La mort d’une icône (Review : Thanos Rising)

Thanos Rising par  Jason Aaron & Simone Bianchi

1ère publication le 20/06/17- Mise à jour le 07/07/19

Ascension ou chute libre ?

Ascension ou chute libre 

AUTEUR : MATTIE-BOY

VO : Marvel

VF : Panini

Aujourd’hui nous allons nous intéresser (ou essayer) à la mini série Thanos Rising écrite par Jason Aaron et dessinée par Simone Bianchi.

Bon…puisque vous voyez ma note, vous vous doutez que je n’ai pas que de bonnes choses à dire sur cette série. Alors avant de commencer, mettons une chose au clair : je n’écris quasiment jamais d’articles négatifs parce que je préfère parler et faire connaître de bonnes BD que de vous lancer de l’acide au visage qui pourrait éventuellement vous vexer, vous lecteurs qui auraient aimé l’œuvre que je prends pour cible.

Donc si vous voyez un argument dans mon article qui vous déplaît, dîtes vous seulement « ce n’est qu’un comics, je n’ai pas besoin de foutre ma vie en l’air en essayant de tuer ce mec qui en dit du mal. » Comment ? J’en fais des tonnes ? Hum…eh bien disons que même si j’ai souvent eu des avis divergents avec certaines critiques, comme nous tous, je crois que c’est la première fois où je me sens assez seul à détester cette histoire qui recueille des quantités de bonnes critiques.
Regardons ensemble ce qui me hérisse le poil dans ce comics.
L’histoire nous raconte donc le passé de Thanos, le titan fou, cette entité cosmique très puissante créée par Jim Starlin célèbre surtout pour la saga du Gant de l’infini .

En gros on suit la vie de Thanos tout d’abord gamin à l’école qui se comporte comme une graine de psychopathe en torturant des animaux, puis des gens, pour faire des expériences. Il reste seul dans son coin mais sera par la suite abordé par une jeune fille qui s’avérera être la Mort. Celle-ci va le manipuler pour qu’il tue encore plus alors que Thanos, lui, semble bien s’intéresser à elle. Sauf qu’on ne touche pas ! Alors Thanos en grandissant deviendra une sorte de pirate de l’espace qui ira tuer des trucs par frustration, avant de découvrir un secret sur cette femme.

Je suis méchant donc je dois torturer, c'est dans le cahier des charges

Je suis méchant donc je dois torturer, c’est dans le cahier des charges

Déjà je partais avec un handicap pour cette lecture. Je n’aime pas les histoires qui racontent les origines des personnages qui jusqu’alors étaient inconnues (je n’ai pas de problème avec les réécritures d’origines qu’on connait tous, comme celle de Spiderman par exemple.)
Pourquoi ? Eh bien parce que je considère que souvent la force d’un personnage vient de l’aura de mystère qu’il dégage. Ne pas tout expliquer, c’est laisser aux lecteurs imaginer d’où peut venir un tel être mystérieux et nihiliste. Avez-vous envie de savoir qu’il allait à l’école et torturait des petits animaux comme un psychopathe humain de base ? Non ? Eh bien manque de bol c’est tout ce que Jason Aaron a trouvé pour raconter ses origines. Bientôt on aura peut-être droit à l’enfance de Galactus qui souillait ses couches.

Je tiens à préciser deux choses tout de même.
Primo, je suis du genre à penser qu’il ne faut pas juger une histoire en fonction de ce qu’on aurait voulu qu’elle soit. En gros si un couple se sépare ou un personnage meure, et que nous n’avions pas envie de ça, eh bien tant pis pour nous, ce ne sont pas des arguments à retenir contre l’histoire. A condition bien sûr que ce soit bien amené, et pas un gimmick pour faire le buzz sur le net (comme la plupart des morts des personnages Marvel). Ce qui m’amène à dire qu’il y a des limites. Cette approche ne doit pas nous pousser à pardonner le manque d’originalité et tous les clichés qui peuvent être présents dans l’histoire en question. En gros, il faut conserver un esprit critique.

Deuxio, sans être un accroc de la continuité au point de relever que tel ou tel personnage s’est fâché avec un autre dans le numéro 42 de l’année 1978 et que par conséquent ils ne devraient plus se parler, je considère que lorsqu’on se lance dans une histoire qui raconte les origines d’un personnage, il est logique de se baser sur les acquis du personnage, et pas de faire ce qu’on veut. Certes un néophyte qui ne sait rien du personnage ne serait pas choqué s’il découvrait que Peter Parker est un extraterrestre par exemple, mais ça me semblerait légitime que les fans gueulent « bullshit ! » Tout est question de proportions. Les petits changements, c’est une chose, les gros doigts levés au ciel qui disent « je fais ce que je veux », c’en est une autre.
Et c’est là que j’ai de gros problèmes avec cette mini-série.
Primo, c’est du déjà vu complètement téléphoné.
Deuxio, ça n’a rien à voir avec les acquis que l’on connait de Thanos.

Au moins, il y a de beaux dessins

Au moins, il y a de beaux dessins

Déjà, comme je l’ai dit, c’est cliché au possible. Que ce soit au niveau de l’enfance de Thanos à sa relation avec la Mort ou son parcours qui le change en tueur, on se croirait sur terre dans notre système éducatif avec la pouffiasse de service qui manipule le garçon. C’est un peu plus dépaysant parce qu’on est sur une autre planète, mais il n’y a aucun effort pour nous présenter quelque chose de différent de ce qu’on connaît en tant qu’humains. C’est un portrait de serial killer ultra classique. Vous pouvez deviner rapidement où l’intrigue va vous mener avec des personnages stéréotypés au possible.

