Black Panther 4 par Ta-Nehisi Coates, Wilfredo Torres, et Chris Sprouse
PRESENCE
VO : Marvel
VF : Panini (à venir)
Ce tome fait suite à A nation under our feet Book 3 (épisodes 9 à 12) qu’il faut avoir lu avant. Pour comprendre les relations entre les personnages, il faut avoir commencé cette série par le premier tome.
Celui-ci contient les épisodes 13 à 18, initialement parus en 2017, écrits par Ta-Nehisi Coates, dessinés par Wilfredo Torres (épisodes 13 à 15, 18), Chris Sprouse (épisodes 16 à 18), avec l’aide de Jacen Burrows (pour l’épisode 14) et d’Adam Gorham (pour l’épisode 15). L’encrage a été réalisé par Wilfredo Torres (épisodes 13 & 18), Terry Pallot (épisodes 4 & 15), Jacen Burrows (é14), Adam Gorham (é15), Walden Wong (é16), Karl Sory (é16 à 18) et Dexter Vines (é16 & 17). La mise en couleurs a été réalisée par Laura Martin, avec l’aide d’Adrew Crossley pour les épisodes 13, 16 et 17, et les couvertures par Brian Stelfreeze.
À New York, T’challa et Ororo Munroe sont en train de discuter dans une chambre d’hôtel, alors qu’il finit de nouer son nœud d’habit de soirée. Il finit par lui poser la question qui lui travaille l’esprit à savoir ce qu’elle pense des dieux, ayant elle-même été adorée comme une déesse. En effet lors des affrontements récents contre l’armée de Tetu, les Orisha (le panthéon du Wakanda composé de Bast, Kokou, Mujaji, Thoth et Ptah) ne s’est pas manifesté. Lorsqu’il est allé enquêter sur de mystérieuses apparitions dans la région de Birnin Kashin, Black Panther a dû se battre contre des créatures serpents anthropomorphes à 6 bras. Après les avoir vaincus, il s’est tenu devant une porte interdimensionnelle, l’une des créatures lui indiquant que les Orisha s’en sont allés laissant cette porte sans garde, permettant aux Originators de revenir.
Ororo répond alors à la question de T’challa évoquant l’époque où elle était adorée comme une déesse, avant que Charles Xavier ne vienne la chercher pour intégrer sa nouvelle équipe de X-Men. Dans la capitale Birnin Zana, Eden Fesi (Manifold) et Shuri sont en train de consulter les ouvrages de la bibliothèque royale, en particulier les légendes concernant le peuple Simbi (les serpents anthropomorphes). Ils sont interrompus par un appel de Black Panther leur indiquant qu’une nouvelle porte vient de s’ouvrir. Ils le rejoignent sur le champ de bataille et lui prêtent main forte, en attendant qu’un groupe de shamans puissent repousser les créatures dans leur dimension. Dans un état ennemi voisin, Johann Fennhoff (Docteur Faustus) continue d’observer les faits et gestes de T’challa à distance. Tandis qu’à Manhattan, Ezekiel Stane organise l’enlèvement de Ce’Athauna Asira Davin (Queen Divine Justice, une ancienne Dora Milaje).
En 2015, l’éditeur Marvel proclame sur tous les toits, avec une grande fierté, que l’auteur Ta-Nehisi Coates va écrire une série pour un de leur superhéros. C’est un événement à plusieurs titres. Pour commencer Ta-Nehisi Paul Coates est un journaliste et un écrivain, ce qui est toujours un atout marketing pour un éditeur de comics qui escompte bien ainsi attirer l’attention de quelques lecteurs supplémentaires en provenance du monde réel, extérieurs à la sphère étriquée des lecteurs de comics. Ensuite, ce journaliste est connu pour avoir écrit sur le statut d’afro-américain, et les résidus de discrimination cachée dans la société états-unienne. Son livre Une colère noire : Lettre à mon fils (2015) a bénéficié du prix National Book Award for Nonfiction. Coates est donc légitime à écrire un comics mettant en scène un superhéros d’origine africaine, et garant d’une certaine forme d’authenticité, ou en tout cas de justesse de personnalisation, et peut-être de revendication. En outre les responsables éditoriaux ont pris soin d’affecter un artiste afro-américain pour réaliser les dessins pour le lancement de la série en la personne de Brian Stelfreeze.
Ta-Nehisi Coates entame sa deuxième histoire de Black Panther, ayant achevé la première sur la gouvernance du Wakanda, et de sa monarchie absolue. Il avait fait ses preuves, à la fois comme auteur capable de concevoir un scénario adapté à la bande dessinée, à la fois comme connaisseur du personnage et sa mythologie. Dans ce tome, le lecteur peut voir un ou deux signes de l’évolution du mode de gouvernance nécessité par les constats du premier tome, même si la monarchie n’est pas abolie. Le scénariste avait choisi de ne pas passer en revue toutes les caractéristiques du Wakanda dans une seule histoire, et le lecteur comprend qu’il aborde un autres de ses aspects : la religion.
Lorsque Jack Kirby et Stan Lee ont créé Black Panther en 1966, le personnage était déjà le responsable du culte de la Panthère Noire. Ici, Ta-Nehisi Coates développe et intègre plusieurs déités les Oshira (Bast, Kokou, Mujaji, Thoth et Ptah). Les dessins montrent des entités anthropomorphes, évoquant vaguement des déités égyptiennes. Le lecteur s’attend donc à des créatures surnaturelles capables d’intervenir dans le monde des mortels avec des capacités s’apparentant à des superpouvoirs. Dans un premier temps, l’auteur donne l’impression d’aller dans cette direction, en rajoutant un autre groupe de déités encore plus puissantes et encore plus mystérieuses. Mais il apparaît rapidement qu’il va intégrer cette dimension d’une autre manière.
L’auteur se garde bien de décrire les pratiques cultuelles, au lieu de quoi il évoque plutôt la fonction de la croyance. Il arrive ainsi à trouver un point d’équilibre entre les conventions des récits de superhéros (l’existence de nombreuses entités surnaturelles de nature diverse), l’apparence très littérale des déités, la possibilité qu’elles n’en soient pas réellement, le fait que T’challa soit capable de prendre conseil auprès des précédents Black Panther, et la foi que les habitants du Wakanda placent en elles, dans une forme de spiritualité considérée plutôt de manière anthropologique, que jugée sur son credo. C’est un véritable numéro de funambule, mais Ta-Nehisi Coates parvient à se montrer convaincant, tout en évitant de se montrer méprisant ou même condescendant.
Le fil rouge d’une invasion de méchantes créatures venues du dehors n’est pas très original, mais il constitue une colonne vertébrale simple sur laquelle reposent beaucoup de choses. L’auteur continue de mettre en scène les personnages qu’il a introduits dans le premier cycle et quelques autres. Le lecteur suit bien sûr les décisions de T’challa (Black Panther), ses affrontements physiques, et la manière dont il met en œuvre sa stratégie. Autour de lui gravitent sa mère adoptive Ramonda, sa sœur Shuri et plusieurs Dora Milaje. Parmi elle le lecteur reprend contact avec Asira Davin, et suit Aneka et Ayo (qui ont eu droit à leur propre minisérie Black Panther: World of Wakanda) dans leur mission. Il retrouve également Manifold (Eden Fesi), déjà présent dans l’histoire précédente.
Comme le laissait supposer la dernière page du tome précédent, T’Challa a fait appel à Ororo Munroe pour l’aider. Le lecteur a le plaisir de voir que le scénariste met en scène une relation adulte, dans laquelle T’Challa demande à son ex-femme de l’éclairer sur certains sujets, et l’écoute. En outre, il flotte un discret parfum de regret quant à ce qui a existé entre eux. Ororo dispose de plusieurs séquences au cours desquelles sa personnalité s’exprime en nuances. L’auteur trouve encore le moyen d’ajouter quelques personnages, comme Asira Davin pour l’amorce d’une intrigue secondaire, ou de manière plus surprenante comme Eliot Franklin (Thunderball, de la Wrecking Crew) pour une possibilité de rédemption. Coates réussit à inclure des moments où la personnalité des protagonistes peut s’exprimer, où ils deviennent plus que des artifices dans une intrigue.
