Focus : Le Captain America de Mark Waid
Une chronique signée FLETCHER ARROWSMITH et de JB VU VANVO : Marvel Comics
VF : Panini Comics
Cet article portera sur les numéros des séries CAPTAIN AMERICA écrites par Mark Waid. Il s’agit de CAPTAIN AMERICA VOL 1 n°444 à 454 (publié en France dans la revue Avengers n°1 à 13), CAPTAIN AMERICA VOL 3 n°1 à 23 (Fantastic Four n°1 à 20), CAPTAIN AMERICA VOL 1 n°695 à 704 (Marvel Legacy : Captain America) et, plus brièvement, de CAPTAIN AMERICA n°600 (Marvel Icons n°61), CAPTAIN AMERICA: SENTINEL OF LIBERTY n° 1 à 6 (partiellement publiés dans Marvel n°31, 33 et 34), 8 et 9, 11 (Marvel n°37) et 12 (Marvel Top n°17, CAPTAIN AMERICA : RED, WHITE AND BLUE (Captain America : Rouge, Blanc & Bleu) et CAPTAIN AMERICA: MAN OUT OF TIME n°1 à 6 (Captain America 100% Marvel n° 5 ).
Ouf ! Et oui, nous avons exclu un annual IRON MAN/CAPTAIN AMERICA de 1998 car il s’agit d’un annual de la série IRON MAN.
JB : Cela partait d’une bonne intention ! Je voulais rendre hommage au retour en grâce du personnage de Captain America à la fin des années 90. En effet, après des aventures publiées dans les magazines Arédit/Artima, les comics CAPTAIN AMERICA disparaissent en VF à de rares exceptions : un numéro anniversaire dans Strange Spécial Origines, un crossover avec THE DEFENDERS, le story arc Les Rues du Poison dans Titans, et un médiocre crossover dans les derniers numéros de Strange : Opération AIM. La reprise de la série par Mark Waid, publié par le nouvel éditeur Marvel France, faisait ainsi l’effet d’un bol de fraîcheur et réintroduisait le perso auprès du public français. Je me suis dit que j’allais partager cette redécouverte, et l’ami Fletcher s’est proposé pour chroniquer le tout dernier run de Waid sur le personnage, qui m’a échappé. Mais depuis les débuts de Waid sur le titre, 25 ans se sont écoulés…
Fletcher : c’est toujours un plaisir de travailler avec toi JB. C’est en plus mon premier Team Up sur Bruce Lit. Je deviens donc pour l’occasion ton Bucky avec en plus la possibilité de placer un titre du Boss. [Note de JB : attention, à proposer du Bruce Springsteen, un autre Bruce (également boss de son état) risque de te faire subir le sort de James Barnes !]
———– JB ———–
PREMIER RUN : CAPTAIN AMERICA Volume 1 n°444 à 454
Au début des années 90, Captain America est dans une mauvaise passe. Dans les derniers numéros de l’immense run de Mark Gruenwald (137 numéros !), Steve Rogers est atteint d’un mal dégénératif. Le super-sérum le ronge de l’intérieur à chaque fois qu’il utilise ses pouvoirs. Commence alors un dernier arc d’une douzaine de numéros, “Fighting Chance” : Steve Rogers, égal à lui-même, refuse d’abandonner son rôle de héros et tente de trouver des successeurs avant de mourir. Alors que son corps cède peu à peu, Captain America utilise une armure qui l’aide à se déplacer. Steve Rogers finit par s’étendre dans la demeure des Avengers mais, lorsque Jarvis entre dans sa chambre, il découvre que l’armure est vide et que le corps de Rogers a disparu.
Mark Waid commence son premier run après cette conclusion. CAPTAIN AMERICA n°444 s’ouvre 2 semaines après la disparition de Captain America, que les Avengers ont gardée secrète jusque là. Cependant, un groupe terroriste vient de prendre en otage le président Clinton dans le Jefferson Memorial et exige que Captain America se livre à eux. L’agent McElroy, chargé de gérer cette situation désastreuse, est furieux de ne pas voir le vengeur étoilé arriver avec le reste des Avengers. La Veuve Noire, alors à la tête de l’équipe, empêche ses équipiers d’écraser l’importun sur place et explique que Captain America est disparu et présumé mort. Chaque Avenger présent exprime ce que représente Cap pour lui ou elle. Pour Hank Pym, qui l’a repêché des glaces, c’est un survivant. Pour Pietro, que Cap a accueilli au sein des Avengers malgré son passé criminel, c’est un faiseur de miracle. Pour Hercule, Rogers est l’égal des dieux. Alors que l’heure passe, les Avengers doivent intervenir mais le meneur des terroristes menace de faire détoner une bombe et d’emporter les Avengers dans la mort. Il est alors stoppé par le bouclier de Cap… lancé par l’agent McElroy. La Veuve Noire avoue publiquement que Captain America est mort, ce qui – comme le lecteur l’apprend – était l’objectif de cette attaque dont le commanditaire a cryogénisé Steve Rogers !
Un numéro qui permet une transition sans heurt vers le run de Mark Waid, et replace Captain America comme meneur des Avengers. Il répond surtout à la question suivante : Qui est Captain America ? La réponse est donnée par ses camarades de combat au sein des Avengers et, lorsque McElroy utilise le bouclier du héros pour désamorcer la situation, les Avengers lui assurent que le héros était là en esprit. Ron Garney, impeccable au dessin, est un baume au cœur après une succession d’artistes fans de muscles démesurés dans les derniers numéros du run de Gruenwald.
Suit le story arc “Operation Rebirth” de CAPTAIN AMERICA n°445 à 448. Captain America s’extraie à nouveau d’un bloc de glace en un lieu inconnu. Il a retrouvé son costume classique et son bouclier, qui lui semble différent. Une voix désincarnée résonne dans les hauts-parleurs et lui rappelle les proches que Rogers a perdu : sa mère, Bucky ou encore Sharon Carter, morte incinérée des années plus tôt. Captain America est donc surpris de découvrir que la voix appartient à Sharon elle-même ! Son ancienne amante décide de tester Captain America en le confrontant à une horde d’ennemis. Rogers réalise alors qu’il n’a qu’une force normale. Carter lui explique que, pour le soigner, elle et un mystérieux allié lui ont fait une transfusion de sang et de moelle épinière. Mais pas de temps pour les détails, le sort du monde libre est en jeu ! Alors que sa force revient peu à peu, Rogers réalise quelle est la seule personne qui aurait pu lui faire cette transfusion : Crâne Rouge, dont le corps est une version clonée de celui de Steve Rogers. Mais il est contraint de s’allier à son ennemi juré : en effet, la conscience d’Adolf Hitler, enfermée depuis des années dans un Cube Cosmique, a commencé à en maîtriser les pouvoirs et commence à modifier la réalité. Aux côtés de Sharon, désormais considérée comme une renégate après avoir été abandonnée derrière les lignes ennemies, et de Crâne Rouge, Captain America doit investir la base américaine où se trouve le Cube.
Véritable début de Mark Waid sur le personnage de Steve Rogers, l’histoire ne perd pas de temps et réintroduit rapidement un personnage disparu depuis 1979, Sharon Carter. En effet, l’Agent du SHIELD a disparu lors d’une aventure contre le Docteur Faustus, qui semblait lui avoir lavé le cerveau. Dans CAPTAIN AMERICA n°237, Steve Rogers se voit diffusé un enregistrement vidéo montrant Sharon Carter brûlant vive. Waid donne une explication réaliste à cette survie d’une mort techniquement “hors écran” car montrée a posteriori : Nick Fury l’a envoyée en mission sous infiltration et a fait croire à sa mort. Le hic, c’est que Carter s’est retrouvée coupée de toute aide extérieure et a dû mener une vie de mercenaire prête à tout pour survivre, ce qui l’a laissée amère vis-à-vis des Etats-Unis.
Le story arc est lui-même une suite de l’obscure conclusion de la série SUPER-VILLAIN TEAM-UP, à l’issue de laquelle la conscience de Hate Monger/Adolf Hitler se retrouve piégée dans un cube cosmique. Contrairement à son habitude, Captain America use de la force létale et détruit Crâne Rouge avec le cube. La mise en scène graphique est intéressante : à la suite de son acte, Cap est plongé dans l’obscurité. De plus, les restes de Crâne Rouge rappellent fortement les victimes du bombardement d’Hiroshima, impliquant que se résoudre à tuer est pour le personnage le dernier recours, l’option “nucléaire”. Pourtant, même si j’adore ce story arc, ne nous cachons pas que le cœur de l’histoire est une variation du classique d’Alan Moore, “For the man who has everything”, dans lequel Superman doit s’arracher à un monde illusoire où Krypton a survécu afin d’affronter la véritable menace.
Nouveau numéro de transition avec CAPTAIN AMERICA n°449, qui fait partie du crossover FIRST SIGN. Je retiendrai simplement le début du numéro, où Sharon Carter et Steve Roger se rendent auprès du SHIELD pour obtenir des réponses sur l’abandon de Sharon. Ils apprennent que le SHIELD n’a aucune connaissance de cette mission et que celui qui a envoyé Carter en mission, à savoir Nick Fury, est mort – ce dont Sharon et Steve doutent. Captain America use de son influence pour que Sharon ne soit pas retenue par les agents du SHIELD pour interrogatoire. En revenant à New York, Steve et Sharon sont séparés par un champ de force qui coupe Manhattan du reste de la ville… Il est amusant de voir que Ron Garney laisse sa place au dessin à Sandu Florea peu ou prou au moment où l’intrigue de FIRST SIGN commence.
