Batman: Three Jokers par Geoff Johns & Jason Fabok
Un article de PRESENCE1ère publication le 23/02/21- MAJ le 03/10/21
VO : DC Comics
VF : Urban Comics
Ce tome contient une histoire complète qui est plus savoureuse si le lecteur connaît déjà le personnage de Joker. Il regroupe les 3 épisodes initialement parus en 2020, écrits par Geoff Johns, dessinés et encrés par Jason Fabok, avec une mise en couleurs réalisée par Brad Anderson. En fin de tome se trouvent les 4 dessins en pleine page réalisés par Fabok pour servir de pages promotionnelles.
Batman arrête la batmobile en catastrophe, renversant la stèle de la tombe de ses parents à quelques distances du manoir Wayne. Il parvient à la Batcave tant bien que mal, et il est immédiatement pris en charge par Alfred Pennyworth. Celui-ci l’aide à enlever son costume, en le découpant quand nécessaire, car certaines blessures saignent encore. Alfred commence à la recoudre en voyant toutes les cicatrices sur son corps. Bruce explique que cette fois-ci c’était un coup de parapluie. En voyant chaque cicatrice, Alfred se souvient des autres armes : le dos brisé par Bane, le sceptre chauffé à Blanc de Riddler, les griffes de Catwoman, les mâchoires de Killer Croc, la fourche de Scarecrow, et les différentes armes de Joker. Tout cela le ramène à la marque psychique indélébile de l’arme à feu utilisée par Joe Chill, l’homme qui a tué ses parents, alors qu’ils sortaient tous les trois d’une séance de cinéma pour voir La marque de Zorro. Sa remémoration est interrompue lorsque son attention est attirée par une information à la télévision : Joker a assassiné les derniers membres de la famille Moxon, dans ce qu’il a baptisé sa guerre du chaos contre le crime organisé. Barbara Gordon est en train de s’entraîner sur un tapis de course dans une salle de sport tout en écoutant les informations. Un présentateur indique que le comédien Kelani Apaka a été tué par Joker. Elle arrête de s’entraîner car le tapis de course est en surchauffe, et elle va prendre sa douche, sa main venant toucher machinalement sa cicatrice en dessous du nombril.
Dans un des cimetières de Gotham, Red Hood (Jason Todd) est en train de se battre contre un gang de cinq individus, alors que les informations indiquent que Joker avait commis un meurtre quelques jours auparavant : le docteur Roger Huntoon qui a été retrouvé dans un placard à balais de l’asile d’Arkham, avec un canard en plastique enfoncé dans sa gorge. Ce docteur avait écrit un livre sur l’impact de la super violence sur la psyché, décrivant un cercle de la violence entre les bons et les méchants, faisant que rien ne les distingue vraiment au final. Red Hood finit d’assommer ses assaillants qui effectivement ne disposent d’aucune information sur Joker. À l’extérieur d’une usine de produits chimiques, un groupe de policiers enlève un casque cylindrique rouge d’un cadavre à terre. En dessous, son visage est déformé par un horrible rictus. Ce soir, Joker a également tué les 3 individus. Batman arrive sur place. Il constate qu’il ne connaît pas ces morts, et il suppute que qu’il sera impossible de les identifier : empreintes digitales brûlées, produit chimique ayant altéré leur ADN, mâchoire brisée. Batman effectue ces constats à haute voix, un policier se demande pourquoi il parle tout fort. Batgirl perchée sur une barrière en hauteur indique qu’il le fait à son attention. À la surprise de tout le monde, une des victimes reprend connaissance. Il est emmené en ambulance, mais Red Hood a pris place à l’intérieur en se faisant passer pour un ambulancier.
