Interview Arno Monin
Par: BRUCE LIT
Je vais vous le rabâcher jusquà plus soif: L’adoption: Qinaya par Zidrou et Arno Monin, c’est une merveille ! Sans doute la meilleure lecture de votre Bruce qui aura quand même Lu beaucoup cette année, mais rien qui ne corresponde à ce que Qinaya propose : de l’humour sans beauferie, de la tendresse sans guimauve, des sentiments sans sucre, de l’émotion avec des violons bien accordés. C’était trop ! il fallait absolument féliciter son dessinateur Arno Monin aisément accessible sur Facebook.
Le tout s’est fait par mail entre les contractions de Mme Lit et les projets artistiques de Arno. Qui aura répondu avec beaucoup de gentillesse et livré pour votre blog adoré pas mal de matériel inédit. Ceux qui ont adoré Qinaya s’en délecteront, ceux qui ne l’ont pas lu seront, je l’espère, convaincus; les autres attendront l’article suivant ! -Bruce
Salut Arno ! Ton identité secrète ?
Salut Bruce !
Alors en deux mots je suis passé par un bac littéraire bien équipé en options artistiques (arts plastiques, histoire de l’art, cinéma audiovisuel, un peu de photo). J’ai médité quelques mois en fac d’histoire de l’art puis je suis venu à Nantes dans une école d’arts appliqués faire une mise à niveau (bases de dessin), bien utile, et une année d’initiation au « dessin narratif » période touche à tout à cheval entre anim’ et bd. A partir de là a commencé, ou repris, selon le point de vue, la phase autodidacte, préparation de projet à la maison. Aller chercher des retours constructifs, se présenter dans des salons comme St Malo ou Angoulême dossier sous le bras. Petits boulots aussi mais pas bien longtemps.
Tu as à peine 35 ans. Tu as commencé ta carrière avec un album intitulé L’envolée sauvage sur un scénario de Laurent Galandon qui aborde la Shoah. C’est costaud pour un débutant, non ?
Mmmmmh (réflexion) … C’était surtout une suggestion assez audacieuse de la part de l’éditeur (en la personne d’Hervé Richez) car le dossier que je leur avais soumis était très éloigné de ce type d’histoire. J’avais proposé un univers plutôt onirique, de l’ordre du conte fantaisiste. Ce qui m’a permis d’envisager de m’approprier l’histoire de Laurent, c’était l’angle poétique et le fait qu’on ne m’attendait pas au tournant sur la doc, angle de travail que je n’aurais pas été capable d’assumer à l’époque. Je devais déjà apprendre à faire des pages, l’air de rien, j’en avais pondu très peu à la signature de ce projet.
Tu enchaînes avec L’Enfant maudit qui se passe en France autour de mai 1968..
Tout à fait. C’est un enchaînement dû à une envie partagée de prolonger notre collaboration avec Laurent. Il me l’avait pitchée à table un soir chez lui alors que le tome 02 de L’envolée sauvage était bien avancé. On parle souvent de l’avenir avant d’avoir bouclé le travail en cours, afin de ne pas se retrouver le bec dans l’eau. J’avais flashé sur cette histoire. Je suis certain qu’elle pourrait porter ses émotions beaucoup plus loin, elle n’était pas évidente à mettre en scène, elle manque sans doute un peu d’air, d’un peu de planches, et de quelques options de mise en scène plus judicieuses. On apprend en route !
Faire du social via la BD, c’est une démarche naturelle pour toi ?
Sur un plan thématique, cet aspect appartient à Laurent en fait. Le scénario porte ça. J’ai eu envie d’aborder les thématiques de Laurent pour l’angle qu’il avait sur celle-ci. Aussi il m’a paru important de diversifier mes collaborations pour dissiper tout malentendu sur mes envies. Je souhaite aborder des choses très différentes. C’est stimulant artistiquement, le dessin se trouve appelé vers différentes déclinaisons de ce qu’il peut être car chaque histoire traitée requiert une ligne, un traitement. C’est la problématique, je l’imagine, d’un acteur qui serait abonné à un archétype. Ce n’est pas un problème en soi mais il faut en avoir envie.