Cela nous mène à ce qui reste peut-être l’arc le plus mémorable de Mark Waid sur Captain America : Man Without a Country. Sharon, que Rogers loge chez lui, découvre les photos de celles qui lui ont succédé (Diamondback et Bernie Rosenthal) lorsque des agents fédéraux entrent avec fracas dans l’appartement. Cependant, ils ne visent pas l’ex-agente du SHIELD mais bien Steve Rogers lui-même, qui est arrêté et directement amené devant le Président des Etats-Unis, Bill Clinton ! Rogers apprend qu’il est soupçonné de trahison. En effet, l’androïde Machinesmith a découvert un secret connu uniquement de Clinton et de Captain America. La récente résurrection de celui-ci et son alliance avec Crâne Rouge font peser sur lui de sévères soupçons. Cependant, Clinton ne veut pas risquer un procès public : il décide donc d’exiler Rogers et de lui retirer non seulement son rôle de Captain America, mais également sa citoyenneté ! C’est donc un Rogers apatride qui part à la poursuite de Machinesmith avec l’aide de Sharon Carter, dans une version de son costume dépouillée de tout symbole américain et avec un bouclier énergétique.
Paradoxalement, cet arc s’intéresse peu à Rogers. En effet, c’est surtout le point de vue de Sharon que l’on suit alors que Rogers se voit à son tour rejeté par son gouvernement. L’auteur laisse planer le doute : va-t-elle tirer Rogers vers le bas ? En effet, Carter n’hésite pas à utiliser la force létale pour arriver à ses fins. Mais son voyage auprès de Steve lui rappelle un passé plus heureux et semble ranimer la flamme entre eux, même si Sharon s’en défend. Nos 2 héros finissent par prouver leur valeur en sauvant ceux-là même qui les ont abandonnés : Rogers déjoue une attaque contre Clinton tandis que Carter empêche le crash de l’héliporteur du SHIELD.
L’histoire elle-même évoque 2 fameux runs. Le plus évident est la période de Steve Rogers en “Captain” par Mark Gruenwald : son costume lui avait déjà été retiré et confié au bourrin John Walker. Rogers a alors continuer à agir dans un costume noir dépouillé de toute iconographie américaine. Moins évident, il retrouve Machinesmith, ennemi qu’il a surtout affronté lors de l’éphémère run de John Byrne sur CAPTAIN AMERICA. Lors d’une rêverie de Sharon Carter, Mark Waid rend hommage à plusieurs des runs passés en utilisant des images de Captain America par Jack Kirby, Jim Steranko ou encore Mike Zeck. Enfin, après avoir recyclé la trame de FOR THE MAN WHO HAS EVERYTHING durant le précédent story arc, la série fait un nouveau clin d’oeil au superhéros patriotique de la distinguée concurrence avec la couverture de CAPTAIN AMERICA n°451, qui fait écho à celle, iconique, de SUPERMAN n°75 qui marquait la mort du héros de Métropolis.
Le crossover ONSLAUGHT met fin à plusieurs séries parmi les plus anciennes de Marvel. CAPTAIN AMERICA fait partie du lot. CAPTAIN AMERICA n°454 est ainsi le dernier numéro de la série régulière. L’histoire, “Sanctuary”, s’attarde sur Sharon Carter. Elle prétend vendre les informations de Machinesmith au plus offrant, mais c’est pour mieux retourner dans la prison qui l’a retenue 8 mois durant pendant son exil. Elle est suivie par Captain America, auquel elle présente cet enfer qui, paradoxalement, est devenu son refuge. Rogers l’aide à se libérer des chaînes du passé en aidant au passage plusieurs prisonniers politiques à s’évader. De plus, en partant à sa recherche, Steve prouve à Sharon qu’il ne l’abandonnera pas une seconde fois. C’est donc une Carter en paix avec elle-même qui salue Captain America alors qu’il est récupéré par le SHIELD.
Petite relecture douce-amère de ce run. En le découvrant à la lecture des tout nouveaux magazines de MARVEL FRANCE, j’avais adoré. Mark Waid proposait un Captain America loin de la caricature de boy-scout prêchant la bonne parole des USA. Avec le recul et une meilleure connaissance des comics, je trouve ce premier run peu original, parfois très dérivatif d’autres histoires du héros ou d’autres incontournables des comics. Pour autant, Waid effectue une synthèse très lisible et plaisante des aventures passées de Captain America. Mais surtout, il parvient à ramener sans retcon une Sharon Carter disparue depuis des années en donnant un nouvel élan au personnage, au point d’en faire la protagoniste centrale de cette série. D’ailleurs, si j’ai parlé des influences de Mark Waid pour ce run, il me semble également que le traitement de Sharon Carter par Waid donnera quelques idées à Ed Brubaker pour le retour de Bucky ! Mark Waid plante enfin quelques éléments pour son retour sur CAPTAIN AMERICA après HEROES REBORN avec un aperçu d’une Asie en train de s’américaniser.
DEUXIÈME RUN : CAPTAIN AMERICA Volume 3 n°1 à 23
Les Avengers et les 4 Fantastiques passent pour mort après la bataille contre Onslaught. En réalité, le jeune Franklin Richards les a sauvés en les transportant dans un monde de sa propre création. Lorsque les 2 mondes sont menacés de destruction, les héros doivent revenir sur leur terre d’origine dans la série HEROES RETURN. Mais alors qu’ils approchent de la Terre, leur vaisseau explose et tous sont séparés…
Mark Waid et Ron Garney reprennent la série CAPTAIN AMERICA à l’issue de la parenthèse HEROES REBORN. Dans le 1er numéro de cette nouvelle série, Captain America se retrouve au Japon un an exactement après l’affrontement contre Onslaught, sans aucun souvenir de ce qui s’est passé après la bataille et sans réaliser que le temps a passé. Rogers est assez surpris de voir un Japon qui s’est américanisé : partout où il pose les yeux, il voit des bannières étoilées ! Mais lorsque des fanatiques s’attaquent à ces événements pro-américains. Captain America intervient et doit faire face à une vieille adversaire de Wolverine, Lady Deathstrike.
Une reprise qui semble être une reprise en miroir de CAPTAIN AMERICA n°444. Le point de départ est similaire avec un groupe terroriste s’attaquant aux symboles de l’Amérique. Mais là où ce numéro utilisait l’histoire pour rendre publique la “mort” de Captain America, l’attaque de ce premier numéro permet de marquer le retour du héros. Mais Mark Waid nuance le caractère patriotique du personnage : Steve déplore l’acculturation du Japon et s’inquiète de l’hégémonie de la culture états-unienne. Mark Waid utilise son personnage pour marquer son mépris des terroristes et de leur lâcheté en mettant l’un d’entre eux face à un dilemme : se tuer pour mener à bien son attaque. Une scène qu’il va recycler lors de son arrivée sur la série DC JLA à la fin du story arc LA TOUR DE BABEL.
Les numéros suivants voient Captain America affronter HYDRA. L’organisation terroriste s’empare d’un sous-marin nucléaire et déclenche un virus informatique qui empêche son repérage. Rogers parvient à rejoindre le sous-marin et à faire évacuer le personnel avant de le couler, mais sa victoire lui coûte cher : son bouclier coule au fond de l’océan. Namor entreprend des recherches mais est peu confiant – le bouclier est considéré comme perdu. Lors d’une seconde attaque d’HYDRA, cette fois contre le Smithsonian, Captain America le remplace par une réplique de son premier bouclier, que le directeur du musée lui donne après la crise. Alors qu’une véritable Capmania gagne les Etats-Unis, le nouveau leader d’HYDRA, un homme fantasque qui se surnomme Sensational Hydra, engage Batroc pour affronter et perdre contre Captain America, à la surprise de ses hommes.
Ces quelques histoires de transitions mènent vers le prochain story arc. Mark Waid avance ses pions à chaque numéro : faire perdre à Cap son iconique bouclier, ramener celui des débuts, laisser Steve Rogers être gagné par l’enthousiasme de la foule à son encontre. On retrouve dans l’attaque sur le Smithsonian l’agent MacElroy, déjà négociateur dans CAPTAIN AMERICA n°444, qui a enfin l’occasion de rencontrer le héros. CAPTAIN AMERICA n°4 voit un Hawkeye goguenard égayer la journée de Steve Rogers, qui pour sa part voit d’abord d’un mauvais oeil la Capmania qui touche le pays, et remet en question sa place dans le pays lorsqu’il voit que son absence pendant toute une année n’a guère changé les choses. Ce numéro rappelle d’ailleurs furieusement CAPTAIN AMERICA n°179, où Barton parvenait à convaincre un Steve en pleine dépression de continuer sa carrière de héros, ce que Rogers fera sous l’identité de Nomad.
Le story arc “Power and Glory”, dans CAPTAIN AMERICA n°5 à 7, dévoile les plans de Sensational Hydra. Alors que les Avengers, mené par Captain America, font tomber plusieurs bases secondaires du groupe terroriste, le nouveau leader de l’HYDRA dévoile son véritable visage, littéralement ! Il s’agit en réalité d’un Skrull qui a utilisé les forces de l’HYDRA pour augmenter la popularité de Cap. Alors que la hype autour du héros est à son plus fort, le Skrull capture et remplace Captain America, avant de dévoiler au grand public la présence d’extraterrestres métamorphes dans la population. Le faux Captain America plonge alors le pays dans une panique générale et dans un climat de peur et de violence.