Une fois encore dans ce tome, Ta-Nehisi Coates sait combiner des personnages avec des convictions et des valeurs, une situation politique évolutive, un nouveau thème qui est celui des divinités d’une culture spécifique, avec quelques références à l’univers partagé Marvel. Le lecteur retrouve une partie des éléments présents dans les tomes précédents, comme une allusion aux Incursions (voir Secret Wars 2015, de Jonathan Hickman & Esad Ribic) et à la destruction du Wakanda causée par Thanos et ses sbires. Il rencontre Asira Davin, personnage créé par Reginald Hudlin dans une série précédente de Black Panther, voir Black Panther by Reginald Hudlin: The Complete Collection Vol. 1. Il poursuit l’intrigue secondaire relative aux agissements d’Ezekiel Stane, et il intègre un ennemi récurrent de Black Panther lié au Wakanda. Après avoir refermé ce tome, le lecteur se rend compte de sa densité narrative qui n’alourdit pas la lecture.
Comme dans le tome précédent, le lecteur constate que plusieurs artistes se relaient et s’entraident sur un même épisode pour mettre le récit de Ta-Nehisi Coates en images. Il est vrai que le lecteur est avant tout attiré par l’histoire et qu’il peut considérer la phase de mise en images comme fonctionnelle, sans grande incidence sur la qualité du récit. Malgré les fluctuations de modalité d’encrage, Wilfredo Torres se coule dans le moule des caractéristiques visuelles établies initialement par Brian Stelfreeze dans les premiers épisodes, puis reconduites par Chris Sprouse par la suite. Torres réalise de belles planches avec une approche un peu épurée et des aplats de noir plus ou moins esthétiques en fonction de l’encreur. Cela donne des cases agréables à l’œil, avec une belle mise en scène des superpouvoirs, et des personnages expressifs. Cet artiste a également travaillé avec Mark Millar sur Jupiter’s Circle, avec Mark Waid sur Captain Kid, avec Matt Wagner sur The Shadow: Year One.
Du coup, la transition avec Chris Sprouse n’est presque pas perceptible, puisque Wifredo Torres fait en sorte de respecter les spécifications graphiques de la série. Le lecteur observe juste que Sprouse s’intéresse moins aux décors que Torres, et plus aux costumes des personnages. Jacen Burrows et Adam Gorham viennent discrètement compléter les pages réalisées par Sprouse et Torres, par les leurs. Le lecteur observe des personnages visuellement bien définis, vivre sous ses yeux, qu’il s’agisse d’une discussion, ou de l’utilisation de pouvoirs spectaculaires. Il les suit dans des endroits différenciés : une suite dans un hôtel (bien meublée), dans la jungle (un peu trop générique), dans la Cité des Morts (Birnin Mutata), dans des grottes sous le lac Nyanza, dans les allées de Riverside Park à New York, sur les flancs enneigés des montagnes de Jabari-Lands, et même dans une discothèque tenue par les jumeaux Fenris (Andrea & Andreas).
Avec ce début de deuxième saison, Ta-Nehisi Coates confirme sa maîtrise de l’écriture dans le média que sont les comics, son implication pour écrire une histoire de superhéros inscrite dans l’univers Marvel, incluant des thèmes personnels abordés avec intelligence et sensibilité. Les responsables éditoriaux de Marvel prouvent leur volonté de conserver la série à l’abri des grands événements qui chamboulent tout et rétablissent aussitôt le statu quo. Ils font de leur mieux pour assurer une partie graphique cohérente, malgré la succession des dessinateurs, pour des raisons indéterminées.
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Remis en selle par le film sorti cette semaine, découvrez chez Bruce Lit la nouvelle série en couleurs de La Panthère noire .
La Bo du jour :
https://www.youtube.com/watch?v=3B87LMXvUsM
J’a tenté suite à cet article de m’intéresser au volume 1 que tu m’avais gentiment filé en VO et l’ai fini laborieusement.
Je ne peux jeter l’opprobre sur les artistes. C’est moi. Ce mélange de jungle/technologie à dimension spirituelle avec représentation fantaisistes de Dieux représentent finalement la même source d’ennui chez moi que le représentation graphique de scifi…. Le Scan des Dieux Wakandiens confirme que je n’aurai pas pu aller jusqu’au bout.
Quant à l’union entre Tchalla et Ororo, je n’ai jamais compris ce qu’elle était partie fiche là bas. Je n’ai pas lu l’histoire. C’est bien ?
Aucune idée, je n’ai pas lu non plus ces épisodes.
Ce que j’apprécie dans cette série et pas simplement ce tome, c’est la manière douce dont Ta-Nehisi Coates parle de la condition afro-américaine. Il est possible de lire ces épisodes comme des récits de superhéros, avec ce mélange jungle + technologie, et effectivement trouver ça un peu mécanique dans l’utilisation des conventions de genre. Il est aussi possible d’y voir une série avec un héros noir, écrite par un auteur noir qui a réfléchi à comment s’approprier un genre créé par des blancs sans le transformer en un pamphlet ou une tribune, mais sans faire de concession quant à ses convictions.
De mémoire, cette romance trouve son origine dans une histoire illustré par Byrne (avec Claremont au scénario je crois) dans Marvel Team-Up 100.
Merci pour cette précision, je n’avais aucune idée d’où provenait cette idée plus ou moins bien accueillie.
Pour moi un personnage n’a pas à être un modèle ni une représentation de toute un peuple/culture/ »race ». On ne demande pas à chaque femme noire dans la vraie vie d’épouser un blanc histoire de renvoyer un bon message d’intégration à ceux qui estiment que c’est mieux de se mélanger. Et puis quoi encore ? Chacun fait comme il veut et n’a pas à être l’étendard d’une idée politique, surtout si ça concerne la vie privée.
Du coup ça ne m’a jamais posé de problème que Storm choisisse une personne de même couleur de peau. On peut en effet se demander d’où il sort, mais comme mentionné, Claremont avait déjà fait de la rétro continuité pour introduire Black Panther comme un soupirant potentiel.
Si on part du principe qu’un personnage d’un éditeur connu doit représenter toutes les idées progressistes de la société actuelle sinon c’est pas bien…d’une part ce n’est plus un personnage mais une publicité pour l’éditeur qui veut se faire bien voir, mais d’autre part c’est aussi un peu comme accuser un éditeur de racisme si un super vilain/assassin/violeur est noir…
Non ? vous pensez pas ?
Ce mariage à mes yeux ne fonctionne pas du tout.
et d’ailleurs il n’a pas fonctionné.
il a réduit Ororo au rôle de « reine consort » pour faire figurante de luxe et caution de couple iconique dans un contexte qui n’était pas pertinent.
cette amourette de jeunesse que décrivent Claremont et Byrne n’est pas le truc qui devait devenir le Canon ultime.
d’abord parce que la sexualité de Storm est des plus trouble. Ses principaux amatns connus sont Forge (un amerindien) et Yukio (japonaise)
Elle rentre encore moins que Wonder Woman dans une case précise et s’il y a bien une héroïne « queer », c’est bien elle…
ce mariage a correspondu à un déclin éditorial du personnage, ce qui n’est pas un bon indicateur en terme de « valorisation de la diversité ».
elle était internationale,universelle, elle est devenue « africaine » d’un point de vue américain.
Le fait que le mariage ne fonctionne pas n’est pas le problème. Il y a plein de gens dans la vie qui font des mariages foireux qui ne fonctionnent pas.
Le problème c’est de vouloir absolument y trouver une signification politique ou sociale. Comme tu le dis « ce qui n’est pas un bon indicateur en terme de « valorisation de la diversité ». »
Sauf que justement moi je m’en fous de ça ! Un personnage n’a pas à valoriser la diversité, ce n’est pas censé être une publicité ambulante pour l’ouverture d’esprit de l’éditeur. Elle a droit de faire des erreurs, elle a droit de se marier avec un black sans qu’on vienne lui dire que ça fait pas très « international ». Tu dirais ça à une vraie femme dans la vie ? « Eh pourquoi tu t’es marié avec un black alors qu’avant tu couchais avec des gens d’une autre ethnie ? C’est pas bien ! »
Elle te balancerait une baffe en te disant de te mêler de ton cul. Et elle aurait raison. Tout ce que je veux dire, c’est qu’on peut aussi voir ça simplement comme une décision d’un personnage. Qu’on aime ou pas, il n’y a rien d’irréaliste ou de débile. Et même si c’était débile, il y a plein de gens qui prennent des décisions débiles aussi. On n’a pas à juger ça en fonction du fait que ça renvoie une bonne image d’intégration ou pas, c’est ridicule pour moi. Ou alors c’est vraiment voir les personnages uniquement comme des étendards d’idées les plus progressistes et politiquement correctes possibles.