20 ans te séparent de Zidrou, qui est un vieux routier de la BD. Tu peux nous raconter votre rencontre ?
Ah ah , notre rencontre avec Zidrou, la question revient souvent. On plaisante souvent à ce sujet car elle n’a pas eu lieu ! Non pas qu’on ait à coeur de s’éviter, loin de là mais on ne traîne pas dans les mêmes quartiers puisqu’il vit en Espagne, je suis à Nantes. L’homme est quelque peu accaparé aussi il faut le dire. La tranquillité et le succès hein, c’est un cocktail difficile à conserver. On s’est manqué sur quelques salons. Mais ça sera un plaisir certain. Nous communiquons par mail et c’est très confortable pour travailler, on peut pinailler à l’écrit, mûrir nos réactions.
Pour l’anecdote, je ne suis allé en salon bd qu’une fois enfant avec mon père, lecteur chevronné. C’était l’édition du festival d’Angoulême parrainé par Boucq. Au passage quelle claque j’avais eu sur l’expo des originaux de Jérôme Moucherot. J’avais donc fait la queue pour deux dédicaces ( c’est bien la seule fois de ma vie que j’ai joué à ça ), ainsi j’ai demandé à l’époque une dédicace à Zidrou pour mon petit frère sur un album de Ducobu. Voilà. Et à l’époque, si on m’avait fait le topo: « Petit tu feras de la bd un jour et ce type devant toi te confiera plusieurs histoires » , je serais littéralement tombé des nues car l’ idée de faire de la bd ne m’est passée par la tête que très tardivement. Et puis j’ai un peu l’habitude de me projeter très prudemment dans les projets que je mène, étape par étape. Ce n’est pas parce que je monte un dossier que je vais signer dans mes croyances intérieures. Mais monter le dossier a déjà du sens pour moi en soi. C’est une expérience.
Comment on s’embarque dans cette histoire d’orpheline adoptée par un vieil ours mal léché?
Eh bien nous travaillions Zidrou et moi sur Merci. La réalisation de ce one shot était passée bien vite, et l’aperçu de notre collaboration plutôt heureuse invitait à poursuivre le jeu. Zidrou m’a fait suivre quelques pitchs en précisant bien qu’il pressentait particulièrement cette histoire d’adoption. Je ne pense pas avoir hésité longtemps. Il faut bien imaginer que sur un pitch beaucoup d’ingrédients, qui font le charme de cette histoire, ne sont pas tangibles, pas forcément évident de se projeter parfois. Mais je me suis vraiment libéré sur cette histoire, artistiquement. Cette histoire se prêtait particulièrement à une ligne plus sensible, plus douce, j’ai eu envie d’une approche plus instinctive.
C’est aussi dû, de façon plus pragmatique à une pagination un peu plus élevée dont je n’en avais l’habitude. Je ne voulais pas mettre plus de temps à faire un tome, pour une question d’endurance, d’enthousiasme. J’ai aussi renoué avec mon instinct car manifestement c’est la démarche qui avait le plus touché le public, notamment au travers de L’envolée sauvage. Je me suis dit que ce que je portais de plus intéressant était sans doute dans ce que je ne contrôlais pas totalement. Cette idée me plaisait beaucoup aussi en terme de développement personnel. Tout est lié d’une façon …
Comment s’est passée la collaboration avec Zidrou ?
La collaboration avec Zidrou a été et reste fluide et stimulante artistiquement. J’aime travailler avec des personnes qui sont plutôt dans l’accueil des propositions. Qui laissent du jeu ! Et là je suis gâté, un scénario de Zidrou est une matière vivante dès le départ. Sa façon même d’écrire semble vivante. On sent qu’il à une belle qualité d’immersion à l’écriture et que les régions de son cerveau qui concernent le scénariste, l’homme et son vécu, se renvoient merveilleusement la balle (je fais des spéculations de comptoir, mais je pense qu’il y a de ça). La notion de jeu en création est une question de santé. S’il n’ y a plus de jeu, dans la durée il est assez compliqué de trouver du sens à un métier comme celui ci.
