Interview Jérôme Soligny (Rainbowman)

Interview Jerome Soligny

Un   BRUCE LIT under pressure

1ère publication le 25/04/20- MAJ le 15/11/20

vvbnvbnvb ©Mick Rock ©Gallimard

Le rocker qui venait d’ailleurs
©Mick Rock
©Gallimard

Cet article est le dernier volet d’une trilogie consacrée à ROCK’N’FOLK avec les interviews de ALISTER et de PATRICK EUDELINE. J’ai eu le plaisir de m’entretenir par mail avec Jérôme Soligny, l’auteur d’une biographie monumentale de David Bowie : RAINBOWMAN parue chez Gallimard  l’hiver dernier. 

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours lu et aimé Soligny. Quand beaucoup de ses confrères maniaient avec plus ou moins de talent l’ironie, le sarcasme, le cynisme,  Soligny pratiquait une distanciation bienveillante inédite avec des reviews pleines de musicalité et de poésie (l’homme est aussi romancier et musicien ; il a notamment composé DUEL AU SOLEIL avec Etienne Daho). Il sera notamment le seul durant les années 90 à défendre  Alice Cooper à une époque où il n’y avait pas grand monde pour le faire.

RAINBOWMAN est la somme d’un travail acharné, d’aucuns diront d’une vie, pour compiler les faits et gestes musicaux (Soligny assume ne pas avoir voulu entrer dans la sphère privée de l’artiste) du caméléon du rock entre 1967 et 1980 soit entre DAVID BOWIE, le premier album qui précède SPACE ODDITY et SCARY MONSTERS.  Un deuxième volume  allant de LET’S DANCE à BLACKSTAR est en cours de rédaction.
Chaque chapitre est découpé entre le récit de Soligny sur les tenants et les aboutissants de chaque album, des interviews de l’intégralité de l’entourage  de Bowie (Mick Ronson, Carlos Alomar, Robert Fripp ou Iggy Pop), de très belles photographies et une illustration de conclusion de Lisa et Margaux Chetteau dont l’interview suit celle de Soligny ici-même.

Comme pour l’interview de JEAN-PIERRE DIONNET,  l’iconographie de cet article a été intégralement réalisée par la communauté du blog. Soit, encore et toujours, Ed Illustratrice, le graphiste Arian Noveir et l’auteur  Stanislas Gros qui avait déjà illustré le chapitre Blondie pour ROCK STRIPS.
Le tout, complété par quelques illustrations de RAINBOWMAN fournies avec beaucoup de gentillesse par Soligny et les soeurs Chetteau.

Une vie pour Bowie : Jerôme Soligny à l'exposition DAVID BOWIE IS pour laquelle il a servi de consultant. thumbnail_ ©Archives Jérôme Soligny Avec l'aimable autorisation de Jérôme Soligny

Une vie pour Bowie : Jerôme Soligny à l’exposition DAVID BOWIE IS pour laquelle il a servi de consultant.
©Archives Jérôme Soligny
Avec l’aimable autorisation de Jérôme Soligny

Bonjour Jérôme, la première chose que j’ai envie de te dire, c’est chapeau : 560 pages, 300 interviews, aucune coquille repérée, une préface formidable de Tony Visconti qui rappelle à quel point Bowie te respectait et faisait de toi son interlocuteur de référence en France. Quelles sont les émotions que tu as traversées en rédigeant la biographie de ton idole ? ton ami ?

Il y a quelques coquilles dans le tome I ! Qui disparaîtront au prochain tirage. La relecture d’un tel manuscrit (près de quatre millions de signes, notes comprises, pour les deux volumes) engendre ce type d’erreurs. Et précision : David Bowie n’était pas mon ami. Il était mon idole de jeunesse que le truchement de ma vie de musicien, sollicité pour écrire dans la presse rock, a fait dégringoler du poster de ma chambre d’ado. Avec Bowie comme avec les autres, je me suis contenté d’être journaliste et la proximité que nous avons pu avoir est uniquement due à lui et ses proches qui l’ont favorisée. J’ai passé près d’une heure en tête à tête dans sa loge avant un concert à Lille en 1996, mais uniquement parce qu’il m’y avait invité. Personne ne se retrouvait dans son périmètre par hasard. De même, en France, Bowie a aussi beaucoup parlé à Eric Dahan, mais effectivement, pas des mêmes choses qu’à moi. Sinon, oui, je suis passé par bien des émotions… Le bonheur a été de recueillir les témoignages de proches jamais sollicités… certains sont décédés depuis et je suis heureux que leurs témoignages figurent dans le livre… La dernière ligne droite du tome I a surtout été entachée par la mort de mon père dont je ne me remettrai certainement jamais.

Chaque chapitre est émaillé d’illustrations originales de Lisa et Margaux Chetteau. Bowie s’intéressait à tout. Était-ce le cas pour la BD ? Je ne crois pas avoir repéré d’allusions quelconques au neuvième art dans son œuvre.

Il a requis les services de deux illustrateurs dont le travail peut être apparenté à de la BD : Mike Weller pour la pochette de THE MAN WHO SOLD THE WORLD (la fameuse drag cover est un revirement de dernière minute…) et Rex Ray pour celle de REALITY, proche de l’univers du manga. Il a aussi fait appel à Guy Peellaert qui était, à ses heures, auteur/dessinateur de bande dessinée pop comme en atteste PRAVDA LA SURVIVEUSE.

