Interview Robin Recht
Propos recueillis par BRUCE LITVF Le Lombard
1ère publication le 06/02/23- MAJ le 05/08/23
ADIEU AARICIA est un One Shot d’une centaine de pages (soit plus du double du gabarit original des aventures du viking balafré) écrit et dessiné par Robin Recht déjà coupable d’un admirable récit chez Glénat pour CONAN. Il s’agit d’une nouvelle collection, THORGAL SAGA qui confie à ses auteurs le soin de raconter un haut fait de Thorgal à un moment de son histoire.
C’est un récit qui peut se lire indépendamment de la série mère et de ses spin-offs. Ce qui est mon cas puisque j’avais choisi de mettre un point final aux interminables aventures du héros après le départ de Van Hamme (LE SACRIFICE). Cette histoire pourrait donc être l’épilogue de la série un peu à la manière de PUNISHER : THE END ou de DARK KNIGHT RETURNS.
Après la mort d’Aaricia, un Thorgal de 70 ans usé et désespéré se voit offrir par le serpent Nidhogg un anneau d’Ouroboros qui lui permettrait de revoir son aimée lorsqu’elle était jeune et vigoureuse.
Bien entendu tout va se compliquer lorsqu’Aaricia enfant va être kidnappée et promise à un sacrifice que seuls Thorgal et son double enfant peuvent empêcher.
En exclusivité et avant tout le monde, nous avons rencontré Robin Recht à s’exprimer sur ce récit crépusculaire mais enamouré.
Tu es le premier à ouvrir le bal des aventures de Thorgal dans cette carte blanche que Le Lombard laisse à ses auteurs. Et tu choisis de commencer par la fin de l’enfant des étoiles. Pourquoi ce choix ?
Peut-être une impertinence, me situer « à part » dans la vie de Thorgal. Puisque je n’allais en faire qu’un, autant que ce soit le dernier ! Et puis, cela me permet de ne pas avoir à représenter un Thorgal adulte qui est un enfer de dessin ! Enfin, le thème de la vieillesse des hommes me travaille autant qu’il me fascine. J’aime ces moments de la vie où l’enfant qui reste en chacun de nous se débat avec le poids des années qui s’accumule dans son corps fatigué mais plein de sagesse. Terry Pratchett avait une phrase merveilleuse: « Dans tout vieux, il y a un enfant qui se demande ce qui s’est passé. »
A plusieurs reprises de la saga, Thorgal remontait déjà le temps…
Oui, c’est un thème que Van Hamme avait déjà visité avec maestria dans Le maître des montagnes. Pour moi l’un des trois meilleurs albums de la série. Un chef d’œuvre d’histoire adulte en 46 planches.
3 ans de travail, une pagination double, la supervision de Rosinsky, l’attente de milliers de fans : comment as-tu géré la pression ?
Avec inconscience ! Je n’ai commencé à sentir cette pression que lorsque j’ai fini l’album : « mais qu’est-ce que j’ai fait ? C’est à côté de la plaque, hors sujet. »
Avant cela, je me suis enfermé dans une bulle totalement égoïste. Sur un album, je redeviens l’enfant solitaire que j’ai été qui s’invente des histoires avec les jouets qui me faisait rêver. L’extérieur n’a plus vraiment de prise sur moi. Ce n’est pas de la solidité ou du caractère mais vraiment la plus grande inconscience.
Après Conan, tu écris un nouveau barbare. Qu’est-ce que l’Heroïc Fantasy représente pour toi ?
Pour moi, l’Heroïc Fantasy n’est pas seulement cool, c’est important ! C’est le mariage de l’histoire et de la poésie, l’imaginaire du passé. C’est la matrice des récits. Qu’est-ce que La Bible ou la mythologie grecque sinon de l’Heroic fantasy?
Je viens de cette culture, elle a irrigué mon enfance puis mon adolescence et m’a constitué comme adulte. A la suite de tant de grands auteurs, j’essaye à mon tour bien modestement d’apporter mon obole avec mes livres. Tenter le pari fou de faire rêver comme on m’a fait rêver. Et puis un peu réfléchir si c’est possible… Mais rêver avant tout ! La rêverie ne fait plus beaucoup partie de notre époque très matérialiste et c’est un peu triste.
Tu as visionné la série Vikings ?
Oui, mais bien avant de commencer Adieu Aaricia. J’ai beaucoup aimé les saisons 1 et 2. Moins les suivantes qui étaient plus convenues à mon goût. Le casting est formidable, de même que le soin apporté aux décors et aux costumes ! J’ai bien sûr revu quelques épisodes pendant mon travail sur Thorgal même si la série de Van Hamme et Rosinski est restée mon inspiration principale.
