Interview Jacques Terpant
Propos recueillis par BRUCE LIT
1ère publication le 21/02/18 – MAJ le 15/08/22
C’était à peine la semaine dernière ! Le dessinateur Jacques Terpant m’envoyait un message de remerciement pour l’article du jour consacré au Chien de Dieu, cette BD scénarisée par Jean Murena Dufaux autour de la vie du sulfureux écrivain Céline. Il ne savait pas que quiconque procédant ainsi avec Bruce Lit s’expose à un risque avéré de demande d’interview ! Comment résister en effet à la tentation de cuisiner Terpant autour de ses magnifiques illustrations pour cet album, ses coulisses et son opinion sans filtre sur un écrivain qui continue de déranger 50 ans après sa mort.
Jacques Terpant en vrai gentleman s’est prêté au jeu de l’interview course-contre-la montre pour être publié cette semaine en fournissant lui-même l’iconographie inédite de cet entretien mené par mails interposés. Qu’il en soit ici remercié.
-Bruce à crédit.
Tout d’abord pour commencer et parce que c’est plus intéressant qu’une fiche Wiképedia, pouvez-vous présenter votre parcours aux lecteurs du blog ?
Notre génération est celle de la Bande dessinée, dans ma jeunesse, si vous étiez un enfant qui dessine, le dessin, c’était de la Bande dessinée. Les BD de l’enfance, c’était Spirou, Tintin, Pif, avec ce qui est encore les classiques d’aujourd’hui ; au collège, Pilote, l’Echo des Savanes arrivait quand j’étais au lycée, aux beaux-arts c’était Métal Hurlant, en dernière année de beaux-arts, avec mes camarades Chaland et Cornillon, on était publiés dedans…
Comment s’est amorcée cette collaboration avec Jean Dufaux ?
C’est un hasard, depuis une dizaine d’albums, je travaillais seul. Je connaissais Jean Dufaux, mais aucune collaboration n’avait jamais été envisagée, il avait ce scénario vendu à Futuropolis quand il a vu un portrait de Céline que j’avais publié dans un recueil d’illustrations l’Imagier de Jacques Terpant ; il m’a proposé de lire son scénario.
On dit que de nombreux artistes se sont défilés face à ce projet : info ou intox ?
Je crois que c’est vrai, y compris de jeunes auteurs… J’ai accepté de le lire, j’avoue sans vraiment penser le faire et puis j’ai été totalement séduit, par le travail de Dufaux, sur la langue entre autres. J’avais un autre album à terminer juste avant (Capitaine perdu aux Editions Glénat) ; il a fallu m’attendre, presque une année, et nous nous sommes lancés.
Quel lecteur de Céline êtes vous ?
Je ne fais pas partie de ce que l’on appelle « les céliniens » (Jean Dufaux davantage), j’ai lu le Voyage au bout de la nuit vers 16 ou 17 ans, j’ai encore le bouquin de poche (avec une couverture de Dubuffet. J’ai compris pourquoi en faisant Le chien de Dieu , Maître Gibault qui s’occupe des droits de Céline est un spécialiste de l’art brut) , mais je n’ai pas ressenti à la lecture le choc, comme Lucchini ou Yann Moix qui disent que leur vie en a été changée. J’ai lu épisodiquement ses autres livres, et c’est la dernière période que je préfère, Nord etc…
Le chien de Dieu est sorti en pleine affaire des Pamphlets chez Gallimard. Avez-vous ressenti une pression particulière ?
Il est sorti avant, mais quand « l’affaire des pamphlets » est arrivée; le journal « L’incorrect » qui a annoncé l’événement l’a fait avec la couverture du Chien de Dieu . La presse avait plutôt très bien accueilli cet album, à partir du moment où l’on a eu l’affaire des pamphlets, à peine a-t-on eu quelques réserves sur le fait que l’on montrait un peu trop les côtés positifs du personnage, son côté médecin des pauvres par exemple… Il faut que les salauds ressemblent à des salauds sur toute la ligne. J’ai dû être plus attaqué quand j’ai adapté Jean Raspail, peut-être parce que c’était plus populaire comme succès. En fait, cela m’importe assez peu et pour tout vous dire, je crois que cela me plaît assez, je fais volontiers mienne cette citation de Cyrano de Bergerac « Déplaire est mon plaisir, j’aime raréfier sur mes pas les saluts. »
Les gens de Futuropolis ont soutenu votre projet ?
Futuropolis c’est Gallimard, donc c’est leur monde. C’est l’éditeur de Céline, ils ont produit les Tardi / Céline, et une autre BD sur cet auteur chez Futuropolis sur un scénario de Christophe Malavoy, donc aucune angoisse sur les risques ; Futuropolis et l’éditeur Sébastien Gnaedig ont porté ce projet à bout de bras, y compris Antoine Gallimard qui s’est investi dans les relations avec les ayants-droits, n’oublions pas que Madame Destouches est toujours vivante; ce fut au contraire une très jolie expérience éditoriale.
D’ailleurs, pouvez-vous nous expliquer la raison du titre de cet album ?
