Interview Jean-Pierre Dionnet

Interview Jean-Pierre Dionnet

Un entretien Kamikaze signé BRUCE LIT

1ère publication le 30/03/20 – MAJ le 22/08/20

Cet article est affectueusement dédié à Frederic Bartolomucci (in his hour of need)

Même Liam Gallagher l'a copié (la posture hein, pas le look...) © Hors Collection

Même Liam Gallagher l’a copié (la posture hein, pas le look…)
© Hors Collection

En publiant son autobiographie (MES MOIRES- UN PONT SUR LES ETOILES avec la collaboration de Christophe Quillien  chez Hors Collection), Jean-Pierre Dionnet m’a rendu un sacré service.  Au jeu de celui qui donnera un petit pouce bleu sur Facebook, le papa de MÉTAL HURLANT, du CINÉMA DE QUARTIER sur Canal +, le comparse de Manoeuvre pour SEX MACHINE et les ENFANTS DU ROCK, n’a jamais été le dernier à encourager et à partager les articles du blog alors que celui-ci n’avait encore que ses dents-de-lait.  Depuis des années, il m’avait promis une interview mais, choper Dionnet, même à 72 ans, est à peu près aussi facile que de garder confinée de l’eau dans le creux de la main.

Interviewer Dionnet oui, mais par où, quand, quoi commencer ? Il déclare ici-même que trouver un auteur suffisamment polyvalent pour préfacer son travail était impossible !  Piètre amateur de science-fiction, je ne connaissais de Dionnet « que » ses présentations mémorables du CINÉMA DE QUARTIER et bien entendu ses ENFANTS DU ROCK.  Il a été le pape  et l’ambassadeur de l’art populaire en France. Rock, BD, Comics, Cinéma, Littérature, Production, Télévision, a touché à tout, a tutoyé Serge Gainsbourg, Marlon Brando ou Moebius.  Il raconte avoir défié Mick Jagger sur une piste de danse et joué au ping-pong avec Michael Jackson.   Il a dirigé une revue, MÉTAL HURLANT, dont il a souvent été dit qu’elle a changé le monde.

Bienvenue à Sarah  © Sarah Salem-Link

Bienvenue à Sarah
© Sarah Salem-Link

C’est donc avec un trac fou mais avec excitation que cette interview a été élaborée. Nous nous sommes courus après pendant bien 3 semaines pour trouver un créneau. Dionnet croit aux signes, moi aussi.  La veille, j’avais passé mon samedi après-midi avec PATRICK EUDELINE et je me disais que, mazette, ce serait amusant de finir le WE avec Dionnet au tableau de chasse. Alors que nous soufflons les neuf bougies de ma fille ce dimanche  1er mars, Dionnet m’envoie un sms : « je suis dispo là » !  Tiraillé comme Rodrigue entre raison et passion, je m’éclipse tel Peter Parker de mes obligations familiales et me retrouve en chemise, dehors, à 18h00 en pleine rue pour être sûr de le capter correctement dans ma cambrousse.  Au mépris du froid (mon organisme m’enverra l’addition sous forme de bronchite carabinée quelques jours plus tard), j’entends et enregistre cette voix si caractéristique dans mon téléphone.

Dionnet est généreux de son temps et très (très) volubile.  Cet interview est la reconstruction de son discours et de ses sorties de piste durant notre heure ensemble.
Au moment de la retranscription me vient une idée : et si je demandais à nos lecteurs d’en réaliser l’iconographie et d’en faire pour l’occasion un hommage au monstre sacré de son vivant ? Le résultat a dépassé mes espérances ; les membres de la Bruce Team comme les Bruce Liseurs, amateurs comme professionnels,  ont tenu à chanter pour l’occasion « On a tous quelque chose en nous de JP Dionnet ».
Il s’agit d’une contribution bénévole qui vous permettra d’apprécier et de découvrir les talents conjugués de (par ordre alphabétique de prénoms) : Alex Nikolavitch, Ash Rush, Cyril Jacquin, Ed Illustratrice, Frederic Steinmetz , Mattie Boy, Jessica Young, Josselin Billard, Nolino Nolino Patrick Marcel, Sarah Salem-Ink et Tornado.  Des liens en surbrillance vous permettront de vous rendre sur leurs pages respectives.

Merci à Laurent Lefeuvre pour m’avoir autorisé à utiliser son swipe du 1er METAL HURLANT que vous retrouverez en fin d’article.
Vous êtes prêts ? C’est parti !

Les féés Dionnet ©Ed Illustratrice

Les féés Dionnet
©Ed Illustratrice

Monsieur Dionnet, vous êtes désormais une institution.
Cette position convient-elle au petit vendeur aux Puces que vous fûtes ?

Ben c’est pile et face. Mon Dieu, que le temps passe vite, 50 ans ont passé, je me trouve également dans l’institution.Quand je croise des gens qui me disent que j’ai vécu des aventures formidables, je dis » oui » puis je pense In Petto « oui, mais ces aventures, elles sont derrière. J’en souhaite de nouvelles ». Je vais beaucoup me limiter pour mes interventions autour de MES MOIRES. J’ai encore 5-6 trucs bien jusqu’en juin mais je veux sortir du passé là qui est une cage. 

