Interview John Marc DeMatteis
Un entretien mené par de PRESENCE1ère publication le 22/01/21 – MAJ le 24/08/21
Cet entretien s’est déroulé par échange de mails avec JM De Matteis. Elle a été menée et traduite par Présence. Sa version anglaise est consultable à la fin de cet article.
This is a bilingual interview of JM de Matteis The english version can be found just after the french one.
Introduction
John-Marc DeMatteis écrit des comics depuis la fin des années 1970. Il a débuté sa carrière en écrivant pour DC Comics sur des séries comme HOUSE OF MYSTERY, WEIRD WAR TALES, et il a créé les séries CREATURE COMMANDOS et I VAMPIRE. Peu de temps après, il a commencé à travailler pour Marvel Comics, devenant le scénariste régulier de la série DEFENDERS.
En plus de 40 ans de carrière, il a écrit de nombreuses histoires inoubliables à la fois pour Marvel et pour DC, et il a collaboré avec les plus grands artistes.
Il a travaillé sur des séries comme DEFENDERS (1981-1984, avec Don Perlin), CAPTAIN AMERICA (1981, avec Mike Zeck), JUSTICE LEAGUE (depuis 1987, avec Keith Giffen), Dr. FATE (1987-1991, avec Keith Giffen et Shawn McManus), AMAZING SPIDER-MAN: KRAVEN LAST HUNT (1987, avec Mike Zeck), ICEMAN (1984/1985, avec Alan Kupperberg), DOCTOR STRANGE: INTO SHAMBALLA (1985, avec Dan Green), GREENBERG THE VAMPIRE (1985, avec Mark Badger), SILVER SURFER (1997/1998, avec Ron Garney & Jon J. Muth), SPECTRE (2001-2003), LARFLEEZE (2013/2014, avec Keith Giffen & Scott Kolins), etc.
Lire les œuvres de JM DeMatteis a constitué un véritable voyage pour moi. J’en conserve de souvenirs enchanteurs, donc quand Bruce m’a proposé (bon, poussé et secoué pour que je me bouge) de poser mes questions à un de mes auteurs favoris, j’ai sauté sur l’occasion (en me hâtant lentement). Ce n’est pas un passage en revue chronologique d’une carrière, plutôt un papillonnage sur des œuvres choisies.
Interview
En 1980, l’éditeur Marvel Comics a débuté la publication d’EPIC ILLUSTRATED, un magazine anthologique pour un lectorat adulte, dans l’esprit très proche du magazine HEAVY METAL. En 1982, Marvel a créé une nouvelle branche éditoriale Epic Comics, et la publication de la maxisérie (en 12 numéros) MOONSHADOW a commencé en 1985, écrite par JM DeMatteis, et peinte par Jon J. Muth, avec l’aide de George Pratt et de Kent Williams. Il s’agit de l’histoire de l’adolescence d’un jeune garçon sous la forme d’un récit de science-fiction, confronté à des questions existentielles. Cette histoire a été rééditée à plusieurs reprises, dernièrement par Dark Horse Comics, avec une belle édition française d’Akileos en 2020.
J’ai découvert vos créations en lisant des comics Marvel à un âge où je ne prêtais pas attention aux noms des auteurs. Mon comportement a évolué avec la sortie de MOONSHADOW 1 en 1985. Tout d’un coup, je bénéficiais du meilleur de 2 mondes : une bande dessinée à la sensibilité européenne avec l’efficacité narrative d’un comics. A-t-il été difficile de convaincre Epic Comics de s’engager dans un projet en 12 numéros tellement hors norme ? Comment a débuté votre collaboration avec Jon J. Muth ?
Cela faisait quelques années que l’idée de base pour MOONSHADOW me trottait dans la tête, et en 1983, après 3 ans sous contrat avec Marvel, Len Wein et Dick Giordano m’ont proposé de revenir chez DC, où j’avais commencé ma carrière. Ils m’ont proposé d’écrire JUSTICE LEAGUE et SWAMP THING, offre des plus tentantes. Je leur ai soumis l’idée de MOONSHADOW. Karen Berger l’a beaucoup aimé et a même proposé de ‘y associer un jeune artiste anglais de l’époque Dave Gibbons. J’ai presque accepté, mais finalement, j’ai décidé que j’étais bien chez Marvel et que si je pouvais y concrétiser des projets sympas j’allais renouveler mon contrat.
Du coup, je suis allé voir Jim Shooter, l’éditeur en chef de Marvel, et nous avons discuté de MOONSHADOW. Il a donné son feu vert, et fait observer fort justement que c’était un projet Epic Comics. Donc il m’a mis entre les mains très compétentes d’Archie Goodwin.
Quant à la participation de Muth : j’avais montré mon projet MOONSHADOW à mon ami Dan Green, et lui en a alors parlé à Jon qui s’est déclaré très intéressé par le projet. Un coup d’œil aux illustrations extraordinaires de Jon a suffi : j’avais trouvé l’expression visuelle parfaite pour mon histoire. Et c’est parti !
Donc en fait, ça a été un processus plutôt simple. Les années 1980 étaient une période très faste pour défricher de nouveaux territoires créatifs avec un réel enthousiasme : de nouveaux formats de publication, de nouveaux genres d’histoire, et les décideurs étaient très ouverts à l’innovation. Même si je ne me suis rendu compte que bien plus tard à quel point MOONSHADOW était différent.
J’ai choisi une des dernières illustrations de MOONSHADOW comme fond d’écran : Moonshadow traversant l’adolescence comme un funambule sur une corde, une métaphore saisissante à mes yeux. Est-ce que Jon J. Muth a réalisé différentes versions de cette peinture ? Est-ce que vous travailliez de façon collaborative, ou est-ce vous lui envoyiez des scripts complets ?
Nous travaillions de toutes les manières imaginables. Au début nous avons essayé la Méthode Marvel : j’écrivais un scénario détaillé, il réalisait une page, j’ajoutais les dialogues et les cartouches de texte. Mais ça n’a pas tenu longtemps : 5 pages à peu près. En effet au fur et à mesure que j’écrivais, mon histoire évoluait et prenait de l’ampleur, et le script que j’avais fourni à Jon était obsolète. Le Moonshadow âgé continuait de me murmurer à l’oreille de nouveaux souvenirs, et il fallait que je réorganise les séquences pour intégrer ces nouveaux moments.
Pendant un temps, j’ai écrit juste les grandes lignes de chaque séquence. Jon et moi nous retrouvions au petit-déjeuner et je lui expliquais l’histoire dans le détail. Jon réalisait des découpages de planche préparatoires (parfois sur la nappe), puis j’écrivais le script avec la latitude d’en modifier des passages, ajoutant des petits dessins si je modifiais ou j’étendais une séquence de manière significative. Parfois, je pouvais établir un épisode complet de cette manière. Une fois le script finalisé, Muth entamait la réalisation des aquarelles. Même si j’avais fourni mes propres structures de planche, juste en tant que guide d’intention pour montrer comment je voyais l’histoire dans ma tête, les consignes de Jon étaient de suivre son intuition, de changer ce qu’il voulait d’un point de vue visuel du moment qu’il ne modifiait pas l’histoire et ne contredisait pas les éléments du script. Je lui ai toujours fait confiance pour qu’il réalise des planches qu’il sentait bien, et il a toujours réussi de manière brillante.
L’image de la corde tendue que vous évoquez en est un parfait exemple. J’avais quelque chose d’autre en tête pour cette séquence, mais Jon a proposé la corde tendue dans le vide, et ça traduisait à la perfection ce moment du récit.
Ce fut une collaboration magique au cours de laquelle nous nous sommes toujours aiguillonnés l’un l’autre pour s’améliorer, pour dépasser nos propres limites. Bien que j’avais porté l’idée de MOONSHADOW en moi pendant des années, je ne peux pas l’imaginer sans Jon, et sa contribution visuelle incommensurable. Sans lui, on ne parlerait vraisemblablement pas de ce projet aujourd’hui.
Après MOONSHADOW, le projet suivant de JM DeMatteis publié par Epic était également une bande dessinée peinte, de nature métaphysique. Elle a été publiée en France par Paquet en 1999.
Quand BLOOD: A TALE a été publié en 1988, je m’attendais à quelque chose de similaire à MOONSHADOW et il m’a fallu beaucoup de temps pour réajuster mes attentes. Est-ce que le processus de collaboration était plus collaboratif que pour MOONSHADOW ? Avez-vous fait évoluer le flux de réflexion du récit en réaction aux aux peintures ? Quel a été le degré d’apport de Kent Williams dans l’histoire, l’ambiance, les thèmes ?
BLOOD: A TALE a été une autre collaboration magique (peu surprenant puisque Jon Muth et Kent Williams étaient des amis proches, et partagent une sensibilité similaire). C’était un récit pour lequel mon objectif était de consciemment écrire avec mon inconscient, en laissant l’histoire venir d’elle-même, sans aucun filtre.