C’est une phrase écrite par Drieu la Rochelle dans la NRF en 1941 « y a du religieux chez Céline. C’est un homme qui ressent les choses sérieusement et qui, en étant empoigné, est contraint de crier sur les toits et de hurler au coin des rues la grande horreur de ces choses. Au Moyen Âge, il aurait été dominicain, chien de Dieu . Céline hurle contre le retour de la guerre, c’est le grand traumatisme, il prêche, cela lui convenait bien .
Quel a été votre apport au scénario ?
Aucun ! Sauf une liberté de découpage bien sûr, j’ai l’ habitude d’écrire mes propres histoires, si j’accepte celle d’un autre auteur, c’est qu’elle me plaît et je suis là pour la servir.
Votre dessin est juste magnifique. Quelle place a pris votre travail de documentation ?
Pas énorme, on est dans une période où la photographie existe, c’est une période documentée, en ce moment, je dessine une histoire qui se passe dans les années 1815, c’est une autre paire de manches.
Pour le dessin, mon objectif était de faire quelque chose d’assez différent de ce que je fais d’habitude où je passe pour un coloriste, un spécialiste de la nature et des grands espaces ; là, c’était la banlieue années 50, etc. L’idée était la référence au cinéma, le réalisme romantique de Carné, la lumière parfois un peu artificielle, d’où le choix du noir et blanc et du lavis.
Pardon, ce n’est pas la moindre de votre prouesse de représenter Louis Ferdinand Céline en fantassin sur son cheval pendant la guerre. Lui, un homme de l’inaction !
Il a été ce cavalier qui le hante dans notre histoire, il y a une photo de ce jeune homme en habit de cuirassier, il n’y a pas de difficulté graphique là-dedans. Une création de personnage classique pour le dessinateur.
Céline était plutôt bel homme. Il se transforme à la fin de sa vie en clochard pas vraiment céleste. En tant qu’illustrateur, quelle est votre approche pour le représenter ?
Il s’est composé progressivement ce personnage de clochard. Il y a loin du dandy qui croise Elisabeth Craig à Genève et du vieil homme partant chez Gallimard en pantoufles depuis Meudon. Il y a des photos où l’on voit bien que ses chaussures sont à l’envers, Lucette son épouse raconte qu’elle lui achète des pulls en cachemire et qu’il en fait des loques, à l’évidence, il s’est créé ce personnage de « maudit ». C’était donc simple de l’accompagner dans sa création en l’animant, l’ermite de Meudon était la partie la moins problématique en dessin.
Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées au cours de l’élaboration de cet album ?
Graphiquement, la difficulté majeure de cet album était que je n’avais pas un personnage constant à faire vivre, mais un homme à tous les âges de la vie, et avec des périodes courtes, une image ou deux, quant il est enfant, quelques pages à peine à 30 ans, à 40 ans , le vieillard de Meudon me posait moins de problème, il est typé ! Mais allait-on le reconnaître dans le dandy en deux ou trois cases de Genève, dans l’homme du temps des copains sur la péniche d’Henri Mahé, où l’écrivain qui attend les résultats du Goncourt. En plus dans le scénario, c’est un va-et-vient dans le temps. C’était ma difficulté majeure. C’était un peu vrai aussi pour les personnages historiques qui apparaissent,comme Roger Nimier, qui posait beaucoup en photo, toujours la même expression, comment le faire sourire, s’animer… ?
Parlons des séquences marquantes. La première est bien sûr celle où Céline se voit refuser l’accès d’un café ! Scénario ou réalité?
Scène imaginaire, cet homme qui a composé ce personnage s’est mis en marge de la société, il fallait le montrer. Mais c’est une marge relative, car à Meudon, un peu du tout-Paris, vient le visiter, on est après la guerre, il n’est pas fréquentable officiellement, mais on défile avec curiosité à Meudon.
A ce moment, Céline rêve d’un Vichy Fraise. Si ce n’est pas de l’humour grinçant….
Rendons à César ce qui appartient à Maître Gibault. Dans le scénario, Céline demande un Pernod, « Impossible ! » nous dit Maitre Gibault, « Céline (en bon médecin hygiéniste) ne boit pas » ! , « que lui fait-on boire »? dit Jean Dufaux… « il pourrait demander un vichy-fraise ! »… nous répond le fidèle avocat, « quelle fulgurance , cher Maître, je n’aurai pas trouvé mieux », dit Jean Dufaux.
Une autre scène puissante : celle où Céline offre l’hospitalité à sa jeune cambrioleuse ! Vous réussissez à brouiller les pistes : Et si ce ne n’était pas un salaud complet ! Comment est venue cette idée ?
C’est une fiction, mais effectivement Céline, qui a fait une carrière de médecin de dispensaire, donc sans ambition financière, est un homme qui ne fait pas payer. À Meudon dans son dernier cabinet, la bourgeoisie locale ne vient pas , mais le monde ouvrier se déplace, le docteur fait peu payer.
