Le Crabe Aux Pinces d’Or, par Hergé
Par : TORNADO
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1ère publication 22/02/18- MAJ le 07/11/21
Cet article portera sur le neuvième album (si l’on tient compte également de Tintin Au Pays des Soviets) des aventures de Tintin : Le Crabe Aux Pinces d’Or. Pour mémoire, il s’agit de l’album où Tintin trouve une boite de crabe vide. Grâce à un petit bout de papier indiquant le mot « Karaboudjan » au dos d’un emballage similaire à celui de la boite, il parvient à faire le lien avec la mort d’un marin. Il part alors à la poursuite d’une bande de trafiquants d’opium, périple qui le mènera jusqu’au Maroc.
Cet article est le sixième d’une suite regroupant l’intégralité de la série, après : 1) Tintin Au Pays des Soviets 2) Tintin au Congo & Tintin en Amérique 3) Les Cigares du Pharaon & Le Lotus Bleu 4) L’Oreille Cassée & L’Île Noire 5) Le Sceptre d’Ottokar
Le Crabe Aux Pinces d’Or avait été publié une première fois sous la forme d’un long feuilleton en noir et blanc, entre 1940 et 1941, dans les pages du Soir Jeunesse, le supplément jeunesse du journal belge Le Soir (avant l’occupation allemande, Hergé publiait ses œuvres dans le Petit Vingtième), où il terminera d’ailleurs sa course sous forme de strip quotidien. Comme il le fera avec toutes les premières aventures de Tintin (à l’exception d’un Tintin Au Pays des Soviets qu’il trouvait trop mauvais), Hergé remaniera cette neuvième histoire au moment de sa sortie en album couleur chez son nouvel éditeur : Casterman.
Contrairement à certaines de ses créations qui seront entièrement refaites (Tintin au Congo, Tintin en Amérique, Les Cigares du Pharaon, L’Île Noire), d’autres seront simplement redécoupées et complétées de quelques décors, afin de passer à une pagination immuable de 62 pages. Le Crabe Aux Pinces d’Or sera, quant à lui, le premier à être publié dans sa version couleur en 1943 sans quasiment aucune transformation.
Sur bien des points, il s’agit d’un album de transition au regard de toute la série des aventures de Tintin. Bien évidemment, c’est l’étape qui célèbre l’arrivée du capitaine Haddock auprès du jeune reporter à houppette mais, également, l’album où Hergé maitrise définitivement son art du scénario et du découpage. Contrairement aux précédents, Le Crabe Aux Pinces d’Or était d’ailleurs si épuré qu’il était plus court que prévu et Hergé dû ajouter quatre illustrations pleine-page (issues des hors-textes publiés auparavant dans les journaux) afin d’arriver à la pagination voulue au moment du passage aux 62 planches.
On a lu beaucoup de choses malveillantes à propos d’Hergé qui, à cette époque, travaillait pour le journal Le Soir, dirigé par des collaborateurs de l’occupation allemande (nous reparlerons de cette période complexe dans un prochain article). Ce faisant, Hergé a été traité de nazi, de traitre et de beaucoup d’autres sobriquets injustes.
Évacuons d’emblée toute ambiguïté : Tout cela est faux et constitue au final un véritable ramassis d’inepties et d’accusations mensongères qui témoignent d’une totale ignorance de la réalité. Si les détracteurs de l’œuvre d’Hergé avaient pris la peine de lire les aventures de Tintin au lieu de les salir de leur bêtise, ils auraient bien vu que, dès les années 30 (notamment à partir du Lotus Bleu), l’auteur s’était tenu éloigné des tendances fascistes de son rédacteur en chef au journal le XX° Siècle (l’abbé Wallez), et qu’il commençait à balancer pas mal de critiques acerbes à l’encontre de certains gouvernements agressifs et notamment de la montée du fascisme en Europe. On a par exemple le principal antagoniste de L’Île Noire qui se nomme « Müller » mais, surtout, l’histoire du Sceptre d’Ottokar qui n’est rien d’autre que le récit d’un Anschluss raté, prouvant de manière nette et précise qu’ Hergé dénonçait, bien avant tout le monde, la montée des républiques totalitaires précédant le commencement de la seconde guerre mondiale !
