Hokuto no Ken par Buronson et Tetsuo Hara
Première publication le 08/09/15- Mise à jour le 03/03/19
AUTEUR : JP NGUYEN
VF : Kazé
DVD : Black-box
Cet article sera consacré au manga Hokuto no Ken ainsi qu’à ses adaptations animées. Mais n’en avions-nous pas déjà parlé sur Bruce Lit ? Si, si, mais figurez-vous qu’il y en a des choses à raconter sur l’homme aux 7 cicatrices !
L’article original ayant déjà développé le contexte de la diffusion de la série animée et les premiers volumes du manga, nous nous intéresserons à la suite, aux nombreuses adaptations animées et aux séries dérivées.
Pour ceux n’ayant pas encore lu toute la saga, gare aux spoilers !
Suite à un holocauste nucléaire, le monde n’est plus qu’un ensemble d’étendues désertiques où quelques hommes tentent de survivre de façon civilisée en résistant aux assauts de bandes de barbares à la stature imposante et au look vaguement punk. Heureusement, ces braves gens peuvent compter sur Ken, 64ème héritier du Hokuto Shinken (le Poing Divin de la Grande Ourse). Par « Poing » il faut comprendre « école/technique » d’arts martiaux.
Dans le cas du Hokuto, ses arcanes ne sont révélés qu’à un seul maître par génération, conférant au « Successeur » élu une puissance incommensurable, de part la maîtrise du Ki (énergie vitale) et la connaissance des 708 tsubos (points de pression liés aux centres nerveux et à l’appareil circulatoire).
Au cours des premiers volumes, Ken a pris sa revanche sur Shin, un des six grands maîtres de l’école du Nanto (école concurrente dont les adeptes sont experts dans la découpe de leurs adversaires). Ce dernier, qui avait pourtant été son ami, l’avait attaqué pour lui enlever sa fiancée Yuria, lui infligeant une sévère correction et 7 cicatrices sur le torse, avant de le laisser pour mort (oui, avec des amis comme ça…). Mais sa victoire sur Shin fut amère, car Yuria s’était suicidée peu de temps auparavant, désespérant de pouvoir retrouver son bienaimé. Par la suite, la route de Ken croise celle de ses frères et des 5 autres maîtres du Nanto, lesquels se répartissent en alliés et en adversaires.
Le grand méchant du premier cycle, c’est Raoh, le frère ainé de Kenshiro. Ne supportant pas de ne pas avoir été choisi en tant qu’héritier, et refusant d’abandonner son art, comme l’exigeait la tradition, il se révolta contre le maître Ryuken et l’assassina. Se rebaptisant Ken’Oh (le Roi du Poing) il leva une armée pour conquérir le monde et le pacifier par la force.
Le premier cycle permet le développement d’une mythologie bien spécifique à la série, incarnée par des personnages charismatiques et orchestrée avec un grand sens de la dramaturgie pour des affrontements pleins de tension et d’émotion. On peut évoquer l’opposition/la complémentarité entre les écoles du Hokuto et du Nanto (l’une détruit le corps par l’intérieur et l’autre par l’extérieur), les personnalités toutes différentes des frères du Hokuto et des maîtres du Nanto, tous guidés par leur Etoile, qui les mène inéluctablement à un destin tragique, de la lente agonie de Rei en trois jours, qui transcendera sa douleur pour parvenir à vaincre son rival Udah avant de mourir, au sacrifice de Shew au sommet de la pyramide édifiée par l’arrogant Souther en passant par la mort de Toki, rongé par la maladie mais désireux d’honorer le serment fait à son frère Raoh.
Ce dernier éclipse tous les autres méchants de la série, majestueux conquérant juché sur son colossal destrier noir (au look fortement inspiré du « Death Dealer » de Frazetta), dont il ne daignera descendre que pour combattre un adversaire à sa mesure…
C’est bien la rivalité entre Ken et Raoh qui constitue le fil rouge de tout le cycle, se concluant par un ultime et magnifique face-à-face, offrant la rédemption au personnage de Raoh et une sortie par la grande porte. Dans ce dernier combat, les deux combattants accèdent à l’arcane ultime du Hokuto Shinken; le Muso Tensei, qui ne peut s’acquérir qu’après avoir fait l’expérience profonde de la douleur et de la tristesse. Ainsi, toutes les épreuves traversées par Ken prennent un sens : elles pavent le chemin de croix nécessaire au successeur du Hokuto Shinken pour parvenir à maîtriser la technique suprême de son école, mêlant dématérialisation et téléportation, par laquelle le combattant peut utiliser les techniques de compagnons d’armes défunts tout en étant quasi intouchable.