Dans le Voyage au bout de la nuit , Bardamu explique comment il a du mal à faire payer ses patients, c’est le docteur Destouches bien sûr qui est ainsi.
Le montage est impitoyable : après cette action altruiste, on retrouve notre homme à l’ambassade d’Allemagne avec tous les nazillons français. Cette fois-ci l’épisode est réel. Comment avez-vous abordé cette scène ?
On connaissait la scène, elle a été racontée. Otto Abetz que Céline appelait « le brave Otto » était un ancien social-démocrate, passé au nazisme. À Paris, son rôle d’ambassadeur fut de séduire les milieux intellectuels. Il ne s’entendit pas très bien avec l’extrême droite trop germanophobe, mais fit des ravages dans les milieux radicaux-socialistes, pacifistes etc…
Céline est fidèle à son image dans cette scène, ingérable, insultant, il sera le même dans la fuite à Sigmaringen (voir chez le même éditeur « la cavale du docteur Destouches ») prédisant aux Allemands leur chute en plein dîner. Son ami le peintre Gen Paul imitant Hitler devant le parterre outré, est une scène avérée, son numéro était réglé, on a même une photo qui le montre ainsi grimé. C’est sans doute à cause de cela que Céline suscite autant de controverses, hitlérien et détestant le monde allemand, collaborateur qui ne collabore quasiment pas, il n’est que paradoxes.
Immédiatement après, Céline rumine sur l’horreur du siècle dernier . Il est le monstre de Nietzsche devenu ainsi à force de se contempler ?
Son inspiration effectivement Céline va la chercher dans ce qu’il est, et dans sa vie ; il avait, je crois, commencé le Voyage au bout de la nuit à la première personne, avant de créer son double, le médecin Bardamu. Mort à crédit bien sûr, tellement d’inspiration personnelle, qu’il interdit à sa mère de le lire. Il dira après ces deux livres : j’étais sec. C’est la suite des événements, la guerre qui vient, la tourmente dans lequel il sera pris et qu’il pressent, qui vont lui redonner matière ; il préfigure d’une certaine façon la littérature de la fin du 20e siècle, les « chantres du je » tous ces écrivains qui se regardent pour faire des livres, Céline est leur ancêtre.
Vous représentez sa femme Lucette comme quelqu’un de très aimable et joyeuse. Sait’on comment elle pouvait le supporter ? Ce volet est partiellement couvert par Dufaux. Dommage….
Je suis persuadé que cette femme fut « la grande chance » dans la vie de cet homme tourmenté. Christophe Malavoy dit dans sa préface à « La cavale du docteur Destouches », qu’elle a cultivé « l’oubli d’elle-même », c’est très vrai.
Avant de mourir, Céline croise Caron dans les rues de Paris. Quelle étrange séquence qui fonctionne pourtant parfaitement au vu du délire dans lequel s’est enfermé l’écrivain….
C’est une scène issue de l’un de ses livres que Dufaux a utilisée et transformée. Le délire fait partie de la vie de Céline. On oublie toujours, c’est d’ailleurs curieux dans une période où l’on a une explication psychiatrique pour le moindre acte de délinquance, que cet angle ne soit pas souvent envisagé pour Céline. Dans l’une de ses biographies, on peut lire un compte-rendu médical très précis, Céline souffre d’acouphènes terribles depuis sa blessure de 14/18, le médecin qui l’examine conclut : cet homme vit un enfer, il a une gare de triage dans la tête en permanence. Il en parlera lui-même souvent, il ne peut pas dormir, il va mourir d’épuisement assez jeune en fait. Il y a chez lui une forme de folie, cet épisode, comme son double cavalier qui le hante, sont là pour mettre en avant cette part obscure de sa personne.
Souhaitez-vous vous exprimez sur son antisémitisme ?
On a tout dit ou presque sur Céline antisémite, il a un antisémitisme forcené, délirant, mais il serait idiot ne pas l’inscrire dans la période où il vit et pas avec le regard d’aujourd’hui. Céline est le plus brillant de son époque, le plus exagéré, c’est lui donc qui sert d’ emblème à cet antisémitisme d’avant-guerre.
Mais il faut dire que toute l’époque est atteinte, et dans les milieux intellectuels également. À gauche, à droite et au milieu, Giraudoux, Gide qui trouvait très amusant ce Bagatelle pour un massacre, Daniel Cordier qui deviendra sous le pseudonyme de Caracalla , le bras droit de Jean Moulin, reconnaît volontiers, qu’il était bêtement antisémite en arrivant à Londres… Je crois que des idées, aberrantes, peuvent à un moment prendre corps dans une société et être partagées par un grand nombre. Je vais faire une comparaison, qui peut paraître assez loin et pourtant, je ne crois pas.