MES MOIRES nous plonge dans une vie digne d’un roman. 400 pages pour une vie, votre vie, Je me suis toujours demandé ce que l’on ressent lorsque l’on termine son autobiographie…

C’est aussi pile ou face parce que il y a les jours pairs où l’on se dit » heureusement que j’ai zappé le chapitre sur les morts, il y en aurait eu pour trois pages », les jours impairs : « Ah, j’ai eu du pot, j’ai souvent été au bon endroit, au bon moment et j’en ai fait quelque chose. »  J’ai lu pour me maintenir celle de Graham Greene, et il disait « Après 70 ans, on rend ses affaires, on plie ses bagages parce que on sait que maintenant, on va partir un de ces jours. » Heureusement que je l’ai faite cette autobio. Si je l’avais su, je ne l’aurais pas faite, parce que c’est ma vie en dépression et en exaltation, un jour sur deux. Je suis cyclothymique et un cyclothymique ne sait pas vivre au milieu. Je suis surtout content de croiser plein de gens, comme vous, je dis pas ça par lèchecutterie, c’est bien, ils sont là, ils arrivent pour prendre le relais.
Je n’ai plus le temps de tout lire, je n’en ferai jamais le tour et je trouve ça formidable : dès que je tombe sur une merveille, c’est comme lorsque je voyais des films : après 40 merdes, j’étais récompensé avec la 41ème.
Soyons clairs : l’âge idéal, c’est aux alentours de 20-25 ans, celui durant lequel on se fait. Ensuite, on est fait : on rajoute des choses, mais ça ne changera pas votre vie. Quand j’étais jeune, ma philosophie n’est pas venue de Schopenhauer ou de Heidegger, mais de deux films de Kirk Douglas : »L’HOMME QUI N’AVAIT PAS d’ETOILE et SEULS SONT LES INDOMPTÉS. J’ai vraiment pas la stature, je ne sais pas tirer droit, ni monter à cheval mais L’HOMME QUI N’A PAS D’ÉTOILE et qui la fait sienne, j’ai fait ça, au sens propre.

 Comment s’est passée votre collaboration avec Christophe Quillien qui a fait un remarquable travail de structuration du récit Dionnetesque ?

Lui, il a fait un travail prodigieux, il a géré ça, il me l’a joué Droppy. Je lui disais « Aujourd’hui, je ne suis pas très en forme », il me répondait « Faut y aller quand même » et je lui parlais pendant 3 heures. Et puis après, je lui disais que j’avais pas trouvé ça terrible, lui me disait qu’il avait trouvé ça bien. Inversement,  le lendemain, il revenait , je lui disais « j’ai plein  de trucs à te dire,  tu as vu c’est intéressant, hein »  il me répondait « Ho, moui…. » Je me suis dit, heureusement que tu as quelqu’un en face.  Moi je revendique d’être déséquilibré, d’avancer sur un fil même si j’ai le vertige.  Lui est un garçon équilibré.

Vous avez préfacé de nombreux ouvrages. Pourquoi personne n’a préfacé MES MOIRES ?

Pour moi le texte de Houellebecq en quatrième de couverture suffit largement.  J’ai choisi Quillien parce que je ne le connaissais pas.  Aller chercher quelqu’un dont je connais la pensée aurait biaisé mon livre.  C’est horrible à dire mais il aurait fallu quelqu’un qui s’intéresse à la fois au rock dégénéré, à la bande dessinée de gares et la bande dessinée noble, la peinture symboliste, à tous les cinémas asiatiques et la plupart des gens estimables à qui je pense sont un peu spécialisés  et auraient forcément ignoré l’un ou l’autre domaine.

Les lunettes à nichons : qu'avez-vous fait de vos 20 ans, Monsieur Tornado ?  ©Tornado

Les lunettes à nichons : qu’avez-vous fait de vos 20 ans, Monsieur Tornado ?
©Tornado

Vous n’hésitez pas à tacler votre ami/rival Philippe Manoeuvre sur des détails qui vous ont chiffonné dans son autobiographie. Votre dynamique évoque souvent les Stones : une osmose qui tourne progressivement à la rivalité. 

Oui, je le tacle. En gros soyons clair, il arrive à MÉTAL HURLANT, c’est un gamin, il a plein d’idées,  je dois l’étouffer au début.  Quant on fait les ENFANTS DU ROCK, on devient égaux et peut-être que sans m’en rendre compte, dans notre égalité, je suis le chef. Je ne lui en veux pas du tout, il ne m’en veut pas non plus, il a lu le bouquin, il m’a dit que c’était bien. Ce qui est drôle, c’est les histoires que l’on a vécues ensemble et que l’on raconte différemment mais en gros, ce sont des histoires de vieux couples à l’ancienne, Sinatra-Ava Gardner ou Jerry Lewis-Dean Martin.

Que sont devenus les 25 000 invendus du 1er METAL HURLANT ?

Les 25 000 invendus, un jour il a fallu débarrasser la place énorme que ça prenait et ils ont filé chez Boulinier et tout doucement  Boulinier a vendu ça sur 20 ans, pas à un prix exagéré. Les mecs disaient « Ouah, je l’ai trouvé à 8Fcs ou à 25 € », mais sur 25 000 fois.
Un phénomène ancien qui a disparu, qui va faire un peu colonialiste mais je le revendique :  les invendus,  livres ou BD, partaient au pilon mais on savait très bien qu’une partie allait en Afrique.  Je fermais les yeux parce que j’étais totalement ravi quand je recevais une lettre tapée au fin fond du Congo. J’ai fait comme ça la connaissance de Turcs, de Congolais qui parlaient mieux français que moi qui avaient trouvé un numéro un peu défraîchi.