Concernant les problèmes en rapport avec les acquis du personnage, je mentionnerais que Thanos a retourné l’univers entier au moyen des gemmes de l’infini chez Starlin pour obtenir un seul mot de la part de son amour Dame Mort. Juste un mot lui indiquant qu’elle ressent un quelconque intérêt pour lui. Sauf que la mort ne lui parle pas. Et ça le rend dingue. Thanos va de victoire creuse en victoire creuse. Ce n’est pas un détail de son passé. Toute sa psychologie repose là-dessus. Aussi fort soit-il, il n’obtient pas ce qu’il souhaite vraiment. Il est une métaphore vivante du pouvoir qui n’offre ni paix ni bonheur.
Chez Aaron, la mort est une pisseuse insupportable qui joue les allumeuses et ne ferme jamais sa grande gueule. Mon dieu qu’elle est gonflante ! Et cela depuis que Thanos est petit. On dirait même que c’est elle qui lui court après, allant jusqu’à prendre l’apparence d’une jeune fille de son âge (du moins j’imagine, parce que la Mort n’a pas réellement 14 ans, sinon l’univers entier ressemblerait aux Halles parisiennes un samedi après-midi). Comme démystification d’une entité abstraite comme la mort, on fait difficilement pire.

Chez Aaron, c'est la mort qui pleurniche que Thanos ne lui parle plus comme une ex en dépression. La classe !

Chez Aaron, c’est la mort qui pleurniche que Thanos ne lui parle plus comme une ex en dépression. La classe !

Vous vous dites peut être que je suis trop obtus, mais sachez que d’autres auteurs ont fait parler Dame Mort. Très peu, mais ils l’ont fait. Je ne me suis pas senti trahi pour autant. Parce que les dialogues en question avaient une touche de profondeur. Ainsi, lors d’évènements précédant le crossover Annihilation , la mort apparaît pour la première fois sous forme d’une petite fille (rappelant un peu le personnage de Death créée par Neil Gaiman dans Sandman ), et dit à Thanos « tu n’as fait que m’offrir des morts. N’as-tu jamais pensé que mes désirs transcendaient ma nature ? »

Je n’exige pas que tout le monde se conforme à la vision de la Mort muette de Starlin, mais je réclame qu’elle ne soit pas une version du concept écrite par un gosse de 6 ans. Et là, c’est exactement ce qu’elle est. Une folle hystérique qui réclame du sang et des morts. Encore une fois, super original ! Dans La mort de Captain Marvel , un graphic novel célèbre de Jim Starlin, la Mort est présentée comme un être noble pouvait incarner la paix après une vie difficile faite de combats. Elle est mystérieuse et sereine, une puissance qui fait partie de l’équilibre universel. Pas une psychopathe qui ricane à la pleine lune. Si c’est pour faire beaucoup moins bien que Starlin, ou même Gaiman qui nous proposait un portrait moins manichéen de la mort, je ne vois pas en quoi cette mini-série apporte une plus-value aux personnages.

Comment passer de "je suis plus complexe que ma nature" à "tue des gens pour moi, je suis en manque !"

Comment passer de « je suis plus complexe que ma nature » à « tue des gens pour moi, je suis en manque ! »

Mais ce n’est pas tout. Il y a un twist. Vous savez ce truc à la mode qui révèle quelque chose de surprenant à la fin et qui est devenu un gimmick tellement utilisé qu’il est foiré 9 fois sur 10 ? Eh bien, accrochez-vous, la révélation est que seul Thanos peut voir Dame Mort. Les autres autour de lui le prennent pour un fou car il parle tout seul.
Il y a juste un léger problème. C’est quoi déjà ? Ah oui ! Ça n’a aucun sens !

Je m’explique. Dame Mort existe, plein de personnages de l’univers Marvel l’ont déjà vue. Et là encore, il ne s’agit pas d’un détail que je vais chercher bien loin. C’est du même ordre que si on prétendait que Norman Osborn est une vue de l’esprit de Peter Parker. Ça pose de légers soucis de cohérence. Et encore une fois, ce n’est pas parce que le néophyte n’y verra pas l’incohérence qu’il faut accepter l’idée sans rien dire. Car c’est une « origin story » d’un personnage. C’est aussi censé s’adresser à ceux qui le connaissent. Ou alors il faut présenter ça comme un « what if ? »
Mais bref, passons ! Cette révélation est censée nous faire comprendre que Thanos est fou. Parce que torturer des animaux et tuer des gens par frustration, ça ne suffisait pas, il fallait qu’il ait des hallucinations. Bon… pourquoi pas ? Ce n’est pas le twist le plus original non plus mais je ne voudrais pas paraître de trop mauvaise foi.

Captain Thanos, tueur de…trucs qui le soulagent Thanos

Sauf que…désolé mais ça ne marche pas non plus. C’est la Mort, bon sang ! Pas Tyler Durden de Fight Club ! Aaron lui-même aura besoin de faire intervenir le père de Thanos (Mentor) qui a soi-disant le pouvoir de voir toutes les entités mystiques pour lui confirmer que Thanos et lui sont seuls. Et dès qu’il y a besoin de faire intervenir un personnage capable de « tout voir » pour confirmer que la révélation en est bien une, celle-ci perd complètement de son impact. Le doute est jeté. La mort étant un personnage quasi divin aux pouvoirs immenses, qui dit en effet qu’elle n’a pas tout simplement le pouvoir d’apparaitre aux yeux de qui elle veut et qu’elle échappe à la perception de Mentor ? Et dans ce cas quelle serait la révélation ? Qu’elle prend Thanos pour un imbécile et joue avec lui depuis qu’il est gamin ? Tu parles d’une révélation. Ce twist ne révèle rien, il ne fait que nous plonger dans la confusion. Il ressemble à une échappatoire pour Aaron. Comme s’il était conscient qu’il ne savait pas écrire le personnage et qu’il s’était dit « je balance cette idée comme quoi la Mort n’existe pas et chacun interprétera comme il veut. Les puristes mécontents pourront prétendre qu’elle n’est pas la vraie Dame Mort et les autres qu’elle n’existe pas ou qu’elle le fait croire à Thanos. Moi, je m’en tape, je retourne écrire des trucs mieux ailleurs. »

