Interview Jim Terry (Come Home Indio)
Un article de BRUCE LIT1ère publication le 31/03/23 – MAJ le 27/12/23
VO : Street Noise Books
VF / Komics Initiative
Un grand merci à Alex Nikolavitch pour sa relecture.
This is a french / english interview of Jim Terry, author of COME HOME INDIO. The english version can be found just after the french one.
Les livres, c’est comme la famille. Vos amis, vos amours vont, viennent, vivent, meurent, vous déçoivent ou vous trahissent, les livres restent, témoins silencieux et magnifiques de vos joies, vos souffrances et vos doutes. Des monolithes d’émotions et de questions.
COME HOME INDIO fait partie de ces quelques pages qui vous marquent au fer blanc et qui semblent avoir toujours existé. Il s ‘agit du récit autobiographique de Jim Terry, auteur amérindien qui raconte son histoire : celle d’un gamin balloté entre deux parents artistes et alcooliques, entre deux cultures sans jamais trouver sa place jusqu’à la chercher dans l’alcool.
La bande dessinée sera sa rédemption tout au long d’un récit introspectif, sensible, drôle, cathartique où la puissance de l’écriture se conjugue avec un trait élégant et aussi polymorphe que les émotions que traverse Jim Terry.
C’est un must publié par KI, où plein d’amis de Bruce Lit ont oeuvré : Jérôme Wicky à la traduction, Yannick Desroches, David Brehon à la relecture et Luc Brunschwig pour la préface. Merci enfin à Laurent Lefeuvre qui m’a mis en relation avec Terry pour cette interview et qui a souhaité fournir une illustration originale pour Bruce Lit ainsi que Mickael Gereaume pour les scans. Team Work !
COME HOME INDIO est un roman graphique de 242 pages. Comment le décrirais-tu à nos lecteurs ?
Je dirais que c’est globalement l’histoire d’une personne écartelée entre différentes cultures qui s’égare en chemin. Pour les fans de bandes dessinées, c’est aussi une célébration de l’art dans les comics et de l’acceptation de ce que tu es et non de ce que tu devrais être.
Ton dessin est immédiatement attrayant et aussi très polyvalent. J’y vois les influences de Will Eisner, Tony Moore et Terry Moore dans le chapitre 5…
Merci ! La plupart de mes influences proviennent de la vieille école EC Comics : Jack Davis, Wally Wood et bien sûr l’illustre Will Eisner. Je dois beaucoup également à Bernie Wrightson et David Lapham – Je lui ai largement emprunté la construction de STRAY BULLETS qui va à 100 à l’heure mais qui permet des moments intimistes pour reprendre son souffle entre des scènes particulièrement lourdes.
COME HOME INDIO parle de ton autodestruction. Es-tu disposé au bonheur ces jours-ci ?
Ahah, oui ma vie est plutôt harmonieuse en ce moment mais je finirai par trouver de quoi me plaindre !
Pourtant il y a beaucoup d’auto-parodie dans COME HOME INDIO. On y apprend notamment que les films d’horreur t’ont sauvé la vie !
C’est vrai ! Je fais partie d’une vaste communauté à Chicago et il y a beaucoup à dire sur le fait d’affronter ses traumas par procuration avec les films d’horreur. Ce que j’aime le plus avec l’horreur c’est qu’il est toujours très facile de savoir qui est l’antagoniste et qui est le héros- à l’inverse de notre nature humaine sombre et complexe. Et quoi de plus inspirant qu’un dernier survivant qui puise au plus profond de lui-même pour surmonter un défi impossible ?
Tu clames ton amour pour les X-Men et Daredevil. Qu’est-ce que tu aimais chez ces personnages ?
Je crois que parce que à cet âge là, il s’agissait encore une fois de super-héros qui surmontaient d’incroyables difficultés. Je perdais pied face aux problèmes que j’affrontais et lire ces personnages si crédibles (qui combattaient le racisme, avaient un physique étrange, payaient leurs factures et avaient des dilemmes amoureux) qui triomphaient d’incroyables épreuves m’ont aidé à supporter celles que je traversais.
Les Xmen avaient leur lot de personnages amérindiens. Tu en pensais quoi ?