 Multi-instrumentiste, David Bowie affectionnait particulièrement ses rythmiques à la guitare 12 cordes. C’est toujours l’instrument de prédilection que je me représente avec le Saxo.

David Bowie n’était pas, à proprement parler, multi-instrumentiste. Comme beaucoup de singer-songwriters, il jouait de plusieurs instruments ce qui lui permettait d’enregistrer des maquettes dans son coin. En revanche, sur ses disques, il était capable de faire sonner n’importe quel instrument comme il l’entendait. L’exemple flagrant est le piano sur OH ! YOU PRETTY THING, souvent attribué, à tort, à Rick Wakeman. La guitare sèche est effectivement l’instrument avec lequel il a le plus composé ; sa relation avec le saxophone était plus spirituelle et liée au jazz, le genre musical, qu’il associait à son demi-frère, le plus important à ses oreilles durant ses années d’émancipation.

Séducteur et joueur  ©Ed Illustratrice

Séducteur et joueur
©Ed Illustratrice

Les interviews de RAINBOWMAN montrent Bowie comme un homme pressé et sûr de lui : les voix sont toujours enregistrées en une seule fois et parfois les musiciens ont à peine le temps de se poser que leurs prises sont déjà en boîte. A quoi attribues-tu cette impatience ?

David Bowie n’était pas exactement sûr de lui, mais confiant en son art. La nuance est de taille. En studio, comme certains peintres, il privilégiait la spontanéité. A priori, on ne revient pas sur un coup de pinceau déposé rapidement sur la toile ; on fait avec, on brode autour. Sa supposée impatience résultait de sa propension à se lasser de tout très vite et même de lui-même. Certains de ses albums ne ressemblent pas, à l’arrivée, à ce qu’il avait en tête au départ ; parce qu’il s’est passé beaucoup de temps entre les deux. L’exemple flagrant est OUTSIDE.

Ce que ta chronologie permet de visualiser c’est la vitesse à laquelle Bowie se réinvente : à peine 9 ans séparent l’androgyne Ziggy du night-clubber peroxydé de LET’S DANCE ! C’est le temps qu’il faut à Portishead pour sortir un album !

C’était une autre époque, les artistes de la musique publiaient souvent deux 33 tours par an. Ils ressentaient le besoin de s’exprimer, abondement, différemment. Il suffit de contempler ce que les Beatles ont accompli en moins d’une décennie. Les stars de la musique ( ?) d’aujourd’hui sont essentiellement occupées à s’enrichir. Pour eux, la création, lorsque le mot signifie encore quelque chose, est accessoire.

Bowie ne tourne que très tard en France. Pourquoi ? Il arrive même qu’il doive annuler des concerts au moment de STATION TO STATION.

La réponse à ces questions est dans RAINBOWMAN. Tony Defries a privilégié la conquête de l’Ouest, les USA, au détriment de l’Europe. Le troisième concert de mai 1976 à Paris a été annulé à cause de ventes de billets trop faibles. Sinon, David Bowie y a joué dans les 60s, mais au sein d’un groupe. Un témoin d’un de ces concerts s’exprime dans le livre.

Ziggy sucks guitar ©Stanislas Gros d'après la photo de Mick Rock

Ziggy sucks guitar…
©Stanislas Gros d’après la photo de Mick Rock

Durant les années Ziggy, Bowie va établir une hiérarchie entre le High et le Low Glam. En outre, de nombreux blogs corroborent une attitude assez méprisante de sa part envers ton autre idole Alice Cooper…

C’est rétrospectivement, dans l’interview qu’il m’a donnée à propos du glam rock à la fin des années 90, à la sortie du film VELVET GOLDMINE, que David Bowie a fait la distinction entre le high glam et le low glam. Il a émis des réserves à propos d’Alice Cooper dès le milieu des années 70, mais a également reconnu qu’il s’était précipité, avec les Spiders From Mars, à ses premiers concerts londoniens. Bowie n’était pas avare de déclarations incisives, même à propos de ses idoles, que certains observateurs n’ont pas manqué de sortir de leur contexte. Alice est un train fantôme dont chaque tour provoque le frisson. David était un TGV qui ne prenait plus la peine de s’arrêter dans les gares. Le premier s’est fendu de quelques jolies lignes au décès du second. Peu sensible aux divagations des uns et des autres (souvent mal informés, généralement haineux) et hermétique à l’opinion ruminante, j’ignore ce qui peut se passer dans les forums des blogs. Ma connaissance musicale provient essentiellement de mes rencontres avec les divers intéressés ou de la lecture de leurs écrits.

Ziggy Stardust est le résultat d’un vrai travail d’équipe. Mais il y a malentendu : le groupe de Bowie ne sait pas qu’il ne les considère que comme ses accompagnateurs. C’est pour moi sa grande force : il est l’un des rares chanteurs de rock avec Dylan à se produire « en solo »

Oh, Mick Ronson, Trevor Bolder et Woody Woodmansey n’étaient pas dupes et c’est David Bowie qui tenait à ce concept de groupe, de gang. Il réitérera avec Tin Machine et au moment de OUTSIDE, quand les musiciens, dans un premier temps, seront sollicités pour un projet de supergroupe et non un album de Bowie. Les Spiders From Mars, excellentissimes, n’ont pas pu faire autrement que de donner tout ce qu’ils avaient à Bowie et sont, de ce fait, bien plus qu’un simple groupe. C’est un des meilleurs de cette génération, comme, au hasard… le Alice Cooper group.