Dans la deuxième moitié du 18e siècle en France, tout le monde est persuadé, du bourgeois à l’ouvrier parisien, de vivre dans une société tyrannique, que les prisons sont pleines de pauvres hères, traités dans des conditions inhumaines. Que chaque ministre du gouvernement est là pour se remplir les poches, et se moque bien de l’état de la nation. Hors comme le fait remarquer l’historien Robert Darnton, conservateur de la bibliothèque d’Harvard et spécialiste du 18e siècle français, tout cela est faux. Les prisons sont vides . La foule convaincue par quelques décennies de rumeurs, qui croie délivrer les malheureux à la Bastille ne trouvera que 4 faux-monnayeurs et trois nobles enfermés là, à la demande des familles, car ils avaient la tête un peu dérangée.
Si on regarde les réformes tentées notamment par Calonne, elles vont toutes dans le bon sens de l’intérêt du pays, mais rien n’y fait. Les nations sombrent parfois dans des idées aberrantes admises par tous. Depuis l’affaire Dreyfus, et jusqu’à la dernière guerre, l’antisémitisme avec l’idée qu’un lobby juif domine le monde des affaires et de la politique est une idée partagée par de larges couches de société, il faudra l’horreur de la Seconde Guerre mondiale pour l’anéantir.
Mais la même idée est toujours très en place dans le monde arabo-musulman, on en voit les conséquences.
La décision de Gallimard sur ses Pamphlets : volonté de ne pas blesser l’opinion publique ou censure du politiquement correct ?
Hélas puissance du politiquement correct, dans ce pays où l’on se drape dans la liberté d’expression en permanence, on est toujours prêt à interdire. Il y a loin du discours aux actes. Jean Raspail que j’ai adapté, fait remarquer que l’un de ses romans de 1973 tomberait aujourd’hui sous une centaine de chefs d’inculpation s’il n’avait pas l’antériorité de l’édition. Mais c’est vrai pour des publications plus anodines, « Captivant » album de BD parodique des années Métal Hurlant, réalisé par deux amis : Chaland et Cornillon, aurait sans doute des ennuis aujourd’hui, ça ne serait pas compris.
On infantilise le lecteur qui ne serait capable d’aucune prise de distance, comme si la réédition des Pamphlets de Céline, trouvable en édition étrangère francophone, pouvait relancer un antisémitisme d’avant-guerre. C’est juste ridicule. À noter que lorsque les ayants-droits refusaient, comme Céline l’avait voulu, toute réédition, l’argument était : « Ah, vous ne voulez pas que l’on voie la face noire du grand auteur ! »… Et bien, finalement, on ne veut pas la voir.
Notre époque a t’elle perdu la notion de zone de gris ? J’ai beaucoup pensé à Mitterand pendant votre album : un homme tellement respectable pour son érudition et sa finesse mais aux amitiés sulfureuses et l’ambiguïté douteuse..
Régis Debray dit : « la colonisation culturelle de l’Europe est presque achevée » nous sommes entrés dans un monde, américain, où tout ce qui est dit doit correspondre à la morale de l’idéologie en place. Ce n’est pas avec cela que l’on fait dans la nuance. Aux États-Unis, l’écrivain Philip Roth, parce que l’on parlait de lui pour le prix Nobel, a fait l’objet d’une campagne de presse, il était illégitime pour ce prix, car l’un de ses personnages féminins dans un roman serait monstrueux, et que ce serait donner le Nobel à un affreux macho. Nous allons dans un monde où il faut cocher les cases du conformisme en place, ça ne peut pas être de l’entre-deux.
Tardi a marqué de son sceau l’approche en case et en bulle de l’écrivain. Même si vos graphismes sont diamétralement opposés, son travail vous a t’il influencé .
J’ai toujours aimé Tardi, dont je suis le travail depuis mon adolescence, mais ça n’a jamais été une influence.
Vous avez approuvé les choix musicaux sur la page du blog pour illustrer votre album. Vous travaillez en musique ?
J’écoute souvent la radio en travaillant, la radio qui parle… Sinon le fourre-tout de ma playlist. Qui va de Léonard Cohen à Bizet. C’est la supériorité des dessinateurs sur les écrivains, je ne peux pas le faire quand j’écris un scénario.
Un dernier mot pour les lecteurs de Bruce Lit ?
J’en ai déjà trop dit, non ?
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Jacques Terpant, le dessinateur du Chien de Dieu s’exprime sur les coulisses de l’album, son rapport à Céline et son antisémitisme, le débat sur les Pamphlets et parle aussi de notre époque. Un entretien exclusif et sans filtre chez Bruce Lit.
La BO du jour : comme la musique de The Left Banke, Céline était capable d’une infinie délicatesse lorsqu’il s’agissait d’évoquer la grâce des ballerines.
quel délice que cette entrevue…
quel plaisir de voir des citations de Cyrano, Je partage aussi avec beaucoup d’amertume les avis sur l’état de notre monde actuel…
Quel plaisir de lire des échanges qui échappent au manichéisme ambiant. Il est toujours bon de rappeler qu’une personne n’est jamais faite d’un « bloc ». Une belle découverte que cet album, merci aux auteurs.
Très bel entretien. Ça me donne très envie de lire la BD (plus que l’article de la semaine dernière, no offense, Bruce).
Quelles belle planches !
