Jimmy’s bastards 1 – Trigger warning par Garth Ennis & Russ Braun
Article de PRESENCE
VO : Aftershock
VF : Snorgleux (avec une Nikolavitch’s traduction)
Toutes les images de cet article © Ennis/Braun
Ce tome est le premier d’une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2017, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par Russ Braun, avec une mise en couleurs réalisée par John Kalisz, aidé par Guy Major pour l’épisode 5. Les couvertures ont été réalisées par Dave Jonhson (épisodes 1 à 4) et Andy Clarke (épisode 5). Ce tome comprend également les couvertures alternatives réalisées par Russ Braun,
Dans un dirigeable de type zeppelin au-dessus de Londres, un groupe de terroristes islamistes a pris les passagers en otage et ils s’apprêtent à actionner leur ceinture d’explosifs. L’un après l’autre, ils sont abattus par Jimmy Regent, agent spécial du MI6 qui raille leurs slogans en faisant remarquer qu’ils sont factices. D’une autre pièce du dirigeable, vient une voix monocorde qui débite des insanités toutes politiquement incorrectes, comme autant d’expressions toutes faites.
Regent découvre la présence d’un de ses ennemis récurrents Theophlius Trigger qu’il neutralise, puis d’un autre Bobo le clown chimpanzé à qui il loge une balle dans la cloche crânienne en verre abritant son cerveau. Les passagers encore vivants ont tous sauté parachute, et Regent en fait de même. Il se raccroche à l’hélicoptère piloté par Olga, sa partenaire, pendant que le dirigeable en flamme plonge vers la Tamise. Olga et lui terminent la nuit ensemble dans des étreintes passionnées. Le lendemain, Jimmy Regent se rend au quartier général pour que Mister Thumb lui présente ses dernières inventions, ainsi que Nancy McEwan sa nouvelle coéquipière.
Jimmy Regent invite Nancy McEwan à rendre un verre dans un bar. Il consomme du champagne, et elle ne prend rien. Il lui pose quelques questions tournant autour de sa confiance en elle, de la manière dont elle a peut-être dû compenser son statut de femme pour faire ses preuves dans le monde masculin des espions. Elle lui fait bien comprendre qu’elle ne se comportera pas comme Olga, ou ses précédentes coéquipières. Il passe la nuit avec la serveuse du bar et une autre jeune femme. Dans un autre endroit de Londres, un large groupe d’individus portant des robes rouges à capuches s’est rassemblé. Ses membres sont harangués par un individu ressemblant à Jimmy Regent en plus jeune, leur indiquant que l’heure de la vengeance a bientôt sonné et qu’elle va s’exercer contre leur père : Jimmy Regent.
C’est toujours avec gourmandise que le lecteur découvre un nouveau comics écrit par Garth Ennis. Il est pratiquement assuré d’y trouver de l’hyper violence, un humour parfois trash, et une vision du monde personnelle plus humaniste qu’il pourrait s’y attendre. La couverture sarcastique de Dave Johnson indique d’entrée de jeu qu’il s’agit d’une parodie d’agent secret, et plus particulièrement de James Bond. Effectivement, le lecteur découvre un homme au service secret de sa majesté, disposant du permis de tuer. Après l’intervention musclée à bord du dirigeable, Jimmy Regent se rend auprès d’un individu en blouse blanche qui lui soumet de nouveaux gadgets mortels, tel Q pour James Bond. Il est toujours vêtu d’un complet veston impeccable, et dispose d’une coiffure qui pourrait faire envie à Roger Moore. C’est un tombeur de ces dames, et il se rafraîchit en buvant du champagne chaque fois qu’il le peut. D’une certaine manière, c’est l’incarnation d’une époque révolue, d’un ordre établi vieux jeu et patriarcal.