Bientôt il faudra inventer des persos du genre : Abdallah Tashimoto de la Fontaine : un black enfant d’un africain et d’une japonaise qui est gay, partage sa vie avec un blanc, n’a aucun apriori, aime tout le monde histoire que ça ne renvoie aucun mauvais message surtout…
Avant ‘était ma vu que des ethnies différentes se mélangent. Mais si maintenant c’est mal vu qu’ils ne se mélangent pas, ben putain c’est encore pire ! ça devient compliqué, il faudrait absolument rencontrer des étrangers pour trouver l’amour sinon on donnerait une mauvaise image.
Et si vous me dîtes « mais pas dans la vraie vie, mais juste en BD » ben désolé mais c’est pareil.
Les seules décisions censées être sujettes à polémique, que ce soit de la part d’une vraie personne ou d’un perso de BD, c’est lorsqu’ils font du mal : les meurtres, les agressions, etc. Qui a le droit d’aller dire à quelqu’un de mieux se choisir son conjoint ?
@Matt : Tu cherches la petite bête. On a tous bien compris -et tout le monde s’en fout- que n’importe qui a le droit de se marier avec n’importe qui, au delà de ses goûts et de ses couleurs. Mais ce mariage, là, il est juste pathétique parce que ça se voit qu’il est consensuel. Du coup, comme le dit Eddy, il ne correspond pas du tout avec la nature de l’un des deux personnages. Et ça, c’est juste nul.
Tout le monde se fout de ce que je dis ok, c’est sympa…
Tu es le premier à te foutre de la continuité et des écarts de conduite des persos qui peuvent se mettre à tuer, mais se marier avec un perso de la même couleur c’est too much parce que ça donne l’impression que Marvel nous dit que les noirs ne peuvent que se marier ensemble ? Je trouve juste que vous cherchez des messages là où il n’y en a pas.
Le seul truc que je peux voir à reprocher c’est que ce Tchalla semble sortir de nulle part. Donc on peut se dire « ah ben…pourquoi lui ? » Sauf que Claremont déjà avait introduit le fait qu’ils se connaissaient depuis longtemps, et il y a aussi eu une mini série sur la jeunesse de Storm. Donc moi je me dis « ben pourquoi pas ? », c’est tout.
Je ne dis pas qu’au final ce mariage est une réussite, mais de là à s’énerver contre l’idée même…
J’ai juste l’impression bizarre que vous êtes toujours plus énervés par des trucs à la con de ce genre « oh là là Emma Frost elle drague Cyclope et elle est prétentieuse » « Roo Ororo se marrie avec un black, tss » mais si le Punisher tue 100 personnes « bof, normal il est badass, c’est cool de le voir étriper des gens. » Là bizarrement vous n’y voyez pas Marvel qui prône la peine de mort ou je ne sais quoi…vous trouvez juste que c’est de l’action qui défoule et qu’on n’est pas censé imiter le mec dans la vraie vie.
Alors pourquoi vous cherchez à voir un message caché dans un mariage ?
Je ne cherche pas la petite bête. Je n’ai ni aimé ni détesté cette idée de mariage. Voir Ororo en reine qui retourne dans un pays dont elle est originaire, ça pouvait donner matière à des développement intéressants. ça a été traité avec le cul, ça je suis d’accord, mais je n’y ai pas vu je ne sais quel message communautariste consensuel comme vous.
« Alors pourquoi vous cherchez à voir un message caché dans un mariage ? »
Ce n’est pas qu’une question de message sous-jacent, mais aussi de choix éditorial. Si ce mariage a été organisé, ce n’est pas seulement parce que T’Challa et Ororo ont une histoires commune (évoqué de façon sporadique dans certaines histoires ou même dans le run de Priest), c’est aussi une manoeuvre pour encourager les lecteurs des X-Men à lire la série Black Panther.
Si ce mariage avait été introduit en amont tout au long du run d’Hudlin, de façon moins brusque/soudaine, plus naturelle et organique, la pilule serait sans doute mieux passé.
La relation d’Ororo avec Forge a quand même été beaucoup plus développé que celle-là. Résultat les fans des X-Men n’étaient pas satisfaits par le rôle de Tornade (faudrait demandez à Bruce ce qu’il en pense) et les lecteurs plus jeunes n’avaient pas en tête Marvel Team-Up 100, croyant ainsi que ce mariage tombait comme un cheveu sur la soupe venu de nulle part.
@Matt : Houlah ! Tu m’as mal compris, ce n’est pas ta remarque dont on se fout, mais du fait que telle ou telle personne en épouse telle ou telle autre ! ^^
Non, je continue de penser que tu ne saisis pas à quel point ce mariage est consensuel et que c’est naze.
Regarde bien les films et les séries tv grand public américaines, et tu verras que les acteurs et leurs personnages restent bien cantonnés dans les mêmes couleurs dès qu’il s’agit de mariage.
Ce ne serait pas grave, au delà du fait que c’est consensuel et complètement con (et arriéré), si ça ne dénaturait pas les histoires. Et là c’est le cas, car la nature du personnage d’Ororo n’en fait absolument pas une candidate à ce genre de mariage ethnique et consensuel.
Je ne comprends qu’à moitié ta réponse Matt…
Tu me parles de « vraie vie » et moi je te parle de décision éditoriale.
Tu te rends bien compte que rien à ce niveau n’est laissé au hasard et que Marvel ne fait aucun mystère de vouloir faire des coups médiatiques en faveur de la diversité…
Ce mariage fut introduit lors d’un crossover entre X-Men et Black Panther où les deux personnages retombent amoureux en un clin d’œil dans un histoire faite de bric et de broc.
et quand je dis que ça ne fonctionne pas, c’est en terme d’histoire pas de « bonheur conjugal ».
Cyclope et Emma Frost est une idée bizarre mais contre tout attente, ça matche. ça fait écho au durcissement progressif de Scott et Emma si cynique en devient touchante dans son affection pour le leader impénétrable.
je n’aime pas trop les dernières années des mutants mais c’était pas l’idée la plus absurde.
sinon je vais me réécouter la ballade d’Abdallah Geronimo Cohen de mon ami Thiéfaine… 🙂
Mais c’est peut être aussi naturel cet effet de communautarisme. Pourquoi il y a des quartiers chinois de nos jours par exemple ?
Alors ok Ororo n’est peut être pas le perso qu’on imagine faire ça, mais ça me paraît léger pour s’énerver. C’est si grave que ça au final qu’elle épouse un noir ?
S’il y avait eu une super série qui montre Ororo gérer un pays avec des problèmes similaires à ceux qu’elle a connue gamine à régler aux niveaux des inégalités et tout ça, j’aurais été client. Et vous auriez surement tous fermé les yeux sur cette histoire de mariage ethnique si la série avait été de qualité.
C’est pas non plus comme si Storm n’avait jamais mis les pieds en Afrique comme certains afro américains. Elle y a grandi. Il pouvait y avoir du sens à son retour là bas et elle pouvait y avoir laissé des amis. Donc non je ne vois pas ça comme une idée si naze que ça.
@Eddy : Oui mais il y a un danger à toujours parler de décision éditoriale. C’est d’oublier que les personnages peuvent faire des trucs bêtes, des erreurs. Et en voulant toujours analyser ça comme des coups médiatiques, on interdit tout aux personnages. Un perso black ne devra donc surtout pas se marier avec un autre perso black sinon c’est pas assez ouvert d’esprit, un personnage qui incarne la tolérance ne devra jamais commettre d’erreur sur le coup de la colère parce que ça ne colle pas avec la nature de son personnage, etc.
Omac le dirait mieux que moi mais les gens ne sont pas des images figées qui ne changent jamais et qui ne doivent jamais flancher. Il le démontre bien dans ses « collants sur le divan » en parvenant à donner une cohérence à des comportements que des fanboys houspilleraient en disant que ça ne correspond pas au caractère du perso ou que c’est pas conforme à la continuité.