Qinaya est une histoire très tendre, très humaine mais sans niaiserie. Des moments de doutes, d’incertitudes ?
Pas vraiment de doutes non. Mais des ajustements oui complètement. Je pense qu’avec un vieux bourru comme personnage principal on a un garde fou intéressant pour contourner la niaiserie. ça nous fait un homme fort peu enclin à s’épancher. Ça nous fournit un homme au dos crispé, aux épaules un tantinet remontées, empêtré avec ses sentiments bien enfouis, on est déjà près à rire de lui, du moins à sourire. Là encore, point intéressant pour éviter le pathos.
J’ai personnellement du mal avec les larmes, avec les grandes effusions. Je pense que je les évite chaque fois que c’est possible et cette économie issue d’une sorte de pudeur redonne une valeur à la larme le jour où elle point.
J’ai mon côté Gabriel. A petite dose.
Se pencher sur l’histoire de cette enfant privée de ses parents, comment garder la bonne distance émotionnelle ?
J’ai un grand plaisir à la mise en scène à détourner quand cela s’y prête un dialogue. Par la mise en scène à en varier le poids, le ton, … On peut aussi passer un dialogue à l’état de “simple son” d’arrière plan quasiment, ou le faire détonner au premier plan, passant le dessin en second plan.
On peut aussi faire d’un dialogue un mensonge via le jeu d’acteur du personnage … La palette est vaste. Ce sont ces réglages qui font la mise en scène et qui font la singularité du métier de dessinateur bd.
Parlons de tes dessins. Tu as fait beaucoup de recherche pour trouver Gabriel et Qinaya ?
Pour le cara design globalement, j’ai tendance à faire des gammes dans un carnet de croquis, à cocher des éléments, j’aime ça ici, ce regard, j’aime cette mâchoire … Et c’est un peu comme si je compilais ces éléments jusqu’à ce que je me dise que mon personnage est là, que je n’ai plus envie de chercher. Après il faut aussi les confronter, surtout quand on a des duos, des trios, il doit se passer un truc visuellement quand ces silhouettes interagissent.
Bon forcement le contraste est complet entre un ancien boucher de 75 ans et une enfant péruvienne de 5 ans, c’est assez jubilatoire de les faire jouer ensemble.
Qinaya « crève l’écran », on croit à son existence alors qu’elle ne parle pas. Elle ne fait pas petite poupée mais je l’ai tout de suite aimée. Dessiner une enfant, c’est plus facile ?
… Hé hé hé. Ça m’a beaucoup amusé pour le coup ça me changeait pas mal de tout ce que j’avais pu dessiner. Je suis parti d’une première enfant qui faisait d’avantage 8 ans , ce qui me venait plus naturellement, et j’ai raccourci à plusieurs fois les membres, raccourci l’espace entre son regard et la bas de son nez, enlevé sa mâchoire inférieure … Voilà pour le concret. Mais j’ai aussi et surtout essayé de sentir ses mouvements. Les inclinaisons de cette grosse tête, sur ce corps de crevette. Tout ça n’est pas conscient évidemment. On jauge à l’oeil et on ajuste. Tout est là.
Tu as assuré toi-même ta mise en couleur. Chaque séquence a sa propre ambiance. Comment procèdes tu ?
Sur la mise en couleur, j’ai eu une démarche toute similaire que celle évoquée plus haut pour le trait. De l’instinct, moins d’étapes laborieuses. Plus d’accident. C’est plutôt plaisant d’utiliser un outil informatique non dans le sens du contrôle absolu mais pour faire de la tambouille. Ça s’y prête très bien. J’ai barbouillé mes planches sans détourage (l’étape laborieuse par excellence), je suis toujours resté sur un calque pour ne pas laissées ouvertes des tonnes d’options.
Au final, en route, la couleur a pris de plus en plus de place, j’ai pu apporter des détails ou dessiner certains éléments à cette étape seulement. Le meilleur exemple est la couverture dont le dessin en lui même est absolument minimaliste. Beaucoup de choix sont donc établis à la couleur pour l’équilibre de l’image.