Une histoire de Batman publiée par la branche Black Label de DC Comics, réalisée par deux grands créateurs : c’est plus que tentant. Effectivement, la narration s’adresse plutôt à un lectorat âgé : couleurs sombres, violence graphique, pages muettes qui nécessitent une implication du lecteur, enjeu qui ne se limite pas à attraper le criminel ou les criminels, processus psychologiques sous-entendus. Les dessins sont dans un registre descriptif précis, avec une très faible part d’emphase par rapport à un comics de superhéros traditionnel. Le titre s’avère explicite : Batman, Batgirl et Red Hood sont confrontés à 3 Joker : le Clown, le Comédien et le Criminel. L’enjeu est bien de sûr de les mettre hors d’état de nuire, mais aussi de trouver quel est leur objectif, et de savoir quel est le vrai. La tension dramatique est élevée d’entrée jeu car le scénariste sait bien rappeler que Barbara Gordon a été traumatisée par l’agression de Joker qui l’a laissée dans un fauteuil roulant pendant des années, que Jason Todd s’est fait fracasser le crâne à coup de barre à mine par Joker, et que Bruce Wayne vit avec la responsabilité de n’avoir jamais mis fin de manière définitive aux crimes de Joker. Le dessinateur raconte son histoire de manière posée, limitant les effets dramatiques, donnant à voir les choses de manière factuelle. Sa façon de représenter les choses permet aux superhéros d’exister dans un monde très réaliste, sans paraître incongrus, malgré la cape de Batman et de Batgirl, malgré le casque rouge de Red Hood, malgré la veste violette de Joker et ses cheveux verts. Scénario et dessins sont en phase pour un récit entre polar psychologique et thriller avec des meurtres horrifiques. Le lecteur prend grand plaisir à découvrir cette histoire au premier degré, avec une narration soignée, des rebondissements réguliers, des scènes d’action réalistes et organiques.
S’il dispose d’une culture comics, le lecteur remarque que Geoff Johns et Jason Fabok composent leur récit en le nourrissant à partir de plusieurs sources, tout en lui donnant une unité et une personnalité remarquable. L’idée qu’il puisse y avoir plusieurs Joker est intéressante en soi, et elle fait écho au fait que ce personnage existe depuis 1940 : apparu pour la première fois dans Batman 1, créé par Bob Kane, Bill Finger, et Jerry Robinson. Il a donc été maintes fois réinterprété durant ses huit décennies d’existence, Grant Morrison ayant consacré l’épisode 663 (2007, illustré par John van Fleet) de la série Batman à cette notion que Joker se réinvente à chaque apparition (c’est-à-dire à chaque nouveau scénariste, ou à chaque nouvelle génération de lecteurs). L’artiste donne une apparence un peu différente à chacun des trois Joker, avec un costume emblématique (par exemple la chemise hawaïenne), des expressions de visage différentes, et des postures différentes. L’utilisation régulière de pages découpées en 9 cases de taille identique, la palette de couleurs, certains éléments visuels (comme le casque cylindrique rouge) constituent autant de références piochées dans BATMAN: THE KILLING JOKE (1988) d’Alan Moore & Brian Bolland, et Fabok reprend quelques postures et mises en scène de Bolland en les intégrant dans sa narration visuelle sans solution de continuité. Le lecteur remarque également qu’à une ou deux reprises une situation ou une prise de vue font écho à WATCHMEN (1986) d’Alan Moore & Dave Gibbons.
S’il est un connaisseur de l’histoire de Batman et de Joker, le lecteur peut ainsi relever d’autres références patentes. Le dos couturé de cicatrices de Bruce Wayne rappelle une page similaire dans BATMAN: BLACK AND WHITE (1999) de Paul Dini & Alex Ross. L’utilisation d’une barre à mine par Joker est une répétition du massacre de Robin dans BATMAN: A DEATH IN THE FAMILY (1988) par Jim Starlin & Jim Aparo. Le scénariste n’est pas loin de s’auto-citer avec des réminiscences de BATMAN: EARTH ONE (2014) de Geoff Johns & Gary Frank. D’ailleurs, le lecteur se dit que Jason Fabok fait en sorte de dessiner de manière très proche de Frank, comme si le scénariste avait fixé une charte graphique à respecter pour ses récits de Batman. Le lecteur se rend bien compte de l’effet d’écho de ces citations visuelles, de ces moments emblématiques évoqués par l’image ou par les dialogues. Dans le même temps, il n’éprouve jamais l’impression d’un patchwork malhabile ou artificiel : le récit présente une réelle unité, une cohérence interne solide, avec une touche personnelle. Le scénariste ne cherche pas à réaliser une histoire présentant une théorie unificatrice de la mythologie de Batman : il a conçu une véritable intrique qu »il raconte en la nourrissant avec des éléments de la mythologie du personnage.
