Aujourd’hui, je vous propose un article cinéma un peu particulier. Pas de thème principal, en dehors du fait que je vais aborder le cinéma coréen (comme j’avais déjà pu le faire avec ANTARTIC JOURNAL) de la période surnommée « la nouvelle vague » qui dure globalement depuis l’entrée du pays dans la démocratie durant les années 1990. Je vais vous parler de cinq films : BLOOD RAIN (une enquête dans un contexte historique), JE SUIS UN CYBORD (un mélange de comédie et de drame), AGE OF SHADOWS (un film de guerre historique), SEA FOG (un thriller maritime) et…PARASITE, la palme d’or à Cannes 2019 qui est une sorte de drame social pas très loin du film de genre. 5 films différents, 5 réalisateurs différents. Et je précise bien qu’ils sont tous sortis en DVD chez nous. Ce ne sont pas d’obscurs films qu’il faut avoir piratés pour les voir. Ils ont tous une VF également pour les réfractaires à la VO (les fous !)
BLOOD RAIN de Kim Dae-Seung (2005)
En 1808, sous la dynastie Chosun, l’enquêteur spécial Wong Gyu est dépêché sur une île isolée qui vit de son industrie de papier, au large des côtes coréennes. Il est censé s’y rendre pour élucider un cas d’incendie criminel ayant détruit la production de papier. Mais à peine débarqué sur l’île, c’est sur un meurtre qu’il doit enquêter. Puis deux. Puis trois. Cinq meurtres en cinq jours. Alors que les victimes s’accumulent et que les mensonges et faux témoignages s’additionnent, Wong réalise petit à petit la complexité des secrets des habitants de cette île. Il finit par comprendre que les meurtres semblent liés à un certain Kang, condamné à mort il y a plusieurs années pour avoir fraternisé avec des catholiques (qui à l’époque étaient vus comme des conspirateurs en Corée.) Et le meurtrier actuel réclame vengeance pour ce qui s’est passé à l’époque. Mais que s’est-il exactement passé ? Kang est-il le seul à avoir péri ? Ou d’autres tragiques évènements auraient-ils été dissimulés ?
Le réalisateur Kim Dae-Seung ne fait pas partie des grands représentants de la nouvelle vague sud-coréenne. Je ne sais même pas si ses autres films sont sortis chez nous. Néanmoins j’aime bien ce film alors j’en parle. Prenez ça comme un bonus.
Alors quelles sont les qualités et les défauts de ce film ?
Les qualités ? Belle reconstitution historique, bon suspense, bon scénario, ambiance inquiétante, meurtres sanglants réussis, bon mélange d’aventures et d’enquête réaliste, motivations des meurtres convaincante.
Les défauts ? Parfois trop d’informations à la fois notamment via des flash-backs, une touche de fantastique qui ne se marrie pas forcément très bien avec l’enquête policière.
BLOOD RAIN, en plus de son enquête compliquée et de ses flash-backs nous permettant de comprendre les raisons des meurtres liées à une tragédie du passé, ajoute une notion de malédiction ou de vengeance d’outre-tombe. Les croyances des villageois de l’époque justifient certaines fausses pistes aux allures surnaturelles, mais sur la fin tout semble pouvoir s’expliquer de façon rationnelle…sauf une chose étrange. Cela reste un détail secondaire qui ne change pas l’intrigue mais qui peut laisser perplexe.
Il n’empêche que j’ai vu le film 3 fois et que je passe toujours un bon moment malgré quelques trucs bancals. C’est assez original de proposer une enquête réaliste dans un contexte historique vieux de deux siècles, et surtout rare en film. C’est un bon scénario avec un petit côté DIX PETITS NEGRES (Oh pardon, ILS ETAIENT DIX) d’Agatha Christie. Il souffre juste d’un aspect un peu trop tortueux à cause d’une structure narrative pas toujours facile à suivre. La magnifique musique est signée Jo Yeong-wook qu’on recroisera plus tard dans l’article.
JE SUIS UN CYBORG de Park Chan-Wook (2006)
Park Chan Wook, si vous ne le connaissez pas, est le réalisateur de OLD BOY. Mais il est loin de n’avoir fait que ça (pour ceux qui n’auraient pas aimé.) Il a réalisé SYMPATHY FOR MR. VENGEANCE, LADY VENGEANCE, THIRST ou encore MADEMOISELLE, des films tous assez différents les uns des autres. Histoires de vengeance, histoire de vampires ou thriller érotico-psychologique historique. Park Chan Wook aime tester différents genres. Et JE SUIS UN CYBORG est une autre étrangeté dans sa filmographie. Il s’agit d’une comédie (avec un peu de drame) se déroulant dans un hôpital psychiatrique. Un mélange de VOL AU DESSUS D’UN NID DE COUCOU de Milos Forman et d’une histoire d’amour plus légère.
Young-goon est une jeune fille un peu dérangée : elle est convaincue d’être un cyborg. Elle a été internée après s’être électrocutée. Elle refuse de manger, prétextant qu’il ne lui faut que de l’électricité et que manger détériorerait son système. Elle essaie de se « recharger » en s’électrocutant avec des transistors radio ou en touchant des piles. A l’hôpital psychiatrique, elle est vite remarquée par un jeune homme, Il-soon, qui lui s’imagine pouvoir voler les âmes des autres. La santé de Young-goon va rapidement se détériorer et Il-soon devra lui faire accepter son humanité et la convaincre de manger.
Ce qui est beau avec ce film, c’est qu’il arrive à mélanger des scènes de fantasmes délirantes nous montrant ce que les malades imaginent à cause de leurs troubles psychologiques, et des scènes émouvantes qui les rendent attachants et qui nous font comprendre leurs difficultés. Il y a une raison familiale derrière la folie de Young-goon.