Il reste encore une autre solution. Cette Dame Mort hystérique et stéréotypée est une vue de l’esprit, et Thanos rencontrera la vraie plus tard. Mouais…là c’est juste le fan qui cherche à raccrocher les wagons avec ce qu’il connait des histoires de Starlin. Mais peut-on vraiment lui en vouloir quand ce qu’a fait Starlin sur Thanos est plus intéressant que cette mini-série ?
Même en tant que « what if ? » c’est d’une platitude effarante. Si on enlève l’habillage moderne du comics, sur le fond ça ne vole pas bien plus haut qu’une histoire simpliste des comics des années 60. Et encore, dans le contexte des années 60, tout ceci aurait surement paru moins cliché.

Captain Thanos, tueur de…trucs qui le soulagent Thanos

La mort fait un strip-tease tout en se moquant de Thanos. Car ça manquait à son attitude froide, noble et majestueuse

Pour moi, Aaron est un bon scénariste quand il a le temps de développer son univers. J’adore son Scalped , son Wolverine et les X-men , son run sur Ghost Rider . Mais quand il n’a que 6 épisodes pour raconter un truc, il pond des choses insultantes pour son talent comme Spider-man/Wolverine , une minisérie totalement indigeste, ou ce Thanos Rising cliché au possible aux allures de biographie fantasmée de David Berkowitz, le serial killer qui tuait des couples, frustré de ne jamais s’être envoyé en l’air. Comme Thanos qui sent qu’il peut se foutre la Mort sur l’oreille et s’en va tuer des trucs.

Encore une fois, si vous avez aimé, tant mieux pour vous. Je ne comprends pas ce que vous avez vu d’intéressant là-dedans, mais tant mieux. L’important est de passer un bon moment. Et puis ce n’est qu’un comics, on ne va pas se rendre malade pour ça. Mais pour ma part, je n’y ai rien trouvé de plaisait. Rien d’original, rien de captivant, beaucoup trop de dialogues d’exposition qui évitent de faire passer l’émotion par l’image, aucune cohérence avec les acquis du personnage, et même des gimmicks scénaristiques qui n’ont aucun sens et semblent juste là pour réveiller celui qui se serait endormi en ajoutant une surprise finale. Surprise que Aaron se gardera bien d’expliquer cela dit, comme s’il savait que ça ne tient pas debout.

Mais elle ne la ferme jamais avec ses discours sadiques ?

Mais elle ne la ferme jamais avec ses discours sadiques ?

Je comprendrais que certains d’entre vous se fichent de mes comparaisons avec d’autres comics, mais je les fais pour expliquer mes préférences. Je sais accueillir le changement lorsqu’il offre quelque chose de profond. Pas quand il recycle des clichés. Ce n’est pas forcément mal raconté, mais Aaron a sacrifié deux figures mythologiques et leur dimension épique pour raconter l’histoire d’un banal tueur en série frustré. C’est un peu la mythologie vue par quelqu’un de très ancré dans la réalité qui utilise les comportements d’être humains ordinaires pour des entités divines et cosmiques. C’est soit un manque d’imagination ou d’implication regrettable, soit un choix délibéré trop démystifiant pour remporter mon adhésion (je ne peux hélas pas m’empêcher d’avoir des gouts et attentes personnels).

Allez, je veux bien accorder une chose à ce comics : il reste bien le dessin de Simone Bianchi toujours au top. Il essaie de donner une dimension épique et sombre à l’histoire. Mais dès que les dialogues ou les rebondissements à la fois soporifiques et démystifiants du scénario pointent leur nez, on se dit que ce n’est que de la poudre aux yeux. Là encore, j’y vois plus un gâchis du talent de Bianchi d’avoir bossé sur cette histoire. Mais comme ça reste du travail effectué avec soin, je mets une étoile pour le dessin. Et 0,5 pour l’histoire.

Du tyran romantique qui veut gagner le cœur d'un être abstrait sans émotions, au petit con qui se fait embobiner par une pimbèche manipulatrice

Du tyran romantique qui veut gagner le cœur d’un être abstrait sans émotions, au petit con qui se fait embobiner par une pimbèche manipulatrice

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On peut s’appeler Jason Aaron et faire un travail de sagouin sur les origines revisitées de Thanos. Tels sont les propos de notre contributeur Mattie-Boy qui annihile Thanos Rising. Débat et polémique chez Bruce Lit.
LA BO du jour : bavarde ou muette ? Chacun a sa vision de sa mort….

49 comments

  • Matt  

    Ah tiens c’est la version initiale de mon article avant les corrections que j’ai envoyées à Bruce. Vous me pardonnerez donc d’avoir écrit « démystifiant » plein de fois au lieu de « démythifiant » ^^
    De quoi ? Ah non, pour le reste vous n’êtes pas obligés de me pardonner. J’aime pas^^

  • midnighter  

    il me semble que les gars de comics outcast avait pas trouvé ça terrible non plus

  • Matt  

    Quels coulisses ? Je ne comprends pas.
    ça s’énerve sur Facebook ?

    • Matt  

      ?
      A cause des fautes pas corrigées ? Ah non, ce n’était pas un reproche. J’ai du envoyer ma correction trop tard alors que l’article était déjà mis en forme. Bruce n’a surement pas eu le temps de changer ça. Et puis c’est un peu de ma faute, j’avais qu’à mieux me relire quand j’ai envoyé la première version de l’article.
      Et puis là le boss est en vacances donc j’ai précisé les fautes en commentaire plutôt que directement à Bruce qui a surement autre chose à faire en ce moment^^

  • Serge  

    Merci j’ai bien aimé l’article et le fond surtout… Je l’ai lu et l’avais trouvé bof… sans savoir vraiment pourquoi. J’ai pas spécialement creusé la question non plus… sauf que en fait j’ai pas l’impression de lire une histoire sur Thanos…
    Je resterais sur mon Thanos old School. Celui proposé ici est banal et plat… Dommage, une histoire qui sera vit oubliée pour moi.