Adieu Aaricia se démarque des autres histoires car ce voyage dans le temps s’achève dans la mélancolie et l’échec le plus total…
La mélancolie sans aucun doute mais je ne pense pas que l’échec soit total. J’ai pensé cet album comme une représentation de la vie humaine. Les gens très vieux n’ont plus que leur souvenir. Le monde dans lequel ils sont nés et ont vécu leurs plus grandes émotions n’est plus là, emporté par le temps. Il reste les souvenirs et la certitude d’avoir vécu ces moments intenses. Voilà pourquoi c’est nécessairement « mieux avant ». Et puis il y a la jeunesse. On a beau lui dire que tout va aller bien, que la vie sera douce, rien n’est jamais écrit. L’inconnu du futur est un dictateur intransigeant, rien n’est écrit pour l’enfant et tout est écrit pour le vieillard.
2 personnages inattendus s’y taillent la part du lion : Gandalf que tu réhabilites et Skraeling-la-noire toute droit sortie d’une histoire de Frank Miller…
J’adore les personnages comme Gandalf. C’est un mec que je comprends. Il a la malédiction d’être orgueilleux et ambitieux sans avoir de génie. Ça aurait pu être un brave type, il est un bon père mais il a des rêves trop grands pour lui et il le sait. C’est terrible de savoir qu’on est un imposteur surtout quand il y a un Thorgal dans les parages. J’aime ces personnages un peu médiocres. Skraeling est tout l’inverse. Sa vie a sans doute été malheureuse mais pleine de tous ses talents, elle s’est levée et a décidé de rêver sa vie et ne pas la subir. C’est aussi un personnage tragique mais plutôt dans la tradition d’un Achille dans l’Illiade.
Pour moi, le héros c’est celui qui refuse son destin. Dans ce sens, Skraeling et Gandalf sont deux vrais héros.
Puisque l’on parle de Frank Miller, il semble omniprésent dans ton travail : le Thorgal vieillissant évoque son Batman de Dark Knight Returns qui rencontrerait celui de Year 1.
Miller est la comète qui m’a fracassé et modelé mon paysage intérieur quand j’avais 14 ans. Aucun auteur n’a eu autant d’impact sur moi et sur un nombre impressionnant d’artistes.
C’est pour moi l’auteur le plus important des années 80 et 90. C’est tout simplement honteux qu’il n’ait pas eu le grand prix d’Angoulême. Et il ne l’aura jamais… Tant pis, nous sommes nombreux à savoir ce qu’il a apporté et ce qu’on lui doit.
La colorisation de Gaëtan Georges, l’agencement de ton gaufrier sont très proches des premiers albums de Rosinski : est-ce un choix que tu t’es imposé ?
Tout à fait. Une politesse pour la série et ses fans. Je voulais avoir ma place dans cette histoire et m’inscrire dans une continuité. Respecter tous ces chefs d’œuvre qu’ont créés Rosinski et Van Hamme. J’en profite pour clamer haut et fort mon admiration énorme pour le travail de Gaëtan ! Sans lui et son talent, cet album ne serait pas le même et serait certainement moins abouti.
Quels sont les albums que tu as conservés pendant l’élaboration de l’album ?
Je dirai l’Enfant des étoiles et Aaricia pour la mythologie, Le maître des montagnes pour le voyage temporel, Louve pour l’encrage.
Qu’est-ce que ce Thorgal vieillissant t’a appris ?
La tendresse. Il est au pire moment de sa vie mais il reste droit. Digne. Il ne lâche pas. Et si sa vie part en lambeaux, il reste tout de même fidèle à ses valeurs, il ne succombe pas à l’amertume.
Si Robin Recht pouvait remonter le temps, que dirait-il au jeune dessinateur ?
« Continue de rêver seul avec tes jouets, tu prépares le plus beau cadeau possible à l’adulte que tu seras ».
La BO du jour
Bonjour Bruce.
tient commençant par la fin, la BO que j’ai écouté justement hier soir; comme quoi la hasard fait bien les choses. Superbe titre, crépusculaire du poète Cohen.
Belle interview concise, qui conforte ma lecture de l’album et ce que j’y ai vu (Frank Miller, Rosinski, le crépuscule de la vie).