Quand nous avons commencé à travailler sur la série, Kent et moi vivions dans le même groupe d’appartements, et je pouvais littéralement sortir de chez moi et être chez Kent en 2 minutes.je fonçais vers son appartement avec mes dernières pages en main, on en discutait et on les disséquait, après quoi Kent allait peindre les pages en question, en suivant mon récit, mais libre de le tordre et de le déformer en fonction de ce que son inconscient lui dictait. Une fois les planches réalisées, il venait toquer à ma porte avec, pour plus d’échanges et de dissection, après quoi le cycle pouvait recommencer.
Parfois on inversait le processus. Au lieu de commencer par écrire le script, on échangeait sur la séquence à venir, Kent allait peindre, emmenant le récit dans des endroits inattendus, et puis je prenais les pages terminées pour passer à la phase d’écriture, découvrant de nouveaux niveaux et de nouvelles couches au fur et à mesure de l’écriture. Comme j’ai dit : de la magie pure !
En 1987, JM DeMatteis a écrit une minisérie sur le personnage de Doctor Fate, illustrée par Keith Giffen, puis une série mensuelle de 24 épisodes, illustrée par Shawn McManus.
Il y a quelques mois, DC Comics a annoncé qu’ils allaient rééditer votre série Doctor Fate en recueil. J’attendais ça avec impatience, et le projet a été annulé. Regrets éternels. Y a-t-il des séries que vous souhaiteriez voir rééditées ? Est-ce que vous avez votre mot à dire quant aux rééditions de Marvel ou DC ?
La série Dr. FATE reste toujours à ce jour un de mes projets favoris. Alors que c’était un superhéros DC, le responsable éditorial m’a laissé la liberté d’en faire une série aussi personnelle qu’une série indépendante. Il y a quelques années, je suis tombé sur une citation (dont malheureusement je n’ai jamais réussi à retrouver l’auteur, ou me souvenir d’où elle est tirée) qui disait (de tête et très approximativement) : peu importe l’histoire sur laquelle tu es en train de travailler, déverses-y tout ce que tu es toutes les idées, croyances, pensées, émotions. C’est ce que j’ai fait avec MOONSHADOW, et c’est ce que j’ai fait avec Dr. FATE qui combinait des superhéros, de la comédie, une quête existentielle, de l’horreur, et la spiritualité asiatique. Et bien sûr travailler avec Shawn, un artiste aussi doué et un type en or, fut un véritable régal. FATE occupe toujours une place spéciale dans mon cœur, et oui, j’aimerais bien le voir réédité.
J’aimerais bien également un recueil pour les épisodes de la série SPECTACULAR SPIDER-MAN, dessinés par Sal Buscema (d’ailleurs je ne comprends pas qu’il y en ait pas encore eu). Je pense que c’est un des meilleurs travaux dans le registre superhéros. J’aimerais bien également que GOING SANE, une histoire de Batman, soit rééditée. (NdT : Urban l’a fait en 2020 dans KJOKER : FINI DE RIRE).
J’ai mon mot à dire en ce qui concerne les histoires dont je possède les droits d’auteur, parce que l’artiste et moi contrôlons cet aspect, ce qui fait que la plupart sont disponibles, mais en ce qui concerne Marvel et DC, mon sort est entre leurs mains.
Avec le recul sur vos histoires pour DC et Marvel, il semble que vous n’avez pas écrit beaucoup d’histoires pour Superman, Wonder Woman, Iron Man ou les X-Men. Est-ce que ces personnages vous parlent moins, ou est-ce que vous pensiez qu’il y avait moins de marge de manœuvre pour les écrire ?
Iron Man ne m’a jamais fait vibrer, et l’univers des X-Men m’a toujours intimidé par sa complexité. Ceci étant dit, si j’avais l’occasion d’écrire ces personnages, je suis persuadé que j’y prendrais plaisir. Au fil des années, j’ai appris que lire les aventures d’un personnage, et les écrire sont deux choses très différentes.
J’aime Superman, et bien que je ne l’ai pas écrit souvent dans les comics (une de mes histoires préférées étant SUPERMAN: WHERE IS THY STING?, avec le grand Liam Sharp), je l’ai écrit à plusieurs reprises pour des dessins animés. De même en ce qui concerne Wonder Woman.
En 1984/ 1985, Marvel Comics a publié une minisérie en 4 épisodes du personnage Iceman (Bobby Drake, Iceberg en français), écrite par JM DeMatteis et dessinée par Alan Kupperberg, un des mutants préférés de Bruce.
Sur Bruce Lit, nous avons des souvenirs enamourés de la minisérie ICEMAN, avec 2 articles différents sur le site. Gardez-vous des souvenirs de cette histoire ?
Seulement que j’écrivais le personnage Iceman dans la série mensuelle Defenders et j’avais des affinités avec lui. Il n’y a pas eu de processus d’approbation compliqué : je suis passé dans le bureau de l’éditeur en chef Jim Shooter. Je lui ai dit que j’aimerais faire une minisérie ICEMAN. Il a dit oui, et c’est tout.
Bobby Drake a un fond d’individu ordinaire qui m’a bien parlé. J’ai joué sur cette fibre, et approfondi ses relations familiales. Bien sûr j’ai pris un grand plaisir à passer en mode cosmique avec Oblivion et sa fille. Cette histoire est partie dans des directions auxquelles je ne m’attendais pas quand j’ai commencé à l’écrire.
Dans Batman Absolution (2002), Batman traque une terroriste urbaine qui a réalisé un attentat à la bombe dans les locaux de Wayne Entreprise, tuant une partie des occupants.
Tout du long de votre carrière, vos histoires irradient la spiritualité, une forte empathie avec vos personnages, et des valeurs morales. Par exemple, c’est ce qui fait ressortir les épisodes que vous avez écrits dans la saga du clone de Spider-Man. Certaines valeurs morales sont plus difficiles que d’autres à mettre en scène. Je me souviens encore de Batman Absolution (2002, avec Brian Ashmore) où vous parliez de rédemption et de pardon, peu de temps après les attentats du 11 septembre. Comment cette histoire a-t-elle vue le jour ?
Le croirez-vous, au départ Absolution était prévu comme une minisérie pour le Punisher. Ce dernier est un personnage qui ne m’a jamais parlé de quelque manière que ce soit, et le responsable éditorial des séries Punisher de l’époque m’a demandé de faire une proposition d’histoire. J’ai pris ça comme un défi et j’ai imaginé la trame globale d’Absolution : l’histoire d’un terroriste qui devient un saint. Mais ça n’a jamais abouti. J’ai conservé cette idée d’histoire pendant quelques années, et j’en ai fait une proposition d’histoire de Batman que j’ai soumise au grand Denny O’Neil, qui l’a convaincu.
Je pense que d’une certaine manière, nous recherchons tous une forme d’absolution, de rédemption, dans nos vies. Mais au fond, ce que nous recherchons, c’est un sens plus profond, la confirmation que notre vie a une valeur, que sous les couches de pensées et d’émotions souvent dysfonctionnelles, il y a quelque de chose de fondamentalement sacré au tréfonds de notre âme.
Beaucoup, peut-être toutes mes histoires ont, d’une manière ou d’une autre, pour sujet la Quête du Sens. Pour les Grandes Réponses, qu’elles soient psychologiques, émotionnelles ou spirituelles. Après tout, c’est tout l’objet de la vie. Répondre à la question fondamentale du Pourquoi nous sommes là ?
En 2001, JM DeMatteis raconte l’histoire de la nouvelle incarnation du Spectre: ce n’est plus l’incarnation de la Vengeance, mais plutôt l’esprit de la Rédemption. Dans LIFE AND TIMES OF SAVIOR 28 (2009) l’assistant adolescent de Savior 28 raconte la vie de son mentor au fil des décennies, au regard des bouleversements historiques.
Vous avez beaucoup écrit pour le genre Superhéros, genre fondé sur le conflit, la résolution dans des confrontations physiques, par la violence. Pourtant les thèmes de l’amélioration de soi, de l’âme sont au cœur de vos récits. Comment conciliez-vous la dynamique intrinsèque de la violence physique dans le genre superhéros avec des visées plus spirituelles ? D’une certaine manière, LIFE AND TIMES OF SAVIOR 28 (2009, avec Michael Cavallaro) aborde cette question, ainsi que le fait d’avoir transformé le Spectre (2001-2003) en esprit de la rédemption ?
Quel que soit mon degré d’amour pour les superhéros et pour ces merveilleux univers partagés peuplés de personnages inoubliables, j’ai toujours eu des problèmes avec le principe de base : les problèmes finissent tous par être résolus pas deux types qui se jettent des gratte-ciels dessus. Comment puis-je concilier les deux ? En m’enfonçant aussi profondément que possible dans l’esprit des personnages, dans leur cœur, leur âme. En explorant leur passé et leurs motivations, en trouvant de nouvelles façons : non, ce n’est pas la seule manière de de dérouler l’histoire. Et des fois en laissant les choses aller, et en prenant plaisir aux conventions de base du genre sans me sentir coupable !
