HOUSE de Nobuhiko Ôbayashi
Un article de LUDOVIC SANCHES
Difficile d’aborder et de découvrir aujourd’hui HOUSE sans l’aura d’OVNI cinématographique qui le précède depuis longtemps et encore plus maintenant que le film a connu une plus large diffusion en dehors du Japon. On pourrait peut-être expliquer ce statut en ce que HOUSE apparait comme l’alliance singulière entre deux branches du cinéma: d’un côté, son avant garde, un cinéma de recherche qui le prend comme une forme et un langage à explorer et dont découlera une production plutôt underground et marginale et de l’autre côté un cinéma populaire, d’origine foraine et festive mais aussi de production industrielle et commerciale. Ces deux tendances que l’histoire du cinéma, la critique mais aussi le public auraient eu tendance à séparer se seront pourtant croisées, nourries et influencées plus d’une fois.
Il est donc important de rappeler que Nobuhiko Ôbayashi vient de ce cinéma expérimental et underground: suite à la Nouvelle Vague japonaise du début des années 60, fortement influencée par le Nouvelle Vague française, le cinéma nippon embrasse la modernité et en émerge un cinéma débarrassé de toutes les contraintes de production classiques autour de figures comme celle de Toshio Matsumoto (1932-2017), dont on avait pu découvrir le très beau LES FUNÉRAILLES DES ROSES (1969), long métrage ressorti en salles chez nous en 2019. Au sein de cette mouvance artistique tokyoïte, Ôbayashi tourne ses propres courts métrages en 8 et 16mm, bien loin de l’industrie du cinéma japonais classique. Ce n’est que lorsqu’il sera recruté pour mettre ses talents au service d’une agence de publicité qu’il aborde enfin la réalisation en tant que professionnel.
Ce qui est donc passionnant, c’est que même quand il va se mettre à réaliser des spots des années 60 jusque dans les années 80 (il est alors surnommé « le Kurosawa de la publicité »), ce gout de l’expérimentation ne va jamais le quitter, il va réussir à l’intégrer à sa manière de faire. Ôbayashi, afin d’inventer et d’innover constamment, n’hésite pas à retourner aux racines du cinéma et donc aux origines de celui ci, celle du cinéma muet et donc des premières avant-gardes. De manière troublante, quasiment au même moment qu’Ôbayashi conçoit HOUSE, un autre cinéaste (d’abord peintre et plasticien par sa formation) va en quelque sorte faire le même cheminement pour accoucher du plus célèbre des films bizarres de l’histoire du cinéma, c’est ERASERHEAD (qui sort aux Etats Unis en mars 1977) et ce cinéaste c’est évidemment David Lynch. Ce qui caractérise aussi ce genre d’artiste, c’est qu’ils sont impliqués à tous les stades de la création de leur film: on le sait, Lynch faisait tout sur ERASERHEAD, c’est même lui qui a conçu le fameux bébé, sur HOUSE, Ôbayashi imagine l’histoire, réalise, produit et en conçoit lui-même les effets spéciaux.
La genèse de HOUSE est désormais bien connue: les producteurs de la Toho contactent Nobuhiko Ôbayashi afin de réaliser un film qui prendrait modèle sur le JAWS de Steven Spielberg et concevoir un blockbuster à la japonaise susceptible pour provoquer le même engouement. Il faut dire que la Toho voit à ce moment là leur saga historique des GODZILLA (inaugurée par le film d’Ishirō Honda en 1954) perdre de sa popularité: la série s’interrompt en 1975 et ne sera relancée qu’en 1984 avec LE RETOUR DE GODZILLA. Contraint de s’inscrire dans le registre du cinéma d’horreur, Ôbayashi imagine une histoire à la croisée de deux thèmes emblématiques du fantastique: celui de la maison hantée et celui de la jeunesse éternelle qui vampirise parfois celles des autres comme dans L’HOMME QUI TROMPAIT LA MORT de Terence Fisher (1959) ou encore sur un mode plus réaliste le TRAITEMENT DE CHOC d’Alain Jessua (1973) avec Alain Delon et Annie Girardot.
