lui aussi a pu réaliser son épisode dans des délais raisonnables, et livrer des planches finies qui ne donnent pas l’impression d’avoir été terminées à toute allure.
Lors de l’annonce des artistes affectés à cette histoire, le lecteur se faisait un plaisir de voir Andrea Sorrentino appliquer son mode de représentation caractéristique à une entreprise d’une telle envergure. Le FCBD commence de belle manière, avec des cases dont la forme épouse celle d’une étoile centrale. L’apparition de Captain America à la tête du Cercle Intérieur d’Hydra jette un froid glacial, à la fois par leur pose de vainqueur, mais aussi par le choix d’une couleur rouge sombre. Dans l’avant dernière page, il découvre une composition de page typique de cet artiste : 25 cases (en 5*5), avec des réactions à une image principale, une structure épatante, mais une finition de chaque case un peu trop rapide. Au cours des 6 épisodes mis en images par Andrea Sorrentino, le lecteur va ainsi passer de cases un peu expédiées, à des structures de disposition de cases à couper le souffle, parsemées d’images saisissantes, souvent glaçantes dans leur contraste très tranché entre les surfaces noires déchiquetées et les couleurs cafardeuses.
D’un côté, cet artiste a du mérite à réussir ainsi à imprimer une ambiance si marquée dans un récit si codifié ; de l’autre le lecteur aurait bien aimé qu’il dispose de plus de temps pour peaufiner certaines cases et certaines pages. Au final, l’artiste le plus constant s’avère être Rod Reis à qui il échoit d’illustrer un fil narratif très déconcertant, avec des tonalités de conte, ce qu’il fait avec une sensibilité remarquable, renforcée un choix de couleurs adaptées.
Dès le départ, Nick Spencer respecte dans le moindre détail les spécifications de sa lettre de mission. Au lieu de la Terre ou de l’univers, c’est la démocratie qui est en péril, avec la prise de pouvoir de Captain America, sous influence totale de l’Hydra. Il y a des tas de superhéros dans tous les sens, et, parfois, même le lecteur chevronné peut éprouver un doute sur l’identité d’une silhouette apparaissant le temps d’une case. Avec un peu de chance, il l’apercevra une deuxième fois 3 épisodes plus loin et pourra enfin comprendre quelle est cette superhéroïne avec un X rouge sur l’épaule (Bon sang, mais c’est bien sûr : Illyana Raspoutine). En bon élève, le scénariste cite d’autres crossovers, récents comme Civil War II (2016) par Brian Michael Bendis & David Marquez, ou plus ancien comme The Infinity Gauntlet (1991) par Jim Starlin, George Perez et Ron Lim.
Le lecteur prend petit à petit conscience du degré élevé de préparation de cet événement pour l’intégrer dans l’univers partagé Marvel. La vision d’Ulysses Cain relative à Spider-Man (Miles Morales) causant la mort de Captain America (Steve Rogers) trouve enfin sa résolution, ainsi que l’invasion des Chitauri référencée dans plusieurs séries. Bien sûr, Spencer effectue les placements produits exigés par les responsables éditoriaux, avec une page consacrée à Jean Grey (version jeune), et une case gratuite dédiée à Shang-Chi (l’indication d’une nouvelle série à venir).
Nick Spencer ne se contente pas de placer les personnages imposés ; il n’hésite pas non plus à placer ceux qu’il a écrits dans des séries précédentes comme Ant-Man (Scott Lang) et Giant Man (Ras Malhotra), pour le plus grand plaisir des lecteurs qui ont suivi la carrière du scénariste chez Marvel. Pour le reste, cette histoire se déroule comme prévu. Le lecteur reste le bec dans l’eau pour une ou deux intrigues très secondaires qui restent sans explication, comme la manière dont Steve Rogers a bien pu faire revenir Bruce Banner. Plus surprenant encore, l’intrigue principale suit très exactement ce que peut prévoir le lecteur. Captain America et Hydra d’un côté, les rebelles de l’autre sont à la recherche des fragments du cube cosmique (Kobik) et tout reviendra dans l’ordre à la fin grâce à l’utilisation du cube, même pas besoin de lire ce tome pour le savoir.
Sans surprise non plus, le parcours de Steve Rogers en tant que commandeur suprême des États-Unis vérifie la maxime de John Emerich Edward Dalberg-Acton, le Baron Acton : le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument. Pourtant il se passe quelque chose d’inattendu dès l’épisode 1. Le lecteur découvre une page dans laquelle Carol Danvers s’adresse à un interlocuteur et confie ses craintes. Soudainement un personnage exprime ses convictions et acquiert de l’épaisseur. Le lecteur se dit que Spencer se fait plaisir, et il n’a qu’une hâte, c’est de retourner à son blockbuster. Mais ça se reproduit un peu plus loin.
