FRIDAY NIGHT LIGHTS, une série de Peter Berg
Un article de FLETCHER ARROWSMITHCet article portera sur la série américaine FRIDAY NIGHT LIGHTS comportant 5 saisons et diffusée originellement entre 2006 et 2011 sur le réseau NBC aux USA et partiellement sur NRJ12 puis JIMMY en France. Elle comporte 76 épisodes de 40 min environs.
Dillon, ville américaine moyenne et typique du Texas avec sa concession automobile, son fast food et surtout les Panthers, l’équipe de football américain du lycée qui fait la fierté de tous ses habitants. Sur 5 saisons FRIDAY NIGHT LIGHTS (FNL) va voir évoluer le quotidien des habitants et des lycéens de Dillon au travers des exploits sportifs de jeunes athlètes en passe de devenir des hommes.
Le premier épisode voit l’arrivée du nouveau coach Eric Taylor (Kyle Chandler) débarquant avec sa femme Tami (Connie Britton) et sa fille Julie (Aimee Teegarden). D’entrée de jeu la pression est grande dans cette ville qui vie, mange, boit, parle et pense football toute la semaine, dans l’attente du vendredi soir où les jeunes gladiateurs rentrent dans une arène rectangulaire moderne ou l’herbe a remplacé le sable, les lumières de la gloire éphémère les rayons du soleil d’antan. La pression est grande pour le coach Taylor. C’est l’année où il faut remporter le championnat d’état. Pas de place pour les perdants. Si les résultats de sont pas là alors il devra faire ses valises pour une autre ville. Dès le premier match, en plus de gérer les égos de ses joueurs, Eric Taylor va devoir faire face à la grave blessure de son quarterback charismatique remplacé par un jeunot timide et sans charisme. On se dit que l’on n’aimerait pas être à sa place et que la saison va être bien longue. Les Dillon’s Panthers vont-ils relever le défi et permettre à leur ville d’atteindre le nirvana en gagnant le championnat d’état comme pour combler la banalité de leur vie quotidienne ?
Résumé rapide des 5 saisons, sans spoilers !!!
S1 Eric Taylor est fraichement recruté en tant que coach des Panthers. Il découvre très rapidement qu’il doit non seulement entrainer une équipe de jeunes joueurs, mais qu’il doit aussi gérer leurs problèmes de lycéens adolescents à savoir leur romance, leurs débuts de carrière, leurs problèmes familiaux et la pression d’une ville entière sur leurs épaules et particulièrement les siennes.
S2 Départ du coach Taylor qui va devoir gérer une relation à distance avec en plus la famille qui s’agrandit. Un nouveau championnat commence après les espoirs de la saison précédente et les nouveaux enjeux qui vont avec, sportivement ou dans la sphère privée.
S3 Nouveau championnat, nouvelle tension avec l’arrivée d’une nouvelle famille et leur enfant, un quarterback prometteur qui tente d’imposer une nouvelle direction aux Panthers et à Dillon. Fin du lycée pour certains joueurs et des choix difficiles à faire pour d’autre. Tami prend du galon au sein du lycée de Dillon High.
S4 Suite à un découpage administratif, la ville de Dillon est divisée en deux : Dillon Est (considérée dans les mauvais quartiers) et Dillon Ouest. La cohabitation des deux lycées va être explosive. Tous les opposent : socialement et sportivement. Des Lions face à des Panthers. Le coach Taylor, critiqué, va devoir se remettre en question suite à un bouleversement dans sa vie professionnelle. Place à Vince, Luke, Becky et Jess.
S5 Un seul lycée, une nouvelle équipe et comme toujours les espoirs d’un nouveau championnat à remporter. Le coach Taylor calme les ardeurs des joueurs de Dillon Est. Tami débute dans un nouveau job peu motivant tandis que des lycéens se préparent à intégrer l’université. On découvre le destin de Matt, Tara, Julie, Jason, Tim et bien d’autres
Avant la série, il y a eu un film sorti en 2004 également nommé FRIDAY NIGHT LIGHTS, réalisé par Peter Berg lui-même. Le long métrage est l’adaptation du livre H.G Bissinger FRIDAY NIGHT LIGHTS : A TOWN, A TEAM, AND A DREAM paru en 1990 et pas traduit en français. Le livre s’inspirait de l’histoire vraie des Panthers de la Permian High School d’Odessa dans l’état du Texas, que Bissinger a couvert en tant que journaliste en 1988. H.G. Bissinger est un cousin de Peter Berg, Histoire de famille, histoires familiales. On peut voir la première saison de FNL comme l’équivalent du film. Sachez néanmoins que la fin est différente ou du moins que celle du long métrage se retrouvera partiellement dans la saison 3.