Alors certes, Hergé a publié Le Crabe Aux Pinces d’Or dans un journal tenu par des collabos. Mais c’était pour lui le seul moyen de travailler et de nourrir sa famille. Rien de plus. Rien de moins. Nous pouvons également rappeler qu’au début de la guerre (en 1940 pour être précis), Hergé avait commencé à travailler sur un nouveau récit intitulé Au Pays de l’Or Noir. La fermeture du journal le XX° Siècle mit un terme (provisoire) à cette aventure et l’auteur dû se recentrer sur un autre projet. Cette période est dominée par une crise majeure et toute la Belgique subit les retombées de l’occupation allemande. Hergé commence par fuir cette situation et part avec sa famille se réfugier en Auvergne (un épisode dont peu de gens semble être au courant). Il est finalement de retour à Bruxelles en juillet 1940 et, en septembre, le journal Le Soir lui propose de mettre au point un supplément jeunesse comme il le faisait au temps du XX° Siècle. Si au départ Hergé bénéficie d’un format relativement confortable pour publier son nouveau récit (Le Crabe Aux Pinces d’Or, donc, qui occupe deux pages sur huit), il voit son espace de liberté se réduire jour après jour au point qu’en 1941, il ne dispose plus que d’une demi-feuille (pas terrible pour un collabo de première, non ?). Pire encore : en septembre, Le Soir Jeunesse disparait corps et bien et Hergé doit désormais se contenter d’un minuscule strip quotidien de 17cm sur 4. Tel était donc le fameux épisode qui voudra plus tard qu’Hergé, qui racontait là une histoire sans aucune once de relents de propagande, fut taxé de nazi notoire, antisémite et colonialiste (et nous y reviendrons encore dans l’article à venir sur L’Etoile Mystérieuse)…
Ce malentendu persistant étant à présent évacué, reconnaissons que cette situation aura au moins eu le mérite d’imposer à Hergé une cadence de travail et des contraintes telles qu’il aura été obligé de développer une méthode narrative redoutable afin de raconter les aventures de son héros avec la plus rigoureuse des célérités. Le Crabe Aux Pinces d’Or s’impose effectivement comme le premier récit des aventures de Tintin raconté avec une maestria totale qui le propulse immédiatement au rang des chefs d’œuvre de la bande-dessinée moderne en termes de mise en forme narrative. Ou l’art d’un auteur qui s’est toujours montré capable de transformer tous les problèmes en avantages afin de mener à bien ses projets et de s’imposer, au final, comme le maitre de sa discipline…
Hergé le dira plus tard : Avoir été obligé de raconter l’histoire du Crabe Aux Pinces d’Or sous la forme de strips quotidiens constitués de trois, quatre ou cinq vignettes, l’aura poussé à s’interroger sur le découpage de son récit qui devait, non pas ménager le suspense et la tension à la fin de chaque page, mais bel et bien à la fin de chaque ligne, voire de chaque vignette. Tel est le génie d’un auteur qui, en ce temps là, était entrain d’inventer un medium quasiment à lui tout seul, du moins sous cette forme de récit au long-cours.
L’album contient d’ailleurs un dessin dont Hergé disait qu’il était son préféré : On y voit des soldats touaregs s’arrêter de tirer et prendre la fuite au moment où le capitaine Haddock se déchaîne en leur balançant une tonne d’injures. En une seule image, Hergé parvient à créer une sorte de découpage narratif interne puisque, de gauche à droite, on pourrait presque voir le même personnage arrêter son tir, hésiter, prendre peur, se retourner et fuir à toutes jambes ! Bien que la vignette soit plus épurée, on pourrait la comparer à certains tableaux de maître pour ce qui est de la composition narrative.
L’exemple qui me vient immédiatement à l’esprit date de la période néo-classique du XVII° siècle, à savoir le tableau de Nicolas Poussin qui illustre l’épisode biblique de la Manne dans lequel Moïse, en pleine exode du peuple juif, prie le Seigneur de sauver son peuple de la famine. Un tableau magistralement construit où l’on voit trois groupes de personnages, ceux de gauche mourant de faim, ceux du milieu (Moïse et Aaron en tête) priant le Seigneur, et ceux de droite recevant la Manne. Soit tout un épisode concentré en une seule image fixe !
Hergé aura ainsi réussi, à force de contraintes en tout genre, à dépasser les limites apparentes de son medium afin de le porter à son excellence. Et c’est sur ce point qu’il ne faut pas rater le train en marche : Malgré une apparente simplicité un peu fruste, la puissance créative d’Hergé, à une époque où la bande-dessinée est un art encore balbutiant, est époustouflante, si tant est que l’on sache remettre les choses dans leur contexte.
Comme évoqué plus haut, Le Crabe Aux Pinces d’Or marque l’arrivée dans l’œuvre d’Hergé du Capitaine Haddock. C’est, avec le recul, l’élément le plus important généré par cette neuvième aventure si l’on considère qu’elle constitue une étape charnière dans l’évolution de la série. Et pour cause ! Car le célèbre capitaine s’impose ni plus ni moins comme l’un des personnages les plus marquants de toute la création romanesque ! Alors que Tintin demeurait jusqu’ici une figure assez lisse (dans tous les sens du terme), le voilà soudain flanqué d’un compagnon doté d’une personnalité véritablement hors du commun. Rien ne laissait présager, néanmoins, qu’Haddock devienne une figure récurrente à ce stade de la série.
La rencontre entre les deux protagonistes se fait d’ailleurs de manière contre productive puisque, lorsque Tintin fait la connaissance du capitaine à la page 20 du Crabe Aux Pinces d’Or, le marin n’est purement et simplement qu’un ivrogne pathétique, une véritable loque humaine ne causant que des catastrophes. Pourtant, lorsque Tintin parvient à s’évader du cargo Karaboudjan commandé en réalité par Allan Thompson, le second du capitaine (que l’on avait déjà rencontré dans Les Cigares du Pharaon), il emmène le vieil alcoolique avec lui. Tout se passe un peu comme si, inconsciemment, Tintin avait d’emblée perçu la valeur humaine de son futur ami, quand bien même elle était encore cachée, à ce stade, sous plusieurs couches de décrépitude…
Tintin ne s’y est pourtant pas trompé : le capitaine Haddock demeurera dès lors son ami le plus fidèle, prompt, littéralement, à l’accompagner au bout du monde à la moindre occasion. On a dit beaucoup de choses sur ce vieux loup de mer : Figure paternelle pour un Tintin jusqu’ici apparemment orphelin, émanation humaine d’un Milou trop désincarné pour offrir au héros un comparse digne de ce nom, tout a été imaginé afin de justifier l’apparition d’un personnage venu soudain écraser tous les autres de son épaisseur de caractère. A l’arrivée, Haddock vient en fait s’additionner à une série de personnages déjà entrevus dans certains albums (Les Dupondt, Bianca Castafiore, le señor Oliveira Da Figueira), qui vont peu à peu constituer une sorte de famille de papier et, au final, une véritable famille recomposée.