THE LIFE AND TIMES OF SAVIOR 28 fut ma manière d’évoquer cette problématique de manière directe. De scruter les dessous enténébrés du genre, de questionner ses mécanismes fondamentaux, et d’établir très explicitement qu’il y a d’autres façons, de meilleures façons de générer des évolutions positives dans le monde. C’était une idée que j’ai portée en moi pendant des décennies, à partir du moment où j’ai écrit la série CAPTAIN AMERICA dans les années 1980, et j’estime que SAVIOR-28 est un de mes projets les aboutis. Et Mike Cavallaro s’est montré particulièrement inspiré dans sa narration visuelle.
J’ai également eu la chance de pouvoir remettre en question ces principes dans la série Spectre. Je n’aurais pas pu écrire cette série si Hal Jordan avait été l’Esprit du Courroux divin. Ce n’est pas ma tasse de thé. En le transformant en Esprit de la Rédemption, j’ai modifié le ton et l’objet de la série, ce qui m’a permis de raconter des histoires très personnelles, et en même temps universelles. En tout cas, j’espère qu’elles l’étaient.
G’nort est apparu pour la première fois dans l’épisode 10 de la série JUSTICE LEAGUE INTERNATIONAL (1988) : un chien anthropoïde et un Green Lantern incompétent et trouillard, créé par DeMatteis & Giffen. Larfleeze a été créé par Geoff Johns & Ethan van Sciver en 2007. Il a bénéficié de sa propre série en 2013, par DeMatteis, Giffen et Scott Kolins. Larfleeze est le dépositaire de l’anneau orange, de l’avarice.
La collaboration entre Keith Giffen a débuté en 1987 avec la série Justice League, et a duré toutes ces années avec différentes itérations de la Justice League, Defenders, Hero Squared, Lafleeze… Vous avez créé et développé des personnages des moins plausibles et des plus attachants, tels que G’nort et Larfleeze, allant à l’encontre des règles élémentaires de construction des superhéros. Y a-t-il un secret pour créer de tels personnages hors norme ?
Ce qu’il y a de merveilleux dans ma collaboration avec Keith Giffen (un des êtres humains aussi brillants, doués et créatifs qu’il soit possible de l’être), c’est qu’elle fonctionne sur la spontanéité, l’absence de planification. C’est comme une partie de tennis où nous nous renvoyons l’histoire de part et d’autre du filet, la faisant évoluer au fur et à mesure. Il n’y a pas de guerre des egos, mais un respect mutuel. Si nous discutons d’une histoire, Keith proposera souvent quelque chose de totalement différent pour l’intrigue, me prenant par surprise. De mon côté, je vais souvent permuter des détails dans le récit, et ajouter des choses qui n’étaient pas dans le script, le prenant à mon tour par surprise. Et nous aimons tous les deux travailler ainsi.
Alors le secret ? Juste se laisser aller et être idiot, créatif et respectueux. Le fond de l’affaire est que nous nous amusons ensemble et je pense que les lecteurs perçoivent ce plaisir.
À la fin des années 1990 vous avez développé une collaboration durable avec Michael Zulli : SEEKERS IN MYSTERY 6 à 9 (1996), LONGSHOT: FOOLS (1998), WEBSPINNERS (1999), LEGENDS OF THE DC UNIVERSE 33 à 36 (2000/2001), 9-11 (2002). Vous avez même réussi à lui faire dessiner des superhéros. Qu’est-ce qui fait de lui un artiste si remarquable, et qu’apprécie-t-il dans votre écriture ?
En plus de son talent énorme et de son savoir-faire, il apporte sur la page, une sensibilité associée aux beaux-arts. Michael réfléchit profondément aux histoires : il y recherche les fondements philosophiques et psychologiques qui sous-tendent les actions des personnages, le sens derrière les thèmes, les symboles, etc. Je pense qu’il répond à ces éléments contenus dans mes histoires.
Une connexion spirituelle s’est établie presque instantanément entre Michael et moi, et nous avons eu de longs échanges passionnants au sujet des récits, menant souvent à des échanges passionnants sur la vie elle-même. Ce fut un vrai plaisir que de travailler avec lui.
Y a-t-il des artistes avec lesquels vous souhaiteriez collaborer, ou vous auriez souhaité collaborer ?
Trop pour en établir la liste. Mais il y en a deux qui me viennent immédiatement à l’esprit : Barry Windsor-Smith et Bernie Wrightson. Je les admire tellement. Je connaissais un peu Bernie, mais l’occasion ne s’est jamais présentée de collaborer ensemble, et maintenant bien sûr il est parti. Je ne sais pas ce qu’il en est pour Barry, mais je sauterais sans réfléchir sur l’occasion de travailler avec lui, quel que soit le projet.
Ceci dit, j’ai eu tellement de chance dans les collaborations artistiques. J’ai travaillé avec des artistes qui étaient mes héros quand je grandissais, et des contemporains dont les œuvres m’enchantaient. Quand je pense que j’ai eu des scénarios illustrés par des titans comme Gil Kane, John Busceman, Jon J. Muth, Kent Williams, Sal Buscema, Liam Sharp, Mike Zeck, Kevin Maguire, Keith Giffen, Shawn McManus, Mike Cavallaro, Glenn Barr, Mike Ploog pour n’en citer que quelques-uns (avec mes excuses pour les talentueux autres que j’ai pu omettre), j’en suis immensément reconnaissant.
JM DeMatteis a écrit de nombreux scénarios pour des séries de dessin animé pour la télé tels que BATMAN: THE BRAVE AND THE BOLD, BE COOL SCOOBY-DOO, BEN 10, JUSTIE LEAGUE UNLIMITED, LEGION OF SUPERHEROES, SPIDER-MAN, SUPERBOY, TEEN TITANS GO!, THUNDERCATS.
En quoi est-ce différent d’être créatif quand on écrit pour la télévision ou des films vidéo, et qu’on adapte des histoires déjà existantes ?
Travailler dans les comics, même sur les personnages les plus iconiques, offre une grande liberté : le scénariste et l’artiste peuvent y infuser beaucoup de leur vision personnelle. Il faut travailler avec un responsable éditorial, et bien sûr intégrer les exigences de l’éditeur, mais il subsiste une liberté de manœuvre certaine, et une véritable possibilité d’apporter des éléments personnels à ces personnages. Évidemment, pour les bandes dessinées dont vous êtes le propriétaire, il y a une encore plus grande liberté, une vision personnelle plus pure. Le scénariste et l’artiste créent leur propre univers sans personne pour leur dire quoi faire.
Pour la télévision et les films, c’est plus un travail d’équipe. Si je suis embauché pour écrire un épisode d’une série télévisée, les producteurs et les responsables de la série ont généralement planifié toute la saison, et ils m’embauchent pour produire un contenu narratif spécifique dans ladite saison. Je ne leur impose pas ma vision des personnages, on attend de moi que je mette en scène leur vision pour cette saison. Donc j’enlève ma casquette Vision Pure, et je mets celle de membre d’une équipe : je m’intègre à l’équipe. C’est la même chose pour les films, où on travaille avec des producteurs et des réalisateurs pour donner forme aux histoires.
Puisque je passe tellement de temps seul dans mon bureau à jouer avec mes amis imaginaires, c’est un privilège d’être invité à participer à un travail de groupe, surtout que j’ai eu la chance de travailler avec des auteurs comme Bruce Timm, Stan Berkowitz, Dwayne McDuffie, Alan Burnett, Jim Krieg, Sam Liu et beaucoup d’autres narrateurs immensément talentueux.
L’adaptation est un défi à part entière. Travailler sur un classique respecté comme SUPERMAN: RED SON, qui est sorti l’année dernière, exige de déconstruire le récit, d’en extraire la quintessence, puis de le reconstruire. Le défi n’est pas d’intégrer tous les détails (nous en avons changés quelques-uns dans RED SON). Ce que l’on recherche, c’est de découvrir ce rend cette histoire unique, en atteindre le cœur, et le transcrire dans un nouveau media.
J’ai aimé pratiquement tous les projets de dessins animés sur lesquels j’ai travaillé. Si je devais choisir mes tout préférés, je dirais : JUSTICE LEAGUE UNLIMITED et BATMAN: THE BRAVE AND THE BOLD pour la télévision, et pour les films CONSTANTINE: CITY OF DEMONS, et le court-métrage DEATH dans lequel apparaît le personnage bien connu de la série SANDMAN de Neil Gaiman.
Sur votre site internet, on peut voir que vous animez des ateliers sur la créativité et l’écriture pour les auteurs débutants ou souhaitant se lancer. En quoi est-ce important pour vous, de partager votre savoir-faire et votre expérience, d’enseigner les bases vitales de votre art ? Est-ce que le comics THE ADVENTURES OF AUGUSTA WIND (2012/2013, avec Vassilis Gogtzillas) constitue un exposé sur les idées, leur origine, et le rapport entre idées et créateur ?