Garth Ennis raconte une histoire au premier degré. Jimmy Regent se retrouve d’abord confronté à 2 gugusses à la limite du supercriminel ringard, puis à un ennemi utilisant des individus pilotant des hélicoptères siglés donc facilement reconnaissable, et enfin à des tueurs plus banals. Russ Braun a régulièrement collaboré avec ce scénariste, d’abord sur la série The Boys palliant l’indisponibilité de Darick Robertson, puis sur des histoires de guerre dans la série Battlefield. Ensuite il a collaboré avec lui sur des miniséries comme Where Monsters dwell: The Phantom Eagle flies the savage skies pour Marvel, ou Sixpack & Dogwelder pour DC. S’il a suivi sa carrière, le lecteur a pu le voir progresser de projet en projet.
Cet artiste dessine avec une approche réaliste, et avec un bon niveau descriptif. C’est encore le cas pour cette histoire. Cette approche permet d’ancrer ces aventures dans une réalité proche de celle du lecteur. Russ Braun représente donc des personnages avec des morphologies normales, portant des tenues vestimentaires plausibles et adaptées aux circonstances. L’artiste se montre aussi pertinent dans ses plans de prise de vue de scènes d’action que de scènes de dialogue, proposant des visuels qui apportent des informations supplémentaires, que ce soit sur les mouvements ou sur l’environnement dans lequel les personnages évoluent.
Dans la première page, Russ Braun représente le dirigeable vu de l’extérieur avec un degré significatif de simplification, et une photographie aérienne de Londres (retouchée) comme arrière-plan. Le lecteur peut ainsi observer que l’artiste gère la densité d’informations visuelles pour conserver une bonne lisibilité à ses cases, tout en s’assurant qu’il puisse s’y immerger. Il utilise à nouveau des photographies pour la cathédrale Saint Paul, avec le même souci du bon dosage. Au fil des différentes séquences, le lecteur peut ainsi se projeter le grand salon luxueux de Jimmy Regent, sur un parcours de golf, dans un Club cossu réservé aux gentlemen, dans la soute d’un navire de fret, ou encore dans la nef de la cathédrale Saint Paul. En phase avec l’histoire, Braun dépeint Jimmy Regent comme un individu grand athlétique, sûr de lui, avec une grâce réelle dans ses gestes, y compris lors des scènes d’action, par exemple un très beau saut avec appui par-dessus le bastingage du navire. Jimmy Regent est un bel homme très séduisant.
Tout autant en phase avec le récit, Russ Braun accentue les expressions des visages quand le besoin s’en fait sentir, généralement pour un effet comique. Le lecteur peut s’amuser à lire la ferveur sur le visage des rejetons non reconnus de Jimmy Regent quand Junior les harangue, les regards de mépris de Nancy McEwan en réponse aux remarques empreintes de condescendance ou de suffisance de Jimmy, la tête de l’indicateur Idi quand il découvre qu’il partage la soute avec des musulmans en phase de radicalisation, ou encore les regards égrillards des individus découvrant qu’ils ont changé de sexe.
Bien sûr, le visage de Jimmy Regent est tout aussi expressif avec une forme de contentement de soi qui fait naître une envie irrépressible de le gifler. Il arbore presque continuellement un petit sourire semblant signifier qu’il regarde les autres avec condescendance, mais en fait au fur et à mesure il apparaît que ce sourire correspond plus à sa capacité d’anticipation de ce qui va arriver et qu’il sourit à l’idée d’avoir deviné avec justesse. Le langage corporel et le visage de Jimmy Regent dresse le portrait d’un individu sûr de lui, efficace, élégant et gracieux, à qui l’expérience confère une forme supériorité qu’il accepte avec élégance, mais qu’il ne sait pas cacher.
L’intrigue suit son cours vers la confrontation inéluctable entre Jimmy Regent et ses rejetons illégitimes, avec son quota d’action et de moments Ennis. Effectivement Regent est un tombeur de ses dames et apprécie de jouir de la vie, mais les auteurs ne représentent pas la nudité frontale, contournant l’écueil de transformer les femmes en objet. Il y a des affrontements à l’arme à feu, et Regent comme McEwan n’hésitent pas à tirer à bout portant dans la tête de leurs assaillants. C’est brutal et graphique, tout autant que définitif et efficace. Ennis a intégré quelques moments énormes dont il a le secret comme l’attaque d’un parcours de golf par des hélicoptères armés de lance-roquettes, ou un individu émasculé qui se voit présenter ses testicules dans un bocal. C’est un humour noir et provocateur, mais totalement intégré et partie prenante de l’intrigue. Effectivement, Jimmy Regent incarne les valeurs d’une Angleterre du siècle précédent, avec une forme de virilité conquérante, un agent qui au service de sa Majesté, ou plutôt au service du gouvernement en place sans état d’âme.