Un épisode tragicomique : vous avouez avoir perdu lors d’une soirée  les planches originales des YEUX DU CHAT que Moebius vous a offert pour votre anniversaire !

Oui, c’était écrit.  je n’ai pas de regrets là-dessus : Moebius était joueur et y a vu un signe aussi. Il n’était pas attaché à ce genre de choses.  Je me souviens d’un des derniers dîners chez lui où il avait fait un magnifique couscous avec de la semoule colorée, c’était des tableaux qu’on avait chacun dans notre assiette.  Il a dit : « Pas de photos, on mange ! »

Ground control to Major Dion ! Une composition de Ash Rush et Jessica Jung

Ground control to Major Dion !
Une composition de Ash Rush et Jessica Jung

Pour vous, l’arrivée de Neil Armstrong sur la lune sonne le glas de la SF…

C’est un peu provocateur.  J’avais grandi avec de grands films de Science Fiction, c’était une vision où tout était beaucoup plus beau. Quand ils sont arrivés sur La lune, la poussière qui se dressait était presque la même que la nôtre,  je ne sais pas ce que je t’attendais….Ça fait 50 ans qu’on a pas été plus loin.  Le libéralisme va nous aider : on ira sur d’autres planètes, non plus pour des arches humaines mais  pour alimenter  nos téléphones portables.

Un chapitre est consacré aux rivalités entre Giraud, Druillet et Jodorowski et vous au milieu tous ces artistes ingérables.

J’aimais chacun de ces artistes de manière différente, pour un art différent, pour un homme différent. Ces hommes étaient cohérents entre leur vie et leur oeuvre. Il y a eu des artistes que j’aime beaucoup qui  étaient à l’opposé de leur oeuvre. Moi je n’en ai pas croisé, c’était une génération assez extensive et ils ressemblaient à ce qu’ils faisaient.  Ils avaient tous des Ego surdimensionnés d’artistes, c’est normal dans la Science-Fiction, il y en avait toujours un qui avait l’impression de doubler les autres dans la côte.  Dans la BD Rock, c’était différent ils étaient tous copains. La Science Fiction a un rapport avec l’univers. Or, quand on est conquérants de l’univers, on n’y va pas avec le dos de la cuillère quand on est le STARSHIP TROOPER qui va sur la planète Mars. 

Rétrospectivement vous admettez ne pas toujours avoir eu de flair : un inconnu vous demande l’autorisation d’utiliser MÉTAL HURLANT comme titre de son premier film apocalyptique. Vous le lui refusez : le mec s’appelle George Miller et va rebaptiser son film MAD MAX.

Voilà !  Quand on fait des choses, on va vite, on a pas le temps de réfléchir., on écoute son instinct. J’ai dû rater d’autres choses. J’ai défendu des trucs qui étaient indéfendables également. Quand je dis indéfendable ça ne veut pas dire que c’était mauvais mais que c’est la grande loterie du succès.  Je suis le premier à le savoir avec mon livre fait avec Pirus ROSE PROFOND, impensable aujourd’hui. Ça été un four à son époque dans L’ECHO DES SAVANES. C’est un succès aujourd’hui chez CASTERMAN. Si je le publiais aujourd’hui, la souris de Mickey nous tomberait dessus (ROSE PROFOND paru en 1989 met en scène un ersatz de Mickey Mouse qui voit sa réputation détruite après que, ivre, il viole sa fiancée prude -Nda) .

La Scifi : c'était bien mieux avant !  ©Mattie Boy

La Scifi : c’était bien mieux avant !
©Mattie Boy

Vous évoquez votre rencontre avec Stan Lee et votre passion des comics mainstream ou underground. J’ai été surpris de ne pas y voir figurer Frank Miller.

Alors Frank Miller…Quand je l’ai revu à Paris pour la Comic Con de 2018, il ne se souvenait pas bien de la 1ère fois où l’on s’était vus à une époque où il faisait DAREDEVIL sans doute au Studio de Neal Adams. Dans les bureaux de DC / Marvel, quand ils y allaient, ils avaient une raison alors que là, à une heure du matin pour boire un coup, c’était détendu, il y en avait toujours un qui amenait ses planches.  Je lui ai dit que son meilleur travail c’était celui fait avec Mazzucchelli. Il était d’accord et…(C’est le moment où mon enculé de téléphone perd la moitié de son réseau et rend indéchiffrable cette partie de la conversation – Ndr)

Vous en lisez encore des comics ? 

Il y a une très bonne boutique de comics à Clermont-Ferrand dont j’ai oublié le nom où je passe de temps en temps. Je lui demande de me conseiller ce qu’il y a de bien. J’aime bien 100 BULLETS et  SCALPED.  Je n’en ai rien à faire de ce qu’il fait chez les Super-Heros (Jason Aaron-Ndr), sa place était chez Vertigo. Maintenant, je suis plus Dark Horse. Warren Ellis c’est très bien.

Les films de super-héros, vous en pensez-quoi ? 