J’ai eu le plaisir d’écouter Jacques raconter pas mal d’anecdotes d’une époque que je n’ai connu que comme lecteur (Métal Hurlant – et encore : de seconde main, Guy Delcourt à ses tout débuts) avec son compère Franck Biancarelli à Grenoble (pour qu’il resitue). Maintenant que vous le « tenez »… vous pourrez le relancer un de ces quatre, sur ses activités de Censeur chez Lug ! En effet, Jacques a dû retoucher les planches de Frank Miller sur Daredevil dans Strange !
Du coup, un certain JP de chez vous, risque bien de nous faire un bel article un de ces quatre…
Bravo pour l’article.
Bah les censeurs de chez Lug n’aimaient pas spécialement faire ça. Mais c’était ça ou ne rien publier.
Z’avez vu ce reportage ?
https://www.youtube.com/watch?v=NldtYWBR_mg
Très bonne interview, intéressante.
Comme Eddy, j’apprécie la citation de Cyrano. Une super pièce que j’ai lue assez jeune. Et pour le film, surement le meilleur rôle de Depardieu.
Concernant les pamphlets de Céline, j’avoue mon inculture à ce niveau et du coup je me pose quand même des questions. C’est vrai qu’on infantilise les lecteurs de nos jours…mais c’est vrai aussi que certaines personnes (beaucoup même) prennent tout au premier degré aujourd’hui. On arrive à reprocher à un dessinateur de faire l’apologie du viol sur une couverture de Batgirl complètement anodine :
https://www.ecranlarge.com/films/news/937457-batgirl-une-couverture-du-comics-declenche-une-enorme-polemique
On reproche aussi à Goscinny d’avoir fait un personnage raciste avec son pirate noir qui bégaie…
Alors je comprends que dans cette ambiance de gens qui cherchent la polémique n’importe où, on ait peur de publier un truc antisémite.
Et puis je me pose aussi la question : quel est l’intérêt de ces pamphlets ? Attention hein, je ne veux pas dire que je suis d’accord avec le refus de les publier mais je n’en connais pas le contenu. Et je me dis que si c’est juste un appel à la haine, est-ce qu’on y perd grand chose à ne pas les publier ? Bon vous allez peut être me dire « Et l’impartialité ? » Mais euh…le monde de l’édition n’a jamais été impartial. Personne n’a jamais pu publier ce qu’il voulait comme il voulait. Il y a toujours eu un éditeur pour valider si oui ou non selon lui, ça se vendrait. Des pamphlets antisémites d’aujourd’hui seraient surement refusés, avec raison. Car la liberté d’expression ce n’est pas la liberté de faire du mal et d’insulter non plus. Comme on dit la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres.
Bref c’est juste pour dire que quelque part, cette frilosité à publier ça, je la comprends. Et je m’interroge aussi sur l’intérêt littéraire de ces pamphlets, s’ils méritent qu’on se batte pour qu’ils soient publiés ou non. Céline ou pas, si c’est juste des écrits haineux, je ne sais pas si c’est une grande perte.
Je n’aurais pas été spécialement choqué non plus qu’ils soient republiés (avec un édito pour remettre ça dans son contexte) mais je ne suis pas choqué non plus qu’ils ne le soient pas. Mais je ne demande qu’à entendre vos avis là dessus^^ Comme je l’ai dit, je suis un peu inculte en Céline.
Et ben, Bruce va finir par me faire changer d’avis sur l’exercice de l’interview (que je n’aime pas beaucoup en règle générale). Et il est bien malin, le Bruce d’ailleurs, qui commence à interroger l’artiste sur son travail, pour le faire ensuite parler de Céline, puis uniquement de Céline et de la philosophie qui l’entoure !
« … nous sommes entrés dans un monde, américain, où tout ce qui est dit doit correspondre à la morale de l’idéologie en place ».
Punaise, que ça fait du bien d’entendre ce genre de phrase. Je ne sais pas vous, mais moi je ne supporte plus de regarder les émissions TV genre Ruquier, Yann Barthes et Cie. La bienpensance hypocrite qui les habite les transforme en tribunal de la pensée contemporaine. Et bien mal loti est le péquin qui tombe entre leurs becs de rapaces déguisés en chevaliers blancs. Ils se nourrissent de « la morale de l’idéologie en place » pour parfaire leur propre image et enfoncent régulièrement les autres pour se faire. C’est dégueulasse.
Les hommes, il faut les juger sur leurs faits. Sur leurs actions. Pas sur la morale. Sinon, ben c’est « L’Etranger » de Camus, quoi…
Des écrits, c’est une action. C’est sous-estimer le pouvoir des mots de penser qu’un discours ou un écrit, ça n’a aucun impact.
Mais je ne dis pas ça pour faire le bienpensant. Je suis juste indécis, je me questionne, comme je le dis plus haut.
Les émissions de Télé françaises (je ne connais ni ne veut connaitre les autres à ce niveau) participent à cette nouvelle « hype » de tribunal populaire où le don droit se mélange allègrement au n’importe quoi, où la présomption d’innocence, le droit à la maladresse volent en éclat.
effectivement on supprime par là l’intelligence présumée du public.