    • Matt  

      Voilà, c’est ça. On n’a pas l’impression que c’est Thanos. Mais une histoire de tueur en série banal et plat. Et même dans ce domaine, je pense que j’aurais autre chose à conseiller comme BD sur un serial killer que ce récit plein de clichés.

      Mon ami Dahmer ça semble plus intéressant par exemple^^
      http://www.brucetringale.com/dahmer-le-pion/

      • Nikolavitch  

        c’est très bon, Mon ami Dahmer !

        • Jyrille  

          C’est super ouais !

  • Matt  

    Le pire, c’est que même le dessin chiadé contribue parfois à rendre l’ensemble convenu.
    Un peu comme un film moderne qui ferait usage de plein d’effets spéciaux choc pour en mettre plein la vue…alors que ce que ces effets montrent est d’une naïveté terrible. Tiens bah genre la pleine page de la mort qui s’arrache la peau et révèle un squelette ; « ouh ça fait peur blaarg je suis la moooort, j’ai des os partout et je ricane » ça me fait penser à ces effets en images de synthèse inutiles et dégueulasses qu’on peut voir dans des films d’horreur ratés qui veulent choquer, alors que le rendu final est celui d’un jeu vidéo cheap.

  • Tornado  

    « C’est un peu la mythologie vue par quelqu’un de très ancré dans la réalité qui utilise les comportements d’être humains ordinaires pour des entités divines et cosmiques »…
    En fait je crois que c’est ce qui m’a plu ! 🙂

    Tes arguments tiennent parfaitement la route, Matt. Dommage que ton article soit sorti avant l’un des miens (écrit l’été dernier), dans lequel je dis du bien de cette mini-série !
    J’ai bien aimé cette lecture pour plusieurs raisons dont on reparlera probablement à l’occasion de l’article en question. Mais aussi parce que j’aime lire des récits qui font un peu table-rase des vieilles histoires que je n’ai pas tellement aimé (pour rester poli), comme ces sagas cosmiques de Starlin. C’est un peu comme en politique : Je trouve que le dégagisme, ça fait du bien ! 😀
    Mais oui, tu as raison, un fan du personnage de Thanos dans sa version old-school aurait probablement préféré que cette histoire soit proposée comme un « What if » plutôt que comme un « Secret Origins » officiel.

    • Matt  

      Pourquoi dommage ? Tu voulais me devancer ?^^
      Même si je peux comprendre qu’on apprécie qu’une série fasse table rase du passé, je ne peux pas aimer une histoire sur le simple « principe » qu’elle fait table rase. Faut proposer un truc intéressant sur le fond aussi, merde ! Si c’est pour proposer un truc aussi peu inspiré démythifiant complètement les personnages, c’est limite prétentieux de faire table rase du passé. Quoi ? Tout ça pour ça ?

      Ce qui est curieux c’est que mes arguments ne sont guère différents de ceux que tu avances sur la série « books of doom » de Brubaker sur le passé de Dr Doom. Tu semblais trouver que ça démythifiait à fond le personnage. Pour avoir lu books of doom depuis, sans l’avoir trouvé très bon, je l’ai trouvé correct. Thanos Rising est mille fois pire selon moi.

      Franchement, après avoir lu les 10 premières planches de Thanos Rising, j’étais là en train de me dire « non c’est pas possible…Thanos à l’école, Thanos va à la boulangerie, Thanos essaie de draguer. Mais merde, c’est quoi ce machin ? Bon…je vais lire jusqu’au bout quand même pour ne pas faire le mec obtus. »

      Enfin je ne trouve pas que la version de Thanos que j’aime soit la version « old school ». C’est juste une version plus intéressante d’une entité qui poursuit des rêves impossibles, se questionne sur le pouvoir, etc. D’autres auteurs l’ont écrit de manière assez similaire à Starlin sans que ce soit dans des comics qui ont vieilli.

    • Matt  

      Tu n’as pas trouvé que, même en acceptant l’approche des entités cosmiques ayant des comportements d’humains basiques, ces fameux humains étaient d’un manichéisme navrant ? La mort = grosse vilaine qui ricane et réclame du sang. Thanos = pauvre petit n’enfant qui veut être aimé et va tuer des trucs pour plaire à madame.
      Enfin je sais pas…je trouve ça « triste » cette absence de la moindre originalité dans les comportements. Sans même parler des histoires de continuité. Même comme « what if » j’aurais trouvé ça d’un banal…

  • Matt  

    Si ça se trouve, Bruce nous a tendu un piège et ton article va sortir demain^^

  • Matt  

    Je ne voulais pas dire qu’un serial killer est « simple » dans le sens où ce qui se passe dans sa tête est simple. Mais la trame de l’histoire et du comportement du sociopathe est vue et revue.

    Je crois que pour moi, ce comics c’est un peu le drame des comics modernes. Tornado ne sera pas d’accord mais je trouve que sous couvert d’offrir de la modernité en s’éloignant du old school, le modernisme de ce comics jette le bébé avec l’eau du bain et détruit toute dimension de rêve ou mythologique. C’est la mort du rêve et de l’imaginaire. Et pourtant, ce n’est cette dimension qui est datée, c’est juste la façon de le raconter. Donc je comprends qu’on puisse ne pas aimer Starlin et sa narration datée, mais son imaginaire n’a pas à mourir !! Si c’est ça le moderne, je l’avoue, je rejette. Je suis un grand amateur de mythes, de légendes. Je ne veux pas que tout devienne un reflet de notre société contemporaine humaine.