Maintenant j’ai des réserves sur l’album. Déjà je ne suis pas d’accord mais j’aurais tant aimé l »être avec ton introduction et tes références à DKR et PUNISHER : THE END. Il y a un grand malentendu dans ce premier album de la nouvelle collection THORGAL SAGA. JE pensais lire une histoire de Thorgal très original, la vision d’un autre auteur, Thorgal par XX (comme SPIROU) et donc ici un récit de Thorgal vieux (comme Aaron avec THOR) et je me retrouve avec une excellent histoire de Thorgal (donc jeune) certes qui aurait en fait complètement eu sa place dans la série régulière. Le problème reste le voyage dans le temps : trop facile.
C’est superbe, mais trop Rosinski et Van Hamme, trop dans l’hommage.
Et donc la fin : on ne pas divulgacher. Je la trouve assez pessimiste également mais pose des problèmes de continuité surtout vu ce que l’on vient de lire pendant près de 90 pages. Gênant.
Très bon album, très bon moment de lecture, un des meilleurs de la série Thorgal mais qui d’après moi ne répond pas complètement au cahier des charges d’après moi. J’ai eu l’impression d’être trompé (légèrement) par la marchandise vendue et la promesse du pitch et du titre.
Salut Fletch.
Je ne trouve pas absurde qu’un jeune auteur soit dans l’hommage d’une série à qui il dit tout devoir. Rosinski et Van Hamme sont toujours vivants, c’est bien que cela soit fait. Je ne suis même pas sûr que ces gens aient été consacrés à Angoulême. Je n’ai pas le temps de vérifier.
Je trouve que l’album est dans l’esprit Thorgal : un héros qui fait équipe avec une bande de ruffians de tout bord face à des menaces parfois surnaturelles. J’ai dit à Robin que je trouve aussi la fin assez sombre mais ça ne me dérange pas plus que ça. J’aime la tristesse et les drames.
Mais tu ne réponds pas exactement à mes réserves. J’ai trouvé l’album très bon autant graphiquement qu’au niveau du scénario. Mais je trouve quand même qu’il ne répond pas à la promesse entre aperçue d’une histoire de Thorgal au crépuscule de sa vie (d’ailleurs j’ai eu un sourire en lisant le post de Surfer)
Il y a un côté facile dans le pitch même si ensuite c’est rondement mené.
Sinon j’aime aussi beaucoup la fin qui répond en plus, en partie (toujours le problème des voyages dans le temps) à l’identification de la continuité dans laquelle le récit se déroule finalement.
Thorgal au crépuscule de sa vie (d’ailleurs j’ai eu un sourire en lisant le post de Surfer)
On ne se moque pas 😀. Je pensais à une projection du personnage dans le futur. Avec le déroulement de l’histoire et de son univers lorsqu’il a 70 ans ! Un peu comme dans the Dark Knight Returns cité en référence
C’est a priori tout l’inverse : Une projection dans le passé lorsqu’il a10 ans
Ce qui est finalement logique puisque le ressort de l’histoire est que Thorgal veut voir Aaricia vivante et en bonne santé.
Donc Gandalf peut tout à fait être impliqué dans cette histoire…pas de problème.
La réponse de Bruce était claire 😉
Je ne sais pas trop comment l’album t’a été présenté, Fletcher, mais je pense surtout que tu en attendais autre chose, d’où tes réserves. Tu aurais préféré un OLD MAN THORGAL sans doute.
Pour ma part, je ne savais pas trop de quoi il retournait j’ai donc été ravi de voir autant d’hommage à la série mère, de conserver ces idées de voyage temporel, de dieux, d’humains cruels et de violence.
Je ne sais pas trop comment l’album t’a été présenté j’ai tous simplement contemplé les premiers planches, je me suis fié au titre. En relisant l’introduction de Bruce je vois qu’il a employé le conditionnel quand il fait référence à DKR et PUNISHER THE END.
Oui j’aurais aimé lire une histoire de Thorgal se passant entièrement dans le futur, au crépuscule de sa vie. Un old man Thorgal comme tu le dis si bien. Ne me dite pas que vous n’y avait pas pensé ?
Je me répète, cela n’enlève rien aux nombreuses qualités de l’album. J’ai passé un excellent moment de lecture. Surement le meilleur album de Thorgal que j’ai lu depuis …… une paye. Mais parfois j’ai trouvé que cela ne faisait pas si « hors série » que cela. Un peu comme les X-Men de Whedon sur lesquelles nous avons récemment dissertés. Finalement c’est du bon X-Men comme on aime, à la Claremont, rassurant, magnifiquement exécuté, mais qui ne sort pas d’une zone de confort (mais attention cela a aussi des vertus de faire dans le rassurant).
J’ai d’ailleurs lu des commentaires où certains souhaitent que ce Thorgal là revienne. Qu’il soit ré-utilisé, que cet univers alternatif est une existence propre, qu’il y ait une suite. Cela m’a dérangé comme conversation.