Bien sûr, le lecteur a le droit à une nouvelle version du traumatisme originel : le meurtre de Martha et Thomas Wayne par Joe Chill après avoir vu LA MARQUE DE ZORRO (1920) de Fred Niblo, avec Douglas Fairbanks, mais il échappe au collier de perles, le scénariste n’introduisant pas de références à la version de Frank Miller. Il revoit la scène où Joker tire sur Barbara en 1 case, ainsi que Joker s’acharnant sur Jason en 1 page. Ces rappels servent de point de départ, le scénariste s’appuyant dessus pour développer le caractère de Barbara et de Jason, la dynamique de leur relation avec Batman, leur réaction face à Joker. Pour autant, Geoff Johns ne se lance pas dans une analyse psychologique, ni dans un métacommentaire. Il s’en tient avant tout à raconter une histoire, avec des personnages dont le lecteur comprend les motivations qui sont individualisées, et à les suivre dans leurs recherches pour cerner Joker, au propre comme au figuré. L’avant dernière scène rappelle bien sûr le face à face final entre Joker et Batman à la fin de Killing Joke, mais le scénariste ne singe pas Alan Moore : il reste à un niveau plus terre à terre, en cohérence avec le reste de son récit, pour un point de vue personnel, sans être révolutionnaire.
En découvrant ce récit, le lecteur s’interroge sur le positionnement qu’aura souhaité lui donner son scénariste. Il ne peut pas s’empêcher de voir les évocations de récits emblématiques, par exemple à Killing Joke, tant dans le scénario que sur le plan visuel. Dans le même temps, il se sent emmené par l’intrigue captivante au premier degré et originale, dépourvue de sensation d’emprunts maladroits, ou de continuité pesante. Il voit bien que Jason Fabok respecte une forme de cahier des charges pour dessiner dans un registre proche de celui de Gary Frank quand celui-ci dessine dans un registre découlant de celui de Brian Bolland. Il voit bien que Fabok est parfois un peu sec dans les plans de prise de vue, avec des cases ne contenant que des gros plans sur les visages, ce qui n’empêche pas la narration visuelle d’être immersive, convaincante, et captivante.
Finalement, le scénariste donne l’impression de s’attacher avant tout à raconter une bonne histoire originale, et ça fonctionne très bien, pour un bon polar, un thriller rendu malsain par l’obsession de Joker, et les traumatismes de Jason, Barbara et Bruce. Une excellente histoire de Batman.
Bon…
Est ce que le Black Label va enfin offrir une histoire d’adultes pour adultes ? Parce que jusqu’à présent, j’ai l’impression que c’est surtout prétexte à des récits hors continuité avec auteurs de luxe.
Ceci dit, je ne vais pas faire la fine bouche : les dessins sont alléchants et grâce à toi je sais qui est Jason Fabook désormais.
Sur la démarche, je reste quand même circonspect « le Clown, le Comédien et le Criminel. »
Je ne comprends pas le truc de scinder le personnage de Joker en 3 alors qu’il est les 3 et qu’il n’a jamais varié d’un iota.
Concernant Jason Fabok, c’est avec ce récit que j’ai commencé à le voir autrement qu’un clone de David Finch, mais il reste encore fortement sous influence d’autres artistes.
Comme tous les personnages récurrents de fiction, Joker a connu des variations, parfois infimes, parfois significatives depuis 1940. Mais le cœur de l’intrigue est ailleurs dans ce récit : il se trouve dans l’objectif poursuivi par Joker que je vais éviter de divulguer. 🙂
Alors si le joker comme batman a ÉNORMÉMENT varié au fil des décennies et des auteurs qui lui ont succédé si le batman de miller est probablement l’un des batman définitif, il y a autant de joker qu’il y a d’auteur. On peut estimer qu’il y a effectivement 3 voir 4 période pour le personnage. Celui du dessin animé que beaucoup connaissent mixent de nombreuses interprétation du personnage. Morrison en faisait une étude dans l’asile darkham et dans batman 663
Il y a autant de joker qu’il y a d’auteurs : c’est une formulation que j’aime bien. Son comportement est assez cadré par les responsables éditoriaux, mais effectivement, celui de Miller franchit un cap. En outre, son attitude a également évolué lors de la période du feuilleton avec Adam West et l’interprétation de Cesare Romero.