Je suis un assidu des films de super-héros. J’avais bien aimé LES MAÎTRES DE L’UNIVERS, j’ai beaucoup aimé les CAPTAIN AMERICA et le WINTER SOLDIER, le 1er IRON MAN aussi.
Maintenant, j’ai l’impression que ce ne sont pas des films mais des remix. Quand j’en suis au quatorzième remix où Thor bouge ses cheveux comme dans une pub Loréal, j’avoue que je n’en peux plus. Ces scènes d’actions de 12 minutes faîtes pour que les gens mangent leur pop-corn de peur qu’ils s’en aillent, ce n’est pas de la vieillerie de ma part mais moi j’aimais le temps où les films s’installaient…Ce sont aussi des films très agressifs d’un point de vue sonore, la musique, les effets spéciaux, les dialogues, tout est fait pour vous rentrer ça dans le crâne comme si vous n’étiez pas capable de comprendre.  On est dans le produit, pour vendre des jouets,  du pop-corn, des gadgets comme dans PIF, mais là ça s’appelle un film, voilà ! Maintenant je peux faire amende honorable : j’adore les séries de super-héros qui prennent leur temps comme les DEFENDERS  sur Netflix.

« Dionnet a  participé à la production du film, AVALON réalisé par Mamoru Oshii. Du coup, mon choix pour lui rendre hommage était logique avec cette Ash »
©Josselin Billard

Vous détaillez dans un chapitre votre relation à Serge Gainsbourg et comment vous avez choisi de ne plus le fréquenter pour ne pas mourir d’alcoolisme. C’était une relation toxique ?

Quand on arrête de boire, soit on voit les gens et on s’aperçoit qu’on est déphasés  soit on ne peut pas supporter de les voir boire en face de vous. Maintenant, ça ne me gène plus du tout. 

Vous avez également été proche de Marlon Brando le temps d’un documentaire jamais tourné. Une anecdote ? 

C’est lui qui m’a appris au téléphone que le tube de Bjork, IT’S OH SO QUIET  était en fait une reprise de Betty Hutton de 1951.

L’image que je garde de vous restera toujours ce binoclard un peu lunaire et sa gestuelle étrange en présentant le Cinéma de Quartier sur Canal +. C’était étudié, cette gestuelle ?

C’était pas étudié. J’ai enregistré les 1eres émissions, j’ai regardé le résultat, j’ai trouvé ça pas mal et j’ai continué.  J’ai accéléré la parole comme c’était la mode à ce moment  même si j’avais peur de donner trop d’informations, d’aller trop vite pour dire à la fois dans la même phrase le metteur en scène, la photographie, l’ambiance du film et tout. Il y avait deux informations sur trois qui tombaient  dans l’égout. 

Quartier Libre de Frederic Steinmetz  ©Frederic Steinmetz

Quartier Libre de Frederic Steinmetz
©Frederic Steinmetz

Je me rappelle vous en avoir voulu il y a longtemps à propos de PINK FLOYD THE WALL à qui vous aviez trouvé une kyrielle de défauts…

Je déteste THE WALL.  Pour moi, Pink Floyd, c’est Syd Barrett,après terminé ! (Je manque de raccrocher au nez de Dionnet, mais là je pense à mon audience- souffle….Ndr).
Les Who, c’est Pete Townsend, il y a des groupes qui ne valent que dans une incarnation et pour moi, le pire groupe du monde, c’est Led Zeppelin ! Pour mes oreilles, c’est la danse des Hippopotames de FANTASIA.

Il y a une chose qui m’emmerde beaucoup :  il y avait le rock et ce que j’appellerai le rock sirupeux et le rythm’n’blues qui était cousin. Maintenant il y a tellement de sous-genres fractionnels où l’on peut être très bien être Novo-Trans à pointe Reggae du nord de l’Angleterre et ça forme un mouvement à soi tout seul.  Le type de Southampton va quand même pas écouter une musique de Douvres.  Les déclarations des musiciens, comme dans l’art contemporain,  pour vous dire que leur disque est formidable alors qu’il ne l’est pas,  j’en tiens pas compte, je juge sur la musique.  Puis vous avez des boeufs qui font une musique formidable mais qui ne savent pas en parler, ils savent juste jouer. C’est le défaut de l’art aujourd’hui : c’est l’habillage.
La scène est le vrai révélateur. Mes plus grandes émotions, ça a été parfois des concerts, plus que les disques. Je crois que je n’ai pas été un bon auditeur de musique.  Je vois des camarades qui connaissent par coeur les deux faces de tel disques de Procol Harum ou des Beatles, moi souvent je n’allais pas au bout du disque, j’écoutais les 4 morceaux qui me plaisaient. C’est le problème des boulimiques : comme j’avais acheté 10 disques au moment où j en avais les moyens, ben j’en avais dix à écouter. Alors il y avait des mauvaises pioches et quand j’écoutais avec des amis, ils me reprochaient de ne pas aller jusqu’au bout de la plage.

Vous avez plus œuvré pour la culture que n’importe quel guignol gouvernemental. La tentation politique s’est-elle déjà présentée à vous ?