Alors non, je n’avais pensé à rien en ouvrant le livre, j’étais curieux, puis ravi de revoir le début d’un ancien Thorgal, puis de voir un super personnage inédit et puis de retrouver Hiérulf et tout ça… je ne me suis pas posé de questions, j’ai été pris par l’hommage bien tourné hyper respectueux qui forcément rappelle les meilleurs heures du personnage. Je comprends donc ta déception, en faire du neuf, la tourner en LOGAN (le film) eût été plus courageux peut-être. Mais là la critique aurait forcément tourné sur le sujet « ce n’est pas Thorgal, autant faire une autre série avec d’autres personnages inédits ».
A te lire, je retrouve un peu les discussions que j’avais pu constater lorsque le dernier Spirou de Tome et Janry est sorti (et même des années, des décennies plus tard), MACHINE QUI RÊVE. La plupart des fans trouvaient que ce n’était pas du Spirou, que ce devait être hors continuité, hors série principale. Or je trouve que Spirou est souvent en dehors de sa propre continuité, à chaque nouvel auteur il semble être rebooté.
J’ai abandonné Thorgal lorsque Rosinski est parti mais sincèrement, entre le tome 15 et le 35, peu d’albums m’ont vraiment plu. LA CAGE était original et bien vu de la part de Van Hamme par exemple. Les tentatives de remplacer Thorgal par Jolan ont fait long feu. Robin Recht ouvre une nouvelle voie : réécrire Thorgal en partant d’un autre point de départ, d’un univers parallèle. Et il s’inspire du récent cinéma hollywoodien avide de remakes qui sont des suites, des « requels » comme SCREAM 5, MATRIX 4, TOP GUN MAVERICK, STAR WARS VII… Peut-être est-ce la meilleure façon de faire perdurer une franchise ? Ce n’est pas ma vision des choses mais sur cet album, j’ai trouvé que tout collait car comme le dit si bien son auteur dans cette interview, c’est tout le rapport à ces oeuvres du passé qui est exploré, c’est une réflexion sur nous-mêmes, notre attachement aux sensations de l’enfance lorsque nous avons lu LES ARCHERS et LA MAGICIENNE TRAHIE pour la première fois, mais avec les yeux vieillissants du personnage lui-même en plus des nôtres.
Tout au fil de l’article, j’ai eu l’impression de contempler un nouvel album signé Van-Hamme/Rosinsky… Et j’ai effectivement songé au MAITRE DES MONTAGNES.
C’est marrant : J’avais adoré cette aventure quand je l’avais lue pour la première fois, au lycée, et elle avait une réputation critique d’album « très moyen ». Je suis heureux de constater qu’elle peut être ré-évaluée avec le temps.
Je suis très intéressé. Mais je ne voudrais pas ouvrir une nouvelle boite de Pandore en tombant dans une nouvelle « collection THORGAL ». Je m’étais déjà fait avoir avec les spin-off, que j’ai arrêté au bout de trois albums. Pour moi, THORGAL ça reste Van-Hamme/Rosinsky et surtout les 15/20 premiers albums.
Mais bon, c’est très tentant.
La BO : Je n’arrive toujours pas à accrocher avec cet artiste. Ça ne prend pas. Ici, l’ambiance musicale me plait toutefois plus que d’habitude.
En y réfléchissant, il y a un autre détail qui pourrait me retenir, c’est le volet « mythologie asgardienne ». Par exemple Robin Recht cite dans ses sources principales d’inspiration L’ENFANT DES ÉTOILES et AARICIA. Ce sont les deux albums de la série que j’aime le moins (j’ai tellement détesté AARICIA, à l’époque, que je ne l’ai jamais relu).
Pour moi, THORGAL est une série d’heroic fantasy « réaliste ». C’est cette entrée là qui m’intéresse. Mes albums préférés sont ceux du Cycle du Pays Qâ. À l’inverse, L’ENFANT DES ÉTOILES (j’en parlais dans mon article idoine je crois) et AARICIA sont deux albums qui m’ont sorti de la série, et en général je n’aime pas quand la série convoque la mythologie asgardienne avec le serpent et toute la smalah. Ce sont ces albums là que j’aime le moins.
Donc, forcément, revoir le serpent Niddog, ça ne me fait pas rêver.
