Amorostasia par Cyril Bonin
1ère publication le 29/11/16- Mise à jour le 14/11/17
AUTEUR : JP NGUYEN
VF : Futuropolis
Amorostasia est à l’origine un one-shot de 128 pages, scénarisé et illustré par Cyril Bonin, paru en 2013.
Dans ce récit contemporain à la frontière de la SF et du fantastique, une mystérieuse maladie apparaît à Paris, figeant dans une sorte de catalepsie toute personne en proie à un fort sentiment amoureux. L’histoire suit les investigations de Olga Politof une journaliste enquêtant sur l’épidémie.
Finalement, l’auteur décida de donner une suite à l’histoire, parue en 2015. Et il y aura si tout va bien un troisième tome, dont l’auteur a annoncé sur son blog avoir terminé le scénario fin 2015 mais qui ne sortirait a priori qu’en 2017. Cet article ne traitera que du premier tome.
Le spoiler, comme l’amour, peut frapper à tout moment !
L’histoire commence à Paris, de nos jours. Une femme de ménage se rend dans un appartement et découvre la propriétaire figée debout, une lettre de demande de mariage dans les mains. Ensuite, c’est un couple qu’on retrouve comme statufié en pleine rue, puis un autre, échangeant un baiser dans une voiture… et ainsi de suite, les cas se multiplient !
Olga Politof, journaliste travaillant pour « Les murmures de Paris », se rend à la conférence du professeur Korda à la Pitié Salpetrière. Le médecin admet l’épidémie et décrit les symptômes communs à toutes les victimes : rigidité musculaire, inertie et mutisme, accompagnés d’un ralentissement métabolique rendant inutile l’administration d’intraveineuse ! Tous les patients semblent avoir basculé dans cet état après avoir éprouvé un fort sentiment amoureux. Une maladie encore jamais vue et contre laquelle la médecine semble bien démunie. A défaut de pouvoir combattre le mal, elle lui a trouvé un nom : Amorostasie.
En nous faisant suivre le personnage d’Olga, Cyril Bonin va explorer toutes les ramifications de l’apparition d’une maladie aussi étrange. Bonin traite aussi bien des aspects très prosaïques (des gens pétrifiés pendant qu’ils faisaient la vaisselle et causant un dégât des eaux, la baisse de chiffre d’affaire des fleuristes) que des aspects plus sentimentaux (les conjoints qui se figent pour une autre que leur partenaire, les couples qui malheureusement ne se figent pas…). Très vite, il aborde la question sous l’angle sociétal et pour enrayer le phénomène, les belles femmes sont incitées à se couvrir. A l’instar d’Olga, dont un collègue secrètement épris se fige sur le quai d’une gare, celles ayant provoqué des amorostasies se voient contraintes de porter un brassard. Olga ne peut plus venir au bureau, de crainte de provoquer un nouvel émoi chez ses collègues masculins : elle doit rester chez elle pour travailler.
Et revoilà les femmes en tant que bouc-émissaire face à des hommes ayant du mal à contrôler leurs pulsions sexuelles, soit une allusion à peine voilée (sic) à la religion musulmane, dont les intégristes n’ont de cesse de culpabiliser la condition féminine. Mais dans cette BD, ce n’est pas au nom de l’Islam que les femmes sont stigmatisées et ostracisées, mais au nom de la sécurité et de la raison d’Etat !
En effet, le pays ne peut se permettre de voir toute l’économie paralysée par des citoyens en transe amoureuse ! Alors les lois liberticides se succèdent : suppression de la mixité dans certains lieux publics, fermetures de bars et boîtes de nuit, censure des œuvres artistiques (de la sitcom romantique au tableau de maître classique), filtrage des usages d’Internet… Là aussi, cet arsenal de mesures rappelle certains pays du Moyen-Orient, tout en montrant que pour s’assurer le contrôle des populations, les méthodes du fascisme et de l’islamisme se rejoignent parfaitement.
Après avoir fait le constat que sa relation avec son petit ami Thomas n’est point passionnelle (leurs baisers les laissent de glace mais pas de pierre), Olga décide de rompre. Sa route croise à plusieurs reprises celle de Kiran, un individu un peu louche. Gigolo auprès de riches bourgeoises esseulées, il profite de l’épidémie pour séduire et pétrifier ses victimes avant de leur dérober leurs bijoux. Bien que peu recommandable, Kiran sauve quand même Olga lors d’une explosion due au gaz, mal refermé par un voisin frappé d’amorostasie.