J’ai pas voulu en parler dans mon livre. Deux gouvernements m’ont fait des propositions. Un poste était très haut placé, ministrable,  et l’autre un peu moins. J’ai réalisé qu’il faut être capable de se salir les mains pour faire de la politique. J’ai croisé quelques politiques que j’aimais beaucoup que j’ai vu se défaire à force de se trimbaler d’un ministère à l’autre,  de traverser la rue avec un gyrophare et de se couper progressivement des gens qu’ils gouvernaient.  Il faut avoir soit le gout des pouvoirs, soit le gout de l’argent. Moi, j’ai celui de l’indépendance avant tout.  Ça me vient peut-être de mon père qui était militaire de carrière et anti-politique,

Votez Dionnet ! ©Cyril Jacquin

Votez Dionnet !
©Cyril Jacquin

Sur votre mur, vous tenez la nécrologie de toutes les grandes figures culturelles qui disparaissent. Votre propre échéance vous effraie-t-elle ?

Ahhhh…. Ma propre échéance, elle m’effraie et elle me passionne. Effectivement, ça me fait chier de ne pas voir grandir mes filles. Mais d’un autre côté, je suis infiniment curieux : jusqu’à nouvel ordre, je ne sais pas ce qu’il va se passer.

Comme Jim Morrison qui voulait savoir ce que l’expérience de mourir signifiait ? 

(Excité) Voilà ! On sait que l’on ne reviendra pas pour la rapporter cette experience. Est-ce que c’est une experience du cerveau ? Est-ce que l’on rembobine tout ? Est-ce que l’on devient un baobab géant ? Est-ce que l’on se retrouve dans un océan d’Ego qui se mélangent ? J’en sais rien !   Même si Dieu a une barbe blanche,  qu’il prend le Livre d’un côté et mes bonnes actions de l’autre je me dirais  « ah, c’était tout simplement ça, comme dans les dessins humoristiques ». On me dira : « bon allez, on va vous coller pour 6 mois en cure au Purgatoire parce que il y a quand même 2-3 erreurs, mais ça devrait aller si vous ne faîtes pas trop de conneries ». Un type comme André Gide qui était un farceur avait envoyé un télégramme deux jours après sa mort à Montherlant qui disait  » je suis au Paradis, ne viens pas, on s’ennuie beaucoup ici ».

Quitte à faire dans le cliché, je vous trouve infiniment plus séduisant qu’à 20 ans. Vos traits sont formidablement dessinés et mettent en valeur votre bouche aussi grande bouche que celle de Jagger. Vous êtes aussi d’une élégance rare : être rock, c’est tomber le jean pour le dandysme ?

Ben je l’ai tombé très tôt, le jean. J’aimais bien les gens qui venaient d’Italie ou d’Angleterre. Je me serais bien vu vivre dans une époque où j’aurai croisé Gary Cooper ou Fred Astaire. Je me suis vite rendu compte que dans les conventions de BD ou de science-fiction, où tout le monde était en uniforme jean-baskets que je faisais tâche.

Plutôt Gary Cooper que James Dean donc ? 

Oui, pas du tout Jimmy Dean ! Gary Cooper : oui !  En plus j’ai déjà mis des perfectos, ça ne me va pas du tout. J’aime bien l’élégance un peu tapageuse mais discrète. C’est mon armure.  Je dois aller quelque part, en conférence, je choisis entre bretelles et ceintures, ça y est je suis en représentation. J’ai choisi un aspect classique et régulier qui avec le temps est devenu non classique.

Le tribute Nikolavitch ©Alex Nikolavitch

Le tribute Nikolavitch
©Alex Nikolavitch

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

En ce qui concerne les comics et la BD , quelque que soit le moment où l’on s’y colle, il faut remonter aux classiques précédents. Aussi bien les créateurs, qui,  s’ils ne connaissent pas le passé réinventent l’eau chaude qui a déjà été inventée plusieurs fois,  ou  les amateurs de certains dessinateurs qui ne se rendent pas compte que ces dessinateurs ont été inspirés par le génie absolu de Kirby à la fois excentrique et productif. Il est nécessaire de remonter le temps au moins avec Gustave Doré.  Les auteurs connaissent tout ça mais ne citent pas leurs sources. Les lecteurs aiment alors sans savoir.

Merci Monsieur Dionnet, notre conversation touche à sa fin et…
Je vous suis, vous savez, vous avez une énergie formidable. Avant j’étais comme vous , je me souviens que les gens ne me comprenaient pas. Maintenant ma pile Duracel, elle dure la moitié de la journée.

J’ai 47 ans, la vie est courte et le Vivre Vite de Jimmy Dean a guidé ma vie Je n’aurais jamais le temps de tout lire, c’est le moment d’accélérer… 

Oh, vous avez encore, normalement, 10 années formidables qui vous attendent.  Vous avez encore après 10 années bien, on va dire. Après, bon… L’autre fois j’étais à une expo avec Druillet et Liberatore et y’en pas un qui n’ a pas  dit « je voulais te dire un truc, mais je ne sais plus ce que c’était ». Ce n’est plus un problème de drogues mais d’âge…

BONUS LIT

Trop de dessins et pas assez de texte pourquoi vous croyez qu’elle était longue mon intro hein ?  D’autres hommages au maître ! 

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©Patrick Marcel

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©Nolino Nolino

La tradition du Swipe assumé veut qu’on mette un « After Kirby » ou « after Byrne », etc. quand on reprend une pose iconique. Ici, la manière la plus honnête pour moi, n’était pas de mettre « Lefeuvre after Mœbius », mais bien : « Mœbius before Lefeuvre ». J’aurais pu ajouter aussi « et Étienne Robial », car le génial habillage graphique de Métal, avant qu’il ne fasse celui de Canal +, M6 et tant d’autres choses… c’est LUI!
©Laurent Lefeuvre
Avec l’aimable autorisation de Laurent Lefeuvre

49 comments

  • nicolas  

    Très beau travail Bruce. Merci!