J’aimais bien Forge, mais soyons honnêtes, l’apparition de ces personnages était parfois embarrassante. Les représentations des Natifs par des artistes non-natifs m’ont toujours fait dresser les cheveux sur la tête (et comme on donnait très rarement leur chance à des artistes natifs, c’était toujours comme ça).Si on parle d’Epervier, ça glissait souvent vers le cliché de « L’indien en colère ». Il y a tant à dire sur la complexité humaine et celle des Natifs mais elle a souvent était éludée par les clichés.
Certaines pages sont irrésistibles : tu racontes ta solitude, l’impression d’être constamment un étranger dans le regard de l’autre sur un ton parodique. Tu avais peur de l’auto apitoiement ?
Haha, pas du tout. C’est une chance pour moi de me moquer de mes tourments de l’époque. Quand je ressens quelque chose, j’ai souvent l’impression que ça durera toute ma vie, tout particulièrement si c’est un sentiment négatif. Avec le recul, je suis embarrassé par la force de ces émotions. L’aspect parodique est là pour taper sur l’épaule de mon jeune moi pour lui dire : »relax mec, ça va s’arranger ».
COME HOME INDIO parle de religion, de musique, d’histoire et d’alcool. Tout a été écrit dans la continuité ?
Globalement, oui. Il y a eu des moments, surtout dans les pires moments de mes scènes alcooliques où je les mettais en stand-by pour écrire sur les scènes de guérison et de sobriété. En d’autres termes, au paroxysme de la noirceur, il fallait que je me rappelle que la lumière allait revenir.
Tu as lu SCALPED ?
Oui et j’en suis ressorti mitigé. Disons que j’ai tout acheté pour le dessin incroyable de R.M Guerra. Incroyable.
Il y a aussi de la poésie : j’ai adoré ce moment où tu ressens une connexion spirituelle avec un cheval.
Un des aspects les plus étranges de mon travail aura été de découvrir que tous ces souvenirs stockés dans ma mémoire contenaient de cette poésie que je n’ai reconnue qu’en partageant mon travail.
Toute cette profondeur émergeait au fil de l’écriture comme si elle avait toujours attendue que je lui donne la vie.
Crois-tu être avoir été une victime de la mythologie autour de l’alcool : Lou Reed, Bukowski, Tom Waits, tous ces artistes marginaux.
Je pense qu’il y a une grande dose de romantisme autour des addictions et de la santé mentale en général et ma connexion avec ces artistes qui ont lutté avec ces démons était due au fait que je me sentais moins seul. Mon échec aura été de penser que l’alcool alimentait le génie de ces artistes et qu’il en serait de même pour moi. Ce n’est qu’après mon sevrage que j’ai enfin trouvé ma voix. Avant il ne s’agissait que d’une pale imitation.
Toute ta vie a été régie par le contrôle : celui sur tes émotions, ton addiction et l’effort pour éviter une rechute.
Tu vois, je serais un idiot de penser que je pourrais contrôler tout ça. Le mieux que je puisse faire est de me protéger contre ces choses au fond de moi qui veulent me détruire. Mieux je me comprendrais et plus je serai en adéquation avec la vie sans que mes émotions ne me réduisent en miettes.
Je me connais désormais suffisamment bien pour savoir ce qui se passerait si je buvais de nouveau. Je ne peux pas me le permettre !
La musique est très importante dans ton livre. Tu as l’impression d’avoir écrit ton THE WALL ?
Wow, je me casserais le bras si je me tapais aussi fort dans le dos (pour me congratuler). Le mieux que je puisse espérer est que mon livre puisse parler de la même sorte que la musique pour moi lorsque j’étais au plus bas : « Tu n’es pas un Freak, je suis passé par là moi aussi, tu n’es pas seul, tout va s’arranger ».
Un dernier mot pour tes lecteurs français ?
Plus que tout, je voudrais exprimer mon immense gratitude pour la bienveillance avec laquelle mon livre et moi avons été reçus à Angoulême. J’ai été ému aux larmes par le soin apporté par la traduction et je m’y suis fais de vrais amis en l’espace de quelques jours. Je me suis senti accepté par mes pairs et considéré en tant qu’artiste. Pour qui a toujours cherché cette reconnaissance, c’était une joie de traouver en France et j’espère bientôt revenir. Merci Beaucoup (en français dans le texte).
English Version
Books are like family. Your friends and lovers come and go, live and die, disappoint or betray you. Books endure, magnificent and silent witnesses of your joys, pains and doubts. Monoliths made of feelings and questions.