Il reprend SEE EMILY PLAY sur PIN UPS. Il croisera des décennies plus tard, la route de Roger Waters (WHEN THE WIND BLOWS) et de David Gilmour. Est-ce qu’il appréciait le groupe après le départ de Barrett ?

David Bowie n’a pas croisé Roger Waters à l’occasion de WHEN THE WIND BLOWS, ils sont simplement sur la même bande-originale. Je n’imagine pas que DAVID BOWIE ait pu monter sur scène avec un musicien qu’il n’appréciait pas. Il a répondu à l’invitation de David Gilmour, qui ne s’est jamais revendiqué fan de sa musique, notamment parce qu’elle était fortuite. Ni Bowie ni Gilmour ne sont à l’origine de cette brève collaboration live de 2006. David était heureux de rendre hommage à Syd Barrett, une de ses idoles qui n’a pourtant pas été tendre avec lui la fois où il s’est exprimé à son sujet.

Éclair du génie   ©Arian Noveir

Éclair du génie
©Arian Noveir

 Durant la tournée DIAMOND DOGS, Bowie transforme progressivement son show rock en revue soul qui aboutira à YOUNG AMERICANS. Le changement est radical. As-tu eu besoin, comme une partie de son public, de plusieurs années pour comprendre ses métamorphoses ? Beaucoup se sentaient trahis…

La tournée Diamond Dogs est devenue une revue soul après l’enregistrement de Young Americans qui coupe ce périple de 1974 en deux. J’avais quinze ans au moment de cette métamorphose et je l’ai gobée sans me poser de questions et avec une connaissance de la musique restreinte. En revanche, j’avais déjà le sentiment qu’apprécier véritablement un artiste, c’était le faire en suivant ses sautes d’humeur, ses engouements On peut être attiré musicalement, par une certaine sensibilité, un genre, mais j’ai du respect pour les périodes artistiques différentes. Je n’ai jamais décroché de David Bowie parce qu’il changeait de style musical. Je l’aimais pour ça. Mais je conçois tout à fait que Tin Machine, LOW ou OUTSIDE aient pu laisser perplexes certains de ses fans. On sait que c’était, en partie, le but recherché…

Sur le tournage de THE MAN WHO FELL TO EARTH, Bowie est au plus profond de la dépression. Qu’est-ce qui l’a rendu si malheureux ? Tu écris qu’il faudra attendre les années 90 pour qu’il reprenne vraiment pied.

Comme bon nombre de rockers de sa génération, David Bowie a été trahi par le manager qui l’a mené vers la gloire. Il a ensuite articulé sa vie et sa carrière autrement, en réaction. La troupe de Pork a laissé la place à une équipe ultra-réduite. Il a souffert de cette tromperie et pas uniquement sur le plan financier. Il avait certainement le cœur à la dérive pour des raisons personnelles qui dépassent le cadre de ce dont je m’autorise à parler. Tin Machine a permis à Bowie de se remettre en phase avec lui-même, plus exactement avec l’expérimentateur-explorateur de la condition humaine qui sommeillait ou tempêtait en lui.

 Je me suis souvent demandé si le Pink aux cheveux en arrière, aux penchants fascistes et aux sourcils rasés dans THE WALL n’était pas une caricature du Thin White Duke complètement perdu et que l’on accuse à tort de Sympathy For The Nazism. Un Thin Dark Duke en fait…

Les déviances fascisantes ont été souvent abordées dans la culture anglaise et notamment dans le rock. Je traite ce sujet dans le chapitre STATION TO STATION en m’en tenant aux faits et au penchant de David Bowie pour les lectures se rapportant à ce thème, mêlés, bien sûr à sa fascination, courte mais intense, pour l’occultisme. Bowie n’était pas du genre à faire les choses à moitié ! De même, il ne détestera pas l’idée de puiser régulièrement dans sa propre mythologie. Il le fera, bien sûr, de façon terriblement spectaculaire avec BLACKSTAR.

Shine on you crazy diamond (dog) ©Stanislas Gros

Shine on you crazy diamond (dog) !
©Stanislas Gros

Bowie a été également le producteur qui a sauvé les carrières de Iggy Pop et Lou Reed. Que se passe-t-il pour qu’il renonce à produire d’autres artistes par la suite ? Tu racontes que les Red Hot Chili Peppers et Coldplay essuient un refus cinglant de sa part…

David Bowie, bien aidé par Mick Ronson, a été très bon pour produire des artistes qui étaient ses idoles et ont pu bénéficier de ses services, pas seulement artistiques, lorsqu’ils étaient au creux de la vague. Il a passé sa vie à essayer de produire Scott Walker, qui le fascinait, mais lui résistera. J’imagine que, même s’il est allé les voir en concert, il n’était pas fasciné par les Red Hot Chip Peppers ou Coldplay… Les raisons qui ont pu le pousser à venir en aide à des musiciens, altruisme niais pour certains ou calcul démoniaque pour les autres, sont régulièrement disséquées, surtout par ceux qui ne produiront jamais le moindre disque… Sur ce sujet encore, dans RAINBOWMAN, je m’en tiens aux faits.