Se retrouvant sans logement et peinant à en retrouver un du fait de sa condition de femme « dangereuse », Olga part se ressourcer chez ses parents en Gironde, embarquant Kiran dans ses bagages pour le mettre au vert, loin de la police parisienne qui le serre d’un peu trop près. A Soulac, près de l’océan, Olga va faire le point sur sa situation. A cette occasion, elle confronte sa vision de l’amour idéal à celle de ses parents, vieux couple installé à la flamme éteinte, et celle de Kiran, dont les origines indiennes l’ont habitué à une relation plus raisonnables entre époux, souvent unis par des mariages arrangés.
Olga remonte ensuite sur Paris, alors que l’épidémie devient mondiale et qu’aucun remède ne semble se profiler. « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. » Cette pensée de Pascal reflète bien la conclusion à laquelle parvient le professeur Korda, en charge de la recherche médicale contre l’amorostasie. Au début, il était confiant pour décortiquer le phénomène par une approche purement scientifique analysant les processus hormonaux. Mais il doit se résoudre à avouer que toutes ses connaissances sur la dopamine, l’ocytocine ou la lulibérine ne suffisent pas expliquer cette étrange maladie d’amour.
Ayant déjà abondamment spoilé, je me retiendrais pourtant de vous dévoiler la toute fin du récit. Sachez qu’elle se prête tout à fait à la lecture de ce tome en stand-alone. Je suis toutefois très tenté de lire la suite, où semble-t-il, Bonin creuserait encore davantage les métamorphoses politiques et sociales d’un monde frappé d’amorostasie.
Après L’homme qui n’existait pas, je m’étais intéressé au diptyque Chambre obscure, inspiré de l’univers romanesque de Maurice Leblanc, l’auteur d’Arsène Lupin. Je l’avais trouvé plaisant mais sans plus. Mais avec Amorostasia, je suis retombé sous le charme de cet auteur, au style affirmé. A partir d’un pitch assez original, il explore avec brio les conséquences d’une maladie qui rendrait l’amour hors-la-loi.
Si j’ai beaucoup apprécié l’écriture, le dessin n’est pas en reste. Il raconte l’histoire avec beaucoup de fluidité, anime les personnages avec expressivité dans des décors fort bien plantés (en particulier des façades d’immeubles parisiens pleines d’authenticité). Sur son blog, on voit qu’il travaille beaucoup ses plans et le naturel des postures. Travail payant : ses planches sont d’une grande lisibilité et ses personnages ont un langage corporel très crédible. La colorisation en nuance de gris donne un côté manga à cette BD qui ne déplairait sans doute pas à des lecteurs de Motoro Mase (quoique je ne saurais me prévaloir du jugement Brucien).
Ah l’amour ! On a déjà tellement écrit, dessiné, chanté, filmé sur le sujet. Et pourtant, certains auteurs arrivent encore à nous surprendre. Avec ce récit de SF médico-romantique, Cyril Bonin s’installe dans ma liste d’auteurs à suivre, et c’est un coup de cœur que je souhaitais partager. C’est bon, vous n’êtes pas encore pétrifié ? Alors filez lire ce bouquin !
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« Troubles d’identité » 2/6
En cours de production pour le grand écran, découvrez « Amorostasia » de Cyril Bonin : une histoire où toute personne en proie au sentiment amoureux tombe en catalepsie ! Jean-Pascal Nguyen est parvenu à sortir de sa stase pour vous en parler façon Sardou !
LA BO du jour : L’Amour, une maladie ? Ce qui est sûr c’est que ça peut faire souffrir, demandez donc à la Bette :
L’amour ou l’expérience de l’altérité jusqu’à perdre sa propre intégrité et se figer, cruel paradoxe. Cyril Bonin semble très interessé par les transformations physiques liés aux sentiments (besoin de solitude et passion amoureuse). Comme dans la chronique précédente, tu donnes des arguments convaincants pour découvrir cette BD et son auteur. Et, je goûte pleinement l’hommage iconoclaste rendu à Michel Sardou en ces lieux…
@Lone : Bonin s’intéresse aussi pas mal aux questions existentielles, en fait. Dans un one shot sorti début 2016, « Time Before » (pas encore lu), il traite de retours dans le temps faits par un individu utilisant un artefact magique pour se construire une vie « parfaite »…
Si mes articles permettent d’agrandir (un tout petit peu) son lectorat, j’aurais toujours gagné un peu de karma… Merci pour le surnom de « Boninmenteur » mais j’espère que tu ne trouveras pas que j’ai menti en chroniquant ces BD 😉
Et enfin, Sardou, le Boss a été ok pour le titre (évident pour moi) mais a émis son veto pour la BO du jour, du coup, j’ai taquiné la Bette…
Bel article enamouré, à se demander si tu ne t’es pas retrouvé pétrifié au sortir de cette lecture…
A lire tes commentaires, le thème de la BD d’hier m’attire plus que celui d’aujourd’hui.