    J’ai découvert Métal Hurlant en 2005-2006, une année pour tout lire les 75 premiers numéros de la revue, puis ensuite collectionner tous les albums des Humanoïdes Associés et enrichir ma bédéthèque.

    Merci MR. Dionnet !

  • Nikolavitch  

    Un sacré personnage, toujours cordial et enthousiaste !

    le croiser en salon est toujours une expérience.

  • Steve  

    Tu t es fait un beau cadeau d anniversaire Bruce!!! Bon anniversaire !!!
    Quel bonhomme ! L article aurait pu être bien plus long tellement il est passionnant, franc et sympa…
    Belles anecdotes !
    Alex Sindrome et Allister génération chanteurs français 2000
    Eudeline et Dionnet génération critique et témoins de la fin du 20eme siècle ; j adore !!

  • Eddy Vanleffe  

    interview passionnante, et bravo aux artistes…
    j’aime le reproduction des dvd de la collection cinéma de quartier… sur celle de Fred, Dionnet semble être plongé en plein PLANETARY.
    c’est très plaisant à voir tous ces hommages…

    Jean Pierre Dionnet, personnellement, c’est la rencontre que j’ai oublié de faire… avec des aînés vachement plus branché A Suivre que d’autre magazines,METAL HURLANT est un monument que je n’ai jamais visité.
    C’est finalement l’émission Cinéma de quartier qui m’a présenté à ce grand monsieur.
    et là dans l’interview une phrase me fait « tilt »…
    « l aurait fallu quelqu’un qui s’intéresse à la fois au rock dégénéré, à la bande dessinée de gares et la bande dessinée noble, la peinture symboliste, à tous les cinémas asiatiques …. »
    A peu de choses près, ce sont tous les domaines qui m’attirent….
    la sensation de vivre dans le même immeuble q’un illustre voisin…là haut au dernier étage…

  • Lefeuvre  

    Classe.
    Dionnet ET l’interviewer.

  • Matt  

    Chouette interview^^
    Le monsieur semble bavard.
    Pareil que Eddy, je l’ai surtout connu dans des émissions autour du cinéma, ou dans les présentations de films sur les DVD Asian star et autres DVD cinéma de quartier.
    Ironiquement, même si je connaissais Metal Hurlant et que j’avais quelques numéros hérités de mon cousin…je n’ai pas su pendant longtemps que Dionnet était attaché à ce magazine.

     » l aurait fallu quelqu’un qui s’intéresse à la fois au rock dégénéré, à la bande dessinée de gares et la bande dessinée noble, la peinture symboliste, à tous les cinémas asiatiques …. »

    Ouais en effet hélas…rien à foutre de rock pour ma part^^ Dommage parce que le reste tout m’intéresse.

    Les dessins sont chouettes. C’est marrant de voir cette diversité de styles et d’hommages.

  • Présence  

    La collection d’illustrations est très impressionnante, à la fois par leur qualité et leurs compositions.

    Chapeau pour le travail de transcription qui rend bien le phrasé de l’interviewé, malgré le dysfonctionnement du téléphone pour Miller.

    Les anecdotes sont toutes truculentes : les rivalités entre Giraud, Druillet et Jodorowski, le refus du titre Métal Hurlant à George Miller, la tentation politique… et les 2 désaccords avec Bruce (The Wall & James Dean).

  • Matt  

    Ah ! J’oubliais…bon anniversaire Bruce du coup !^^

  • Kaori  

    Tout d’abord, joyeux anniversaire, Bruce 🙂

    Ensuite, félicitations, c’est un sacré trophée que tu ramènes ici…

    Et bravo, parce que c’est rondement bien mené.
    J’ai été touchée par la fin de l’interview, quand Monsieur Dionnet te complimente pour le blog.

    C’est assez honteux à dire, mais je n’ai découvert M. Dionnet que très récemment, grâce au blog.
    Métal Hurlant faisait partie de ce que j’imaginais comme de la « BD interdite », on n’avait pas ça à la maison.
    Les enfants du Rock passaient trop tard, et je n’avais jamais entendu parler du cinéma de quartier avant aujourd’hui.
    Maintenant, chaque fois que je vois une intervention de ce monsieur, je le trouve sympathique, gentil, d’une classe folle et avec un savoir et une modestie ahurissants.
    J’ai ri sur ses propos concernant Pink Floyd, et à ta malchance concernant Miller !! Que ça a dû être rageant !

    Enfin, félicitations à tous les artistes qui se sont lancés dans ce bel hommage.

    PS : la BO est absolument incroyable !
    Choix orienté ou coïncidence ?

  • Surfer  

    C’est toujours agréable de lire l’interview d’un monsieur qui a contribué , grâce aux médias, à populariser en France certains genres de cinéma de musique et de bande dessinée.