 Son ami-rival, Marc Bolan. Quel est son héritage aujourd’hui ? Peu de groupes se réclament de lui alors que tout le monde cite Bowie.

Il me faudrait écrire un autre livre pour parler de Marc Bolan ! Il n’est pas le musicien dont les nouveaux groupes se réclament le plus, mais les plus malins, au hasard Portugal. The Man, reprennent ses chansons en live. Marc Bolan a été un précurseur et le Bowie glam lui doit beaucoup. A son apogée il a été un songwriter pop intouchable pour lequel Tony Visconti a créé un décor sonore de rêve. De même que Tony est grandement responsable de la façon dont sonne la trilogie européenne de Bowie, il a sculpté le son de T. Rex.

 Tu as cette phrase magnifique : Bowie jouait des musiciens ! Il s’est toujours entouré des meilleurs de son époque et connaissait son histoire la musique populaire sur le bout des doigts. Aurait-il pu faire appel à des musiciens moins doués techniquement mais bruts dans leur approche : les gens des Ramones, des Damned ou des Pistols par exemple ?

C’est une bonne question car David Bowie aimait les erreurs, les « pains » que peuvent faire certains musiciens, même les meilleurs, qu’il mettait parfois en exergue. Bon, je pense que David Bowie préférait s’entourer de pointures susceptibles de faire une petite erreur plutôt que de gens qui ne savaient pas jouer ! Il a indiscutablement eu une tendresse pour le mouvement punk et la new-wave dont les principaux acteurs étaient fans de lui. Il ne l’a pas vécu dans l’œil du cyclone (Londres et New York) puisqu’à cette époque, il était en Suisse, un peu en France et, évidemment, à Berlin.

J’ai savouré les anecdotes de Laurent Thibault (cofondateur de Magma et  gérant du Château d’Herouville  et ingénieur du son), le seul à mon avis, qui dénote avec tous les propos élogieux sur Bowie. On y découvre – enfin – un homme parfois cavalier derrière le Gentleman ; impitoyable lorsque l’autre ne lui apporte pas ce qu’il en attendait…

Je ne suis pas responsable de la teneur, supputée hagiographique par ceux qui ne les ont pas lus, des propos tenus par les interviewés de RAINBOWMAN. Je leur ai tendu un micro, posé des questions, mais certainement pas conditionnés. D’ailleurs, Laurent Thibault, dont l’aide a été considérable, n’est pas le seul à émettre des réserves. J’ai parlé ou (re)parlé à la plupart des intervenants suite au décès de David Bowie et beaucoup avaient mis de l’eau dans leur vin quant à la perception qu’ils avaient de lui. Les informations musicales et le portrait de l’artiste par ceux qui l’ont côtoyé sont ce qui m’intéressait. Maintenant, les interviewés du tome I sont nombreux à avoir évoqué des faits vieux de plusieurs décennies et ce qu’ils m’ont dit est ce qu’ils en ont retenu. Bowie était impitoyable sur le plan artistique, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Sa musique l’emportait sur le reste. Mais comme l’affirment plusieurs interviewés, parfois séparés par un océan et malgré une différence d’âge d’un demi-siècle dans les cas les plus extrêmes, il était profondément humain. Bien au-delà de l’entendement de ceux qui mourront sans même savoir ce que ça peut bien vouloir dire.

Simplicité et sophistication : le mystère Bowie. ©Ed Illustratrice

Simplicité et sophistication : le mystère Bowie.
©Ed Illustratrice

Bowie était passionné de Peinture mais trouvait la sienne médiocre. Le même symptôme que Gainsbourg… Connaissait-il son oeuvre ?

Les seuls musiciens français dont David Bowie m’a parlé sérieusement et auxquels il semblait s’intéresser sont ceux de AIR. Il prenait régulièrement de leurs nouvelles et je lui ai envoyé un ou deux disques d’eux avant qu’ils sortent ! Oh, et il a aussi évoqué Edith Piaf lorsque fin 2014, je l’ai sollicité pour DAVID BOWIE OUVRE LE CHIEN (Ed. La Table Ronde).

Tu mentionnes la clause de confidentialité qu’il faisait signer à ses musiciens et le fait qu’il détestait être imité. Pourtant loin de l’image du Freak Control façon Axl Rose, Bowie est décrit comme un homme simple, chaleureux et attentionné…

Comme dit plus haut, « humain », avec ses qualités et des défauts, ses talents et ses zones d’ombre, est le mot qui le caractérise le mieux. Simple ? Je ne crois pas ! Mais la plupart de nos conversations commençaient par un échange à propos de nos familles respectives. Il a envoyé quelques lignes à mon fils lorsque son groupe de rock a repris « Moonage Daydream » ! Quant aux clones ou ceux qui s’inspiraient fortement de David Bowie, ils l’énervaient surtout lorsqu’ils vendaient bien plus de disques que lui…

Estimait-il avoir fait des erreurs dans sa carrière ? Tu montres qu’il n’était pas si insensible au passé qu’il ne voulait le laisser croire.

