La Peur et le Sublime (Wish you were here)

Wish You Were Here, par Pink Floyd

Super ambiance !

Super ambiance !

Par : TORNADO

Cet article parlera de l’album du groupe Pink Floyd sorti en 1975 : Wish You Were Here.

Mais nous parlerons également d’autre chose. Nous évoquerons notamment les liens qui peuvent parfois réunir la musique (en l’occurrence la musique rock) avec d’autres mediums, comme le cinéma et la bande-dessinée.

L’article se divise en quatre parties : Nous commencerons par une partie autobiographique, pour ensuite enchainer sur la musique, le cinéma et, in fine, sur la bande-dessinée…

Des poignées de mains bien froides…

Des poignées de mains bien froides…

1) Secrets Origins (again) :

Je vais vous parler d’une époque où j’étais un tout petit garçon. Je crois que ça devait être en 1978.
Quand on a 5 ou 6 ans, on n’aime pas beaucoup l’hiver. Parce qu’il fait nuit très tôt et que cela crée une atmosphère un peu morne. Je me souviens qu’après l’école, la nuit tombait très vite et que le seul moment agréable, après les devoirs, c’était quand je regardais Récré A2 avec Goldorak  et L’Île Aux Enfants (avec Casimir et toute sa clique).
A cette époque, ma mère avait une lubie : Dès que les émissions de jeunesse étaient terminées et que je partais jouer dans ma chambre, elle éteignait toutes les lumières de l’appartement, s’allongeait sur le divan et se passait le vinyle Wish You Were Here de Pink Floyd. Pour l’enfant que j’étais, c’était un moment terrifiant que d’entendre cette musique étonnamment flippante et anxiogène se répandre dans la maison, baignée dans la pénombre. Je n’osais alors sortir de mon repère peuplé de jouets, le seul qui était encore éclairé d‘une lueur rassurante…

Pendant longtemps, je ne serais pas capable de comprendre cette étrange passion qu’éprouvais ma douce maman pour cette musique du diable. Les longues minutes de Shine On You Crazy Diamond (13,31’), qui ouvraient l’album, s’égrainaient dans l’angoisse et la peur, tandis que j’essayais de donner le change en me concentrant sur mes animaux en plastique et mes playmobils aseptisés…

Cherchez l’intrus !

Cherchez l’intrus !

Mais le pire était au moment de la transition avec le titre suivant, le monstrueux Welcome To The Machine. Là, tous les jouets du monde ne pouvaient me mettre à l’abri de cette ambiance délétère et cauchemardesque, où le chant oppressant de David Gilmour semblait vouloir me pourchasser jusqu’au fond de ma cambriole afin de me révéler une vérité que je refusais d’entendre, comme si j’étais poursuivi par la voix de la terreur, exigeant que j’entende sa terrifiante vision de l’existence…

La fin de la face A (et de Welcome To The Machine) annonçait la libération, puisque ma mère se passait rarement la face B. La maison retrouvait alors lumière et sérénité, et le cauchemar s’évaporait.
Mais le cauchemar en question me rattrapait parfois lorsque je tombais sur la pochette de l’album, qui trainait toujours dans un coin du salon. Une pochette qui me réservait quelques images au moins aussi angoissantes que la musique…

Chouette ambiance, également, sur le dos de l’album…

Chouette ambiance, également, sur le dos de l’album…

Regardons-la en détails, cette pochette : Sur le devant, il y a deux bâtiments glauques avec, au milieu, deux types en costard qui se serrent la main (l’un d’eux prenant feu). A l’intérieur, il y a un lac lunaire avec une jambe qui se reflète dans l’eau comme dans un tableau de Dali. Un foulard orange fantomatique tente de résister au vent dans un paysage morne lorsque l’on sort l’étui intérieur. Deux mains robotiques se joignent au dessus de la mer et du désert sur le disque lui-même. Enfin, un homme sans visage, sans poignets et sans chevilles au milieu des dunes, nous tend un disque en argent avec des billets à ses pieds. C’est sur le dos de l’album, et il y a des marques de brûlure sur la pochette…
Toutes ces images prolongeaient ma terreur juvénile et pourtant, étrangement, je ne parvenais pas à m’en détourner.

Je ne m’en rendais pas compte. Pas encore. Mais la fascination commençait à l’emporter sur la peur et sur l’angoisse… Jusqu’au jour où je décidais de briser la glace et de demander enfin à ma mère pourquoi diantre il fallait s’infliger ces moments d’horreur sonore. Sa réponse me stupéfia : « Mais c’est magnifique ! » s’écria-t-elle, comme si elle était surprise de ma réaction. Elle s’empressa alors de repasser le disque, en plein jour pour le coup, ne cessant d’attirer mon attention sur les premières notes cristallines de la guitare de David Gilmour. Je n’en croyais pas mes yeux : chaque note faisait apparaitre sur son visage un sourire presque incoercible, doublé d’un gémissement tout aussi soudain, ses yeux s’abaissant sous le plaisir déclenché par ces notes qui semblaient sortir de nulle part, comme si je ne les avais encore jamais entendues. Et c’est là, à ce moment précis que, pour la première fois de ma vie, je perçus le pouvoir de la musique et de l’instrument, en l’occurrence la guitare électrique, un pouvoir capable de transformer tout d’un coup la peur en une sensation sublime.

