La fièvre du vendredi soir (FRIDAY NIGHT LIGHTS, la série)

FRIDAY NIGHT LIGHTS, une série de Peter Berg

Un article de FLETCHER ARROWSMITH

Cet article portera sur la série américaine FRIDAY NIGHT LIGHTS comportant 5 saisons et diffusée originellement entre 2006 et 2011 sur le réseau NBC aux USA et partiellement sur NRJ12 puis JIMMY en France. Elle comporte 76 épisodes de 40 min environs.

Une équipe, une ville
© NBC

Dillon, ville américaine moyenne et typique du Texas avec sa concession automobile, son fast food et surtout les Panthers, l’équipe de football américain du lycée qui fait la fierté de tous ses habitants. Sur 5 saisons FRIDAY NIGHT LIGHTS (FNL) va voir évoluer le quotidien des habitants et des lycéens de Dillon au travers des exploits sportifs de jeunes athlètes en passe de devenir des hommes.

Le premier épisode voit l’arrivée du nouveau coach Eric Taylor (Kyle Chandler) débarquant avec sa femme Tami (Connie Britton) et sa fille Julie (Aimee Teegarden). D’entrée de jeu la pression est grande dans cette ville qui vie, mange, boit, parle et pense football toute la semaine, dans l’attente du vendredi soir où les jeunes gladiateurs rentrent dans une arène rectangulaire moderne ou l’herbe a remplacé le sable, les lumières de la gloire éphémère les rayons du soleil d’antan. La pression est grande pour le coach Taylor. C’est l’année où il faut remporter le championnat d’état. Pas de place pour les perdants. Si les résultats de sont pas là alors il devra faire ses valises pour une autre ville. Dès le premier match, en plus de gérer les égos de ses joueurs, Eric Taylor va devoir faire face à la grave blessure de son quarterback charismatique remplacé par un jeunot timide et sans charisme. On se dit que l’on n’aimerait pas être à sa place et que la saison va être bien longue. Les Dillon’s Panthers vont-ils relever le défi et permettre à leur ville d’atteindre le nirvana en gagnant le championnat d’état comme pour combler la banalité de leur vie quotidienne ?

Résumé rapide des 5 saisons, sans spoilers !!!

S1 Eric Taylor est fraichement recruté en tant que coach des Panthers. Il découvre très rapidement qu’il doit non seulement entrainer une équipe de jeunes joueurs, mais qu’il doit aussi gérer leurs problèmes de lycéens adolescents à savoir leur romance, leurs débuts de carrière, leurs problèmes familiaux et la pression d’une ville entière sur leurs épaules et particulièrement les siennes.

S2 Départ du coach Taylor qui va devoir gérer une relation à distance avec en plus la famille qui s’agrandit. Un nouveau championnat commence après les espoirs de la saison précédente et les nouveaux enjeux qui vont avec, sportivement ou dans la sphère privée.

S3 Nouveau championnat, nouvelle tension avec l’arrivée d’une nouvelle famille et leur enfant, un quarterback prometteur qui tente d’imposer une nouvelle direction aux Panthers et à Dillon. Fin du lycée pour certains joueurs et des choix difficiles à faire pour d’autre. Tami prend du galon au sein du lycée de Dillon High.

S4 Suite à un découpage administratif, la ville de Dillon est divisée en deux : Dillon Est (considérée dans les mauvais quartiers) et Dillon Ouest. La cohabitation des deux lycées va être explosive. Tous les opposent : socialement et sportivement. Des Lions face à des Panthers. Le coach Taylor, critiqué, va devoir se remettre en question suite à un bouleversement dans sa vie professionnelle. Place à Vince, Luke, Becky et Jess.

S5 Un seul lycée, une nouvelle équipe et comme toujours les espoirs d’un nouveau championnat à remporter. Le coach Taylor calme les ardeurs des joueurs de Dillon Est. Tami débute dans un nouveau job peu motivant tandis que des lycéens se préparent à intégrer l’université. On découvre le destin de Matt, Tara, Julie, Jason, Tim et bien d’autres

Avant la série, il y a eu un film sorti en 2004 également nommé FRIDAY NIGHT LIGHTS, réalisé par Peter Berg lui-même. Le long métrage est l’adaptation du livre H.G Bissinger FRIDAY NIGHT LIGHTS : A TOWN, A TEAM, AND A DREAM paru en 1990 et pas traduit en français. Le livre s’inspirait de l’histoire vraie des Panthers de la Permian High School d’Odessa dans l’état du Texas, que Bissinger a couvert en tant que journaliste en 1988. H.G. Bissinger est un cousin de Peter Berg, Histoire de famille, histoires familiales. On peut voir la première saison de FNL comme l’équivalent du film. Sachez néanmoins que la fin est différente ou du moins que celle du long métrage se retrouvera partiellement dans la saison 3.

FRIDAY NIGHT LIGHTS adopte le style Peter Berg (LE ROYAUME, HANCOCK, BATTLESHIP) : jargons techniques, visage en gros plan, caméra à l’épaule, images remuantes, au centre de l’action et proche des personnages, lumière et décors naturels, proche du documentaire. Que cela soit les scènes de match ou bien celles introspectives, FNL fait partie de ces séries dites réalistes comme celles de David Simon (TREME, THE WIRE) par exemple même si la comparaison est un peu osée. Cela permet au spectateur de s’immerger rapidement au cœur de l’action, diminuant la distance que crée une caméra et une image sur petit écran. On oublierait presque la scénarisation derrière. Conséquence : de l’empathie pour le récit et les personnages et une impression de feuilleton gommant les longueurs en allant à l’essentiel avec peu de déchet et fioriture. En passant à 13 épisodes les saisons 3 à 5 s’inscriront encore plus dans cette impression d’urgence et de morceaux (bien) choisis de tranches de vie ordinaires.