Cette histoire voit le départ de Ron Garney à l’issue de CAPTAIN AMERICA n°5, remplacé par Dale Eaglesham pour un numéro et demi avant l’arrivée d’Andy Kubert pour la deuxième partie de CAPTAIN AMERICA n°7. Une instabilité graphique qui nuit à l’histoire; chaque style graphique tranchant avec le précédent. L’histoire en elle-même voit l’antagoniste principal détourner la popularité de Cap pour déclencher une chasse aux sorcières. Une manière de montrer que le patriotisme poussé à l’extrême conduit aux pires violences. Il est d’ailleurs intéressant de voir que les premières personnes suspectées d’être des Skrulls sont tous ceux qui ne ressemble pas à l’Américain blanc protestant et anglo-saxon. Une famille hindoue, un prof afro-américain, ou encore un jeune ado grunge sont les premières victimes de cette persécution montrées au lecteur, dans une page dont les cases adoptent la forme des Etats-Unis.
L’histoire m’a en elle-même pas mal rappelé un épisode de la QUATRIÈME DIMENSION intitulé “Les Monstres de Maple Street”, dans lequel des extraterrestres dévastent un quartier simplement en retournant ses habitants les uns contre les autres. Au niveau des emprunts aux autres comics, la conclusion où Cap démasque le Skrull en public rappellera aux vieux de la vieille la guerre Kree/Skrull et un certain Warren Craddock. Mais le grand défaut de cet arc est qu’il est difficile de prendre au sérieux son méchant principal, toujours aussi fantasque au point de se faire un spectacle de marionnettes pour s’occuper, le temps que Captain America refasse surface… La conclusion de cette histoire est elle aussi étrange. Elle se finit en effet par un discours patriotique de Cap. Jusque-là, rien d’étonnant. Mais Rogers s’engage à davantage s’impliquer dans la résolution des problèmes sociaux plutôt qu’à se limiter à combattre les supervilains. Le problème, c’est qu’il avait déjà eu cette idée et pratiquement le même discours durant le run de Mark Gruenwald, dans CAPTAIN AMERICA n°312, au point de créer une hotline permettant à tout un chacun de lui demander son aide…
CAPTAIN AMERICA n°8 marque un nouvel intermède pour un crossover de plusieurs titres liés aux AVENGERS, Vivre Kree ou mourir. Un escadron Kree vient se venger des Avengers et de la Terre pour les événements du crossover GALACTIC STORM qui a conduit à la décimation de leur race. Côté Avengers, Carol Danvers alias Ms Marvel se montre de plus en plus instable et paranoïaque. L’épisode de CAPTAIN AMERICA s’ouvre sur les atrocités commises par les Krees, qui ont mis en place un camp d’extermination réminiscent de ceux des nazis. Danvers entraîne Steve Rogers dans une attaque contre ce camp, mais il découvre qu’avide de reconnaissance, Ms Marvel ne s’est pas donnée la peine de contacter le reste de l’équipe.
La chute de Ms Marvel sera surtout développée dans IRON MAN. Ici, Mark Waid utilise surtout le crossover pour évoquer l’imagerie des camps d’extermination, les charniers ou les chambres à gaz. Après CAPTAIN AMERICA n°449 et le crossover FIRST SIGN, Mark Waid montre que les participations imposées aux crossovers ne sont pas son fort. Il place cependant un nouvel élément d’intrigue durant cette histoire. Lors d’une interview télévisée, le Général Chapman, déjà vu durant les story arcs “Operation Rebirth” et “Man Without a Country”, dévoile nonchalamment les détails d’une opération secrète en cours, mettant en péril ses propres hommes !
Nouvelle histoire sur plusieurs numéros, AMERICAN NIGHTMARE court de Captain America n°9 à 12. Plusieurs icônes américaines sont prises de folie : après le Général Chapman, un joueur de baseball, un astronaute, un entrepreneur généreux et US Agent deviennent violents. Le SHIELD identifie la provenance de ce mal : le royaume des rêves. La technologie du SHIELD parvient à y expédier la psyché de Steve Rogers. Celui-ci découvre que le responsable de cette insanité n’est autre que Cauchemar. Mais pendant ce temps, le corps de Captain America devient possédé !
Cauchemar est un adversaire pour le moins inhabituel pour Captain America. Vieil ennemi du Dr Strange, il a très ponctuellement hanté les pages de HULK ou de GENERATION X. Son but ultime est de plonger le monde dans un hiver nucléaire à la nuit éternelle. Pour ce faire, il a placé ses pions en détournant le rêve américain, et en offrant argent, amour et gloire faciles à ceux qui croient en cet idéal. L’idée sous-jacente est de montrer que le rêve américain doit avant tout être un idéal plutôt qu’un objectif matérialiste et personnel. Mais le principal apport de cette histoire est l’introduction de la famille Ramirez, des immigrants qui ont trouvé refuge dans l’appartement de Steve Rogers en son absence. Les Ramirez permettent à Rogers de réaliser son vœu d’avoir une influence sociale plus marquée. Ah oui, Cap retrouve aussi son bouclier d’énergie.
Malheureusement, l’histoire est très imparfaite. Les personnes possédées par Cauchemar ont les yeux entièrement verts, signe qui n’apparaissait pas dans CAPTAIN AMERICA n°8 sur le Général Chapman et qui revêt une importance cruciale lorsqu’un personnage doit subir une identification rétinienne. Dans le jeu des comparaisons, cette histoire renvoie fortement au voyage en enfer de Daredevil sous la plume d’Ann Nocenti. Ici, c’est Sharon Carter qui se voit chargée de rassembler les âmes sous l’emprise de Cauchemar et de les mener au combat. Au final, ce story arc vaut surtout pour les effets visuels d’Andy Kubert : la représentation des hallucinations de richesses soudain dévoilées comme des démons enserrant les victimes de Cauchemar, ou encore le souverain du Royaume des Rêves comme un tigre de papier, un couard caché dans une version géante de lui-même.
Petite pause avec CAPTAIN AMERICA n°13 pour Andy Kubert, remplacé par Doug Braithwaite le temps d’un numéro (même si Kubert reste mentionné sur la couverture). Rogers se promet d’aider un politicien dont la réputation a été torpillée par le Skrull qui a pris son identité. Après un début prometteur où Cap se demande quelle conduite adopter (pas de méchant évident, juste des opposants politiques), l’histoire tourne court avec la révélation que l’adversaire du politicien a des liens avec l’AIM… Inspiration Capra, et plus particulièrement MONSIEUR SMITH AU SÉNAT pour l’homme politique qui s’est sali à force de faire des compromis pour la bonne cause, argument peu convaincant quand vos alliés sont des savants fous ! Sinon, bonne nouvelle, le bouclier de Cap perdu au fond des mers a été retrouvé ! Mauvaise nouvelle, ce fidèle compagnon indestructible est en pièce…
On arrive à la Pomme de la Discorde avec CAPTAIN AMERICA n°14. Depuis la reprise de la série, le lecteur voit ponctuellement Kang apparaître, et a été témoin d’une étrange résurrection : l’ombre laissée par l’explosion du Cube Cosmique à la fin d’Operation Rebirth commence à bouger et détruit ceux qui ont trahis Crâne Rouge. Depuis l’explosion du Cube, Crâne Rouge vit son enfer personnel : la vie médiocre dont il était prisonnier jusqu’à ce qu’Adolf Hitler fasse de lui son bras droit, perdu dans un monde de diversité où Captain America règne en maître absolu.
Ce numéro reprend les origines de Crâne Rouge, révélées dans TALES OF SUSPENSE n°66 et explorées par JM DeMatteis dans CAPTAIN AMERICA n°298. Héros de sa propre histoire, Crâne Rouge fait de sa némésis de toujours l’antagoniste. Le Captain America de son monde illusoire est un monstre qui n’hésite pas à tuer ses subordonnés. Il fait de son amante qu’il assassine une barbare dont il est l’innocente victime alors même qu’il la bat à mort. L’élément le plus intéressant est peut-être l’absence de visages de tous les habitants de ce monde à 2 exceptions : Crâne Rouge et Steve Rogers. Même l’éphémère compagne de Crâne Rouge cache un visage vide derrière un masque.
De l’aveu même de Mark Waid, cette histoire a été massacrée au niveau éditorial. En effet, l’auteur souhaitait une histoire sombre, très sombre. Conscient du caractère iconoclaste de son histoire, Waid a pris soin de la faire valider par ses responsables éditoriaux du début à la fin… jusqu’à ce que quelqu’un change d’avis et fasse réécrire le numéro au dernier moment. Si l’auteur accepte que le personnage appartient d’abord à Marvel, cet incident et d’autres du même genre le conduiront à quitter la série.