Bien sûr, comme Nancy McEwan, le lecteur peut s’offusquer du comportement de cet homme à femmes (qui avoue lui-même que ses conquêtes n’étaient pas toutes futées) si sûr de lui, de son absence d’égard pour la vie de ses ennemis. Dans le même temps, il n’est pas infaillible et il s’adapte au fait que Nancy McEwan, elle, est futée. Ennis montre d’ailleurs qu’elle est tout à fait l’égal de son coéquipier, abattant avec quasiment la même froideur ses ennemis d’une balle dans la tête à bout portant, et utilisant même le lance-flammes quand l’occasion s’en présente, son visage montrant une détermination sans faille. En outre, elle se montre plus intelligente que lui en prenant le temps d’étudier les cadavres dans le détail, ce qui lui ne fait pas.
Garth Ennis met en scène un individu copie conforme de James Bond version Roger Moore ou Sean Connery, en mettant en scène ses comportements de domination masculine au premier degré, jusqu’à la consommation d’alcool, mais plus raisonnée parce qu’à base de champagne et pas d’alcool fort. Malgré tout, quand Regent invite McEwan à prendre un verre pour la première fois, il fait preuve d’une sensibilité pénétrante, en lui demandant si sa progression professionnelle a été plus dure du fait d’être une femme, sans condescendance. Par la suite, c’est qui lui impose sa présence dans le club masculin à l’ancienne, lui reconnaissant le statut de collègue à part entière. Finalement, Jimmy Regent incarne les valeurs du passé, mais sans pouvoir être qualifié de relique. Il est effectivement compétant, efficace comme l’exige son métier, face à des individus prêts à exécuter froidement des civils sans arrière-pensée.
Au fil des échanges entre Jimmy Regent et Nancy McEwan, il est amené à donner son avis sur le gouvernement, sur la formule toute fait qui veut qu’en Angleterre la démocratie s’exprime au travers des décisions du Parlement qui œuvre au progrès social. Alors qu’il pourrait s’agir d’une déclaration cynique et toute faite, l’échange prend une autre tournure. McEwan exprime sa crainte que la démocratie repose sur une couche de glace de plus en plus fine prête à craquer. Regent cite Winston Churchill : la démocratie est la pire forme de gouvernement, à l’exception de toutes les autres formes qui ont été expérimentées de temps en temps. Le lecteur comprend que Jimmy Regent a réfléchi aux conséquences de ses actes, et aussi à l’alternative de ne pas défendre cette démocratie, y compris par des moyens létaux.
Jimmy Regent est en fait un pragmatique, convaincu qu’il participe à défendre la liberté assurée par la démocratie, confiant en lui-même grâce à des années d’expérience. Le lecteur peut rapprocher ce point de vue de celui de Regent sur le politiquement correct. À une remarque de McEwan ayant utilisé cette expression, il rétorque qu’il l’abhorre parce que ce n’est pas en ne parlant pas d’une chose (y compris en termes clairs) qu’elle cesse d’exister. Le lecteur a l’impression d’entendre Garth Ennis lui-même s’exprimer ainsi, exposer la nécessité d’individus défendant la démocratie contre des ennemis armés bien réels, refusant également un mode d’expression qui peut dégénérer en niant la réalité.
En découvrant ce projet de Garth Ennis, le lecteur vient pour une pochade parodique, et il est servi. Le scénariste s’amuse avec cette variation de James Bond. Le dessinateur Russ Braun réalise des planches réalistes et descriptives sans être encombrées, avec un art de la moue parlante, parfaitement en phase avec le récit. Sous la caricature légère, le lecteur découvre un regard adulte sur la compétence née de l’expérience, et sur le thème du gouvernement comme outil de démocratie.