Partie sur des bases solides, fort d’une fort belle première saison notamment de la part des critiques, FNL va se fracasser en 2007, comme tant d’autres séries, sur la grève des scénaristes. En catastrophe, la saison 2, finalement la moins convaincante, se termine en eau de boudin au quinzième épisode et NBC traine la patte pour proposer une suite. Après de multiples pétitions de fans qui se renouvellent chaque année, NBC ira jusqu’à proposer 3 saisons supplémentaires mais avec 13 épisodes chacune seulement.

Tant pis ou plutôt tant mieux. Ce qui aurait dû être un handicap va finalement devenir un atout. Les scénaristes décident alors d’aller au bout de l’idée originelle. Ils vont concevoir à chaque fois une année universitaire différente permettant une évolution logique de la plupart du casting de départ. Ainsi nous reverrons les personnages soit continuer leur cycle scolaire, soit à l’université (ou tentant de l’intégrer), soit en quête d’un travail pour ceux qui quittent le lycée de Dillon. Sans que cela paraisse forcé ou un énième twist pour prolonger inutilement les intrigues, les saisons 4 et 5 vont déplacer l’action dans un nouveau lycée mais également une nouvelle bande d’adolescent et leur famille à suivre, avec un renouvellement des thèmes et des situations. Les deux castings vont alors évoluer ensemble, sans se heurter, sur les 26 derniers épisodes. A l’arrivée, il reste cette impression d’une série qui a finalement su aller à l’essentiel, trouvant un équilibre quasi parfait entre diversité des intrigues, moment d’introspections et tranches de vie et évolution naturelle des personnages sans redite. FRIDAY NIGHT LIGHTS se décompose donc en 3 actes : une saison 1 complète à regarder comme un long film de 24 épisodes, une saison 2 bancale de transition tremplin à 39 épisodes (S3 à S5) formant un tout et un nouveau départ.

Conflit entre Matt Saracen et les Taylors à propos de Julie

Si vous étiez américain, si vous habitiez une ville comme Dillon au Texas, alors dans votre bungalow ou appartement de banlieue moyenne vous auriez sur votre frigo, rempli de bière, coca et ribs, un calendrier où tous les vendredis seraient cochés d’une croix rouge. A Dillon, comme tant d’autre bourgade américaine, le football américain, sport collectif, est devenu une véritable religion, l’opium de ses citoyens. C’est à travers les Dillon’s Panthers que se construit la cohésion sociale de la ville pour le meilleur et aussi pour le pire. FNL n’est pas là pour juger, mais pour présenter des faits et des situations habituelles dans un pays qui continue à se chercher et où le sport est devenu une valeur refuge, populaire et fédératrice. Le football n’est pas qu’un simple sport, il est ancré dans la culture texane. Ainsi les habitants de la petite ville de Dillon vivent au rythme des maches des Panthers tous les vendredis soir en cristallisant les rêves de gloire des fans.

L’écriture des différents protagonistes reste un des atouts de FRIDAY NIGHT LIGHTS. Certes ce type de série, parfaitement huilée et rodée, sait mettre en valeur ces héros américains ordinaires, mais encore faut-il pouvoir se reconnaitre en eux. Et cela fonctionne. Immédiatement le premier épisode met en valeur ce qui va faire la force de la série tout du long : les embuches et épreuves que vont devoir affronter les habitants de Dillon, adultes comme adolescents, évoluant dans la vraie vie. Il en ressort une réelle empathie envers tout ce microcosme d’un fragment composant l’Amérique. Pas de réel méchant ou figure antipathique, mais des êtres humains qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont entrainant forcément parfois des mauvais choix et décisions. Pour que cela fonctionne, le scénario ressort quelques figures évidentes et faciles au départ. Forcément le sort de ces jeunes nous touche :
– Le quarterback, maqué avec la cheerleader, fille du concessionnaire automobile locale, devient paraplégique dès le début.
– Le quarterback remplaçant en manque de confiance qui va devoir le remplacer toute la saison en étant en plus amoureux de la fille du coach.
– Des coqs qui se disputent les honneurs comme Tim, le mauvais garçon au regard de braise ou Smash le sprinter noir à l’égo démesuré vivant un racisme quotidien.
– Un coach représentant la famille modèle américaine typique.

Voilà ce que propose le premier épisode de FNL. Caricatural me direz-vous ! la suite va déjouer, finement, tous les poncifs que l’on peut imaginer. Elle prend des chemins détournés dans la catégorie teen série américaine classique tout en passant subtilement par des étapes essentielles et obligées (la victoire dans la douleur, les lourds discours dans les défaites, les messages contre le racisme, la réussite, les échecs, la mort d’un proche…). Au fur et à mesure que les épisodes déroulent leur 40 min, l’envie de voir Tyra ou Tim sortirent la tête haute de ce trou sans avenir prend le dessus

Au travers des nombreuses victoires et défaites, FRIDAY NIGHT LIGHTS pourrait donner l’impression d’un CAPTAIN TSUBASA, à savoir des parties sans fin, répétitives, avec des centaines de joueurs et des terrains long d’au moins la longueur d’un marathon se déroulant sur 3 jours. Et bien non. Déjà tous les épisodes ne verront pas de partie officielle de football américain. Je peux donc rassurer les allergiques au sport ou ceux qui ne comprennent rien aux règles du football américain. Les matchs et les enjeux sont le prétexte aux nombreuses intrigues qui se développent. Dans un environnement finalement ordinaire aux USA, les habitants de Dillon ont mis au centre de leur vie l’équipe des Dillon’s Panthers. Cela peut sembler ringard ou stupide mais c’est une réalité qui nous est fort justement décrite. Tous les matchs verront leur issue réglée dans l’épisode même, voire on découvre ou on devine parfois le résultat dans le suivant. Et pour ceux que cela intéresse, des fans de la série ont même répertorié le parcours des Dillon’s Panthers montrant que l’ensemble des résultats concluent à un véritable championnat (à 2 ou 3 matchs près).