Cet arcane évoque la Voie du Vide telle que pensée par le samourai Miyamoto Musashi dans son Traité des 5 roues (« Tout naturellement on frappe et tout naturellement on fait face »). Riche en batailles homériques et en moments poignants, le premier cycle constitue la meilleure partie de la saga Hokuto no Ken. Malgré la violence omniprésente, on y trouve un message très humaniste : la force est bien nécessaire pour rétablir la justice dans ce monde troublé, mais sans compassion, la force ne suffit pas pour restaurer un monde qui en vaille la peine. D’ailleurs, tous les adversaires de Kenshiro qui renoncent à l’amour (Souther, Raoh) ou le dédaignent (Jagi, Udah; Ryugah), finissent par trouver leur perte, réalisant parfois tardivement leur erreur.
Le second cycle démarre quelques années plus tard. Bat et Lin sont devenus adultes et sont engagés dans une rébellion sous la bannière de l’armée du Hokuto face aux mystérieux Empereur Céleste. Les rebelles vont profiter du retour providentiel de Kenshiro pour renverser l’empereur, en fait manipulé par un fourbe gouverneur, l’ignoble Jakoh. Ce dernier a mis sous ses ordres les maîtres du Gento Ko Ken, un art martial basé sur la maîtrise des énergies, permettant de décocher des rafales destructrices. Mais même le plus fort d’entre eux, Falco, ne pourra arrêter Ken. Hélas; le triomphe échappe à nos héros lorsque Lin est enlevée et emmenée au Royaume de Shura, par delà l’océan, sur la Terre des démons.
L’ultime mano a mano entre Ken et Raoh, au terme duquel l’ainé comprend enfin d’où vient la force de son cadet…
Cette contrée au nom évocateur est peuplée d’assassins sans foi ni loi et dominée par trois grands maîtres, pratiquant le Hokuto Ryuken, une autre branche dissidente de l’art martial millénaire. Deux de ces maîtres se révèleront être des frères de Ken : Hyoh et Kaioh, ce dernier ayant une forte ressemblance avec Raoh et constituant l’adversaire le plus puissant affronté par Ken dans toute la saga. Par la suite, après avoir libéré le pays de Shura, Ken part retrouver Ryu, le fils de Raoh, dans l’espoir de lui transmettre l’héritage du Hokuto. Enfin, le manga se termine sur une dernière histoire réunissant Kenshiro, Bat et Lin.
Autant être honnête, ce second cycle n’apporte rien d’enthousiasmant. Quelques combattants alliés comme Ein (un gars aux poings costauds…) ou Shachi (un intriguant aux capacités martiales inférieures à ses ambitions) font de la figuration en attendant que Kenshiro n’arrive pour sauver l’affaire. Les auteurs semblent recycler les idées avec moins d’inspiration (de nouvelles écoles d’arts martiaux, d’autres frères pour Ken).
Ainsi, Kaioh n’est qu’une version plus puissante de Raoh mais avec paradoxalement moins de charisme, car son côté maléfique n’est pas complété/contrebalancé par la noblesse d’un idéal ou une relation fraternelle forte, comme celle que Raoh avait avec Toki. Il n’est donc guère étonnant qu’après son adaptation en série animée en 1987-88 (restée inédite en VF), ce cycle ne fit plus guère l’objet d’attention, les films et OAV se consacrant principalement sur son prédécesseur.
Quelques mots sur la série animée adaptant le premier cycle : elle comprend 109 épisodes dont seulement 84 furent diffusés à l’époque du Club Dorothée. Après divers avatars, il faudra attendre 2010 pour que l’intégralité de la série soit disponible en VF. Outre son doublage humoristique controversé, il faut aussi mentionner sa formidable bande son par Nozomi Aoki, dont la musique participe grandement à l’intensité dramatique des épisodes.
Un film d’animation sera également produit en 1986, reprenant grosso modo la première moitié du cycle, de la revanche de Ken à son premier duel contre Raoh. Il constitue une assez bonne synthèse de l’intrigue et bénéficie d’une meilleure animation que la série.