J’ai découvert THRORGAL au lycée, pile au moment où je voulais lire des trucs plus adultes. J’ai adoré le concept de la série : Proposer une fantasy relativement adulte, avec une mythologie diffuse, mystérieuse, impalpable. Quand, à partir de L’ENFANT DES ÉTOILES, les auteurs rajoutent de la SF et de la fantasy enfantine en convoquant la mythologie asgardienne sans retenue, ça m’a sorti de cette ambiance crépusculaire et je n’ai pas aimé ça du tout.
Hello Tornado.
Cet album est fait pour toi. Fond et forme.
Ce n’est pas une boite de Pandore puisque tu peux commencer et terminer la collection avec cet album. En plus de ce que je cite dans l’article, il faut évidemment penser au travail de Glénat pour Conan.
Nidhogg n’apparait que sur 4 pages. Il te reste donc 116 pages d’aventures réalistes
Tu sais bien que je déteste la scifi en BD et je me rappelle aussi avoir détesté enfant le volet navette spatiale qui squattait les pages de mon viking préféré. Nous sommes ici d’avantage dans le fantastique de Au DELA DES OMBRES qui intervient donc dès le 3ème album de la saga.
Bon, alors si tu me dis que cet album est fait pour moi, c’est que tu dois avoir raison…
Je suis très déçu : Je me suis arrêté aujourd’hui à Cultura (parce que je passais par là) pour le contempler sur les étals et… rien ! pas UN exemplaire dans le magazin. C’est juste IN-COM-PRÉ-HEN-SI-BLE !!!!!! (et même pas une bio pour la mort de David Crosby non plus…). Je ne reconnais plus ce monde…
Du coup, je me joins à Présence pour relever que la réflexion de Robin dans l’ITW, sur le concept que « c’était mieux avant » est juste… … … Merci Robin. C’est bien de poser des mots sur des idées. Et de les rendre tangibles, naturelles, explicables/défendables, et non pas impies…
Ouais, Cultura c’est souvent la misère… on y va vraiment en dernier recours ou par manque de temps. Et en général, au-delà des nouveautés, c’est peau de chagrin. Je suis tout de même étonné que ce Thorgal n’y soit pas plus représenté.
C’est marrant, j’ai acheté mon exemplaire à Cultura.
« pas UN exemplaire dans le magazin. C’est juste IN-COM-PRÉ-HEN-SI-BLE !!!!!! »
😀😀😀
Tu habites où Tornado !
Dans le CULTURA de ma région il était bien mis en avant ! On ne voyait que ça !
Bon, il ne te reste plus qu’à faire un petit virement bancaire à Jeff BEZOS 😀😀😄
Il y avait le dernier album de la série classique (le tome 40 je crois), mais c’est tout. J’ai fait tous les étals, toutes les têtes de gondoles, plusieurs fois pour être sûr de n’avoir rien raté (c’est le Cultura de Toulon). Rien. Nada. De toute manière, quand je cherche quelque chose, il ne faut pas que j’aille dans ce magazin. Ils ne l’ont jamais ! Mais là c’était sur mon chemin et je n’avais pas le temps de passer ailleurs.
Salut Bruce,
J’ai eu cet album hier entre les mains. Il était en tête de gondole chez CULTURA.
Il m’a un peu intrigué de part son nombre de pages inhabituel pour un épisode du viking 🤔.
Tu expliques tout aujourd’hui merci 👍.
Après avoir lu ton interview, je ferai peut-être exception, mais le THORGAL post VAN HAMME ne m’intéresse pas.
Le MAÎTRE DES MONTAGNES est aussi l’un de mes épisodes préféré. Une histoire bien maîtrisée malgré le piège des paradoxes temporels.
En parlant de ça : Puisque THORGAL a 70 ans quel âge peut donc avoir GANDALF personnage qui est aussi impliqué dans l’histoire !? Et comment fait il pour tenir encore debout ?😀
Ton échange avec Robin Recht m’a permis de mieux le connaître. Un auteur que j’avais vu crédité dans le premier cycle d’ELRIC (édition Glénat) que j’ai en coffret intégral 👍.
Il parle très bien du temps qui passe en utilisant les mots justes. Bravo.
La BO: Très, très bon choix. Complètement à propos avec ce qui est évoqué dans l’article.👍
Le dernier album de cet immense artiste. Sorti l’année de sa mort. Il était octogénaire lorsqu’il l’a composé 😧. C’est juste incroyable que l’on arrive encore à créer un album aussi beau à cet âge là !
Alors que certains perdent toute créativité à partir de 40 ans .
Bonjour Surfer.
Gandalf meurt dans la continuité de Thorgal.
Ici, Thorgal remonte 60 ans en arrière. IL trouve donc un Gandalf en pleine forme ainsi que Thorgal et Aaricia âgés de 10 ans. L’anneau n’est pas une machine à remonter le temps. Thorgal ne peut donc pas décider du moment où il atterrira dans le passé. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il veut revoir Aaricia vivante et en bonne santé.