Personne n’est véritablement guéri au sens médical du terme à la fin, ce n’est pas un film qui résout les problèmes de tout le monde (comme VOL AU DESSUS D’UN NID DE COUCOU en fait), mais les personnages parviennent à leur façon à mieux vivre. Si je le rapproche du film de Milos Forman, ce n’est pas au niveau du ton (le film est moins sombre et le personnel médical n’est pas tyrannique, ça ne se déroule pas dans les années 70) mais il lui ressemble dans sa capacité à humaniser ces personnages qui ont une case en moins mais qui deviennent attachants. Pour le reste, c’est une histoire d’amour entre Il-Soon et Young-goon et la façon dont le jeune homme va libérer la jeune fille de son espèce de grève de la faim. Le tout saupoudré d’une dose de délire. Il y a des scènes très inventives où Il-Soon joue le jeu de croire en la nature de cyborg de Young-goon et fait semblant de la réparer, ou encore quand il lui apprend à « s’envoler », et le film matérialise les fantasmes intérieurs de ces personnages dans des scènes oniriques extravagantes. Parfois c’est poétique, parfois c’est un peu gore (quand Young-goon imagine qu’elle mitraille tout le personnel médical.)
Une scène fantasmée
La musique est là aussi signée Jo Yeong-wook (déjà compositeur sur OLD BOY, LADY VENGEANCE ou encore THIRST) et elle est toujours magnifique, dans un registre très classique (j’entends par là le genre musical classique des grands compositeurs. Il aime d’ailleurs aussi utiliser des thèmes de Vivaldi.)
Bref c’est un film rigolo et original. Assez perché, mais plus profond et émouvant qu’il n’en a l’air initialement.
SEA FOG de Sung Bo-Shim (2014)
Le réalisateur Sung Bo Shim est à la base un scénariste qui a notamment écrit MEMORIES OF MURDER de Bong Joon-ho (le réalisateur de PARASITE, THE HOST, SNOWPIERCER, MOTHER, etc. Mais on y reviendra tout à l’heure.)
Pour ce film, il passe derrière la caméra. Et c’est Bong Joon-ho qui signe le scénario. Et pour un premier film de son acolyte scénariste, c’est une réussite.
Le pitch : Corée du sud, 1998. Suite à la crise économique asiatique, un capitaine de bateau de pêche et son équipage vont accepter de récupérer des migrants illégaux chinois en pleine mer pour récolter un peu d’argent, réparer leur bateau et éviter la faillite. Au départ tout se passe bien. Chargé de leur distribuer des vivres, le novice Dong-sik se prend d’affection pour une jeune femme, Hong-mae qu’il essaie de mieux traiter que les autres. Un drame va bientôt survenir à cause d’une fuite de fréon dans la cale vétuste du cargo : tous les migrants vont mourir asphyxiés. Sauf la jeune femme qui ne se cachait pas dans la cale. Que faire ? Ce sont des sans-papiers. Ils sont déjà morts. Qu’est-ce que ça couterait de les jeter à l’eau ? Mais pour être sûr qu’ils disparaissent, il faudrait attirer les requins…
Ce film est un huis clos qui vire en cauchemar maritime avec des personnages qui se retrouvent dans une situation terrible, et face à des choix effroyables à faire. Dans le rôle principal du capitaine, on retrouve Yun-seok Kim (qui a joué dans THE CHASER) dont le rôle fait écho à celui de Song Kang-ho (un acteur incontournable du cinéma coréen) dans ANTARTIC JOURNAL en incarnant un capitaine d’expédition qui perd la raison. Là aussi le capitaine devient tyrannique et exige de son équipage que les corps soient découpés et jetés à l’eau. Certains rechignent mais personne n’a d’autre solution. Ils ne veulent pas finir en prison. Mais le capitaine devient de plus en plus menaçant et déséquilibré. Et il compte bien aussi faire disparaitre la jeune femme qui a survécu. Un autre membre d’équipage essaie d’abuser d’elle, les marins s’entre-déchirent…bref, c’est une véritable descente aux enfers.
La force de ce film, c’est évidemment son contexte. Perdu en pleine mer sur un bateau dont personne ne peut s’échapper, que faire dans une situation pareille ? C’est une sorte de huis-clos même si cela se déroule en extérieur. Et j’ai déjà mentionné le fait que j’adore ce type d’environnement pour un thriller, ou un film d’horreur, ou une enquête. Et ce film est bel et bien un drame aux allures de film d’horreur, même s’il n’y a aucune trace de fantastique. C’est une idée de base géniale et un déroulement de scénario très prenant. A voir.
THE AGE OF SHADOWS de Kim Jee-woon (2016)
Le réalisateur Kim Jee-woon est connu pour avoir réalisé le film d’horreur DEUX SŒURS (que je recommande), le film de truands A BITTERSWEET LIFE (sympa aussi) ou encore le film d’action/western LE BON, LA BRUTE ET LE CINGLE assez divertissant. Ici, avec THE AGE OF SHADOWS, il nous propose un film historique se déroulant durant la guerre qui a opposé la Corée au Japon.
Le pitch : Durant l’occupation de la Corée par le Japon dans les années 1920, nous suivons un policier coréen membre des forces de l’ordre de l’empire du Japon. Il est chargé de stopper un mouvement d’indépendance rebelle coréen soutenu par des occidentaux qui s’oppose aux réformes de leur pays sous domination japonaise. Il va les infiltrer et chercher à stopper une série d’attentats meurtriers à Séoul.
L’originalité de ce film déjà, c’est de nous faire suivre le personnage d’un traître à sa patrie. Le personnage principal (toujours joué par Song Kang-ho) travaille pour le Japon qui occupe son pays. Le film va jouer avec le mystère planant autour de son allégeance réelle. Quand il va se faire passer pour un rebelle afin d’en coincer d’autres, on s’imagine qu’il va changer de bord. Mais pas vraiment. Ce sera compliqué que ça.