Juste un point de désaccord avec Jacques Terpant : Je constate hélas que l’antisémitisme n’a pas disparu et qu’il revient en force. A l’école, via les jeunes ados, l’effet en est terrifiant.
J’ai croisé il y a peu un ancien ami du lycée, avec lequel j’étais très proche à l’époque. Il m’a tenu la jambe pendant deux heures en me sortant des théories du complot hallucinantes, où notre monde serait sous le joug d’un lobby sioniste de sinistre nature. Et le bonhomme n’est pas musulman. C’est flippant.
D’où mes questionnements^^
Je ne veux pas faire le chevalier blanc ni rien, mais je crois que le sujet est plus compliqué que ça. Oui la censure ça fait chier, mais on n’est plus à l’époque où des comics Marvel déjà soumis au CCA étaient censurés à nouveau chez nous chez Lug. Notre époque est-elle trop bienpensante ? Peut être mais on ne nous sort plus des BD pour enfants censurées quand même. Se préoccuper d’écrits antisémites et de l’impact que ça peut avoir, je le comprends. Même si je suis d’accord pour dire que Céline n’est pas le mal incarné et que l’époque voulait ça, et qu’on a trop tendance à appliquer nos mœurs actuelles pour juger les autres époques en préférant oublier que même nos grands parents étaient peut être antisémites. Mais je comprends la frilosité à publier certaines choses.
Non ,je constate souvent ça aussi. c’est une « pensée rampante » qui fait tâche d’huile parce qu’elle flatte d’une manière assez bizarre et abjecte l’instinct du bouc émissaire (une histoire de l’ancien testament d’ailleurs…)
En effet je ne connais pas un musulman (et c’est triste) qui n’ait pas de ressentiment envers Israël (la nation) c’est très aisé à transformer en antisémitisme primaire. dessus se greffe une extrême droite historiquement anti-sémite/ les deux font dans certains endroits, un drôle de mariage contre-nature qui se cristallise de manière aussi irrationnelle que réelle autour de gens comme Dieudonné (la gars qui flirte avec le FN et qui passe à la télé syrienne pour dire qu’on est des pays en fin de vie).
C’est ce qui fait que parfois des juifs se font agresser par des musulmans qui arborent des croix gammés. c’est bizarre à voir
comme ce drôle de tag sur les murs de Pierrefitte sur Seine « Croix gammé: libérez Palestine/ SS=Israël. tout et son contraire.
Je suis d’accord pour conclure qu’il s’agit d’analphabètes isolés les responsables de ça, mais… je ne peux m’empêcher de m’inquiéter quand je crois voir l’expansion de ce spectre impalpable.
Tout ça pour dire qu’il est infiniment soulageant pour l’âme de lire l’interview de personnes raisonnée n’ayant pas une une analyse toxique et grégaire de la chose.
Le copain que j’ai croisé avec sa théorie du complot enfoncée au fond du coeur, ce n’est pas un analphabète. C’est un gars très intelligent, spirituel, avec des aptitudes pour les arts (on a fait Arts appliqués tous les deux, et il s’est ensuite tourné vers la musicologie, et a joué du saxophone dans des formations de jazz pendant des années).
Je l’ai croisé par hasard car il était venu voir un spectacle de Dieudonné près de chez moi. Il a commencé par me faire l’apologie de Dieudonné, avant d’enchainer sur sa théorie du complot sioniste. Ses héros sont Poutine, Bachar al Assad et Kim Jong-un. Pour lui ce sont ceux qui résistent face au complot sioniste !
C’est extrêmement flippant de voir quelqu’un que l’on pensait bien connaitre tomber dans cette inversion des valeurs et prôner l’apologie des vrais fous de notre monde. C’en est incompréhensible et terrifiant. Le pire, c’est que sur le moment il est tellement habité, tellement convaincu de ce qu’il dit que, pendant un bref instant, tu en viendrais presque à te demander s’il ne dit pas la vérité (j’exagère à peine, c’est ultra-flippant !).
J’ai un exemplaire de Mein Kampf chez moi. une ancienne version avec couverture orange. Je l’ai récupéré, je ne me rappelle plus où ni comment, quand j’étais étudiant. Ma femme en a honte et elle le planque ! 😀 Avant que l’on se connaisse, moi, je ne le cachais pas. Il était dans ma bibliothèque aussi visible -sinon plus à cause de sa couleur- que les autres livres.
J’ai lu ce monceau de conneries. Bon, j’avoue que je n’ai pas réussi à le finir, mais j’en ai lu plus de la moitié. Est-ce que ça fait de moi un antisémite ? Grand-dieu, non ! Je condamne cette idéologie méphitique. J’ai lu et j’ai gardé cette merde pour ce que l’on nomme le « Devoir de Mémoire ».
J’estime que, lorsqu’on veut parler de quelque chose, il faut connaitre et avoir lu la chose. Impossible, pour moi, de parler de nazisme, d’antisémitisme et de la Shoa sans avoir lu Mein Kampf. Comme je trouve qu’il est impossible, également, de parler de l’Islam et de ses dérives contemporaines sans avoir lu le Coran.