Très honnêtement, je n’ai jamais perçu de grandes différences entre les Joker de Starlin, Morrison, De Matteis ou Enguehart.
Je peux comprendre : cela relève plus de différences mineures. Je pensais à Cesar Romero dans la série télévisée avec Adam West et son influence sur le personnage dans les années 1960, au Joker de Tony S. Daniel qui se dépèce le visage (quand même !!!), au Joker de Frank Miller évoqué par Sephcloud, au Joker plus inoffensif des années 1950 pour ne pas contrevenir au Comics Code.
Oui sans doute.
Mais pour moi je ne vois pas tant de différence que ça pour le scinder en 3 personnalités différentes.
1) Le méchant de carton-pâte dans un barnum multicolore, inoffensif et rigolo (Cesar Romero).
2) Le méchant réaliste à la Frank Miller, dangereux et intense.
3) Le méchant grimm’n gritty, qui se lacère le visage dans le gore le plus total et tout aussi caricatural que le premier dans l’extrême inverse (Présence y fait allusion).
Fastoche !
A ceci prêt que la coexistence du 2 et du 3 ne me semblent pas incompatibles. Le Joker, c’est aussi le mec qui tue un gamin à coup de pied de biche déguisé en iranien ou tire sur Barbara habillé en Magnum.
Le fond et la forme (!!!) : Le même personnage, mais une mise en scène différente à chaque itération. Tu as aussi la version cartoon de Bruce Timm, rigolote et inoffensive sur la forme (personne ne meurt à l’écran) mais complètement dérangeante et insaisissable dans le fond. Cette version-là est tellement réussie que tous les gamins l’ont adorée. Résultat : On voit ce qu’il en est de la popularité du personnage aujourd’hui, qui doit sans doute plus à cette version brillamment équilibrée (soutenue par l’interprétation de Mark Hammil en VO) qu’à celle de Cesar Romero, de Jack Nicholson ou encore de Joachin Phenix. Mes enfants l’adorent.
Voilà qui est très tentant. Je ne connaissais pas l’existence de cette mini-série.
C’est fou tout ce qui a été mis dans ces trois épisodes. Sont-ce des épisodes doubles ?
De ce que tu décris ça a l’air parfait pour moi. Le seul frein c’est que je n’avais vraiment pas aimé BATMAN EARTH ONE (du même scénariste) : Une relecture que j’avais trouvée totalement sans saveur.
Oui, ce sont des épisodes doubles.
C’est un bon récit de genre superhéros : c’est-à-dire des gugusses avec un costume, des capacités qui sortent de l’ordinaire, exigeant la suspension consentie d’incrédulité qui va avec pour des éléments explicites (Alfred homme à tout faire aux compétences incroyables) ou implicites (les ressources financières infinies de Batman). Comme le fait remarquer Bruce, ce récit peut être considéré comme s’intégrant dans la continuité des personnages.
Sur le papier, je suis a priori plutôt client des projets du Black Label : des récits autonomes, destinés à un public adulte (bien que visiblement très prude), éloignés des boursouflures d’une continuité hypertrophiée devenue illisible au commun des mortels. Pour l’instant on a plutôt des récits sympathiques (j’ai bien aimé Killer Smile) mais pas non plus les pierres angulaires vantées par les services promo à coup de superlatifs ronflants répétés à l’envie sur la toile.
Précisément, ce volume me semblait tellement vouloir être une resucée de Killing Joke version 2.0 que je me préparais à prendre mes jambes à mon cou, tant cela puait la déception marketingo-survendue à plein nez. Mais je dois dire que ton article pique ma curiosité.
Oui, on ressent très fortement l’influence de Killing Joke, entre hommage et exercice de style. Dans le même temps, Geoff Johns a réussi conserver sa voix d’auteur, sans donner l’impression de singer Alan Moore (forcément en moins bien). À mes yeux, ça fonctionne parce que Johns n’a pas la prétention de faire du Moore.