Jetons un voile pudique sur le nanardesque film live « Fist of the North Star » commis par les américains et passons à « Shin Hokuto no Ken« , sorti en 2003. Adapté d’un roman de Buronson et Hara, se déroulant après les deux cycles du manga, cette mini série se déroule en 3 OAV de 50 minutes. Si, à l’époque, le fan pouvait apprécier de revoir son héros dans une animation actualisée, force est de constater que l’histoire, dont l’enjeu est la libération d’une Cité dominée par un énième dictateur, ne casse pas trois pattes à un canard.
La dernière adaptation animée d’envergure fut entreprise entre 2005 et 2008, avec 3 films et 2 OAV revisitant l’ensemble du premier cycle. L’intrigue fut revue pour ajouter plus de complexité au personnage de Raoh, en lui adjoignant des aides de camp zélés mais très humains, Soga et Reina, servant avec dévotion leur maître car persuadés qu’il est le seul à pouvoir à ramener la paix sur Terre en ces temps troublés. Si visuellement, l’ensemble est bien plus agréable que la série animée de 1984, le découpage non linéaire de l’intrigue n’est pas des plus heureux, certaines scènes se répétant sur plusieurs films…
Ces épisodes géants proposent toutefois un bon tour d’horizon des principaux personnages de la saga, avec l’adaptation de quelques moments forts. En revanche, la bande son anémique enlève beaucoup du souffle épique que l’on pouvait trouver dans l’anime d’origine.
L’exercice de rétro-continuité mené sur Raoh se poursuivra même en 2006 avec un manga spin-off en 5 volumes, réalisé par Yuko Osada, et une série animée en 13 épisodes, sortie en 2008. D’autres personnages auront droit à leur série dérivée : Yuria, le grand amour de Ken, Rei, son meilleur ami mais aussi ses frères Toki, le bienveillant et Jagi, le fourbe ainsi que Jyuza, le frère de Yuria et rival de Raoh. Pour ma part, je n’ai lu que celle consacrée à Rei, « Sôkoku no garô – Hokuto no ken Rei gaiden » et en ai gardé plutôt un bon souvenir, avec des dessins agréables et une histoire enrichissant un peu plus la mythologie de l’univers de Hokuto no Ken. Le fait même que la série dispose d’autant de personnages forts, pouvant être explorés dans leur propre spin-off, témoigne d’une grande richesse de l’œuvre originale, qui, à côté des bataillons d’affreux loubards anonymes se faisant trucider par Kenshiro, proposait aussi une belle galerie de personnages secondaires.
Un prequel très passable
De 2001 à 2010, Buronson et Hara ont également réalisé une préquelle en 22 tomes : « Soten no Ken – Fist of the Blue Sky« , se déroulant dans les années 1930 et mettant en scène le 62ème maître du Hokuto Shinken, Kenshiro Kasumi alias Yan-Wang, surnommé « Roi des Enfers ».
Revisitant les troubles historiques survenant en Mandchourie, la série confronte son héros à une tripotée d’adversaires pas piqués des vers. Mais l’ambiance « historique » va à contre-courant des outrances scénaristiques et graphiques, tandis que le contexte post-apocalyptique de HnK permettait une plus grande suspension consentie d’incrédulité. Quand à l’adaptation animée en 26 épisodes, je n’ai jamais pu aller au-delà de 10 minutes du seul épisode que j’ai pu visionner, qui souffrait d’un grave manque de rythme, avec un héros tout mou du genou (pour un héritier du Hokuto, c’est un comble !).
En mélangeant Mad Max et Bruce Lee, Buronson et Hara auront créé une icône du manga en la personne de Kenshiro, l’archétype du dur à cuire qui en bave énormément mais ne s’avoue jamais vaincu. Ce côté increvable rappelle un certain mutant griffu voire un aveugle sans peur (pour l’anecdote, Ken perd la vue pendant quelques épisodes à la fin du premier cycle). Tetsuo Hara a avoué concevoir Ken comme « le type capable de rabattre le caquet du gus arrogant qui vous agresse verbalement dans la rue ».