C’est une remarque très pénétrante sur AUGUSTA WIND. Cette histoire se focalise effectivement sur la relation entre le créateur et la création, à la fois en termes d’artiste avec les mondes qui jaillissent de son imagination, et la relation du Divin Créateur avec les univers qui ont jaillit de Son Imagination.
En ce qui concerne les ateliers. Il y a 10 ans, je me suis rendu compte, après avoir travaillé pendant tant de tant dans des domaines créatifs, que j’avais accumulé un savoir considérable sur les techniques et l’art de la narration. Quand j’ai débuté dans ce domaine, j’ai eu la chance de bénéficier de merveilleux mentors, des professionnels comme Paul Levitz, Jim Shooter, et surtout Len Wein. Ils ont partagé leur savoir avec moi et j’ai souhaité faire de même avec des créateurs en développement. Du coup j’ai conçu l’atelier d’écriture IMAGINATION 101, et son prolongement IMAGINATION 201. J’ai fait l’expérience d’une activité des plus satisfaisantes. En outre, j’ai forcément appris davantage sur l’écriture et sur moi-même dans ce processus, en interagissant avec les étudiants et en étant remis en question (dans le bon sens du terme) par leurs interventions.
Il y a quelques mois, j’ai dématérialisé ces ateliers pour la première fois, sur un site consacré aux comics appelé comixplex.com, et ça a été un vrai succès. Grâce à Internet, je peux maintenant atteindre des individus partout sur la planète, et j’ai bien l’intention d’animer d’autres ateliers en ligne en 2021. Toute personne intéressée peut consulter la section Ateliers de mon site (jmdematteis.com), ou m’envoyer un courriel à l’adresse imaginationworkshops@gmail.com.
Beaucoup de vos récits regorgent d’émotions et de questionnements moraux, avec un équilibre délicat entre les épreuves et l’espoir, ce dernier étant souvent prépondérant. Comment avez-vous développé cette vision de la vie, cette approche de l’existence ? Est-ce qu’elles continuent d’évoluer après avoir découvert les enseignements de Meher Baba (1894-1969), avatar de son temps ? Est-ce encore un processus d’apprentissage ?
Je pense qu’il a toujours été dans ma nature, depuis mon plus jeune âge, de chercher des réponses (aussi bien psychologiques, émotionnelles ou spirituelles) aux questions essentielles de la vie. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je là ? Quel est mon rôle sur cette planète ? Et en ce qui me concerne, les réponses que j’ai découvertes (et je ne peux parler que de ce qui me concerne) ont été des réponses très positives. Ce n’est pas que la vie ne contienne pas sa part de peine et de luttes, de souffrances sentimentales et de pertes, mais je me suis aperçu qu’au bout de tout compte, il peut y a voir une raison à ce qui semble dépourvu de sens, et que l’univers est empli de sens et d’espoir, rayonnant d’un amour universel qui nous lie tous. Donc les luttes et les quêtes dans mes histoires, ainsi que l’espoir et la conviction d’un sens ultime, tout cela provient de mon expérience personnelle.
Dans ma vie, Avatar Meher Baba a été l’incarnation à la fois de cette quête et des réponses. Il a fait partie de ma vie depuis mon adolescence. C’est une relation qui n’a fait que s’approfondir et éclore pendant toutes ces années. (ça fait bizarre de parler ainsi de quelqu’un qui est mort en 1969, mais pour moi, Meher Baba est une présence bien vivante.)
Est-ce un processus toujours en cours ? Bien sûr ! Parfois une lutte, parfois une joie, mais toujours profitable.
Souhaitez-vous vous adresser aux lecteurs de ce site français ?
Juste un grand bonjour, et un tout aussi grand merci pour votre soutien. Peut-être qu’un jour, une fois que le nuage COVID sera passé, je serais en mesure de venir en France et de rencontrer les fans français en personne.
English Version
Interview John Marc DeMatteis
An interview conducted by PRESENCEIntroduction
John Marc DeMatteis has been writing comics since the late 1970s. He started writing comics for DC Comics: HOUSE OF MYSTERY, WEIRD WAR TALES, and created CREATURE COMMANDOS, and I VAMPIRE.
Shortly after, he began working for Marvel Comics, becoming the lead writer on THE DEFENDERS. In more than forty years, he has written many memorable comics stories for both Marvel Comics and DC Comics, and worked with the best artists.
He has worked on such superhero series such as DEFENDERS (1981-1984, with Don Perlin), CAPTAIN AMERICA (1981, with Mike Zeck), JUSTICE LEAGUE (since 1987, with Keith Giffen), Dr. FATE (1987-1991, with Keith Giffen and Shawn McManus), AMAZING SPIDER-MAN: KRAVEN LAST HUNT (1987, with Mike Zeck), ICEMAN (1984/1985, with Alan Kupperberg), DOCTOR STRANGE: INTO SHAMBALLA (1985, with Dan Green), GREENBERG THE VAMPIRE (1985, with Mark Badger), SILVER SURFER (1997/1998, with Ron Garney and Jon J. Muth), SPECTRE (2001-2003), LARFLEEZE (2013/2014, with Keith Giffen & Scott Kolins), etc.
Reading JM DeMatteis has been a journey of my own. I have very fond memories of these, so when the possibility arose to ask some questions to one of my favorite writers, I jumped at the opportunity. This isn’t a chronological review of Mr. DeMatteis career, rather an overview of some of his work.
In 1980, Marvel Comics began publishing Epic Illustrated, a magazine aimed at an older audience, in the vein of Heavy Metal Magazine. In 1982, Marvel Comics created the Imprint Epic Comics and began publishing MOONSHADOW in 1985, written by JM DeMatteis, and fully painted by Jon J. Muth, with the help of George Pratt and Kent Williams. It is the story of a young boy, going through adolescence, in a science-fiction setting, confronted with existential questions. These 12 issues have collected and reprinted, lastly by Dark Horse Comics. There is a complete and gorgeous French edition published by Akileos in 2020.
I discovered your work reading Marvel Comics at a time when I did not pay attention to the credits. It all changed when MOONSHADOW #1 came out in 1985. Suddenly I was reading what felt like a European comics mixed with the American narrative know how. Was it difficult to convince Epic Comics to commit to a 12-issue series so different? How did your association with Jon J. Muth came to be?
I’d had the basic idea for MOONSHADOW swimming in my head for some years and, in 1983, after three years under contract at Marvel, I was asked, by Len Wein and Dick Giordano to return to DC, where I’d started my career. The offered me both JUSTICE LEAGUE and SWAMP THING —which was incredibly tempting. One of the ideas I pitched them was MOONSHADOW. Karen Berger loved the idea and wanted to edit it, even suggesting a (then) new British artist, Dave Gibbons, as a potential collaborator. I almost accepted… but ultimately decided that I was happy at Marvel and, if I could do some fun new projects there, I’d renew my contract.
So I went to editor-in-chief Jim Shooter and MOONSHADOW was one of the things we discussed. He gave me the go-ahead and, rightfully, said, “This sounds like an Epic Comic.” So he left me in the very capable hands of the late, great Archie Goodwin.
As for how Muth came into the picture: I’d shared my Moon proposal with my friend Dan Green and Dan, in turn, shared it with Jon, who was very interested in drawing the series. One look at Jon’s extraordinary work and I knew I’d found the perfect visual voice for my story. And we were off!
So, really, it was a fairly easy process. That period in the 80s was a time of great creative expansion and excitement: new formats, new kinds of stories, and the Powers That Be were very open to trying different things. Although I didn’t realize just how different MOONSHADOW was till much later.
I have chosen one of the last images of MOONSHADOW as my screen saver: Moonshadow going through adolescence as a tightrope walker which is still such a striking metaphor to me. Did Jon J. Muth go through different versions of this painting? Did you work in a collaborative way with him or was it a kind of full script method?
We worked in every way imaginable. When we began, we attempted the traditional “Marvel Method”—I’d write a detailed plot, he’d pencil a page, I’d add the captions and dialogue—but that collapsed quickly, about five pages in, because, as I wrote, my story kept changing and expanding and the plot I’d given Jon wasn’t relevant anymore. Old Moonshadow kept whispering in my ear, telling me more and more about his life and I’d have to rearrange things to fit the new material in.
For a while I’d write an outline, Jon and I would get together over breakfast and I’d explain the story in detail. Muth would do simple layouts (sometimes on napkins!) and then I’d write the script, feeling free to change things along the way, adding my own little cartoon layouts if I was substantially altering or expanding a sequence. Sometimes I’d lay out an entire issue that way. Once my script was done, Muth went to full watercolors. Even if I included my own layouts—which were only meant as a general guide, to communicate how I was seeing the story in my head—Jon’s instructions were to follow his own intuition, visually change whatever he wanted to as long as the story wasn’t altered and the script wasn’t contradicted. I always trusted him to do what he felt was right and he always came through brilliantly.