Bon, on va attendre la sortie VF pour que je puisse feuilleter et décider .
S’il n’y avait pas eu ta chronique je crois que j’aurais vite tranché. Le concept ne m’emballe pas du tout.
Je rejoins totalement BRUCE. Pourquoi vouloir scinder le personnage en 3 caractérisations différentes? Ce qui fait mon attrait pour le JOKER c’est justement sa complexité et le fait qu’il réunisse tout les travers en un seul et même personnage !
Du coup je me pose une question: Qui est le véritable Joker et quelle est sa véritable nature ? Et s’il ne faut en choisir qu’un, le vrai JOKER perdra-il les caractéristiques des 2 autres ?
Bref, même si le concept est original, il est assez alambiqué !
Jason FABOOK je l’ai découvert sur un superbe one shot dédié à SWAMP THING. J’aime beaucoup 😉👍
Qui est le véritable Joker et quelle est sa véritable nature ? – C’est la question centrale du récit. Le concept a déjà été abordé par d’autres scénaristes, comme Grant Morrison dans Batman #663 (2007) qui m’a durablement marqué. Ce qui m’a plu dans cette histoire est que Geoff Johns sait mettre à profit l’histoire personnelle de chaque personnage impliqué pour aborder cette question sous différents angles.
En ce qui concerne l’histoire de Swamp Thing, j’en publierai quelques pages lorsque j’en serai à l’année 2018 pour l’anthologeek qui est consacré à Fabok sur la page facebook du site.
Si ce n’était pour Jason Fabok, je ne verrais pas l’intérêt de cette histoire venant bouffer dans la gamelle des classique de manière assez grossière à mes yeux.
la nécessite de « révélations » qui mettent par terre amène donc un twist de plus WTF que j’ai jamais vu.
Je n’ai pas trouvé le récit dense ni organique, comme forcé de toute part pour faire une oeuvre à part sans qu’elle ait quelque chose à dire…
Je crois sentir la volonté de banaliser les récits d’Alan Moore de la part de Geoff Johns comme s’il voulait jeter un voile définitif sur son influence…
Oui Fabok tabasse totalement, je l’ai découvert sur la Ligue de Justice quand on m’a offert DARSEID WAR et il fait partie des artistes totalement à sa place dans le registre du super héros. anatomies idéalisées mais gracieuses et imposantes de puissance, ombres maîtrisées, aussi à l’aise dans le gros plan que dans la scène d’action.
Voilà un point de vue très enrichissant, car je suis incapable de l’avoir. Je ne me suis pas lancé à reculons dans la lecture, mais avec un certain nombre d’a priori négatifs, et j’ai eu l’impression de retrouver le Geoff Johns des grandes heures… mais ce n’est que mon ressenti personnel et pas une vérité universelle.
La volonté de banaliser les récits d’Alan Moore de la part de Geoff Johns comme s’il voulait jeter un voile définitif sur son influence – Mon ressenti est sensiblement différent. Johns a fait parti de ceux qui n’ont pas participé à Before Watchmen, pour le coup une opération commerciale que je n’ai pas lue, par principe, même si plusieurs auteurs figurent parmi mon panthéon de référence. Du coup, Johns apparaît plutôt comme timoré en termes de pillage de l’héritage d’Alan Moore. Ce n’est que récemment qu’il s’y est mis avec Doomsday Clock et Three Jokers. Il n’est pas le premier à envisager les œuvres d’Alan Moore comme un genre en soit, un Graal narratif inatteignable, auquel il souhaite se mesurer et rendre hommage. Je n’y ai pas vu du plagiat ou un hubris hors de contrôle.
À mes yeux, comme Johns reste avant tout dans un récit de genre superhéros + thriller, il fait acte d’humilité : il reconnait que Three Jokers n’ait pas dans la même catégorie que Killing Joke. Il n’a pas cette prétention… que d’autres ont affiché explicitement avant lui, avec des résultats toujours pathétiques (je pense à Joe Michael Straczynski).