J’adore ta couverture, c’est une composition magnifique d’une incroyable puissance évocatrice. Ça t’est venu d’un trait ?
Je suis vraiment satisfait de cette image. En fait comme bien souvent j’ai assez peu de projet de couv en tête mais j’en ai une qui m’obsède. Dont je sais que quand je l’aurai aboutie convenablement, elle fonctionnera très bien. A la réalisation j’ai donc tâtonné. J’ai plusieurs versions qui ne dégagent rien. Mais j’ai fais comme pour le cara design j’ai compilé et agencé entre eux des éléments qui me semblaient pertinents sur les essais. Tel pose ici, telle attitude, tel regard, tel, placement dans la compo, telle couleur ici. Quand ça marche on le sait. Quand il manque un truc aussi.
Qui sont tes maîtres ?
Alors pour les influences … Il y a eu des phases assez variés. Quand étudiant, j’essayais d apprendre des codes, cela ne se faisait pas de façon radicale,mécanique. J’ y allais dans les grandes lignes. A cette époque j’adulais tout ce qui touchait au dessin d’animation, je traquais les Art Books. J’adorais ce coté patchwork de recherches, mélange de numérique, crayonné à la mine de plomb … Parmi mes grosses impressions en Bande Dessinée, il y a eu Cyril Pedrosa, je me souviens de l’impact de Ring Circus dans notre classe d’étudiants bd tout comme Loisel, j’étudiais le dessin dans les «années Peter Pan» , c’était incontournable, Frederik Peeters que j’ai abordé par Koma, Lupus puis au final toute sa bibli a suivi, de même pour Blutch, Blain, Matthieu Bonhomme, Boucq, De Crecy, Vives, Lauffray, Loisel, Dodier Thierry Martin.
Je lis, somme toute, assez peu de bande dessinées, je suis trés branché ciné, musique, et lectures de « vrais» livres (rions bien sûr!). Tout ceci nourrit le travail, a commencer par la vie d’ailleurs en première ligne. J’ai entendu récemment une belle réponse à cette question «quelles sont vos influences ? », question alors posée à Jeff Buckley, réponse: Love, anger, depression, joy, and dreams … and Zeppelin !
Mangas ?
J’en lis peu mais sans me pousser, j’adore. Ce n’est que faute de temps. J’ai été fasciner par le film de Park Chan-Wook Old Boy, j’avais donc voulu lire le manga à la source de ce récit. Je vais évoquer des lieux communs mais les taire serait un foutu mensonge : Akira, Domu, 20th century boys, Quartier Lointain …
Comics ?
Là, grosse lacune ! A part Hellboy. Mais Mignola aurait dû figurer dans ma listes d’influences qui de toute façon est ultra partiale, je n’ai pas évoqué les peintres, les illustrateurs.
Tu nous parlais de Vives… Se lancer dans une série façon Last Man, ça te tenterait ou préfères tu les One Shot ?
Ce n’est pas un désir urgent, mais le jour, je pense, où on trouve l’univers dans lequel on s’éclate je comprends complètement cette démarche. Encore que pour leur cas, les choses soient montées dans l’autre sens, il me semble qu’ils avaient initialement cette envie de format. L’univers en a découlé.
Qinaya est un diptyque. Le premier volume se termine sur un crève-coeur. La suite c’est pour quand ?
J’ai pris du retard, les sorties devaient être très rapprochées. Mais on restera sur des délais tout à fait raisonnables.
C’est plus rapide d’avancer en terrain connu ou d’autres difficultés apparaissent ?
Tout dépend de l’évolution de l’histoire 😉 Il se trouve que ce tome 02 a des enjeux spécifique, forcement l’histoire a été quelque peu chamboulée en fin de tome 01. J’ai donc eu de nouveaux défis. Assez peu de terrains connus au final.
Beaucoup d’auteurs interviewés pour le blog nous ont confiés manger de la vache enragée. Toi, tu as encore faim ?