Ôbayashi aura carte blanche même si d’emblée les producteurs trouveront le scénario trop étrange mais c’est surtout une fois le film terminé qu’il se heurte au peu d’enthousiasme du studio qui ne croit pas au potentiel commercial du film. Porté par une campagne promotionnelle innovante basé sur la diffusion avant la sortie de produit dérivés (le disque du film, un manga, une adaptation à la radio) le film sort le 30 juillet 1977 et sera un gros succès en particulier auprès du public le plus directement visé, celui des jeunes japonais et des jeunes japonaises.
L’intrigue est plutôt simple: une groupe d’amies lycéennes s’apprêtent à partir en vacances d’été mais voient leurs plans bouleversés à la dernière minute. L’héroïne du film, Oshare, décide alors de proposer à ses copines de partir dans la maison de sa tante, qu’elle n’a pas revue depuis des années, mais qui contre toute attente, s’avère ravie de recevoir ces jeunes filles. Trés vite, la demeure s’avère moins accueillantes que prévue et la tantine, sous sa jovialité et son excentricité apparente, semble bien cacher son jeu.
Des son générique en animation et son ouverture, HOUSE affiche d’emblée son originalité et sa fantaisie qui est d’abord une fantaisie formelle. En l’espace de quelques secondes, l’animation est ultime pour l’apparition du titre, l’image passe du noir et blanc à la couleur, change de format (de l’image carrée à l’écran large) selon un jeu d’incrustation et de cadre dans le cadre qui annonce déjà le gout d’Obayashi pour le collage visuel. On pourrait croire que cette excentricité esthétique n’est là que pour happer l’attention du spectateur en début de film, mais ce n’est rien à côté de ce qui nous attend mais surtout rien ne peut nous préparer à la frénésie pyrotechnique proprement délirante qui va suivre.
D’entrée, le film semble revendiquer une esthétique de la joliesse en accord avec l’ingénuité de ses jeunes héroïnes, à l’époque où la culture kawaï commençait à émerger au Japon chez les adolescentes et qui semble être un équivalent live des shojo manga et la place prépondérante qui y est faite à l’expression des émotions et des sentiments affectifs. Mais la véritable originalité de HOUSE apparait peu à peu car ce qui pourrait de prime abord flirter avec la mièvrerie, le kitsch, le ridicule et qui dans un autre film aurait ouvert la porte à l’ironie, à la parodie, au « camp » est au contraire traité sans la moindre once de cynisme et de second degré : c’est moins de la naïveté qu’une forme d’innocence, on pourrait même dire de candeur qui se révèle à la vision du film.
C’est peut-être le véritable et beau secret de HOUSE: Ōbayashi, pour en écrire le scénario, fait appel à sa propre fille, Chigumi Ōbayashi alors âgée d’une dizaine d’années et qu’il créditera au générique comme co-autrice du script. C’est elle qui lui donne des idées en exprimant ses peurs d’enfant et en lui racontant ses cauchemars et en faisant marcher son imagination. On comprend alors le projet de HOUSE, celui de concevoir un film qui semble vraiment sortir de la tête d’une petite fille de 10 ans. Et cette candeur enfantine permet alors une liberté et une fantaisie et autorise toutes les folies: oui, une héroïne peut changer de vêtement en tournoyant sur elle-même comme une magical girl juste comme ça au détour d’une scène, oui, un personnage peut sembler se déplacer au ralenti, ses cheveux et son écharpe de soie blanche volant en permanence sans que rien ne le justifie.
Les personnages seront naïvement caractérisés par un seul aspect qui les définie totalement jusque dans leur nom: Oshare, l’héroïne se caractérise par sa beauté, « oshare » signifiant « belle » « élégante », Melody est donc la musicienne de la bande et quand elle jouera faux du piano, il faudra s’inquiéter, Kunfû est forcément la plus courageuse et combattive du groupe et ainsi de suite. Evidemment il y a beaucoup d’humour dans HOUSE mais jamais il ne vient mettre une distance entre le spectateur (même adulte) et ce que nous regardons: la drôlerie du film découle de l’étonnement constant face à un univers où tout semble possible en permanence, où tout est source d’amusement, comme une folle récréation et un tour de train fantôme endiablé.