FRIDAY NIGHT LIGHTS adopte le style Peter Berg (LE ROYAUME, HANCOCK, BATTLESHIP) : jargons techniques, visage en gros plan, caméra à l’épaule, images remuantes, au centre de l’action et proche des personnages, lumière et décors naturels, proche du documentaire. Que cela soit les scènes de match ou bien celles introspectives, FNL fait partie de ces séries dites réalistes comme celles de David Simon (TREME, THE WIRE) par exemple même si la comparaison est un peu osée. Cela permet au spectateur de s’immerger rapidement au cœur de l’action, diminuant la distance que crée une caméra et une image sur petit écran. On oublierait presque la scénarisation derrière. Conséquence : de l’empathie pour le récit et les personnages et une impression de feuilleton gommant les longueurs en allant à l’essentiel avec peu de déchet et fioriture. En passant à 13 épisodes les saisons 3 à 5 s’inscriront encore plus dans cette impression d’urgence et de morceaux (bien) choisis de tranches de vie ordinaires.
Partie sur des bases solides, fort d’une fort belle première saison notamment de la part des critiques, FNL va se fracasser en 2007, comme tant d’autres séries, sur la grève des scénaristes. En catastrophe, la saison 2, finalement la moins convaincante, se termine en eau de boudin au quinzième épisode et NBC traine la patte pour proposer une suite. Après de multiples pétitions de fans qui se renouvellent chaque année, NBC ira jusqu’à proposer 3 saisons supplémentaires mais avec 13 épisodes chacune seulement.
Tant pis ou plutôt tant mieux. Ce qui aurait dû être un handicap va finalement devenir un atout. Les scénaristes décident alors d’aller au bout de l’idée originelle. Ils vont concevoir à chaque fois une année universitaire différente permettant une évolution logique de la plupart du casting de départ. Ainsi nous reverrons les personnages soit continuer leur cycle scolaire, soit à l’université (ou tentant de l’intégrer), soit en quête d’un travail pour ceux qui quittent le lycée de Dillon. Sans que cela paraisse forcé ou un énième twist pour prolonger inutilement les intrigues, les saisons 4 et 5 vont déplacer l’action dans un nouveau lycée mais également une nouvelle bande d’adolescent et leur famille à suivre, avec un renouvellement des thèmes et des situations. Les deux castings vont alors évoluer ensemble, sans se heurter, sur les 26 derniers épisodes. A l’arrivée, il reste cette impression d’une série qui a finalement su aller à l’essentiel, trouvant un équilibre quasi parfait entre diversité des intrigues, moment d’introspections et tranches de vie et évolution naturelle des personnages sans redite. FRIDAY NIGHT LIGHTS se décompose donc en 3 actes : une saison 1 complète à regarder comme un long film de 24 épisodes, une saison 2 bancale de transition tremplin à 39 épisodes (S3 à S5) formant un tout et un nouveau départ.
Si vous étiez américain, si vous habitiez une ville comme Dillon au Texas, alors dans votre bungalow ou appartement de banlieue moyenne vous auriez sur votre frigo, rempli de bière, coca et ribs, un calendrier où tous les vendredis seraient cochés d’une croix rouge. A Dillon, comme tant d’autre bourgade américaine, le football américain, sport collectif, est devenu une véritable religion, l’opium de ses citoyens. C’est à travers les Dillon’s Panthers que se construit la cohésion sociale de la ville pour le meilleur et aussi pour le pire. FNL n’est pas là pour juger, mais pour présenter des faits et des situations habituelles dans un pays qui continue à se chercher et où le sport est devenu une valeur refuge, populaire et fédératrice. Le football n’est pas qu’un simple sport, il est ancré dans la culture texane. Ainsi les habitants de la petite ville de Dillon vivent au rythme des maches des Panthers tous les vendredis soir en cristallisant les rêves de gloire des fans.