Alors qu’il se conformait rigoureusement aux diktats du sous-sous-genre événement, Nick Spencer se permet de faire entendre sa voix d’auteur. A plusieurs reprises, des personnages de premier plan expriment leur point de vue qui dépasse la prochaine étape de la bataille, qui donne un éclairage sur leur état d’esprit, et même sur leurs valeurs. C’est vrai que le lecteur s’attendait à une scène de ce genre entre Steve Rogers et Tony Stark, et que ce dernier se fait un plaisir d’ironiser sur le fait que pour une fois il est du côté des bons. Mais bien vite, Natasha Romanova a droit à ce même traitement de faveur, et même Clint Barton. Ce n’est donc pas un accident de parcours, et en plus Nick Spencer sait les montrer sous une facette personnelle. Mais ce n’est pas tout, il ose se montrer encore plus réflexif.
Dans la série Captain America: Steve Rogers, Nick Spencer avait eu la lourde tâche de remodeler l’histoire de Steve Rogers depuis sa naissance pour montrer quelles modifications l’utilisation du cube cosmique avaient apportées à sa vie. Mais en filigrane, il y avait aussi une réflexion sur le besoin de sécurité, au prix de la liberté, et le besoin de gouvernance par un meneur assuré. Au fur et à mesure, Captain America incarnait un chef autoritaire, avec une vision claire sur les décisions à prendre, et une volonté et les moyens de les faire appliquer. Sous couvert d’un récit de superhéros, Nick Spencer mettait en scène la soif des citoyens pour un responsable fort et charismatique. Secret Empire continue de développer ce thème jusqu’à le pousser dans ses derniers retranchements.
La position de l’auteur est claire dès le départ, puisque Steve Rogers endosse un uniforme vert de gris, pour un parti dont le nom commence par un H (comme Hitler) et qui trouve ses racines dans le nazisme de la seconde guerre mondiale. Il y a effectivement apparition de camps de concentration, et une traque des Inhumains parce qu’ils sont impurs par rapport à la race humaine. Mais dans le même temps, il y a bel et bien une augmentation de la sécurité dans les rues, une baisse du chômage, et une conviction renforcée d’appartenir à une nation qui va de l’avant. Ce thème culmine dans le numéro Omega qui s’avère être une longue discussion entre Steve Rogers et une autre personne, et un credo pénétrant sur la responsabilité qui accompagne la délégation de pouvoir à un individu élu. Non seulement, Nick Spencer s’est permis d’insuffler une personnalité à plusieurs superhéros au cours du récit, mais en plus il mène à son terme une réflexion sur la démocratie et sur la délégation de pouvoir de manière décillée et honnête.
Cet événement dans l’univers Marvel est conforme en tout point à ce que l’on peut attendre de ce genre de produit fabriqué sur mesure : des tonnes de superhéros, des combats homériques, et un retour au statu quo à la fin du récit. Les artistes se succèdent pour soutenir un rythme de parution effréné, avec comme pour conséquence une qualité de dessins très fluctuantes, malgré leur alternance. Nick Spencer écrit exactement l’histoire qu’imagine le lecteur, jusqu’au final où tout rentre dans l’ordre grâce au cube cosmique. Pourtant il écrit une histoire personnelle sur une question politique fondamentale, en exposant son point de vue avec franchise et honnêteté, en réussissant à donner sa vision tout aussi personnelle de plusieurs superhéros Marvel, la quadrature du cercle pour la démocratie, mais aussi pour le genre si difficile du crossover.
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Secret Empire, crossover obligé de Marvel ? Oui, mais pas que. Il s’agit aussi pour Présence d’un admirable travail de son auteur Nick Spencer qui sait déjouer les impératifs éditoriaux pour livrer sa réflexion sur notre démocratie. Une review en profondeur à découvrir chez Bruce Lit.
La BO du jour : Est-ce de cette démocratie que nous avons envie ?
Et comme le dit Tornado, il y a aussi ces personnages vachement enfantins multipliés ou qui ressemblent à des croisements bâtards entre des persos connus pour attirer le lecteur : les spider-Gwen, Gwenpool (Gwen + Deadpool, même si c’est pas la même Gwen on ne me fera pas croire que le prénom n’a pas été choisi pour le côté vendeur)
Déjà qu’à la création de X-23, il a fallu quelques histoires sympas avec elle pour que j’accepte qu’elle n’était pas qu’un clone à la con d’un perso vendeur…mais là c’est le festival des personnages « produits dérivés »
Hormis Présence, vous citez surtout des exemple récents, mais la pratique n’est pas nouvelle (Jim Rhodes, Clint Barton en Goliath), remontant jusqu’au concept des legacy heroes, avec des successions bien établies (plus inscrites dans l’ADN de DC du coup).