Bon. On est un peu sorti du sujet, là. Toujours est-il que, dès que c’est possible, je condamne franchement la bienpensance hypocrite des gens du showbiz, bienpensance qui est entrain de devenir un remède parfois pire que le mal, parce que c’est une pensée unique, et que l’homme n’entre pas dans une telle simplification de valeurs factices.
Les pamphlets antisémites de Céline ? Très franchement, je n’ai aucune envie de lire ça. Mais si on veut parler de l’antisémitisme du bonhomme, alors autant les lire. Sinon, autant ne pas se risquer à dire des conneries sans l’avoir lu. Enfin, c’est ce que je me dis…
Pour la bienpensance, je suis d’accord, elle attaque même des gens que j’apprécie (les chroniqueurs d’Inter), ce qui fait que je me détache de plus en plus des médias. La télé, je ne suis pas, mais c’est ce qui m’a toujours gêné chez Barthès. Même si, comme sur Inter, j’apprécie la plupart des interventions, il y a toujours ce moment où j’ai envie de les secouer en leur disant qu’ils font de la pensée unique.
« Mais si on veut parler de l’antisémitisme du bonhomme, alors autant les lire. Sinon, autant ne pas se risquer à dire des conneries sans l’avoir lu. Enfin, c’est ce que je me dis… »
Tu as raison. Mais ça soulève un problème. C’est que les gens ne peuvent pas le lire sans qu’ils soient édités, et donc qu’un éditeur seul prenne le risque de faire du fric avec des idées ultra malsaines et soit pointé du doigt après si ce n’est pas bien accueilli.
Dans un monde parfait, ce genre de récit non-fictionnel qui exprime des idées politiques serait libre de droits et pourrait être consulté gratos sur le net, sans en tirer du pognon, évitant ainsi les problèmes de commercialisation d’idées malsaines, les problèmes de partialité d’un éditeur, et les apriori de consommateurs qui jugent avant d’avoir lu (car pour lire, il faudrait une publication qui dépend des points précédents)
Chapeau pour l’interview et la publication express : lorsque tu as posté la ligne des 10 jours à venir, je ne pensais pas que tu avais pu intégrer cette interview. C’est pour ce genre de choses que j’aime internet et l’époque actuelle, cette facilité de communication et d’échanges.
En elle-même l’interview est très intéressante et je dois dire qu’en ne restant pas fan du trait, les scans présentés ici me sont beaucoup plus agréables. J’ai beaucoup aimé la partie dur le politiquement correct qui est un vrai travers de notre temps, où sont exacerbés les avis premiers degrés sans recul (comme certains millenials qui trouvent que la série Friends est raciste, transsophobe, homophobe, grossophobe, et qui disent hashtag au lieu de dièse).
J’apprends donc que Terpant est un ami de Chaland, quelle chance ! J’aimerai tellement passer mon temps à chercher de vieux Metal hurlant dans les brocantes…
Je ne connaissais le groupe Left Banke que de nom, c’est agréable.
Ah ben s’ils sont consultables sur Internet, c’est déjà ça non ?
Hypocrite ? Oui et non. Tu prendrais le risque en tant qu’éditeur ?
Bon tu vas surement me dire que oui, sans hésiter, histoire de me clouer le bec^^ Mais moi je comprends que ce ne soit pas simple. L’éditeur n’est pas forcément un bienpensant, mais un mec qui n’a pas envie de passer pour un profiteur qui se fait de l’argent sur des écrits potentiellement ignobles, dépassés, etc.
Le fait que cette décision soit entre les mains d’un éditeur seul et qu’il puisse être le premier à blâmer par une certaine population qui prendrait tout ça au premier degré, ce n’est pas forcément la configuration idéale.
Surtout que si l’éditeur lui-même trouve ces écrits pourris, on peut facilement imaginer que ce n’est pas une cause qui vaille le coup de prendre le risque.
Moi je ne pense pas que je m’emmerderais non plus à les publier. Quand des écrits dénoncent des choses qui nous semblent odieuses, il est bon de se battre pour les faire publier. Si ces récits prônent la haine, euh…moi je me ferais pas chier à me battre pour ça, c’est tout.
Pour revenir aux propos de Laurent Lefeuvre, Jacques Terpant m’a autorisé à publier notre échange sur FB autour de cette Lug experience. Enjoy :
B-Bonsoir M. Terpant
j’éspère que vous êtes satisfaits de l’iconographie de l’itw
Bonsoir
JT. oui je suis allé voir…très bien !
B.Cool. Des débats très intéressants ont suivi vos propos. Vous êtes un fieffé cachotter puisque je ne savais pas que vous aviez travaillé pour Lug ! Ça mériterait presque une deuxième interview !
JT Ha ha, oui en sortant des Beaux Arts
B.Dommage
j’aurais bien aimé connaître cette experience !
le tuyau a été révélé par Laurent Lefeuvre que je connais bien. Vous auriez retouché du Frank Miller !