Et de deux ! Je pense que grâce toi les ventes de Monsieur Bonin vont augmenter en flèche et son fan club s’étoffer 😉
Ceci dit n’ayant pas lu la BD j’ignore si la référence à l’Islam que tu relèves y-est explicite ou pas, mais sans vouloir défendre une religion que je ne comprend tout simplement pas (les femmes « ne doivent pas tenter les hommes » et donc s’habiller en cafard ? Illogical Mister Spock) cependant il faut dire que les 3 religions monothéistes sont toutes allégrement patriarcales, car après tout n’est ce pas à cause d »Eve (cette saaaaa…cré coquine) qui nous avons été chassé du paradis ? Pour le coup la culpabilisation des femmes n’est pas propre à l’Islam (même si elle est plus manifeste).
Effectivement, on peut renvoyer dos à dos les trois religions monothéistes quant à leur rapport aux femmes puisqu’elles sont issues du même texte fondateur. Dans la bible, il y a Eve, mais il y a d’autres « tentatrices »… (Mais je ne veux pas spoiler le tome 3).
Hélas, la société civile n’est pas en reste en matière de phallocratie et de misogynie et a encore bien des progrès à faire quant aux droits des femmes.
Je dirais même plus chez Patrick qu’il y a surtout Lilith dans le Talmud. La première femme d’Adam chez les juifs non-reprise dans la version de la Bible des chrétiens. Une femme qui a osé se croire l’égale de l’homme car elle était faite de glaise aussi. Du coup elle a été bannie et à fricoté avec des démons, la vilaine impure. Alors que Eve a pu être considérée comme une vraie femme car c’est d’un homme (la côte d’Adam) qu’elle a été faite.
C’est en effet hyper sexiste. Mais bon…l’époque voulait ça.
@Patrick : « 3 religions monothéistes sont toutes allégrement patriarcales » je suis d’accord. Il n’en demeure pas moins que, de nos jours, il y en a une des 3 qui exerce une pression plus forte et effective sur les femmes que les deux autres…
Et la référence à l’Islam n’est pas explicite dans la BD, c’est le rapport que j’ai fait en tant que lecteur. Du reste, Cyril Bonin n’est jamais « lourd » dans son traitement, il ne fait que toucher/effleurer des points qui suscitent la réflexion chez le lecteur.
J’espère qu’avec ces deux articles successifs, je ne passe pas trop pour la groupie de service, mais j’ai eu plaisir à faire un peu de pub pour cet auteur attachant qui était jusqu’à présent absent du blog…
A force, moi aussi, de ne rien comprendre à la religion musulmane, j’ai fini par m’y intéresser, et j’ai notamment lu le Coran. A ma grande surprise, je n’ai jamais trouvé un passage qui imposait aux femmes de se déguiser en fantôme…
Le seul passage qui traite du voile, dans le Coran, est une très courte phrase qui parle du « jalâbib ». Une sorte de foulard dérivé à l’origine du Hijab (un rideau, comme une forme de voile plus ou moins translucide servant de cloison dans les tentes).
La phrase, dans mes souvenirs, dit à peu-près cela : « Dieu dit au prophète de conseiller aux femmes de porter le jalâbib, afin qu’elles soient reconnues et protégées des offenses ». Et pas un mot de plus !
A partir de là, on touche du doigt le fossé, voire l’abysse qui sépare les saintes écritures de l’interprétation qui en est faite selon les courants extrémistes.
Dans la réalité :
– « Dieu recommande au prophète de conseiller aux femmes » = Il n’y a aucune forme d’obligation impérieuse.
– « afin qu’elles soient reconnues » = S’il y a la guerre, autant ne pas s’en prendre aux femmes.
– « et protégées des offenses » = Si elles sont dans un endroit où il n’y a pas d’offenses, autant ne pas le porter.