    • Matt  

      Reflet des aspirations peut être. Pas reflet du mode de vie. Hadès n’a pas été persécuté à l’école des petits grecs. Cette transposition dans un contexte similaire à notre société m’a vraiment paru relever d’une banalisation peu enthousiasmante.
      Nulle frustration ? AH ben quand même. Moi j’ai clairement perçu Thanos comme le mec frustré qui ne peut pas atteindre la Mort et part tuer des trucs dans l’espace pour se défouler.
      Les hallucinations sont aussi quelque chose d’assez commun selon moi. Peut être pas chez un vrai névrosé, ça j’imagine que tu le sais mieux que moi. Mais dans les récits de fiction qui parlent d’un mec fou…c’est récurrent.

    • Matt  

      Bon et puis j’imagine que t’es plus calé que moi pour reconnaître la frustration, mais depuis quand faudrait-il être un psy diplômé pour trouver une histoire captivante ?
      Si j’étais parano, je dirais qu’on me regarde de haut et qu’on questionne ma faculté de jugement d’une histoire. (mais je ne le suis pas, voyons^^ hein ?)

      Le truc c’est que ça pourrait être un traité de psychologie crédible que ça ne changerait pas le fait que pour ce besoin de réalisme, Aaron a transformé des personnages mythologiques passionnants en médiocres humains manichéens pathétiques. Comme je l’ai dit, ça pourrait être une biographie fantasmée de David Berkovitz (donc réalisme et crédible vu que le mec a existé) que ça ne changerait pas le fait que je trouve ça trop peu approprié à ces personnages qui proposaient des approches plus intéressantes des concepts qu’ils représentent dans d’autres histoires. Est-il pertinent de bâtir n’importe quel contexte ou histoire avec n’importe quel personnage ?
      Et on ne m’enlèvera pas de l’idée que c’est cliché, nomdidiou ! Le comportement de la mort comme l’imagine un gosse de 6 ans, l’enchainement des évènements. J’ai tout vu venir. A part peut être la révélation mais d’une part elle n’a pas d’impact (pour moi) à cause de ce que j’ai expliqué dans l’article et d’autre part si je ne m’y attendais pas, c’est surement plutôt parce que je connais le perso et que forcément je ne pouvais pas m’attendre à ce qu’on déclare qu’il n’existe pas. Donc la surprise repose finalement plus sur des acquis que sur une bonne narration. Des acquis sur lesquels Aaron se repose avant de les transgresser quand ça l’arrange pour le besoin de ces gimmicks scénaristiques.
      Donc j’ai pas aimé^^

  • Tornado  

    Je n’ai pas trouvé cette version manichéenne, bien au contraire. Thanos nait dans un environnement aseptisé, où le mal a disparu, et il va ramener cette notion car il est tellement étranger aux émotions qu’il ne trouve que cette solution afin de vivre sa destinée (et sa quête) en développant sa propre interprétation de la passion, dénuée d’une quelconque éthique qui viendrait gêner cet objectif.
    C’est une manière froide et clinique de développer le mal, psychopathe, mais pas du tout manichéenne au sens infantile du terme. Je trouve ça beaucoup plus intéressant que ce qu’a fait George Lucas avec Dark Vador en essayant de lui trouver une tonne d’excuses afin de justifier son passage vers le côté obscur.
    Thanos selon Aaron, c’est le « serial killer universel ». Je trouve ça très intéressant, personnellement. D’autant que Thanos est au départ un nanti, d’où l’idée que personne ne peut échapper au mal, même lorsque le destin a été plutôt généreux.

    • Matt  

      Mais n’a-t-on pas déjà vu ça avec Frankenstein ? On dirait ton analyse des films de la Hammer^^
      Mais encore une fois, ce n’est pas tant Thanos que je visais avec l’aspect manichéen. Mais cette vision de la mort comme une ado chieuse maléfique qui ricane en réclamant du sang.
      Je pense qu’il est possible de dissocier l’idée de fond du traitement des personnages. Et donc garder ce que tu dis avoir apprécié sans avoir besoin de recourir à une telle vision simpliste de a mort.

      Cela dit, si je reconnais que l’état d’esprit de Thanos n’est pas forcément l’aspect le plus raté, son parcours reste d’un banal. Pourquoi avoir toujours recours aux mêmes clichés du tueur en série, bon sang ? La torture, le massacre des petits animaux, l’isolement à l’école. On est sur une putain d’autre planète dans une foutue autre société. C’est quoi cette absence d’imagination ?
      Ou alors peut être que c’est un choix complètement délibéré de Aaron, mais alors bien trop démythifiant pour moi. Trop terre-à-terre. Chaque critique est subjective au final. Je pense avoir fait des efforts pour ne pas paraître de trop mauvaise foi, mais cette approche vraiment…je peux pas. C’est la mort de l’imaginaire mythologique.