Je me situe dans une portion que j’estime gratifiante. Je vis bien, j’ai le superflu et un métier épanouissant. Je peux parler comme ça à ce jour car l’adoption se porte bien ( c’est un défi renouvelé à chaque livre ) et nous sommes encore à la veille de l’application de la réforme IRCEC qui va sérieusement changer la donne. La barre va être encore plus haute pour s’en tirer dans un milieu qui n’avait pas besoin de bâton dans ses roues. Quand on voit l’intérêt que porte la population à la bande dessinée, l’importance du marché et sa diversité graphique ( en oubliant deux minutes les ornières de certains courants déclinés jusqu’ à la saturation ), on vit tout de même initialement dans le meilleur pays au monde pour faire et lire de la bande dessinée. On a un creuset de qualité ici … Je ne comprends pas qu’on ait pas à coeur de conserver cette culture.
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Il me tarde d’aboutir cette histoire et de constater son accueil. Savoir si nous avons su créer l’adhésion au parcours de notre personnage. C’est un peu ça le défi 😉
Patience amis lecteurs ! A très bientôt.
Un nouvel échange où règne le partage et l’enthousiasme d’un dessinateur pour son travail. Merci à Arno Monin de s’être prêté au jeu avec autant de justess et de simplicité dans ses propos. Je me souviens de la lecture de L’envolée sauvage, en particulier pour l’impression que m’avait laissé ton dessin (qui trop lit souvent oublie). La liste de tes auteurs BD inspirants ressemble à la mienne, et le souvenir du minois de l’héroïne de Koma de Frederick Peeters est vivant dans mon esprit.
A la lecture de vos échanges et à la vue de tes dessins et croquis, grâce à l’enthousiasme de Bruce enfin, il est temps que je fasse la connaissance de Qinaya et de Gabriel, pour les faire rentrer dans mon trombinoscope virtuel.
Merci à tous les deux
« L’enfance de l’art » 4/6
Arno Monin, le papa de Qinaya se raconte, nous raconte la genèse de cet album coécrit avec Zidrou sans se la raconter ! Plus du matériel exclusif pour Bruce Lit et des infos sur le volume 2 ! Merci qui ?
La BO du jour ; Un Enfant/ C’est le dernier poète/ D’un monde qui s’entête/A vouloir devenir grand. Magnifique chanson de la reine Pétula offerte par ….Jacques Brel https://www.youtube.com/watch?v=KDVIaRIoxJA
Merci Lone. J’avais commencé Koma. C’est bien cette petite fille qui vit dans les cheminées. J’avais terminé le volume 1 que j’avais trouvé pas mal. Et puis la liste des choses à lire a oblitéré l’envie immédiate du volume 2. C’est bien ?
Oui, c’est la fille du ramoneur. Persévére, c’est une série en 6 tomes mais la qualité va crescendo et tu ne voudras plus quitter Addidas (prénom que Run DMC a popularisé outre-Atlantique 🙂 )
Il me manque pas mal de Peeters (Frederik) dont Koma que je n’ai jamais lue. Elle est sortie en intégrale. Mais je pense que si je devais m’acheter une série de lui, pour le moment, ce serait Aâma, que j’ai laissée filer… Lupus est un grand moment et bien sûr, les Pilules bleues sont un vrai classique de la bd. C’est une de celles que j’ai le plus prêtée avec les Watchmen et La ligne de front de Manu Larcenet, cette dernière étant celle que j’ai également le plus offerte.
Aâma est une expérience mémorable et qui appelle à plusieurs lectures. L’odeur des garçons affamés (quel titre!) sorti cette année et où il officie au dessin, est une BD singulière qui ne ressemble à rien de ce que j’ai pu lire, je te la conseille également.
La BD que j’ai le plus offert est Trois ombres de Cyril Pedrosa, et Le grand méchant renard de Benjamin Renner depuis l’année dernière.
Dully Noted Lone ! Thanx !
Pauvre de nous ! Nous avons critiqué la mauvaise BD hier car Bruce semble vraiment à fond et a consacré 3 articles dessus (un autre demain c’est ça ?)