 Un foulard aussi diaphane que les notes de guitare du maitre des lieux (il parait qu’il y a une silhouette de femme à l’intérieur)…

Un foulard aussi diaphane que les notes de guitare du maître des lieux (il parait qu’il y a une silhouette de femme à l’intérieur)…

Ma vie en fut changée pour toujours. Ma passion pour la musique et pour les instruments naquit en même temps que je prenais conscience que ces éléments pouvaient générer en moi d’incroyables perceptions sensorielles (et… heu… les mecs, à partir de là, moi, l’intention qu’il y a derrière la musique, à savoir comment s’habillent les types ou à quoi ils s’amusent, j’en ai un peu rien à foutre, hein…).
Plus tard, j’essaierais d’apprendre à jouer de la guitare pour marcher sur les pas de David Gilmour et de ses solos démentiels. Peine perdue lorsque je m’aperçus que j’en étais proprement incapable, tandis que je découvrais que je pouvais jouer naturellement de la batterie, comme si j’avais toujours su en jouer sans même avoir appris à le faire (allez comprendre)…
C’est un sentiment puissant lorsque l’on s’aperçoit que la boucle est bouclée et que l’on peut à son tour faire naitre des notes et les jouer avec des musiciens, en même temps que l’on comprend comment s’articule cette alchimie de chair et de sons !

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, cet album de Pink Floyd restera celui au dessus de tous les autres jusqu’à la fin des temps en ce qui me concerne. Je ne m’en suis jamais lassé et je l’écoute encore régulièrement. LA pièce maitresse de ma discothèque …

 Wish You Were Here : Un disque sulfureux ?

Wish You Were Here : Un disque sulfureux ?

2) Groupons.

L’histoire de Wish You Were Here, l’album, n’a rien d’une sinécure. A cette époque, le groupe vient d’achever la tournée de Dark Side of the Moon et jouit d’un succès planétaire. Ses membres sont devenus des artistes blasés. Roger Waters, le leader, ressent ce délitement et tente d’inverser le cours des choses en invoquant le thème de l’absence sous toutes ses formes, notamment à travers le souvenir de Syd Barrett, l’ex-front man du groupe parti en fumée de LSD après seulement un album, le premier, en 1967.

Shine On You Crazy Diamond chante donc, en filigrane, l’absence regrettée de l’ancien camarade. Tout comme Wish You Were Here, titre central de l’album, qui fonctionne néanmoins à double sens puisqu’il évoque également le sentiment de Roger Waters de se perdre lui-même. Un Waters qui écrit, comme il l’avait fait sur Dark Side of the Moon et comme il le fera sur tous les albums suivants (jusqu’à la séparation du groupe), l’intégralité des paroles.

Les deux autres chansons, Welcome To The Machine et Have A Cigar, critiquent quant à elles l’industrie du disque en assénant une redoutable diatribe à l’encontre du star-system et des requins de la finance qui sont entrain de pervertir lentement le monde de la musique. Une perversion dont Roger Waters se rend compte qu’elle n’épargne ni son groupe, ni lui-même…

Comme pour conférer à la genèse de l’album une dimension quasiment mythologique, Syd Barrett, que personne n’avait plus revu depuis des années, fait une visite surprise aux membres du groupe pendant l’enregistrement de Shine On You Crazy Diamond. Une fatalité qui lui passera manifestement au dessus de la tête car l’ancien leader, devenu plus ou moins psychotique, ne comprend pas que la chanson parle de lui. Ses anciens collègues ne le reconnaissent d’ailleurs pas tant il a changé. Obèse et chauve, il est devenu tellement méconnaissable que certains en pleurent…

En définitive, l’album Wish You Were Here est à l’image de mon premier ressenti lorsque j’étais enfant : Une chose terriblement sinistre et effrayante, à l’intérieur de laquelle se cache une splendeur. Comme un bijou, dont l’éclat se dissimulerait derrière un écran de fumée pestilentiel…

Et quelle beauté ! Les quelques soli de guitare égrainés lors de la première partie de Shine On You Crazy Diamond (en vérité les parties #1 à 5) assurent à eux-seuls la valeur de l’ensemble, pour un voyage planant (terme qui ne plait guère aux rockers en règle générale), à l’aune d’une atmosphère dérangeante et inédite, parcourue de sonorités évanescentes et incroyablement nébuleuses.

La monstrueuse beauté froide et tétanisante de Welcome to the Machine enfonce le clou et cloue par ailleurs le bec de ceux qui estimaient que le groupe s’était définitivement perdu dans l’infâmante variété commerciale avec Dark Side of the Moon et que Pink Floyd était mort depuis 1972. Avec cette litanie lassante et ridicule : « Pink Floyd ce n’était bien qu’avec Syd Barrett »

La seconde face de l’album n’est certes pas au niveau de la première. Have A Cigar, chanté par Roy Harper (invité sur l’album car Roger Waters n’était pas satisfait de sa propre performance vocale), ne révolutionne rien. Et la dernière partie de Shine On You Crazy Diamond n’apporte pas grand-chose à la première, malgré sa longueur (12,31’).

Reste la chanson titre : Wish You Were Here, très belle ballade, touchante dans sa volonté éphémère de resserrer les liens entre les membres du groupe. Arpèges et refrain sont particulièrement réussis, à tel point qu’ils feront les beaux-jours de plusieurs générations de jeunes babas, qui les reprendront en cœur autour d’un feu de camp (que celui qui n’est jamais tombé dans ce cliché lève le doigt !).