Malgré ses actes, on ne peut pas résumer le personnage à une simple ordure. Le flm est moralement complexe. Le personnage principal ne trahit pas pour le plaisir, mais il ne croit tout simplement pas en la réussite d’une rébellion. En un sens il veut éviter des morts en stoppant le conflit, même s’il se range du côté de l’ennemi. Mais bien sûr le film nous réserve des surprises, et c’est là son intérêt principal : son jeu de trahisons et de faux semblants. C’est en quelque sorte un film d’espionnage emballé dans une magnifique reconstitution de la Corée des années 1920. Kim Jee-woon est connu pour la qualité de la photographie de tous ses films. On lui reproche même parfois d’en faire trop pour que ce soit classe visuellement au détriment d’une certaine cohérence de l’action (peut-être dans son film de truands A BITTERSWEET LIFE en effet, même s’il est chouette malgré tout.) Mais je ne trouve pas que ce soit le cas pour THE AGE OF SHADOWS qui est juste magnifique.
Un autre bon film à voir selon moi. Peut-être le meilleur de son réalisateur avec DEUX SŒURS. Je déconseille son J’AI RENCONTRE LE DIABLE par contre, ultra violent mais beaucoup trop « Grand-Guignol. »
PARASITE de Bong Joon-ho (2019)
Bong Joon-ho commence à être bien connu en France, surtout depuis son dernier film PARASITE qui a reçu la palme d’or à Cannes en 2019. Mais il n’en est pas à son coup d’essai. MEMORIES OF MURDER, THE HOST, MOTHER, SNOWPIERCER sont autant de films intéressants et différents à découvrir. Et comme indiqué plus haut, il a aussi signé le scénario de SEA FOG (il était aussi coscénariste sur ANTARTIC JOURNAL.)
Mais aujourd’hui on va parler de son film primé à Cannes. Attention, je vous arrête tout de suite ! Je ne suis pas du genre à crier au chef d’œuvre dès qu’un film est primé. Des fois je trouve les palmes d’or ou les films oscarisés pas terribles. Mais je ne suis pas non plus du genre à aller dans l’extrême inverse en boudant un film primé par principe. Il s’avère que PARASITE est un bon film, parce qu’il est bon. C’est tout. Et du coup il mérite son prix. Et je n’ai pas eu besoin de Cannes pour connaître le cinéma de Bong Joon-ho depuis 10 ans.
Le pitch : la famille Kim (Ki-taek, sa femme Chung-sook, leur fils Ki-woo et leur fille Ki-jung) est sans emploi et vit entassée dans un appartement insalubre en sous-sol.
Un jour, Ki-woo a l’opportunité de prendre la place d’un de ses camarades pour donner des cours d’anglais à une fille de la riche famille Park. Ki-jung, douée pour les arts, fabrique un faux diplôme universitaire pour son frère qui va se présenter au domicile de la famille Park. Il est vite accepté et il persuade ensuite la maitresse de maison d’embaucher pour son fils un professeur de dessin. Il propose sa sœur Ki-jung, qu’il présente sous le nom de Jessica, une art-thérapeute soi-disant très recherchée formée aux États-Unis.
Ki-jung s’impose tout aussi rapidement dans la maison. Elle s’arrange ensuite pour faire virer le chauffeur de la famille en laissant trainer sa petite culotte dans sa voiture, laissant ainsi planer le soupçon que le chauffeur fait des trucs louches dans la voiture de son patron. Ki-jung propose alors à la famille d’embaucher un excellent chauffeur qu’elle a connu autrefois, un peu âgé mais distingué : c’est en réalité son père, embauché à son tour.
Enfin c’est leur mère, Chung-sook, qui entre elle-même dans la maison à la place de la gouvernante qu’ils se sont arrangés pour faire renvoyer aussi.
A partir de là, les deux familles vivent partiellement sous le même toit et la famille Kim peut profiter d’une meilleure qualité de vie. Mais à l’occasion d’une sortie de la famille Park pour un week-end, l’ancienne gouvernante débarque et se rend dans la cave pour accéder au bunker souterrain. Il s’avère qu’elle y cachait son mari depuis des années en secret pour l’aider à fuir ses créanciers. Ayant perdu son job, elle ne pouvait plus lui apporter à manger. Après une altercation, l’ancienne gouvernante découvre la vraie nature de sa remplaçante à qui elle doit d’avoir perdu son job et menace d’envoyer une vidéo révélant la parenté des nouveaux employés. Mais les Kim reprennent le dessus et enferment la gouvernante et son mari dans le bunker. Par la suite, ce sera la descente aux enfers : le couple enfermé va tout tenter pour sortir et les Kim vont devoir cacher leur parenté à leurs employeurs. Et bien sûr, rien ne va se passer comme prévu.
Le concept du film est donc de mettre en scène deux « familles » pauvres qui ont abusé de la confiance de la famille Park, leurs riches employeurs, afin de vivre sous leur toit. Sauf qu’aucun d’eux ne fait grand-chose de mal. Ils sont dans une situation de pauvreté qui les maintient au fond du trou (la Corée ce n’est pas la France niveau aides sociales…) Les personnages cherchent à s’en sortir en mentant sur leurs compétences, mais au final c’est pour trouver un job. Le fils apprend l’anglais, la mère fait son boulot de gouvernante, le père fait son job de chauffeur. Ils ne volent personne. Bon ok le job d’art-thérapeute de la fille est peut-être le seul qui est une escroquerie…
La famille riche, elle, semble déconnectée de la réalité comme on peut le voir à la fin où tout ce qui importe à Mr. Park est la santé de son fils alors qu’une de ses employées se vide de son sang devant lui. Mais il n’y a pas non plus de méchanceté chez eux. Tout au plus, ils vivent dans leur monde sans être conscients des difficultés des plus défavorisés (Mme Park notamment semble planer complètement, elle imagine que son gamin est un futur grand peintre et est extrêmement naïve.) S’il fallait trouver un salaud, ce serait le mari de la gouvernante, devenu à moitié dingue dans son bunker et sans qui le film n’aurait jamais pris cette direction dramatique. Mais lui aussi a des circonstances atténuantes. D’où la fameuse question soulevée par le titre : qui est le parasite ? Le riche ? Le pauvre ? Les deux ? L’être humain en général ?