Que dire…c’est toujours intéressant d’avoir les retours d’un dessinateur, surtout que c’est en général plutôt les scénaristes qui ont droit à leurs interviews. On mesure bien la part du travail du dessinateur dans vos échanges, et c’est intéressant puisque je me suis toujours demandé comment la symbiose entre 2 auteurs s’opérait (j’avais d’ailleurs écouté une émission en québecois que l’un de vous avait mis en lien sur je ne sais plus quel article…)
Je constate que je n’ai pas du tout la même culture BD puisque la quasi totalité des auteurs ayant inspiré notre cher Arno Monin m’est inconnue. A part Lauffray et Loisel.
@Matt : non, non, j’arrête, l’objectif n’est pas de vous faire sortir la petite Qinaya par les yeux :). Demain, ce sont les Pokémons qui débarquent !
Cet article est le dernier de la série entamée avec Cet été là et lettre à Momo consacrée aux rapports parents-enfants. Et la tendresse bordel ?
Les Pokemons ? Allons nous entrer dans la polémique Pokemon Go et les imbéciles qui y jouent en conduisant et font ainsi passer les joueurs de jeux pour des attardés ? Mystère…ou pas.
Quelle belle interview honnête et franche ! Cette interview est pleine de surprises et d’étonnements, sans langue de bois aucune. En vrac j’ai beaucoup apprécié :
– l’adaptabilité de l’artiste (accepter de passer d’un projet d’ un univers plutôt onirique, de l’ordre du conte fantaisiste à la Shoah)
– la charge de travail que constitue la recherche de références pour les récits historiques
– le risque de se retrouver cantonner à un genre unique de récits
– la non-rencontre avec Zidrou, précédée par la rencontre en tant que lecteur et fan
– …
Je me suis régalé avec les détails de conception comme les croquis préparatoires pour Qinaya, la construction de la couverture et l’explication du travail sur la couleur réalisée à l’infographie.
Superbe interview. J’ai été frappé par les références aux techniques de jeu d’acteur ou de construction des personnages. C’est très proche du théâtre comme conception.
Sinon, Bruce tu as gagné : je te confirme le passage au Furet du Nord samedi.
@Présence : c’est à toi que reviendra l’honneur de chroniquer le prochain Zidrou. L’envolée sauvage est dans ma pile de lecture, mais on fait une pause Monin, hein, sinon, même si l’automne arrive, on va m’accuser de servir la soupe.
@Thierry: il court, il court le furet…
Quel bonheur de découvrir une pépite le mercredi et de lire le lendemain au réveil l’interview du dessinateur (j’écris ce commentaire en décalé). Cette lecture m’a passionné.
J’ai particulièrement apprécié le passage sur le dialogue qui tour à tour prime ou accompagne le dessin. C’est ce que je ressentais hier lorsque maladroitement je parlai de silence… Cet écart apporte une réelle profondeur/épaisseur à cette histoire. Une sorte de décalage qui avertit que là il se passe qq chose.
Un grand merci pour cet interview très franche et intéressante à Arno Monin et Bruce. Je note qu’en dehors du volume 2 il n’y a pas d’autres projets à venir évoqués…
PS. Bruce, tu as demandé l’adresse pour le papier peint qui sert de fond aux photos d’Arno…
Interview très sympathique d’un auteur qui se raconte bien mais ne se la raconte pas…
Pour la colorisation, sans détourage et sur un seul calque, je trouve que c’est une méthode assez couillue… Ca réduit les facilités de rattrapage en cas d’erreur…
Et c’est bien de savoir que le monsieur arrive à vivre de son art (même si la réforme mentionnée en fin d’article fait planer quelques inquiétudes pour la suite…).
Oui d’ailleurs quelqu’un en sait plus sur cette réforme ? J’ai pas suivi.
ça veut dire que ça va devenir un métier encore plus risqué pour son compte en banque ? Top délire…
Très belle interview, aussi douce que les dessins qui l’illustrent et que l’histoire qu’elle semble raconter. C’est toujours très intéressant de lire un auteur, de connaître un parcours atypique, de partager des détails de la vie qui expliquent soudainement un ton choisi. Quant aux références de Arno Morin, elles ne souffrent d’aucun mauvais goût, tous ces dessinateurs sont splendides.
Du coup j’ai acheté L’adoption en rentrant du taf.