Au départ, la logique interne à l’existence des dérivés féminins 70’s de Marvel se limitait surtout à une question de copyright (« si quelqu’un doit avoir la propriété du nom Spider-Woman, autant que ce soit nous »), mais après ça a éventuellement évolué vers d’autres raisonnements internes à l’histoire.
La donnée la plus importante, ce n’est pas tant le remplacement en lui-même, mais plutôt de savoir si cela inspire ou non le scénariste (et s’il s’agit ou non d’une contrainte éditoriale), et s’il arrive à donner au personnage un truc en plus, pour lui donner une certaine pertinence avec une nouvelle approche, pour mieux rafraîchir le concept/archétype de départ.
Ben Reilly était un moyen pour revenir à un héros célibataire sans avoir à effacer le mariage ; la remplaçante de Thor permet d’évoquer les rapports des dieux avec les mortels et le concept de dignité ; Sam Wilson prend le parti de plus s’engager sur le terrain politique là où Rogers tient à conserver une certaine distance avec ce milieu, etc…
L’approche actuelle se résume plus à une logique cumulative (à la manière de ce qui a pu être fait avec War Machine ou Thunderstrike), plutôt qu’un véritable remplacement durable : le Thor indigne est toujours dans les parages aux côtés de celle qui a été jugé digne, le mauvais Rogers de Spencer manipule Wilson, Peter sert de mentor à Miles, Carol Danvers monte en grande en tant que Captain (un film est à venir, donc forcément elle est mise en avant), et donc le titre de Miss Marvel est libre d’être repris par une des ses fans (renouvellement du copyright lié à ce nom + nouvelle héroïne adoubé par une partie du public : ils gagnent sur les deux tableaux). Le jeune et le vieux Nova ont fait équipe dans un même titre (mais il n’a pas duré bien longtemps, c’est dommage).
L’Awesome Hulk participe à cette logique du 2 en 1 (au bénéfice du scénariste), permettant à Pak d’utiliser le background de deux de ses personnages fétiches (Hulk bien sûr mais aussi Amadeus Cho, qu’il a utilisé régulièrement avec Van Lente lors de le run sur Incredible Hercules).
De toute façon, n’importe quel lecteur avec un peu d’expérience sait que ces remplacement n’ont structurellement pas vocation à être éternels (les aînés sont trop populaires pour être écartés, Dick Grayson peut prétendre à être Batman, mais seulement pour une courte période de temps), le retour de balancier arrivera tôt ou tard, c’est une histoire de cycles tout ça (il se produit même actuellement avec l’ère « Fresh Start »en VO, avec les retours successifs de Banner, Stark, Brock ou des FF au grand complet).
L’approche actuelle se résume plus à une logique cumulative. – C’est tout à fait ça : on peut le voir comme une marchandisation hors de contrôle déclinant tout ce qui se vend en produits dérivés pour saturer le marché, comme une coexistence de différentes version dans une vision postmoderne (au sens philosophique) du quotidien, ou encore comme les nouvelles générations héritant des précédentes, sans pouvoir prétendre à créer quelque chose ex nihilo parce que la plupart des possibles a déjà été utilisé, une forme de limite à l’exploitation effrénée de ressources limitées.
Et généralement, ces temps-ci, quand les big two font encore l’effort de lancer de nouveaux personnages, ils ont souvent du mal à s’imposer : Mosaic chez Marvel, la gamme de titres émergeant de l’event Dark Nights : Metal, avec des dessinateurs stars quittant le navire assez vite, les pontes de chez DC préférant visiblement concentrer leurs projecteurs sur le Superman de Bendis et le mariage de qui vous savez…
Comme le soulignes Pierre, la lecture de comics DC comme JSA insuffle une légitimité dans le prince de reprendre le costume d’un superhéros et d’y mettre une nouvelle personne dedans. Du coup, ces remplacements chez Marvel sont peut-être moins choquants pour un lecteur DC.
le côté héréditaire est un truc typique juste ment à DC. il ont commencé involontairement au Silver Age en faisant de nouveaux Flash, Green Lantern etc…
Crisis on Infinite Earths coule le truc dans le marbre avec Wally qui repnrend le costume, la nouvelle wild cat etc… et depuis, c’est régulièrement proposé de plein de manière….