Je ne vois pas comment Three Jokers jette un voile sur l’influence d’Alan Moore, alors qu’il célèbre Killing Joke (1988), comme une référence indépassable, plus de 30 ans après sa parution. Pour le coup, j’ai interprété cette histoire et l’intention de l’auteur très différemment, mais ce n’est que mon sentiment personnel, j’en ai conscience.
Tu saurais avoir raison…
j’ai ma propre « impression » de lecture qui me laisse cet arrière gout bizarre de vouloir mettre Moore dans la grande tapisserie DC au même titre que les autres.
En plus je pense aussi que si le comics veut avancer, l faudra dépasser ou parvenir à mettre de côté certains bornes devenues trop astreignantes à assumer.
Johns avait déjà bien assimilé Moore dans Green Lantern en reprenant dans ses Secret origins MOGO et la dimension de monstres qui avait été mis dans les back-up story qu’avaient écrit Moore et Gibbons
Mettre Moore dans la grande tapisserie DC au même titre que les autres : peut-être même plus que les autres… parce que cette intégration me donne l’impression d’être systématique, sous la forme de Tout ce qui vient de Moore est génial… ce qui rejoint ta phrase sur les bornes à dépasser, et une rengaine développée par Alan Moore lui-même. Il n’hésite pas à dire et à répéter qu’il serait temps que des auteurs parviennent à écrire des récits aussi bien que les siens, faisant autant date que Watchmen ou Killing joke… bizarrement, c’est un discours qui ne le rend pas sympathiques parmi la profession. 🙂
Tiens c’est marrant mais pour moi le « principe » de ne pas lire Before Watchmen, j’en ai rien à carrer^^
J’ai prévu de lire ceux de Cooke, JMS, Len Wein, même celui d’Amanda Conner même si je sens que c’est surement plus léger.
Il parait qu’il faut surtout éviter les Azzarello (donc le Comédien, Rorschach,)
Et il semblerait que JMS était plus en forme sur le Dr Manhattan que sur le hiboux qui ne vole pas haut (ha ha !)
Si c’est pas bien, ça n’entachera pas Watchmen de toutes façons.
C’est marrant parce que parfois quand je dis qu’une tante May ressuscitée ça fout en l’air l’épisode de sa mort, on me tombe dessus en disant « mais non ça fout jamais en l’air les anciennes histoires, faut les lire pour ce qu’elles sont et pas pour la continuité, et se replacer dans le contexte, etc. »
Ok…mais pourquoi ne pas lire Before Watchmen alors ?^^
sans doute parce que la perception relativement commune nous fait accepter des choses dans un « Work for hire » sur univers connecté et pas dans un « Creator Owned » qu’on estime souvent intouchable….
Before watchmen j’ai pas vu l’intérêt du tout…
je ne crie pas au scandale, j’ai passé l’âge des combats dérisoires mais ça ne m’intéresse pas du tout…
Bizarement Doomsday Clock… ben déjà il y a Gary Frank, c’est déjà un facteur positif, ensuite il y a cette bizarrerie de faire entrer les Watchmen au forceps dans l’univers DC,mais bon les retours sont dans l’ensemble pas terribles du tout
Au passage, Présence, quel taquet violent tu mets à JMS (mais je partage ton avis à 100%) le mec qui veut refaire Watchmen toute sa vie…il court après une chimère le pauvre c’en est presque poétique…
C’est noté.
Bon je ne viendrais probablement pas en parler non plus alors…
Si c’est pour déclencher une levée de boucliers de fanatiques sur facebook ou je ne sais quoi…
C’est marrant j’aime bien ce blog, mais des fois j’ai juste envie de lire des trucs et fuir les critiques. Ne pas en parler du tout parce que j’ai rien à foutre de ce que d’autres pourraient bien dire pour me gâcher mon fun ^^
Pour mémoire j’ai lu les MINUTEMEN de Cooke sans aucun complexe (en étant moi-même un fan hardcore de Moore je suis pourtant, comme toi, totalement insensible aux extrémistes levant leur véto), et c’était un pur chef d’oeuvre. Je ne le regrette en rien et je le recommande en tout. Si seulement les lecteurs savaient ce qu’ils perdent en ne le lisant pas… (article ici-même)
j’ai pas l’intention de te gâcher le plaisir…
c’est juste que comme toi, j’ai des choix à faire et que Before watchmen ne me tente pas du tout…
et pour FB, on s’en cogne (enfin moi perso les pétage de durites des internautes…je m’en ballek….)