L’écriture des différents protagonistes reste un des atouts de FRIDAY NIGHT LIGHTS. Certes ce type de série, parfaitement huilée et rodée, sait mettre en valeur ces héros américains ordinaires, mais encore faut-il pouvoir se reconnaitre en eux. Et cela fonctionne. Immédiatement le premier épisode met en valeur ce qui va faire la force de la série tout du long : les embuches et épreuves que vont devoir affronter les habitants de Dillon, adultes comme adolescents, évoluant dans la vraie vie. Il en ressort une réelle empathie envers tout ce microcosme d’un fragment composant l’Amérique. Pas de réel méchant ou figure antipathique, mais des êtres humains qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont entrainant forcément parfois des mauvais choix et décisions. Pour que cela fonctionne, le scénario ressort quelques figures évidentes et faciles au départ. Forcément le sort de ces jeunes nous touche :
– Le quarterback, maqué avec la cheerleader, fille du concessionnaire automobile locale, devient paraplégique dès le début.
– Le quarterback remplaçant en manque de confiance qui va devoir le remplacer toute la saison en étant en plus amoureux de la fille du coach.
– Des coqs qui se disputent les honneurs comme Tim, le mauvais garçon au regard de braise ou Smash le sprinter noir à l’égo démesuré vivant un racisme quotidien.
– Un coach représentant la famille modèle américaine typique.
Voilà ce que propose le premier épisode de FNL. Caricatural me direz-vous ! la suite va déjouer, finement, tous les poncifs que l’on peut imaginer. Elle prend des chemins détournés dans la catégorie teen série américaine classique tout en passant subtilement par des étapes essentielles et obligées (la victoire dans la douleur, les lourds discours dans les défaites, les messages contre le racisme, la réussite, les échecs, la mort d’un proche…). Au fur et à mesure que les épisodes déroulent leur 40 min, l’envie de voir Tyra ou Tim sortirent la tête haute de ce trou sans avenir prend le dessus
Au travers des nombreuses victoires et défaites, FRIDAY NIGHT LIGHTS pourrait donner l’impression d’un CAPTAIN TSUBASA, à savoir des parties sans fin, répétitives, avec des centaines de joueurs et des terrains long d’au moins la longueur d’un marathon se déroulant sur 3 jours. Et bien non. Déjà tous les épisodes ne verront pas de partie officielle de football américain. Je peux donc rassurer les allergiques au sport ou ceux qui ne comprennent rien aux règles du football américain. Les matchs et les enjeux sont le prétexte aux nombreuses intrigues qui se développent. Dans un environnement finalement ordinaire aux USA, les habitants de Dillon ont mis au centre de leur vie l’équipe des Dillon’s Panthers. Cela peut sembler ringard ou stupide mais c’est une réalité qui nous est fort justement décrite. Tous les matchs verront leur issue réglée dans l’épisode même, voire on découvre ou on devine parfois le résultat dans le suivant. Et pour ceux que cela intéresse, des fans de la série ont même répertorié le parcours des Dillon’s Panthers montrant que l’ensemble des résultats concluent à un véritable championnat (à 2 ou 3 matchs près).
FRIDAY NIGHT LIGHTS reste pourtant une série sur des ados qui jouent au foot américain. Mais plus que des Cheeleaders agréables à regarder, des males alphas bodybuildés et des exploits sportifs, la série de Peter Berg permet d’explorer une facette de l’Amérique que l’on voit finalement assez peu. Pas celle des laissés pour compte ou de l’Amérique dite profonde. Pas non plus celle d’une jeunesse assez aisée, même si cela peut donner des pépites comme 13 REASONS WHY ou NEWPORT BEACH. Non avec FRIDAY NIGHT LIGHTS on plonge dans l’Amérique des classes sociales moyennes, où le petit pavillon de banlieue est apparenté à un signe extérieur de richesse en opposition aux Bungalows, habitat traditionnel et représentatif. On est dans les prémices de l’Amérique décrite quelques années plus tard dans le film coup de poing de Chloé Zhao, NOMADLAND.