Le story arc suivant, qui va de CAPTAIN AMERICA n°15 à 19, n’a pas de titre spécifique. Il voit le retour d’un Crâne Rouge omnipotent après avoir absorbé la puissance du Cube Cosmique. Son premier réflexe est d’aller narguer Steve Rogers avant de s’attaquer au reste du monde. Uatu apparaît à Captain America et à Sharon et les transporte dans un futur où Crâne Rouge a dévasté les USA. A la plus grande consternation du héros, il s’avère que ce futur apocalyptique est le lendemain du retour de Crâne ! Uatu lui explique comment empêcher la catastrophe : Rogers doit tuer Crâne Rouge ! Mais les apparences peuvent être trompeuses…
Étrange histoire que voilà. Après un début résolument humoristique (Cap restant bouche bée devant les restes de son bouclier pendant que Mister Hyde se fait tabasser par les Avengers) et léger (Rogers rencontre une nouvelle flamme, Connie Ferrari, sous les sarcasmes de Sharon, son ex), le récit vire au drame avec l’irruption de Crâne Rouge. Le problème, c’est que le lecteur un tant soit peu averti sait que la dévastation que sème le méchant va être annulée. Du coup, rien ne semble important. Cap perd ses pouvoirs et redevient le frêle Steve Rogers ? Après quelques pages dans le numéro suivant, Crâne Rouge se lasse de ce faible adversaire et lui rend ses capacités physiques.
Les tortures infligées au peuple américain sont graphiquement impressionnantes (surtout lorsque Joe Kubert vient prêter main forte à son fiston à l’encrage), mais viennent trop tôt après les illusions de Cauchemar pour être efficaces : Mark Waid a l’air de se répéter. D’ailleurs, l’auteur reste dans la référence aux autres histoires. Crâne vient s’attaquer à Rogers dans son propre appartement avec un Cube Cosmique ? Les nostalgiques se souviendront du CAPTAIN AMERICA n°116 de Stan Lee et Gene Colan…
Nouvel incident éditorial. Mark Waid se voit refuser l’utilisation de Kang, pourtant teasé dès la reprise de la série. Pour quelle raison ? Eh bien, Kurt Busiek en a besoin dans sa série AVENGERS où il prépare l’épopée THE KANG DYNASTY. Waid le remplace au plus vite par un autre vieil ennemi, Korvac, mais le conflit entre Captain America et ce dernier, à base de reboots répétés de la réalité, renvoie davantage au conquérant temporel.
La résolution de l’histoire est bien simpliste face à 2 ennemis extrêmement puissants. Je ne peux m’empêcher de penser que Waid a pioché dans le folklore US, notamment dans les Contes de l’Oncle Rémus (principalement celui du Bébé de Goudron et sa psychologie inversée) qui ont été adaptés dans le controversé MÉLODIE DU SUD de Disney.
Mark Waid commence à ranger ses jouets avec “Vibranium Crisis”, histoire racontée dans CAPTAIN AMERICA n°20 à 22. Plusieurs appareils en Vibranium explosent : le bouclier d’US Agent, des armures de Mandroid jusqu’à certains moteurs d’héliporteurs du SHIELD. Le responsable : Captain America lui-même ! En réparant son bouclier durant Secret Wars, il a accidentellement créé une réaction en chaîne détruisant tout le vibranium au monde. Et avec les réserves du Wakanda, autant dire que cela prépare une catastrophe mondiale ! Une seule solution pour stopper cette réaction et sauver le monde : sacrifier ce qu’il reste du bouclier de Cap…
Une fin de saison bon enfant qui commence par un affrontement Marvel vs DC : en effet, les deux maisons d’édition se font face dans un match de baseball au début du récit ! Kurt Busiek, George Pérez et Peter David sont ainsi sur le devant de la scène le temps d’une page. Busiek se prend même le bouclier de Cap qui veut ainsi l’écarter du danger. Petite vengeance pour le problème d’utilisation de Kang ?
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Le récit sert surtout à rendre à Captain America son fameux bouclier indestructible, rendu flambant neuf par le méchant du jour : Klaw, le maître du son. Mark Waid range ses jouets et rend son personnage comme il l’a trouvé. L’histoire est d’ailleurs réduite à 16 pages dans les n°20 et 21 en raison de la présence d’une histoire back-up d’un autre auteur. Mark Waid profite de son récit pour résoudre la situation des Ramirez, dont le fils surdoué devient assistant de l’avocate Connie Ferrari.
Pour sa dernière histoire de CAPTAIN AMERICA n°23, Mark Waid n’assure que partiellement l’écriture. Jay Faerber, plus connu pour son run sur les TITANS, se charge des dialogues. Captain America s’occupe enfin d’un problème social en dehors de la famille Ramirez, celui du traitement des détenus dans les prisons privées. Steve Rogers infiltre en tant que garde une prison où est détenu le frère d’un client de Connie Ferrari. Surpopulation, hygiène déplorable, violences de la part des matons…
Une tentative louable mais ratée. L’antagoniste oppose aux arguments de Captain America que les conditions de détention sont tout ce qu’il y a de légal, mais s’avère objectivement coupable de fraudes. Et seules ses méthodes sont condamnées : le système carcéral, la procédure judiciaire ne sont à aucun moment remis en question. Et après l’arrivée de Captain America, les immigrés incarcérés retrouvent foi en l’idéal américain. Mouais, un happy end très facile et peu convaincant, qui semble n’être là que pour donner un moment “feel good” pour la fin de ce run de Mark Waid. J’ajoute d’ailleurs qu’on a ici droit à une énième référence à une précédente histoire de Captain America, en l’occurrence CAPTAIN AMERICA n°260. Cap se retrouvait incarcéré pour tester la sécurité de la prison, et constatait que le système judiciaire mettait de jeunes détenus au contact de criminels endurcis, assurant ainsi qu’ils basculeraient eux-même dans la criminalité. Une remarque un peu plus impactante qu’une critique d’un gestionnaire véreux…
Durant son premier run avant Onslaught, Mark Waid reprenait une série sur laquelle Marvel ne misait pas un kopeck. Aucune attente de la part de l’éditeur et une marge de manœuvre importante pour l’auteur, qui n’a dû que se conformer aux exigences du crossover FIRST SIGN et d’ONSLAUGHT. La situation est toute différente lors de la reprise HEROES RETURN. Le succès du premier run de Mark Waid et la reprise controversée de la série par l’écurie Liefeld durant HEROES REBORN ont mis un coup de projecteur sur le titre CAPTAIN AMERICA. Le poids du contrôle éditorial se fait rapidement sentir pour l’auteur et devient insupportable après le coup de Trafalgar de CAPTAIN AMERICA n°14.
Mais même sans ces problèmes, je continue à trouver les histoires de Mark Waid trop réminiscences de comics classiques. La Guerre Kree/Skrulls, le run de Stan Lee, celui de JM DeMatteis, celui de Gruenwald. Beaucoup de répétitions avec finalement peu d’innovations à l’exception de combats un peu inédits contre Lady Deathstrike, Cauchemar ou Klaw. Si le premier run a eu l’avantage de ramener Sharon Carter, ce second passage de Mark Waid n’a pas d’effet durable et le discours social de l’auteur reste gentillet et trop peu critique. Bon artisan, Waid aura joué avec le personnage sans trop le bousculer, rendu hommage à ses prédécesseurs avant de faire place nette pour son successeur, Dan Jurgens.
Avant son troisième run, Mark Waid ne reviendra sur la série principale que le temps d’une courte histoire dans CAPTAIN AMERICA n°600. Située peu après la mort de Steve Rogers à l’issue de CIVIL WAR, ce bref récit de quelques pages suit la vente aux enchères des possessions d’un collectionneur fan de Captain America. Les objets vendus permettent de retracer la vie de Rogers : soldat, policier, artiste, héros. Cette vente a pour but principal d’empêcher un vautour de profiter de la mort de Rogers pour publier un comics le dépeignant comme un traître à l’Amérique. Une belle et courte élégie sur le personnage et son histoire. Waid retrouve pour l’occasion Dale Eaglesham qui l’avait assisté durant le story arc Power & Glory.
———–JB et Fletcher Arrowsmith—————-
Fort du succès de Heroes Reborn, Marvel commande une seconde série centrée sur Captain America à Mark Waid qui sera publiée en même temps que la série régulière. Histoire d’assurer une bonne visibilité, Ron Garney devient l’artiste attitré de SENTINEL OF LIBERTY (voilà donc où il était passé), du moins au début. Il assure la partie graphique sur les 6 premiers numéros, avec une palanquée d’encreurs sans réellement forcer son talent. Le 7ème numéro est l’œuvre de Roger Stern et Ron Frenz. Puis Mark Waid revient accompagné de pas moins de 4 dessinateurs différents : Cully Hamner sur le #8, Doug Braithwaite sur les #9 et #12, Steve Mannion pour le #10 et finalement Anthony Williams sur les deux derniers.
SENTINEL OF LIBERTY
Pas grand-chose à retenir d’une série qui se transforme en maxi série de 12 épisodes revenant sur certains moments passés de la vie de Captain America avec beaucoup de guest star. 12 numéros dans le style teams up qui n’apportent finalement pas grand-chose de plus car totalement dépourvu d’un fil conducteur pour les relier entre eux. Peu d’idéologie également, les messages véhiculés étant assez basiques. Des comics dans le pur style super héros sans plus de génie que cela.
En grand expert des résumés [Note de JB : je pense que notre grand chef ne partage pas forcément cet avis !], JB nous en propose une bonne synthèse pour ceux qui sont néanmoins intéressés, surtout par les épisodes inédits chez nous, une partie (5 numéros) quand même ayant été publiée dans la revue MARVEL chez Panini comics à la fin des années 90 – début des années 2000.