Exemple: Bruce Wayne est encore Batman mais la bataille successorale est déjà commencé entre Damian, Dick au moins…
Chez Marvel, cette tendance est très récente…Miles Morales, de même le rôle de Mentor ne va pas naturellement à Peter, je ne dis pas que ce n’est pas une piste à explorer mais, voilà le fait demeure, que c’est plus « laborieux » d’ailleurs en Avengers il avait un rapport « cul entre deux chaises » quand il fallait faire la morale à de jeunes groupes comme les « runnaways ». les scénaristes tentent des trucs « il est père dans « renew your wows », il est mentor dans spider-Universe… on verra commetn va évoluer tout ça plus tard, ou plutôt Ils verront, parce que moi, ben… je n’en fous un peu…
le problème c’est que tout ça n’est « vraiment » l’ADN marvel et que c’est pas une solution pérenne, puisque les vieux reviennent en force au détriment de la nouvelle génération…
en faire des « doublure » les mettaient « de facto » en position de « bouche-trou » remplaçable difficile à installer malgré le nom « historique »
En terme de diversité, c’est pas cool non plus puis que les version « unted color of benetton » sont forcément secondaires par rapport aux originaux…
dommage.
installer des personnages est pourtant possible:
-Sentry
-Jessica Jones
-Les runnaways
il faut insister, le succès ne se fait plus en un ou deux mois…
Deadpool a mis des années à avoir son statut, il revient de loin comme création de Liefeld
Or le faible nombre de personnages ayant réussi à s’imposer auprès du public depuis le début de ce nouveau siècle aurait tendance à inciter à se poser la question de la pertinence du superhéros comme expression ou reflet de la société. Il est possible également que, prenant de l’âge, les scénaristes ne soient plus en phase avec les jeunes générations et ne sachent pas comment faire s’incarner leurs problématiques sous la forme d’un héros de son temps. Si l’on ajoute à ça, la tentation de DC et Marvel de prendre le moins de risques possibles, cela veut dire que les scénaristes plus jeunes et débutants ont toutes les peines du monde à faire entendre leur voix.
Avec le cinoche, Marvel est devenu réfractaire à l’évolution et l’éditeur danse l’An-dro en permanence, c’est chiant…
le monde Marvel évolue pourtant mais pour mieux vouloir les anciens trucs au gout du jour…
plein de nouveaux scénaristes semblent pourtant reprendre tout ça en mains (la défection de Bendis crée naturellement un appel d’air) comme Donny Coates ou Al Ewing…
En fait le truc qui fait dire que c’est vraiment plus pour moi, c’est que je ne trouve plus d’espace entre les redites à peine déguisées et les nouveaux qui me font bailler…
j’ai vu une news ou deux qui ont l’air pas trop mal (la nouvelle série Hulk par exemple…)
Je compte bien également lire le premier tome d’Immortal Hulk par Al Ewing, et jeter un coup d’œil au Venom de Donny Cates et pourquoi pas à Death of Inhumans du même Cates.
Dans ma liste figurent également :
– Iron Man (Dan Slott)
– Fantastic Four (Dan Slott)
– Amazing Spider-Man (Nick Spencer)
– Avengers (Jason Aaron)
– Thor (Jason Aaron)
– Marvel two-in-one (Chip Zdarsky)
– Captain America (Ta-Nehisi Coates)
– Black Panther (Ta-Nehisi Coates)
– Moon Knight (Max Bemis)
Certains de ces titres ont plutôt bien débutés : le 1er numéro du Iron Man de Slott est très fun, j’aime beaucoup l’atmosphère et l’approche d’Ewing sur Hulk, le Spidey de Spencer s’annonce comme un prolongement de la tournure humoristique de sa série Superior Foes of Spider-Man, Cates développe la mythologie autour des symbiotes et Stegman a rarement été aussi en forme, retc…
Non rien de tout ça ne me branche…
je suis un tout petit peu curieux sur IronMan et Hulk mais sans plus…
Dîtes, personne de la team ne s’est intéressé à l’event Monsters unleashed de Marvel ?
Bon, je ne me fais pas d’illusions sur la qualité, c’est un event, mais personne n’en a parlé.
Et j’avoue qu’en tant que fan de films de monstres géants, si ça se prend pas trop au sérieux et qu’il y a pour une fois des méchants et pas des héros qui se tapent dessus entre eux, ça peut avoir un potentiel fun.
Count me out.
Par contre je li ça et c’est très bon.
Tiens j’ai lu quelques un de ces épisodes en VF dans le volume Marvel Horror de Hachette.
Tu as lu les mini récits Legion of monsters qui date de 2007 ?
://www.bulledair.com/index.php?rubrique=album&album=legion_monsters1
C’est bien sympa
Non, là je suis dans les récits des 70’s et c’est vraiment bien, notamment l’histoire de l’attardé mental qui répare les ailes de mouches arrachées.
Tu nous prépares un truc sur Legion 2007 ?
Si Tornado veut bien me le laisser^^
Je sais qu’il a fait un article amazon dessus.
Ah mais ton truc est carrément sorti en VF avec le même sommaire le 3 juillet, j’avais pas vu.
Le fait que Monsters Unleashed soit écrit par Cullen Bunn a fait que je m’en suis tenu à l’écart, pareil pour la série mensuelle qui a suivi.