Enfin, on notera qu’il n’est fait nullement allusion à la tête ni à la chevelure, et j’ai également lu quelque part que le voile se portait à l’origine autour des épaules…
Ça, c’est mon interprétation, humaniste, bienveillante, pleine de bon sens civilisé. Mais dans la tête d’un prédicateur salafiste, ça va devenir la burqa, avec interdiction aux femmes de se montrer à un homme, même s’il fait partie de la famille ou des amis proches…
Il est vrai que si l’on remonte loin dans l’Histoire, le voile était obligatoire dans certaines civilisations du Moyen-orient. Mais il s’agissait d’une distinction sociale, complètement déconnectée de la religion.
Pour en revenir à l’article que JP nous a encore bien vendu aujourd’hui, je me fais vraiment la réflexion que nous avons là un auteur qui semble venir du Japon. Cette capacité d’imaginer des concepts à la fois forts et évidents, ces planches en noir, blanc et nuances de gris, c’est du pur Manga !
Il est fort probable que je m’y intéresse, à plus ou moins long terme.
Un collègue musulman très sympa que je côtoyais dans une ancienne formation en 2009 m’avait dit la même chose. Il n’y a rien de tout ceci dans le Coran, ni aucun message haineux comme souvent à l’origine des écritures. Ni d’ailleurs d’idées selon laquelle l’homme doit avoir plusieurs femmes. Il n’avait qu’une femme et pensait de toutes façons qu’il n’était pas possible pour un homme d’en satisfaire plusieurs (pas juste au sens sexuel, bande de coquins !)
Toutes les religions prônent la paix à la base, même s’il peut y avoir des idées sexistes parfois qui dépendent aussi de l’époque. Mais quand on voit que certains de nos jours (même les chrétiens hein, regardez aux US) arrivent à dire que les homo méritent de mourir parce qu’il n’est pas fait mention d’homosexualité dans la Bible et que donc ça veut forcément dire que Dieu ne les tolère pas et souhaite même qu’ils soient persécutés…euh…ouais…il y a comme un fossé abyssal.
Bon j’ai quand même fini par lire l’article, hein^^ (parce que bon…je réagis à vos commentaires mais je n’avais pas eu le temps de lire encore)
A nouveau cela semble très sympa. Je pense aussi que le thème de la BD d’hier me parle davantage. Mais en tous cas bien vu comme parallèle avec la religion.
Ce qui fait le plus peur quand même dans cette histoire de voile…c’est que contrairement à ce que je comprends dans cette BD, les femmes musulmanes ne se sentent pas comme des bouc-émissaires. Pour beaucoup ça leur semble normal tellement c’est ancré dans leur culture.
Décidément les copains, Bonin vous inspire : hier la politique. Aujourd’hui la religion. Demain on parle de Malcom X….
Je suis très preneur et pour le coup, lorsqu’une adaptation ciné se profile pour un auteur indépendant, je trouve ça chouette.
Concernant la religion, je n’y crois pas plus beaucoup ayant été très pieux à une époque (prière, communion, messes tous les dimanche etc.). Aujourd’hui la Bible ne m’intéresse qu’à titre intellectuel : j’adore la lire pour la beauté et la puissance des textes.
Pour le reste la violence de l’ancien testament n’a rien à envier aux Djihadistes : la noyade de l’humanité sous Noë, l’enterrement vivant des juifs de Moïse lors de sa descente du Sinaï, Sodome et Gomore, des histoires d’incestes des filles de Lot, euh…un Dieu d’amour comme ça, on repassera. Je suis nettement plus sensible à la figure du Christ, même si lui aussi pouvait dire des des conneries : je ne suis pas là pour apporter la paix mais le glaive….
Toutefois, je n’aime pas pour autant que l’on critique aveuglément la religion qui a eu des effets autant calamiteux que de progrès sociaux. Notamment sur l’art, la musique, l’architecture, la pensée, le droit et Bach, quoi !
L’histoire a montré notamment sous l’antiquité que l’être humain n’a pas eu besoin de religion pour vouloir étriper l’autre.
Si l’on prend l’exemple de Charles Manson, voici quand même un type qui , en écoutant la musique la plus humaine, généreuse, ouverte et positive du monde; celle des Beatles, a eu l’idée d’aller assassiner une femme enceinte…
Cela m’intéresse aussi à titre intellectuel. Tout comme j’aime la mythologie grecque, scandinave, etc.