La diffusion de FNL aura vu deux présidents américains se succéder. Elle prend ses racines dans l’Amérique post 11 septembre de George W. Bush, repliée sur elle-même où le racisme et les inégalités sociales explosent. La série télévisée se termine en 2011 avec Barack Obama au pouvoir. D’ailleurs le personnage phare et star en devenir des saisons 4 et 5 est un running back noir alors que les 3 premières saisons mettaient en avant Matt Saracen, quarterback blanc, fils d’un soldat engagé au Moyen Orient symbole des années Bush. La cinquième saison se veut alors moins pessimiste et clairement tournée vers l’optimisme d’une Amérique nouvelle, plus solidaire et moins égoïste où l’ascenseur social tente de se remettre en route, représentatif de l’espoir donné par Barack Obama. En cinq saisons, on verra des thèmes sociaux assez forts : dopage, guerre et syndrome post traumatique, dépendance des personnes âgées, pauvreté, alcoolisme, handicap, ascenseur social, réussite scolaire, adultère, magouille financière, ségrégation, politique, avortement, solidarités, sexualité, système des université et bourse, parentalité, relation à distance…
Dans FRIDAY NIGHT LIGHTS, on voit évoluer des citoyens américains lambdas, ordinaires comme vous et moi. Les scénaristes ont fait attention à ne pas tomber dans les caricatures classiques cherchant toujours à se rapprocher le plus possible de cette classe sociale dite moyenne mais surtout populaire. Peu de riches ou bien de très riches dans FNL. Certes il y a des familles qui ont plus réussi que d’autres mais nous ne sommes pas dans la classe des parvenus ou rentiers. De même les familles dans le besoin ou « pauvres » ne sont pas surexposées bien que présentes à l’image de la société américaine. C’est plutôt l’humilité qui prédomine permettant ainsi de voir grandir de manière assez réaliste un ensemble de personnage dont on partage l’intimité sans voyeurisme et auxquels on a finalement aucun mal à s’identifier. Héros principaux, les adolescents américains de FNL sont amenés à devenir des femmes et des hommes avec des parcours différents et autant d’embuches que la vie peut offrir. A travers eux les adultes continueront également grandir ou du moins à changer, en bien ou en mal. Plus particulièrement FRIDAY NIGHT LIGHTS se distingue par le l’évolution des personnages féminins (Tami, Tyra, Lyla, Becky), qui impressionne notamment dans une Amérique pré #metoo, surtout dans une série gonflée à la testostérone.
La qualité du casting de FRIDAY NIGHT LIGHTS peut aussi se mesurer par la carrière des acteurs qui ont fait du chemin depuis : Michael B.Jordan (The WIRE, CREED, DETROIT, LES 4 FANTASTIQUES, BLACK PANTHER), Connie Britton (SPIN CITY, NASHVILLE, AMERICAN HORROR STORY), Kyle Chandler (SUPER 8, The WOLF OF WALL STREET, CAROL, FIRST MAN), Taylor Kitsch (WOLVERINE), Jesse Plemons (BREAKING BAD, FARGO, THE POWER OF THE DOG), Scott Porter (SPEED RACER, THE GOOD WIFE, GINNY & GEORGIA), Mink Kelly (THE TITANS), Adrianne Palicki (AGENT OF SHIELDS), Kim Dickens (DEADWOOD, FEAR THE WALKING DEAD, TREME)…Fait amusant, Connie Britton joue également dans le film.
Les protagonistes peuvent être classés par famille. Le couple Taylor est au centre de la série, qui se développe autour d’eux. Ils sont la boussole de cette ville malgré leur défaut relevant les épreuves auxquelles ils seront confrontés sans jamais baisser les bras. Intéressant de voir que leur mariage apparait comme une valeur refuge pour le meilleur et pour le pire, dans la douleur et les moments de bonheur.
Le coach Eric Taylor (Kyle Chandler) a tout de la figure paternaliste. Il va au-delà de son rôle de coach en devenant un véritable conseilleur d’orientation pour petit et grand. Forte tête quand il faut, ne faisant pas de politique (ce qui lui vaudra des déboires) cette figure parfois trop honnête n’hésite pas à mouiller la chemise quitte à mettre l’équilibre familial en danger
Il est marié à Tami (Connie Britton), qui va jouer au sein du couple autre chose que la potiche de service. Femme au foyer au départ elle soutient son mari mais surtout porte le couple. Femme émancipée elle va tenter de concilier son rôle de mère (doublement) mais également sa carrière professionnelle. Surement le personnage qui a l’évolution la plus importante et intéressante.