David Bowie a lui-même qualifié son premier mariage d’erreur. Sinon, quelqu’un qui, de son vivant, permet l’organisation d’une exposition itinérante prestigieuse et internationale qui donne à voir la partie émergée des archives de son passé d’artiste n’est pas exactement insensible à ce qu’il a fait avant. J’ai contribué modestement et à sa requête, à ses archives. Ce qu’il m’a demandé de lui trouver, à l’époque, m’a pour le moins surpris et en dit long sur sa méticulosité. Je ne savais même pas qu’on pouvait acheter ça sur eBay en France !

On se retrouve enfin d’année pour la deuxième partie de RAINBOW MAN Jérôme ? A quoi devons-nous nous attendre ?

Confiné et le moral dans les choux, je relis actuellement le tome II. Il sera plus conséquent et, logiquement, dans sa partie finale, plus émouvant. Ce volume est ma bouée de sauvetage en ces temps horribles. David Bowie n’est plus là, mais il me sauve un peu la mise. Une nouvelle fois. Lui qui voyait des dystopies partout n’aurait peut-être pas été surpris par ce que nous vivons… Au moins, comme mon père, il n’aura pas subi ça.

Interview Lisa et Margaux Chetteau

Mais ce n’est pas fini. Alors que je terminais l’iconographie de l’article, je me disais que, vraiment, il était impossible pour un site centré autour de la Bande Dessinée de ne pas évoquer le travail d’illustration des soeurs Chetteau qui acceptent avec enthousiasme de répondre aux questions d’un Bruce Lit aux abois (façon OUVREZ LE CHIEN).  

Sweet Soul Sisters : Margaux et Lisa Chetteau ©Valon Imeri ©Alain François

Sweet Soul Sisters : Margaux et Lisa Chetteau
©Valon Imeri
©Alain François

Bonjour à vous deux. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Margaux : Après avoir passé trois ans à l’école des beaux arts de Tours j’ai eu envie de changer d’air et je suis partie étudier à Angoulême au sein du Master bd à l’EESI, qui m’a confortée dans l’idée que je voulais faire du dessin et de la bande dessinée. C’est ce que j’essaye de faire depuis. Nous avons monté une petite association avec des amies et ma sœur qui s’appelle Les Siffleurs où nous publions des fanzines et des bd collectives.

Lisa : Comme Margaux, j’ai fait le master bd de l’EESI, et avant ça j’avais fait une licence d’Anglais LLCE à l’Université de Tours. Cette année, je suis en résidence à la Maison des Auteurs d’Angoulême pour élaborer ma première ébauche de bande dessinée. Avec Margaux, on a toujours aimé dessiner ensemble.

Graphisme, illustration, BD, votre formation est complète. Quelles sont vos influences en BD ? J’y vois du Sfar notamment….

Margaux : Oui Sfar a été une influence pour toutes les deux, surtout la série GRAND VAMPIRE que nous avons lue et relue à l’adolescence. Je suis une très grande fan du travail du duo Kerascoët je trouve qu’ils manient l’étrange et l’inquiétant sous couvert d’un voile de douceur comme personne. Adolescente, Tim Burton a eu une grande place pour moi (pour Lisa aussi d’ailleurs) il a été le point de départ de découverte de beaucoup de choses comme le cinéma expressionniste allemand mais aussi le travail d’Edward Gorey qui est tout simplement génial et une source d’inspiration inépuisable. J’aime beaucoup aussi les bandes dessinées de David B et son travail sur le rêve et ses images surréalistes. J’aime aussi énormément les livres de Osamu Tezuka et Taiyou Matsumoto que j’ai découverts bien plus tard.

Lisa : Je ne sais pas si on peut parler d’influence, mais j’adore le travail de Nine Antico. Son trait est vraiment superbe, et j’aime beaucoup ses histoires rock. Il y a quelque chose d’irrévérencieux qui me plaît. Les strips de l’autrice Liz Prince me touchent énormément aussi, elle décrit avec simplicité son quotidien à base de café, de chats et de groupes punk/rock, et le résultat est très sincère. Un de mes gros choc de lecture Bd a été Black Hole de Charles Burns. C’était si sombre et beau à la fois ! Depuis, je reste très accrochée à son univers. On a toutes les deux découvert plus en profondeur le travail de Nicole Claveloux grâce à une expo au Festival International de la Bande dessinée d’Angoulême cette année, et ça nous a beaucoup parlé !

Jérôme Soligny est le rock critic français que Bowie estimait le plus. Comment s’est décidé votre collaboration et comment s’est-elle déroulée ?

Jérôme a découvert notre travail via Instagram, qu’il a aimé, notamment une sérigraphie que Lisa avait fait de David Bowie, il nous a ensuite proposé de réaliser les illustrations de ce merveilleux livre. La collaboration s’est très bien déroulée, Jérôme nous a laissé carte blanche, il voulait vraiment qu’on exprime notre vision de Bowie. Il nous a accompagnées dans ce travail avec exigence et bienveillance, en nous racontant des anecdotes passionnantes sur Bowie que nous avons intégrées aux illustrations. Nous sommes actuellement en train de travailler sur les dessins du tome 2.

The Spider Who Felt To Earth ! La sérigraphie qui  a attiré l'attention de Soligny sur Instagram ©Lisa et Margaux Chetteau

La sérigraphie qui a attiré l’attention de Soligny sur Instagram
©Lisa et Margaux Chetteau

 Chaque chapitre de RAINBOWMAN commence par une nature morte de Jerôme et se termine par une de vos illustrations. Entre Lisa et Margaux comment s’est réparti votre travail et selon quels critères ? 