SENTINEL OF LIBERTY #1 (4 juillet 2001). Flashback et flashforward mettant en avant la relation entre Steve Roger/Captain America et Sharon Carter/Agent 13, à la tête du SHIELD.
SENTINEL OF LIBERTY #2 à # 4 (Descent Into Madness) : L’action se déroule pendant la seconde guerre mondiale où Cap part délivrer son allié de Invaders, la Torche Humaine capturé par des nazis. On y voit la création d’un escadron Nazi de Torches Humaines sans capacité de réflexion qui aboutira à une alliance finalement brisée entre Atlantis (représenté notamment par Fen) et les Nazis.
SENTINEL OF LIBERTY #5 et #6 (The Great Pretender) : Team up avec Iron Man peu après le retour de Captain America dans l’époque moderne. Ambiance guerre froide et paranoïa avec un récit qui jette un doute sur la réelle identité de Cap. A noter une histoire secondaire et anecdotique où Cap infiltre un asile pour aider un agent américain en affrontant le Caméléon.
SENTINEL OF LIBERTY #8 et #9 (Back in Black) : C’est l’époque du partenariat avec le Faucon. Le nom de Captain America est récupéré par une organisation raciste, les Fils du Bouclier. Pendant la disparition de Steve Rogers, apparemment désintégré par un habitant de Harlem, Sam Wilson reprendra le bouclier.
SENTINEL OF LIBERTY #11 (Hello? Hello? Send Some New Linoleum) : Team up assez comique entre la seconde Torche Humaine (des 4 Fantastiques) et Captain America où Johnny raconte à Steve sa rencontre avec un Cap imposteur (l’Acrobate) peu après les débuts des FF.
SENTINEL OF LIBERTY #12 (Brothers in arms) : Dernier numéro flashback revenant sur la rencontre entre Steve et Bucky qui font face au Baron Zemo.
CAPTAIN AMERICA RED, WHITE & BLUE
En 2002 Mark Waid participe à un numéro événement. Il écrit un court récit de 8 pages dans CAPTAIN AMERICA RED, WHITE & BLUE au titre exceptionnellement novateur : American Dream.
Coincé dans son bloc de glace et avant son réveil par les Avengers, Steve Rogers imagine toute une vie. Soutenu par Bucky, Rogers est encouragé à survivre et à continuer à se battre. Seul intérêt de cette histoire : les dessins sont assurés par le trop rare Bill Sienkiewicz.
CAPTAIN AMERICA : MAN OUT OF TIME
Il faudra attendre 8 ans pour que Mark Waid s’intéresse à nouveau à l’homme drapé de la bannière étoilée. Publié en 2011 CAPTAIN AMERICA : MAN OUT OF TIME est une mini-série de 5 épisodes dessinée par Jorge Molina avec Karl Kesel à l’encrage. Les covers sont l’œuvre de Bryan Hitch et Paul Neary.
“Mort” de Bucky (à l’époque on sait qu’il n’est pas mort revenu comme Soldat de l’Hiver), décongélation par les Avengers, puis pétrification des Avengers qui amène la suite des aventures de Cap dans le futur, au XXIe siècle apparemment. On découvre un Captain America déphasé, qui rencontre Rick Jones qu’il prend pour Bucky, encore. Steve est persuadé de rêver jusqu’à ce qu’il découvre que Roosevelt n’a pas vécu la fin de la guerre. Il est alors déterminé à retourner dans le passé, ce dont Stark puis Obama (histoire de coller à l’actualité) tentent de le dissuader. S’en suit un combat contre Kang qui voit Cap renvoyé dans le passé à la fin de la Guerre. Passé diverses désillusions, Cap parvient à envoyer un message dans le présent et mène les Avengers à la victoire.
Une partie du script (dont le titre) sera recyclée dans le troisième passage de Mark Waid sur la série régulière. Marvel la maison des idées recyclées. On peut lire cette série chez Panini dans 100% Marvel – Captain America n° 5 publié en mai 2012. Je sais que vous trépignez d’impatience pour la dernière partie de cet article fleuve, donc je ne vous fais pas attendre plus longtemps.
———–Fletcher Arrowsmith—————-
TROISIÈME RUN : CAPTAIN AMERICA Volume 1 n°695 à 704
Mark Waid revient une troisième fois sur la série régulière en 2018, et va la clôturer une seconde fois.
Ter repetita, le scénariste de KINGDOM COME arrive après que Captain America a été présumé mort ou disparu. Pour l’occasion la série reprend sa numérotation d’origine. En 2015 Nick Spencer a repris le titre en main, allant même jusqu’à le dédoubler puisque Sam Wilson et Steve Rogers enfilent tous les deux la tunique à la bannière étoilée. Le run de Nick Spencer se conclut sur un event, SECRET EMPIRE qui voit Steve Roger, agent de l’Hydra, prendre le pouvoir et imposer un régime dictatorial aux USA. L’Amérique est bien abimée et a du mal à se remettre des tragiques évènements qu’elle a endurés. C’est dans ce contexte de défiance que Mark Waid arrive pour un travail de commande et de transition, pour un run assez court de 10 numéros. Ses épisodes s’inscrivent dans le cadre de Legacy, que Marvel Comics définit comme des séries ou récits faciles d’accès notamment pour de nouveaux lecteurs.
C’est parti pour 3 arcs, Home of the Brave, Out of Time et Promised Land. Les titres de ces 3 sagas sont intéressants. Ils semblent refléter ce que représentent Captain America et l’Amérique pour Mark Waid. Après la controverse autour du héros symbole de l’Amérique, soldat de l’Hydra, Mark Waid s’attache à redonner des valeurs positives et de redorer la bannière étoilée.
Home of the Brave (CAPTAIN AMERICA #695 à #697)
Quelques mois après Secret Empire et 10 ans après ses débuts dans l’ère “moderne”, Steve Rogers, présumé disparu, sillonne les Etats Unis à moto. Première halte dans une bourgade renommée Captain America, ex Burlington, dans le Nebraska. La ville propose une fête en l’honneur de Captain America, qui avait sauvé des enfants quelques années auparavant d’une une milice suprémaciste, Rempart. Forcément après la belote c’est le rebelote. Rempart est de retour. Cap s’en mêle, sauve tout le monde en appliquant la règle les forts protègent les faibles.
Prochaine étape : Sauga près d’Atlanta, Etat de Georgie. Cette fois-ci Captain America, après être de nouveau bien accueilli, sauve la ville d’une attaque du nouveau Swordman (ou Spadassin en VF) qui veut faire une réputation en faisant exploser un barrage. Capturé, Captain America fuit une chasse à l’homme menée par Kraven engagé par Rempart. Aux portes de la victoire, Captain America se retrouve à nouveau congelé dans un bloc de glace.
Ces numéros sont vite lus, légers mais faciles d’accès et rafraîchissants après quelques années où le titre n’avait rien de très joyeux. Comme pour le premier numéro de l’ère Heroes Return, Mark Waid montre l’aspect iconique (concours de cosplay) et merchandising de Captain America. Mark Waid n’oublie pas de travailler dans la continuité de son prédécesseur sur le titre. Le voyage de Steve Rogers est une conséquence directe de SECRET EMPIRE. A noter un passage assez drôle avec un des forains, sceptique, qui expose sa théorie du complot quant à la version du Captain America congelé découvert par les Avengers. Dans un flashback introductif, Mark Waid souligne que quand Captain America sort de son coma de glace, peu d’Américains savent qui il est. Cela permet un contraste avec les événements du présent, notamment la période sombre de SECRET EMPIRE en opposition à l’aura de la légende vivante. Alors même si Legacy prône une sorte de back to the basic, avec notamment Swordman ou Kraven, on ne peut qu’être déçu de la création de Rempart, qui n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle organisation suprémaciste, peu innovant surtout que l’on sort de deux années où l’Hydra et consort ont été ultra présentes. Mark Waid rend un hommage aux CHASSES DU COMTE ZAROFF d’Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel. Etonnamment c’est la première fois que Captain America se confronte à Kraven le chasseur, un ennemi habituel de Spider-Man.
Out of Time (CAPTAIN AMERICA #698 à #700)
La suite se déroule essentiellement dans un futur dystopique apocalyptique en 2025 après une guerre nucléaire provoquée par Rampart. Captain America va intégrer la résistance locale, puis renverser le Roi d’Amérique. Le despote rouquin écarté, Cap prend le pouvoir pour défendre l’Amérique de tous les prédateurs internationaux, la nature ayant horreur du vide. Alors que Bruce Banner lui en offre l’occasion, Captain America refuse au départ de revenir dans le présent, croyant dur comme fer que le travail et la persévérance finissent par payer. Mais après une attaque dévastatrice sur New York, il se sacrifie en revenant dans le passé (son vrai présent) pour déjouer les plans de Rampart pendant que son moi “présent” est dégelé.