Eric et Tami ont une fille, Julie (Aimee Teegarden), qui va plonger dans les problèmes de l’adolescence. La tête de son père quand elle va finalement flirter avec Matt Saracen. Un personnage est assez lisse au départ, avec sur le papier moins de problème que les autres ados de son âge, mais avec le handicap d’être la fille du coach. Le couple qu’elle fait avec Matt Saracen va devenir un des fils rouges tout le long des cinq saisons.
Matt Saracen (mon personnage préféré) interprété par Zach Gilford est un jeune homme timide qui vit chez sa grand-mère. Il va devoir grandir plus vite que prévu quand il devient soudainement le quarterback des Panthers. Il souffre de l’absence de ses parents : son père est militaire en Irak et sa mère Shelby (Kim Dickens) a quitté le foyer. En plus de son nouveau rôle il doit s’occuper à plein temps de sa grand-mère dont la santé décline. Beaucoup de pression pour ce jeune homme. Il pourra compter sur l’aide de son ami d’enfance, Landry Clarke (Jesse Plemons), un intello dont l’évolution en surprendra plus d’un et une, notamment quand ce fils modèle du sheriff local sera impliqué dans une histoire de meurtre.
Les Garity sont une famille importante et influente au début de la série. Grande gueule, ancien Panthers, le père, Buddy (Brad Leland) est le responsable de la concession automobile Chevrolet, sponsor officiel des Panthers. D’ailleurs Buddy tente de faire la pluie et le beau temps dans les décisions pour l’équipe. Sa fille, Lyla (Minka Kelly) est la capitaine des cheerleaders en plus d’être la fiancée du quarterback, Jason Street. Famille numéro 1 de Dillon ils essuieront bien de déboires et des désillusions. Buddy va se brûler les ailes et tomber de haut notamment au niveau de son couple. Il devient le copain encombrant mais finalement attachant du coach Taylor. Son rêve risque même de se réaliser quand son fils, Buddy Jr passe en âge d’intégrer l’équipe. Plus intéressant est le destin de Lyla, la « Garrity » comme la surnomme Tim Riggins. Elle aussi va tomber de haut, croyant son destin tout tracé, quand ses illusions s’envolent suite à la grave blessure de Jason Street. En perte de repère elle ira faire un tour du côté de Jésus et devra totalement se réinventer en passant de la lumière au quasi-anonymat.
La fratrie Riggins et leur père Billy sont la mauvaise graine de Dillon. Tim Riggins (Taylor Kitsch), joueur doué, n’a rien de l’élève modèle. Plutôt coureur de jupon, porté par son charme ténébreux, il va trainer ses guêtres le long des cinq saisons de FNL sans avenir. Rien ne lui sera épargné (dette, violence, alcool, prison, adultère…) surtout quand son frère Billy va s’en mêler avec ses plans foireux. Mais le grand cœur de Tim emporte tout. Cela en fait un des personnages les plus attachant de la série.
Jason Street (Scott Porter) avait tout pour réussir : adulé au lycée il est le quarterback vedette des Panthers. Seulement dès le premier épisode, un mauvais plaquage va en faire un paraplégique. Il perdra sa petite amie, son poste et sa vie toute tracée. Les intrigues autour de Jason Street sont presque indépendantes et rappellent le chemin de croix de Ron Kovic dans BORN ON THE FOURTH OF JULY. Il y a des passages très durs dans les séquences avec Jason Street. Il représente cette Amérique qui met un jour sur un piédestal ses héros et leur crache dessus le lendemain.
Dans la famille Williams je demande Brian dit « Smash » (Gaius Charles) et sa mère Corrina (Liz Mikel ), femme forte dans tous les sens du terme. Les Williams sont pauvres et noirs. Le père décédé, la famille (il y a deux sœurs également) compte sur la réussite sportive de Smash. Smash est une tête brûlée, qui ne pense qu’à lui, limite insupportable. Il sera au centre de plusieurs intrigues assez intéressantes mais attendues (racisme, dopage, blessure, bourse). Les scénaristes ont dû changer leur plan sur lui après la grève des scénaristes. Moins présent à partir de la saison 3, on lui offre néanmoins une sortie honorable. Le personnage de mama Corina Williams vaut à elle seule le détour.