J’écoutais cet album de Cohen au moment de la conception de cet article. C’est le meilleur qu’il ait sorti pour moi, enfin débarrassé de la production que je déteste et qu’il affectionnait depuis les années 80. Il s’agit d’un album d’Adieu à son public et aux femme qu’il a aimées.
Approprié donc.
Oui mais il y a eu encore un album, posthume, de Cohen après celui-ci.
Excellent album (posthume) au demeurant, produit/monté par son fils il me semble.
Comme je viens de commencer la lecture de la bd, achetée les yeux fermés car 1) one shot hors continuité et 2) Robin Recht, je reviendrais lire cette interview dès que possible. Très vite j’espère.
Rappelons donc que THORGAL est un chef d’œuvre.
Les références de Robin Recht font partie de mes tomes préférés
LOUVE est un John Wick en BD, c’est tome saisissant de violence sous une sempiternelle pluie battante. FA-BU-LEUX
j’aime l’atmosphère du MAITRE DES MONTAGNE mais je n’ai jamais bien tout compris, les méli–mélo temporels sont moins ma came.
Aaricia et L’enfant des étoiles sont des merveilles d’érudition mythologique, moi qui avait tout le temps dans le nez des bouquins de mythes et légendes, j’y voyais une application graphique.
Je n’aurais jamais pensé à rapprocher JOHN WICK de LOUVE mains maintenant que tu le dis….
LOUVE est une de mes bds préférées de tous les temps, graphiquement, on est à l’apogée de Rosinski, les choix de la pluie, l’accouchement, la vengeance de Thorgal qui n’est plus le héros lisse et idéaliste, il est un père, un mari et il défonce tout sur son passage.
LA scène de l’accouchement, la communion entre la Louve et Aaricia, c’est du grand art. Oui.
Team LOUVE aussi. D’ailleurs j’ai les 7 tomes du spin-off du même nom (achetés pour ma fille à l’époque, elle était fan de Thorgal et pouvait facilement s’identifier à Louve) et c’est franchement pas mal.
Encore une interview professionnelle (un peu courte non ?) Je vais mettre ça dans mon panier très vite.
Merci Bruce
Merci du vote de confiance Michel.
L’interview était calibrée pour la presse écrite et puis au vu des délais de publication à dans 5 semaines, j’ai préféré la publier ici pour (pour une fois) surfer sur l’actualité.
C’est toujours un plaisir gourmand que de pouvoir déguster une interview mitonnée par Bruce en personne. C’est la deuxième que je lis de Robin Recht sur cet album, après celle parue dans le magazine dBD, et je n’en mesure que mieux la qualité et la pertinence des questions car je n’y ai pas trouvé de redite.
Robin Recht (48 ans) rend hommage à une série avec laquelle il s’est construit, en total respect avec la continuité, avec la personnalité des créateurs : bravo. Comme Bruce, j’y vois un hommage à une série à qui il dit tout devoir, en utilisant les éléments déjà présents comme remonter dans le temps, et en apportant sa touche personnelle qu’il met au service de l’hommage.
Parmi les questions dont je me suis aperçu à la lecture que j’attendais les réponses, mais que je n’aurais jamais pensé à poser : la gestion de la pression, le goût pour l’Heroic Fantasy, l’influence de Frank Miller, la qualité de la mise en couleurs.
Ma réponse préférée : Les gens très vieux n’ont plus que leur souvenir. Le monde dans lequel ils sont nés et ont vécu leurs plus grandes émotions n’est plus là, emporté par le temps. Il reste les souvenirs et la certitude d’avoir vécu ces moments intenses. Voilà pourquoi c’est nécessairement « mieux avant ». Et puis il y a la jeunesse. On a beau lui dire que tout va aller bien, que la vie sera douce, rien n’est jamais écrit. L’inconnu du futur est un dictateur intransigeant, rien n’est écrit pour l’enfant et tout est écrit pour le vieillard.
Quand je lis cette réponse, je me dis que cette interview est d’une qualité supérieure, grâce à un intervieweur attentionné et prévenant, perspicace et pénétrant.
Gourmandise et curiosité : 2 péchés capitaux pour toi Présence.
Si la BD (et la musique) nous apporte ces petites touches de philosophie personnelle, la vie devient plus supportable. Même pour ce pauvre vieux Thorgal.