Haddock est néanmoins le personnage le plus abouti, le plus profond et, à tout le moins, le plus irrémédiablement humain de cette famille fictionnelle. Bourré de défauts et d’aspérités, le capitaine dissimule sous son épaisse carcasse peu commode un cœur d’or et un courage d’acier trempé. Pourtant, il demeure pétri de faiblesses et semble traverser la vie avec autant de béquilles. Bien qu’il soit parvenu, au terme du Crabe Aux Pinces d’Or, à se défaire de son alcoolisme dans sa phase la plus grave, on le voit boire, fumer la pipe, jurer et s’emporter à la moindre occasion, soit tout ce à quoi Tintin est en général capable de résister. A bien y réfléchir, on songe que Milou était lui aussi assez friand de boissons alcoolisées et qu’il était peut-être, effectivement, une ébauche du futur capitaine alors que ce dernier n’existait pas encore !
Nul ne peut savoir si Hergé destinait le capitaine Haddock à occuper une place si importante dans la suite de la série (il apparait d’ailleurs sur la couverture de douze albums sur quinze à partir du Crabe Aux Pinces d’Or). Notre auteur fera pourtant le nécessaire afin que le vieux loup de mer subisse l’épreuve de force et prouve sa valeur en lui imposant d’emblée une cure de désintoxication sévère en matière d’alcool. Effectivement, afin de survivre à leur évasion, Tintin et lui devront traverser le désert marocain immédiatement surnommé par le capitaine « le Pays de la Soif » ! Une manière toute symbolique d’imposer au personnage un défi à sa mesure afin de tester sa valeur et de lui permettre d’entamer au plus vite sa quête de rédemption… et de mériter sa place définitive dans la série.
Evidemment, notre bon capitaine n’aurait jamais connu une telle gloire et une telle place de choix au panthéon des grandes figures de la bande-dessinée (et de la création littéraire tout court) si son auteur ne l’avait pas doté d’un petit quelque chose en plus.
Ce fut le cas avec cette propension à asséner des injures complètement incongrues qui, de Moule à gaufre à Bachi-Bouzouk, en passant par des expressions comme Tonnerre de Brest et Mille Sabords, allaient rapidement propulser le personnage au rang de légende ! Pour ma part, j’ai une appétence particulière pour quelques rares injures et, de loin, mes préférées sont sans doute les plus surréalistes, comme autocrate, iconoclaste, logarithme, jocrisse, phlébotome, mégacycle, anacoluthe, technocrate, pignouf, vivisectionniste, catachrèse, soulographe, ophicléide, topinambour, protozoaire, ravachol, macrocéphale, cercopithèque, rhizopode, amphitryon, mégalomane, sinapisme, écornifleur, oryctérope, hydrocarbure, nyctalope, zapotèque, fatma de Prisunic, cyclotron, ou encore le délicieux et raffiné va-nu-pieds et enfin l’inattendu -et visionnaire- végétarien !
Telle est donc l’importance particulière que détient cet album, qui méritait un article à lui seul tant sa place dans la série et dans l’histoire de la bande-dessinée est essentielle. Le Crabe Aux Pinces d’Or est d’ailleurs l’album des Aventures de Tintin qui aura connu le plus d’adaptations à la télévision et au cinéma. Il y eut tout d’abord un long métrage avec des poupées de chiffons réalisé en 1947, un dessin-animé de la série Belvision (intitulée Les Aventures de Tintin d’après Hergé) en 1961, un autre dessin animé issu de la série télévisée de 1991, et enfin le film d’animation magistral de Steven Spielberg réalisé en 2011, qui mélangeait des éléments du Crabe Aux Pinces d’Or et du Secret de la Licorne.
Si l’on ajoute quelques séquences d’anthologie avec les Dupondt qui font encore les andouilles, les scènes de rêve surréalistes typiques de l’imagination d’Hergé et une poignée de citations littéraires (L’Escadron Blanc de Joseph Peyré, les romans d’Antoine de Saint-Exupéry qui utilisent les mêmes décors sahariens), plus quelques extraits de poèmes et d’opéras, on tient définitivement l’un des albums phares de la série et, est-il encore besoin de le répéter, l’un des chefs d’œuvre de l’histoire de la bande-dessinée, mille millions de mille sabords de tonnerre de Brest !
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Ça y est ! Tintin rencontre enfin le capitaine Haddock ! Mais ce n’est qu’un élément parmi de nombreux autres qui font du « Crabe Aux Pinces d’Or » l’un des meilleurs albums de la série, et l’un des chefs d’œuvre de l’histoire de la bande-dessinée ! On vous refait tout l’historique du monument chez Bruce Lit.
La BO
Super intéressant comme toujours.
J’ai hâte de lire cet article sur l’étoile mystérieuse, je me demande ce que renferme comme secrets cette histoire dont je me souviens mal.
Haddock est un super personnage. Je ne suis pas un grand fan de Tintin et je pourrais m’en passer si Haddock n’existait pas. Mais il existe, et il me fait vraiment aimer les histoires dans lesquelles il apparaît.
J’aime beaucoup son doublage par Christian Pelissier dans la série animée de 1991. Et j’ai regretté que ce ne soit pas lui le doubleur dans le film d’animation de Spielberg.
https://www.youtube.com/watch?v=U2F9IGm066Q
Sur la question de la collaboration présumée de Hergé évoquée dans la première partie de ton article, on en a suffisamment parlé ces jours-ci et lors des autres spécial-Tintin pour qualifier ceci de fadaises complotistes venant de cancrelats n’ayant rien compris au parcours d’Hergé, ni à l’histoire de la BD voire de l’histoire tout court.