  • Matt  

    Oui bon ok, mais mes failles viennent de l’utilisation de mots dont j’avoue ne pas avoir cherché le sens exact, comme psychopathe. C’est méchant de me coincer sur des mots techniques médicaux que tu connais bien^^
    J’ai un peu le sentiment qu’on me casse mon argumentation et que le seul argument qui va me rester c’est « je préfère le vieux Thanos », ce qui me fera passer pour un puriste obtus. Alors que je reste convaincu que j’ai fait les efforts nécessaires pour juger aussi l’histoire en fonction des ressorts narratifs utilisés. Et que pour moi, ils sont tout sauf originaux.
    Je ne bloque pas spécialement sur la psychologie de Thanos. J’ai d’ailleurs plus de mal avec le personnage de la mort complètement désacralisée et réduite à un archétype simpliste de personnage maléfique qu’avec Thanos.
    La révélation est aussi pauvre dans la mesure où si Aaron avait raconté un récit réaliste avec des humains, notre première réaction aurait été de penser que le mec est fou puisqu’il imagine voir la mort. Dans un contexte réaliste, c’est ce qu’on penserait tous. Là, en se reposant sur le fait que tous les fans croient le personnage de la mort réel, ça lui offre une facilité pour choquer. Je hais ce genre de twist. Ce n’est guère mieux que de surprendre avec la mort racoleuse d’un personnage Marvel. Et c’est un peu malhonnête car Aaron ne fait pas table rase du passé et compte sur la continuité pour renforcer l’impact de ses choix, mais pour mieux la transgresser complètement après.
    Peut être en effet que j’aurais préféré qu’on ne sache pas avant la fin que cette fille est la mort. « Les fans auraient deviné ». Bon alors peut être qu’il aurait du faire un truc complètement différent histoire d’égarer le fan, comme une simple voix dans sa tête. « Mais alors on aurait compris qu’il est fou » Et alors ? Ils ne s’y attendaient pas les fans à ça ? Peut être même que si c’était assumé dès le début qu’il était le seul à voir (ou entendre) la mort et qu’ainsi on serait certain de sa folie, cela aurait pu amener des développements moins prévisibles avec les personnages qui l’entourent. Ah oui, au détriment du twist de fin peut être. Mais bon c’est nécessaire ce foutu twist ? Ou alors tiens le twist aurait pu être qu’il n’est pas fou, qu’il était manipulé et n’a jamais rien contrôlé dans sa vie.
    Je sais pas…rien ne m’a étonné, rien ne m’a passionné. ça m’a donné la sensation d’un récit opportuniste qui veut transgresser les acquis juste pour le plaisir de les transgresser et choquer sans offrir quelque chose de profond par ce biais mais juste dresser un portrait de tueur « classique » (dans le sens « déjà vu » et pas « simpliste ») à une figure mythologique.

  • Tornado  

    Là dessus, je ne me sens pas concerné. Les oldies ne me plaisent pas en termes d’histoires, donc, je ne suis pas un bon client puisque effectivement je préfère les récits plus réalistes et plus viscéraux (pour ne pas dire plus adultes puisque le terme est juste bon pour que je me fasse engueuler).

    Moi, cette histoire de Thanos qui aime la mort à en mourir, ça m’évoque juste une blague que j’adore sortir lorsque quelqu’un est entrain de s’enliser dans un discours prise de tête. Si le discours est suivi d’un blanc, je ne peux m’empêcher de lui demander :
    « Crois-tu que la mort d’un amour donne naissance à un amour mort-né ? » 😀

    • Matt  

      Mais pourquoi aller lire du cosmique si on veut un portrait de serial killer humain classique ? Tu ne trouverai pas ça triste que n’importe quel type de récit, que ce soit le conte de fée, l’épopée cosmique, la légende moyenâgeuse ou autre, ne fasse que refléter ce qui se passe au 20ème siècle dans une société humaine occidentale ?
      Et pour moi réaliste ne rime pas forcément avec adulte (une réflexion sur le pouvoir reste adulte, qu’elle ait lieu dans le contexte d’une légende de la mythologie grecque ou dans le ghetto réaliste d’une ville contemporaine), ni avec originalité. Si je veux du réalisme médiocre et pathétique, j’allume les infos. Si je lis du cosmique avec des extraterrestres, je veux un truc qui me fasse m’évader. Après rien n’empêche d’insérer un peu de psychologie (mais ça Starlin le fait aussi dans le comportement de Thanos) comme l’oedipe que tu aimes tant dans Star Wars.

      Je ne vois pas en quoi ce que tu n’aimes pas dans les oldies a sa place dans cette réflexion. C’est l’approche choisie sur l’univers, l’originalité du parcours des personnages et leur caractérisation dont on parle, pas le type de narration que tu trouves datée. Après si un faits divers dans le journal parlant de trahison te passionne davantage qu’une allégorie sur la trahison dans une légende grecque avec tout l’univers mythologique autour, ben je ne peux plus rien dire. Question de goûts en effet.

  • Tornado  

    Personnellement, je recherche un juste milieu. Si c’est trop naturaliste et proche du documentaire, ça ne m’intéresse pas. Si c’est trop déconnecté de la réalité et de la suspension de crédibilité, comme les comics old-school, ou même comme le cosmique à la DNA, ça ne m’intéresse pas non plus.
    Ce que fait Aaron, ici, me parle bien, personnellement (sans non plus crier au chef d’oeuvre). C’est un juste milieu. Suffisamment porté sur la SF pour m’attirer. Suffisamment mature sur la forme et sur la toile de fond pour m’intéresser. Et suffisamment bien écrit dans la forme (ce qui n’est pas le cas de Starlin) pour que je reste accroché au manège.

    • Matt  

      @Omac :
      Roo c’est pas joli joli l’exemple exagéré à la fin. Ce n’est pas les causes de la folie le problème. Mais le contexte, le parcours, les conséquences. L’école, la torture, l’allumeuse de service…tout ça c’est très téléphoné même pour un récit réaliste avec des humains. Les relations auraient pu être plus originales, les caractères aussi. Thanos aime manipuler et observer. Pourquoi ne pas le montrer en train de pousser des gens à s’entretuer plutôt que la torture de petits animaux qui est le trait comportemental classique utilisé dans tous les films ?
      Pourquoi la mort ne ferme jamais sa gueule et se comporte comme la pouf de service ? Pourquoi pas une femme mystérieuse que Thanos se serait mis à admirer sans qu’on sache trop pourquoi ? ça parle trop ! Et là c’est un point avec lequel je suis en désaccord avec Tornado. Bien raconté sur la forme ? Bof bof. C’est bavard, ça sort des tirades pour montrer qu’on est méchant et qu’on veut du sang et des larmes. Pfiou…
      J’ai trouvé que la moitié des dialogues ne servaient à rien à part resservir des répliques de méchant « mouhaha je suis méchante, tu es trop bête Thanos, personne ne peut t’aimer, gnagnagna… » Ouais on dirait presque un vieux comics old school sur le fond. Pas sur la forme certes.
      Et c’est pas subtil tout ça. Il n’y a plus aucune atmosphère, plus aucun mystère.
      Non, désolé. Vous ne me convaincrez pas.
      Mais encore une fois, à la base je partais avec un handicap. Révéler les origines de persos mystérieux, j’aime pas. ça fout en l’air le mystères et les interprétations.