Je n’aurais qu’une seule phrase : « I want That ! »
(ou « je veux cette voiture », c’est selon :-))
Merci pour l’exclu, BruceLulu ! et merci monsieur Recht pour ce travail magnifique en hommage à une série et un auteur fabuleux.
L’équipe de juristes de Bruce Lit est sur le pied de guerre pour savoir si Bruce Lulu ferait un meilleur nom de domaine.
Bon les gars, je reviens sur l’article en lui même…
Je ne dis pas ça souvent et loin de moi l’idée de faire de la lèche qui es un peu contre mon ADN, mai sil m’a donné l’envie double de me remettre à THORGAL et à Robin Recht…
c’est rare mais je trouve dans ses réponses des échos à mes propres ressentis parce que on le sait tout, la nous sommes à un somme étrange où le chemin vers l’ombre est désormais plus court que celui qui nous a fait monter jusque là…
Les planches montrées sont splendide, le détail de citer LOUVE pour l’encrage, mais c’est un pur coup de génie puisqu’on sait quelle atmosphère nous attend…
les constatations sur l’âge sont plus belles que réélles…
THORGAL est une sorte de standard, pourtant sous estimée je trouve.
Je me permets de faire une selection d’albums clés à mes yeux…
1-LES TROIS VEILLARDS DU PAYS D’ARAN
2-LA GALERE NOIRE/AU DELA DES OMBRES
3-ALINOE
4-LES ARCHERS
5-LA SAGA DU PAYS QA
6-LOUVE
7-LA GARDIENNE DES CLES
8-LA FORTERESSE INVISIBLE
9-LA CAGE
10-ARACHNEA
Je vais relire tout ça…. c’est putain de bon!
« Je me suis reconnu dans les yeux de tous les étrangers que j’ai rencontrés »
« Je suis toi et ce que je vois c’est moi »
Roger Waters.
Je n’aurais jamais imaginé voir figurer ARACHNEA dans un top 10 Thorgal. Tu es vraiment un numéro toi Eddy.
J’aime bien cet espèce miroir au cauchemar de Jolan avec ALINOE version Louve
Il y a pire dans cette liste : LA GARDIENNE DES CLES. Un des plus mauvais tome, assurément.
Oui, LA GARDIENNE DES CLÉS c’est comme les albums L’ENFANT DES ÉTOILES ou AARICIA : On y convoque la mythologie sans retenue et personnellement ça me sort d’une série que je veux voir plus « réaliste » en termes de fantasy. THORGAL c’est de la fantasy, mais c’est une fantasy très subtile, à la Tolkien, où tu as l’impression d’être dans notre propre histoire (dans notre propre passé), avec des éléments fantastiques aujourd’hui disparus. Il y plane quelque chose de palpable, de crédible. Voir le héros bombardé chez Asgard, ça me sort immédiatement de la série pour entrer chez les Schtroumpfs.
Précisément la raison pour laquelle j’adore ce film…MYTHOLOGIE, monstres, dieux etc…Je crois que j’ai commencé par celui là d’ailleurs (époque bénie où on s’en tapait de l’ordre des tomes des séries….)
Je ne suis pas un gros fan de Thorgal mais cette interview m’a donné envie d’acheter cet album !
Le côté one-shot, l’aspect Omega et la réf à Miller.
Avec ton podcast récent, tu m’as même incité à acheter CATWOMAN LONELY CITY…
Quel influenceur, ce Bruce (et pourtant, je résiste assez bien la plupart du temps…)
Ah cool. Je croyais que seuls Présence et Cyrille avaient écouté le podcast. Je l’aime beaucoup. Je pense qu’il s’agit même de mon itw préférée. merci de ce temps passé.
Je ne prendrai pas le Catwoman pour autant, je résisterai !
le Catwoman, survolé, reposé…histoire redondante, et faisant double emploi avec le Catwoman/Batman de Tom King qui est déjà pas terrible…
C’est un album qui m’a enchanté du début à la fin. J’adore les dessins et la personnalité de Selina dans cet album. Superbe de bout en bout.
C’est quoi cette histoire de podcast ?
Hello Zen.
J’ai fait une interview pour FIRST PRINT, le podcast d’Arno Kikoo.
Peut-être devrais je publier le lien sur le blog en fait.
Le voici : https://smartlink.ausha.co/firstprintfra/sf-bl?fbclid=IwAR31v5BPT4xK46fCTOv-3iRHQEk2vttmx2fu4n76USjR7go-MRgZZmKRuL0
Une très belle entrevue qui donne des réponses sur le pourquoi et le comment de cette superbe BD.
Je suis un très grand amateur de Thorgal. J’ai tout lu de A à Z et j’attends toujours avec impatience les nouvelles BD de cet univers.