Puisqu’il n’est pas parfait, l’album n’est pas le préféré de tous les fans. Musicalement, au sens purement artistique et créatif, il est toutefois le plus abouti de leur discographie.
Aujourd’hui, c’est en tout cas le plus fréquemment cité dans les albums de tous les groupes de néo-prog (non, non, ce n’est pas un gros mot) qui viennent d’Angleterre, d’Allemagne, de Pologne ou de Norvège, les Riverside, RPWL, Airbag, Archive ou Porcupine Tree, qui perpétuent l’héritage de Wish You Were Here

Cultivez votre mystère…

Cultivez votre mystère…

3) Silence, ça tourne…

Qui étaient les Pink Floyd ? Cette question me poursuivra longtemps puisque ces derniers n’apparaissaient pas sur les albums que nous avions à la maison. Pas plus sur Dark Side of the Moon que sur Animals  ou même sur The Wall.
Les pochettes de ces albums étaient autant d’objets fascinants, qui nourrissaient mon imaginaire en refusant de montrer qui chantait et jouait cette étrange musique. Ils n’apparaissaient pas davantage à la télévision, demeurant dans un ailleurs mystérieux et inaccessible.
Pour le commun des mortels, cette musique et ce groupe étaient au dessus du lot. Une petite formation d’artistes anglais qui avaient réussi à créer un pont entre le rock et la musique classique, donnant naissance à un courant majeur du XX° siècle que l’on nommera le Rock Progressif.
Cette aura leur permit assez rapidement d’être courtisés par le monde du cinéma et, en 1972, ils avaient déjà participé à trois films, respectivement More de Barbet Shroeder, Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni et La Vallée (également réalisé par Barbet Shroeder), assurant l’intégralité de la bande son du premier et du troisième, et une partie du second. Nous n’oublierons pas, bien entendu, le film The Wall, projet complètement dingue pour une œuvre bicéphale inédite, tenant à la fois du cinéma et de l’opéra rock, parsemée de séquences d’animation psychédéliques.

Et enfin, il y a autre chose : Une histoire de fou. Un moment hallucinant qui a marqué l’histoire de la culture populaire alors même qu’il n’a jamais existé. Un objet de culte virtuel ayant grandi au fur et à mesure des décennies : le film Dune d’Alejandro Jodorowsky !

En 1973, Jodorowsky s’attaque effectivement à l’adaptation de la saga cosmique de Frank Herbert. Complètement dingo, le réalisateur franco-chilien imagine une gigantesque fresque métaphysique de douze heures pour la modique somme de dix millions de dollars ! A l’époque, le producteur du projet, Michel Seydoux, lui laisse carte blanche.

Pour les besoins de son approche quelque peu démesurée, Jodo commence par s’entourer d’une dreamteam incroyablement éclectique d’artistes parmi lesquels se distinguent les dessinateurs Moebius, H.R. Giger et Richard Corben, les techniciens des effets spéciaux Dan O’Bannon et Douglas Trumbull (le mec de 2001, L’Odyssée de l’Espace), les acteurs David Carradine, Alain Delon, Orson Welles, Mick Jagger, Amanda Lear et… Salvador Dali (!), ainsi que le compositeur Mike Olfield, les groupes Magma, Gong, Tangerine Dream et, celui qui nous intéresse plus particulièrement au sein de notre article : Pink Floyd, pour la musique !
En ce temps là, les membres du Floyd travaillent sur des compositions qu’ils expérimentent en concert et qui serviront de terreau pour les albums à venir. Il est très difficile de le savoir avec certitude puisque personne ne l’a dit de manière officielle, mais il est fort probable que le projet du film Dune de Jodorowsky ait, à ce moment là, interféré de manière plus ou moins forte avec la musique du groupe…

Le film qui n’existe pas !

Le film qui n’existe pas !

Shine On You Crazy Diamond était-elle au départ une composition pour le film Dune ? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre car le groupe jouait déjà une version archaïque de ce titre (en même temps que Raving and Drooling et You Gotta Be Crazy, qui deviendront un jour Sheep et Dogs sur l’album Animals de 1977) lors de ses concerts en 1974.
On peut imaginer que ce soit le cas, car Jodorwosky est venu voir le groupe lors de l’enregistrement de Dark Side of the Moon et, à l’issue d’une rencontre mouvementée (le réalisateur s’est fait royalement ignoré par le groupe qui bouffait des hamburgers, puis il s’est barré en les insultant, puis Gilmour l’a rattrapé en s’excusant !), l’affaire était entendue pour que le Floyd compose la bande-son de son film.

Rétroactivement, le fait que le groupe expérimentait sur scène de nouveaux titres très instrumentaux et très cosmiques dans leur atmosphère laisse penser que, à tout le moins, ils avaient en tête leur participation au film qui ne verra jamais le jour…
Etant donné qu’en musique comme ailleurs, rien ne se perd, rien ne se crée ni ne se transforme, on peut alors imaginer que ces compositions aient été recyclées ensuite sur les albums du groupe, et complètement redéfinies pour servir d’autres projets musicaux…

Recherches graphiques et story-boards détaillés, effectués par Moebius en personne pour le film Dune de Jodorowsky !