Pour le reste merci pour la corrélation entre le tableau de Poussin et la planche préférée d’Hergé. J’ai adoré le recensement des quolibets de Haddock dont la légende voudrait qu’ils soient issus d’une influence Céliniene.
Avec Gaston Lagaffe, Archibald Haddock est mon personnage préféré de toute la BD francobelge. Je l’adore. Je trouvais beaucoup du caractère bourru de mon père chez lui. Et son coeur d’or. Ses changements d’humeur. Sa mauvaise foi. Son courage. Ses faiblesses. Son profond sens de l’amitié. Tu as raison Tornado, c’est bien lui le personnage le plus abouti de Tintin talonné de pas loin de ce cher Tryphon.
Malgré tout le mérite, des albums de TIntin antérieurs, l’apparition de Haddock pour moi, c’est le Dark Side of The Moon de Hergé. Le moment où l’on arrive à la perfection absolue après des années de brouillons prometteurs.
Une petite séquence spéciales origines ?
En CE1, j’ai caressé l’idée de monter une séquence pour le spectacle de fin d’année de l’école autour de la séquence du pays de la soif. J’en avais appris les dialogues par cœur, naturellement ce ne s’est jamais produit.
J’avais bien aimé le film de Spielberg. Je suis très déçu que les autres films n’aient jamais vu le jour. Voila des adaptations qui pourraient me faire revenir en salle (à propos vous avez zieuté la prometteuse bande annonce de Gaston Lagaffe ?). Sait’on pourquoi ils n’ont jamais vus le jour ?
Un personnage avec un coeur en or dans un album aux pinces d’or. Bien joué Tornado !
Pas de commentaires sur le doubleur de Haddock ?^^
Je vais vous gonfler à chaque article avec cette série animée, mais c’était mon enfance et j’aimais vraiment bien^^ Je ne suis surement pas impartial mais je trouvais les histoires fidèlement adaptées avec des musiques sympas et de bons doubleurs. Le plus difficile pour moi dans le film de Spielberg c’était d’accepter une autre voix pour Haddock tellement j’ai été habitué. J’ai découvert certaines histoires dans le dessin animé avant de les lire.
Non Matt, tu n’est pas le seul sur ce sujet. ^^
C’est vrai qu’il était chouette ce doublage d’Haddock dans la série animée. Sa voix avait ce soupçon de rugosité adéquate pour un tel personnage, bourru au premier abord mais avec un coeur d’or (comme Ben Grimm). Le film live avec Spirou & Fantasio (sorti récemment) a l’air bien naze aussi.
On ne peut pas nier effectivement l’influence d’Hergé sur la Bande Dessinée. Mais une petite remarque s’impose. Si à l’époque de la parution du Crabe aux pinces d’or la Bande Dessinée est peut être « encore un art balbutiant », celui-ci nous a déjà donné près de 3 décennies AVANT, un chef d’oeuvre de l’art séquentiel: Little Nemo par Windsor Mc Cay. Avec son personnage, Mc Cay a déjà posé quasiment toutes les bases de la narration en Bande Dessinée.
Evidemment un magnifique article-hommage à l’oeuvre du siècle…
Hergé EST l’auteur le plus important de la bande dessinée. il a quand même tout créé…
Lionel n’a pas tort. Hergé est important mais vous allez craquer votre slip à force de fantasmer sur lui^^
La BD c’est comme le ciné, il n’y a pas 10 grands noms qui ont tout fait par « à-coups », il y a des développements sans arrêt dans l’ombre et de multiples influences qui se font entre auteurs plus mineurs aussi.
C’est bien ce que je dis… 🙂
Mc Cay, c’est vrai je l’avais oulié, mais Hergé a quand même fait faire un bond de géant au truc avec toutes trouvailles sur le mouvement, la posture, la vitesse, la notion de plan , mis en scène…
Pour moi c’est comparer les cartoons noir et blanc et Blanche Neige.
Mais pour en arriver à Blanche neige, il a fallu en passer par les cartoons noir et blanc de Mickey. Je trouve que c’est une erreur de penser que les gens sortent des trouvailles de leur chapeau. Ce qui précède influence toujours ce qui suit. Et la BD comme le cinéma c’est une évolution à multi participants, et pas des trouvailles de 10 grands réalisateurs.
je reformule: il n’a pas inventé, il a fait faire un BOND en avant, et cela dès « les Soviets ». il écrit une poursuite en voiture, les incurve les roues, fausse la perspective pour simuler les choses par l’image. il avait une vision très claire de l’illusion du mouvement.
il a sans doute pris les trucs à droite à gauche, mais il leur a donné une forme quasi définitive…
Tornado parle de cette fameuse vignette où il décompose le mouvement, c’est le genre de trouvaille qui fait faire un pas de géant.
Je suis d’accord qu’il a trouvé plein de choses et qu’il est important.
Mais bon je ne suis pas du genre à idolâtrer une personne^^ J’aime bien voir l’évolution dans son ensemble. Je crois que toi non plus tu n’es pas un fan du culte de la personnalité.