The tightrope image you mention is a perfect example. I had something else in mind for those pages, but Jon came up with the tightrope and it perfectly encapsulated that moment in the story.
It was a truly magical collaboration and we constantly challenged each other to be better, to transcend our own limitations. Despite the fact that I’d been carrying the MOONSHADOW idea around with me for years, I can’t imagine it without Jon and his incalculable visual contributions. Without him, we might not be talking about the project today.
Following MOONSHADOW, the next Epic project coming from JM DeMatteis was also fully painted, this time by Kent Williams, of a more metaphysical nature. It was published in French by Paquet in 1999.
When BLOOD: A TALE appeared on the racks in 1988, I was expecting something akin to MOONSHADOW, and it took me a great time to adjust to it. Was it a more collaborative process than for MOONSHADOW? Did you adapt your reflections to the painting? How much input did Kent Williams have in the story, the feel, the themes?
BLOOD: A TALE was another magical collaboration. (Not surprising, since Jon Muth and Kent Williams were close friends and shared a similar sensibility.) It was a story where my goal was to consciously write from my unconscious, letting the story flow up and out without filters.
When we started work on the series, Kent and I were living in the same upstate New York apartment complex and I could literally walk out my door and be at Kent’s place in two minutes. I’d race over to his apartment with my latest pages, we’d discuss and dissect them, then Kent would go off to paint, following my story but always free to bend and twist it in any way his unconscious mind dictated. When he was done, he’d come knocking on my door with the finished art for more discussion and dissection, after which the process would begin again.
There were times we inverted the system: Instead of the writing coming first, the two of us would talk over the upcoming sequence and Kent would go off to paint, often spinning our tale into unexpected places, after which I’d take the finished pages and script over them, discovering new levels and layers of story as I wrote. As I said: magic!
In 1987, JM DeMatteis wrote a Dr. FATE miniseries illustrated by Keith Giffen, and then 24 issues of a monthly series, illustrated by Shawn McManus.
Some time ago, DC Comics announced that they be publishing your Doctor Fate stories in a trade paperback. I was eagerly waiting for it, and it was cancelled. Too bad. Are there works of your own which you whished were reprinted? Have you any say in what is reprinted as far as your work for DC and Marvel is concerned?
Dr. FATE remains one of my all-time favorite projects. Although it was a mainstream DC book, I was given the freedom to make it as deeply personal as a creator-owned series. Years ago I came across a quote—and, sadly, I’ve never been able to track down the original source or remember where I saw it—that said (and I’m wildly paraphrasing): “Take whatever story you’re working on and pour everything you are—every idea, belief, thought, feeling—into it.” That’s what I did with MOONSHADOW, and that’s what I did with Dr. FATE, which combined super-heroics, comedy, spiritual search, horror and Eastern mysticism. And, of course, working with Shawn, a truly gifted visual storyteller and a great guy, was an absolute delight. Fate remains very close to my heart and, yes, I’d love to see it reprinted.
I’d also love to see my run on SPECTACULAR SPIDER-MAN, with Sal Buscema, collected. (In fact I can’t understand why it hasn’t been.) I think it’s some of my very best mainstream work. I’d also love to see my Batman story, “GOING SANE,” back in print. It’s another high point for me. There is a 2020 French edition of Going sane)
I have a say in my creator-owned work being reprinted, because the artist and I control that—which is why most of it is available—but, when it comes to Marvel-DC material, I’m at their mercy!
Looking back at your work for DC Comics and Marvel Comics, it seems you didn’t write many adventures of Superman, Wonder Woman, Iron Man, or X-Men. Do these characters hold less appeal to you than other characters, or do you feel there would be less freedom in writing them?
I love Superman and, although I haven’t written him frequently in comics—one of my favorites is a graphic novel called SUPERMAN: WHERE IS THY STING?, illustrated by the great Liam Sharp—I have written him a number of times in animation. Same with Wonder Woman.
Iron Man never resonated very deeply with me and the X-Men universe always seemed intimidatingly complicated. That said, given a chance to write those characters I’m sure I’d have a great time. I’ve learned, over the years, that reading about a character and writing about him/her are two very different things.
In 1984/1985, Marvel Comics published a 4 issue miniseries about Iceman (Bobby Drake), written by JM DeMatteis, drawn by Alan Kupperberg, one of Bruce favorite mutants.
On Bruce Lit, we have very fond memories of the ICEMAN miniseries (1984/1985, with Alan Kupperberg), with two different articles. Do you have any recollection on this miniseries?
Just that I’d been writing Iceman as part of my DEFENDERS run and felt a nice resonance with the character. There was no big approval process, I just strolled into editor-in-chief Jim Shooter’s office, told him I’d like to do an ICEMAN mini, he said okay, and that was that.
Bobby Drake had an “everyman” quality to him that I connected with and I liked playing with, and deepening, his family connections. And of course I very much enjoyed getting cosmic with Oblivion and his daughter. That story veered off into territories that I didn’t necessarily expect when I started it.
In BATMAN ABSOLUTION (published in 2002), Batman tracks down an urban terrorist who bombed Wayne Enterprises, killing some of the people in the building.
Throughout your career, your work has been radiating with spirituality, and a deep concern for the characters, and moral values. For instance, it made your Spider-Man issues really stand out in an epic such as the Clone Saga. Some moral values are harder to discuss: I still remember BATMAN ABSOLUTION (2002, with Brian Ashmore) where you tackled redemption and forgiveness a short time after 9/11. How did this story come to be?
Believe it or not, Absolution started out as an idea for a Punisher mini-series. Punisher is a character I’ve never connected with in any way and the then-Punisher editor at Marvel asked me to pitch him an idea. I took it as a challenge and came up with the basic premise of Absolution—the story of a terrorist who just might have turned into a saint—and it never went anywhere. I held on to the idea for a few years then pitched it to the great Denny O’Neil for Batman and he was all in.
I think, in some way, we’re all seeking some form of redemption, of absolution, in our lives. But, in the end, what we’re really searching for is deeper meaning, a sense that our lives have value, that, beneath the layers of often-dysfunctional mind and emotion, there’s something truly sacred in the core of our souls.
Many, perhaps most, of my stories are, in some way, about the Search for Meaning. For the Big Answers—be they psychological, emotional, or spiritual. That, after all, is what life is really about. Answering the fundamental question why are we here?
Starting in 2001, JM DeMatteis told the story of The Spectre new incarnation: he wasn’t a spirit of vengeance, but rather a spirit of redemption. In LIFE AND TIMES OF SAVIOR 28 (2009), the sidekick of Savior 28 recounts the life of his mentor through the decades, intertwined with big historical events.
Much of your writing has been done in the superhero genre, at the heart of which is conflict, and resolution through physical means, through violence. Yet your work speaks of the betterment of the human being, of the soul. How do you reconcile the intrinsic dynamic of physical violence in superhero with loftier goals? In some way, LIFE AND TIMES OF SAVIOR 28 (2009, with Michael Cavallaro) seemed to deal with this issue and also turning The Spectre (2001-2003) in a spirit of redemption?
As much as I love the superhero genre and those wonderful universes populated with memorable characters, the basic assumption—problems are ultimately solved by two guys dropping buildings on each other’s heads—has always made me uncomfortable. How do I reconcile it? By digging as deeply into the characters minds, hearts, and souls as possible; by exploring their pasts and motivations; by finding ways to say “No, this isn’t the only way to do things.” And sometimes by simply sitting back and enjoying the basic tropes of the genre without guilt!
THE LIFE AND TIMES OF SAVIOR 28 was my way of directly dealing with these issues. Of looking at the dark underbelly of the genre, questioning its fundamental assumptions, and saying, very clearly, that there are other, better ways to create positive change in the world. It was an idea I’d nursed for decades—from my days in the early 80s writing Captain America—and I consider S-28 one of the finest projects I’ve ever done. And Mike Cavallaro did an extraordinary job of bringing that story to life.
SPECTRE, too, afforded a chance to question these assumptions. I wouldn’t have been able to write the book if Hal Jordan had been the Spirit of Wrath. It’s just not in my wheelhouse. By changing him into the Spirit of Redemption, it altered the tone and focus of the book and let me tell stories that were deeply personal and, at the same time, universal. At least I hope they were!
G’nort appeared first in JUSTICE LEAGUE INTERNATIONAL #10 (1988). He’s an anthropoid dog, an incompetent and somewhat fearful Green Lantern, created by DeMatteis & Giffen. Larfleeze was created by Geoff Johns & Ethan van Sciver in 2007. He received his own series in 2013, by DeMatteis, Giffen and Scott Kolins. Larfleeze is the primary wielder of the orange light of avarice.