Par contre qu’on s’en serve encore pour dicter une conduite dans nos sociétés actuelles avec des préceptes datés et sexistes…non. Et encore moins quand c’est complètement déformé par le fanatisme.
J’avoue qu’à titre perso j’ai du mal à accepter le poids de la religion.
On parle quand même de croyances impossibles à prouver, et pourtant elles ont un impact sur la politique, l’économie, etc.
Pourquoi ne pas déterrer les croyances grecques et réclamer des jours de congés en rapport avec les multiples divinités ? Ou encore inventer un culte : celui de la tortue à tentacules par exemple. Qui me suit ?
Chacun peut croire en ce qu’il veut mais dès qu’il veut imposer ça aux autres, ça ne me va plus. C’est pour ça que je trouve ça amusant dans certains comics lorsqu’on nous dépeint une société futuriste avec des cultes complètement WTF qui ont pourtant plein de pouvoirs et une légitimité.
Je pense que la religion fonctionne très bien entant que liant social dans les systèmes et les cultures basées sur le principe de la communauté restreinte sous forme de bourgades, du genre la « Petite Maison dans la Prairie ».
Dès que c’est à échelle planétaire et que ça interfère avec la politique et le pouvoir, c’est l’inverse qui se produit et ça devient le chaos.
Mais le plus important reste à mon sens la liberté. Si la religion condamne ma liberté, je ne veux pas en entendre parler. De tout manière je suis au pire athée, au mieux animiste ou panthéiste. Ça dépend de mon humeur ! Mais la religion ne dépasse pas pour moi le stade de la philosophie liée à une possibilité (infime) de la vie après la mort.
En parlant de philosophie, le bouddhisme aussi est intéressant et reste plus proche d’une philosophie de la vie que d’une religion stricte.
J’ai eu l’occasion de lire des livres rapprochant des croyances bouddhistes avec la psychanalyse et la philosophie et c’est très intéressant.
la communauté restreinte sous forme de bourgades, du genre la « Petite Maison dans la Prairie ».
Euh….c’est l’amateur de Stephen King qui écrit ça ?
Ben, c’est quand même des récits où les gens pètent un cable pour un oui ou pour un non
@JP : bon pour parler d’autre chose, les références musicales que j’ai reconnues :
Cant take my eyes of you : voyage au bout de l’enfer
The name of the game ! Abba
Dangerous : Michael Jackson
What the world : Stacy bidule…
What is love : ce truc navrant de l’eurodance, euh Dr alban ? me souviens plus
La légende de la cover, c’est un extrait des paroles de The Shoop Shoop Song (It’s in his kiss) de Cher.
Can’t take my eyes off you c’est un tube de Frankie Valli repris à tour de bras (par Gloria Gaynor entre autres)
La version de What the World needs now par Stacey Kent est ma préférée mais la première interpète en était Jackie DeShannon.
What is love : Haddaway
Et puis, y’avait aussi du Goldman que t’as pas cité…
Des récits comme « La Petite Maison dans la Prairie » ou les films de Marcel Pagnol montrent des petits villages qui se réunissent le dimanche à la messe. Là, le curé bienveillant leur rappelle des valeurs universelles fondées sur la bonté et le bon sens civil, par le truchement de la religion. Les gens se retrouvent au coeur d’un certain nombre de valeurs fondées sur la vie en communauté qui exige d’aller vers de l’altruisme et un respect nécessaire d’une pensée religieuse pour le salut de tous. C’est un liant social qui vaut ce qu’il vaut, mais qui fonctionne bien, à défaut de mieux. Mon grand père qui est né en Italie dans les années 10 me racontait que c’était un rituel obligatoire pour les petits villages isolés, qui trouvaient là une harmonie et des règles de vie dans un monde très dur, rural, livré à lui-même. Mais ce schéma ne fonctionne plus du tout dès qu’il est à plus grande échelle et qu’il est perverti par des jeux de pouvoir. C’est juste un constat. Je ne crois pas du tout à ce système de pensée au fond, mais il a fait ses preuves dans ce type de contexte.
Bonjour,
Je découvre ce blog par le biais de vos belles chroniques sur les BD de Cyril Bonin dont je suis une lectrice de la première heure.