Sans vouloir aucunement minimiser le talent d’Hergé et son apport au 9ème art, il me semble que la narration dans les strips avec un suspense constant du au découpage « par bande » (ben euh, les comics… strips, en fait…) était aussi quand même pas mal développée de l’autre côté de l’Atlantique au moment où Hergé travaillait sur le Crabe aux Pinces d’Or. Je pense notamment à des titres comme Flash Gordon ou le Phantom… (et ça, c’est en plus des titres plus anciens cités par Lionel Garcia…)
De plus, si la narration de Hergé est ultra-efficace, on peut aussi apprécier des rythmes de narration différent, comme pour les mangas, ou c’est plus contemplatif (et en même temps également lié aux contraintes de pré-publication et de chapitrage…). Du coup, il serait exagéré d’énoncer que « toute » la BD vient de Tintin…
Tu sais bien que je n’aime ni Hergé ni Tintin, mais je dois avouer que les scans ici présents sont très beaux, surtout les grandes planches « hors-textes » (quelle drôle d’expression), très impressionnante. J’ai dû lire cet album mais je n’en ai aucun souvenir. Et tu m’étonnes fortement en faisant aucun résumé de cette bd !
Comme toujours j’apprends une tonne de choses. J’ai adoré la liste d’insultes (logarithme, ahaha, végétarien encore mieux !) et l’explication de l’efficacité de la narration de Hergé. De même, je ne connaissais pas l’histoire de cette case favorite, elle me rappelle l’article que j’avais fait sur les planches muettes.
J’ai un bémol cela dit : la partie où tu répètes que le procès de Hergé est inepte est redondant selon moi. Et puis il ne m’intéresse pas plus que ça. Alors que ton analyse des personnages, si.
La BO : bah c’est chouette. Il faudrait que je revoie ce film. Tout comme je devrai relire ce Tintin…
Merci à tous pour les retours.
Sur le fait que « le procès de Hergé est inepte », je suis désolé, car le prochain article sur L’Etoile Mystérieuse se veut plus insistant encore. Mais, en même temps, ça fait partie de l’histoire de ces publications…
Sur le fait qu’Hergé n’était pas le premier : Bon, les gars, on le sait, hein, que la BD existait avant. Si on va par là, on peut aussi nommer la Colonne Trajane qui date de l’antiquité… Je n’aime pas ce genre d’intervention où les internautes veulent montrer qu’ils ont la plus grosse et qu’ils savent tout mieux que tout le monde. Il y a des manières de venir discuter sans prendre les gens de haut. Heureusement, Eddy m’a devancé : Hergé, sans être le premier, a quasiment inventé la BD moderne, en réalisant une oeuvre d’une vie, en créant une icône universelle, etc, etc…
Houlà c’est pas pour montrer que qui que ce soit a la plus grosse (enfin je ne pense pas que JP, Lionel ou moi-même avaient cela en tête), mais juste ne pas idolâtrer à outrance, et causer histoire de la BD.
Pardon. Je suis rentré de boulot un peu HS. Et j’ai été inutilement irrité, je m’en excuse.
Mon idée, dans cette perspective de réaliser une suite d’articles sur la série dans l’ordre chronologique, c’est justement d’appuyer la thèse qu’Hergé a inventé une certaine forme de bande-dessinée, une oeuvre moderne, à la fois universelle, et en même temps complètement imbriquée dans les éléments constitutifs de son histoire contemporaine.
Je ne pourrais guère parler de Little Nemo, car je n’en ai pas lu en dehors du simple « feuilletage » (j’ai admiré les planches absolument magnifiques de Windsor Mc Cay, tout en n’ayant pas du tout envie de lire les histoires).
JP a sans doute également raison de parler des comics strips contemporains de ces années 30/40. Mais Hergé, c’est autre chose. C’est beaucoup plus impressionnant au bout du compte (quand on contemple l’oeuvre entière), tout en demeurant plus simple visuellement que tout ce qui existe autour ! 🙂
Je ne connais pas non plus ces BD précurseures évoquées et n’ai jamais lu Little Nemo.
Je rejoins cependant Tornado et vais tenter d’illustrer mes propos via le rock.
Oui, Hergé n’a pas inventé la BD.
Oui, on trouve des ersatz de Tintin avant lui à qui il a emprunté.
Oui, le strip existait avant lui.
Cependant…
Les bases du langage du médium existaient, mais il en a développé la syntaxe, la grammaire quasiment à lui tout seul. Il est l’inventeur de la ligne claire comme Disney celui du style cartoon. Ce qui est juste invraissemblable avec Tintin, c’est que 100 ans (!) après ses débuts, c’est un plaisir de le lire encore et encore. C’est drôle, frais, les références historiques ne sont pas chiantes comme-allez un peu de provoc’- les romans de Balzac ou de Hugo que je relis souvent parce que je les adore. Mais alors, que je saute les histoires de comtes, de marquis et de régents dont je me fous éperdument et auquel il faut le dire on ne comprend rien, le contexte historique chez Hergé est tellement bien dosé avec l’action que ce n’en est jamais-jamais-jamais pénible.
Pour pousser la métaphore avec le rock, les guitares existaient avec le Blues. Mais personne ne l’a maniée aussi bien que Hendrix qui en a tout digéré. Screaming Jay Hawkins sortait de cercueil en concert. Mais Alice Cooper en a fait quasiment un art, un gimmick en apportant la mort sur un lieu de musique populaire. Quant à Bowie, nombreux furent les détracteurs qui l’accusèrent d’avoir drainé Syd Barret, Lou Reed, Iggy ou Bolan. Mais force est de constater que tous ce que ces gens remarquables ont fait, Bowie l’a fait mieux qu’eux par la suite. Il a synthétisé pour deux siècles le meilleur de la musique populaire du XXe siècle. Comme un Kubrick qui s’est approprié tous les genres du cinéma : le péplum, le film de guerre, le thriller sexuel, l’horreur et la scifi, des genres qui existaient bien avant lui. Certes. Mais comme un champion il a ensuite élevé la barre plus haut que tous les précurseurs que c’en est agaçant. Mais c’est comme ça, et tout en comprenant qu’il faille garder son esprit critique et ne pas avoir de vache sacrée, je partage la vénération de Tornado pour Hergé. Il est un compas, une oasis dans l’histoire de l’art tout comme Mozart, Warhol ou…Jack Kirby.