En gros ce mariage, même si c’est une décision éditoriale, je ne le trouve pas improbable. On peut en effet penser que c’est un coup médiatique, mais t’as jamais vu non plus un mariage plus bizarre dans ta vie ? C’est loin d’être le comportement le plus inapproprié et inexplicable d’un personnage dans la continuité Marvel. Il est crédible que Storm soit tombée sous le charme du bonhomme et crédible qu’elle se sente tentée de revenir dans son pays (qu’elle revenait visiter aussi de temps en temps lors du run de Claremont.)
On peut absolument tout critiquer dès l’instant qu’il y a un seul éditeur ou auteur derrière une histoire. On peut dire « ah mais là ce mec n’aurait pas du tuer truc, c’est surement juste pour choquer que l’auteur a fait ça » ou « pourquoi ces personnages se séparent ? Encore une décision éditoriale pour rajeunir le perso »
Il y a les fautes de script, les trucs qui ne tiennent pas debout, la façon de faire…mais il y a aussi des trucs qui sont tout à fait crédibles mais qu’on ne veut pas accepter parce que ça peut aussi ressembler à un coup médiatique. Je me fous que Parker et MJ se soient séparés, les divroces ça existe. Je déteste juste la façon dont ça a été fait qui a foutu en l’air toute la cohérence de 20 séries sur 20 ans de continuité avec à présent plein d’histoires qui sont bourrées d’erreurs puisque le mariage est censé n’avoir jamais existé.
De la même manière, personne ne reproche a Game of Thrones les résurrections, mais chez Marvel on leur reproche car c’est devenu une habitude pour faire le buzz. Sauf qu’il existe des séries Marvel dans lesquelles les morts et résurrections ne sont pas là pour le buzz, mais font juste partie du récit comme dans « le gant de l’infini ». Ou même dans les gardiens de la galaxie de Abnett et Laning où la mort des gardiens était juste un rebondissement censé inquiéter le lecteur en plein récit sur les voyages temporels (et donc un récit bourré de possibilités pour ramener à la vie des persos avec un voyage dans le temps) Faire croire à la mort d’un perso, ou même le faire mourir et revenir grâce à un voyage temporel, ça se pratique depuis toujours même dans les films. Mais si ça vient de Marvel, on ne le supporte plus car on voit ça comme un coup médiatique même quand ça n’en est pas un.
Et bien d’abord je-nous?- ne suis pas si en colère que ça…
j’ai bien souvent l’impression que tu sois le seul dans ce cas.
Bien sûr que nous aurions fermés les yeux si l’histoire avait été de bonne qualité, ç’est là tout le problème d’ailleurs…
épouser Tch’alla, c’est moins pertinent que d’épouser Bishop qui a déjà flirté avec la belle et qui ne cache pas l’émoi que lui procure la chevaucheuse de vents à plusieurs occasions à l’époque de Lobdell (dans mes souvenirs).
Enfin d’ailleurs Ororo est originaire du Kenya et pas du Wakanda non plus…
on dirait maintenant qu’il n’y a plus qu’un seul pays en Afrique dans l’univers Marvel…
« Enfin d’ailleurs Ororo est originaire du Kenya et pas du Wakanda non plus…
on dirait maintenant qu’il n’y a plus qu’un seul pays en Afrique dans l’univers Marvel… »
J’ai pas dit ça…
Tu vois ? T’es peut être pas énervé mais c’est quoi ces arguments que vous m’opposez ? J’ai jamais voulu dire qu’il n’y a qu’un seul pays en Afrique dans l’univers Marvel. J’aurais du dire « revenir dans son Afrique natale ». ça marche, là ?
Je propose juste d’être moins cynique et d’accepter certains rebondissements dès lors qu’ils ne sont pas aussi aberrants qu’un One More Day qui saccage 20 ans de cohérence pour éviter d’utiliser le divorce comme raison de séparation parce que « c’est vilain le divorce » pour le puritanisme américain. Et d’ailleurs Tornado aime bien One More Day alors que ça part vraiment d’une idée de merde qui sacrifie toute cohérence. Donc pourquoi c’est si terrible le mariage d’Ororo à côté de ça ? ça reste vachement moins tiré par les cheveux, quel que soit le coup médiatique qu’on peut y voir.
C’est parce qu’on s’explique très mal…
je ne te reproche pas ton imprécision dans la géographie africaine Marvelienne, je le reproche à Marvel.
Je trouve que la gestion de « l’étranger » laisse grandement à désirer chez cet éditeur. et pas seulement pour l’Afrique. Paris est l’exemple le plus flagrant à ce titre.
Et oui je suis cynique parce que quand j’ai lu l’histoire je me suis dit que c’était une très mauvaise histoire… dont les motifs sont du même gout que One More day.
a savoir q’un gars, s’est dit: Et si on faisait un couple de super héros africain iconiques?
-pour quand?
-Hier, ce serait bien…
-lesquels?
-les deux plus célèbres, ça va faire boom sur internet
-Ororo et Tch’alla?
-si tu veux…
Depuis un an et demi, Claremont commençait à construire une idylle avec Wolverine (reprise par Aaron comme si la parenthèse Black Panther ne s’était même pas passé…) et on lui pilonné son plot en quatre épisodes dans deux séries qu’il ne scénarisait pas.
c’était vraiment mal fait à peut près autant que OMD et depuis Marvel est devenu coutumier du fait.
Vous avez posé la question à Monsieur Alexandre Nikolavitch où il pensait la « cassure » de l’univers Marvel… et bien pour moi, c’est quand il ont commencé à vouloir manipuler le lecteur en faisant du BUzz à tout bout de champ sans écrire de vraies histoires sympas derrière.
Je comprends le point de vue mais pour moi disons que la conséquence de cette décision est infime. Cela reste quelque chose de possible, ça ne détériore pas l’univers Marvel, ça fait prendre une direction à Ororo qui avait même du potentiel. Sauf qu’ils n’ont pas su quoi faire avec elle dans ce rôle après…
Mais le simple acte de se marier ne fiche rien en l’air pour moi.
One More Day ça fout tout en l’air en matière de cohérence de l’univers avec des séries éparses qui mentionnent le mariage de Peter et MJ (même dans le run de Peter David sur Hulk) qui sont à présent donc toutes fausses. Soi-disant tout s’est passé de la même façon sauf qu’ils ne sont pas mariés. Ah ouais…ils ont quand même envoyé des faire part à leurs potes ? Ils ont quand même fait leur voyage de noces ? Non, y’a plus rien qui tient la route.
En fait, comme le dit Eddy nous ne sommes pas si énervés que ça. On fait juste une remarque. Par contre, de ton côté, y a insistance ou blocage !!! ^^
Pour ce qui est de One More Day, je faisais bel et bien remarquer, dans mon article, que l’idée éditoriale de refuser le divorce était complètement conne. Ben voilà, c’est la même chose, je trouve, pour ce mariage là entre Tchalla & Ororo. C’est une idée consensuelle. Politique. Absurde.
Mais franchement, houlalah, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, effectivement. Ce ne sont que des comics.
Ils ont essayé d’en faire un couple « crédible » dans les FF de Dwayne Mc Duffie(qui reste à mon avis l’un ce ceux qui ont le mieux cernés Superman: et zut pour l’équation auteur= son personnage).
Dans le Marvel d’aujourd’hui il est difficile de faire abstraction de cet fameux éditeur/dictateur/ couperet, je dois dire.
C’est pas « forcément » pour le pire mais qu’on me fasse un démonstration du meilleur!
Secret wars 2015 commence de manière extrêmement pensé et écrit pour terminer dans une bouillie de décisions à la con…(Exemple L’univers Ultimate doit disparaître sauf Miles Morales qui traîne là par hasard juste pour donner de la bouffe à « Deus-ex Machina Man » et qu’il l’épargne…)
M’enfin, j’insiste juste parce que vous insistez aussi sur le mauvais côté et que j’essaie de dire que c’est pas si terrible. Je semble être tout seul à me dire que c’est que dalle ce mariage…et que ça aurait même pu apporter des truc intéressants s’ils avaient su quoi en faire ensuite (une Tornade investie dans le sort du Wakanda…et par extension pourquoi pas de toute l’Afrique)
Alors que One More Day n’avait même pas de potentiel spécial et saccage 20 ans d’histoires en les rendant « fausses ».