C’est cela qui donne sa cohérence et son côté formidablement ludique à la forme totalement hybride et hétérogène de HOUSE: c’est un film qui joue à faire du cinéma, comme une matière à manipuler, à découper, à recoller à l’infini, selon une logique qui, on le voit bien, n’a pas grand chose à voir avec une narration linéaire et une intrigue classique (elle n’a d’ailleurs pas beaucoup d’importance). Et c’est en ce sens qu’il rejoint le cinéma des origines, celui du muet et des avant-gardes: Ōbayashi semblant avoir ici en tête les films de Réné Clair (comme ENTR’ACTE en 1924, manifeste dadaïste qui fut mis en musique par Erik Satie), de Luis Buñuel (UN CHIEN ANDALOU en 1929 lui aussi basé sur des rêves, ceux de Buñuel et de Salvador Dali) et évidemment Jean Cocteau, le Cocteau du merveilleux et de l’onirisme comme dans LA BELLE ET LA BÊTE (1946) et ORPHÉE (1950). C’est l’enfance de l’art et du cinéma et ce n’est pas pour rien qu’il se ressource aux origines de celui-ci comme l’avait fait un des plus grands chefs d’œuvres qui soit sur l’enfance: LA NUIT DU CHASSEUR de Charles Laughton en 1955.
Dans un esprit très pop, HOUSE va de collages improbables en ruptures de ton imprévisibles: la cacophonie sonore qu’on entend dans la scène d’ouverture annonce la richesse d’une bande son qui mêle la comptine, la variété, la pop d’inspiration anglo-saxonne et le rock prog aux accents psychédéliques. Cet esprit « juke box » fonctionne aussi au niveau narratif: quand le passé de la tante d’Oshare nous est raconté en flash back, c’est sous la forme d’un film dans le film, un film muet en noir et blanc avec des cartons et que les copines d’Oshare commentent comme si elles le regardaient en tant que spectatrices en même temps que nous. Quand elles partent en vacances, le trajet en train des filles est figuré comme dans un livre pour enfant qui se déplie et s’anime sous nos yeux. Non seulement, le film refuse toute forme de réalisme (les décors regorgent de fonds peints, de trompe l’œil et de surimpressions) mais il revendique constamment cette artificialité (il suffit d’un mouvement de caméra pour que l’on s’aperçoive que le paysage derrière les héroïnes n’était qu’un panneau publicitaire) nous ramenant à un émerveillement d’avant l’ère du numérique et qui prolonge l’héritage du cinéma de Méliés.
Le canevas du film de maison hantée est prétexte à nous précipiter dans un véritable maelstrom visuel et sonore qui semble rejoindre le baroquisme d’un Dario Argento (rappelons que SUSPIRIA sort au Japon un mois plus tôt et sera un carton au box-office là bas) et anticipe aussi bien sur la folie cartoonesque de la saga des EVIL DEAD de Sam Raimi que sur le cinéma punk et expérimental de Shin’ya Tsukamoto. Mais le plus beau, c’est que sous le délire enfantin, HOUSE cache une dimension discrètement mélancolique, comme si ces jeunes filles en fleur avaient bien le droit de profiter d’encore un peu d’insouciance avant d’entrer dans le monde des adultes où les espoirs peuvent être déçus et les contes de fées ne se réalisent pas toujours. La pellicule se met alors à se consumer et le flash d’un appareil photo devient un champignon atomique (on pense à GODZILLA évidemment mais aussi à la saison 3 de TWIN PEAKS où le Mal naissait des essais nucléaires au Nouveau Mexique). Peu importe que l’on sache ou pas qu’Ōbayashi est né en 1938 dans la préfecture d’Hiroshima, ce qui nous touche ici, c’est cet hymne à un imaginaire de jeune fille comme un ultime refuge face à la dureté du monde.
Post-scriptum: oui, je sais, je n’ai pas parlé du chat, alors qu’il y a clairement dans HOUSE l’un des meilleurs rôles de chat de l’histoire du cinéma. C’est un scandale, on est d’accord.
LA BO du Jour:
Merci pour cette découverte ! Je serais curieux de voir ça. Le point de départ, l’histoire co-imaginée par une enfant de 10 ans, me rappelle de manière plus légère le webcomic Axe Cop pour lequel l’artiste de 29 ans a illustré les histoires de son frère de 5 ans. Mais le sous-texte historique de ce film semble donner à cette version filmée de l’art naïf un côté doux-amer.
De rien, JB ! oui voilà c’est de l’art naif mais qui vient de teinter peu à peu d’une côté amer, même si on peut aussi se contenter d’y voir un pur délire loufoque en forme de train fantôme !