JT: Oui je le connais…
Oui c’était la période où Miller faisait Daredevil Wolwerine Elektra etc…
B.Vous avez gommé les taches de sang et effacé les saïs dans le ventre d’Elektra
JT c’est cela …
sale boulot ,je faisais une 20ene d’heure par semaine chez Lug
c’était sympathique ,cet atelier était peuplé de gens qui avaient fait la BD d’après guerre, Zembla, Big bill le casseur… mon ami Douhg Headline ,descendait de Paris pour visiter cela comme un Zoo (en même temps on était chez Métal).
B : la culpabilité des auteurs d’avoir oeuvré pour la censure ?
vous connaissiez Frisano ?
JT Non, ça nous faisait rire. Non je ne connaissais pas Frisano ,mais je suis celui qui a sorti de chez Lug Ciro Tota en le présentant à Delcourt…
B.Ah ! Incroyable !
JT. Frisano je voyais arriver ses couv à la gouache
B.je préférais ses covers à celle de Tota. j’avais -snif- 10 ans
JT. oui… Ciro n’est pas un illustrateur
B. Puis je résumer cet échange pour nos lecteurs sur le blog ?
JT. oui pas de secret…
B. Merci x 2 alors. Une très bonne experience Maître . Nos échanges vont me manquer !
JT. on ne m’appelle pas assez maître, vous avez raison ,revenons à ces bons usages..
Je viens de terminer cette BD et c’était un vrai bonheur, une bonne expérience.
Je n’avais jamais lu de BD adaptée de l’oeuvre de LFC…et oui! Je préferais m’en tenir aux romans, pamphlets et correspondances…j’avoue avoir eu longtemps un certain snobisme vis à vis de ce média (c’est fini tout ça, maintenant je ne lis plus que de la BD et quand je lis un livre c’est du Alan Moore, ne vous fâchez pas Svp 😉 )
Le travail de Dufaux est vraiment exemplaire, une richesse dans la documentation. J’ai été bluffé par certaines parties romancées et je me suis souvent posé la question de savoir si c’était vrai ou si celà sortait de l imagination de Jean Dufaux….rien que pour ça chapeau! Tout est parfaitement raccord!!!
J’ai été bluffé….et on ne me bluffe pas facilement quand il s’agit de Céline…
Les dessins de Jacques Terpant sont vraiment très beau, ils dégagent une impression de nostalgie qui est parfaitement adaptée au contexte du livre. J’ai rapidement remarqué qu’il s’était largement inspiré des plus beaux clichés de LFC et re contextualisé ces derniers de façon très intelligente.
Je l’ai lu d’une traite et ce fut une nouvelle bonne experience Céliniène, donc merci Bruce de me l’avoir fait découvrir 😉
Concernant les pamphlets, vous connaissez déjà mon avis, via mon article.
Une rèédition accompagnée d’une annexe rappelant le contexte serait pour moi une bonne chose, mais je peux comprendre que l’on attende ou interdise leur réédition étant donné le contexte actuel.
« Bagatelles pour un massacre » a ses jolies moments de littérature mais la partie antisémite est tellement poussée, tellement grotesque qu’il est presque difficile de le prendre au sérieux…
Le contexte actuelle n’est pas fameux en effet, refaites aujourd’hui des sketches qui faisaient marrer tout le monde dans les années 80, et vous serez rapidement taxés de racisme ou d’antisémitisme…
Intéressant. Et frustrant.
Car j’imagine qu’il y a des ouvrages sur la folie de l’écrivain que je ne connais pas. C’est parfois stimulant et rageant de penser à tous ces livres qui n’attendent que nous. Tellement d’envies et si peu de temps.
Encore une interview enthousiasmante.
En vrac j’y apprécié les coulisses : le scénario qui attend chez l’éditeur un artiste assez courageux pour s’en emparer, la difficulté de faire passer visuellement l’identité d’un individu de manière à ce qu’il soit reconnaissable à différentes périodes de sa vie, le détail des anecdotes qui sont véridiques et de celles qui ont été imaginées pour le récit, et bien sûr l’explication du titre de la BD que je n’avais pas saisi.
J’ai également beaucoup aimé l’évocation d’une époque révolue, quand la bande dessinée était portée par des magazines de prépublication, et constituait un divertissement de masse pour la jeunesse.
Merci Bruce pour cet entretien très intéressant. Tu m’as mis la puce à l’oreille l’autre jour avec ton commentaire sous mon post FB du Club des amis..; aussi, je me devais de le lire. Bravo à tous les deux. Deux professionnels ayant du coeur et de l’humilité .C’est à souligner. Bonne continuation, et on reste connectés ! 😉
Merci.
C’est toujours plaisant de voir réémerger de vieux articles.
Connectés, nous sommes.
Merci pour la rencontre de ces deux intelligences.
J’en profite pour vous féliciter Bruce pour ce superbe travail d’analyse que vous faites de toutes ces œuvres avec votre équipe. Comment puis-je vous joindre par mail, je voudrais vous faire une proposition.
Bonne journée et encore bravo.