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Trash mais malin, le duo de The Boys Garth Ennis-Russ Braun se reforme pour une parodie de James Bond arrogant et suffisant. Jimmy’s Bastard à la une de Bruce Lit. Il sort aujourd’hui en VF et Présence en fait la revue complète.
La BO du jour : qui est le plus gros connard ?
https://www.youtube.com/watch?v=dM5zR4nqoug
En bon fan de l’humour d’Ennis et de la série tv Archer, cette série est fort susceptible de me plaire.
Les personnages masculins de Braun ont souvent l’air d’être interchangeables de profil (toujours ce même type de mâchoires à la Butcher).
Je pense que la forme de la mâchoire est choisie comme une forme d’exagération caricaturale, pour se moquer de ce menton en galoche, bien prognathe. La série est prévue en 2 tomes, le second devrait paraître d’ici la fin de l’année.
C’est marrant, en voyant juste les scans, j’ai compris que c’était du Ennis…
« Il est pratiquement assuré d’y trouver de l’hyper violence, un humour parfois trash »
Mouais…
Et il s’est trouvé un dessinateur à mi chemin entre Steve Dillon et Darick Robertson.
Bon il semble y avoir un fond intéressant avec cette réflexion politique. Mais bon des couilles par ci, du vomi par là…je crois que j’en ai tellement marre de son humour trash d’ado obsédé par le cul et le gore que je vais pas être objectif^^ Alors j’en dirais pas plus.
Pour ma part, c’est direct dans le caddie ! Merci pour cet article roboratif qui me conforte dans tous mes fantasmes ennisiens ! 🙂
Très hâte de lire cette version finalement à peine caricaturale du James Bond que l’on aime tant ! Un peu comme si Ennis nous montrait ce que les réalisateurs des films de James Bond n’osent pas nous montrer…
Ou n’ont pas envie de montrer parce que y’a pas forcément besoin de voir tous nos personnages de BD enculer des chèvres, hein…Comme je le dis, si Ennis faisait du Tintin, ce serait surement un pervers qui se tripote devant Tchang (ahem…pardon)
T’aimes bien les films de James Bond sinon ?^^
Je ne suis pas un gros fan mais il y en a certains que je trouve très bons.
-Goldfinger
-Dr No
-GoldenEye
-Casino Royale (les 2 de Martin Campbell en gros)
J’ai jamais pu blairer Roger Moore par contre. Son jeu se limite à hausser un sourcil…
Ça peut se voir comme une déconstruction de James Bond dans la mesure où ses comportements chauvins et machistes sont montrés pour ce qu’ils sont, mais dans le même temps il reste possible d’admirer Jimmy Regent comme un vrai héros.
Comme le souligne l’article, c’est très malin, ça retourne le côté conservateur de Bond (côté qu’il tenait de son créateur) en l’actualisant en quelque chose d’assez pragmatique. et du coup, c’est toujours sur le fil du « politiquement incorrect » (les guillemets sont à destination de Jimmy, qui sinon râlerait) et dans le dérapage très contrôlé.
après, Ennis joue la carte de la variation, avec des personnages déjà vu (le fils dégénéré du chef, l’informateur veule, etc.) mais s’amuse beaucoup et ça se sent.
En y repensant, la relation entre Jimmy Regent et Nancy McEwan est d’une grande subtilité, sur ce qu’elle dit des personnages, car finalement Regent la reconnaît comme une professionnelle compétente, sans une once de misogynie, comme une égale.
c’est là qu’on se rend compte qu’Ennis, sous ses dehors tripiers, est un gars très fin, très malin, très subtil.
C’est clair qu’il a une tête à claques le Jimmy. A voir comment Ennis traitera l’affaire. Gradera t’il cette suffisance jusqu’au bout. Ou chutera t’il comme les autres ? Je pense notamment à l’industriel au sang glacé dans The Boys ou Starr dans Preacher.
Pour le reste même si tu soulignes les progrès de Russ Braun, je reste moyennement intéressé. D’abord parce que James Bond, je m’en fous, j’ai dû en voir 3 dans ma vie et ce personnage et sa mythologie ne m’ont jamais intéressés. Ensuite parce que le dernier Ennis qui m’a sorti de ma torpeur remonte à Red River Charlie. Ce qu’il fait depuis, c’est tiède ou très très bavard (Crossed c’est avant, non ? Au fait ça continue Crossed? ).