Recherches graphiques et story-boards détaillés, effectués par Moebius en personne pour le film Dune de Jodorowsky !

4) Vers un monde de papier, et au-delà…

Rien ne se perd non plus dans le monde de la bande-dessinée. Ainsi, l’intense collaboration entre Alejandro Jodorowsky & Moebius allait-elle faire des petits (et des grands) à travers ce dernier medium.
La rencontre entre les deux auteurs s’était faite en 1970 sur le film El Topo de Jodo, pour lequel Moebius avait réalisé l’affiche. Le projet du film Dune ayant pris l’eau, les deux compères décidèrent alors de garder une partie de leur travail et de le recycler sous la forme d’une série de bande-dessinée inédite. Ce sera L’Incal.

Ayant écrit un très long article sur le sujet, je serais bref : L’Incal deviendra rapidement l’une des séries de bande-dessinée majeures de son temps (à la base d’une mythologie qui engendrera une foultitude de séries dérivées) et ses deux auteurs se hisseront au zénith de leur discipline respective, à savoir le scénario et le dessin.
L’Incal fut la toute première bande-dessinée véritablement adulte que je découvrais au lycée, et ma première plongée dans l’univers de la science-fiction à l’échelle cosmique depuis Star Wars.
Quelque part, mon parcours depuis l’écoute des première notes de Shine On You Crazy Diamond jusqu’à l’univers de L’Incal m’apparait, avec le recul, parfaitement limpide : Il y a comme une filiation naturelle, une association de genres qui s’est constituée dans une sorte de logique intrinsèque. Et il est par exemple de coutume que je m’écoute un album de Pink Floyd en me relisant les créations de Moebius & Jodorowsky.

Tout, vous saurez tout sur la genèse du monde de L’Incal !

Tout, vous saurez tout sur la genèse du monde de L’Incal !

Dans Les Mystères de L’Incal, le livre qui reconstitue la genèse de la série et de son univers, on peut lire le passage où Jodorowsky tente d’embaucher Pink Floyd pour son projet de film en 1973. Une anecdote parmi tant d’autres qui permet d’effectuer des ponts entre les différents mediums et de se rendre compte que le monde des geeks étend ses ramifications un peu dans tous les coins de la culture populaire.

Aujourd’hui, il n’est pas rare que certains albums du Floyd soient cités au détour d’une séquence de film, d’une vignette de bande-dessinée ou dans un dessin animé. Et la sphère de la contre-culture a fini par former une boucle à l’intérieur de laquelle les choses sont liées, nombre de groupes de rock citant les comics dans leur univers.

 Vous avez encore un doute sur l’influence de cet album dans le monde des geeks ?

Vous avez encore un doute sur l’influence de cet album dans le monde des geeks ?

Depuis les hivers terribles de la fin des années 70 où je tremblais dans le noir des sombres claviers de Welcome to the Machine, jusqu’à l’été 2017 depuis lequel j’écris ces lignes, la musique de Pink Floyd et les histoires de science-fiction ont fini par forger une belle partie de mon imaginaire, de mes chromosomes et de mon ADN. Mon quotidien le plus banal est jonché de cet héritage. La pochette de l’album Wish You Were Here trône ainsi dans ma salle de cours, en compagnie de quelques statues de Goldorak ou de Dark Vador de 65 cm de haut, qui dominent les lieux de toute leur arrogance de résine.

Julien Hugonnard-Bert, invité chez Bruce Lit, encreur pour DC Comics (Injustice) et Dark Horse (Star Wars), crie son amour pour Wish You Were Here !

Julien Hugonnard-Bert, invité chez Bruce Lit, encreur pour DC Comics (Injustice) et Dark Horse (Star Wars), crie son amour pour Wish You Were Here !

Pour moi, l’équation est simple : Les géants de la pop culture ont fusionné. Jodorowsky, l’un des plus illustres scénaristes de la planète à mon sens (avec Alan Moore et Jean Van-Hamme), a croisé la route de Pink Floyd, l’un des plus grands groupes du XX° siècle, toutes catégories confondues. Un peu comme si les Beatles avaient demandé à Hergé d’illustrer une pochette d’album. A l’arrivée, la conjonction de ces étoiles forme une galaxie hétérogène et cohérente, avec ses astres et ses astéroïdes qui dessinent les cieux. Ils font partie de ma vie en animant mes passions et en définissant mes intérêts, mes joies, et en apportant à mon existence quelque chose de plus.

Il fut un temps où les membres de Pink Floyd étaient mes idoles, bien davantage que les acteurs musclés balançant du bazooka au milieu des années 80 ou les endives à la Brad Pitt qui squattaient les 90’s. Et si aujourd’hui je n’ai plus les cheveux longs, leur musique est toujours là, partout dans le monde. Pour toujours…

Il n’y a pas que Patrick Faivre qui voulait ressembler à ses idoles quand il était jeune

Il n’y a pas que Patrick Faivre qui voulait ressembler à ses idoles quand il était jeune

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BO :  On aurait pu essayer d’être originaux, vous passer une autre musique ou un de ces titres de Neo-prog qui tente de retrouver la magie de l’album Wish You Were Here. Pourquoi faire ? Le mieux est encore d’écouter l’original, et en entier…

76 comments

  • Tornado  

    Pas mal. Mais pas évident de se faire une accroche en une seule écoute.
    C’est vrai que le visuel renvoie aux albums de Pink Floyd.