Mais même si je vous parle de ce message que le film glisse dans son intrigue, à aucun moment on ne ressent cette désagréable impression que c’est un film « à message » qui veut nous donner une leçon. Le film est une série de drames, de mauvais choix, de malchances, qui fait dégringoler toute la situation en tragédie terrible. Cela devient presque un film de genre horrifique. C’est même étonnant qu’il ait reçu la palme d’or. Je n’aurais pas parié dessus. On se croirait revenu à une époque où un film comme PULP FICTION pouvait recevoir une palme d’or (ce qui est une bonne chose.)
Bref…un concept original et un mélange de genres étonnamment efficace. Très bon film.
Ce sera tout pour cet échantillonnage de films coréens de la fameuse « nouvelle vague » du cinéma sud-coréen qui consiste en beaucoup de films de genres. En effet, après la libération de la dictature du pays et sa lente transition vers la démocratie qui va s’opérer jusqu’en 1993, le public avait quelques réticences à voir des films politiques ou sociaux trop « frontaux » et c’est pourquoi les nouveaux réalisateurs ont beaucoup utilisé le cinéma de genre. Il faut savoir que la liberté du cinéma est fragile dans ce pays. En 2013 encore, les festivals ont été supprimé et des films qui critiquent le régime politique interdits (et cela même si c’était une femme au pouvoir !)
Et c’est sans parler des films qui ne sortent même pas du pays pour arriver jusque chez nous. On peut considérer Park Chan-wook, Kim Jee-woon et Bong Joon-ho comme des enragés qui utilisent leur cinéma de genre parfois gore et malsain pour glisser en filigrane une critique de leur société en quête d’identité. J’ai déjà parlé de SEA FOG et PARASITE, mais on peut aussi citer MEMORIES OF MURDER de Bong Joon-ho qui critique clairement l’inefficacité de la police de campagne, quand THE CHASER de Na Hong-jin se charge d’en faire de même pour la police urbaine. Que ce soient des thrillers, des drames, des comédies noires, des polars, il s’agit assez souvent malgré ce label « cinéma de genre » d’un cinéma d’auteur. Le cinéma coréen, bien que peu représenté chez nous (encore moins que le cinéma japonais ou chinois) a de nombreux films intéressants à découvrir.
BO du jour :
Tiens la référence à laquelle je n’ai pas pensé pour Je suis un cyborg, c’est Amelie Poulain. On peut dire que c’est un croisement entre Vol au dessus d’un nid de coucou et Amelie Poulain pour le côté fable délirante du point de vue d’une personne…euh…instable.
Je comprends mieux la discussion d’hier tout d’un coup ! 🙂
Bon je vais lire tout ça alors. C’est bien parce que c’est toi…
Matt tu es le diable, 5 films que je ne connais pas et qui ont tous l’air géniaux……ouin mon porte monnaie!!!!!!
Même Parasite t’en as pas entendu parler ?^^
Ils valent tous le coup. Allez Blood Rain a des défauts à la limite comme je le dis, mais il reste cool à voir.
si mais je ne l’ai pas vu, mais oui j’avais déjà envie de le voir avant…
là le truc qui me hype le plus c’est SEA FOG ça doit être une sacré ambiance!
Ouaip. J’aime bien ce genre de films et de situations^^
Tu parlais de A BITTERSWEET LIFE hier aussi. Bah tu peux aussi tester les films que je mentionne du même réal (dont AGE OF SHADOWS^^)
Tiens bah d’ailleurs A BITTERSWEET LIFE est un meilleur John Wick que les John Wick je trouve. Il y a un aspect exagéré dans l’action aussi, mais c’est plus violent, tragique, plus…enragé.
marrant j’ai failli le comparer à John Wick mais comme John Wick m’a marqué surtout pour son coté « non-stop carnage » j’ai renoncé parce que j’ai trouvé A BITTERSWEET LIFE très calme avec un crescendo très doux jusqu’à l’inexorable.
Ouais peut être.
Mais sans doute que j’ai besoin que ça se calme parfois pour que les moments d’action soient plus intenses et mémorables lorsqu’ils arrivent.
Possible que l’action non-stop finisse par m’endormir en fait^^
BLOOD RAIN : Punaise, rien qu’avec le premier, tu arrives à me donner envie. Il y a ce que j’ai en aversion dans celui-là ?
Comme je te dis je fais plus trop gaffe, mais là dans la liste je dirais que Blood Rain, Sea Fog et Age of shadows n’a pas de persos hystériques du tout. Ce sont des films à fond sérieux, dramatiques, etc. Pas de gens qui paniquent trop non plus en mode foufou.
Je suis un cyborg il y en a…mais en même temps t’es dans un film avec des aliénés alors bon…sont pas forcément agréables de base les aliénés (sans leur manquer de respect^^)
Parasite je vois pas trop non plus, mais il est possible qu’à des moments quand la famille est contente ou quand un mec un peu timbré s’énerve, ça fasse un peu crise de nerfs…moi ça m’a pas gêné. Mais les 3 autres je pense que tu es safe.
Merci pour le partage de ta culture asiatique et en particulier pour le florilège des films à voir.
De ceux que tu présentes je n’ai vu que parasite que j’ai beaucoup aimé.
Les autres font envie. J’avoue que je suis de plus en plus attiré par ce genre de films. Ça change de tout ce que les américains et les européens peuvent proposer.
Un petit faible pour BLOOD RAIN , j’aime l’ambiance et les costumes d’époque 👍
Un truc que j’aime bien dans ce genre de films, et c’est assez vrai pour le ciné asiatique en général (mais surtout coréen) c’est que les persos principaux sont rarement des types bien auxquels tu t’identifies. Ils n’ont pas peur de raconter des histoires avec des persos ambigus ou même des ratés, des salauds.
Parfois c’est très premier degré, mais parfois ça permet de vachement relativiser dans le sens ou au début tu vas porter un jugement sur le personnage…mais au fil de l’histoire quand tu vas voir que les gens plus « respectables » autour de lui ne lèvent pas le petit doigt pour aider (par exemple dans THE CHASER ou tu as comem « héros » un proxénète qui est le seul à se bouger le cul pour essayer de comprendre qui tue ses filles), tu te dis que c’est facile de juger mais en fait c’est plus complexe que ça…
Souvent moralement ambigus les films coréens.