  • Eddy Vanleffe  

    Effectivement Tornado,
    quand je te lis, je suis frappé par cette notion adulte/infantile chez les comics sur laquelle je ne me reconnaîtrais jamais…

    souvent je trouve les oldies plus profondes sous une forme plus naïve que les trucs récents souvent écrits comme si les auteurs se prenaient pour Alan Moore mais pour des intrigues sans aucune maturité.
    ce sont les trucs actuels que j’ai tendance à trouver « débilitants » comme tout ce qu’écrit Bendis depuis « après Secret Invasion »

    Starlin, ça a vieilli mais il y a une charge anticléricale, ou même sur l’existence de Dieu, son rôle tout ça , c’est tout sauf infantile en fait…mais c’est déguisé en space opera un peu kitsch.

    Dans le fond Marvel a raison de vouloir parler à tout une nouvelle génération de lecteurs qui ne veulent pas s’encombrer d’une continuité parfois lourde et compliquée, c’est juste dommage qu’il ne parviennent pas à ménager les anciens.
    ma question est A-t-on nécessairement besoin de chier sur les anciens pour plaire aux nouveaux?.
    Parfois je me sens méprisé par l’auteur ( le pompon étant le film Batman versus superman…) et ça dans le fond, c’est pas bien normal…

  • Matt  

    @Tornado :
    Il y a un autre truc qui dépend là encore une fois d’un avis purement subjectif sur lequel on ne se rejoint pas : pour moi le propos de fond ne doit pas prédominer sur les personnages. Même s’il est adulte. Parce que le propos de fond, tu peux le transposer dans un autre contexte plus frontal, plus explicite et peut être plus intéressant.
    Exemple : Scalped c’est super, mais j’ai pas envie de voir spider-man comme héros dans ce genre de récit.
    Si Aaron voulait parler d’un serial killer, il aurait mieux fait de pondre un récit indé dans un contexte réaliste sur lequel il aurait surement été plus libre sans s’encombrer de la continuité et des impératifs Marvel.
    A ce niveau là, je rejoins un peu Eddy sur le fait que de nos jours il y a l’autre extrême opposé à la naïveté irréaliste des vieux comics qui n’est guère mieux : le truc super réaliste « qui se la pète » et veut s’imposer dans tout contexte en occultant la mythologie établie, comme si Marvel voulait prouver quelque chose. Genre « éh regardez on parle de trucs sérieux, c’est fini les slips et les fresques spatiales. On parle des difficultés du couple et de la grossesse dans notre nouvelle série Daredevil ». Ah bon ? Ben moi je me casse alors. Je l’avoue, je ne lis pas du Marvel pour lire du Scalped. Si je veux du Scalped, ben je lis du Scalped.

  • Présence  

    @OmacSpyder – Il ne s’agissait pas d’une intuition factice, mais vraiment d’une similitude dans les revers de fortune de Doom et Thanos. Ceci n’a d’ailleurs rien de surprenant puisqu’il s’agit de 2 méchants dans des feuilletons sans fin, donc 2 personnages condamnés revenir à leur état antérieur, pour mieux ourdir de nouveaux plans machiavéliques, de nouvelles ambitions de pouvoir lors de leur retour inéluctable.

    Jean-Pascal et moi avions évoqué la scène au cours de laquelle Thanos se fait fait dire ses 4 vérités par Adam Warlock, dan notre article consacré à Thanos.

  • Présence  

    Je partage entièrement ton analyse, mais je reste partagé sur la conclusion. Effectivement, Jason Aaron s’est éloigné de la version de Jim Starlin. D’un autre côté, à force d’avoir lu du Starlin, j’ai l’impression que personne ne sait ou ne veut écrire à sa manière, car ses récits sont finalement plus personnels que ne le laisse supposer la forme (entités cosmiques pérorant et s’envoyant des décharges d’énergie).

    Il est vraisemblable que les responsables éditoriaux avaient commandé une version plus accessible des origines de Thanos à Aaron, et que celui-ci s’est exécuté. Il fallait venir consolider l’apparition du personnage à la fin du film Avengers et donner de la matière aux potentiels lecteurs curieux du personnage. Du coup l’approche serial killer très humain devient assez logique dans ce contexte. Avec un soupçon de mauvaise foi, on peut même dire que la version de la mort comme une pouf correspond à la projection de Thanos jeune, à sa représentation mentale. Sous réserve d’accepter que cette histoire n’est pas du Jim Starlin, et que cette version est destinée au grand public, le récit d’Aaron se tien et il st grandement enrichi par les dessins de Bianchi. Du coup, ça aboutit, comme tu le dis, à une histoire de serial killer classique, avec des beaux dessins.

    Pourquoi aller lire du cosmique si on veut un portrait de serial killer humain classique ? – C’est vraiment que pour certains lecteurs, il peut y avoir tromperie sur la marchandise. Le lecteur habitué à la version Starlin peut se sentir floué. Le lecteur venu chercher un opéra spatial original peut aussi se sentir floué par une construction du personnage trop traditionnelle dans sa motivation de tuer un maximum de personne. D’un côté, j’ai bien aimé ce récit de serial killer ; d’un autre côté, je trouve que Thanos a perdu de sa mystique (comme ut le dis) et je préfère la version de Starlin. Le vieux lecteur de comics que je suis reste aussi très dubitatif quant à l’intérêt de lui avoir attribué un fils, certainement une autre exigence éditoriale.