Manquant d’originalité, Mark Waid utilise à nouveau le terme Out of Time qui est déjà le titre d’une mini-série qu’il a précédemment écrite. Un récit dans un futur dystopique ? Déjà fait ou évoqué par Mark Waid lors de ses passages précédents ; une nouvelle redondance donc. Surement pour ne pas s’encombrer d’autres personnages, tout en restant centré sur le héros titre mais en n’oubliant pas l’univers partagé cher à Marvel, Waid évoque les autres héros. Du moins il s’en débarrasse vite en expliquant qu’ils sont tous morts. Point. Crédible mais facile. Seuls deux échappent au carnage des doigts du scénariste : Hulk et La Chose. Ce dernier n’en sort pas grandi, étant décrit très candide, voir stupide. Rempart reste le fil rouge, symbolisé par le roi Maximilian Babbington qui s’avère être une caricature de Donald Trump, alors au pouvoir aux Etats Unis. Waid rend enfin son récit un peu plus intéressant avec une critique politique. Il ira un peu plus loin avec l’arc suivant. Intéressant également, les premières images du monde post-apocalyptique nucléaire en 2025. Avec un roi, des animaux parlants et intelligents, et après un cap dans un bloc de glace, Mark Waid rend hommage à Jack Kirby et notamment à un de ses chefs-d’œuvre, KAMANDI. Jolie référence.
Cependant la coupure avec le road trip à la EASY RIDER reste frustrante. Cela semblait une approche intéressante, comme une découverte des Américains de cette fin des années 2010 à travers des territoires différents, à l’instar de Green Lantern et Green Arrow, par Neal Adams, dans les années 70. Néanmoins Waid utilise une narration terriblement efficace montrant par exemple en quelques cases à peine l’ampleur et les difficultés de la tâche qui attendent président Cap sur plus d’un an.
Chris Samnee termine avec Out of Time, sa prestation sur Captain America (et chez Marvel) avec le numéro 700 soit 6 épisodes seulement. C’était sa troisième collaboration avec Mark Waid, après DAREDEVIL puis BLACK WIDOW. Leur Cap est illustré à la manière de la série consacrée à Natasha Romanoff : approche cinématographique avec cadrage et case en forme de plan, peu de texte, postures et gestuelles aériennes, découpage conçu comme un script avant mise à l’écran. Le trait de Chris Samnee comporte peu de fioriture, va à l’essentiel avec un coup de crayon assuré, tendance ligne clair mais toujours en mettant le mouvement en avant. Cela fonctionne à l’économie mais les planches de Chris Samnee sont terriblement efficaces. Il croque un Captain America plutôt massif, carré, avec une silhouette en V, épaule large, avec des lignes assez épurées, dans la lignée de celui proposé par Ron Garney. Les 4 derniers numéros qui vont suivre sont complètement hors continuité.
Promised Land (CAPTAIN AMERICA #701 à #704)
Au XXIVe siècle, l’historien Jackson Rogers, descendant de Steve Rogers, demande à accéder aux données du sérum du super soldat pour sauver son fils. En effet, dans un futur utopique, le sérum est devenu la base d’un vaccin universel et a permis de construire une Amérique meilleure. Jackson découvre un complot Kree universel. Pourchassé, déclaré traître à la patrie, il arrive à récupérer le bouclier de Captain America. Se faisant, il libère accidentellement Crâne Rouge qui détient le pouvoir cosmique. Improbables alliés, ils vont révéler la conspiration au grand public et combattre les méchants envahisseurs. Jackson Rogers parvient à retourner la situation en utilisant Crâne Rouge comme un cube cosmique, sauve son fils, l’Amérique et le monde.
On est face à un banal récit d’anticipation qui aurait pu paraître en hors-série, mini-série ou Graphic Novel tant cela n’a rien à voir avec les deux précédents arcs. Cette histoire dans une société futuriste où le sérum du super soldat est devenu la panacée ultime commence bien mais ne tient pas ses promesses. Problème d’équilibre dans le script avec une résolution vite expédiée dont une conclusion ruchée dégoulinante de bon sentiment notamment quand le père et le fils brandissent le drapeau. Pourtant c’est l’arc le plus ambitieux des 3 qui, pour une fois, propose une approche dans la série CAPTAIN AMERICA peu utilisée jusque-là. D’ailleurs le Captain America historique, celui qui donne le titre à la série, n’est présent qu’à travers des flashbacks se passant dans les années 40 ou 60 pour donner deux exemples. Ils ne sont pas exempts d’erreurs de continuité au passage, mais l’intérêt tout comme la vérité est ailleurs. Avec Promised Land, Mark Waid fait appel à l’esprit de Captain America, suggérant qu’à la fois physiquement à travers sa descendance et spirituellement, il y aura toujours un Rogers et un Captain America.
Crâne Rouge est de nouveau de la partie, again and again tout comme le cube cosmique. Avec la machine à remonter le temps, Mark Waid n’a pas oublié de bien cocher toutes les cases du Deus ex-Machina Marvelien bien rincé. Au passage, la traduction française empêche un jeu de mot sympa sur une nouvelle guerre Kree-Skull (au lieu de Skrull).
Rick Remender avait doté Cap d’un fils. Mark Waid aussi en quelque sorte. Il joue avec l’héritage des Rogers et travaille lui aussi un lien père fils à travers Jackson et Steve. D’ailleurs Jackson doit-il être lu comme le fils (son en anglais) de Jack, lire entre les lignes Jack Kirby ? Après KAMANDI surement une nouvelle référence au King de la part de Mark Waid.
Leonardo Romero assure la partie graphique des 4 numéros entremêlés de courts flashbacks par Adam Hughes, J.G. Jones, Rod Reis, Howard Chaykin et Alan Davis. Ces flashbacks couvrant divers moments de la vie de Captain America, sont bien dessinés mais complètement anecdotiques, mais n’apportent pas grand-chose au récit principal, n’y étant finalement pas liés. Mark Waid se fait simplement plaisir avec du remplissage. Leonardo Romero, bien que dans la lignée graphique de Chris Samnee, livre des planches au découpage moins cinématographiques, moins dynamiques que celles de son prédécesseur, laissant plus d’espace pour des textes. Les autres dessinateurs illustrent que quelques pages, de bonnes factures. Au moins pour le plaisir des yeux, on ne va pas cracher dans la soupe devant des planches de Adam Hughes, J.G. Jones ou encore Alan Davis.
Que retient-on à l’arrivée de cet énième passage de Mark Waid sur Captain America. C’est un run trop court avec une marge de manœuvre réduite dictée avec des ordres évidents de calmer le jeu, ne pas faire de vagues. Mais Mark Waid arrive à glisser quelques messages, essentiellement à l’encontre de la gouvernance de l’infâme rouquin alors en place à la maison blanche. Dans Home of the Brave et Out of Time (surtout), Mark Waid met en avant deux personnages féminins qui chacune à leur façon, pourrait chopper Donald pas les burnes puis l’envoyer valdinguer comme une boule de bowling. Le scénariste d’EMPIRE, là aussi une histoire d’un monde sous le joug d’un dictateur, montre également que l’on peut respecter le peuple américain. Dans ces 10 épisodes Captain America et Jackson Rogers respectent les citoyens, en se mettant toujours à leur niveau, refusant même l’idolâtrie qu’ils provoquent. En cela Mark Waid tend à démontrer que l’on peut diriger un pays, avec les mêmes difficultés, sans être hautain et avec beaucoup de respect. Nous sommes tous des citoyens du monde, tous égaux.
Mark Waid n’empiète pas ainsi sur le run à venir du nouveau scénariste, Ta-Nehisi Coates qui devient finalement le véritable successeur de Nick Spencer pour un run assez engagé mais qui risque de ne pas rester dans les annales. Cela peut plaire à ceux qui apprécie le personnage mais qui n’ont pas envie de se taper des décennies de continuité. Mark Waid en bon faiseur n’aura été qu’un scénariste de transition qui s’est acquitté de sa tâche avec sérieux en essayant de renouer avec les côtés fun, pop et accessible de ce qu’on peut attendre d’un comics.
BO (Fletcher Arrowsmith) : THE PROMISED LAND de Bruce Springsteen
Bon, honnêtement, j’en ai pas grand chose à faire de tous ces Captain America (mais bravo pour le boulot) mais si ça permet de revoir le Boss et sa bande au sommet de leur forme pour un de leurs titres mythiques, je prends. Ils marchaient sur l’eau à cette époque.
J’ai relu une partie des comics dans l’omnibus VF récemment et moi aussi j ai été assez déçu. Bon déjà je suis rarement un grand fan de mark Waid mais oui il y a toujours un truc qui fait que c est sympa mais que ca va pas beaucoup plus loin.
Je trouve que son troisième run déjà est assez calqué sur sa saga de kang/Korvac.. projection dans le futur.. inspiration des troupes..
Bon aprés ca se lit bien et c est trés sympa. Du bon comics de superhéros.
A savoir que le Vol 3. #14 est maintenant publié sans « censure » dans les diverses reeditions et dans ses deux versions dans l omnibus. L’effet miroir là je le vois assez avec aussi Rogers dans son monde « merveilleux » dans le 1er arc du premier run (qui ressemble pas mal si on continue avec l episode House Of M de Brubaker).
Pour les anecdotes, Mark Waid en voulait pas faire de 3eme run c est Samnee qui voulait aller sur le titre.
https://podcasters.spotify.com/pod/show/capcomicbookfans/episodes/78-Interview-with-Mark-Waid–Legendary-Writer-e1fkj3g
Garney vivra assez mal son transfert sur Sentinel of Liberty..
https://captainamericacomicbookfans.wordpress.com/2021/07/06/39-interview-with-ron-garney-legendary-cap-artist/
Je reviens un peu sur Man without a country et même le premier arc qui est pour moi le retour en avant du cap Soldat.