Oui, c’est tout à fait ça.
L’identification au personnage principal est quelque chose que les réalisateurs occidentaux cherchent à atteindre presque tout le temps . Ils caractérisent souvent le personnage principal en fonction de nos phantasmes car ils savent très bien que l’on rêve tous d’être grand fort et beau… Ces qualités font l’archétype du héros hollywoodien.
Sauf que l’on sait très bien que ces héros n’existent que dans les films. En misant systématiquement là dessus et sur une société idéale fait qu’au bout d’un moment on n’y croit plus.
La société américaine représentée par la plupart des séries et films américains où tout le monde est beau, grand, musclé et roule en Ferrari n’existe pas. Il suffit d’aller aux États Unis pour s’en rendre compte.
Du peu de films asiatiques que j’ai vu, la caractérisation des personnages et la représentation de la société est tout autre et sonne un peu moins faux.
Dans Parasite par exemple les classes sociales sont parfaitement représentées et critiquées. De plus personne n’a envie de s’identifier aux personnages principaux qui n’ont absolument rien pour plaire. Malgré tout on a sacrément envie de savoir ce qui va leur arriver.
Voilà, bien dit.
Je ne voulais pas trop insister là dessus pour ne pas donner l’impression que je n’aime pas le ciné occidental ou US.
On n’a pas toujours envie de voir que le monde est pourri, que les méchants ne sont pas punis, etc. ça peut être fun pour la catharsis de voir les méchants de faire défoncer, et d’avoir un héros vertueux, tout ça.
Mais en fait c’est l’excès qui tue le délire. Quand c’est trop, c’est trop. C’est sympa d’avoir aussi des films ou les personnages font plus vrais, plus losers, plus misérables, plus lâches. Sans que ce soit forcément des ordures non plus. Mais ça rend les jugements et les situations plus complexes et intéressantes aussi.
Après il y a aussi des films occidentaux sans les clichés su grand héros et du gros méchant bien sûr. Mais il y a pas mal de choses qui changent dans le ciné asiatique. Pareil le héros qui sauve la demoiselle en détresse et part avec sous son bras à la fin…bah dans un film coréen, la nana elle va peut être le planter comme une merde parce qu’elle a vécu un traumatisme terrible et veut juste se barrer loin^^
ça fait que ça change le ton des films, la tragédie, tout ça.
Un meurtrier qu’on ne retrouve pas, ou qui tue la victime qu’on espérait voir s’en sortir à la fin du film 2min avant qu’il se fasse arrêter, le héros en quête de rédemption…qui n’obtient pas de rédemption à la fin.
ça peut sembler beaucoup plus négatif du coup mais pas forcément. Le « traître » qui serait tout de suite catalogué de salaud impardonnable en occident peut être montré comme moralement complexe. Et comme tu dis les riches dans Parasite auraient pu être montrés comme des ordures finies dans un film US pour bien simplifier le message et bien délimiter les bons des mauvais.
Mais non, y’a pas ça^^
Une totale découverte pour moi, et comme Surfer, je te remercie de partager ainsi ta culture. Je suis frappé par la diversité des films que tu présente, et par l’originalité de leurs intrigues.
La taquinerie sur Ils étaient dix m’a bien fait sourire.
Je suis un cyborg : ce que tu décris met l’eau à la bouche avec Le film matérialise les fantasmes intérieurs de ces personnages dans des scènes oniriques extravagantes.
Le dilemme moral de Sea Fog est génial de perversité.
The age of shadows : un autre dilemme moral terrible
Parasite : celui-là j’en avais déjà entendu parler dans les critiques de Télérama du fait de sa palme.
Merci pour le partage.
Allez, j’avoue, j’ai deux biais concernant le cinéma du pays du matin calme.
La Corée s’étant industrialisée avant le Vietnam, elle y a envoyé des contremaîtres dans les années 90-2000 et des membres de ma famille m’ont relaté des attitudes pas glop. Je sais, ça n’a rien à voir avec le cinoche mais c’est juste personnel. Et encore, ma mère est encore plus allergique que moi à cause de ça.
Deuxième biais : il y a des années, j’avais tenté plusieurs films coréens mais j’étais resté sur un effet bof quand ma femme a carrément détesté.
Du coup, une de ses expressions, quand une intrigue part en couille ou est hermétique c’est « on dirait un film coréen »!
Néanmoins, ta liste est bien troussée et a éveillé mon intérêt, en particulier avec Parasite. Tu en dis assez sans tout révéler, c’est cool.
Ouais bon…
Pas évident de répondre à ça sans passer pour un connard insensible, mais bon…dans un sens c’est un peu comme dire qu’il y a le KKK aux USA donc faut pas mater de films US. Tu vois le truc ?^^
Je ne minimise pas ce qui a pu se passer mais…bon…voilà tu le dis y’a pas trop de rapport.
Pour le reste bah…je sais pas quoi te dire à part que ça fait un peu réducteur de juger le cinéma d’un pays entier en ayant vu quelques films que tu n’as pas aimé.
Tu as surement vu + de films US nuls d’ailleurs…mais comme ils en produisent 100 fois plus et qu’ils arrivent presque tous chez nous, t’en as aussi vu plein de bons.
Du coup il suffit de pas tomber sur les bons films coréens, et vu que l’offre n’est pas extraordinaire, bah paf on se dit tout de suite que c’est pas pour nous.
Après je force personne à voir tout ça moi. Je cause de ce que j’ai vu et aimé. That’s it.
J’ai pas dit que c’était une bonne raison. J’ai partagé un biais personnel. Et en être conscient, du biais, c’est déjà une étape. Mais c’est pas encore suffisant. Faut le surmonter.
Après, mon anecdote ne fait qu’illustrer que la société coréenne porte en elle un certain nombre de maux dont les films que tu as chroniqués peuvent être le reflet partiel. Un autre prisme, c’était le personnage de la fille d’industriel dans Sense 8, victime du patriarcat… Mais j’ai pas dit que, parce que c’était coréen, je ne regarderai jamais…
D’ailleurs, j’ai du voir un truc SF coréen avec des récupérateurs d’épaves spatiales sur Netflix…
La Chine aussi porte en elle pas mal de maux…
Ce ne sont pas forcément des pays ou on rêverait de vivre, il y a plein de problèmes.