    • Matt  

      J’étais curieux de lire ta réaction puisque j’avais vu sur amazon que tu avais apprécié, et qu’en même temps tu étais un fan de Starlin. Et je suis surpris que tu sois relativement d’accord même si tu as pu apprécier.
      Oui, je me suis senti floué c’est vrai. Mais hélas même en creusant et en essayant de me débarrasser d’un chouilla de mes attentes, je n’ai pas trouvé le récit prenant. Cela vient du fait que je n’ai pas du tout été surpris, ou alors de la mauvaise façon par des choix trop classiques.
      Évidemment je ne peux pas non plus me débarrasser de toutes mes attentes.
      Peut être que si ç’avait été présenté comme un what if, j’aurais été juste déçu mais pas agacé.
      Peut être aussi que si ce n’était pas Aaron au scénar (qui ne m’avait encore pas déçu une fois au moment ou j’ai lu ce récit), j’aurais été moins sévère. Je ne sais pas…

      J’ai laissé tomber les séries cosmiques post DnA (Infinity, tout ça) donc je n’ai su que brièvement qu’on lui avait attribué un fils. Je préfère Thanos lorsqu’il tient la tête d’affiche chez Starlin que lorsqu’il est juste l’ennemi des Avengers dans des crossovers qui font tourner la tête. Infinity m’a trop intimidé avec les multiples séries connectées pour que je me lance dans la lecture.
      Certains diraient que le gant de l’Infini c’est un crossover, mais je vois plutôt ça comme une série dont Thanos est le personnage principal et que ses actions rameutent les héros autour de lui. Mais finalement ils ne font pas le poids.

      Je suis curieux et en même temps très effrayé de la manière dont Thanos sera mis en scène dans le film Infinity War. J’espère vraiment pas qu’il sera juste un vilain bidon de plus.

      Et je ne sais pas trop ce que valent les récits récents de Starlin. A part mettre le mot « infini » partout, il arrive à se renouveler ?^^ Non parce que…les retours de vieux auteurs, ça ne donne pas toujours du bon. Claremont par exemple, c’était pas le top ces retours modernes.

      • Présence  

        Si tu as lu mon article sur le Gant de l’Infini, tu as vu que nous partageons un avis similaire sur la véritable nature du récit. 🙂

        La lecture de Thanos Rising ne m’a pas fait trop de mal parce que j’avais conscience que personne ne peut faire du Starlin. Même Jonathan Hickman que je tiens en haute estime avait eu du mal à bien le gérer dans le crossover Infinity de ses séries Avengers, avec déjà l’obligation d’introduire le fils de Thanos. Le même scénariste n’a pas su trop quoi faire de Thanos pendant la phase Secret Wars, Thanos se contentant d’un rôle secondaire de destructeur de Terres parallèles, au sein d’une équipe.

        Comme tu l’évoques également, je ne m’attendais pas à ce que Jason Aaron puisse faire aussi fort que Sclaped en seulement 5 épisodes. Enfin, l’entreprise Marvel était en train de procéder à la réédition progressive de toutes les œuvres de Jim Starlin à la même époque, et publiait par étape une nouvelle trilogie sur Thanos réalisée par Jim Starlin lui-même. Du coup, je ne me suis pas trop focalisé sur Thanos Rising, puisque j’avais de nouvelles doses de Starlin dans le même temps.

        • Matt  

          Et c’est bien du coup ces nouveaux récits de Starlin ?

          • Présence  

            A compter de 2014, Starlin a réalisé 6 nouveaux récits avec Thanos : (1) Thanos: The Infinity Revelation, (2) Thanos vs. Hulk, (3) Thanos: The Infinity Relativity, (4) The Infinity Entity (dessiné par Alan Davis), (5) Thanos: The Infinity Finale (dessiné par Ron Lim), (6) Guardians of the Galaxy: Mother Entropy (dessiné par Alan Davis).

            Pour l’instant je n’ai lu que les 2 premiers, les autres sont dans ma pile à lire. Le premier est du pur Starlin, avec une narration datée et une métaphore sur l’existence de plusieurs versions du personnage. Le combat Hulk / Thanos se situe plus dans le registre baston, pas très palpitante.

          • Nikolavitch  

            Je les ai relus d’une traite y a pas longtemps, et c’est franchement pas mal. avec un démarrage qui peut sembler gratuit (le double de Warlock qui prend sa place), il développe son petit univers et un Thanos qui est bien plus contemplatif et apaisé qu’il ne l’a été. j’aurais tendance à y préférer les périodes classiques de Warlock, ou le triptyque Gouffre d’Infini/The/End/Samaritan, mais c’est c’est chouette à lire.

          • Matt  

            Ah j’ai lu The End (traduit par Coulomb again…mais relativement acceptable aussi pour une fois, à part encore un foutu « m’amour »)

            J’ai lu que « The end » venait d’un désir éditorial de rendre les morts de héros permanentes. Ainsi quand Thanos détruit l’univers et décide de le recréer ( car pour le coup là aussi un devient Dieu), il déclare que pour préserver l’équilibre de l’univers, les résurrections ne seront plus possibles.
            Bon…ça n’a pas tenu^^
            La série suivante « Thanos » avec Galactus qui se fait manipuler par un parasite dévoreur montre Thanos agir dans le camp du bien de manière intéressante. Traduit par Coulomb aussi, mais acceptable aussi.
            Par contre, pas pu lire « goufre d’infini »…pour les mêmes raisons. Cloulomb, et pas du tout acceptable ce coup-ci. Gamora qui parle comme une poissonnière bourrée, non merci.

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