L incident avec Chapman pourrait rappeler Born Again mais justement dans un contexte plus militaire qu un exsoldat superhéros. Pour moi Miller gère mieux cet aspect.
D’autre part, le gouvernment US donne droits et costume de Captain AMerica à Steve Rogers au 351 suite à l’arc The Captain. Qu’il l utilise avec Wailker pour New Invaders passe.. mais qu’il le retire… ce n est plus possible. Là aussi Rogers se comporte plus comme un soldat et comme quelqu un qui n’a rien apprit de sa periode Watergate et the Captain.
Mais bon on est dans al militarisation du superheros avec Wildstorm…
Pour Ta-Neshi Coates, on peut regretter de continuer a donner des comics à des gens qui ne maitrisent pas la narration comics. Apres sur la totalité, il y a pleins de choses interessantes mais qui concernent peu Steve Rogers. Le comics aurait pu s’appeler Daughter Of Liberty tant le propos est sur l’empowerment (jusqu’à Sin qui retrouve ses pouvoirs que Brubaker avait mis de coté) où Rogers reste un peu spectateur dans sa propre série. restera pas dans les annales mais n est pas non plus la purge qu on veux bien lire ci et là (mieux maitrisé que son Black Panther par exemple).
C’est un peu la tragédie pour ma partie de cette chronique : j’avais un excellent souvenir de lecture de l’époque (surtout au milieu du marasme « Trahison ») mais après une vingtaine d’année et une meilleure connaissance des comics passés, la pilule passe moins bien.
Merci pour les liens, j’écouterai ça dès que possible !
Moi c est surtout le premier run qui m a déçu a cette relecture.. A l’époque et même aprés c était resté un choc car le run de Grunewald était de plus en plus chiant…
Alors je suis sur qu’à la relecture je vais etre un peu moins dur car il y avait des idées mais les dessinateurs étaient mauvais et tous les défauts de Gruenwald resortaient. Entre autre il a des idées mais il écrit mal (surpris d ailleurs sur squadron supreme en VF.. je me demande si le traducteur n a pas aidé car en VO et dans spidey j avais un souvenir plus mauvais de l ecriture)
D ailleurs j adorerais voir un article de Tornado sur du Gruenwald.. s il ressort déjà entier de l expérience car je pense que c est tout ce qu il déteste tellement c’est mal écrit (je donne une idée comme ca d’un défi..)
Le reste au contraire j ai mieux aimé mais en le rapprochant en qualité du premier run.
Il y a d ailleurs ce fameux épisode 12 de SOL sur Bucky qui est un des episodes où on commencaient à donner une personnalité à Barnes (avec Nicieza-Maguire) qui colle bien à ce que fait Brubaker ensuite.
ca reste du bon comics mais oui sans l’effet que ca a eu à l époque soit car ca suivait Gruenwald soit car ca faisait 10 ans que la série n’était plus traduite (sauf exceptions) en VF.
Vouloir faire lire du Gruenwald à Tornado, au vu de ses goûts, c’est du sadisme prononcé, une torture interdite par la convention de Genève (et j’ai bien aimé plusieurs passages de son run, y compris dans Fighting Chance)
Je sais mais ca peut etre un défi.. genre juste un arc quoi..
Dans ce cas, je vote pour l’arc Cap-Wolf !
Les épisodes que je préfère de CAPTAIN AMERICA sont ceux à échelle humaine, avec, une vie, des potes qui a du mal à comprendre son propre pays mais qui reste d’une fidélité indéfectible à une idée même s’il serait le dernier à y croire. Là je peux le trouver touchant…
il aborde plein de sujets en creux et ça peux être bien foutu (un épisode, il se rend compte que son drapeau fait peur aux gens qu’il essaient de sauver)
En revanche cette foi absolue qu’il génère à chaque apparition, respecté par tous des enfants au pire salopard…je ne parviens pas à y croire….
J’avais pas fini…
Je n’ai pas lu grand chose de ce run et ça ne m’a pas marqué. Il y avait une tentative de le rendre un peu dépassé à un moment je crois mais c’était caricaturé et peu crédible à mes yeux…
Bravo à vous deux pour le travail tentaculaire!
C’est le cas dans le dernier numéro qu’il écrit pour Heroes Return : lorsqu’il vient en aide aux détenus de la prison qu’il a infiltré, Cap se rend compte qu’ils sont effrayés à la vue de sa bannière étoilée. Dommage que le numéro ne retient rien sur la politique elle-même…
Mouais
Respecte c est pas la norme depuis 1964
De Stan Lee a McKenzie il est considéré comme une relique d un autre temps ou victime de campagne par le secret empire ou la force nationale. Il y a bien le run de kirby mais qui est à part.
Ensuite Stern/byrne ou dematteis livre un czp plus apprécié. Gruenwald ne cesse de le mettre à l épreuve face à son manque de popularité
Brubaker il est mort ou accusé.. depuis secret empire… c est pas la joie
De mémoire la période marvel knights est assez mitigé
J en parlais d ailleurs dans mes fiches sur l utilisation de la continuité par brubaker.
Je n’ai lu que 2 runs sur Cap : celui de Nick Spencer et de Rick Remender j’avais beaucoup aimé.
Il me reste à explorer ce -très- long article pour savoir si j’investirai dans celui de Waid. Sans doute s’il venait à être réédité chez Panini car, non, je ne vais pas m’embêter à collectionner du kiosque.
La BO : C’est NON !
Tu n’es pas tenté par Brubaker, DeMatteis ou Byrne ?
il y a peu de Dematteis en VF
mais où trouve que bruce devrait plutôt tenter Brubaker et Stern/byrne
Bruce : il y a un omnibus Panini Captain america par Waid sorti l’an dernier. Son dernier passage a également été ré édité.
Il y a l omnibus pour le 1er et 2eme run + sentinel of liberty et red white & blue plus l annula dont ils ne parlent pas
Pour le 3eeme run y a un deluxe.
Bonsoir
Merci à mon imminent collègue déjà pour avoir assurer le SAV, pour avoir été l’investigateur de cette article et enfin de m’avoir laissé choisir la BO (pour ceux qui avaient encore des doutes).
J’avoue relire avec plaisir les épisodes de CAP illustrés par Ron Garney, avant et après Heroes Reborn. Une prestation qui m’enthousiasme à chaque fois.
Le personnage de Cap, comme Superman, reste compliqué tant il est lié aux Etats Unis.
Je n’ai jamais trop saisi la direction prise par Waid sur Cap. Parfois des thèmes sociaux assez fort mais trop d’hésitation avec un volonté super héros.
Je retiens quand même le retour convaincant de Sharon Carter.
Son run avec Samnee est très beau graphiquement mais tellement quelconque qu’il en devient très décevant.
La BO : une évidence 🙂
Et bien, rien qu’à lire le début avec tous les épisodes, je ne comprends déjà rien… Et ça date de quand en fait ? Evidemment je n’ai rien lu de tout ça. Je me demande si j’ai déjà lu du Waid tiens (ah ben si, KINGDOM COME, que j’ai revendu parce que pas tout bien saisi ni compris l’intérêt).
Mais non Fletcher, c’est ton second team-up ! Bon ok le premier était sur du rock…
Première constatation : je ne trouve pas les scans (pourtant nombreux, il y en a dix-sept) très attirants, à part peut-être celui avec Les Etats Désunis et l’avant-dernier, « Père et fils ».
En lisant vos résumés conséquents, je pense que ces comics ne sont vraiment pas pour moi. Trop de continuité et de rebondissements faciles. L’épisode de TWILIGHT ZONE que tu cites est parmi les plus connus et réussis et d’ailleurs, le seul où le discours final habituel ne dit pas « Cela ne peut se passer que dans la zone crépusculaire » mais bien « Cela peut aussi se passer ailleurs que dans la zone crépusculaire », enfin un truc dans le genre (NB : la vraie fin en VO de cet épisode dit « it’s also fear that tears us apart — a fear that sadly exists only too often — outside the Twilight Zone. »).
« Et après l’arrivée de Captain America, les immigrés incarcérés retrouvent foi en l’idéal américain. » Ah ah ouais en effet ça a l’air bien naze cette histoire !
En tout cas vous vous êtes lâchés, je salue votre enthousiasme et votre boulot, très soigné et complet ! Et bien sûr, merci pour ma culture 😉
La BO : chef d’oeuvre. C’est pas la version du Live 75-85, c’est sorti en disque ?
vous êtes tous les deux complètement fous. quel boulot ! j’ai la même impression que vous. bien aimé il y a vingt ans. un peu déçu. faudrait que je relise le 2 e run avec kubert
La première fois que j’ai entendu parler du premier run de Waid, je crois que c’était dans Wizard et ils en disaient beaucoup de bien.
Mais je n’ai pas mis la main dessus tout de suite et j’ai pris, quelques années plus tard, le TPB To serve and to protect couvrant les sept premiers numéros du second run. J’en étais ressorti mitigé.
Et bien plus tard, j’ai retenté avec l’Epic Collection MAN WITHOUT A COUNTRY. Re-bof.
Je n’aime pas les dessins de Garney. Je préfère encore Andy Kubert…
D’ailleurs, j’ai les épisodes de Kubert sous format numérique, quelque part sur un disque dur.
En y réfléchissant, mes runs préférés de Cap seraient le début de Brubaker /Epting, celui de Byrne et, éventuellement, celui de Morales/Bachalo (mais faudrait que je le relise)
Bachalo/Morales.. le souci comme tous les runs MK c est qu il est débarqué avant d aller quelque part. Il pose les enjeux et est débarqué comme les autres.