Je dois dire que j’ai trouvé cette BD très dure. Elle place Thorgal devant un dilemme cornélien. Devant la disparition de son âme sœur il est facile de comprendre son choix. Si une telle situation se présente à moi, je n’hésiterais aucune seconde pour essayer de revoir l’amour de ma vie. C’est ce qui donne à cette histoire une touche très humaine. Et même en sachant la fin et les conséquences d’un tel geste, tout comme Thorgal je ne regretterais pas ce choix.
Il n’a pas été facile de voir Thorgal si faible, tant physiquement que psychologiquement. Il est blessé, fatigué par une vie à vouloir défier les Dieux et leur destin. Et la toute fin, il n’a pas la joie de vivre une fin de vie heureuse, en paix. Le destin aura joué avec lui jusqu’à la toute fin. Cette idée de lui faire revivre sa jeunesse, de se voir à un moment critique où les choix qu’il fera le définira à jamais. Et le voir échouer à se sauver lui-même de toute cette haine accumulée au fil des ans. Cela a été dur très dur.
En ce sens, l’auteur réussis un sans faute. Il brise le mythe de Thorgal l’inflexible. Il lui fait mal. Il fait mal aux lecteurs et lectrices. Mais, tout comme dans le fond de la boîte de Pandore, il laisse traîner l’espoir d’un avenir pour le jeune Thorgal. Différent, c’est une certitude, de ce qu’on connait. Et pour le vieux Thorgal, malgré l’attaque sournoise de Nidhogg, ses souvenirs resteront à jamais son jardin d’Eden. Cet amour que Nidhogg voulait détruire, vivra éternellement dans les souvenirs de Thorgal. N’est-ce pas ça la vraie immortalité? Sa victoire n’est pas totale donc.
Visuellement, c’est la claque mais bon, qui connait l’auteur n’a pas de surprise ici!
J’avais de grandes espérances pour cette BD et je n’ai pas été déçu. Une BD qui prendra place de mon palmarès de 2023 à moins de grosses surprises!
Je tiens à lever mon chapeau à Bruce qui nous donne toujours des entrevues, des articles, des podcasts qui sont magistrales. Bravo!
Merci Marc.
On te sens bouleversé. C’est beau. Thorgal est effectivement brisé mais digne.Jusqu’au bout. Merci pour ces louanges qui mettent du baume au coeur.
Je viens de terminer la lecture de cette bd et j’ai beaucoup beaucoup aimé. Cela reprend de nombreux moments marquants de Thorgal tout en les détournant et en conservant l’esprit d’aventure et d’émotions, c’est un très beau travail, sans parler des planches et des couleurs. Merci beaucoup M. Recht !
Super interview, je suis bien d’accord pour dire que LE MAITRE DES MONTAGNES est un des meilleurs Thorgal. C’est franchement génial de pouvoir lire les propos de l’auteur ici. Je suis cependant étonné, Bruce, que tu n’aies pas parlé de Elric.
La BO : bah magnifique. Très bon disque.
Content de te savoir convaincu Cyrille.
Comme expliqué à Michel, l’itw était pensée pour un maximum de 6000 signes. Il ne fallait pas que je m’éparpille sur ELRIC qu’en plus je n’avais pas lu.
Je l’ai acheté ce midi en librairie. J’ai aussi pris la VF de Moonshadow. Le lecteur remercie d’avance Bruce et Présence, l’épargnant ne les remercie pas.
Toujours pas lu pour ma part 🙁 Feignasse que je suis !
https://www.aaapoumbapoum.com/boutique/moonshadow-dematteis-john-j-muth
Eh beh, ça n’a pas l’air gai tout ça… C’est une semaine spéciale déprime ? J’ai lu l’article de JB ce matin (qu’il faut que j’aille commenter), pfiou, argh !
Enfin je lis qu’au moins un fan de Thorgal est ravi, c’est déjà ça. Je n’ai lu aucun album, je n’aime pas cet univers viking, trop sanglant pour moi…
Très bon interview, je retiens le passage cité par Présence, bouleversant de vérité…
Lu hier soir. Je ne comprends du coup pas la remarque de Fletcher, étant donné l’intrigue, ça se pose bien en hors-série, limite en What If…
J’ai trouvé ça bon mais mon manque d’attachement à Thorgal et son univers à certainement limité l’impact de l’histoire sur moi. J’ai aimé les regards différents entre l’adulte et l’enfant, le vieux Thorgal révisant son jugement sur Gandalf et l’audace du scénario de proposer autre chose qu’une parenthèse.
Une bonne lecture.