    Tu penses si j’ai souri à la réponse ! 😉

    • Jyrille  

      Cool ! Pour Mars Volta je te conseille plusieurs écoutes, au moins de cet album.

  • Tornado  

    Au fait, je n’ai même pas précisé que cette photo était une blague : C’était dans une soirée de famille et j’avais échangé mon tee-shirt avec celui de mon petit neveu (il a la même photo avec un gros tee-shirt qui pendouille). Du coup, je trouvais que ça me donnait un air d’androgyne efféminé et j’avais pris cette pose exprès. Alors forcément, sorti du contexte, on dirait un mutant étrange ! 😀
    N’empêche que c’est une des seules photos où l’on voit bien qu’à cette époque, je vivais en cherchant à imiter mes idoles.

  • Jyrille  

    Comme je ne suis pas fan du Floyd mais que j’en ai une tonne sur l’ipod, je me suis enfin mis à réécouter ou découvrir leur production. Je n’ai pas tout, mais j’en ai pas mal (au début, plus de 360 titres), live et compiles comprises.

    J’aurai pu prendre l’article sur Animals, ou celui sur The Wall, mais je n’ai pas retrouvé ce dernier et puis je préfère ce disque.

    J’ai donc commencé avec le mauvais. Mon tout premier Pink Floyd, que j’ai vite revendu (au bout de deux ans peut-être) : A Momentary Lapse of Reason. Mon dieu ce que c’est mauvais. Horrible. J’ai continué avec The Division Bell, que je ne connaissais pas : à part deux titres qui ressemblent à des chansons (et qui sont les singles je pense, enfin pour High Hopes j’en suis sûr), c’est un album qui ne détonnerait pas comme musique d’ambiance dans un spa. Chiant comme des joueurs de djembé.

    Après je me suis fait les live de la même période : Delicate Sound of Thunder et Pulse. C’est super bien gaulé mais il n’y a rien d’intéressant. A la rigueur, sur le premier, la version reggae de Money est cool et sur le second les versions de Another Brick in the Wall part 2 et Run Like Hell sont pas mal. J’imagine qu’en concert ce devait être sympa mais sur disque on s’en balec.

    Et puis je me suis écouté un documentaire audio de cinquante minutes, qui doit dater de The Division Bell et qui revient sur toute la carrière du groupe. C’est en anglais, ça s’appelle Star Pulse et bon, j’en ai pas retenu grand chose même si c’est pas mal fait et que j’ai appris des choses sur la chronologie.

    J’ai aussi un disque qui s’appelle Shine On You Crazy Diamond. C’est le morceau, mais chaque piste correspond à une partie du morceau (il y en a neuf). Puis il y a une piste avec le morceau complet, qui à l’époque de Wish You Were Here ne pouvait pas être mis tel quel puisque c’est le plus long du groupe (26 minutes) et que cela ne rentrait pas sur une face de vinyle. Enfin, une piste avec le morceau un peu remixé, pas trop vu de différence. J’ai gardé la piste unique.

    Enfin, j’en suis arrivé au live Is There Anybody Out There?, celui de 80-81, soit l’album The Wall en live. Pas très intéressant à part deux courts inédits et le dernier titre (Outside The Wall), qui est le seul qui ne ressemble pas à la version studio : on dirait les Beach Boys. Comme les autres live, ce devait être bien à voir mais là, pas trop d’intérêt. Comme les autres, il y a trop peu de différences avec les versions studios. Je ne sais pas si ça a été filmé ?

    https://www.youtube.com/watch?v=CbtgFCz_F1M

    • Bruce lit  

      Tu as bien raclé tous les pires disques du Floyd, Cyrille (que j’ai appris à apprécier avec le temps. Ce sont des disques que pour les fans).
      Essaie peut être Meddle pour commencer.
      Je n’oserais te faire l’injure de te tourner vers Dark Side of the moon.
      Le lien que tu as posté fait partie des rares lives filmés existant. Je crois qu’i s’agit de répétitions. Les live sont dans la poche de de Roger Waters.

      • Jyrille  

        Merci Bruce, mais tu sais bien que je connais les principaux Pink Floyd. Meddle fait partie de mes favoris, avec Dark Side of The Moon et Wish You Were Here. Ceux-là, pour sûr, je les garde,

        Je continue mon nettoyage avec les compiles. D’abord, Masters of Rock, une compile des singles de la période Barett uniquement sortie en Europe. Cela n’a jamais dû être réédité car le son est atroce.

        Là, j’attaque Works.

  • Tornado  

    « Animals » et « The Wall » devraient également pouvoir figurer dans ta CDthèque. En gros, toute la période 70’s…

    • Jyrille  

      Pareil, je les ai en CD et je les connais, Tornado ! J’ai même trop écouté The Wall au lycée.

      J’ai oublié de vous dire que la compile A Collection of Great Dance Songs n’a pas d’întérêt du tout.

      Et également que j’ai commencé à scanner mes cds avec l’application Discogs. C’est super pratique, je l’utilise sur mon smartphone. Il suffit de scanner le code barre du cd. Pour l’instant j’ai fait 5 rangées sur 15 : https://www.discogs.com/fr/user/Jyrille/collection

      • Bruce lit  

        Elle sert à quoi cette appli ?