Keith Giffen and you have been collaborating for a long time, starting in 1987 with JUSTICE LEAGUE, and then many incarnations of said JUSTICE LEGUE, DEFENDERS, HERO SQUARED, LARFLEEZE… You’ve created or developed some of the most unlikely and endearing characters such as G’nort and Larfleeze, against the grain of traditional superheroes. Is there a secret to creating such characters?
The wonderful thing about my collaboration with Keith—who is as brilliant, gifted and creative a human being as I’ve ever met—is that it’s based in spontaneity, in lack of planning. It’s really like a game of tennis, with the two of us swatting the story back and forth over the net, changing it as we go. There’s no creative ego involved and there’s a great mutual respect. If we discuss a story, Keith will often come up with something totally different in the plot, surprising me. I’ll often switch story details around and add things that weren’t there in the script, surprising him. And we both love working that way.
So the secret? Just being loose and silly, creative and respectful. The bottom line is that we have fun when we work together and I think that fun is transmitted to the readers.
In the late 1990s, you developed a lasting association with Michael Zulli: SEEKERS INTO THE MSYTERY #6-9 (1996), LONGSHOT: FOOLS (1998), WEBSPINNERS (1999), LEGENDS OF THE UNIVERSE #33-36 (2000/2001), 9-11 (2002). You even made him draw superhero stories. What makes him such a great artist, and what does he appreciate in your writing?
Aside from his tremendous natural talent and skill—he brings a fine art sensibility to the comic book page—Michael is a deep-thinking guy, who really digs into the story, seeking the philosophical and psychological underpinnings of the characters, the meaning behind the themes, symbols, etc. I think he responded to those elements in my stories.
Michael and I had an almost-instant spiritual connection and we’d have long, fascinating discussions about the stories which often led to equally-fascinating discussions about life itself. It was a true pleasure working with him.
Are there any artists you wish you could work with or you could have worked with?
Too many to list—but two that immediately spring to mind are Barry Windsor-Smith and Bernie Wrightson. I admire them both so much. I knew Bernie a little but we never had an opportunity to collaborate; and now, of course, he’s gone. I don’t know Barry but I’d jump at the chance to do just about anything with him.
That said, I’ve been so lucky in terms of my artistic collaborators. I’ve worked with artists who were my heroes growing up and contemporaries whose work awed and astonished me. When I think that I’ve had stories illustrated by titans like Gil Kane, John Buscema, Jon J Muth, Kent Williams, Sal Buscema, Liam Sharp, Mike Zeck, Kevin Maguire, Keith Giffen, Shawn McManus, Mike Cavallaro, Glenn Barr, Mike Ploog —to name just a few (apologies to all the hugely talented folks I’ve left out)!—I am incredibly grateful.
JM DeMatteis has written the many scripts for TV for series such as BATMAN: THE BRAVE AND THE BOLD, BE COOL SCOOBY-DOO, BEN 10, JUSTIE LEAGUE UNLIMITED, LEGION OF SUPERHEROES, SPIDER-MAN, SUPERBOY, TEEN TITANS GO!, THUNDERCATS.
How does it differ to be creative when writing for television or direct-to-video movies, and adapting already existing stories?
Working in comics, even on the most iconic of characters, allows for a great amount of freedom; the writer and artist can bring a very personal vision to the material. You have to work with your editor, of course, and deal with edicts from publishers, but there’s still tremendous leeway and a great chance to put a truly personal stamp on those characters. Creator-owned comics, of course, allow for even more freedom, more purity of vision. Writer and artist off creating their own universes with no one in the way.
In TV and film it’s much more of a group effort: If I’m hired to write an episode of a television series, the producers and story editors usually have the entire season planned out and they require me to fulfill a specific story need in that season. I’m not forcing my vision of the characters on them, I’m expected to execute their vision for the show. So I take off my “purity of vision” hat and put on my “group collaborator” hat and become part of the team. The same is true of movies, as well, where you’re working with producers and directors to shape the stories.
Since I spend so much of my time alone in a room playing with my imaginary friends, it’s a treat to be involved in more of a group effort, especially since I’ve been lucky enough to work with folks like Bruce Tim, Stan Berkowitz, Dwayne McDuffie, Alan Burnett, Jim Krieg, Sam Liu and many more hugely talented storytellers.
Adaptation is a unique challenge. Working on a much-loved classic like Superman: Red Son, which came out last year, requires dismantling the story, boiling it down to the essence, and putting it back together. It’s not about hitting all the details (we changed quite a few things in Red Son): What you hope to do is find what’s unique about that particular story, get to the core of its truth, and translate it to the new medium.
I’ve loved just about every animated project I’ve worked on, but if I had to pick my absolute favorites, I’d say JUSTICE LEAGUE UNLIMITED and BATMAN: THE BRAVE AND THE BOLD in the television arena; the CONSTANTINE: CITY OF DEMONS movie; and the recent “Death” short I wrote, featuring Neil Gaiman’s classic SANDMAN character.
When visiting your website, I noticed that you hold Workshops on creativity and writing for new or aspiring writers. Why is it important for you to share your knowledge and experience, to teach about the vital basics of craft? Does THE ADVENTURES OF AUGUSTA WIND (2012/2013, with Vassilis Gogtzilas) serve as an exposé on ideas, where they come from and the relationship between creator and ideas?
That’s a very perceptive comment about AUGUSTA WIND. It was very much about the relationship between creator and creation, both in terms of the artist and the worlds that spring from his or her imagination, and the Divine Creator’s relationship with the universes that have sprung from His imagination.
As for the workshops: About ten years ago I realized that, after working in the creative fields for so long, I’d amassed a great deal of knowledge about the craft and art of storytelling. When I started in the business, I was lucky enough to have wonderful mentors—guys like Paul Levitz, Jim Shooter, and, especially, Len Wein—who shared their wisdom with me, and I wanted to do the same for other creative seekers. So I put together my IMAGINATION101 writing workshop, and its companion class, IMAGINATION 201, and discovered that it was a profoundly satisfying experience. Not only that, but I inevitably learned more about writing, about myself and my process, through interacting with the students and being challenged (in a good way!) by their questions.
A couple of months ago I took the class online for the first time—hosted by a new comics-centric site called comixplex.com—and it was a great success. Because of the internet, I can now reach people around the world—and I plan on doing more online classes in 2021. Anyone who’s interested can go to the workshops section of my website (jmdematteis.com) or email me at imaginationworkshops@gmail.com.
Many of your stories have a deep resonance with feelings and moral issues and present a delicate balance between hardships and hope with the latter being often predominant. How did you develop this way of thinking about living, about being? Does this view continue to evolve after discovering and understanding the words of Avatar Meher Baba (1894-1969)? Is it still a learning process?
I think it’s always been in my nature, starting at a young age, to search for answers—whether psychological, emotional, or spiritual—to the essential questions of our lives: “Who am I, why am I here, and what is my purpose on this planet?” And the answers I’ve discovered for myself—and I can only speak for myself—have been very positive ones. Not that life doesn’t present its share of pain and struggle, heartbreak and loss, but I’ve found that, ultimately, there is indeed a point to what can sometimes seem pointless—and that the universe is filled with meaning and hope, radiant with a universal love that unites us all. So the struggle and search in my stories, along with the hope and sense of ultimate meaning, all come from personal experience.
In my life, Avatar Meher Baba has been the embodiment of both the search and the answers. He’s been part of my life since I was a teenager and it’s a relationship that has only deepened and evolved over the years. (Sounds funny when talking about someone who died in 1969, but, for me, Meher Baba is a Living Presence.)
Is it still a learning process? Absolutely! Sometimes a struggle, sometimes a joy, but always worthwhile.
Is there anything you would like to say to the readers of this French site?
Just a big hello and an equally big “thank you” for supporting the work. Perhaps, one day, after the COVID cloud has passed, I’ll be able to come over there for a convention and meet the French fans in person.
Grand auteur. Son run sur Spider-Man avec le sous-estimé Sal Buscema m’a ramené dans les comics dans les années 90 avec la saga Parfum d’enfance. C’est aussi l’auteur qui m’a appris le concept de Mahapralaya avec son passage sur X-Factor ! Idéal pour briller en société. Si j’aime la plupart de ses runs, celui qui synthétise ses idées me semble être effectivement son Doctor Fate. Moins client d’un Seekers Into Mystery plus abscons, je suis en revanche très fan de ses collaborations avec Keith Giffen, toujours excellentes.
Je ne connaissais pas le concept de Mahapralaya : merci pour cette notion.
En préparant cette interview, j’ai été pris de vertige en prenant conscience d’œuvres que JM DeMatteis a écrites, et du degré d’implication émotionnelle qu’elles ont suscité en moi, s’inscrivant durablement dans ma mémoire, au point que je m’en souvienne encore des décennies plus tard.
Sacrée interview, et on voit bien que Presence connait les œuvres du bonhomme. J’applaudis avec les mains et les mains 🙂
« les mains et les pieds » voulais-je écrire ^^
Ah, j’avais déduit de ta première réponse que tu étais un mutant à 4 bras. 🙂
Je le cache bien 😀
Ah , je le savais !!!!