Nous avons pensé et réalisé ces illustrations vraiment à quatre mains. C’était important pour nous de fusionner nos deux styles pour un rendu hybride. Nous passions beaucoup de temps au téléphone à réfléchir et faire des croquis, puis nous nous nous repartissions la tâche : par exemple l’une fait le décor et l’autre le personnage que assemblions ensuite grâce à Photoshop, ou l’une fait le crayonné et l’autre encre. Certains dessins ont aussi été réalisés directement à deux sur la même feuille avec par exemple la technique du cadavre exquis. Nous avons essayé de ne pas nous enfermer dans un schéma de création répétitif et de nous laisser porter par notre imagination.

En quoi David Bowie est-il un personnage de Bande Dessinée ?

David Bowie a passé son temps à inventer et incarner des personnages de fictions, en ça nous pouvons effectivement dire qu’il se rapproche peut-être de personnages de bande dessinée. De plus chacune de ces invention est très graphique et forcément peut être une source d’inspiration géniale pour les dessinateurs.

Quelle a été votre porte d’entrée dans l’univers de Bowie ? Vous-rappelez-vous de votre première écoute ?

Lisa : J’ai découvert Bowie en regardant le film québécois C.R.A.Z.Y de Jean-Marc Vallée. Il y a cette scène ou Zach, interprété par Marc-André Grondin, s’est dessiné l’éclair d’Aladdin Sane sur le visage et chante dans sa chambre en écoutant Space Oddity. J’avais quelque chose comme 13 ans à ce moment là et ça m’a vraiment marquée, je n’avais jamais entendu cette chanson avant. C’est ce film qui m’a donné envie de découvrir ensuite l’univers de David Bowie.

Margaux : Nos parents ont toujours écouté beaucoup de rock à la maison et notre tante est une grande fan de Bowie, il faisait donc partie de notre paysage musical, cependant c’est vrai que quand Lisa l’a découvert elle s’est tout de suite plongée très fort dans son univers et a contaminé ses sœurs avec, je crois que la plupart des choses que je connais sur Bowie viennent de Lisa !

Quelle est votre cycle de Bowie préféré ? 

Lisa : C’est très dur de choisir une seule période de Bowie, car elles apportent chacune quelque chose de singulier tout en se faisant écho les unes aux autres. Là comme ça, je dois dire que j’aime beaucoup ses débuts avec SPACE ODDITY car c’est avec cette période que je l’ai découvert, mais j’aime aussi énormément l’album SCARY MONSTERS, et BLACKSTAR qui est sublime. Ça va dépendre de mon humeur, du jour, de la semaine…

Margaux : Je suis d’accord avec Lisa ça varie vraiment selon les moments. Un des mes albums préférés est HUNKY DORY, et en ce moment je réécoute pas mal THE NEXT DAY que je trouve vraiment superbe !

Une autre Rock Star que vous aimeriez illustrer ?

Nous sommes inspirées par l’univers d’énormément de rock star, de Patti Smith à Didier Wampas, trop dur d’en choisir une seule !

 Qu’avez-vous appris à la lecture de RAINBOWMAN ?

Énormément de choses, nous avons adoré la richesse des entretiens menés par Jérôme. Nous avons notamment été très touchées par l’histoire des Sigma Kids que Bowie avait laissé entrer dans son studio à Philadelphie, nous leur rendons d’ailleurs hommage dans l’illustration réalisé pour l’album YOUNG AMERICANS

Do you remember a guy that's been In such an early song? ©Lisa et Margaux Chetteau

L’illustration préférée des soeurs Chetteau
©Lisa et Margaux Chetteau
©Gallimard

 En dehors de David Bowie, qu’écoutent les sœurs Chetteau ?

Margaux : Beaucoup de choses, on est toujours très avides de découvertes musicales et ça peut partir un peu dans tous les sens. J’ai passé mon adolescence à écouter Indochine et The Cure et je ne m’en lasse toujours pas. Je replonge régulièrement en phase obsessionnelle où j’écoute du Stupeflip en boucle. Je suis très fan de Damon Albarn et de tous ses groupes, mais je peux aussi passer des heures à rêvasser en écoutant du Yves Simon, ça dépend de l’humeur ! En ce moment j’écoute beaucoup un groupe qui s’appelle Requin Chagrin.

Lisa : On a beaucoup de goûts en commun, et on aime bien se faire découvrir des choses et partager nos lubies musicales. En ce moment j’écoute un peu trop frénétiquement Pulp et Jarvis Cocker, mais j’ai aussi des grandes périodes ou je me replonge dans Placebo, Nick Cave and the Bad Seeds, Etienne Daho ou Indochine. J’ai récemment découvert des groupes comme Daddy Issues, Taxi Girl, Bikini Kill.. J’ai aussi un petit faible pour les groupes comme The Rubettes ou les Bay City Rollers. Et j’en oublie plein d’autres que j’aime! C’est pas facile de choisir. On aime beaucoup aussi The Big Moon qu’on a découvertes grâce à Jérôme !

Que nous résérvez-vous pour le tome 2 qui doit sortir en fin d’année ?