        • Jyrille  

          A lister ta collection de disques. Accessoirement, avoir une idée de la valeur de ton patrimoine discographique. Et évidemment, de se rappeler de ce que tu as et de ce qui te manque.

  • Tornado  

    Oui, j’imagine bien que tu les connais ! ^^
    Je disais ça parce que tu sembles redécouvrir la discographie Floydienne avec des oreilles neuves.

    A force de discussions plus ou moins passionnées avec tous mes copains mélomanes, j’ai fini par me dresser une forteresse psychologique destinée à me protéger des papys rockers et des puristes pour qui, si tu n’es pas assez rock, t’es qu’un gland ! 😀
    Je me suis basé sur le principe de la loi énoncée par Isaac Asimov dans son roman « Les Robots », qui disait :
    « 1) Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni laisser cet être humain exposé au danger.
    2) Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la première loi.
    3) Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’est en contradiction ni avec la première ni avec la deuxième loi. »

    Ramené à mon goût pour la musique, ça donne ça :
    1) La musique que j’écoute doit plaire à mes oreilles.
    2) J’ai le droit d’écouter de la musique légère ou commerciale, si elle n’est pas en contradiction avec la première loi.
    3) Le côté artistique de la musique est un plus, dans la mesure où cette plus-value n’entre pas en conflit avec la première loi…

    Cette grille d’écoute personnelle me permet par exemple d’apprécier l’ensemble de la discographie de Pink Floyd, tout en me laissant préférer certains albums, en l’occurrence ceux des années 70.
    Elle m’empêche par contre d’être d’accord avec un de mes meilleurs amis, qui, lorsque je lui ai parlé de Mazzy Star et que je lui ai dit que c’était le Velvet Underground sans les larsens et les expérimentations pénibles, m’a répondu : « Mouais, sans ce qu’il y a de meilleur, quoi… »

    Je ne m’intéresse que très peu à l’intention et à la part créative de la musique. Pour moi, seul le résultat et le plaisir compte.
    Il faut me comprendre : J’ai passé trop de temps, via mes études et mon parcours professionnel, à apprendre et à comprendre les arts plastiques au delà de l’esthétique.
    J’ai par exemple compris que lorsque dans les années 70, au coeur de la Vienne fasciste, un performer chie et pisse dans la bouche de sa partenaire, ce n’est pas l’artiste qui chie et pisse sur l’art, mais l’art qui chie et pisse sur la politique et ses excès. Comme un retour de bâton. C’est bien évidemment passionnant à étudier, à déchiffrer, mais grand dieu que c’est moche !
    Du coup, pour moi, la musique est une récréation, elle doit rester un plaisir simple et immédiat. Pas question de chercher au delà de cette perception là.

  • Jyrille  

    The Early Pink Floyd Singles : uniquement édité sur le coffret Shine On, et bien meilleur que le MAsters of Rock (il s’agit de deux compiles de la période Barrett). Super complément à Relics (que je dois réécouter).

    Live at Pompeii (le cd) : mouais bof.

    • Bruce lit  

      Relics a longtemps fait office de meilleure compile des 45 tours du Floyd oubliés. Je doute que tu trouves mieux que les Early Singles désormais.
      Pompei : les images sont indispensables pour moi.

  • Tornado  

    Les compils classiques de Pink Floyd sont complètement inintéressantes. Rien que le titre « A Collection of Great Dance Songs » est totalement à côté de la plaque…
    « Relics » a été longtemps une exception car il n’y avait -quasiment- que des singles, inédits en albums.

    C’est moi ou j’ai jeté un froid avec mon précédent post ? 🙁

    • Bruce lit  

      Ah non, pas du tout !
      On en a discuté dans la piscine (sic). Plus le temps passe, plus tous les arguments faisant que l’on aime ou pas un artiste me convainquent de moins en moins. Si je déteste Queen pour son côté pompier, je l’aime chez Alice cooper. Si LOu Reed me fait chier avec ses prétentions littéraires, je les apprécie chez Dylan. Je n’aime pas les groupes bourrins mais j’aime les RAMONES.
      Aimer le rock c’est vivre avec ces contradictions.

      • Jyrille  

        Complètement d’accord avec ça. Je m’en suis rendu souvent compte. Autre exemple : je suis fan de Kylie Minogue et je ne supporte pas 90% des autres chanteuses pop sexy. Allez comprendre.

        • Bruce lit  

          C’en est presque angoissant….
          En fait, tout ce que nous écrivons ici ou ailleurs évoquent nos gouts….qui finalement ne sont construits sur des fondations instables !

          @Tornado : les verres de Rosé jusque tard dans la nuit à parler rock pendant que femmes et enfants dorment…Une autre définition de l’insouciance !

          • Jyrille  

            Oui mais justement : n’y auraient-ils pas, derrière ces contradictions, d’autres critères qui semblent relier nos goûts, au-delà de l’apparence ou de l’appartenance à un style, un genre, une mode, une mouvance ? C’est toute la difficulté que je rencontre depuis longtemps et dont je n’arrive pas à parler. Peut-être que ça va finir par sortir.

            Souviens-toi, j’en parle dans ma chronique du premier Strokes.