FRIDAY NIGHT LIGHTS reste pourtant une série sur des ados qui jouent au foot américain. Mais plus que des Cheeleaders agréables à regarder, des males alphas bodybuildés et des exploits sportifs, la série de Peter Berg permet d’explorer une facette de l’Amérique que l’on voit finalement assez peu. Pas celle des laissés pour compte ou de l’Amérique dite profonde. Pas non plus celle d’une jeunesse assez aisée, même si cela peut donner des pépites comme 13 REASONS WHY ou NEWPORT BEACH. Non avec FRIDAY NIGHT LIGHTS on plonge dans l’Amérique des classes sociales moyennes, où le petit pavillon de banlieue est apparenté à un signe extérieur de richesse en opposition aux Bungalows, habitat traditionnel et représentatif. On est dans les prémices de l’Amérique décrite quelques années plus tard dans le film coup de poing de Chloé Zhao, NOMADLAND.

La diffusion de FNL aura vu deux présidents américains se succéder. Elle prend ses racines dans l’Amérique post 11 septembre de George W. Bush, repliée sur elle-même où le racisme et les inégalités sociales explosent. La série télévisée se termine en 2011 avec Barack Obama au pouvoir. D’ailleurs le personnage phare et star en devenir des saisons 4 et 5 est un running back noir alors que les 3 premières saisons mettaient en avant Matt Saracen, quarterback blanc, fils d’un soldat engagé au Moyen Orient symbole des années Bush. La cinquième saison se veut alors moins pessimiste et clairement tournée vers l’optimisme d’une Amérique nouvelle, plus solidaire et moins égoïste où l’ascenseur social tente de se remettre en route, représentatif de l’espoir donné par Barack Obama. En cinq saisons, on verra des thèmes sociaux assez forts : dopage, guerre et syndrome post traumatique, dépendance des personnes âgées, pauvreté, alcoolisme, handicap, ascenseur social, réussite scolaire, adultère, magouille financière, ségrégation, politique, avortement, solidarités, sexualité, système des université et bourse, parentalité, relation à distance…

Dans FRIDAY NIGHT LIGHTS, on voit évoluer des citoyens américains lambdas, ordinaires comme vous et moi. Les scénaristes ont fait attention à ne pas tomber dans les caricatures classiques cherchant toujours à se rapprocher le plus possible de cette classe sociale dite moyenne mais surtout populaire. Peu de riches ou bien de très riches dans FNL. Certes il y a des familles qui ont plus réussi que d’autres mais nous ne sommes pas dans la classe des parvenus ou rentiers. De même les familles dans le besoin ou « pauvres » ne sont pas surexposées bien que présentes à l’image de la société américaine. C’est plutôt l’humilité qui prédomine permettant ainsi de voir grandir de manière assez réaliste un ensemble de personnage dont on partage l’intimité sans voyeurisme et auxquels on a finalement aucun mal à s’identifier. Héros principaux, les adolescents américains de FNL sont amenés à devenir des femmes et des hommes avec des parcours différents et autant d’embuches que la vie peut offrir. A travers eux les adultes continueront également grandir ou du moins à changer, en bien ou en mal. Plus particulièrement FRIDAY NIGHT LIGHTS se distingue par le l’évolution des personnages féminins (Tami, Tyra, Lyla, Becky), qui impressionne notamment dans une Amérique pré #metoo, surtout dans une série gonflée à la testostérone.

La qualité du casting de FRIDAY NIGHT LIGHTS peut aussi se mesurer par la carrière des acteurs qui ont fait du chemin depuis : Michael B.Jordan (The WIRE, CREED, DETROIT, LES 4 FANTASTIQUES, BLACK PANTHER), Connie Britton (SPIN CITY, NASHVILLE, AMERICAN HORROR STORY), Kyle Chandler (SUPER 8, The WOLF OF WALL STREET, CAROL, FIRST MAN), Taylor Kitsch (WOLVERINE), Jesse Plemons (BREAKING BAD, FARGO, THE POWER OF THE DOG), Scott Porter (SPEED RACER, THE GOOD WIFE, GINNY & GEORGIA),  Mink Kelly (THE TITANS), Adrianne Palicki (AGENT OF SHIELDS), Kim Dickens (DEADWOOD, FEAR THE WALKING DEAD, TREME)…Fait amusant, Connie Britton joue également dans le film.

De gauche à droite : Smash, Landry, Lyla et Jason, les Taylor (Julie, Tami et Eric), Matt, Tyra et Tim.
© NBC

Les protagonistes peuvent être classés par famille. Le couple Taylor est au centre de la série, qui se développe autour d’eux. Ils sont la boussole de cette ville malgré leur défaut relevant les épreuves auxquelles ils seront confrontés sans jamais baisser les bras. Intéressant de voir que leur mariage apparait comme une valeur refuge pour le meilleur et pour le pire, dans la douleur et les moments de bonheur.

Le coach Eric Taylor (Kyle Chandler) a tout de la figure paternaliste. Il va au-delà de son rôle de coach en devenant un véritable conseilleur d’orientation pour petit et grand. Forte tête quand il faut, ne faisant pas de politique (ce qui lui vaudra des déboires) cette figure parfois trop honnête n’hésite pas à mouiller la chemise quitte à mettre l’équilibre familial en danger

Il est marié à Tami (Connie Britton), qui va jouer au sein du couple autre chose que la potiche de service. Femme au foyer au départ elle soutient son mari mais surtout porte le couple. Femme émancipée elle va tenter de concilier son rôle de mère (doublement) mais également sa carrière professionnelle. Surement le personnage qui a l’évolution la plus importante et intéressante.

Eric et Tami ont une fille, Julie (Aimee Teegarden), qui va plonger dans les problèmes de l’adolescence. La tête de son père quand elle va finalement flirter avec Matt Saracen. Un personnage est assez lisse au départ, avec sur le papier moins de problème que les autres ados de son âge, mais avec le handicap d’être la fille du coach. Le couple qu’elle fait avec Matt Saracen va devenir un des fils rouges tout le long des cinq saisons.