Tyra Colette (Adrianne Palicki), le personnage à suivre dont l’écriture est surement la plus intéressante. Liée au Riggins, couchant avec Tim, sa sœur Mindy étant marié à un frère Riggins. Tyra passe pour l’allumeuse du lycée. Provenant d’un milieu peu aisé, elle n’est pas aidée par sa mère qui accumule les mauvaises décisions. Son destin en reste épatant. Elle devra prendre sa vie en main, les femmes Taylor comme soutient. Avec Tami Taylor, les scénaristes nous offrent un autre beau portrait de femme.
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A partir de la saison 4 deux paires de personnages sont projetées sur le devant de la scène à chaque fois en tissant un lien particulier avec les Taylor. Ils n’auront que 2 saisons et 26 épisodes pour exister.
Luke Cafferty (Matt Lauria) est un running back prometteur qui va mettre enceinte Becky Sproles en plus de voir ses parents trafiquer son dossier pour changer de lycée. Plutôt mal parti, il apparait assez effacé et peu sur de ses choix. Il apparait comme le lycéen lambda, perdu dans un monde qui va trop vite pour lui en le confrontant à ses limites. Mal partie également Becky en plus de sa grossesse non désirée va fricoter avec Tim Riggins. Les choix de Becky auront de graves répercussions dans la vie des autres citoyens de Dillon notamment Tami Taylor. Son personnage monte en puissance dans la saison 5, en devenant celle qui représente la classe sociale qui va devoir se battre.
Autre couple phare, Vince Howard (Michael B Jordan) et Jess Merriweather (Jurnee Smollett). Rien ne destinait Vince a un quelconque destin. Délinquant juvénile il se voit offrir une nouvelle chance en intégrant l’équipe des Lions de Dillon Est. Il sera rattrapé par le poids de sa famille, notamment son père faisant alors apparaître chez Vince son pire visage. Va-t-il tout mettre en l’air ou aura-t-il assez de force de caractère pour s’imposer et mener son équipe et lui-même à la victoire ? Rien n’est moins sûr. Pourtant il peut compter sur sa petite amie Jess, jeune femme douée pour les études, qui tout en étant serveuse à l’ambition de devenir coach en tentant de suivre les pas d’Eric Taylor.
Je n’ai pas encore évoqué l’univers musical de FNL. On parle plus d’ambiance pour Friday Night Lights. Peu de chanson marquante (pas assez de temps pour proposer des morceaux) qui sont en général de la pop, du rock voire de la country. Citons néanmoins l’entrainant générique de début par W.G. Snuffy Walden. Le groupe rock Explosion in the City, qui a déjà travaillé sur le film, propose plusieurs morceaux dont FROM WEST TEXAS et YOUR HAND IN MINE, balades instrumentales récurrentes de quelques secondes au fil des épisodes en fond sonore. 2 OST sont sorties dans le commerce.
Main theme par W.G. Snuffy Walden
Que cela soit sur le terrain ou en dehors, une des forces de FRIDAY NIGHT LIGHTS est de nous faire vibrer pour ces héros. J’ai été sensible aux portraits et destins de ces héros ordinaires. Qu’importe que l’on n’y connaisse rien aux règles du football américain, comme la ville de Dillon tous les vendredis soir on se plait à encourager cette équipe en espérant la voir triompher. Au cœur du monde sportif et de l’adolescence FNL proposent des épisodes bourrés d’adrénaline où on peut ressentir toutes les émotions d’un supporter, d’un père ou d’une mère. Les Américains savent filmer le sport et notamment nous faire ressentir ses émotions face à des exploits ou au dépassement de soi. Et plus tard quand les lumières seront éteintes sur le stade, c’est un nouveau match qui commence, celui de la vie, et là encore devant notre écran nous seront derrière les citoyens de Dillon car LUCIDES ET VAILLANTS, NOUS VAINCRONS ! (Traduction de « Clear eyes, full hearts, can’t lose », le cri d’encouragement des Panthers).
La BO
Rewind de Stereophonics (présent sur une des OST)
Les 5 saisons dès le 1er janvier 2023 sur OCS.
ENJOY
Crotte, j’ai pas OCS… Bon, au pire, je finirai bien par trouver un moyen, un jour, quand je me laisserai le temps !