Ben alors, les gars, il suffit que je tourne le dos deux jours pour vacances avec les enfants et on est au bord de la Civil War ????
Alors, pour faire mon Salomon, je dirais que je suis d’accord avec les deux parties. A force de tchater avec vous, je me suis détendu sur la question de la continuité. Tornado m’a convaincu dans son article sur Osborn, qu’elle ne tenait qu’à peu de choses. Je dirais presque que comme une chanson, il n’y a pas de mauvaises histoires, que des mauvais conteurs (enfin, si dans le cas du révisionisme de Watchmen, impossible de me détendre du gland sur-ahem-ce coup-là. Il me faudra encore 10 ans).
Que Ororo soit reine du Wakanda ne me choque pas plus que ça. On est synchro avec le personnage : ancienne déesse, Ororo a toujours flirté avec le pouvoir qu’elle a arraché à Scott en duel. Un gentil flirt avec Arkon après la baston contre Badoons, un autre avec…Doom ?! voire la reine des Broods ! Sans oublier son statut de reine des Morlocks qu’elle n’a jamais assumé, Lobdell l’a bien montré durant son run : Ororo reste une petite fille qui rêve encore de princes et princesses. Le fait qu’elle puisse se planter, oui Matt, pourquoi pas, chez un éditeur qui assumerait son divorce autrement que par des tours de magie ou une baston cosmique…
Maintenant, ne pas se leurrer : nos super-héros sont tous des symboles. Et l’éditeur les utilise de manière opportuniste pour vendre ses revues. Je le répète : ce n’est pas l’histoire mais la manière dont s’est raconté. Iceberg : homo ? Chez Lobdell, oui, chez Bendis Beurk… Ororo avec T’challah ? Le souci c’est qu’en 17 ans de Xmen, Tchallah n’a jamais croisé la route des mutants. Et que leurs univers n’a rien de compatible.
Un peu comme si Matt Murdock s’amourachait de je sais pas moi, Rachel Summers. Tiens d’ailleurs pour une fois Bendis avait bien joué son coup en reconnaissant que son mariage avec Milla Donovan était un symptôme de dépression nerveuse.
A quelques moments de son histoire, Marvel a été précurseur de plein de choses sociales. Pas ces dernières années où clairement on prend le train en marche du jeunisme, du féminisme et des coming out sexuels. Personnellement, je vois très bien Ororo comme une femme asexuée que la chose ne semble pas intéresser. Cette histoire de soirée gay avec Yukio, j’ai jamais trouvé ça probant.
Donc pour le coup, je suis d’accord avec Eddy et Thierry : prenons deux persos noirs célèbres, unissons les et voyons ce qui se passe. Et ben…rien. On est tout à fait dans le grand bordel Marvel où on trouve Spidey chez des vengeurs, des fantastiques chez les gOA, Wolvie chez des vengeurs, Norman Osborn chez des vengeurs, Echo chez des vengeurs, Magneto agent du Shield….
« Ororo avec T’challah ? Le souci c’est qu’en 17 ans de Xmen, Tchallah n’a jamais croisé la route des mutants. »
Comme tu le dis la continuité tient à peu de choses, ils ont fait de la rétro continuité comme quoi Ororo a connu T’challah quand elle était ado. Est-ce opportuniste ? Sans doute. Est-ce que c’est forcément à chier ? Non.
Mais oui, finalement ils n’ont rien foutu avec ce mariage. Mais j’aurais aimé que ça mène à quelque chose, moi. Je n’ai pas rejeté cette histoire de mariage entre deux personnages noirs (parce que le début du débat c’était juste ça, pas le développement foireux qui a suivi)
« Coates est donc légitime à écrire un comics mettant en scène un superhéros d’origine africaine, et garant d’une certaine forme d’authenticité, ou en tout cas de justesse de personnalisation, et peut-être de revendication. » écris-tu.
Ce genre de déclaration semble (de manière désingularisée, ce n’est pas toi en tant qu’individu que je désigne, mais plutôt la doxa actuelle) dire que certain.e.s scénaristes (pour rester dans ce domaine) ne peuvent écrire que d’expérience.
À eux, l’imagination et l’imaginaire leur sont refusés.
Un auteur Noir, devient donc légitime à écrire pour un héros Noir (qui rappelons-le est ici un potentat africain d’une nation inventée, par deux auteurs Blancs) quand bien même n’est-il pas Africain, une femme pour une héroïne. Si c’est réduire les uns et les autres à ce qu’ils sont, c’est aussi – et surtout – refuser aux autres d’écrire pour ces mêmes personnages.
Voir par exemple (parmi d’autres) le « procès » que l’on a fait à Kathryn Bigelow lors de la sortie de Detroit. Ou celui fait à Waid & Jones pour avoir écrit Strange Fruit.
Que ces deux œuvres soient, à l’aune de nos goûts, critiquées, bien sûr, pourquoi pas ; qu’on y juge les auteurs en leur refusant le droit d’imaginer en dehors de la couleur de leur peau ou de leur sexe (ou genre), c’est triste. Et dangereux.
Je sais bien que ce n’était pas ton propos et j’insiste là-dessus, cela dit, légitimer les uns (ici Ta-Nehisi Coates) c’est délégitimer les autres, et en vertu de quoi ?
Bien à toi amigo, cordialement !
Je pense que Présence voulait juste dire que Coates a déjà écrit sur la condition afro-américaine. Il connait le sujet. C’est pas juste parce qu’il est noir.
Sinon cette série peut me tenter. J’attends de voir combien de temps elle va durer. Je trouve dommage la succession de dessinateurs qui ne garantie pas d’homogénéité graphique.
Et je crains aussi que des références aux events Marvel que tu mentionnes (secret wars, infinity) me pose problème. C’est encore des events qui viennent polluer une série indépendante et qui risquent de laisser perplexes les lecteurs qui n’ont pas suivi ces events, non ?
Concernant Coates, c’est exactement ce que tu reformules.
Je ne sais pas non plus pour combien de temps Coates a signé. Il vient ‘entamer sa deuxième année année sur le titre, et sa troisième série dérivée, coécrite avec un autre scénariste.
Mon impression est qu’effectivement Coates et son responsable éditorial ont fait le choix de faire référence à la continuité, d’inscrire la série dans l’univers partagé Marvel. Du coup, les références à Infinity (Hickman & Cheung) et à Secret Wars (Hickman & Ribic) sont faites rapidement, sans rentrer dans le détail. Ma difficulté de chroniqueur est qu’elles me parlent parce que j’ai lu ces histoires, mais que je suis bien en peine de prendre le recul nécessaire pour savoir dans quelle mesure elles restent compréhensibles pour des néophytes. Par contre ces événements sont antérieurs à la série, et cette dernière n’a pas subi les derniers Events qui n’ont pas contraint le scénariste à laisser de coté son récit le temps de Civil War II ou de Secret Empire.
Je l’ai bien cherché cette remarque. 🙂
C’est vrai : ça correspond à une forme de doctrine générée par la bien-pensance, et dans l’air du temps. Je vais tenter de développer mon argumentaire qui ne sera peut-être pas assez convaincant.
Tout d’abord merci de ta remarque qui est pertinente et sans agressivité. Ensuite, je me permets de faire remarquer que dans le paragraphe que tu cites, je ne mentionne pas que Ta-Nehisi Coates est afro-américain, mais qu’il est journaliste et écrivain et qu’il a écrit sur le statut d’afro-américain. Je me rends bien compte que ce n’est qu’une nuance, mais j’avais l’impression en écrivant de plus faire porter sa légitimité sur ses connaissances que sur la couleur de sa peau.
Il est vrai que les arguments que je cite dans ce paragraphe sont ceux repris par la presse spécialisée, et dans les articles de presse généraliste. C’est visiblement une question polémique aux États-Unis de savoir qui est légitime à écrire sur le statut d’afro-américain. Si j’ai bien compris, la majorité des récits de fiction est historiquement produite par des blancs dans les 2 premiers tiers du vingtième siècle aux États-Unis. Comme tu le soulignes, Black Panther a été créé par 2 blancs, comme si l’histoire des afro-américains aux États-Unis avait été écrite par les vainqueurs, ou plutôt par les individus issus de la culture des oppresseurs, des esclavagistes.