La suspicion à commencer à s’installer lorsque je t’ai vu jouer du Van Halen.
Maintenant, plus de doute possible. Ta manière de jouer n’a rien d’humain… tu as bien 4 mains😀😉
Mais oui !!! C’est une évidence. 🙂
Passionnant. Je connais mal le travail du bonhomme mais j’avais bien envie de lire « Joker fini de rire ».
Pour Joker, fini de rire, je conseillerais de le feuilleter avant, car l’esthétique des dessins de Joe Staton peut ne pas plaire à tout le monde.
E-Man a-t-il déjà été publié en VF, d’ailleurs ?
Le site comicsvf.com ne fait pas mention de VF pour E-Man.
Tu as raison, les dessins ne m’ont pas scotchés au plafond, mais ton article et une reco de Mr Bruce voici quelques semaines, ont emporté le morceau. Bref, j’ai ma lecture du WE. Adelante !!!
Il me tarde de découvrir ton avis sur ce récit.
C’est super d’avoir pu faire cette interview !
De Matteis, je connais sans connaître. J’ai surtout lu ses prods mainstreams, et plutôt chez Marvel que DC. J’ai donc une vision très partielle de son oeuvre.
Dans la multitude de récits évoqués dans l’interview, je suis actuellement très intéressé par Moonshadow. J’en avais lu la critique sur la zone par Mister Présence il y a bien des lunes et j’étais à peu près persuadé qu’il l’évoquerait dans l’interview.
Well done guys !
Bien vu : avec les années qui passe, je suis un peu comme JM DeMatteis : je me rends compte de l’effet durable de Moonshadow, de sa pérennité dans mon souvenir, je l’ai même relu ce qui ne m’arrive qu’exceptionnellement.
Bravo Présence pour cette interview très complète et des questions qui ont inspiré De Matteis. C’est un beau panorama que tu as offerts avec, Cerise sur le gâteau, quelques éléments de ta subjectivité et ta sensibilité au plaisir de lecture de De Matteis.
Je me rends compte de mes lacunes : j’ai finalement très peu lu de lui, mais lorsque c’était le cas il écrasait la concurrence : Iceberg (merci pour le clin d’oeil, quel bonheur de lire quelques lignes sur mon histoire préférée de Bobby) , ses épisodes de Maximum Carnage et toute la saga avec les faux parents de Peter que j’adorerai revoir édité, son DD, Kraven, son Joker tout ça est fabuleux. Tout comme les adaptations animées auxquelles il a participé.
Je garde un souvenir particulier de SAVIOR 28, extraordinaire d’intelligence que je mets sur un même niveau que WATCHMEN er que j’ai lu à l’hôpital en attendant la naissance de mon fils.
Je retiens que De Matteis est conscient de son talent.
Du coup il faut vraiment que je lise ce Moonshadow qui semble correspondre à ma sensibilité. Le seul travail de lui m’ayant déplu c’est son BLOOD trop abstrait pour moi.
J’ai feuilleté son travail sur la JLA sans vraiment m’y intéresser, l’univers DC n’ayant aucune résonance en moi.
Cette interview m’apprend qu’il ne dirait pas non à travailler sur les Xmen. Bordel, quand on sait tous les crétins ayant officié sur cette licence, j’enrage !
Bravo et Merci Présence, c’était génial !
« la saga avec les faux parents de Peter »
C’était pas plutôt Michelinie ça ?
Merci chef de m’avoir offert cette occasion d’interview et m’avoir poussé à aller jusqu’au bout, malgré mon long blocage.
Au fil de la traduction j’ai été frappé par le fait que toutes les réponses sont dans un mode positif : que de bons souvenirs, que de bonnes expériences.
Et il faut que je lise ce BATMAN absolution destiné à la base au Punisher
J’ai lu ce Batman en VF prêté par un copain : c’est vraiment provocateur de voir Batman mis au pied du mur et devoir pardonner à une terroriste, encore plus quand on pense que c’est paru en 2002.
Chapeau pour avoir réussi à faire une interview, et bravo pour son contenu.
C’est très intéressant, même si certains éléments semblent moins accessibles aux novices, et de l’auteur, et de ses idées.
Mais c’est faire la fine bouche sur un travail remarquable. Félicitations et merci.
Merci beaucoup pour ce compliment. J’étais moi-même tellement impressionné à l’idée de solliciter cet auteur que ça m’a tétanisé et que j’ai laissé la première version des questions de côté pendant 7 mois sans y toucher, avant de trouver le courage d’achever le questionnaire et de l’envoyer.
Magnifique.
Tu as pris ton temps, mais ça valait le coup.
Les questions sont pénétrantes, et le maitre y répond avec beaucoup de sérieux et de générosité. Un grand homme celui-là, humble, tout en ayant bien conscience d’être apprécié. Et c’est mérité !
J’ai bien aimé comme tu as su mettre en évidence ses thèmes d’auteur et les lier entre les oeuvres. D’ailleurs ton article s’articule selon un schéma très agréable à suivre, partant du creator-own jusqu’à ses travaux sous d’autres mediums, en passant par le mainstream le plus connu, puis le moins connu. Quasiment exhaustif.
De mon côté je n’ai lu paradoxalement que son travail le plus mainstream, voire le plus connu. Il y a peu de choses que je n’ai pas aimées. et encore, quand je n’ai pas aimé (Webspinners, la 2nde partie de l’arc de Spidey L’ENFANT INTERIEUR), je n’ai pas pu détester non plus. De toute manière c’est toujours au dessus du lot.
Comme Bruce, je rêve d’un recueil « J.M. DeMatteis présente Spiderman », où je pourrais lire tous ses travaux sur le personnage, sans m’infliger les tâcherons à la DeFalco et Ron Frenz comme dans la SAGA DU CLONE.
En tout cas, récemment, je me suis pris son JOKER et son SILVER SURFER les yeux fermés. Reste plus qu’à les lire ! 🙂
Ah ! et après lecture de l’ITW (pendant, en vérité), je me suis empressé d’acquérir le film d’animation sur John Constantine, dont je ne connaissais pas encore l’existence !!! 🤩
Pour finir, je serais très preneur d’un récapitulatif de ses travaux traduits en VF. Quelqu’un sait où on peut trouver une telle référence ?
« Pour finir, je serais très preneur d’un récapitulatif de ses travaux traduits en VF. Quelqu’un sait où on peut trouver une telle référence ? »
Le site Comics VF me paraît convenir.
https://www.comicsvf.com/auteurs/J.+M.+DeMatteis.aut
Et bien non, cette liste reprend apparemment tout ce qu’il a écrit en VO. J’aimerais bien savoir tout ce qui a été traduit en VF. Dr FATE ? Est-ce que ça existe en VF ?
Non, mais la plupart des séries post crisis restent inédites en VF de toute façon.
« Et bien non, cette liste reprend apparemment tout ce qu’il a écrit en VO. J’aimerais bien savoir tout ce qui a été traduit en VF. »
Pour ça il faut parcourir les liens de cette liste.
ex : Daredevil #345 renvoie vers Marvel N°4 (donc dispo en VF)
Captain America #287 ne renvoie vers rien (donc uniquement disponible en VO)
Ah oui. Ok. Merci Pierre ! 🙂
La composition de l’interview a été un grosse épreuve pour moi.
En fait c’est un survol très incomplet de son œuvre : je viens de me rendre compte que je n’ai même pas parlé des romans qu’il a pu écrire. J’ai commencé par lister les comics dont je voulais absolument parler. Ensuite j’ai épluché sa bibliographie wikipedia, et je me suis rendu compte que j’étais plus attaché à sa production DC, qu’à sa production Marvel. Puis il a fallu faire des choix. Après quoi, je me suis dit que je ne pouvais pas être que passéiste car ce créateur continue de créer. Enfin, je n’avais aucune idée du temps qu’un tel auteur en activité pouvait consacrer à une liste de questions, qui du coup ne pouvait pas être trop longue.
Chance extraordinaire : JM DeMatteis s’est montré aussi généreux dans ses réponses que dans son écriture. Un vrai bonheur de découvrir ce qu’il a à dire… et un vrai défi à traduire. 🙂
Je m’insurge contre la qualification de DeFalco et Ron Frenz comme tâcherons ! Ron Frenz est un artiste qui sait adapter son styke d’un dynamisme à la Ditko à la force d’un Kirby. DeFalco quant à lui a écrit l’un des runs les plus mémorable des FF et est l’artisan du MC2. J’ai beaucoup aimé l’arc « Gang War » du duo sur Spider-Man.
Mouais. C’est vraiment du comics infantile pour moi, dans l’écriture. Sorry. Je ne sais plus lire ce genre de truc. Je trouve ça trop mauvais. La participation de DeFalco à la saga du Clone par exemple, était calamiteuse. Une purge (en face, DeMatteis c’est Balzac). Et puis de toute façon tout ce que j’ai lu de lui était pareil.