Fort heureusement, il aura étoffé sa série et son personnage pour nous offrir un héros dont la force repose autant dans le Poing que dans le cœur. Traversant les adaptations au doublage foireux, les éditions françaises de piètre qualité (« J’ai Lu ») et les actualisations plus ou moins réussies, Hokuto no Ken reste une œuvre mythique et marquante, et son héros, Kenshiro, mérite à plus d’un titre son qualificatif français de… survivant !
https://www.youtube.com/watch?v=p_Z40ipylhg
Un héros de légende, aussi iconique qu’un certain petit dragon…
Exactement l’article que j’attendais sur le sujet. Dans la mesure où je n’ai lu qu’une demi-douzaine des mangas originaux (dans l’édition J’ai lu) et une dizaine des mangas Fist of the blue Sky, il me permet d’avoir une présentation globale de l’intrigue. J’ai également beaucoup apprécié l’explication des liens entre les mangas et les animes, ainsi que la présentation des développements ultérieurs.
La technique suprême de son école, mêlant dématérialisation et téléportation, par laquelle le combattant peut utiliser les techniques de compagnons d’armes défunts tout en étant quasi intouchable – Avec tout ça, ça ne doit pas être facile de lui concevoir des adversaires à sa mesure !
Même après l’avoir acquise, Kenshiro n’utilise pas le Muso Tensei à tout bout de champ. Mais il est vrai que pour lui opposer des menaces un peu valables, les auteurs doivent faire dans la surenchère, à coup d’adversaires ayant des centaines de victimes à leur actif… Et même avec ça, Kaioh reste le seul combattant donnant vraiment du fil à retordre à Kenshiro, et l’obligera à acquérir une autre technique, celle du « Hokuto originel » (à nouveau la surenchère, un peu comme pour DBZ).
Encore une fois, merci d’élargir ma culture geek ! Mais je crains que ce ne soit vraiment pas du tout ma tasse de thé, ces muscles énormes et ces combats interminables. J’aurai également appris ce qu’est un OAV…
La JP touch a encore fonctionné ! Non seulement ton article s’articule complètement au précédent mais en plus il m’a appris plein de choses, notamment l’existence des Oavs que j’ai vu hier avec ma femme qui….les a adoré !!! Pour ma part, je trouve les dessins splendides même si l’animation est statique et la musique comme tu le mentionnes insignifiante.
Et je continue d’acheter les Deluxe, là tu me casses la baraque en m’assurant que le deuxième cycle est moins bien. La fin est à la hauteur au moins ?
Je continue pourtant à situer Ken en dessous de Seiya et DBZ. Les personnages n’ont aucune vie en dehors des combats et dépourvus de vie intérieure. Raoh est d’ailleurs plus fascinant que Ken. Je trouve aussi une grande confusion entre les lieux où les personnages se baladent de l’un à l’autre. Enfin, Ken n’a pas d’attaques emblématiques que j’ai repérées comme le Genkidama et le poing de Pégase. Qu’en pense tu ?
La fin… c’est une vraie fin mais bon, elle est un peu bizarre. En fait, l’avant dernier arc, avec les retrouvailles de Ken et Ryu, son neveu, est plus réussi, je trouve, que le dernier arc. Mais je veux pas spoiler. Au moins, on peut reconnaître aux auteurs d’avoir écrit une fin pas si prévisible que ça…
Ok avec toi sur la confusion des lieux… même s’il y a quelques lieux marquants comme la prison de Cassandra et la pyramide de Souther. Les auteurs n’ont pas cherché à développer une géographie du monde, on est loin de Tolkien…
Pour les persos, le background de Rei, Toki et même Juzah et Fudo sont développés. Quand ils souffrent, quand ils meurent, ce ne sont pas des inconnus qui tombent sous nos yeux mais des personnages attachants… Et contrairement à Seiya et DBZ, la mort est définitive dans Ken (à une exception près, et encore c’est un simulacre, pas une résurrection…)
Pour les attaques emblématiques, je diverge (et c’est énorme, mais dans l’esprit de la série, après tout). C’est justement le côté, « j’ai une technique spéciale pour tout » qui fait le charme du perso…
Ah ? Autre question aux fans de dessins : qu’est ce qui pour vous différencie l’hypertrophie de Ken à celle de Rob Liefeld ?
Le dessin de Tetsuo Hara développe un univers graphique cohérent avec sa propre esthétique. L’anatomie n’est pas réaliste mais elle respecte ses propres canons. Les détails sont plus travaillés et au final, le dessin est agréable à l’oeil.