Très bel article mais je ne pense pas être client (et je ne parle même pas de la BO, parfaite illustration de ma définition de la laideur). J’ai énormément de mal avec le cinéma asiatique lorsqu’il verse dans l’hystérie. Et en général, je n’aime pas les oeuvres expérimentales. Je ne m’éclate jamais devant les trucs qui partent dans tous les sens et les films qui cultivent le kitsch (j’ai encore essayé de regarder ROCKY HORROR PICTURE SHOW l’an dernier, et je me suis encore une fois emmerdé comme un rat). Bref. Bravo pour cette belle présentation, merci pour ma culture, mais je préfère passer à autre chose.
C’est à 300% pas pour toi^^
C’est même pas pour moi alors…
Il y a juste des scènes aux idées visuelles cool, qu’on peut voir sur youtube.
Je vois plutôt le film comme un terrain d’expérimentations parfois sympas, mais qui ne font pas vraiment un film agréable ou cohérent.
Et je pense que ce genre d’OVNI a un intérêt s’il inspire d’autres créateurs ensuite. Mais c’est difficile à apprécier tel quel sans savoir dans quoi on met les pieds.
Je comprends, cela dit, on n’est pas ici dans l’expérimental pur au sens ou ça raconte quand même quelque chose !
Sur ce cinéma qui joue sur l’excès, je peux comprendre, ça passe ou ça casse, bon cela dit j’avais commencé l’année avec John Waters donc tu as compris que j’aime bien les cinéastes qui y vont à fond, cela dit j’aime aussi des œuvres qui sont totalement à l’opposé du spectre aussi.
J’avoue que je ne suis pas super fan non plus de John Waters. Je n’en suis pas particulièrement fier d’ailleurs. J’aimerais aimer ce genre de film. Mais c’est comme en musique : Je n’aime pas les oeuvres expérimentales. Ou rarement en tout cas.
Je suis prof d’arts plastiques, remember ? Pour moi les expérimentations, c’est lié au boulot en fait. Pour me faire plaisir, je préfère autre chose…
Ah ouais ce film…
C’est un peu trop pour moi aussi^^ Il y a des idées visuelles très cool, mais c’est effectivement complètement perché, ça va dans tous les sens. Il n’y a pas vraiment de cohérence d’une histoire. C’est de l’expérimentation pure. Je comprends complètement que ça a pu inspirer des gens, donner des idées, mais en l’état le film est surtout juste ça : un creuset d’idées et d’essais. ça ne tient pas vraiment debout si on essaie de le voir juste pour suivre une histoire, c’est du délire complet.
Mais c’est cool d’en parler. C’est un film qui a sa fanbase et qui semble avoir inspiré du monde.
Ben, quand le film est sorti en salles en France l’année dernière, je suis allé le voir avec un ami qui est certes un peu cinéphile mais qui n’a pas spécialement de gout pour un cinéma un peu excentrique et c’était lors d’une soirée qui avait justement pour thème « le cinéma expérimental » et donc il redoutait pas mal le truc (que ce soit totalement imbitable en gros) et finalement il est complétement rentré dans le film et a même trouvé ça très amusant à regarder. Il était content de l’avoir découvert et n’a pas trouvé ça hermétique du tout !
Tant mieux, c’est cool.
Pour moi c’était bien trop décousu, avec des changements de tons constants (horreur, comédie, kung fu, generique de sitcom romantique, etc.)
Il y a un commentaire sur youtube qui résume pas mal l’impression que ça me fait :
« This film is truly like a Scooby Doo cartoon come to life that were filmed by aliens on acid' »
Il y a des scènes super créatives ou je me suis dit « punaise dans un film d’horreur ç’aurait été trop bien » mais finalement c’est comique et une fille fait du karaté contre un poltergeist…
Oui bon…
Ok ça raconte vaguement un truc mais de manière très décalée, loufoque, désordonné. ça n’a pas été facile pour moi de rester dans le film. J’ai du le voir en plusieurs fois, c’est trop « fou ».
Mais je ne dirais pas que c’est nul. Comme je dis je trouve que plein d’idées visuelles sont intéressantes dedans.
Je suis surpris qu’il soit sorti en salles en France après tant d’années. 1977 le truc quand même.
Les USA l’ont eu avant nous même.