Matt Saracen (mon personnage préféré) interprété par Zach Gilford est un jeune homme timide qui vit chez sa grand-mère. Il va devoir grandir plus vite que prévu quand il devient soudainement le quarterback des Panthers. Il souffre de l’absence de ses parents : son père est militaire en Irak et sa mère Shelby (Kim Dickens) a quitté le foyer. En plus de son nouveau rôle il doit s’occuper à plein temps de sa grand-mère dont la santé décline. Beaucoup de pression pour ce jeune homme. Il pourra compter sur l’aide de son ami d’enfance, Landry Clarke (Jesse Plemons), un intello dont l’évolution en surprendra plus d’un et une, notamment quand ce fils modèle du sheriff local sera impliqué dans une histoire de meurtre.

Les Garity sont une famille importante et influente au début de la série. Grande gueule, ancien Panthers, le père, Buddy (Brad Leland) est le responsable de la concession automobile Chevrolet, sponsor officiel des Panthers. D’ailleurs Buddy tente de faire la pluie et le beau temps dans les décisions pour l’équipe. Sa fille, Lyla (Minka Kelly) est la capitaine des cheerleaders en plus d’être la fiancée du quarterback, Jason Street. Famille numéro 1 de Dillon ils essuieront bien de déboires et des désillusions. Buddy va se brûler les ailes et tomber de haut notamment au niveau de son couple. Il devient le copain encombrant mais finalement attachant du coach Taylor. Son rêve risque même de se réaliser quand son fils, Buddy Jr passe en âge d’intégrer l’équipe. Plus intéressant est le destin de Lyla, la « Garrity » comme la surnomme Tim Riggins. Elle aussi va tomber de haut, croyant son destin tout tracé, quand ses illusions s’envolent suite à la grave blessure de Jason Street. En perte de repère elle ira faire un tour du côté de Jésus et devra totalement se réinventer en passant de la lumière au quasi-anonymat.

La fratrie Riggins et leur père Billy sont la mauvaise graine de Dillon. Tim Riggins (Taylor Kitsch), joueur doué, n’a rien de l’élève modèle. Plutôt coureur de jupon, porté par son charme ténébreux, il va trainer ses guêtres le long des cinq saisons de FNL sans avenir. Rien ne lui sera épargné (dette, violence, alcool, prison, adultère…) surtout quand son frère Billy va s’en mêler avec ses plans foireux. Mais le grand cœur de Tim emporte tout. Cela en fait un des personnages les plus attachant de la série.

Jason Street (Scott Porter) avait tout pour réussir : adulé au lycée il est le quarterback vedette des Panthers. Seulement dès le premier épisode, un mauvais plaquage va en faire un paraplégique. Il perdra sa petite amie, son poste et sa vie toute tracée. Les intrigues autour de Jason Street sont presque indépendantes et rappellent le chemin de croix de Ron Kovic dans BORN ON THE FOURTH OF JULY. Il y a des passages très durs dans les séquences avec Jason Street. Il représente cette Amérique qui met un jour sur un piédestal ses héros et leur crache dessus le lendemain.

Dans la famille Williams je demande Brian dit « Smash » (Gaius Charles) et sa mère Corrina (Liz Mikel ), femme forte dans tous les sens du terme. Les Williams sont pauvres et noirs. Le père décédé, la famille (il y a deux sœurs également) compte sur la réussite sportive de Smash. Smash est une tête brûlée, qui ne pense qu’à lui, limite insupportable. Il sera au centre de plusieurs intrigues assez intéressantes mais attendues (racisme, dopage, blessure, bourse). Les scénaristes ont dû changer leur plan sur lui après la grève des scénaristes. Moins présent à partir de la saison 3, on lui offre néanmoins une sortie honorable. Le personnage de mama Corina Williams vaut à elle seule le détour.

Tyra Colette (Adrianne Palicki), le personnage à suivre dont l’écriture est surement la plus intéressante. Liée au Riggins, couchant avec Tim, sa sœur Mindy étant marié à un frère Riggins. Tyra passe pour l’allumeuse du lycée. Provenant d’un milieu peu aisé, elle n’est pas aidée par sa mère qui accumule les mauvaises décisions. Son destin en reste épatant. Elle devra prendre sa vie en main, les femmes Taylor comme soutient. Avec Tami Taylor, les scénaristes nous offrent un autre beau portrait de femme.

FNL_2

Casting principal de la saison 5. De gauche à droite : Becky, Luke, Jess, Vince, Julie, Eric et Tami.
© NBC

A partir de la saison 4 deux paires de personnages sont projetées sur le devant de la scène à chaque fois en tissant un lien particulier avec les Taylor. Ils n’auront que 2 saisons et 26 épisodes pour exister.

Luke Cafferty (Matt Lauria) est un running back prometteur qui va mettre enceinte Becky Sproles en plus de voir ses parents trafiquer son dossier pour changer de lycée. Plutôt mal parti, il apparait assez effacé et peu sur de ses choix. Il apparait comme le lycéen lambda, perdu dans un monde qui va trop vite pour lui en le confrontant à ses limites. Mal partie également Becky en plus de sa grossesse non désirée va fricoter avec Tim Riggins. Les choix de Becky auront de graves répercussions dans la vie des autres citoyens de Dillon notamment Tami Taylor. Son personnage monte en puissance dans la saison 5, en devenant celle qui représente la classe sociale qui va devoir se battre.