Liefeld, c’est torché et vite fait, avec des persos difformes car pas chiadé et non pas du fait d’un choix esthétique volontaire.
Mais ce n’est que mon point de vue…
Jackie a trop lu Tetsu Hara mais elle sera, je pense, touchée par l’hommage qui lui est rendu içi:http://www.parismatch.com/People/Musique/Jakie-Quartz-condamnee-a-trois-mois-de-prison-avec-sursis-pour-violences-infligees-a-sa-mere-694088
Je sais, c’est moche…t’as les bas nylons, toussa toussa
@Lone : juste une mise au poing : j’y ai pensé mais pas osé….
@JP merci de ces explications. Je crois que ce qu’il me manque c’est un background plus développé mais manifestement les auteurs s’en foutent. Effectivement le personnage de Raoh est plus travaillé dans l’OAV. Mon dieu, quelle classe !
J’aurai aimé que Ken, le héros quand même soi plus creusé. Mais il y a une véritable ambiance et j’adore les dessins, donc pas de bac à soldes !
Les autres travaux des auteurs valent ils le détour ?
Désolé, je ne connais pas leurs autres oeuvres en dehors de Ken. Je crois que Sanctuary et Strain, écrits par Buronson (et dessinés par Ryoichi Ikegami, dessinateur de Crying Freeman), sont assez violents et caricaturaux… mais je n’en ai lu que des bouts, il y a fort longtemps, en bibliothèque.
En revanche, si Raoh t’a plu dans les OAV, essaye le spin-off (même si le style graphique est différent…)
Je suis obligé de botter en touche. Lorsque « Ken le survivant » a commencé à être diffusé dans le club Dorothée, j’étais déjà passé à autre chose. Je n’ai d’ailleurs pas connu le Club Dorothée, sauf une fois où il passait à Nice pour le carnaval (sous un chapiteau). On passait par là avec des copains (j’étais au lycée à Antibes). On s’est amusé à entrer dans le chapiteau par effraction : On a escaladé les barrières qui étaient autour, on a évité les chiens de gardes (des bergers allemands attachés à des pieux sur la terre battue, véridique !), on est passé dans le dos des vigiles et on est entrés dans la chapiteau ! Là dedans : un bon millier de gamins en furie ! Mes potes et moi (on était trois), on s’est assis sur un banc avec tout un tas de gosses qui venaient sur nos genoux, et on a assisté au spectacle ! Dorothée était une star, et Jackie un véritable tyran, qui hurlait sur les enfants entre deux prises (pendant les dessins animés), avant de retrouver un sourire factice dès qu’il était filmé ! Qu’est-ce qu’on s’est marré ! on était complètement déconnectés de ce truc hystérique !
Blague à part, l’article de JP, avec toutes ces références à Bruce Lee, à Mad Max et Frazetta, me fait prendre conscience que je suis vraiment passé à côté de quelque chose. Pour moi, « Ken le survivant » était un manga idiot et violent, où l’histoire était toujours la même, avec un héros qui appuyait sur le coup d’un méchant et qui le faisait exploser (je ne savais même pas qui était « Raoh »). Merci pour tout ce pan de culture, très frustrant dans la mesure où je suis passé à côté…
Ca alors ! Jacky un tyran ? Il a été un proche de Gainsbourg et je l’ai toujours trouvé sympa ! Un enfant du Rock ! Il n’est pas trop tard Tornado, je n’ai découvert Ken que l’an dernier fasciné par le culte d’une série que je trouvais aussi débile !
Je n’ai pas connu cette série lors de sa diffusion. Et heureusement parce qu’avec les censures qui faisaient passer des épisodes de 22min à 15min, et les doublages volontairement ridicules (le Hokuto de cuisine !) pour édulcorer la série, je ne pense pas que ça m’aurait plu.
J’ai tenté de regarder la série bien plus tard et je dois avouer m’être ennuyé. Trop d’épisodes inutiles où Ken défonce des méchants débiles et faibles.
J’ai vu par contre la nouvelle adaptation en plusieurs films et OAV et c’était pas mal du tout.
Je n’ai jamais lu le manga ni vu la 2eme série qui se déroule après Raoh. Il paraît que c’est moins bon en effet.