« les guitares existaient avec le Blues. Mais personne ne l’a maniée aussi bien que Hendrix qui en a tout digéré. Screaming Jay Hawkins sortait de cercueil en concert. Mais Alice Cooper en a fait quasiment un art »
Argh ! Putain mon cœur…
Tu sais quoi ? Tout ça ce sont des critères de valeur arbitraires et subjectifs.
Donc non, ça marche pas.
Là il faut parler technique, pas goûts personnels. Et la technique ça se repose toujours sur ce qui précède. Certains inventeurs sont des génies, mais ils n’ont pas tout fait depuis zéro, ils se sont reposés sur des codes ou des techniques existantes. Ils ne réinventent pas la roue ou ne découvrent pas l’électricité à chaque fois.
Regarde ça vite fait en l’appliquant juste à la BD au lieu du ciné (c’est pas long, le lien t’emmène juste à l’endroit voulu pour un speech de 2min)
https://youtu.be/mo7Ibu-WyeQ?t=1736
Ok pas mal.
Disons les choses plus simplement : critères subjectif ou pas, il est incontestable qu’un Alan Moore reste un géant du comics comparé à…à….et à….
Cette hiérarchie n’est pas destinée à oublier les petites mains, les auteurs de deuxième division.
Mais si je reprends l’histoire du rock, il est indéniable que les Beatles ont marqué leur temps et ont un héritage plus large que les Monkees.
Pour utiliser une image, lorsque tu entretiens un feu, tu jettes du bois. Les Monkees c’est une branche. Les Beatles c’est un arbre ;).
La flamme dure plus longtemps, il faut l’entretenir. Tu vas donc avoir plein de petits groupes qui entretiennent le truc et de temps à autre tu as des Nirvana, des Amy Whinehouse ou même les Guns qui rallument la flamme.
Tout simplement.
Mais personne ne conteste le talent d’Hergé. Moi je réagissais au fait qu’on dise que Hergé a tout inventé. Non.
Certaines personnes pensent que mettre en lumière l’interconnexion entre les auteurs et leurs inspirations mutuelles minimise leur talent, d’où le fait qu’on ressente le besoin de dire « ah oui mais lui c’est pas du même niveau, c’est mieux, il a tout fait », sauf que c’est pas le propos.
Être talentueux ne signifie pas être un self made man qui a tout inventé tout seul. C’est savoir faire quelque chose avec ce qui existe, le faire évoluer, etc.
J’ai du mal cela dit à rapprocher ça de la musique et des groupes qui marquent leur temps. Ce n’est pas juste une question de talent ou de technique, mais de mode. Est-ce que les Beatles sont meilleurs que Fats Domino ? Pour moi il n’y a pas de réponse, c’est complètement subjectif, ce n’est pas une question d’apport technique à une forme d’art mais une question de préférence d’un type de musique.
Est-ce que les Beatles sont meilleurs que Fats Domino ?
Ma réponse est aussi cruelle que définitive : oui ! Domino est un artiste attachant, très bon dans son style, mais oublié de la mémoire collective (même sa fiche Wikipedia le dit). C’est un pionnier du rock qui a eu une influence majeure sur Elvis ou les Beatles. Mais il n’a jamais transcendé son médium.
Les Beatles ont inventé un son, une attitude, un look. Ils ont tout simplement défini la notion de groupe de rock avec sa gloire et sa chute. Ils ont laissé dans l’imaginaire collectif des centaines de chansons qu’on leur attribue en 5 secondes même pour le plus ignare en musique. Inversement si tu fais écouter du Domino les gens pourront le fredonner mais ne pas savoir qui chante.
L’art des Beatles va au delà des chansons : ils ont détronné Elvis, incarné une menace politique dans plein de pays et jusqu’à la fin de la vie de Lennon, avant eux une pochette de disque c’était la photo d’un mec. Point. Les Beatles ont joué avec les couleurs, flouté leurs trognes pour donner l’esthétique du cannabis, inventé la pochette abstraite (l’album blanc), ils ont donné naissance au film rock (parce que, quoi, les films d’Elvis, c’est juste de la daube). Enfin ils ont exploré avec George Martin comme personne le travail en studio en passant du mono à la stéréo. Il y a même des ultrasons dans Sergent Pepper, des plages cachées, des effets spéciaux, des bruits d’animaux. Le studio n’est plus un lieu où on enregistre un truc à la va-vite mais un lieu de création qu’ils privilégient en abandonnant la scène ! Du jamais vu avant eux ! Tout est révolutionnaire chez eux, tout est incroyable et il est admirable qu’un mec comme Mc Cartney sorte encore à 75 ans passés des disques ambitieux.
Totalement d’accord.
La meilleure comparaison, je trouve, est celle de Bowie : On peut vénérer Barrett ou Lou reed, Bowie est clairement au dessus au bout du compte. Il faut regarder l’oeuvre dans son ensemble -et bien la connaitre- pour s’en rendre compte. Et cela n’empêche pas d’avoir ses goûts, et de préférer Lou Reed à David Bowie. Mais, Bowie est au dessus, il serait vain d’essayer de démontrer le contraire. Idem pour les Beatles. Idem pour Hergé. Idem pour Alan Moore.