          • Tornado  

            Lorsque l’on me demande quels sont mes artistes ou groupes préférés, je ressors souvent les mêmes références : Pink Floyd, Led Zep, ACDC, Neil Young, et un peu plus récemment Jeff Buckley ou Radiohead, voire Rage Against the Machine. Que du rock assez intègre, quoi. Mais en réalité, j’écoute tout autant du funk (Marvin Gaye, James Brown, Aretha Franklin ou Al Green, et même Isaak Hayes ou Barry White), du chanteur français (Gainsbourg, Brel, Brassens, Ferré, et Jonasz ou Nougaro), et moult trucs contemporains détestés des puristes (groupes de néo-prog, musique de hipster, etc.). Mais pire encore : V’là plus de 40 ans que je suis fan invétéré des Bee-Gees, de Abba et de Julio Iglesias… 😀

  • Tornado  

    Oui, c’est vrai. J’étais d’ailleurs d’accord avec toi sur le fait qu’un groupe comme Gun’s N’ Roses manquait aujourd’hui dans le paysage, pour leur présence symboliquement rock, alors que je déteste ce groupe.

    Pour ceux qui lisent ces posts, il faut nous imaginer tous les deux dans la piscine éclairée d’une lumière verte, en train de siroter un ballon de rosé sous le clair de lune, et de parler de rock pendant des heures… 😀

    Live at Pompeï : Un live extraordinaire, effectivement tributaire de ses images tout aussi indispensables !

    • Jyrille  

      Oui les images du live at Pompeii me semblent indispensables. Le lieu est tellement baroque, le groupe semble tellement hors de tout… c’est vraiment beau. Mais je ne suis pas forcément fan de tous les titres et surtout les passages des interviews n’ont pas beaucoup d’intérêt.

      Je vous rejoins totalement sur Relics et The Early Singles (que du bon) et sur les autres compiles. J’ai attaqué Echoes, pareil, ça me semble mal barré malgré une recherche, sur le choix des titres et leur position, plus poussée que sur les autres compiles classiques.

      Merci pour la piscine. Ce devait être cool 😀

  • Jyrille  

    Echoes : A l’image de sa pochette et des photos (a priori, je ne vois que ce que me file Google), c’est bien la première compile (classique je veux dire, avec les tubes de Dark Side et The Wall, pas celles de la période Barrett) un peu chiadée du Floyd qui tente de faire quelque chose, de trouver une cohérence. Les titres ne sont pas dans l’ordre chronologique, il y a des fades, des mises en place différentes, c’est pas trop mal. Mais y a quand même du mauvais, puisque des titres de The Division Bell et de A Momentary Lapse of Reason (pas les plus attendus d’ailleurs, à part High Hopes et… Learning to fly) sont présents. Beau boulot.

    • Bruce lit  

      Non mais Cyrille arrête de te faire du mal. Les compils du Floyd n’ont AUCUN interêt.

      • Jyrille  

        Celle-là est pas trop mal… Bon, je me refais Relics, et après j’attaque les BO :

        – More
        – Zabriskie Point
        – Obscured By Clouds

        et après, je me ferai

        – The Final Cut
        – Ummaguma
        – Atom Heart Mother
        – A Saucerful Of Secrets
        – Animals

        et après je me ferai ceux que j’aime depuis toujours ou presque

        – The Piper At The Gates Of Dawn
        – Meddle
        – Dark Side Of The Moon
        – Wish You Were Here
        – The Wall

        et là j’aurai fait le tour.

        • Bruce lit  

          Tu peux jeter ZP tout de suite, c’est de la merde.
          More est très chouette.
          Plus le temps passe, plus j’adore Obscured.

          • Jyrille  

            Je te dirai ça !

  • Tornado  

    Tout pareil que Bruce ! 🙂

  • Jyrille  

    Zabriskie Point : effectivement mauvais, comme une sorte d’album paresseux, sans intérêt, entendu ailleurs, avec des titres inutiles. Presque le Prick (Melvins) du Floyd. Mais Country Song est pas trop mal.

  • Jyrille  

    More : c’est un peu le Low de Bowie avant l’heure : une face de chansons (plutôt hippies) et une face instru. Mais la face instru est chiante t psyché comme je ne l’aime pas. Toutes les chansons ne sont pas follement originales. Cymbaline est chouette, et j’aime bien Cirrus Minor et The Nile Song qu’on retrouve sur le Relics.

    • Bruce lit  

      More est un album intéressant.
      C’est le début de la transition où le groupe s’affranchit de l’immaturité de Syd Barrett pour s’aventurer dans des contrées sombres et torturées.
      C’est sans doute le seul moment où Richard Wright a l’occasion de mener le groupe à égalité avec Waters. Il y a des chansons presque Stoogiennes dessus.

      • Jyrille  

        Les chansons peut-être, les instrumentaux ne m’intéressent pas.

        Obscured By Clouds de Pink Floyd. J’aime vraiment bien, comme pour More (décidément pas mon truc) on ne retrouve pas la patte du Floyd, mais on dirait presque un album de T-Rex. Avec même un peu de country sympa.

  • Jyrille  

    The Final Cut : je ne l’avais jamais écouté. Putain ce que c’est plombant ! C’est genre les chansons les plus tristes de The Wall (Nobody Home, Don’t Leave Me Now) sur un album complet de treize titres. A vue de nez, là, c’est 1. chiant 2. un album solo de Roger Waters.