Mais bon s’ils peuvent faire de chouettes films à voir, c’est déjà bien. Et il faut se dire que ces films qui critiquent, c’est bien beau qu’ils aient pu être fait. Faire un film politique plus frontal qui aurait le culot de critiquer c’est impossible je pense là bas…
Mattie Boy embouteille ma pile de films à voir ! Avec les films samourais, j’ai mis direct PARASITE et SEA FOG dans mon panier.
J’avais vu JE SUIS UN CYBORG et c’était complétement perché.
Merci mec.
L’ennui c’est que je déroule des années de visionnage de films en 1 an avec mes articles qui en présentent 5 par ci, 12 par là (les polars avec Eddy, les films de sabre)
Forcément si vous n’en connaissez aucun, ça fait une accumulation^^
Age of shadows ne te tente pas ?
Mais ouais Sea Fog et Parasite ça te correspond bien : un peu de social et de lutte des classes, un peu de survival en pleine mer où on oublie les codes de la société comme dans un film de zombies, c’est bien pour toi^^
« Ils ont tous une VF également pour les réfractaires à la VO (les fous !) » comme je suis d’accord…
De ta liste, Mattie, je n’ai vu que Parasite. Merci donc pour le partage et la culture ! J’adore ce genre d’articles, de ce format.
BLOOD RAIN, d’après son pitch, me rappelle surtout LE NOM DE LA ROSE non ? Peut être cool à voir.
JE SUIS UN CYBORG a l’air très sympa, feel good movie. Je vous conseille WRISTCUTTERS dans le genre, j’avais bien aimé (mais là le postulat est qu’on est dans un monde où se retrouvent tous les suicidés). Ca me rappelle aussi un peu les films de Gondry (comme LA SCIENCE DES REVES).
Je vous ai dit que j’ai vu MEMORIES OF MURDER récemment ? Meilleur Bong Joon-ho. Terrible. Il faut que je voie MOTHER. Et THE CHASER. Tu donnes envie avec ce SEA FOG !
Il faut que je revoie LE BON LA BRUTE ET LE CINGLE car j’avais bien aimé (je l’ai en DVD). Par contre j’aimerai bien voir A BITTERSWEET LIFE. Tu donnes encore une fois envie pour AGE OF SHADOWS.
PARASITE. Bon celui-ci je l’ai vu. J’avais bien aimé SNOWPIERCER, j’ai adoré THE HOST que j’ai vu au ciné mais pas revu depuis, et j’ai trouvé MEMORIES OF MURDER absolument splendide. Par contre, PARASITE, même si c’est un bon film, ça ne mérite pour moi pas du tout une Palme (enfin c’est loin d’être le seul). L’histoire est somme toute assez convenue (ou disons que j’avais déjà lu et vu ce genre d’histoire, notamment le roman policier de Jack Vance, MECHANT GARCON, BAD RONNIE en VO si je me souviens bien, qui a le même principe central). L’intérêt réside beaucoup dans les acteurs et la confrontation sociale dénoncée. Je ne m’y suis pas ennuyé mais je suis incapable d’y voir du génie.
Est-ce qu’un bon film mérite un prix, et a fortiori une Palme ? Cela dépend sans doute du choix de l’année, mais par exemple, j’ai enfin vu récemment CONVERSATION SECRETE de Coppola, Palme d’Or 1974. C’est un bon film paranoïaque, bien joué et réalisé, mais qui n’a aucune mesure avec les PARRAIN ou APOCALYPSE NOW (Palme d’Or 1979). De plus son message n’est pas très clair et il a plus vieilli que les autres (sans doute parce qu’il était contemporain de son époque). Je ne sais quels étaient les autres films en lice en 2019, il est tout à fait possible que PARASITE fut le meilleur.
La BO : très sympa. Tu as vu des films de Wes Anderson ? Je viens de regarder JOJO RABBIT (j’ai kiffé) de Taika Waititi qui me rappelle beaucoup les ambiances de Anderson et un peu cet extrait de JE SUIS UN CYBORG.
« BLOOD RAIN, d’après son pitch, me rappelle surtout LE NOM DE LA ROSE non ? Peut être cool à voir. »
Un peu pour le concept d’enquête médiévale (enfin, c’est quand même plus récent 1808) mais on peut enlever tout le côté religieux. Il y a une notion d’histoire de fantômes. Mais comme ça ne court pas les rues ce genre de film, on peut dire que ouais Le nom de la rose y fait penser.
Je suis un cyborg n’est pas…totalement feel good. Enfin…c’est amusant et émouvant mais…il y a une limite que tu ne peux pas trop atteindre en matière de « feel good » quand tu es en présence de malades mentaux. Tu sens bien qu’ils pourraient aller mieux les gens^^ C’est un peu trop perché pour être totalement rassurant. Il y a aussi un petit côté tragique avec l’histoire de la fille et de sa mère (qui est une partie du problème…)
Tu n’as pas aimé Parasite plus que ça ? Amusant. Moi j’ai trouvé ça très bien. L’histoire est convenue ? ça n’a pas d’importance, c’est la façon de la raconter, et la confrontation entre les acteurs.
Les prix moi je m’en fous. Le coup de « mériter » une palme ou pas, ça veut rien dire. Et c’est subjectif. Et ce n’est qu’un classement parmi les films présentés. Ceux qui ne sont pas présentés n’auront jamais de prix ça ne veut pas dire qu’automatiquement ils sont moins bons.
Je voulais juste insisté sur le fait que ça ne m’a pas paru snob comme choix, et qu’on a parfois des trucs bien chiants qui sont primés. Et que là non, c’était un bon film, et presque un film de genre (rarement primé à Cannes) Et que du coup c’est bien, ça ouvre la voix à ce que d’autres films que des drames français naturalistes chiants sur l’amour fraternel ou les difficultés du mariage reçoivent un prix.^^
Pour Memories, je préviens toujours les gens que c’est lent et que l’intérêt n’est pas vraiment l’enquête parce que j’ai le sentiment que ça peut décevoir les gens qui s’attendent à autre chose. C’est surtout le portrait d’une vie rurale qui fait pas rêver avec une police qui fait encore moins rêver.