Jean Marc De Matteis est un de ces auteurs que j’estime énormément, sans vraiment l’avoir lu ou si peu finalement., j’ai pas trop d’affinités avec ses thématiques et tout ce qui relève de la spiritualité ne m’inspire que l’ironie.
Du coup j’apprends énormément aujourd’hui, merci.
finalement sorti de son Spider-Man quasi dépressif, il est peu être assez joyeux comme le témoignent les fabuleux épisodes de la Ligue de Justice Bwa-ha-ha…et cette nouvelle série sur leurs avatars du futuer, peut-être la seule série à retenir des New 52….
On peut adhérer ou pas aux croyances de JM DeMatteis, à chacun de se faire son avis.
Je trouve que globalement ses œuvres personnelles sont une ode à la vie, pas sur le mode naïf ou enfantin, mais sur la capacité à apprécier chaque expérience positive, et à vivre avec les séquelles des expériences négatives.
Merci Présence pour cette remarquable interview qui prouve ta connaissance et ta compréhension de son oeuvre. Plusieurs de ses oeuvres m’ont profondément marqué, de Moonshadow à Seekers into Mystery. Je n’ai pas lu ses travaux chez DC (sauf un peu de JLA) mais tu me donnes envie de découvrir ce pan de son oeuvre. Parmi ses travaux moins connus mais d’excellente qualité, j’aurais aimé qu’il achève Abadazad. Il avait écrit une suite sous forme de roman illustré mais n’est pas allé jusqu’au bout.
Cette interview a du être un sacré travail.
Un sacré travail : oui, je l’ai vécu comme ça, à la fois pour les recherches, pour l’écriture en anglais, et pour la traduction de VO en VF qui s’est avérée beaucoup plus longue et exigeante que ce à quoi je m’attendais (il paraît même que c’est un vrai métier 🙂 ).
Je pensais avoir lu beaucoup de JM Dematteis, et je me suis rendu que je n’en ai même pas lu la moitié. Par exemple, je n’ai pas lu Abadazad.
J’ai beaucoup aimé Abadazad, un conte inspiré du Magicien d’Oz et d’autres livres de littérature pour la jeunesse illustré par Mike Ploog, avec qui il a fait le moins bon Stardust Kids. Sinon, je suis tombé sur tes critiques des adaptations d’opéras par Craig Russell. C’est incroyable ce que tu peux lire. Je pensais être le seul à m’intéresser à de tels ouvrages.
J’avais lu Stardust Kid et ça ne m’avait pas enchanté. Du coup, je n’avais pas été plus loin dans mon exploration des collaborations entre DeMatteis & Ploog.
https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/R2GQNENO0JQ3Z7/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=1684150442
Les adaptations d’opéras : fin des années 1980, je lisais des comics en VO en allant m’approvisionner chez Album rue Dante, et ma curiosité me poussait à tenter des titres improbables. C’est ainsi que j’avais lu l’adaptation de Salome publiée par Eclipse Comics, expérience qui était restée dans ma mémoire. Du coup, plusieurs décennies plus tard, quand l’occasion s’est présentée de lire l’ensemble de ces adaptations, j’en ai profité.
Je n’ai lu que l’interview en VF mais elle est tellement attachante et profonde que je lirai sa version VO incessamment sous peu.
En traduisant, j’ai bien ressenti la nécessité de faire des choix, de s’éloigner du mot à mot pour avoir des phrases plus françaises, en essayant de conserver les nuances de DeMatteis dont l’écriture s’avère riche et généreuse.
Superbe interview avec des questions ouvertes à des réponses développées et intéressantes.
Bravo Présence, tu as réussi à mieux me me faire connaître un auteur que j’apprécie beaucoup
Il s’est beaucoup dévoilé grâce à toi. Et je t’en remercie
La partie que j’ai préféré c’est celle consacrée à MOONSHADOW.
J’ai aimé connaître les ficelles de la création de ce chef-d’œuvre et notamment sa manière de travailler en avec MUTH.
J’ai noté qu’il aurait aussi aimé travailler avec WINDSOR SMITH et WRIGHTSON. Il a bon goût le bougre! Mais, dommage, c’est trop tard pour Bernie.😔.
Petit regret quand même : Pas un mot sur les histoires qu’il a narré à mon sujet !
J’aurais aimé qu’il s’exprime aussi sur ce sujet !
Mais, c’est toujours pareil il n’y en a que pour Spiderman ! ☹️
Sur ce, je m’en vais sillonner l’espace infini cela va peut-être calmer ma frustration .
J’avoue tout : je n’ai pas lu les épisodes qu’il a écrits pour Silver Surfer. J’ai préféré parler des comics que j’avais lus, et encore je n’ai pas pu parler de tout. D’ailleurs, j’ai sciemment évité Kraven Last Hunt, en me disant qu’il devait peut-être un peu lassé de répondre toujours aux mêmes questions sur le sujet.
Ah super, ça c’est de l’interview ! J’aurai adoré que tu lui parles de Brooklyn Dreams (avec Glenn Barr), mais je vais juste attendre que tu le lises. Parce que je dois avouer que je ne connais rien de De Matteis. J’ai l’édition VF de 2020 de MOONSHADOW qui m’attend, un très beau livre, un superbe objet que je suis fier de posséder. Je dois toujours m’offrir le Spider-Man avec la dernière chasse de Kraven (même les éditions que Mattie m’avait partagé sont introuvables en librairie, je vais finir par me décider à la commander) et si cela colle, je me prendrai BLOOD un jour. Cela dit, comme je ne connais rien de cet auteur, son Superman et son Batman pourraient me plaire.
Il a écrit pour BEN 10 ? C’est fou, je regardais ça d’un oeil avec mon fils lorsqu’il était très jeune, il était fan. C’était très sympa. J’aime beaucoup sa liste de collaborateurs, il a raison, du beau monde.
Encore une fois, je trouve ça super que ce soit en deux langues, et les scans sont très bien. Comme pour l’article sur DEN, tu t’es servi non pas de ces scans pour illustrer, mais pour présenter un nouveau chapitre, c’est très ludique je trouve.
Encore bravo Présence, ce dut être une expérience intimidante mais exaltante : De Matteis m’a tout l’air d’être extrêmement bienveillant, accueillant et solaire. J’ajoute que j’ai adoré ses explications sur ses collaborations avec Muth et Kent Williams.
La BO : je surkiffe. Longtemps, j’ai trouvé que seuls le premier et le dernier titre de WHO’S NEXT valaient le coup et étaient précurseurs, inventifs, géniaux. Avec le temps, j’ai réussi à apprécier l’album dans son intégralité, même Behind Blue Eyes (et bien avant la reprise moche de Limp Bizkit).
Bienveillant, accueillant et solaire : c’est également le ressenti que j’en ai.
Il a écrit pour BEN 10 ? – Je ne m’étais jamais intéressé à ce pan-là de son activité professionnelle, et je me suis rendu compte que c’est une activité significative dans sa vie, et d’actualité. Donc j’ai intégré une question en rapport avec les dessins animés.
Pour les illustrations, j’ai effectivement hésité sur l’endroit où les positionner, et en tête de chapitre semblait le plus clair, une forme d’introduction à chaque nouveau chapitre.
J’ai oublié que j’ai également le JOKER FINI DE RIRE qui m’attend. Pour le peu que je m’y suis intéressé, il semble clair qu’écrire pour un dessin animé doit être totalement différent et comporter beaucoup plus de contraintes.
Merci pour le mot gentil. C’est Bruce qui a établi le contact avec JM DeMatteis et obtenu l’accord d’une interview.
L’histoire du Joker est parue dans les numéros 65 à 68 de la série Legends of the Dark Knight, en 1994/1995. Il n’y a pas de critique sur le présent site.
C’est vrai qu’en coulisses, il a fallu boosté Présence. Je pensais que c’était dû au deuxième confinement. J’apprends qu’il était mort de trac, le petit chou…
Une autre caractéristique que j’aime chez De Matteis : il a de bonnes idées, il est capable de surnager face à ses copains scénaristes, ses histoires sont toujours bonnes et surtout il a un style, une signature forte. Enfant déjà j’avais été marqué par l’utilisation des parenthèses dans les monologues intérieurs des personnages qui sous entendaient des ruminations enfouies dans les voix off, un moment où le moi et le surmoi se tutoyaient.
Petit chou : hé oui, je reste un être humain fragile après toutes ces décennies. 🙂
Merci beaucoup pour cette interview.
Et meilleurs vœux à toute l’équipe !
Bonjour Artemus,
merci d’être passé.
A mon tour de te présenter mes meilleurs vœux pour 2021, avec plein de lectures enrichissantes et rassérénantes.
Oh les poteaux, v’là le carnet d’adresse depuis quelques mois ! Bravo à tous
Merci pour le petit mot gentil.