C’est très énervant de dire ça pour les gens qui ne sont pas fans. Mais l’oeuvre de ces artistes -de ces créateurs-, parle pour elle. Rien avoir avec la technique. Rien avoir avec les goûts et les couleurs. C’est un fait, et c’est pour cette raison que l’on a inventé le terme de « génie universel » : Clairement pour trancher à un moment donné, histoire de bien pointer qu’il y a des créateurs au dessus du lot au delà de la subjectivité.
Et pour bien finir d’énerver Matt, il y a Picasso aussi, dans le lot 😀
Plus sérieusement, il faut embrasser l’oeuvre toute entière d’un créateur pour juger de sa profondeur. Plus j’étudie celle d’hergé, plus je suis impressionné, et plus je trouve qu’il ne souffre d’aucune comparaison dans ce registre. C’est ce que je tente d’illustrer, modestement, avec cette série d’articles.
Désolé mais là pour me convaincre, c’est raté. Moi je parle de musique, je me fous du look, je me fous des modes, je me fous du son inventé si ce son ne me plaît pas. Ce n’est pas de la technique. C’est des préférences^^ (Et puis on peut reconnaître la voix de Fats Domino.) Et d’ailleurs le fait que les gens reconnaissent ou pas, c’est une question de mode, de popularité et pas de talent. (vas-y, viens me dire que ce qui est populaire est forcément ce qu’il y a de meilleur, je t’attends^^)
Et en plus au passage, tu viens de déclarer que Domino qui a inspiré les Beatles te paraît moins bon. Alors pourquoi ça te parait important de dire que Hergé a tout inventé si l’inventeur n’est pas forcément le meilleur ?^^
Je ne prétendrais pas le contraire de toi non plus en descendant les Beatles parce pour moi ça ne peut pas être prouvé techniquement.
On peut à la limite comparer les techniques de 2 musiciens qui jouent le même morceau, mais pas prouver la supériorité d’un style de musique sur un autre. C’est une affaire de goûts et pas de technique. C’est comme comparer un style de dessin à un autre. Or, un style ce n’est pas une question de technique. Chez Hergé on parle de techniques de narration qu’il aurait perfectionné, comme sur le scan qui montre son « illustration préférée », pas de son style de dessin. Cette technique de narration fonctionnerait aussi avec un autre style de dessin plus réaliste.
Enfin bref…
Et les Beatles ça pue, et Domino il rocks ! (avis subjectif complètement assumé^^)
Bon j’ai pas fini Matt 😉
Je continue.
Tu as le droit de ne pas aimer les Beatles, absolument la musique est subjective, bien sûr.
Tu aurais tort de sous-estimer l’importance du look cependant. Je ne te parle pas de Bon Jovi là, mais de la manière de s’habiller, de se coiffer, de vivre avec encore des influences aujourdhui. Si tu regardes Les enfants terribles de melville, c’est juste atroce : voilà comment les jeunes s’habillaient avant la vague rock : la raie sur le coté, un vocabulaire des plus empruntés, on eut dit des petits vieux avant l’heure. Les cheveux en banane, les épingles à nourrices des Punks, le cuir de Brando, les scooters des mods les tresses des rastas ou les franges des Beatles, voilà comment on s’habille aujourd’hui, voila ce qui a fourni le vocabulaire graphique de plein de BD et jeux vidéos.
On s’en fout de la technique des Beatles. Mis à part Mac Cartney, aucun n’était très bon techniquement. Mais ils ont révolutionné la façon de composer et surtout d’arranger une chanson, quand les pionniers restent assez basiques. C’est le destin ingrat des pionniers.
Ah tiens Chroma est sur Youtube ? J’avais maté cet épisode grâce à ton lien précédent où tu parlais déjà du même passage, c’est vraiment incroyable tant de réflexion. Il faut que je regarde les autres épisodes.
@Jyrille : C’est un mec qui a reposté sur youtube, mais c’est pas la vraie chaîne.
@Tornado : M’énerver avec Picasso ? Pourquoi ?
Et puis allez vous faire f***** avec votre musique de m**** ^^
Bon je m’y connais mal en musique alors je ne vais pas débattre trop là dessus.
Toujours est-il qu’on ne parlait pas de talent jusque là. On parlait du fait que le talent ne se mesure pas à « qui c’est qui a le plus inventé de trucs ? » C’est la façon de se servir même de ce qui existe déjà. Et vous le prouvez vous mêmes en disant que les groupes qui ont succédé à Domino sont mieux, alors que Domino a inspiré Elvis, les Beatles, etc. Et que c’était un pionnier du rock. Même si ça vous fait chier aussi de le reconnaître si vous n’êtes pas fans^^
J’ai jamais dit que tout sa valait (je te vois venir Tornado^^) , j’ai dit que reconnaître le talent d’un mec ça ne doit pas vous pousser à dire qu’il a tout inventé depuis la création du monde. C’est pas la même chose.
Bon Tornado sois sympa là, viens m’aider. Je sais que t’es d’accord avec Bruce mais il parle du look bon dieu ! Toi aussi tu t’en fous du look dans la musique non ?^^
Honnêtement Bruce, c’est pas pour faire de la mauvaise foi, je reconnais mes limites, je ne pense pas être capable de bien me rendre compte de ce que les musiciens apportent de révolutionnaire. En BD ou au ciné dans les techniques de narration, les façons de raconter, les cadrages, certaines nouveautés, la manière de mettre en scène une atmosphère, je m’en rends compte.