Autre couple phare, Vince Howard (Michael B Jordan) et Jess Merriweather (Jurnee Smollett). Rien ne destinait Vince a un quelconque destin. Délinquant juvénile il se voit offrir une nouvelle chance en intégrant l’équipe des Lions de Dillon Est. Il sera rattrapé par le poids de sa famille, notamment son père faisant alors apparaître chez Vince son pire visage. Va-t-il tout mettre en l’air ou aura-t-il assez de force de caractère pour s’imposer et mener son équipe et lui-même à la victoire ? Rien n’est moins sûr. Pourtant il peut compter sur sa petite amie Jess, jeune femme douée pour les études, qui tout en étant serveuse à l’ambition de devenir coach en tentant de suivre les pas d’Eric Taylor.

Je n’ai pas encore évoqué l’univers musical de FNL. On parle plus d’ambiance pour Friday Night Lights. Peu de chanson marquante (pas assez de temps pour proposer des morceaux) qui sont en général de la pop, du rock voire de la country. Citons néanmoins l’entrainant générique de début par W.G. Snuffy Walden. Le groupe rock Explosion in the City, qui a déjà travaillé sur le film, propose plusieurs morceaux dont FROM WEST TEXAS et YOUR HAND IN MINE, balades instrumentales récurrentes de quelques secondes au fil des épisodes en fond sonore. 2 OST sont sorties dans le commerce.

Main theme par W.G. Snuffy Walden

Que cela soit sur le terrain ou en dehors, une des forces de FRIDAY NIGHT LIGHTS est de nous faire vibrer pour ces héros. J’ai été sensible aux portraits et destins de ces héros ordinaires. Qu’importe que l’on n’y connaisse rien aux règles du football américain, comme la ville de Dillon tous les vendredis soir on se plait à encourager cette équipe en espérant la voir triompher. Au cœur du monde sportif et de l’adolescence FNL proposent des épisodes bourrés d’adrénaline où on peut ressentir toutes les émotions d’un supporter, d’un père ou d’une mère. Les Américains savent filmer le sport et notamment nous faire ressentir ses émotions face à des exploits ou au dépassement de soi. Et plus tard quand les lumières seront éteintes sur le stade, c’est un nouveau match qui commence, celui de la vie, et là encore devant notre écran nous seront derrière les citoyens de Dillon car LUCIDES ET VAILLANTS, NOUS VAINCRONS ! (Traduction de « Clear eyes, full hearts, can’t lose », le cri d’encouragement des Panthers).


La BO

Rewind de Stereophonics (présent sur une des OST)

40 comments

  • Tornado  

    Un article de passionné qui respire la passion !
    Je comprends parfaitement l’implication pour ce grenre de show malgré le côté sportif qui peut rebuter. C’est ce qui m’est arrivé à la lecture de la série (de comics) avortée SOUTHERN BASTARDS de Jason Aaron. Série géniale et intense dont le fil conducteur autour du football américain n’est qu’un vecteur parmi d’autres pour parler de l’ême humaine.

    Ça a l’air vraiment bien cette série TV. Je ne la regarderai probablement pas étant donné ma liste de choses à voir mais c’est sûr que la descrition en décrit parfaitement la richesse et les qualités !

    La BO : Sympa. Stereophonics reste un bon groupe, un peu consensuel mais avec de bonnes chansons. Même si j’avais détesté les voir en concert (il y a longtemps).

  • Doop O'Malley  

    oh la passion qui se dégage de cet article (attention y’a une coquille ou deux, genre Minka Kelly) ! Et que je comprends puisque moi même, alors que je n’ai aucune connaissance du football américain , je suis tombé dedans à coeur perdu. tout a été dit. bravo fletch

    • Fletcher Arrowsmith  

      Salut Doop,

      je savais que cet article te ferait plaisir. Pour la coquille sur Minka Kelly ? Pas vu, même en relisant (à part un « a » manquant à son prénom)

      C’est la force de ce type de programme, fait également pour les néophytes. Pas besoin de comprendre le sport en question. On peut le remplacer par du rugby, ou du foot ou du basket ou du hockey sur la lune si cela nous chante.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Salut Tornado,

    tu m’as bien ciblé. Je suis un passionné de cette série. Si j’élargie j’adore regarder les productions sur le sport, notamment celle faite outre atlantique.

    Série géniale et intense dont le fil conducteur autour du football américain n’est qu’un vecteur parmi d’autres pour parler de l’âme humaine. : c’est tout à fait cela. Ce type de show fait vibrer en moi des émotions enfouies.

    Grand fan de mon côté de STEREOPHONICS depuis leur premier album (cela ne me rajeunit pas).

  • Doop O'Malley  

    Après la comparaison avec NOMADLAND me paraît un peu osée, si tu me permets. Je trouve ça plus proche d’un HILLBILLY ELEGY par Ron Howard.

    • Fletcher Arrowsmith  

      NOMADLAND (un de mes chocs de cette année, car vu uniquement en 2022) m’a plus parlé qu’UNE ODE AMERICAINE (je mets le titre VF de HILLBILLY ELEGY, pour ceux du fond qui tentent de suivre).

      J’aime bien cette comparaison avec les NOMADLAND, même si les deux productions ne parlent pas du tout de la même chose. Là où je te suis c’est sur le côté sédentaire d’UNE ODE AMERICAINE que l’on retrouve sur FRIDAY NIGHT LIGHTS. Mais FNL n’appuie pas non plus que sur le côté « plouc ». Je voulais insister sur cette Amérique des banlieues ni riches, ni pauvres, ni complètement classe moyenne. Des quasis bidonvilles. En référence actuelle NOMADLAND m’a semble pas mal.

      • Doop O'Malley  

        NOMADLAND je sais pas si tu te rappelles, mais j’en avais fait de grosses louanges l’année dernière. Mon film de l’année

        • Fletcher Arrowsmith  

          Oui je m’en rappelle très bien. Moi cela sera cette année.

  • Loic  

    Matt Saracen forever également !
    Cette série est puissante, riche et nous parle d’une Amérique qu’on ne montre que trop peu. J’ai été triste lorsque j’ai terminé le visionnage des 5 saisons. Alors deux ans plus tard je me suis tour refait.
    Clear eyes, full hearts, can’t lose !