Mais en même temps tu en parles tellement bien et Nikolavitch m’a tellement conté les dessous de la traduction de cette histoire que j’aurai du mal à passer à côté.
@Matt : ta vision de Tintin vs Tchang m’a traumatisé pour la journée.
Crossed s’est terminé avec le numéro 100… mais revient avec une nouvelle série Crossed+100 écrite par Christos Gage à l’été.
On veut des détails croustillants sur les dessous de la traduction !!!
Crossed a débuté en 2008 et Rover Red Charlie date de 2014.
Je suis d’accord avec Orésence (Présence déguisé en Orelsan), on veut des détails sur la traduction !
j’ai galéré sur le vocabulaire des luttes, les trucs comme « Gender fluid » (qui a en vrai un autre sens que dans la BD), trigger, safe space… et à chaque fois, il a fallu bricoler pour trouver quelque chose qui soit compréhensible et précis. d’où le « gender fluide », etc.
Il manque l’anecdote avec Snorgleux, Alex !
(Ce gars sait pas se vendre, c’est terrible)
Snorgleux, je leur avais envoyé une offre de service pour cette série. et mon mail s’est perdu en route. c’est en causant de toute autre chose avec un gars qui bosse pour eux (mais j’ignorais qu’il bossait pour eux) que le truc s’est mis en route.
— ah, je savais pas que tu bossais pour eux ! j’avais envoyé un mail y a quelques semaines pour traduire Jimmy’s Bastards, mais ils m’ont pas répondu.
— quoi ? mais c’est moi qui m’occupe des mails, et je te jure que je l’ai pas vu passer ! nom de Dieu, je voulais me la garder, cette traduction là, parce que j’adore Ennis, mais si c’est toi qui te propose, comment veux-tu que je dise non ? j’adore ta trad sur The Boys ! Parce que tu vois, j’ai pensé te contacter, justement, mais je me suis dit que tu devais avoir plein de taf…
— j’ai plein de taf tout le temps, mais il faut alimenter la machine. et de toute façon, je peux faire de la place pour un bouquin comme ça !
le reste, vous le connaissez…
(après, les anecdotes de trad, c’est pas passionnant, une traduction c’est un type mal habillé qui s’énerve des fois sur son clavier d’ordinateur, sauf qu’il y a pas de réseau social en face)
Merci pour l’anecdote dont il afut visiblement ce féliciter qu’elle ne soit pas accompagnée d’un visuel. 🙂
Merci pour la présentation Présence ! Je ne suis pas du tout certain d’avoir envie de lire ça même si ça a l’air bien. Disons que ce n’est pas une priorité… malgré toutes tes remarques sur la démocratie et les réflexions finalement pénétrantes de Ennis.
« Jimmy Regent incarne les valeurs d’une Angleterre du siècle précédent, avec une forme de virilité conquérante, un agent qui au service de sa Majesté, ou plutôt au service du gouvernement en place sans état d’âme. » : c’est exactement ce qu’était James Bond version Connery. Il faut les revoir maintenant pour se rendre compte à quel point c’est sexiste, macho et totalement cynique finalement.
La BO : c’est cool, j’aime SOAD. Mais d’où sort ce titre ?
C’est macho c’est sûr.
Après j’en ai déjà parlé avec toi, je ne pense pas qu’il soit nécessaire que tout film se passant à n’importe quelle époque applique les mœurs de 21eme siècle pour être politiquement correct. Les premiers films sont aussi sortis à une époque sexiste.
Imagine un film se déroulant au début du 20eme siècle et dans lequel les femmes seraient au pouvoir…ben ça s’appellerait un univers parallèle, pas un film réaliste^^
Oui on peut voir ça comme ça.
Disons aussi que de nos jours, l’inconscient collectif est davantage opposé au système mis en place, parce qu’on remet en question des choses. Mais on ne peut pas réclamer que tous les films qui ont été faits à une autre époque exhalent aussi ce parfum de rébellion avec un héros qui s’oppose aux décisions de son gouvernement, etc.