Je le redis mais c est une série qui est un echec editorial et aussi qualitatif puisque qu’aucun auteur n’ira au bout de ses idées et ne dépassera pas 3 arcs (en encore Morales c est un arc de secours).
Je pense déjà que pour qui aime brubaker et le oldoies les 3 numeros de Steranko sont un bohneur (il y a une fin contrairement à la série MK où tous les subplots sont abandonnés que ce soit le complot gvtal de Rieber, les origines avec complot gouvernemenal de Rieber/Austen et bien sur le simplications politiques avec le candidat dans le run de Morales (mais aussi qid des accusations))
Dematteis n est pas en VF.
Englehart en oldies est super.
Spencer et remender sont largement sous évalué.
et là je parle de ce que j aime le plus (avec Stren/Byrne et Brubaker)
Clairement c est une série qui a des bas.. mais elle ades hauts et des bons moments.. je ne pense pas que Xmen soit meilleur qualitativement sur la durée (sauf graphiquement) ni spiderman.. (ou batman) et même DD se discute (y a Miller, y a nocenti.. mais bon Lee c est pas terrible, conway non plus, gerber c est largement sa série la moins intéressante, wolfman a quelques arcs.. Shooter c est n importe quoi, O’neil il parait que la partie inedite en VF est naze, Chichester les 301-318 c est n importe quoi et c ets laid comme le pire du run de gruenwald sur Cap, Lobdell c est tout naze et je ne parle pas de soule qui est une injure)
Apres je dis pas qu elle est meilleure… je dis que ca se vaut sur la durée mais que certains personnages parlent plus à la majorité des lecteurs et bénéficient ainsi souvent de plus de mansuétude.
Captain America a à peu près le même problème que Superman aux yeux de ceux qui ne lisent pas leurs séries : l’image d’un héros propre sur lui, représentant des valeurs impérialistes américaines.
Je sais sauf que le Captain America Moderne de Stan Lee et Jack Kirby est construit sur le contraire.
D’ailleurs, je lisais un bouquin sur l’évolution du personnage « Captain America: Masculinity & Violence: The Evolution of a National Icon » et pour lui une des grosses erreurs de Marvel a été de mettre Steve Rogers chef du SHIELD dans la periode Heroic Age.
j’avais écrit cela en relisant un des épisodes dont il parlait
« Je relisais Secret Avengers 12.1 par rapport à ce qui en était dit dans un bouquin que je viens de finir, que j’ai posté plus haut.
Il parlait de la phase Heroic Age comme un contre emploi pour Steve Rogers (enfin sa version « moderne » depuis 1964). En effet, le personnage qui remet en cause l’establishment se retrouve devenir l’establishment.
Spencer le confronte à un Snowden habillé en The Captain/Us Agent. Il met en ligne le nom et l’adresse des repentis du Gouvernement US. Tous les agents de l’Hydra, AIM ou autres qui acceptent de collaborer et ainsi sont protégés (il me semble qu’il y aura une histoire analogue durant le run de Remender avec Dman en Scourge). Ce hacker renvoie les contradictions de Rogers à sa face. Comment le symbole du rêve américain peut il avoir une résonance, un écho en étant lui-même l’establishment avec equipe Black-op à la Clé.
C’est là le gros souci de la periode Bendis-Millarienne qui joue plus avec des concepts qu’avec les personnages mais c’est aussi un point noir de Brubaker.
Attention, j’adore le run de Brubaker qui est dans mon Top 5. Cependant, il avait plutôt envie de parler de Bucky Barnes auquel il s’identifiait enfant que de Steve Rogers. Ce n’est pas qu’il ne connait pas le personnage ou la série.. quand on ramène Cynthia Glass, l’Ameridroid ou la MadBomb.. on connait bien la série.
Mais Steve Rogers lui parle plus dans un rôle de super espion qu’en symbole du rêve américain. Si bien que sans Barnes, la série sera sympa mais d’un coup plus banale (alors que bon la Mad Bomb!! l’Ameridroid!!).
Bref, Rogers en super commandant .. ca fonctionne moyen.. et ce jusqu’à la fin du run d’Hickmann sur la série qui contrevient aux personnages mais aussi à Marvel, en général. Certes les héros ne sont pas parfaits mais ils vont pas s’entretuer s’il y a des gens à sauver, y compris sans aucun espoir de succès. »
C’est intéressant que le perso soit revenu dans les années 60. Cap s’est mis en phase avec la jeunesse contestataire plutôt qu’avec les conservateurs/républicains, comme le montrent ses multiples frictions avec Iron Man
même en leader des Avengers, Cap ne m’a jamais emballé. Pourtant il est aussi boy scout que Cyclope, mais on décerne chez Scott plus de zone d’ombre, de failles sur lesquelles on peut s’identifier.
J’avais aussi fait le parallèle avec Superman. Que faire d’un super héros si puissant, si propre sur lui, portant en plus les couleurs de l’Amérique qu’ils imposent à la face du monde. Pas facile.
Pour Waid, re le redis, c’est quasi uniquement les dessins de Garney qui me font relire. J’aimais bien en plus l’énergie qu’il mettait à ses débuts avec un côté JRjr pas pour me déplaire.
Remender : pas complétement adhéré malgré JRjr et Pacheco. Je n’aime pas l’écriture de Remender.
Brubaker : tellement efficace. Brubaker fait du Brubaker (espionnage, guerre froide) mais cela fonctionne.
Byrne : court mais haut de gamme mainstream.
Nieber : personnage et idéologie bousculé. Cela me plait. En effet trop court mais intéressant.
Pas assez lu Gruenwald et DeMatteis.
Ce qui me manque également chez Cap, c’est le soap. Que l’on voit chez Brubaker.
Cap dans avengers c est pas le même tout a fait.
Là evidemment, il est le leader naturel, il a une aura et souvent il sonne la révolte ou le retour de l espoir (v les moments où il revient que ce soit chez Englehart, Simonson ou Harras par exemple).
Le soap chez Brub? il est assez restreint, je trouve.
Il est déjà plus là chez Waid.
Le souci est que Gruenwald a arrété toute vie personnelle à Steve Rogers et que seule la dernière série est en train de lui en redonner une (assez cocasse alors que tous les autres persos marvel ont perdu tout casting sans pouvoir ou lié à ca sauf spidey).
Les vrais periodes Soap de Rogers avec vie privé c est McKenzie puis Stenr/Byrne, Dematteis et aujourd’hui Lanzig/Kelly
Apres oui c est un perso où l identification est compliqué mais j aime ca.. j aime Thor, Doc Strange..
Pour moi c est un peu la facilité l identification et c est un peu un baume à l ego. En plus tous personnages représente aussi quelque chose.. Daredevil c est la culpabilité par exemple (mais d autres choses), Wolverine la sauvagerie/honneur (enfin avant).. et donc tout personnage te parle sur un aspect ou un autre. Plus tu en aimes plus tu couvres toutes ta personnalité.
Et les xmen aurait plus de mal à exister sans Cyke que sans Wolvie (moins pourvoyeurs d éléments du mythes)..
Parfois le personnage qu on aime pas, dont on est loin est pourtant celui qui fait tenir une série ou même une histoire.
Je le disais ailleurs mais si on était plus Steve Rogers ou Clark Kent on aurait un monde meilleur.
En étant Murdock ou Parker ou Logan on a le monde qu on a ..
Oups et je dis ca mais mes persos préférés outre Cap c est Daredevil, Doc Strange, Punisher, Shang-Chi, Moon Knight, Hellblazer, Sandman, Batman…
Je veux dire Punisher et Batman quoi.. donc je dis pas que je suis gentil.. ou que je rend le monde meilleur.. 😉
J aimerais parfois etre plus Steve Rogers.. je me vois plus dans Daredevil et ce st multiples erreurs et parfois je me dis que Punisher dans Punisher the end il a bien raison quand je m enerve devant le monde comme un débile.
(bizarrement Spidey je le trouve niais.. vraiment… il a aucune conviction.. il se laisseporter.. ce st Stark ou Cap qui lui dise ce qui est bien.. et Les xmen ils sont trop « pour les miens » et ca déjà periode silvestri.. je pense que les choses s arrangent dans la globalité en reglant le sinjustices, pas les injustices pour X d abord et Y apres..)
Chez Gruenwald, il y a quand même toute la romance avec Diamondback et les états d’âme de la belle quant à son meurtre de Snapdragon.
Oui mais au fond il y a toujours du soap.. c est rare les periodes sans rien du tout.
Par contre une vie un peu personelle sans superheros, agents du SHIELD..
Y a Mckenzie, Stern, dematteis.. un peu Waid/jurgens ou morales.. et Lanzing
Car sinon Remender y a la formation d une cellule familiale étendue qui pouvait etre intereressante par exemple.
Très intéressant de pouvoir ainsi découvrir dans le détail des épisodes que je n’avais jamais lus. Je ne lisais plus de comics VO (ni VF à cette époque-là), et quand je suis revenu aux comics, je n’avais pas d’appétence particulière pour Ron Garney. Très enrichissant également de pouvoir disposer de ce regard avec prise de recul, contextualisation et comparaison avec d’autres périodes du personnage. J’avais supposé que Mark Waid se serait montré meilleur sur le personnage.