si un mec jure mordicus que son meilleur comics c’est le vieux la belle et la bête ou les Vengeurs de la côte ouest… je vais pas l’en dissuader, matière de goûts…
un pote sur Buzz a horreur mais horreur de la violence… tu ne lui fera pas lire des trucs glauques ou bizarres, malsains tout ça…Moore, Ennis, Ellis pour lui c’est poubelle direct…
ben il a le droit…
@ Matt – Ne pas lire Before Watchmen : parce que ce que j’ai pu lire dessus évoque des contre-sens de la part des auteurs. Mon investissement personnel dans cette œuvre fait que je n’arriverais pas à passer outre, étant trop psychorigide, à la différence de Tornado qui a su faire preuve de plus de recul.
Je me rends bien compte de l’illogisme de ma position qui consiste à refuser la lecture par principe, ce qui revient un peu à critiquer sans avoir lu… Mais là, je fais un blocage.
Pour quelqu’un qui lit presque tout, même les events Marvel qui t’ont poussé à mettre la note rare de 1 étoiles…je trouve ça étrange en effet que tu refuses un truc^^
Aaah merci présence, car depuis que j’ai vu la couverture sur le net, je me demande est-ce que ça valait. J’aime énormément les dessins, et le concept m’attire. J’attends donc la VF, et je pense me laisser tenter.
C’est après avoir lu Three Jokers, que j’ai eu la curiosité d’aller passer en revue la bibliographie de Jason Fabok. Je dois dire que je suis très tenté de lire Darkseid War… encore plus après avoir lu ta remarque ci-dessus, Eddy.
DARKSEID WAR
pile poil hors du champ d’action de la team
partouze de super héros DC avec plein de seconds couteaux (coucou Miracle Man) avec du cosmique en veux tu en voilà…
Geoff Johns sait faire ça, son secret parvenir à mettre de l’intime dans le chaos. les rebondissements humains fonctionne (un sacrifice est réellement impactant par exemple) et chaque perso a une raison d’être là et d’agir et pourtant on est dans des planètes qui se détruisent et des personnages surpuissants…
Jason Fabok donne au tout une dimension colossalee t esthétique avec plein de pages qui envoient du pâté et du spectaculaire de peplum donnant une dimension vraiment cataclysmique…
j’aime bien même si on est dans le NEW 52
Généralement j’assume mes choix 🙂 … en plus j’ai été très favorablement impressionné par les pages que j’ai pu voir en préparant l’anthologeek facebook. Et puis le risque est minime : je suis bon public.
J’ai abordé ma lecture en m’attendant à de mauvaises révélations sur la nature de Joker, et j’ai eu l’agréable surprise de lire un bon thriller reposant sur Batman, fermement ancré dans le registre superhéros.
Ah la la ! C’est un récit qui me tiraille. Tentée, mais… J’allais enfin me décider et je me rends compte que Sieur Eddy n’a pas du tout aimé !
Bon, je crois qu’il ne me reste qu’une chose à faire : me faire ma propre idée…
En tout cas, merci pour cet article qui me donne les lignes directrices et les qualités de cette oeuvre. J’aime quand tu relates les premières pages qui nous permettent de nous immerger virtuellement dans le récit…
Bruce : il manque la BO !
@Kaori : la BO du jour me vient souvent très tard aux alentours de midi 🙂
@Eddy : Je crois sentir la volonté de banaliser les récits d’Alan Moore de la part de Geoff Johns comme s’il voulait jeter un voile définitif sur son influence… Vu comme ça, c’est implacable.
Merci pour ton retour et ta remarque sur les premières pages. C’est une habitude qui m’est venu en constatant que les textes de 4ème de couverture étaient souvent trompeurs, soit trop emphatiques, soit révélant des éléments essentiels de l’intrigue, soit franchement mensongers parce qu’écrit par des personnes qui n’ont aucune connaissance du contenu.
Moi c’est la révélation WTF dont parle Eddy qui me fait peur.