Je dois avouer être moins fan de Ken que de Saint Seiya ou DBZ aussi. Même si j’adore le charisme du personnage furieusement emprunté à Bruce Lee, et le fait que les personnages meurent vraiment. Il y a davantage de tension dramatique quand un personnage meure que dans les autres séries. Et c’est aussi beaucoup plus sombre et violent comme univers.
Les rediffs de l’été : Animés
« Ah ! tatatatatatataaaaaaaa ! » par Jean-Pascal Nguyen
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@Jp : du coup, Ken c’est du Shonen ou du Seinen ?
Shonen ou seinen, je ne m’étais pas posé la question.
Suite à ton interrogation, Bruce, j’ai regardé sur le Net et les avis divergent ( et c’est énorme).
Certains prétendent que l’appellation ne doit pas être déterminée par le contenu de l’oeuvre mais son magazine de pré-publication. Ken a été pré-publié dans Shonen Jump, cqfd. L’association entre nom shonen/seinen/shojo serait venue a posteriori, liée au fait que ces mags avaient quand même tous une certaine politique éditoriale dominante (mais pas forcément exclusive…)
Au-delà de cet argument, certains affirment que Hokuto no Ken est assez basique, avec un héros gentil et des méchants-méchants (ce qui n’est pas tout à fait vrai) et une intrigue assez linéaire de « c’est moi que je finirai par devenir le plus fort » d’où un classement Shonen.
D’autres pointent la violence extrême et une certaine profondeur pour le catégoriser Seinen.
En fait, personnellement, je le mets tout simplement dans la catégorie « bon manga » et oeuvre perso culte, car liée à une période particulière de mon enfance/adolescence.
Et dans Ken nous avons aussi droit à un pacifiste : Toki. Et il ne pleurniche pas, ne s’habille pas en rose, et n’a pas un look androgyne comme Shun de Saint Seiya. Non pas que j’aie une aversion pour ce genre de look, mais comme expliqué hier, l’associer immédiatement au pacifiste de service, c’est un peu cliché.
J’ai bien aimé l’OAV la légende de Toki, même si graphiquement un peu en dessous du reste. C’est cool de le voir déployer sa force dans un passage épique contre Raoh.
Raoh…plus vite que le vent…Raoh…hein ? Comment ça je confonds tout ?
@Jp: entre la définition des OAV et aujourd’hui la distinction entre Shonen/Seinen, ce sont bien les étiquettes qui nous enquiquinent. Je verrai très bien Hokuto no Ken comme du Seinen ceci-dit.
@Matt: ce qui me fait penser que j’adorerai lire un article sur le traitement du pacifisme dans les Comics/mangas. Qui-que-ça-intéresserait ?
Les étiquettes c’est le mal !
Comme les lecteurs de comics étiquetés comme des attardés.
Même GEEK c’est une étiquette. Et tout le monde a sa vision plus ou moins péjorative de cette étiquette. Au lieu de se faire un avis sur la personne en elle-même.
ça facilite le jugement les étiquettes. Et les gens aiment juger.
Je ne me suis jamais lancé dans le manga, mais la série animé a bercé mon enfance. Série obligé de regardé en cachette de ma mère qui m’interdisait de voir ça quand elle c’est rendu compte de la violence extrême du manga (surtout pour l’époque).
Personnellement je trouve la VF une vrai insulte au manga (dans un sens) d’un autre coté je trouve cela hilarant. Mais bon, l’anime perd tout son coté sombre et dramatique (c’était le but recherché d’ailleurs).
Merci pour l’article JP, ça me donne envie de replongé la dedans.
Pour ceux qui comme moi ont vu le premier long métrage qui « simplifiait » une partie de la série, cette musique ne vous filait pas des frissons ?
https://www.youtube.com/watch?v=QAIILMr6wFg
On tombe de haut par contre quand on entend la version avec paroles. ça fait tout de suite…plus ringard.
Là :
https://www.youtube.com/watch?v=xI2dTK8Qd94
Il y a déjà fort longtemps, j’avais téléchargé (!) la BO de la série car il y avait plusieurs morceaux que j’aimais beaucoup.
Et même le générique VO, Ai Wo Torimodose – ça envoyait bien du bois !
A force de regarder la série, certaines musiques se sont associées à des séquences clés des épisodes.
Genre celle-là, qui annonçait que la baston était imminente :
https://www.youtube.com/watch?v=_Hs91rlkBNQ