Il est difficile de ne pas voir dans cette série, une forme de réappropriation et d’investissement dans un média majoritairement blanc, surtout de la part d’un auteur avec des convictions, comme Ta-Nehisi Coates. C’est dans ce sens où j’estime que les responsables éditoriaux le mettent en avant comme étant légitime. Effectivement, cet auteur a choisi un personnage afro-américain d’adoption, en fait un personnage africain, peut-être parce que le film Black Panther était déjà annoncé et qu’il s’agissait d’une stratégie de synergie qui n’aurait pas eu le même impact avec un autre personnage comme Luke Cage… ? Qui sait ?
Mon paragraphe a été également été fortement influencé par la réaction médiatique de la communauté noire quand un humoriste politique blanc (Bill Maher) a osé utiliser le mot nègre dans son sketch éditorial d’ouverture d’émission, il y 2 ou mois. Il a subi leur foudre parce que ce groupe de représentation estime que ce mot n’appartient plus aux blancs (du fait de son poids historique) et que seuls les afro-américains ont le droit de l’utiliser. J’essayais donc, maladroitement (je suis blanc 🙂 ), de rendre compte de cette sensibilité, de cette tension raciale dans le contexte culturel des États-Unis.
J’ai également écrit un article sur Strange Fruit, et j’ai développé mon argumentaire d’une autre manière, sans remettre en cause le droit de Waid & Jones à réaliser un récit sur le thème du racisme dans les états du Sud des États-Unis, et en ayant apprécié ce qu’ils ont réussi à faire. Je suis convaincu que Jones & Waid savaient ce à quoi ils s’exposaient, en gros une accusation de s’approprier l’histoire des noirs, d’écrire leur histoire à leur place, sans être capable de parler de la condition d’afro-américains faute de la ressentir, de la vivre dans leur chair de blanc. Je trouve qu’ils ont réalisé un récit prenant, et évité cet écueil avec une approche historique et sociale.
Je vois bien la pente glissante qui mène à l’interdiction potentiel aux auteurs d’écrire sur des conditions qui ne sont pas les leurs, les restreignant à ce qu’ils connaissent. D’un autre côté, le contexte d’écriture des comics aux États-Unis me semblait justifier d’attirer l’attention du lecteur sur cette sensibilité. Au fur et à mesure que je développe, je me rends compte que mon avis n’est pas bien tranché, et que je suis tenté par une approche au cas par cas, sans réussir à me faire une doctrine claire. Merci beaucoup de m’avoir fourni cette occasion de poursuivre mes interrogations sur ce sujet.
Ce qui m’effraie, c’est l’idée qu’on puisse être « légitime ».
Énoncer cette catégorie c’est forcément dire qu’il y en a une autre (au moins), qui ne le seraient pas.
En outre réduire, et je sais que ce n’est pas ce que tu as fait, un individus à son sexe ou la couleur de sa peau, me paraît pour le coup assez réducteur (sic). Que Ta-Nehisi Coates veuille faire passer des idées sur le racisme, et qu’il y apporte une partie de son expérience, j’en suis pour ma part enchanté, et je n’ai rien à reprocher à la démarche. Et si c’était le cas, ça ne serait pas à cause de la couleur de sa peau.
Ce que je trouve dangereux c’est la revendication de légitimité, comme je l’ai dit.
Le meilleur run que j’ai lu des Quatre Fantastiques, est celui qu’a écrit Dwayne McDuffie, si j’avais lu quelque part qu’il n’était pas légitime pour l’écrire, au prétexte que les FF sont des Blancs, et lui un scénariste Africain-Américain, j’aurais été tout aussi choqué.
Et c’est là que réside aussi la dangerosité d’une telle idée. Dans le domaine de la bédé américaine mainstream il y a peu de personnages Noirs, il y a aussi peu d’auteurs Africains-Américains, si leur seule légitimité est d’écrire pour ce type unique de personnage, il ne risque pas d’y en avoir plus. Idem pour les femmes par exemple.
On remarquera aussi que ce droit à la « légitimité » apparaît justement et presque uniquement lorsqu’il s’agit d’auteurs Blacks (ou de ce qu’on appelle les « minorités » quoi que cela veuille dire). Où a-t-on vu que Jason Aaron était légitime d’écrire sur Thor ? Ou Alan Moore sur Jack l’Eventreur parce qu’il est, aussi pense-t-on, anglais – ?
Ou s’arrête la légitimité ?
[-_ô]
La légitimité n’est clairement pas une histoire de couleur de peau. Mais on peut en effet se dire qu’il existe une catégorie de gens non-légitimes. Par exemple un mec qui n’a jamais rien étudié sur la Chine ne sera pas légitime pour raconter l’histoire de la Chine. Non ?
Évidemment ça se constate après, ça. Une fois qu’on s’aperçoit que l’auteur en question aligne des erreurs lamentables.
Mais sinon oui, un historien de la Chine blanc, il est légitime^^
La légitimité c’est le droit de faire quelque chose avant même de connaître ce qui a été fait.
Oui, vu comme ça…
Mais dans un sens, on peut imaginer qu’on SAIT d’avance qu’un mec est inculte dans un domaine parce qu’il l’a prouvé par le passé, et donc considérer qu’il n’est pas fait pour tel ou tel projet^^
Après tout c’est parce qu’on savait d’avance que Coates avait écrit sur le sujet et qu’il s’était renseigné qu’on est tenté de dire qu’il est légitime. Après c’est pas forcément le bon mot, y’a défaut de langage, il vaut peut être mieux évoquer qu’il connaît simplement le sujet…mais après c’est du pinaillage sur les mots.^^
@Artemus : tu soulèves une question intéressante. Je pense que, selon les sujets, il y a quand même bien une légitimité, ou bien une « subjectivité pertinente » amenée par un auteur. Mais, en effet, ce n’est pas forcément un principe hyper-rigide.
Pour développer ma pensée, je vais parler d’un sujet qui me touche particulièrement : la guerre du Vietnam. Pendant des années, ce sujet a principalement été traité par le filtre des américains. Même si c’est un conflit qu’ils ont perdu, ils ont gagné leur service après vente et du coup, le Vietnam était davantage une source de stress post-traumatique. Les morts vietnamiens étaient des seconds rôles qu’on faisait mourir en arrière plan ou pour les besoins de l’intrigue.
En explorant ton blog, il y a quelques semaines, je suis tombé sur le roman « Le sympathisant », dont l’auteur se proposait d’amener un point de vue différent sur cette guerre, le point de vue d’un autochtone.
Est-ce à dire que seuls les américains ou les vietnamiens peuvent écrire sur cette guerre de façon pertinente ? Eh bien, je pense que non, puisque Garth Ennis, un irlandais, dans son Punisher MAX, incorpore avec succès des éléments de cette guerre dans son intrigue générale…
Toutefois, je pense qu’il y a certains sujets (sous certains angles), qu’il n’est pas possible (ou, dira-t-on, très difficile) de traiter sans avoir un rapport particulier avec eux.
Dans le cas de Black Panther, c’est peut-être plus diffus, il s’agit de fiction. Mais on peut quand même se projeter… (ou essayer). La communauté noire des Etats Unis continue à subir des discriminations (arrestations arbitraires, bavures policières). Du coup, mettre en scène un héros noir (même africain), c’est d’une manière symbolique reconquérir une part de pouvoir, de fierté, de dignité. Et le fait que l’auteur soit noir ou pas devient de fait une question importante, non pas dans la qualité finale de l’oeuvre, mais dans la perception du lectorat noir. Si c’était écrit par un blanc, on retomberait dans le schéma « les blancs nous disent comment faire les choses et décident de tout ». Ecrit par un noir, ça peut se percevoir comme « nous pouvons reprendre notre destin en main ». Je ne dis pas que c’est pertinent ou juste. Je dis que ça peut-être la perception du côté des noirs. Et si ça se trouve, je me plante, car je ne suis, après tout, pas noir (mais j’appartiens à une minorité…)
J’entends bien ce que tu dis, et oui je pense aussi que tel ou telle auteur.rice peut-être plus pertinent.e sur un sujet donné que d’autres.
Mais en aucun cas – pour moi – cette pertinence ne peut relever de la couleur de peau. Ou d’un pays dont sa famille serait originaire. Voire d’où il serait lui-même originaire.