Come home indio is one of those pages that brand you white hot and seems to exist since the dawn of time. that autobiographical tale by Jim Terry tells a kid’s story, torn between two artistic and alcoholic parents, two cultures, without finding his own place and looking for it even in booze.
Comics will redeem him along the way of a self conscious narrative, sensitive and cathartic. The powerful writing mixes with an elegant line, as changing as Jim Terry’s emotions.
This is a must have, published by KI, on which lots of Bruce Lit’s friends have worked. Jérôme Wicky for the translation, Yannick Desroches and David Brehon for proofreading, and Luc Brunschwig for the foreword. Many thanks to Laurent Lefeuvre who sent me Terry’s contact for this interview and wanted to provide original art for Bruce Lit.
COME HOME INDIO is a 242 pages graphic novel. How would you describe it to our readers ?
I would say that, for the most part, it is the story of a person torn between several cultures, who loses his way. For fans of cartooning, it is a celebration of comics art and of embracing who you are over who you think you should be.
Your drawing is immediately pleasant and very versatile : i’m seeing influences from Will Eisner, Tony Moore and especially Terry Moore in chapter 5…
Thank you! Most of my influences are the old school of EC Comics – Jack Davis, Wally Wood, and of course going back further the great Will Eisner. I also owe a great debt to Bernie Wrightson and David Lapham – I borrowed greatly from the layout structure of “Stray Bullets”, something that was straightforward but allowing for room to breathe in particularly heavy moments.
COME HOME INDIO is the tale of your autodestruction. Do you feel more gifted for happiness these days ?
Haha, yes, my life feels very blessed these days, but I will always find room to complain about something.
Still, there’s a lot of self-parody in COME HOME INDIO: We are learning that the horror movies saved your life !
Indeed! I am a part of a large horror community here in Chicago, and there is truly something to be said about facing trauma through the vicarious experience of horror films. A thing I love about horror is that it is generally very clear cut, who the antagonist is and who the hero is – unlike the murky and complicated nature of life. And is there much that is more inspiring than a final survivor reaching deep within themselves to overcome an insurmountable challenge?
You’re a self proclaimed geek and proclaim your love for the X-men or Daredevil. What did you love in these characters ?
I think something that I gravitated to at the age I was reading superhero books was the element (once again) of heroes rising to face insurmountable odds. I often felt completely out of depth against the challenges I was facing, and reading about these very relatable heroes (who dealt with racism, physical differences, paying their bills, love problems) go up against incredible challenges inspired me to endure the ones I was facing.
The X-Men had their share of indians characters : Thunderbird, Forge, Naze. Did you like those characters and their depiction ?
I liked Forge, but I’ll say with all honesty that there was always a sense of unease when these characters would appear. I was raised to bristle at depictions of Natives by non-Native artists (and since there were so few Native creators given a chance, that’s what it always was) so I was uneasy when mystical things would happen around Natives. Or in the case of Thunderbird, things slid into “The Angry Indian” territory. There is so much room for complexity and the Native experience is so complex in itself that it always felt like a bit of a slight when characters fell into stereotype.
Some pages are irresisitibles : you talk about very sad things like your loneliness, the feeling of being a stranger in ervery stranger’s eyes with a very parodic tone.
Did you fear the self-pity ?
Haha, not at all. For me it is a chance to laugh at the deep feelings I had at the time. When I am in the moment, it feels like that is how I will be for the rest of my life, especially if it’s a bad feeling. Looking back, I’m usually a little embarrassed at how strongly I always feel. The parody, poking fun of how “epic” everything always feels, gives me a chance to symbolically pat that kid on the shoulder and say “lighten up, it’ll be okay.”
COME HOME INDIO talks about religion, music, history and alcohool : did you write your story in its continuity and order ?
For the most part, yes, it was done chronologically. There were times, however, especially while depicting the worst parts of my alcoholism, that I had to jump forward once in a while and discuss what it was like to regain and embrace sobriety. In other words, when things were darkest I had to remind myself that light returned.
Did you read SCALPED ?
I did, and I have very mixed feelings about it. I will say that R.M. Guerra’s incredible art had me buying every issue at the top of the month. Incredible art.
COME HOME INDIO has it’s share of poetics moments : the one where you feel the connection between a horse and you is my favorite….
One of the strange things I discovered while working on the book was how moments that stuck out in my mind and memory had poetry within them that I’d never acknowledged until sharing them with the world. Suddenly profundity emerged as I was writing, as though it’d been waiting for me to realize THIS IS AN IMPORTANT THING HERE.