    • Fletcher Arrowsmith  

      Salut Loic,

      merci de venir nous lire. Et oui Matt Saracen forever. J’ai fait deux écarts à mon avatar de Fletcher Arrowsmith : l’un avec un dessin de Paul Smith sur les attentats du Bataclan, l’autre était Matt Saracen 🙂

      Comme toi, j’ai regardé la série plusieurs fois, ayant acquis rapidement les DVD devant la diffusion chaotique et incomplète en France.

  • zen arcade  

    Très très très grande série.
    Un rollercoaster émotionnel permanent.
    Rétrospectivement, on peut penser que l’arrêt de la saison 2 lui a été bénéfique tant cette saison était faiblarde et s’était perdue en route après une première saison très réussie. Les trois dernières saisons par contre tutoient le sublime et le touchent même parfois comme dans cet épisode de la 4ème saison intitulé The son qui est certainement pour moi un des quelques épisodes de séries télé les plus puissants jamais réalisés.
    Friday Night Lights, c’est avant tout une galerie impressionnante de personnages inoubliables que je porte en moi encore 10 ans après la fin de la série.
    Clear eyes, full hearts, can’t lose !

    Bon sinon, pour ceux qui voudraient découvrir, VO obligatoire sous peine de passer complètement à côté.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Zen;

      je vois que nous sommes complètement en phase, notamment sur la saison 2 puis le second souffle et quel souffle mais aussi le rollercoaster émotionnel permanent.

      The son : tout épisode autour de Matt Saracens devient un épisode magnifique, notamment sa relation avec les époux Taylor.

  • Eddy Vanleffe  

    Je n’ai JAMAIS entendu parler de cette série avant aujourd’hui.
    Si ça pourrait ne pas attirer au premier regard, on se retrouve une fois de plus avec une série qui explore un microcosme sans le juger, ça me rappelle après COBRA KAÏ qui parle en filigrane du service après-vente d’Obama justement et de cette Amérique divisée de Trump.
    Les japonais sont aussi très forts pour parler de sujets pas funky mais augmentée par une observation d’un « monde » très pertinent et là je vais citer des trucs comme GTO ( la détresse de gosses aisés) ou BLUE PERIOD ( sur les beaux-arts)

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Eddy,

      La période visée pour FNL s’arrête avec le premier mandat d’OBAMA. On est après le 11 septembre. Mais les thèmes sont toujours d’actualité avec finalement encore plus (malheureusement) de résonnance actuellement.

      BLUE PERIOD, découvert cette année. J’aime beaucoup. C’est une lecture plus exigeante qu’il n’y parait au premier abord. Il me manque néanmoins un petit truc pour me faire adhérer à 100% (le côté sentimental – amoureux est effacé, voire absent. Je n’ose croire que les adolescents n’y pensent pas).

  • JB  

    Merci pour ce panorama de la série pour laquelle on sent tout ton amour.
    Je suis plus hésitant à tenter l’aventure, tant pour le côté chronique sportive (il faut un Oliver Stone pour m’intéresser un tant soit peu au football américain) que pour l’aspect tranche de vie. Pourtant, j’ai pour Kyle Chandler un capital sympathie depuis un bail (DEMAIN A LA UNE).
    Apparemment, tout ou partie de la saison 2 est complètement ignoré par les auteurs, est-elle nécessaire au visionnage de la série ?
    PS : j’ai connaissance de la série depuis un moment, mais je réalise tout juste que l’acronyme de la série est peut-être un jeu de mot sur la NFL.

    • zen arcade  

      Ca me parait quand même difficile de zapper complètement la saison 2.
      Bon, dès le début de la saison 3, on sent une nette volonté de remettre l’église au milieu du village et de se recentrer. Certains développements qui devaient apparaître en fin de saison 2 sont passés à l’as, des personnages secondaires sont abandonnés,… mais les personnages principaux ont quand même poursuivi leur évolution en saison 2 même si globalement c’était moins réussi.

      De toute façon, je dirais de commencer par la saison 1, de voir si on accroche et ensuite se posera la question de la saison 2.
      Et puis, quand on sait que l’excellence va suivre, je pense qu’on peut accepter de regarder une poignée d’épisodes moins bons.

      • PierreN  

        « une poignée d’épisodes moins bons »

        une conséquence de la grève des scénaristes (qui a impacté beaucoup de séries tv) ?

        • zen arcade  

          Non, la grève des scénaristes a interrompu une série qui s’était un peu perdue et ensuite NBC a décidé d’arrêter les frais et de canceller le show.
          Heureusement, FNL a pu renaître sous une autre forme (diffusion sur une chaine satellite, réduction du nombre d’épisodes par saison,…) qui a permis de repartir sur de nouvelles bases, en tirant les enseignements du couac de l’annulation et avec une liberté accrue.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour JB,

    sur l’acronyme je ne pense pas. en tout cas je n’ai jamais rien lu sur cet rapprochement que je n’avais pas fait. La série venant d’un livre, puis d’un film qui ont se nomme déjà comme cela …

    En fait la saison 2 a été stoppé du jour au lendemain suite à la grève des scénaristes. La saison 3 expédie rapidement les intrigues en suspend dès le premier épisode. Après c’est un tout. Les personnages évoluent graduellement et continuellement et il serait dommage de zapper la saison 2. Surtout qu’elle comporte moins d’épisode que la 1. Mais tu peux voir uniquement la 1 par exemple. Si tu accroches (ce que je ne doute pas) les 4 autres s’enchaineront vite et tu seras enchanté d’attaquer la 3 mais surtout la 4.

    Je me projette chaque année ANY GIVEN SUNDAY (L’ENFER DU DIMANCHE) depuis 1999.

    • JB  

      @Zen et Fletcher : merci pour vos réponses, je vais me tenter la première saison !