    • Bruce lit  

      Oui , c’est un album très, très triste. Personnellement, c’est même le plus déprimant du rock. Mais c’est tellement beau. Chaque mot, chaque intonation est incroyablement ciselée. C’est un disque pour lequel j’ai risqué ma vie en allant le chercher dans une rame de métro américaine. Je ne l’ai jamais regretté !
      C’est un disque solo effectivement et c’est clairement écrit sur la pochette : a requiem by Roger Waters, Played par Pink Floyd.
      Avec le temps je le préfère même à The Wall.
      Un disque majeur.

      • Jyrille  

        Mmmh. Je le retenterai mais justement, comparé à The Wall (auquel il fait beaucoup penser, y compris dans certaines mélodies et nombre d’arrangements), il n’est que déprimant. Alors que The Wall est un opéra, avec plein de courbes et de montagnes russes. Cela dit, je découvre ces deux albums avec vingt-huit ans d’écart, cela peut possiblement influer sur ma perception que ce qui me semble naturel et chouette dans The Wall est forcé et superficiel dans The Final Cut.

        • Bruce lit  

          Oh il y a tout une histoire autour de cet album que je vous raconterai un jour, peut être.

  • Tornado  

    Tout pareil que Bruce : The Final Cut = Chef d’oeuvre. Je l’écoutais en intraveineuse quand j’étais au lycée en chialant comme une merde. Et il y a de magnifiques solos de Gilmour dedans, même si c’est TOTALEMENT un album solo de Waters…

  • Jyrille  

    J’ai la version remaster (elle date de 2004 je crois mais pas sûr), il y a un titre en plus en quatrième position : When the Tigers Broke Free.

    • Bruce lit  

      Oui, c’est un inédit de The Wall.

      Copie de mon commentaire amazon :
      La note de pochette est à ce titre on ne peut plus explicite : il s’agit d’un requiem joué par Pink Floyd et chanté par Roger Waters. Il ne s’agit pas, comme j’ai pu le lire ici d’un énième radotage de Waters concernant l’absence de son père . C’est au contraire un thème récurent que les amateurs du Floyd connaissent : l’oeuvre de Waters pourrait même être une déclinaison sur le thème de l’absence : Absence d’amour ( « If » ) , de Scrupules (  » Money »), d’une société qui protégerait ses citoyens de la folie ( tout Dark Side of The Moon) , de Syd Barrett ( « Shine On » ) , d’ambitions artistiques de son groupe ( « Wish you Were here » ).
      Final Cut c’est , comme dans « Animals » , la description d’une époque sordide où le sang versé pendant les guerres ( « Southampton Dock » ) , où les sacrifices qu’ils soient Christiques ( « The Post-war dream » ) ou humains ( « Was it for it that Daddy Died ? » ) n’ont servi à rien . Les hommes disparaissent mais la guerre ne meurt jamais. Waters hurle d’impuissance, de rage , de haine le mépris des dirigeants pour la vie humaine ( » The Fletcher memorial Home »)
      Le disque décrit avec un talent hallucinant les points de vue de chacun des protagonistes face aux conflits armés. Du soldat traumatisé par les horreurs qu’il a du commettre au nom d’une nation ( « The gunner »s dream») , à celui qui s’ennivre sans se poser de questions après avoir massacré des gosses (  » Not now John » ) jusqu’au civil qui , victime des décisions d’irresponsables politiques, meure en rentrant chez lui suite à une explosion atomique (  » 2 Suns in the Sunset  » ) .
      Entre temps, Waters nous livre un déchirant « Final Cut » où face à tout celà, la tentation qui s’offre à lui n’est plus la folie comme dans « Brain Damage » et « The Wall » mais le suicide …
      Musicalement les accès maniaco-dépressifs de Final Cut n’ a plus rien à voir avec le Floyd . Mais celà reste un disque du groupe dans la lignée d’Animals ou The Wall . Les rythmes sont proches de  » one of my turns » : un début doux et caressant aboutissant à des explosions de rage terrifiantes. Le rock critic Karl Dallas avait à l’époque souligné l’incroyable maitrise de Waters à composer un disque aussi lent. Les démos du disque attestent de manière impressionnante que l’album de Waters était déjà prêt avant sa finalisation en studio .
      Ceux qui diront que Wright manque terriblement au groupe se fourvoient. Sa dernière composition ( « Shine on » ) date de 1975 , sur  » The Wall » , ce sont Gilmour et Michael Kamen qui ont joué ses parties de clavier .
      Enfin , le titre de l’album est effectivement un adieu de Waters à Pink Floyd mais aussi une attaque grinçante envers Alan Parker . Celui ci ne lui ayant pas laissé de droit de regard sur le film « The Wall», Waters décide de représenter au verso de la pochette, son père un poignard enfoncé dans le dos et des bobines de films à la main ….
      Sur « Ummaguma » , Roger Waters hurlait sur  » Careful With That Axe Eugene » ; c’est pourtant sur ce disque , à l’instar de Lennon sur  » Mother » , qu’il livrera son cri primal .

      • Jyrille  

        Belle chro.

  • Jyrille  

    Ummaguma : super pochette faut dire. La partie studio est moins pire que dans mon souvenir. Disons qu’il y a des trucs chouettes et sympas et d’autres trop perchés pour être acceptables.

    Par contre la partie live est vraiment bien. C’est totalement psyché mais débarrassé des trucs chiants (à part l’intro un poil trop longue de A Saucerful of secrets). Et oui c’est bien la meilleure version de Careful With That Axe Eugene.

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