J’ai jamais lu les bouquins de Fleming, mais c’est forcément encore plus vieux que les films. Et c’était peut être empreint d’une mentalité d’une autre époque aussi^^
T’aimes que les derniers James Bond toi je crois, non ? T’as pas regardé Goldeneye par le même réal que Casino Royale ?
La période Connery est peut être la plus sexiste (quoique Roger Moore…c’est pas mieux), mais je trouve que Connery est le meilleur Bond en tant qu’acteur. Bon cela dit j’aime surtout Goldfinger de cette période. Dr No aussi mais il est plus kitsch^^ (et c’est en partie parce qu’il est kitsch que je l’aime bien)
Je tolère Brosnan en James Bond mais c’est surtout Goldeneye que j’ai aimé. Et les Daniel Craig…euh j’ai vu que Casino Royale (qui est bien)
Oui je ne suis pas fan de Bond mais au moins deux des Daniel Craig sont des films que j’adore (même si ils sont également sexistes) : Casino Royale et Skyfall. Je les ai vus bien cinq ou six fois chacun. Quantuum of Solace est bof et Spectre est vraiment pas terrible mais plutôt fun à la revoyure heu seconde vision 🙂
Dans les vieux, je n’ai pas revu de Moore depuis vingt-cinq ans donc je n’en ai aucun souvenir. Par contre j’ai revu tous les Connery : Goldfinger est super bien, tout comme Bons baisers de Russie (le plus cinématographique, le plus espionnage de tous), et Opération Tonnerre est pas mal mais je suis plus mitigé. Dr No est un témoignage, le premier, assurément kitsch, mais parfaitement culte, même si je n’ai aucune envie de le revoir. Le seul intérêt de voir On ne vit que deux fois est de comprendre la référence des Indestructibles (l’ìle pleine de gadgets). Je crois que finalement je n’ai pas vu Les diamants sont éternels mais je ne pense pas qu’il soit intéressant.
J’aime bien Au service secret de sa majesté, pour une fois avec une femme forte, la belle Emma Peel des Avengers anglais, Diana Rigg.
J’ai vu les Dalton, aucun souvenir. J’ai aperçu plus que vu des Brosnan : j’ai tout trouvé nul et ridicule. Il faudrait donc que je retente Moore et ces deux acteurs, mais ça fait beaucoup de films que je ne vais pas aimer (sans doute) à regarder.
Ah ben pour un « pas fan » tu en apprécies quelques uns quand même^^
On ne vit que 2 fois c’est celui ou James Bond se fait maquiller pour passer pour un asiatique ? Mouhahaha on n’y croit pas une seconde.
Je ne me souviens plus de bons baisers de Russie.
En Brosnan, ben…Goldeneye est bien dans mon souvenir. C’est le premier avec cet acteur. Et c’est le même réal que Casino Royale.
Après ouais faut pas voir celui avec Halle Berry dont j’ai oublié le titre…avec son palais en glace, la voiture de James Bond qui échappe à un laser tiré par un satellite…c’est n’importe quoi celui là^^
Oui, c’est celui-là On ne vit que deux fois !
Je ne suis pas fan parce que ce n’est pas trop mon truc, mais j’essaie toujours de voir des blockbusters, de rattraper mon retard ciné (ce qui est impossible) : je me cultive quoi 😉
Il faudrait que je revoie le Casino Royale avec David Niven : c’est une parodie. J’en ai un bon souvenir, mais pas de tout…
Je ‘naime pas James Bond non plus…
Je trouve ça extrêmement ringard en fait… On dirait presque le Batman d’Adam West mais qui se prend au sérieux…
J’ai bien aimé L’espion qui m’aimait que j’avais vu petit et qui m’a impressionné.
Ceux de Timothy Dalton et ceux de Daniel Craig…
bref! je ne suis pas un puriste ^^
J’aime beaucoup les films de James Bond. Sauf ceux avec Pierce Brosnan. Pas que je n’aime pas l’acteur, mais je trouve son run hyper mauvais avec les films les plus ridicules du lot (je devrais préciser que je les ai trouvés ridicules à l’époque de leur sortie, car je n’en ai quasiment gardé aucun souvenir sachant que ce sont les seuls que je n’ai jamais revus).