Je l’aime bien mais je ne suis pas aussi enthousiaste que toi pour le coup^^ Et tu vois The Host moi j’ai pas trouvé ça génial. Donc on n’a pas les mêmes Bong Joon ho préférés^^ Mais c’est pas grave. Il n’a pas fait de gros film de merde non plus, il reste intéressant à suivre.
The Chaser n’est pas de Bong Joon Ho hein. Tu en parles dans le même paragraphe^^ C’est de Na Hong Jin, qui a aussi fait THE STRANGERS (un étrange film qui prend le parti inverse du film qui semble être surnaturel avant d’avoir une explication rationnelle. Là ça démarre comme une enquête sur des meurtres pour finir dans le surnaturel. Un peu déroutant mais assez logique dans un sens. Dans la vraie vie nous serions d’abord enclin à croire à quelque chose de rationnel avant d’imaginer le surnaturel. Alors qu’en tant que spectateur conscient qu’on regarde une fiction, on fait l’inverse souvent^^)
A bittersweet life est un film violent un peu à la John Wick (en mieux pour moi, mais c’est mon avis perso^^) Mais disons que c’est un film stylisé un peu exagéré dans l’action, mais qui prend aux tripes.
Wes Anderson ? J’ai vu Grand Budapest Hotel, que j’ai bien aimé pour son utilisation de maquettes et une sorte d’hommage au cinéma muet avec les courses poursuites bizarres exagérées. Mais je connais pas trop le reste de sa filmo. On m’a parlé de Fantastic Mr. Fox mais…bah j’sais pas, c’est un film d’animation qui ne m’a pas fait rêver dans sa bande annonce, jamais testé.
J’ai bien aimé Jojo Rabbit aussi. Sauf peut être sur la fin, ça trainasse un peu je trouve. Le coup du « je fais comme si la guerre n’était pas finie pour la fille » c’était un peu chelou aussi…
Ouais dans un film provocateur qui rigole de trucs pareils, c’est juste ça qui m’a dérangé^^ Mais bon ça reste un bon film.
Très bien Grand Budapest Hotel, mon second Wes Anderson préféré pour le moment. J’ai surtout beaucoup aimé son MOONRISE KINGDOM qui se rapproche le plus de Jojo Rabbit. J’ai aussi vu LA FAMILLE TENENBAUM (bien mais un peu déprimant) et A BORD DU DARJEELING LIMITED (bien aussi mais moins abouti et au final je le trouve très triste). Pas vu le reste de sa filmo.
Je trouve que MEMORIES OF MURDER est plus explicite et critique envers la société que PARASITE en fait, où c’est un peu trop appuyé. Il y a une ambiance réaliste avec des scènes de poursuite assez folles, c’est très bien réalisé, la photo est magnifique, les personnages ont des tares qui les rendent humains tout autant que détestables par moment, mais on croit à leur croisade, malgré les scènes cocasses, les bastons, les humiliations. La poursuite vers la carrière à ciel ouvert, c’est grandiose, c’est haletant sans être spectaculaire, c’est moins maniéré et aseptisé que le monde de Parasite. Et puis il y a cette menace fantôme qui hante tout le film et qui catalyse toutes nos angoisses.
Tu me donnes envie de le revoir Memories of murder^^
ça tombe bien j’ai le DVD.
Encore un article qui prouve que les Coréens ont un talent naturel pour réaliser des films de cinglés ^^ Sur le lot je n’ai vu que (l’excellent) Parasite, mais deux me parlent particulièrement : « Je suis un cyborg » pour son côté surréaliste et onirique et « Sea fog » pour son côté oppressant et dramatique.
Je vais me pencher sur le sujet, merci à toi pour ces infos 😉
Dans ton article tu mentionnes le film « Mademoiselle » que j’avais vu en salle à sa sortie, et je dois dire que c’est la 1ere fois qu’un film me donne aussi chaud ^^ (la clim de la salle peut-être…)
Merci de ton retour.
Fonce, te prive pas !^^ Content de voir un fan de cinoche coréen.
Mademoiselle j’ai moyen accroché curieusement. Il faudrait que je le revoie, j’étais peut être pas forcément in the mood ^^
JE SUIS UN CYBORG : C’est sûr que ça a l’ai bien et original. Je ne pense pas le regarder quand même. Je sais pas. J’ai regardé les extraits et j’ai vraiment du mal avec cet univers. Ça me ramène à trop de films asiatiques récents que je n’ai pas aimés dans le même genre d’ambiance et de jeu. Il y a quelque chose de froid qui me dérange en plus du jeu des acteurs.
Je ne te l’aurais pas vraiment conseillé en personne^^
C’est le plus perché et le plus…asiatique (dans le sens pas vraiment adapté à ce que les occidentaux ont l’habitude de voir) de la liste ici. Si t’as du mal avec ce genre de cinéma, c’est peut être pas la peine.
Je pense que tu peux tenter tous les autres de la liste. Parasite je sais pas…pour moi c’est un film assez classique, pas bizarre ni hystérique mais c’est pas non plus à 100% le ton très sérieux des 3 autres films. J’aurais envie de te dire de le regarder quand même mais si t’as peu de tolérance, tente déjà les 3 autres avant^^
Pour info et pour ceux qui ont les chaines classiques : PARASITE passe ce soir sur France 3, à 21h !
On a notre soirée télé de réserver (le film dont mon chéri me dit qu’il veut le voir depuis sa sortie…)
Alors, ça vous a plu ?
Oh la fin n’a surement pas plu à la pauvre Kaori^^
ça fini pas super happy…
Hello !!
Alors, j’avoue, j’ai failli arrêter le film avant la fin ^^
Un peu comme j’avais déjà fait pour LE SECRET DES MARROWBONES…
Mais je ne regrette pas d’être allée au bout. Certes, on n’a pas un happy end. Mais le film est tellement surprenant, tellement bien écrit et réalisé, certes acide, mais complexe. Des films dans le film. Hyper angoissant et en même temps drôle, surprenant.