Mes grands-parents étaient des immigrés, cela ne fait cependant pas de moi, un spécialiste du pays d’où ils viennent par la simple grâce d’une filiation. Quand bien même aurais-je été originaire de ce pays, cela n’aurait pas forcément suffit pour en parler.
Que ce soit un essai ou de la fiction, rien ne remplace à mes yeux, le travail et/ou l’imagination et l’imaginaire. Une opinion qui ne retire pas la part de vécu et l’expérience que pourrait avoir un auteur.
Mais encore une fois légitimer quelqu’un, c’est délégitimer les autres.
Et n’oublions pas non plus qu’un des meilleurs auteurs de Black Panther (McGregor) et également un auteur blanc, dont le travail a plu à de futurs scénaristes venus d’horizons divers (je ne les ai pas tous en même, mais il y a au moins Morrison et McDuffie pour se considérer comme de grands fans de ce run).
J’avais également bien aimé les épisodes de Don McGregor, sans chercher à me renseigner sur sa couleur de peau. Avec le recul, il évoque effectivement le Ku Klux Klan et quelques éléments culturels afro-américain. A posteriori, je me dis que j’avais bien aimé la manière dont il met en scène les épreuves qu’affronte T’challa et son ressenti. Par contre, je n’ai pas souvenir d’avoir lu l’avis d’un afro-américain sur ces épisodes. J’apprends donc ce qu tu dis de l’avis de Dwayne McDuffie.
Cet exemple (les épisodes écrits par McGregor) me ramène à la question (pour laquelle je n’ai pas de réponse) de savoir si effectivement le média qu’est les comics est foncièrement blanc dans sa forme et sa culture, et dans quelle mesure il peut être approprié par un auteur d’une autre culture.
« C’est un véritable numéro de funambule, mais Ta-Nehisi Coates parvient à se montrer convaincant, tout en évitant de se montrer méprisant ou même condescendant »
Voilà bien une chose dont je suis incapable, tant j’ai toujours cordialement détesté cette mythologie de pacotille dans laquelle baigne ce personnage.
Qui plus-est, le mariage consensuel entre Tchalla et Ororo évoque cette mentalité américaine insupportable, où, de nos jours encore, il est très mal vu qu’une noire n’épouse pas un noir, et inversement.
Et puis, comme le dit Matt, malgré tous les efforts du staf pour donner l’impression qu’il s’agit d’une série autonome, ça sent quand même l’interconnexion avec les events à plein nez.
Clairement pas pour moi.
@Présence : Je fais mon rabat-joie, mais je me rattraperais à ton prochain article hors mainstream, promis ! 🙂
Ce n’est pas tant que la série est incompréhensible sans lire ces events, c’est surtout que le personnage a joué un rôle majeur dans les New Avengers d’Hickman, et c’est cette série-là qui a été impacté par les crossovers.
Pas besoin de se les farcir forcément, il suffit de se renseigner sur le rôle de Shuri, les incursions, et le nouveau rôle acquis par T’Challa à la fin des FF d’Hickman, et cela suffit amplement pour se lancer dans cette série.
Pour le mariage, on en a déjà parlé donc je ne vais pas refaire un speech, mais je pense que dans les deux cas, il y aura toujours des gens pour s’offusquer. Parce que les gens ne peuvent pas s’empêcher de voir une connotation politique en n’importe quel évènement mettant en scène un black, un gay, un juif.
En gros si Ororo avait épousé un blanc, on aurait reproché à Marvel sa bienpensance et son opportunisme moralisateur en voulant prôner, au même titre qu’avec sa super héroïne musulmane et ses super héros gays, des comportements jugés choquants avant. Histoire de dire qu’ils sont modernes, ouverts, et s’attirer un public.
Mais si elle épouse un noir, on lui reproche de rester enfermé dans le passé, de se ranger à une mentalité encore très répandue.
On peut pas juste se dire que c’est une femme qui se marie avec qui elle veut ? Pourquoi y chercher toujours un pamphlet socio-politique ?
Enfin j’sais pas, moi je m’en tamponne de ce mariage^^
Et sinon je t’ai répondu sur Lovecraft^^
@Tornado – Oui, il y a des connexions avec la continuité Marvel, et les événements de type crossover ont une incidence sur le récit, du moins ceux qui lui sont antérieurs.
La légitimité – c’est une question complexe pour moi et j’en suis venu à me demander si j’avais employé le bon mot. Du coup, un petit tour par le dictionnaire s’est imposé pour moi. Pour le Larousse, la légitimité, c’est ce qui est fondé en droit, en justice ou en équité. Visiblement, j’ai employé ce mot dans son acceptation courante et pas dans son sens tel qu’e le définit le dictionnaire. Je vais donc tenter de reformuler avec des exemples.
Sans être provocateur, ça ne me choque pas de dire qu’il a des personnes dont l’opinion n’est pas légitime, c’est-à-dire qu’elle n’a pas la même valeur que d’autres. Or dès que j’ai écrit cette phrase, je me suis pris les pieds tout seul dans le tapis puisque la liberté d’expression et la pluralité des systèmes de valeur font que tout le monde a le droit de dire ce qu’il pense et qu’un point de vue en vaut un autre dans ce qu’il reflète de l’expérience personnelle, de la culture, du statut social de l’individu qui l’a émis.
Dans le même temps, pour moi toutes les opinions ne se valent pas. Suite à la découverte du mot zététique dans l’article d’hier, j’en ai parlé ma table et mon fils m’a regardé d’un drôle d’air en me conseillant d’aller regarder quelques unes des vidéo du site Hygiène mentale. J’ai regardé au pif la vidéo dont je vous mets le lien en fin de réponse. Effectivement, quand je veux m’informer sur les risques liés à la vaccination et sur la balance entre ses effets positifs et ses effets négatifs, je vais faire le tri entre les avis que j’estime légitime et les autres. Dans ce contexte là, le terme de légitime semble effectivement impropre et il serait plus juste de parler d’avis pertinent ou informé. Tout le monde est légitime à exprimer (du point de vue du droit, de la justice, de l’équité) son avis sur les vaccins, à nouveau c’est un droit constitutionnel, mais tous ne se valent pas, en fonction des critères que j’applique, à commencer par ceux de la démarche scientifique.
Le deuxième exemple qui m’est venu en tête est le film de Spike Lee sur Malcolm X. Je me rappelle qu’à l’époque j’avais été déstabilisé par la reconstitution d’Harlem dans les milieux criminels. Aujourd’hui je pense que Spike Lee était plus légitime à réaliser cette reconstitution qu’un réalisateur blanc. A nouveau en écrivant cette phrase, je me rends compte que j’emploie le terme de légitime à tort à et travers. En fait, ce que je veux dire est que cette vision d’Harlem était moins polémique parce que réalisée par un afro-américain que si elle avait été réalisée par un blanc. Du coup ça n’a rien à voir avec la loi, mais cela relève de biais socio-culturels. Il me semble plus intéressant de voir cette reconstitution réalisée par un afro-américain que par un blanc. Et toc, dès que j’ai écrit cette phrase, je prends conscience de mon propre biais : une histoire racontée par l’opprimé plutôt que par les oppresseurs (ou les vainqueurs). Au final, Artemus a raison, cette reconstitution a d’autant plus de valeur qu’elle est réalisée par un individu ayant fait des recherches, et pas en fonction de la couleur de peau.
https://www.youtube.com/watch?v=eLLIm-GpJh4
Et sinon le film il vaut quoi ? Plus personne ne va voir les films ?^^
Quel film ? (mode j’en ai rien à foutre : ON).
Attends, c’est un noir qui le réalise 😉 (Artemus, t’es plus là ?^^)
Si, si, je suis là, et je vais commenter (à la manière de ce qu’on attend de moi) :
@ Matt : « Noir » dans ce cas là prend une majuscule. [-_ô]
POur ma part Matt, je trouve particulièrement agréable qu’il y ait encore UN endroit sur le net où les comics ne sont pas vu à l’aune de leur pendant cinématographique.
Je regarde ces films, mais ça reste un parent pauvre du matériau de base qui lui me passionne.
Eddy: Malheureusement c’est rarement le cas sur d’autres sites.