Do you feel like a victim of the alcohol’s mytholgy : Lou Reed, Bukowski, Tom Waits, all these outcasts artists ?
I do believe there is a great deal of romanticism surrounding addiction and mental health in general – and the connection that I felt with certain artists who struggled with those issues was that I was not alone. My failure was in thinking that booze was fueling the type of genius these people tapped into and that I could do the same. It was not until I quit drinking that I truly found my voice – before that it was pale imitation.
All your life seems to be devoted by the control : the control of your emotions, of your addiction and the fight against a possible relapse…
Well, I’d be a fool to think I could control those things, the best I can do is educate and guard myself against the things inside that want to destroy me. The better I understand myself and the more in tune I am with the flow of life, the less my emotions rip me to shreds. And if I know myself well enough to understand what will happen if I drink again, the less likely I will get to the place where I think it’s once again a good idea. Can’t have that!
The music is very important in your story. Do you have the feeling to have written your own version or THE WALL ?
Wow, I would break my arm if I patted myself on the back that hard, haha. The best I can hope for is that this book might speak to someone the same way some of that music spoke to me in times of extreme loneliness or despair. Simply, “You are not a freak. I have felt this way also. You are not alone in this struggle, and it will be ok.”
Any last word for our french readers ?
I would like to convey, more than anything, my intense gratitude for the warm welcome with which the book and myself have been received. In Angoulême I was brought to tears by the care given to the translation and I made lifelong friends over the course of a few days – I was made to feel accepted as a peer and as an artist with something to say. For someone who has long searched for that feeling, it was a joy to find it in France and I hope to make it back soon. Merci beaucoup!
La BO du jour
Génial !
Je retrouve bien Jim ici : sincère, humble et passionné.
Bruce, merci d’avoir lu Come Home Indio et d’avoir fourni tout ce travail autour (maquette, trad, échanges, etc.).
On croise les doigts pour que ton site (ainsi que les quelques autres, dédiés aux comics et à la BD en général) soient les premières marche vers une notoriété plus large : Ce livre est en effet une pépite, et à ce titre, il faut des relais pour la dégager du tout petit nombre à en avoir profité… so far !
C’est moi qui te remercie Laurent pour ce dessin et pour avoir attiré mon attention sur cette merveille d’écriture et de dessin qui synthétise tout ce que j’attends d’un comic book : une leçon de vie, d’écriture, de l’humour et de l’empathie. J’adorerai rencontrer Jim Terry et parler du Floyd pendant des heures par dessus le récit de nos cicatrices.
Heureux d’avoir fait ma part.
Je l’ai feuilleté en magasin sans franchir le pas de l’achat. Cette interview m’a convaincu de me le procurer rapidement.
Merci beaucoup.
C’est toujours ce genre de messages qui me contente.
Merci pour ta confiance. Tu ne seras pas déçu.
Voilà. Bouquin acheté. Reste plus qu’à le lire.
Effectivement ça fait très envie. Dommage que l’auteur n’explique pas son sentiment mitigé à propos de SCALPED.
La planche où le personnage se fait recouvrir d’insultes est aussi simple qu’efficace ! Et tout le reste à l’air de couler de source. Au diapason d’un BD qui a manifestement l’air d’être rock.
Je vais tâcher de trouver ça. Ou de me le faire offrir. Enfin, voilà, quoi…
La BO : Pas du tout original pour un article brucien. Mais… Attendez… Attendez… Faut que j’y aille, là, désolé, j’ai un sanglier sur le feu… 😀
Bonjour Bruce.
moins financement participatif depuis un moment (mais le ulule sur BWS va me faire mentir ce week end), je n’ai pas sauté le pas de ce roman graphique.
Je pense que sur le sujet nous avons des points communs et comme Zen, je vais sauter le pas.
J’aurais bien aimé voir le sujet autour de SCALPED approfondi/
Mais super itw. Précise, avec des questions variées et intimes. On sens que cela à été bien préparé
En effet !
Pour en avoir brièvement échangé avec Jim (il répond lentement aux mails, alors que je suis impulsif !), il est très touché par chaque marque d’intérêt pour son travail, voire, il n’en revient pas !
Et il m’a écrit qu’il était dans le même sens, agréablement surpris et touché par les questions préparées par Bruce.
Vraiment, le type est aussi gentil et réservé… que son bouquin est puissant.
Vous comprenez pourquoi on a envie – chacun avec ses petits bras – de le faire découvrir.