  • Jyrille  

    Un sacré bel article complet ou quasi sur une série et un film dont j’ai entendu parler mais que je n’ai jamais vus. Le sport ne m’intéresse pas des masses en général, alors le sport américain encore moins. A part THE LAST DANCE qui est fabuleux (j’ai la nostalgie de la Dream Team de 92 avec Jordan et Magic), je ne connais rien au baseball, football américain et basket…

    Je regarderai les vidéos plus tard.

    Tu présumes beaucoup ici : « Si vous étiez américain, si vous habitiez une ville comme Dillon au Texas, alors dans votre bungalow… » Je ne pense pas, ce n’est déjà pas le cas en France pour moi 😀

    De ce que tu décris, cela ressemble pas mal à la construction des shonen sportifs, je ne sais plus si ils ont un nom spécifique ou non. D’ailleurs tu cites Olive et Tom 😉

    Est-ce que tu sais où elle est disponible en ce moment ? Je demande au cas où mais je ne suis pas du tout certain de me lancer dans l’aventure malgré toutes ces qualités. En tout cas désormais je sais de quoi il en retourne, merci Fletcher.

    La BO : j’aime bien ce groupe sans jamais avoir été fan (tout comme Explosions in the sky), j’écoute tout ça plus tard et reviendrai !

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Cyrille,

      après recherche il semble que la série ne passe sur aucune chaine du PAF. Je possède pour ma part tous les saisons en coffret DVD, et il tourne souvent à la maison.

      Je ne trouve pas que cela se rapproche des shonen sportifs. L’exemple de OLIVE ET TOM (pour faire dans la traduction VF) est justement un contre exemple. Bien que la série et le poul de ville de Dillon vibre pour l’équipe de foot, on ne voit pas tant que cela de match. Comme signalé même, parfois on découvre même le résultat sans en avoir vu une seule minute de jeu. Et puis Peter Berg propose une caméra au coeur de l’action. Cela se veut très réaliste, donc là encore éloigné de la plupart des shonen, du moins on va dire les plus populaires.

      Je suppose beaucoup : tu as raison, je n’aurais pas du autant supposer mais plutôt affirmer. Car il y a réellement des coins en Amérique où l’activité sociale se regroupe et se fédère autour d’une association, d’une équipe sportive le plus souvent. C’est aussi une autre culture, une autre Amérique que l’on ne voit pas si souvent. Une ferveur qui tend, il est vrai à nous dépasser en France.

  • Présence  

    Je n’avais jamais entendu parler de cette série : une découverte totale en ce qui me concerne. Total respect pour avoir su m’intéresser tout au long de cet article remarquable.

    Pas de réel méchant ou figure antipathique, mais des êtres humains qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont entrainant forcément parfois des mauvais choix et décisions : un beau défi que de parvenir à échapper au manichéisme moral au fil d’une série longue.

    La diffusion de FNL aura vu deux présidents américains se succéder. […] et clairement tournée vers l’optimisme d’une Amérique nouvelle, plus solidaire et moins égoïste où l’ascenseur social tente de se remettre en route, représentatif de l’espoir donné par Barack Obama. – Extraordinaire paragraphe qui me rend jaloux de ta plume de savoir ainsi mettre en lumière le lien organique entre l’environnement politique et l’ambiance globale de la saison. Respect.

    A travers eux les adultes continueront également grandir ou du moins à changer, en bien ou en mal. – Alors que je me disais que j’aurais peut-être du mal à m’intéresser à une bande d’adolescents (vu mon grand âge), voilà que tu montres en quoi cette dynamique implique également les adultes.

    Une analyse remarquable sous plusieurs angles d’une série qui a l’air d’une grande richesse.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonsoir Présence,

      Extraordinaire paragraphe qui me rend jaloux de ta plume de savoir ainsi mettre en lumière le lien organique entre l’environnement politique et l’ambiance globale de la saison. Respect je rougis devant un tel compliment.

      C’est un article sur une de mes séries fétiche que j’avais en moi depuis des années. Il fallait que cela sorte. Même si je ne suis pas complètement satisfait, je suis très content de voir la réception et l’enthousiasme de toute et tous.

  • Bruce lit  

    Blessure narcissique. Non seulement je n’avais jamais entendu parler de cette série mais il semble que plein d’autres que moi la connaissent.
    Les scans ne font pas envie, ça fait vraiment pub de parfum. Je ne regarde jamais les teasers depuis ma plus tendre enfance. Je crois d’avantage au coup de foudre, au bouche à oreille, à la surprise.
    Tu le vends bien que je suis obligé de tenter l’aventure en étant quasiment sûr que Mme sera la 1ère spectatrice. Je te fais confiance alors, parce que le football américain, je m’en tamponne le coquillard.
    L’acteur noir, c’est le héros de Creed non ?

    • Kaori  

      Celui qui arrive dans les dernières saisons, Michael B. Jordan, oui c’est celui qui joue dans CREED, et aussi le rôle de Killmonger dans BLACK PANTHER. J’avais adoré son rôle dans CREED. Moi qui déteste la boxe et Rocky… Il est fort ! Et pareil, j’ai préféré son rôle de Killmonger à celui de Black Panther…

      • zen arcade  

        Michael B. Jordan, il était formidable (et encore tout malingre) dans le rôle du petit Wallace dans la première saison de The Wire.
        C’est là que je l’avais découvert, avant FNL.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonsoir Bruce,

      je suis persuadé que cette série de plairait. Je pense que les valeurs sociales défendues par le couple Taylor te parleraient assurément. Oubli le football américain, voit le uniquement comme un prétexte.

      Pour les scans, c’était compliqué en effet alors que la caméra de Peter Berg donne souvent un rendu limite reportage, parfois assez cru avec une photographie qui restitue le plus souvent la lumière naturelle.

      Et oui on retrouvera M. B. Jordan plus tard dans CREED (mais aussi en Ben Grimm dans un film des Fantastic Four, celui qu’il faut oublier).