En tant que lecteurs, on a peut-être plus tendance à se concentrer sur les bénéfices de ce genre d’événement (au sens où même si le film est mauvais, peut importe au fond car il aura surtout poussé les éditeurs à rééditer d’anciennes histoires bien meilleures), mais c’est quand même dommage en un sens qu’il faille rien de moins qu’un film pour qu’un personnage de papier puisse bénéficier d’un regain de popularité auprès d’un public généralement plus attiré par le cinéma, alors que c’est pourtant la version papier qui contient la sève primordiale, les bases de la mythologie, le noyau dur (cet espèce d’attrait immédiat pour les écrans expliquerait-il aussi en partie pourquoi les vidéos de youtubeurs sur les comics rameutent plus de monde que les critiques écrites ?).
Quand je vois qu’un article sur une adaptation cinématographique engendre bien plus de commentaires que ceux consacrés au matériau original (la base sans laquelle le film n’existerait pas) ça me désole un peu.
http://www.comicsblog.fr/29781-Black_Panther__dcouvrez_le_programme_de_notre_semaine_spciale
Le prochain film Avengers n’est même pas encore sorti que je commence déjà à ressentir une certaine saturation à la vision du nombre d’articles, de trailers et autres trucs destinés à gonfler la hype jusqu’à la sortie. Plus encore que les films en eux-même finalement (après tout il n’y en a que 5 ou 6 par années), c’est surtout la campagne marketing qui peut accentuer cet effet de lassitude potentielle (en plus de l’uniformisation des films autour d’un cahier des charges et d’une formule à succès).
Euh j’ai pas dit qu’il fallait voir les comics à l’aune de leurs adaptations. Je préfère aussi les BD en général. Mais on peut aussi en parler quand même sans tout rejeter comme si c’était de la pure merde.
Je comprends l’effet ras le bol, il y a trop de films de ce genre (mais rien ne vous oblige à aller les voir non plus^^)
Et je comprends qu’en entendre davantage parler que les comics est chiant, mais il y a aussi beaucoup de gens qui n’entrent pas dans les BD, leur continuité super vaste, etc.
Je pense que Jyrille ici présent n’est pas un fan de Marvel et doit-on lui jeter la pierre s’il n’a pas envie de plonger dans les comics et reste tenté par les films ?
Faut pas non plus tomber dans l’autre extrême et se dire que les films c’est forcément à chier et que ça ne mérite même pas d’en parler. Enfin si c’est ton avis, tu as évidemment le droit de le penser mais moi je reste un peu curieux quand même, c’est tout.
« Je comprends l’effet ras le bol, il y a trop de films de ce genre (mais rien ne vous oblige à aller les voir non plus^^) »
Mais même en les évitant soigneusement, on les subit forcément par le biais de la promo (il n’y a encore pas si longtemps, dans les stations des transports en commun, c’était difficile de ne pas se retrouver avec un trailer de la saison 2 de Stranger Things sous le nez).
Au-delà même de la qualité des oeuvres en question, c’est ce matraquage publicitaire qui peut s’avérer soûlant.
C’est qui m’incite de plus en plus systématiquement à voir ces films en différé, avec un retard volontaire, pour ne pas être pollué par la hype environnante et les superlatifs critiques entourant la sortie en salles des films.
Ça a du bon de découvrir une oeuvre en étant vierge de toutes infos, sans interférences ou filtres promotionnels. C’est JP qui disait que l’arc « Get Mystique » l’avait déçu en partie parce que les superlatifs propres aux solicitations lui promettaient monts et merveilles, et surtout un programme finalement pas tenu jusqu’au bout.
Le prochain film de Spielberg m’intéresse, et c’est bien pour ne pas entamer mon intérêt que j’évite le plus possible les trailers.
Pour le dernier Star Wars, j’ai privilégié pour une fois l’option contraire, en le découvrant aux toutes premières heures de sa sortie, sans attentes particulières et avec une certaine ouverture d’esprit, avant que des hordes de fans ne pondent leurs avis négatifs ou positifs et que la critique s’emballe dans une direction semblable ou contraire.
« C’est qui m’incite de plus en plus systématiquement à voir ces films en différé, avec un retard volontaire, pour ne pas être pollué par la hype environnante et les superlatifs critiques entourant la sortie en salles des films. Ça a du bon de découvrir une oeuvre en étant vierge de toutes infos, sans interférences ou filtres promotionnels »
Oui je pense que t’as raison, je fais pareil en général. Je posais juste naïvement la question si quelqu’un l’avait vu.
Pour le coup, ce sont plutôt les films précédents (sans doute plus libres ou personnels) de Coogler qui m’intéressent, et en particulier Creed, certainement parce que j’aime bien l’inégale saga des Rocky (surtout les 1, 2, 5 et 6, mais pas tellement le 3 et 4, représentatifs des aspect les moins aimables du cinéma américain des années 80).
il y a longtemps que « comicsblog » est devenu « Cinécomicsblog » et ne parle plus que de manière secondaire du support papiers, raison pour laquelle je ne vais plus que de loin en loin sur leur site…
Je précise que j’apprécie à leur juste valeur les films qui sont souvent distrayants (sauf THOR Ragnarok :()
ils ont une bonne porte d’entrée mais je préfère toujours conseiller un bon arc « jumping point » qu’un film.
des copains qui vont conseiller de films le feront mieux que moi à la limite… 🙂
Il y a de bons retours quand même sur le film. Apparemment le vilain ne serait pas tout pourri cette fois^^ Et ce serait assez dramatique et pas trop plein d’humour bidon.
Par contre les effets spéciaux seraient assez laids à certains moments. ça ne s’améliore pas les CGI. Plus ils en mettent et moins ils sont soignés.
Ouh pinaise ! Celui-là il faudrait me payer pour que j’aille le voir ! La bande-annonce est atroce. C’est bling bling au possible avec plein d’effets spéciaux sur le costume, les décors à gerber du Wakanda, tout ça. Au secours.
J’ai ressayé Wonder Woman l’autre soir, et j’ai arrêté au bout de 20 mn. Je n’y arrive plus.
Logan était bon. Le reste, je ne veux plus en entendre parler. Sérieux.
Même les anciens que tu aimais bien comme les premiers X-men, faut plus en parler ? Tu rejettes tout par ras le bol ?
J’avoue que j’ai même pas vu la bande annonce. ça ne m’intéresse pas plus que ça, mais je laisse toujours une possibilité que ça puisse être bien entre les mains d’un bon réalisateur. C’est le mec qui a fait Creed qui a eu un gros succès il me semble. Enfin moi je connais mal la franchise Rocky donc je ne l’ai pas vu. Mais sait-on jamais…
Je garde les Batman de Burton, les Spiderman de Raimi (et même le premier de Mark Web), les trois premiers X-men, et les Batman de Nolan (et encore, j’aime surtout le 2°).
Dans l’ensemble, je veux bien préserver les films que j’ai aimés à l’époque de leur sortie, y compris le Daredevil et le Hulk de Ang Lee. Mais tout ce qui est sorti depuis Disney, c’est poubelle. J’en peux plus (exception du 1° GoG, de Logan et, à la limite, du 1° Captain America -mais vraiment limite). Et côté DC, c’est pire.
Et sinon quelqu’un connait la mini série sur le caïd écrite par Matthew Rosenberg, également journaliste ?
http://www.bulledair.com/index.php?rubrique=album&album=caid_v2
Je ne l’ai pas lue. Les chroniqueurs de Comixity (Steve en particulier) avait été enchanté par les 3 premiers épisodes, mais déçu par la fin. Je l’ai feuilleté en librairie ; le dessin ne m’a pas attiré. Je n’en ai pas tenté la lecture.
Merci pour ton didactisme, Présence, car je ne connais pas grand-chose à ce personnage. Je ne savais pas qu’il avait été marié à Ororo ! Les dessins m’ont l’air tout à fait agréables et, tout comme les quelques épisodes des années 80 que j’ai lus l’an passé, l’aspect intéressant de Black Panther semble toujours être la politique. C’est très mature, même pour du super-héros des années 80. Je ne sais plus quels épisodes j’ai lus, mais les dessins ne m’avaient pas plus emballé par contre.
Je ne connais aucun des auteurs ici mais cela m’a l’air intéressant. Je ne tenterai pas l’aventure je pense, trop d’investissement, mais je suis toujours content d’en apprendre sur ce que je ne suis pas. Et j’ai bien envie d’aller voir le film…
La BO, c’est un groupe que je dois approfondir parce que j’aime bien : Run The Jewels.