En lisant Amorostasia (un petit bijou …), c’est une allusion à notre société actuelle dans son ensemble et à son rapport aux femmes que j’ai perçu, et non à l’une ou l’autre religion. Ouvrez les yeux, discutez avec vos amies, prêtez l’oreille aux paroles qui se délient depuis plusieurs années sur le harcèlement de rue (une épuisante banalité), le sexisme ordinaire vécu au quotidien, les cas de viols, d’agressions en tous genres qui restent impunis, et j’en passe. Et bien souvent on entend en face « elle était habillée comment ? », « elle rentrait seule d’une soirée ? », « tu aurais dû répondre poliment », « tu exagères un peu, non? » et autres accusations faites aux victimes, très souvent des femmes.
Dans Amorostasia, la stigmatisation des femmes sur lesquelles on rejette la faute des conséquences de l’amorostasie est un écho à une réalité actuelle de notre société occidentale.
@Vicky Vic : tu as raison et cela me navre, en tant que papa de trois petites filles. Un autre exemple : Cécile Duflot sifflée à l’assemblée nationale parce qu’elle se présentait au micro en robe (une robe toute banale et pas du tout provoquante, en plus…) C’est sûr qu’avec des représentants nationaux de ce niveau, la société a encore un paquet d’années avant de changer vraiment…
Mes réactions, c’était juste pour discuter. Car à mon humble avis, la religion, dans de très rares cas, a pu apporter de la lumière, alors que le plus souvent elle apporte de l’obscurantisme (de l’obscurité). Mais il est vrai que la BD en question semble surtout parler de la condition de la femme dans nos sociétés. Merci à Vicky de nous le rappeler !
Comme Présence, cette bd m’intéresse bien plus que celle d’hier. Les thèmes développés semblent bien plus profonds et intéressants, et vos commentaires en sont la preuve. Dans le trait, j’y trouve également un peu de Boucq désormais… et comme peut le faire Vanyda, on dirait un manga français comme le souligne Tornado. Je note donc, cela m’intrigue fortement.
Pour le reste, je vous rejoins, ma religion est sans doute toute personnelle. Matt, as-tu entendu parler du pastafarisme ? Tornado a raison sur le côté rural et nécessaire d’une entité centrale. Et puis le curé qui confesse remplaçait le psy. Bref, nous avons encore beaucoup à faire avant que les gens laissent les autres tranquilles. La preuve faite avec les élections de Trump et celle – relative – de Fillon.
Merci pour les titres, à part le Sardou et celle de The Shoop shoop song, je ne les avais pas reconnues !
Euh…Présence, il a dit le contraire, mais pas grave^^
Ah non je ne connaissais pas le pastafarisme. Amusant…enfin…je crois. Je n’ai pas tout lu donc je ne sais pas jusqu’où va la parodie.
Mais c’est déjà trop connu ! Moi je veux vénérer la tortue à tentacules toute puissante ! Mouhahah !
Ce que tu dis sur le curé qui remplaçait le psy est très juste. La religion a fait beaucoup de mal mais je crois aussi que lorsque les gens croyaient en quelque chose, ils avaient quelque chose à quoi se raccrocher dans les moments difficiles de leur vie. Et le curé pouvait les rassurer, etc. De nos jours; cette absence de foi et nos connards de politiciens qui sont tout sauf des modèles fait qu’on n’a rien en quoi croire qui nous donnerait de l’espoir. Et quand ça va mal, on se sent vraiment seul. C’est une discussion que j’ai eu avec mes proches lors de passages peu joyeux de ma vie et c’est vrai que c’est pertinent comme rapprochement.
@JP et Présence : J’adore Burt Bacharach mais l’oeuvre est si gigantesque que je ne connais pas forcément les titres. What the world needs now : je connaissais surtout la version de Dionne Warwick. Celle de Stacy Kent est mignone. Merci pour cette découverte.
C’est pas de l’amour : pour chipoter je dirais que c’est du Fredericks Goldman Jones….Non, je déconne, j’ai été un peu vite dans le scrolling. C’est un peu à cette époque que JJG a commencé à me décevoir notamment avec l’insupportable Carole Fredricks . Goldman a longtemps été ma première idole avant ….avant….(douleur inhumaine) Celine Dion et Forent Pagny….
Je ne peux plus me sortir de l’esprit le « casser les couilles » des inconnus par « Florent Brunel » quand on me parle de Florent Pagny.
Oups ! Tu as raison Matt j’ai mal lu. Le contraire de Présence donc !
Quant à Burt Bacharach que j’adore aussi, j’ai une autre compile. Et puis j’ai surtout écouté une autre compilation où il n’y a pas que du Burt, « This is easy ! » Je vous la conseille.