      • Doop O'Malley  

        Euh non MBJ il faisait Johnny Storm dans le FF ! C’était Billy Elliott qui faisait Ben Grimm !

        • Fletcher Arrowsmith  

          Ben ou Johnny …. vu la qualité du film (limite la honte d’avouer l’avoir vu) cela ne change plus grand chose à ce niveau là.

    • Doop O'Malley  

      Bruce, : un mot : Fonce !

  • JP Nguyen  

    Jusqu’ici, ma principale référence de fiction sur le football américain, c’était Any Given Sunday / L’enfer du dimanche d’Olivier Stone avec la formidable causerie de Pacino sur la fin du film (« Inches » )
    Merci pour ma culture, même si je doute fortement me plonger dedans un jour.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Très bonne référence, JP. Du grand PACINO.

  • Kaori  

    Mazette, quel article approfondi sur cette série tv ! Ce qui n’est pas pour me déplaire.

    Etant plus série-addict que cinéphile, j’ai bien sûr entendu parler de FNL à sa sortie. Série phénomène, hautement saluée. Mais quasi inaccessible au peuple français via la télévision… Je n’ai donc pas eu la chance de la regarder.
    Ce que je ressens en visionnant certains trailers, c’est que le sport ici sert presque de parenthèse… On a l’impression qu’il n’y a que des drames qui jalonnent la vie des protagonistes, mais que le temps du football, de ce vendredi soir, on peut mettre pause, oublier toutes nos merdes et emmerdes, et ressentir enfin une joie inégalable. Mon conjoint étant fan de foot, et moi m’agaçant de ses cris durant les matchs sur son écran, m’a souvent répondu « tu peux pas comprendre, tu sais pas ce que c’est que de ressentir la passion du foot ». Euh, effectivement, je vois bien que je n’en suis pas du tout là ! Mais bref, je vois bien l’effet que ça fait. On se rappelle tous du 12 juillet 1998, cet aspect fédérateur que le sport peut revêtir…

    Peut-être un jour essaierai-je de découvrir les vies de ces héros ordinaires.
    C’est marrant je me rappelle qu’à l’époque je ne connaissais que Kyle Chandler (comme JB, fan depuis DEMAIN A LA UNE). Y voir Jesse Plemmons (dont la vue me file encore quelques boutons à cause de BREAKING BAD…), Taylor Kitch, Kim Dickens et Michael B. Jordan, c’est amusant !

    Fetch, je suis curieuse de connaître le nom de tes autres séries sportives fétiches.
    Et NEWPORT BEACH, c’est bien ?? J’ai toujours imaginé ça comme un ONE TREE HILL/LES FRERES SCOTT, genre de séries que je déteste (alors que j’avais adoré DAWSON…)

    Sinon je crois qu’il y a un petit souci dans une des vidéos : ça ne ressemble pas à un conflit entre les Taylor et Matt à propos de Julie, mais un craquage/confession de Matt chez les Taylor. Punaise il est froid le coach, moi je lui aurai direct fait un gros câlin à ce pauvre Matt !!

    Et bon choix de BO : j’adore la voix de Kelly Jones 🙂

  • Fletcher Arrowsmith  

    Salut Kaori,

    je peux sans problème te dire le plus grand bien de NEWPORT BEACH (THE O.C.), du moins les 3 premières saisons, la quatre est en deçà. Avec à l’écriture Allan Heinberg, c’était à l’époque un ticket gagnant assuré pour moi. Pas vu les FRERES SCOTT (pas pour moi). Qui sait un prochain article ? (bon il me semble qu’il y a d’autres séries qui n’ont pas eu le droit à leur heure de gloire chez Bruce Lit, comme THE WIRE il me semble.)

    Autour des exploits sportifs, je vois beaucoup de film. Parmi mes préférés : A LA RENCONTRE DE FORRESTER, DE TOUTES NOS FORCES, L’ENFER DU DIMANCHE, COUP DE TETE, LES PETITS PRINCES, ROCKY, ALI, COACH CARTER, MILLION DOLLAR BABY, UNE EQUIPE HORS DU COMMUN, UNE NOUVELLE CHANCE, RAGING BULL, POUR L’AMOUR DU JEU, LE MEILLEUR …. et je dois en oublier encore des tas. J’ai une passion inavoué pour ce type de film et les émotions ressenties.

    Je peux te citer aussi VERONICA MARS. Plus dure la première saison de 13 REASON WHY.

    Récemment j’ai regardé sans déplaisir BALLERS avec Dwayne Jonhson, mais là c’est un autre registre.

    Mais aucune de m’a fait vivre autant d’émotion que FNL.

    Et tu as raison c’est à propos de son père et non de Julie sur dans la vidéo. C’est le fameux épisode THE SON dont on a parlé avec Zen.

  • Kaori  

    Merci Fletch.

    Oui, je me doutais que ça venait de cet épisode.
    Quelle émotion… Typiquement le genre de personnage qui me touche particulièrement…

    • zen arcade  

      Je comprends pourquoi Arrow a voulu mettre cet extrait mais en même temps je trouve un peu dommage de l’avoir fait parce que ceux qui décideront de regarder la série, ils sauront déjà ce qui va venir et ça atténue ce qui est, à la fois un coup de massue inattendu mais aussi le résultat de 4 saisons de développement du personnage.

      • zen arcade  

        Sinon oui, je ne connais pas une seule personne qui ait regardé FNL et qui n’ait pas été profondément bouleversée par le personnage de Matt Saracen.
        Rien que d’y penser, ça me donne à chaque fois la chair de poule.
        Et Tim, Tyra et tous les autres. J’ai rarement vu une série avaec autant de personnages magnifiques, parfaitement tenus, qui évoluent. Même des tas de personnages secondaires sont mémorables.
        C’est un putain de chef d’oeuvre, cette série.
        Certainement dans mon top 10 ever, avec des séries comme The Wire, Treme et quelques autres.

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