Le livre est encore en cours de création ainsi nous ne pouvons pas trop en dévoiler, nous travaillons dur pour vous offrir un beau livre !

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Nous espérons que le livre vous plaira et on a très hâte de le partager avec vous !

Prochaine étape en attendant RAINBOWMAN 2 : la bio dessinée par Mike Allred ! ©Insight Editions

Prochaine étape en attendant RAINBOWMAN 2 : la bio dessinée par Mike et Laura Allred !
©Insight Editions

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La BO du jour

86 comments

  • Bruce lit  

    @Cyrille : gageons qu’à 10 ans, tu étais certainement te connaissant doté d’un vocabulaire rock avancé te permettant de ne pas décrocher sur le chant psychotique de Its no game moins évident que Lets Dance. Ce n’est pas repoussant, mais je continuerai de penser que c’était moins facile d’accès pour les petits français que nous étions entourés de Johnny, Sheila et Ringo.
    Ce sont des albums à apprivoiser que détestaient les fans de glam pour la plupart (rappelons nous les propos de Eudeline à ce sujet).
    Toi qui es musicien : il te faut pas plus de 20 minutes pour apprendre à jouer Ziggy, Life on Mars ou Rock and roll with me.
    Pour Ashes to Ashes, Be my wife ou Heroes , c’est moins évident. Ce n’est pas plus difficile, mais tu as besoin d’un groupe pour que ça sonne.

    @Eddy : la reprise des Stones n’est pas extraordinaire, oui.

    • Tornado  

      STATION TO STATION est le dernier album de Bowie que j’aime vraiment. Ensuite il n’y a que les deux albums de variété (LET’S DANCE et TONIGHT) que j’aime bien. Déjà dans les 70’s ALADIN SANE et PIN UPS je ne les aime pas, le premier étant trop expérimental pour mes oreilles.
      J’ai écouté plusieurs fois la disco entière de Bowie. Les albums que je n’aime pas, je ne les aimerai jamais. A mes oreilles je les trouve trop laids et je ne souhaite pas me forcer en lisant ici et là qu’ils sont plus complexes, plus exigeants, plus artistiques. Dans les trois cas je ne suis pas intéressé. Ce n’est pas du tout la musique que j’aime. Après tout c’est aussi simple que ça. Même si au fond je penserai toujours un peu que certains albums adulés par les élites sont quand même très surestimés et qu’il y a un effet de masse (je ne parle pas que de Bowie).
      Je persiste et signe : Mes albums préférés sont ceux de la période glam. Le reste je ne suis pas fan, voir même carrément en position de détestation ! 🙂

      • Bruce lit  

        Je comprends tout à fait ton attitude. La musique n’est pas faîte pour se braquer mais pour ressentir. Et parfois, ben, comme en amour, on ne ressent rien.
        Rien n’est pire que de se sentir obligé d’aimer tel ou tel génie si on n’a pas le feeling. ce que tu ressens pour ces disques de Bowie, je l’éprouve pour Prince. La dizaine de disques que j’ai écouté de lui, c’est épouvantable à mes oreilles.

        • Tornado  

          Dylan, Prince, Zappa… Des génies difficiles d’accès pour nous.
          – Dylan je n’ai jamais réussi à accrocher. Le seul album que j’aime vraiment c’est la BO de Pat Garrett et Billy le Kid ! (y a quand même Knocking on Heavens Door dedans).
          Le truc c’est que c’est un des rares chanteurs à texte de l’histoire du rock anglo-saxon. Un équivalent de Brel ou Brassens pour nous, entendu qu’on ne les écoute pas forcément pour leur musique. La plupart des chansons de Dylan que j’aime sont celles qui ont été reprises par d’autres (surtout Hendrix d’ailleurs), exceptée Knocking totalement massacrée par les Guns…
          – Prince on en a souvent parlé. J’aime bien mais ce son 80’s sur ses classiques, ça me fout tout en l’air.
          – Zappa j’ai beaucoup écouté la première moitié de sa carrière. Dans ma période psyché j’écoutais beaucoup les Mothers of Inventions, à égalité avec Soft Machine par exemple. Ça a tourné en boucle chez moi. J’ai suivi son parcours jusqu’à Joe’s Garage. mais là en y repensant, j’avoue que je n’en ai pas écouté depuis des lustres, et que bizarrement ça ne me manque pas.

          Qui d’autres pourrait-on mettre dans la liste des génies de l’histoire du rock assez difficiles d’accès ? Je ne parle pas des auteurs qui sont morts en deux minutes (Tim Buckley par exemple), mais de ceux qui ont réussi à aller au bout de leur carrière.

          • Bruce lit  

            Qui d’autres pourrait-on mettre dans la liste des génies de l’histoire du rock assez difficiles d’accès ?
            Led Zepp’ : au bout de 10 morceaux, c’est bon j’ai fait le tour. Nico en solo, Marianne Faithful, Patti Smith, Springsteen, je n’y arrive pas.