Mes deux acteurs préférés sont Sean Connery et Daniel Craig. Mais sinon je les apprécie tous. Les « Roger Moore » correspondent à mon enfance. C’était vachement fun à l’époque. « L’espion Qui M’aimait », « Moonraker », il y avait une super atmosphère dans ces films à l’époque.
« Au Service Secret de sa Majesté » est un des meilleurs films de la série, et George Lazenby est très bien aussi comme acteur. J’aime aussi beaucoup Timothy Dalton (comme acteur en général, très charismatique), et je n’ai jamais compris le déni qu’il avait dû subir.
Le côté sexiste fait partie du décorum. C’est quand même assez 2nd degré pour passer encore aujourd’hui. Et il y a très souvent, malgré ça, des femmes fortes.
J’ai du voir tous les James Bond jusqu’à la fin de Brosnan…
Après, je ne suis pas tombé dessus… en fait, je ne cherchais pas particulièrement à les regarder. Du coup, je n’en ai vu aucun avec Daniel Craig…
Ceux que j’ai le plus vus sont ceux avec Roger Moore, car ils passaient souvent à la téloche à une époque. Ils sont très kitchs à présent mais en fait, c’est peut-être le ton qui passe le mieux…
Pour la série chroniquée : je ne suis pas un inconditionnel de Ennis. J’ai aimé son Preacher, adoré son Punisher MAX mais ses Boys ne m’ont pas touché et un tas d’autres trucs un peu récents m’ont laissé indifférent.
Et Russ Braun, justement croisé dans The Boys… ben ça ne me vend pas du rêve… C’est efficace mais ça manque de charme.
Comment ça ??? Ça se voit que je suis un inconditionnel d’Ennis ??? Ah ouais, vraiment… je suis démasqué.
C’est pas gagné pour Hitman, ou pour ses épisodes de The Demon, avec John McCrea, qui étaient nettement meilleurs que ce à quoi je m’attendais. J’ai découvert récemment la série Dicks, des mêmes Ennis & McCrea, qui est énorme en termes de provocations crades et puériles, et le premier tome a été traduit en français et publié par Panini.
Lorsque Alex Nikolavitch vous propose SON propre exemplaire de Jimmy’s Bastards, comment refuser. J’y ai retrouvé du Ennis à son meilleur niveau : tout le monde s’en prend plein la gueule et pourtant même dans les moments les plus trash, il y a de la pensée derrière, de l’intelligence, une patte.
Jimmy est une forme de Punisher inversé à mes yeux : c’est un professionnel avec qui on se sent en sécurité, invulnérable et avec un cynisme lucide quant à la société qu’il nettoie. Comme Castle, sa perte vient de ses enfants. Mais alors que le Punisher surmonte sa haine, Regent régresse.
Le cliffhanger est insu portable !!! Vite la suite !
@Alex : tu as recyclé ta couille en boite. Clin d’oeil assumé à The Boys ?
On ne se sent pas si en sécurité que ça : il faut voir comment Nancy McEwan en bave pour tenir le rythme aux côtés de Jimmy Regent. En plus, il lui faut absolument être à la hauteur, sinon elle court le risque de passer dans la catégorie des femmes en détresse, devant être sauvée par le héros.
Alors que l’éditeur Aftershock se heurte au même obstacle qu’Image Comics pour la viabilité commerciale de leurs séries (indépendamment de leur valeur), les épisodes du tome 2 de Jimmy’s bastards sont parus, et le deuxième tome est annoncé pour septembre 2018.
Moui, pas plus que les civils qui accompagnent Frank Castle dans les égouts comme l’Assistante Sociale ou….le journaliste qui veut son scoop 😉 . Le punisher n’est pas non plus un altruiste.
c’est une expression que j’aime bien, « couille en boite ». mais j’aurais pu mettre « merde en branche ».
J’ai fini le tome 2 la semaine dernière.
Jimmy’s Bastards est d’ores et déjà un nouveau classique des histoires courtes de Ennis au même titre que THE PRO ou JUST A PILGRIM
Foncez !