En musique, non. C’est purement une question de préférence subjective. je n’arrive pas à voir (ou entendre) ce que les Beatles ont bien pu faire de mieux en terme de musique pure (me fiche du look, j’écoute ma musique, je ne la regarde pas, donc pour moi c’est hors équation)
Et je ne déteste pas les Beatles. J’suis pas bien fan mais j’ai rien contre eux. C’était juste pour faire le chieur^^
La musique c’est tellement une affaire de ressenti au delà de toute technique pour moi que ça me fait même chier qu’on vienne me dire ce qui est mieux que ce que j’aime. Dans une BD je peux reconnaître sans problème qu’une narration d’une BD franco belge que je n’aime pas reste bien plus fluide et soignée qu’un comics de super héros hyper bavard et lourdingue des années 60. Question de technique de narration de découpage. Et pourquoi je peux aimer la BD de super héros tout en acceptant que c’est pas le summum. En musique je n’arrive pas à voir cette supériorité ailleurs si le son me casse les oreilles, alors ça m’emmerde^^
Et d’ailleurs je ne peux que me questionner sur votre subjectivité. Comment vous faîtes pour reconnaitre la supériorité d’un musicien qui vous casse les oreilles ? D’ailleurs…est-ce que comme par hasard ceux que vous considérez comme supérieurs sont ceux dont vous êtes fans ?^^ Comme ce serait étrange. Allez pour être bon joueur et me prouver que c’est possible, citez moi des super musiciens que vous voyez comme des génies mais que vous n’aimez pas^^
@Bruce : et pour cette question de mode vestimentaire, mais alors c’est dingue comme je n’associe pas ça du tout à la musique ! C’est comme si tu me disais que Hergé il est génial parce que les lecteurs ont décidé de changer de mode vestimentaire en lisant ses BD. Quel rapport avec son talent de conteur, son dessin, sa narration ? Je ne vois absolument pas la musique comme ça, je me contrefiche de l’impact qu’il a eu il y a 40 ans. C’est ça qui devrait me faire aimer leur musique ? L’impact que ça a eu avant ma naissance ? C’est un non-sens complet pour moi. C’est comme si je te disais que les vieux films de Ray Harryhausen c’est génial parce que ça
Merde…
…parce que ça a inspiré Spielberg ou d’autres cinéastes. Ben…non. C’est super cet impact qu’il a eu, oui, mais alors rien à voir avec la qualité des films à proprement parler.
J’ai avant tout apprécié le travail d’iconographie, très instructif… mais j’ai aussi lu l’article. 🙂
J’ai beaucoup apprécié de revoir ces 4 planches hors texte, assez surprenante à la lecture, quand, comme moi, on ne sait pas d’où elles sortent. Le fac-similé du Soir Jeunesse permet également de voir comment Hergé a été amené à adopté un rythme narratif très rigoureux, une explication limpide. J’ignorais totalement qu’il y avait eu une adaptation de cet album avec des poupées de chiffon. Si je l’avais su, j’en aurais fait bénéficier mes enfants plus jeunes.
Je suis entièrement d’accort avec Matt. On peut reconnaître les apports de Hergé sans devoir verser dans l’idolâtrie. Et Hergé de son propre aveu « n’aurait pas existé » sans Alain Saint-Ogan au même titre que Disney reconnaissait Mc Cay comme le plus grand professionnel de l’animation, bien au-dessus de lui (et ce sans le moindre jugement de valeur). Au final, « rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme » avec plus ou moins de talent.
Ouaip
Et je précise que ce n’est pas pour ramener ma science que je dis ça, ni pour minimiser l’importance d’Hergé qui était en effet très doué, mais parce que je trouve ça véritablement intéressant d’étudier l’évolution des techniques et des mouvements, et que ne retenir que les plus talentueux ou connus, c’est une vision biaisée qui laisse de côté des auteurs peut être plus mineurs mais qui de tout temps ont apporté leur pierre à l’édifice de toute forme d’art.
Oh mon dieu !!! Un article sur l’album que je préfère de Tintin. Mais surtout le fait de mettre le focus sur mon personnage de bande dessinée préféré toutes catégories confondues m’a obligé à lire avec délectation l’article.
Excellente analyse et comparaisons que l’auteur de l’article nous fait là ( qu’il en soit remercié).
J’avoue que l’insulte « Amiral de bateau lavoir » compte parmi mes favorites. Et à tous ceux qui n’ont pas encore pu lire le petit livre qui recense toutes les insultes du capitaine Haddock, ruez vous dessus pour vous rendre compte de La phénoménal érudition de Hergé qu’il applique à son capitaine.
Bon les gars vous m’avez encore fait partir dans tous les sens…mais moi je voulais juste dire, et vous le dîtes vous-mêmes d’ailleurs concernant le musique…que les pionniers c’est pas forcément les meilleurs. Donc prétendre que Hergé a tout inventé, déjà c’est faux…et ce n’est pas gage de qualité non plus selon vos propres mots^^
Donc oui il avait du talent. Est-ce vrai ou pertinent pour prouver ce talent de dire qu’il a tout inventé tout seul ? Non^^
T’inquiète pas Matt, t’es pas tout seul. Je suis avec toi !
Et que Tornado soit assuré que je ne cherche pas à avoir la plus grosse. 🙂 Pour jouer des clichés, étant asiatique, c’est une ambition que j’ai depuis longtemps abandonnée (je vous dis pas si il m’est arrivé de la caresser, parce que ça va devenir trop hot, après, et comme l’article cause déjà de déshydratation…)