    • Jyrille  

      Remettons les choses à l’heure : à 10 ans, je n’écoutais pas d’album. J’ai découvert tout ça bien plus tard (It’s No Game notamment) lors de mes années de fac, j’avais donc de la bouteille oui. Tout à fait d’accord avec toi pour dire que c’est plus simple de jouer les morceaux de Bowie de la première période (même si je ne suis pas musicien, juste amateur). D’accord pour la reprise des Stones. Tout comme celle du Velvet d’ailleurs, et même tout Pin Ups ou presque : rien n’y est vraiment mauvais mais rien n’y est vraiment transcendant non plus, c’est clairement un album de fan qui rend hommage.

  • Tornado  

    Je commence à arriver à la période que je ne connais pas.

    – HOURS : Pas transcendant du tout. Mais bon dieu que ça fait du bien de retrouver de la pop tonale et mélodique après tous les albums précédents ! J’ai l’impression de retrouver mon oxygène !

    – HEATHEN : Purée ! Enfin un album qui me plait quasiment en entier ! De vraies mélodies, des chansons accrocheuses, une interprétation de Bowie enfin raccord avec ses meilleures chansons des 80’s !
    Il n’y a que deux ou trois titres que je n’aime pas (dont la reprise des Pixies que je trouve horrible mais c’est normal). Inespéré.
    Et pas la peine de venir me dire que c’est moins artistique que les albums précédents parce que l’argument ne va pas fonctionner du tout. Je suis pas d’accord et comme en cinéma, je trouve beaucoup plus difficile de faire une oeuvre tout public de qualité, rythmée et efficace qu’un trip expérimental cacophonique…

    • Bruce lit  

      Hours est très mélodique. A la base c’étiat une musique d’ambiance pour le jeu vidéo NOMAD SOUL. DREAMING MY LIFE est très plaisant avec ses accents Floydiens.
      Heathen est très bon, oui, avec sa reprise de ton groupe préféré…Celle de Neil Young est bien aussi.

      • Jyrille  

        Je n’aime pas du tout Hours mais Heathen est un très bon album, bien meilleur que The Next Day et Reality (que je n’ai écouté que six ou sept fois tellement j’ai détesté ce disque). La reprise des Pixies est excellente, il a réussi à en faire quelque chose d’autre. J’aime beaucoup.

        • Tornado  

          Comme dit plus haut, je n’aime pas la reprise des Pixies mais je n’aime pas du tout les Pixies, je crois que vous le savez.
          En tout cas ça fait plaisir, avec HEATHEN, de trouver enfin un album qui nous rassemble 🙂
          Je vais le réécouter souvent, je pense.

  • Tornado  

    J’ai attentivement écouté REALITY (2003).
    A la première écoute j’ai trouvé l’album sympa et puis très vite, il m’a plu de moins en moins.
    Je garde trois chansons sur les onze :
    La première, titre pop-rock sympatoche.
    The LONELIEST GUY, superbe titre intimiste.
    La dernière, long morceau jazz. Bowie ne s’était pas encore illustré dans le genre.

    • Bruce lit  

      Hélas pour moi, BLACKSTAR, le dernier album de Bowie est un album Jazz…

    • Jyrille  

      J’ai dû écouter trois fois Reality. A chaque fois, je l’ai trouvé pire que HOURS. Rien gardé.

  • Tornado  

    – THE NEXT DAY : Un album assez irréprochable de bout en bout. Et pourtant… je n’ai accroché à aucun morceau. Ce n’est vraiment pas mon truc. Ça m’a donné un peu la même impression que les TIN MACHINE : du rock sans charme particulier à mes oreilles, sans jamais pouvoir dire que c’est mauvais.

    – BLACKSTAR : LA 1° écoute m’a surpris. A la deuxième c’est passé tout seul. Je suis très habitué à ces ambiances jazz-rock tendance fusion. J’en écoute depuis le lycée. J’aime beaucoup.

    Il me reste encore à écouter les compils TOYS et SOUND + VISION.
    Je suis content d’avoir essayé les albums des années 2000/2010.

    • Jyrille  

      The Next Day est très bien mais effectivement il n’a rien de vraiment spécial. C’est juste un album agréable, qui redonne aux fans comme moi du plaisir après Reality et 11 ans après Heathen. Par contre j’ai la version étendue, y a des trucs sympas dedans.

      Celle-ci : https://www.youtube.com/watch?v=KQt3Y4bINiU

      Toy n’amène rien de particulier si tu connais les faces B des albums précédents, y en a de très sympas. J’aime beaucoup Uncle Floyd et You’ve Got A Habit Of Leaving.

      Sound + Vision ça ne me dit rien. J’ai la compile Singles que j’avais achetée étudiant.

      Blackstar est un chef d’oeuvre. Pour moi. Le côté jazz et déstructuré ne m’a jamais trop dérangé. Son meilleur album depuis Outside. Et puis personnellement, je l’ai eu avant sa sortie, j’ai eu le temps de l’écouter plus de vingt fois avant d’apprendre sa mort et d’acheter le CD le jour même… J’attendais impatiemment ce jour pour me l’offrir, et au réveil j’apprends que David est mort. Je me souviendrai toujours de cette journée je pense.

      Si tu ne les as pas écouté, je te conseille fortement les deux lives de 76 et 78 : Nassau Coliseum et Welcome to the blackout. Ses meilleurs live pour moi, encore meilleur que le Ziggy Stardust Motion Picture (que j’ai en deux versions : version un cd et version deux cds).

      T’as toujours pas essayé Wire ? https://www.youtube.com/watch?v=XZ2RvSHK_B8

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