    « les amateurs de certains dessinateurs qui ne se rendent pas compte que ces dessinateurs ont été inspirés par le génie absolu de Kirby à la fois excentrique et productif. Il est nécessaire de remonter le temps au moins avec Gustave Doré. Les auteurs connaissent tout ça mais ne citent pas leurs sources. Les lecteurs aiment alors sans savoir. »

    C’est tellement vrai…Oui, il est essentiel de toujours garder à l’esprit les précurseurs d’un genre.
    De bien faire la différence entre le génie créatif et le talent d’un bon technicien.
    Les ignorants qui dénigrent Kirby en glorifiant certains dessinateurs actuels me font toujours beaucoup rire.
    Gustave Doré est aussi une belle référence !
    Je comprends pourquoi Dionnet c’est entouré de J.Claude Gal pour « Épopées fantastiques »:
    Un monument graphique !

    Happy birthday Bruce 😉

  • Steve  

    Ah la dernière séance !!! C était quelque chose! Cette chanson et oui Eddy dans son cinéma… on s en est bouffé du western!
    Et puis c était tard… l occasion pour le petit frère que j étais de prolonger la soirée avec big brother dans notre chambre au papier peint bleuté…
    c est drôle parce qu a l époque il me semble que les films c était plutôt le mardi soir. Après il fallait enregistrer sur magnétoscope les classiques en deuxième partie de soirée
    Attendre le film sur canal le samedi matin. Te rappelles tu bruce qu on surlignait sur le programme de canal + les dates de rediffusion ???
    Pour le coup, je me souviens de Dionnet qui gesticulait dans ts les sens ; j avais l impressude voir un savant fou!

    Pas de bol avec le Floyd
    A chaque fois que tu poses la question ça s arrête avec Barrett ou Dark side ! Bon partager un album sur une dizaine c est peu mais déjà ça

  • Matt  

    T’aurais du le lancer sur le cinéma asiatique BruceT’aurais rien compris mais ça aurait doublé la longueur de l’interview^^

  • Bruce lit  

    @Matt : aucune chance pour le cinéma asiat’. J’y connais catzo. J’ai délibérément supprimé certaines questions initialement prévues voulant privilégier celles qui m’importaient le plus, la connection étant assez désastreuse. Le ressenti entre les informations recueillies et retranscrites est très différent en fait. Tu as l’impression d’en avoir des tonnes mais en fait pas tant que ça.
    Bravo pour ton dessin, le côté érotique du truc m’a bien fait sourire, c’est vraiment bien vu.

    @Steve : Une question que j’aurais pu poser : « rivalité ou pas avec Eddy Mitchell ? » Je ne me rappelle plus des horaires du cinéma de quartier. Ce dont je suis sûr c’était de voir ça le samedi matin effectivement. LA CHUTE DE LA MAISON USHER, notamment. Pour le Floyd, heureusement qu’il y a plein de gens pour les détester. Il y a suffisamment de gens pour les adorer, non ?

    @Surfer : Gustave Doré, notre père à tous ! Superbe, comme d’habitude. Jp a de bien mauvaises fréquenta tons

    @Cyril : un joli portrait pour un dessinateur débutant. C’est un plaisir de te voir progresser.

    @Niko : tu es la dernière personne que j’ai vue avec le confinement. Je me rappelle encore du Sketch et de nos Whiskies . Le volet magazine est bien rendu.

    @Patrick Marcel : une bonne synthèse en dessin de l’article que tu ne pouvais pas avoir lu ! Quel talent ! J’aim bcp le côté Shiva du personnage.

    @Nolino : Honte à moi de ne pas connaître ce personnage. Beaucoup d’élégance et de sobriété dans le trait.

    @Kaori : je n’ai jamais lu non plus de Metal Hurlant. Par contre, pas mal de LUI dans la boutique de mon père quand j’étais enfant…
    LA BO est assumée, oui, elle était prévue depuis longtemps. Content que tu aimes ce morceau. Il est phénoménal comme tout ce que compose Christophe.

    @Présence : étonnamment le travail de transcription avec les outils informatiques appropriés n’est pas le plus ardu. La coordination de tous les artistes de l’article, m’a pris le plus de temps.

    @Laurent : Big up, FoxBoy !

    @Nicolas et Nikolavitch : on se sent tout de suite à l’aise avec Dionnet. Il est très curieux. Il me fait peser à Bowie toujours au fait de tout

    Un petit mot pour « mes » artistes :

    Edwige : j’adore ce regard Lunaire et coquin que tu lui as donné. Certainement ton dessin que je préfère so far !

    Sarah : mon épouse a failli décroché sa mâchoire en visualisant ton oeuvre. Pour info, contactée au dernier moment notre amie a créé ce superbe dessin en moins de 48 heures.

    Tornado : vive les lunettes à nichons. Tu as parfaitement rendu le volet rock-fripouilles des deux compères. Je vais sans doute relancer Manoeuvre !

    ASH et Jessica : superbe, magnifique aussi bien dans la compo que dans la peinture. Dionnet comme conscience cosmique, ça me va

    @Joss : il y a quelque chose d’imposant et de très énergique dans ta Ash . C’est toujours un bonheur de collaborer avec toi

    @Fred : un sens de la composition pas si éloignée du dessin de Tornado.

    C’est clairement mon article fétiche en attendant le prochain que je vous annonce ici en exclu : un spécial BOwie avec Jerome Soligny son biographe !!!