Je l’avais vu dans une copie un peu moche aussi il y a des années, sous titré anglais. Pas les meilleures conditions mais bon…je ne pense pas que je vais aimer d’un coup avec une image plus jolie^^ ça reste too much pour moi.
Oui Matt le film a suivi un trajet chaotique avant d’arriver jusqu’à nous: sélectionné et projeté aux côtés de films de Mario Bava, Tobe Hooper et George Romero lors de la 7éme édition du Festival du Film Fantastique de Paris en 1978 (il y fut assez froidement accueilli) le film resta inédit, refaisant surface en DVD au Japon, puis aux Etats Unis lors du New York Asian Film Festival de 2009 et enfin en DVD/BluRay chez le prestigieux éditeur américain Critérion. Là on aurait pu croire que le film allait enfin sortir en France mais non il aura fallu attendre encore plus de dix ans pour que ça arrive !
Encore un article impeccablement documenté, parfaitement construit et passionnant à lire.
Je ne peux qu’abonder quand tu écris ceci, qui me semble être le coeur battant du film :
« Mais la véritable originalité de HOUSE apparait peu à peu car ce qui pourrait de prime abord flirter avec la mièvrerie, le kitsch, le ridicule et qui dans un autre film aurait ouvert la porte à l’ironie, à la parodie, au « camp » est au contraire traité sans la moindre once de cynisme et de second degré : c’est moins de la naïveté qu’une forme d’innocence, on pourrait même dire de candeur qui se révèle à la vision du film. »
Candeur, c’est le mot. Je pense que le film ne peut être réellement apprécié que si on perçoit pleinement cette dimension qui lui donne cohérence au-delà d’une simple accumulation de scènes qui s’enchaînent et semblent partir dans tous les sens.
Cette absence de second degré, c’est quelque chose de très japonais et qui tranche avec le cynisme à deux balles dans lequel nous pataugeons ici.
C’est d’ailleurs une dimension que mes deux zenettes junior ressentent très fort avec leurs amies Japonaises qui vivent là-bas.
House un bon film, que j’ai pris plaisir à revoir cet après-midi avec zenette jr n°2. Elle a aimé également. Zenette jr n°1 aime également beaucoup le film mais n’a pas pu le revoir, vu qu’elle est actuellement au Japon.
La BO : choix évident. Superbe morceau. On a souvent dépeint Siouxsie sous les traits de la prêtresse punk ou de la reine gothique mais c’est trop vite oublier qu’elle est aussi (et surtout ?) l’autrice d’un paquet de perles pop rock irrésistibles. C’est peut-être d’ailleurs cet aspect qui passera à la postérité, comme en témoigne la très belle réinterprétation du morceau par le chanteur le plus populaire au monde de ces dernières années Abel Tesfaye aka The Weeknd. Son House of balloons est même devenu un de ses morceaux les plus populaires en concert (dixit zenette n°1).
We’re happy here in the happy house.
Merci Zen Arcade !
Oui je suis d’accord avec toi sur cette sensibilité très japonaise, cette absence totale de cynisme et de second degré qui permet cette candeur dont je parle. Et effectivement, c’est ce qui donne son âme au film.
Oui, très bel article : ça donne envie ! Je vais farfouiller à droite à gauche, histoire de : j’aime bien quand c’est fou, le Japon -faut juste que je sois assez en forme pour ça.
Arigato !
Merci Bruno ! Content de t’avoir fait découvrir ça et j’espère que tu aimeras le film autant que moi quand tu le découvriras !
Un film dont je n’avais jamais entendu parler : merci pour la découverte, et donc je suis aller voir la bande annonce sur youtube. Une expérience imprévisible, pour le moins.
Le Kurosawa de la publicité : belle formule, aussi laudative que moqueuse.
Un hymne à un imaginaire de jeune fille comme un ultime refuge face à la dureté du monde : voilà qui doit être particulièrement difficile pour trouver le bon dosage, et très difficile d’accès pour le spectateur qui ne disposerait pas de cette clé de compréhension. Très impressionnant que le réalisateur soit ainsi arrivé à capter et à restituer la fibre imaginative de sa fille.
Merci, Présence ! ravi de t’avoir fait découvrir ce film !
Après un tel article, j’étais curieux et je suis allé voir le teaser… Hum, je pense que le mélange horreur/wtf n’est pas pour moi. Merci pour ma culture, je ne connaissais pas du tout ce film, semblerait-il culte chez les nippons.