Je me suis demandé aussi ce qu’était ce parasite. On peut y mettre tellement de sens. Ce peut être les personnes comme cette pierre qu’on pourrait presque accuser de porter malheur.
J’ai vu THE MAN FROM NOWHERE de Lee Jeong-Beom
Un film d’action/polar qui, sans être exceptionnel, vaut bien un John Wick. Un prêteur sur gages mystérieux cherche à sauver une fillette exploitée par des trafiquants d’organes qui ont assassiné (et vendu) sa mère.
De bonnes séquences d’action. Pas tout le long, mais assez intenses quand il faut. Et des trafiquants d’organes c’est suffisamment sale et moche pour motiver le spectateur à voir la vengeance s’accomplir.
Maintenant en ciné coréen je dois voir « le gangster, le flic et l’assassin », « memento mori » (dont Eddy m’a parlé), « Shiri », « l’île », « the murderer » et…je crois que c’est tout pour l’instant^^
Shiri c’est un polar je crois que je l’ai mais sous le titre: NOM DE CODE SHIRI, quant à L’ILE c’est perché ce truc avec une forme d’érotisme trouble qui faisait à l’époque de KIM KI DUK le « Pedro Almodovar » coréen? En tout cas le corps de la femme l’obsédait complètement…
J’applaudis des deux mains mais avec une épaule : c’était fabuleux et oppressant à souhait. Tous les personnages sont humains et ont leur raison d’agir.
Effectivement c’est ANTARTICA en mer. J’ai aussi pensé à LA VAGUE, la parfaite description d’un pouvoir qui passe du respect de la liberté à l’oppression sanguinaire.
C’est aussi d’une manière absolument perverse une histoire d’amour impossible.
Puisque l’on parle de fin noire, je trouve que le film aurait pu se finir sur la plage plutôt que d’en rajouter en sadisme.
C’était génial. Merci Matt.
Content que ça t’ait plu.
Je ne vois pas trop ça comme une histoire d’amour impossible pour le marin et la fille. Je trouve que le gars se berce d’illusions en pensant qu’il a une chance avec la fille.
Pourquoi ? Parce qu’il l’a aidée ? Y’a qu’au ciné justement que tu gagnes la fille à la fin quand tu l’as aidée…
C’est ça que tu appelles sadisme ? J’ai trouvé ça réaliste au contraire. Après ce qu’elle a vécu c’est parfaitement réaliste qu’elle se tire loin et ne veuille plus avoir de lien avec qui que ce soit lié à cette histoire.
Quand on y pense, un mec et une fille…bah ça forme pas forcément un couple direct. Sauf dans les clichés du cinéma. Du coup là justement bah…rien : Merci pour votre aide, mais c’était traumatisant quand même. Au-revoir.^^
ça se passerait surement comme ça en vrai.
C’est juste la vie non romancée je trouve. Sans les fins habituelles du cinéma.
Mais sans en faire trop dans le sadisme.
Le sadisme ç’aurait été qu’elle meurt sur la plage ou un truc inutile comme ça juste pour montrer que, paf, personne s’en sort, pas de survivant.
Mais ne pas faire finir le gars et la fille du film ensemble…bah merde quel vent de fraicheur au contraire. ça change. Pas super réjouissant certes mais parfaitement crédible selon moi.
Je suis totalement raccord… le bisou de la fin, c’est tellement devenu insupportable…
Plus un
Bon Ca y est j’ai vu PARASITE!
Et oui c’est très rafraîchissant d’avoir des films qui ne prennent pas leurs spectateurs pour enfants à éduquer.
En général, je suis raccord avec la façon des artistes coréens de parler de social surtout dans des thèmes d’aliénation et de luttes des classes, choses que je retrouve dans SNOWPIERCER, THE HOST, et les autres tout comme les séries récentes comme KINGDOM ou SWEET HOME ou la charge social et l’étude de caractères un peu similaires au boulot de Stephen King est vraiment pertinent.
Par ailleurs, je n’ai pas été déçu.; En revanche , les superlatifs des médias pour en parler me semblent comme toujours exagérés…
C’est un thriller/comédie décalée très marrante, mais c’est pas non plus une révolution.
il y a je trouve un lien de parenté avec MES CHERS VOISINS d’Alex De La Iglesia.
La famille de pieds nickelés manipulant la famille de riches complètement perchés, on est dans un habile mélange des genre mais j’ai lu à doite à gauche qu’il était considéré comme un « presque film d’horreur » là je me suis dit quand même qu’ils avaient abusé des cigarettes qui font rire…
SEULE DANS LA NUIT est bien plus angoissant…
On s’attache quand même à ces gens qui se débattent dans le jungle urbaine.
Oui, mais on s’en fout de ce que les gens disent. C’est toujours exagéré.
Et en même temps pour les snobs à Cannes qui n’ont jamais vu un film d’horreur, peut être qu’ils croient à ce qu’ils disent^^
Mais je trouvais juste ça BIEN que ce genre de film obtienne des prix. Même si oui, il y a mieux et bla bla bla. Au moins c’est pas un drame social naturaliste français sur les problèmes d’érection quoi !!^^
Allez va voir Sea Fog et…tous les autres aussi^^
Sea Fog je l’ai… mais il faut aussi que je me fasse TIme and Tide et la bataille de la montagne du tigre de Tsui hark pour quoi tu sais… ^^
un truc que le cinéma asiatique adore aussi, c’est le film d’incendie…j’ai vraiment bien aimé THE TOWER (j’espère que je ne me goure pas de titre)
La bataille de la montagne du tigre est bien mais…la fin est bizarre. Ou plutôt LES fins. Tu comprendras.
Pas vu de films d’incendies pour ma part, asiatique ou non^^
Complètement d’accord avec toi Eddy sur Parasite. J’ai aussi TIME AND TIDE à voir, il vient d’arriver sur Netflix (et Sea Fog…).