    • Tornado  

      A la question « quel est le souvenir qui vous vient à l’esprit lorsque l’on évoque le nom de Dionnet ? », c’est venu immédiatement : Mon premier souvenir marquant c’est l’émission Sex Machine des Enfants du Rock, et notamment ce sketche où Dionnet et Manoeuvre portent des lunettes aux vertus magiques qui leur permettent de voir les femmes nues sous leurs vêtements (vision retranscrites pour les télespectateurs chanceux !). Pour le gamin que j’étais ce soir là, magie assurée ! 🙂
      Je me suis procuré le coffret DVD Sex Machine édité l’an dernier avec un best-of de l’émission. Je ne l’ai pas encore regardé mais j’espère secrètement que ce passage a été sélectionné…

      Voilà donc pour le choix du sujet à dessiner. Ensuite, évidemment, Dionnet c’est Métal Hurlant, Les Epopées Fantastiques et Cinéma de Quartier. Après une courte hésitation (Métal Hurlant ayant été choisi par d’autres contributeurs, en premier lieu par Matt qui m’a montré son travail en cours en mp), j’ai trafiqué une jaquette d’un DVD de Cinéma de Quartier. Après tout, Cinéma de Quartier est sans doute l’émission de Dionnet qui m’a le plus marqué après Sex Machine…

    • Matt  

      C’est pas très érotique quand même^^ Mais oui ça fait macho man avec sa Bond girl de l’espace.
      Bon…justement la space bimbo, elle ne vous fait penser à personne ? J’ai foiré ma ressemblance ?

      Je remercie Tornado au final qui a abandonné son idée pour me laisser faire ma couverture que j’avais commencée^^
      Enfin au pire 2 couvertures de Metal Hurlant n’auraient pas été de trop non plus^^

      Elle m’énerve Edwige ! Elle dessine trop bien les vrais gens^^ Bravo !

      Tornado, ta référence à sex machine m’est passé complètement au-dessus, j’ai pas connu ça. Je me suis demandé à quoi tu pensais devant ton dessin^^

      Techniquement c’est pas tellement ma génération en fait tout ça. Mais j’ai connu un peu Metal hurlant (première BD adulte que j’ai trouvée dans les affaires de mon cousin. Il y avait une histoire avec une brume qui changeait les gens en pierre je crois…et un sculpteur taillait un corps de femme et pouf…toute nue sous la pierre ou un truc comme ça^^ Je m’étais dit « houlàlà ma maman ne doit pas voir que j’ai vu ça » ^^ D’ailleurs si quelqu’un sait de quel numéro il s’agit ! Ce truc a disparu et je ne sais plus du tout quel numéro c’était)
      Et puis bien sûr les DVD cinéma de quartier ou Asian star avec notre Dionnet national qui parlait de ciné asiatique. J’ai d’ailleurs le DVD de « elle s’appelait scorpion » avec le monsieur qui présente le film en intro.

  • Michel  

    Les illustrations sont inspirées
    Les questions aussi
    Les réponses spirituelles (celle avec le couscous de Moebius est surréaliste)
    Beaucoup de travail en souterrain pour en arriver là, chez les meilleurs Bruce.
    Bravo à tous. On vous kiffe.

    • Bruce lit  

      @Michel : effectivement, c’est du travail, encore du travail, toujours du travail. Il n’ y aucune part de hasard là-dedans et ce genre de message, notre meilleur salaire. Si la volonté d’être les meilleurs est là, ce ne pas tant pour écraser les autres mais un défi vis-à-vis de soi et de dépasser ses limites. Fan de St Seiya, tout ça…
      @Matt : c’est Raquel Welch ?

      • Bruce lit  

        Ben non, il me reste un petit bagage ciné quand même…

      • Matt  

        Je disais ça pour la ressemblance de mon dessin sur laquelle j’avais un doute, pas pour critiquer ta culture.
        T’as vu comme vous pensez directement que j’suis méchant^^

        • Tornado  

          Moi, le pire physionomiste qui soit, je l’avais reconnue. Alors tu vois…^^

  • JP Nguyen  

    Joyeux anniversaire, Brucie !
    Je ne connaissais sprincipalement Jean-Pierre Dionnet que via ses intros de films en bonus de certains de mes DVD de films asiatiques. Au détour de tes questions, on perçoit qu’il a touché à plein de choses et sans doute été un passeur pour pas mal de gens dans plusieurs domaines différents.

    • Bruce lit  

      @Matt : pardon, je ne l’ai absolument pas pris. Je ne l’ai pas pris comme une culture 😉
      @JP ; je partage avec Dionnet le « gout du passage ». Spécialiste en rien, généraliste en tout.

  • Manu  

    Je n’ai entendu parler de ce monsieur ( quand je dis « monsieur », entendez là le ton respectueux) que dans ce blog, et jamais auparavant. C’est là que je réalise qu’on ne peut vraiment pas faire faire tout ce que l’on veut dans une seule vie…
    Conversation fascinante, aussi bien du point de vue que je porte sur Bruce que sur Jean-Pierre. On sent la satisfaction d’avoir pu enfin échanger quelques mots avec lui. Je m’imagine bien le genre de personne qui a une telle culture qu’on pourrait aborder naturellement n’importe quel sujet avec lui, et qu’une après-midi passerait trop vite en sa compagnie à échanger.
    Félicitiations

    • Bruce lit  

      Hello Manu. Si le blog permet ce travail de vulgarisation, tant mieux. Moi, c’est Jerôme Alquière que j’ai découvert par ton biais. 1-1.

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