Aahh…
Il est bien marrant à ce film il me fait penser à un gros délire comme si HIRUKO THE GOBLIN avait été réalisé par Seijin Suzuki.
ça fait parti des films que je ne regarderais pas tous les ans mais, il possède une véritable beauté plastique dans ses images et un sorte de sous texte post Hiroshima sur le devoir de mémoire qui permet de rester sur l’écran pour d’autres raisons que la succession de scènes grotesques ( au sens premier du terme)
Oui Eddy en effet, il y a un lien avec HIRUKO THE GOBLIN, lui même adapté d’un manga, et qui est un des films les plus pop de Tsukamoto (mais si celui-ci le renie un peu si j’ai bien compris !)…
Les deux films ont pas mal de trucs en commun. Rien que le côté film de démons fantômes estivaux et champêtre contre des lycéens.
J’adore.
Encore un article profond et impeccable Ludo (je peux t’appeler Ludo ?), qui donne tant de pistes exploratoires. Mais je dois avouer que je n’avais jamais entendu parler de ce film, par conséquent je ne sais pas d’où sort ce film, pourquoi il est si vieux ni quelle est sa réputation. Le seul HOUSE que je connais, c’est le film d’horreur comique des années 80 dont je garde un excellent souvenir.
Tu cites des films que je n’ai pas vus mais TRAITEMENT DE CHOC provoque un souvenir chez moi, possible que je vois de quoi il s’agit. J’ai vu LE CHIEN ANDALOU (DEBASER !!) au lycée. Deux fois.
Le film dans le film : j’ai vu l’an passé ou il y a deux ans le CLEO DE 5 A 7 de Varda, on a un peu la même chose. J’ai adoré ce film.
Ce que tu dis du film m’intéresse, je peux sans doute passer un bon moment devant, mais je dois t’avouer que je commence à être fatigué des films qui ont le cinéma comme sujet ou se proposent uniquement comme une nouvelle forme possible de cinéma. Je n’ai pas l’impression qu’il ne s’agit que de ça ici. J’ai beaucoup aimé ta conclusion et ton interprétation. Si je tombe dessus et que je suis motivé, je regarderai. Merci pour la découverte !
La BO : toujours pas habitué aux albums de Siouxsie mais j’aime bien. Ce titre est un classique. Il a d’ailleurs été repris non ?
« La BO : toujours pas habitué aux albums de Siouxsie mais j’aime bien. Ce titre est un classique. Il a d’ailleurs été repris non ? »
Ben, comme je l’ai écrit plus haut, le titre a été revisité par The Weeknd.
Pour ce qui est des albums : A kiss in the dreamhouse est à mon sens le meilleur album de Siouxsie and the Banshees. Je le tiens pour un des quelques meilleurs albums de la première moitié des années 80.
Le double live Nocturne sorti l’année suivante fait office de formidable best-of des premières années des Banshees. A mon sens, c’est un des plus grands album live de l’histoire du rock.
Amen to that.
Nocturne est un grand album live, sans doute le meilleur de ce qu’on a appelé la new wave.
Merci Jyrille ! oui je me souviens du film américain des années 80 HOUSE, grand classique des video clubs la décennie suivante: pas revu depuis mais j’en garde un chouette souvenir.
Moi aussi j’ai vu le film de Bunuel au lycée en cours de cinéma: j’avais emprunté la cassette à mon prof pour pouvoir le revoir chez moi !
Je ne suis pas forcément un intégriste d’un cinéma d’avant garde et formaliste mais je trouve le cinéma actuel si pauvre et formaté qu’un cinéma qui n’hésite pas à être inventif formellement fait toujours tellement de bien. Et puis l’audace formelle n’est pas incompatible avec le plaisir pur du cinéma classique, les deux peuvent se concilier, Hitchcock en était la preuve !
Complètement d’accord avec toi, Ludo 🙂
Salut Ludovic.
Je découvre tout : le film et le cinéaste.
Sans être dans le trash (plutôt la candeur) j’ai eu l’impression de lire une critique de certains films de Gregg Araki.
En tout cas si je tombe dessus, je me ferais un plaisir coupable de le regarder.
Ce fut un plaisir de suivre tes critiques cinématographiques toute cette saison. Des découvertes et surtout un réel plaisir de lecture à travers des analyses passionnantes. Vivement la prochaine