Une interview fascinante autour d’un comic book autobiographique qui a l’air de l’être tout autant. Comme les copains plus haut, je vais me dégoter un exemplaire pour découvrir ce récit qui semble multiplier les tons autant que les styles. Merci à Jim Terry (que j’ai pour l’instant uniquement vu en tant qu’artiste sur SUNDOWNERS) pour son éclairage sur sa vie et son oeuvre !
Jack Davis, Wally Wood et bien sûr l’illustre Will Eisner, Bernie Wrightson et David Lapham : mazette, quelles références !
Les représentations des Natifs par des artistes non-natifs m’ont toujours fait dresser les cheveux sur la tête : ça me rappelle ce qu’ont pu dire des auteurs afro-américains sur les premiers superhéros noirs écrits par des blancs, une collection de clichés sur pattes.
Je suis embarrassé par la force de ces émotions : et en même temps impossible de les renier car ces émotions fortes sont imprimées en nous de manière indélébile.
Tu as lu SCALPED ? – Mince, ma première déception dans une interview menée par Bruce : impossible de me contenter d’une réponse aussi courte.
Superbe illustration de Laurent Lefeuvre.
la réponse de Jim Terry à propos de SCALPED :
I enjoyed Scalped as a crime story, and as I said – the art is unreal. I just feel disheartened when someone who is not Native writes about identity issues and leans on negative aspects of the struggle without showing the good things going on. I understand that it’s a « dark, noir » story, but Elmore Leonard always finds a way to put humor into even his darkest work… and Natives are INCREDIBLY FUNNY. I just felt that it leaned too close to « poverty porn » and other tropes about Natives without showing any other aspect, especially from someone who never visited the Rez he’s writing about.
I’d suggest viewing « Reservation Dogs » on the Hulu (F/X) channel for a more well rounded representation. Written and performed by Natives.
Pas faux, mais l’orientation prise par Jason Aaron dès le début ne laissait aucune doute sur ses intentions.
Maintenant je trouve sa réflexion intéressante, car pour avoir quelques romans, vu quelques films sur les american natives c’est quasi exclusivement sous l’angle de la pauvreté ou avec un fond assez dur et sombre. Oui sa réponse me fait réfléchir.
note pour moi même : pas encore lu de Elmore Leonard, merci de me faire ce rappel au passage.
Je pense au film (coup de poing et crève coeur) L’ÂME DES GUERRIERS de Lee Tamahori. C’est un film sur les autochtones néozélandais, écrit et réalisé par un natif. Et c’est désespérément noir et glauque. J’avais fait le rapprochement avec SCALPED dès ma lecture du premier tome. Tout ça pour dire que je comprends la lassitude de Jim Terry, qui vit le truc de l’intérieur. Mais ce n’est en aucun cas à mettre à la décharge de Jason Aaron selon moi. Du coup. Parce qu’apparemment les natifs peuvent faire exactement pareil. Sauf que ça passera mieux si c’est eux qui le font !
Et je dis ça alors que Aaron, je ne peux plus le blairer aujourd’hui… Donc je le dis objectivement (pour ce que ça vaut).
Thank you so much for further answer.
Voilà qui me fait reconsidérer pour partie la description de la réserve, très intéressant, merci beaucoup Bruce.
Je ne connais pas la bd ni son auteur donc encore un article bienvenu. Le premier paragraphe de ton introduction est magnifique et tellement juste.
J’aime beaucoup les scans et l’interview, tout cela donne envie. Je note donc dans un coin, merci boss !
La BO : chef d’oeuvre.
Merci Cyrille.
Les chapô sont toujours la partie que je déteste écrire. Une fois que c’est fait, l’article coule de source.
Il s’agit de raconter, donner envie, contextualiser en quelques mots et c’est pour moi le travail le plus difficile : être large, concis et précis.
Si tu as aimé cette intro j’en suis ravi.
Ah et bravo pour le travail d’équipe, et le dessin de Laurent est splendide.
J’ai en fin trouvé le temps de le lire et j’ai beaucoup beaucoup aimé.
J’ai trouvé le parcours de Jim Terry et ses difficultés pour trouver une place dans le monde très touchantes.
C’est un exercice d’introspection à la fois brutalement honnête, sans fard, sans faux-semblants et d’une sincérité qui transpire de toutes les pages.
Je serais passé à côté sans cette mise en avant et cette interview.
Merci.