Je déteste quand un récit semble avoir été écrit pour surprendre.
C’est sympa d’être surpris hein…quand c’est bien fait. c’est à dire quand tu n’as pas l’impression que le récit tout entier est forcé, capilotracté dans tous les sens pour que la révélation dingue puisse s’insérer dedans.
On écarte la logique, les réactions de personnages cohérentes, même les lois de la physique tiens, histoire que ça puisse marcher d’insérer une bombe qui va surprendre tout le monde !
Ouais mais…au final, au delà du machin qui surprend, y’a un truc intéressant ? Ou c’est du grand nawak qui visait juste à surprendre ?
C’est comme les twists de fin de certains films. Bien faits je veux bien. Mais y’en a eu un paquet de mal foutus et ridicules.
Bon faut pas non plus me croire sur parole…
ici j’aurais tendance à croire que faire les thanatopracteurs d’Alan Moore, ferait fuir tout le monde, or c’est pas forcément le cas.
moi j’ai voulu rester ouvert (et je le suis encore par rapport à Doomsday Clock) mais en le lisant rapido en magasin, j’ai vraiment pas été emballé par les « réponses » aux questions que je ne me posais même pas.
ça serait dans la continuité « EARTH ONE » que ça me choquerais pas…
Je le redis les dessins sont topissimes et ça fait le taf’ mais voilà quand on ambitionne plus ou moins d’être une suite à Killing joke est-ce que faire le taf suffit?
à la problématique fond/forme chère à Tornado, j’opposerais celle de : « Ambition-moyen-résultat »
ici je ne retrouve pas d’équilibre dans les trois…
N’ayant pas suivi les messages promotionnels, je ne suis pas parti avec l’idée en tête que Three Jokers était présenté comme une suite à Killing Joke, d’où mon manque de déception 🙂
Il a fallu que je me rende sur wikipedia pour me souvenir de la révélation en question. Effectivement, je n’y ai accordé aucune importance. Je présume que ça permet de rappeler que Batman est le plus grand détective du monde et qu’il ne pouvait que découvrir ce secret, mais ça arrive comme un épilogue gratuit, sans incidence sur le récit qui a précédé, ce qui explique que je l’ai oublié aussitôt lu. Autrement dit, avec ma sensibilité, il ne m’est pas apparu comme étant la raison d’être du récit, mais plutôt comme étant superflu.
C’est le testament de warren Ellis^^
j’ai lu les preview et c’est très très très décompressé….
Je vais sans doute l’acheter un jour ou l’autre…mais bon du bon Batman, ben il y en a beaucoup quand même….
Je suis vraiment curieux de lire ce Batman Grave. En lisant The Wild Storm, j’avais eu la sensation d’un récit très décompressé, d’autant qu’Ellis aime toujours autant écrire des pages muettes où l’artiste porte toute la narration. Mais au fur et à mesure, je m’étais rendu compte que les différents éléments présents de manière évidente sur la page contribuaient à apporter une vision de plus grande ampleur, à donner plus d’envergure à l’intrigue, de manière incidente, implicite.
A moins de critiques catastrophiques, comme sur son AVENGERS Endless Wartime, je ne pense pas me refuser un récit de Batman par Warren Ellis (et Bryan Hitch !), manifestement ambitieux, en plus.
Pour ce qui est du récit du jour, je suis dans la confusion la plus totale : Entre les louanges de Présence, le retour glacial d’Eddy, la tentation de retrouver un peu de l’ambiance de KILLING JOKE et mon propre souvenir calamiteux de BATMAN EARTH ONE (alors que j’ai adoré le Geoff Johns mainstream de Superman et de Green Lantern), je ne sais que faire… 😢
Je suis bien incapable de te proposer une synthèse de ces avis divergents. Je peux juste rappeler que je suis bon public. 🙂
« glacial »
Je n’avais pas réalisé avoir été si radical…^^
avec le recul je me range à l’analyse de Présence qui dissèque bien les qualités que je n’ai pas perçues, rebuté par les rappels permanents à l’oeuvre de Moore.
Pris en récit indépendant de tout, on a effectivement une sorte de tension assez psy et sombre entre chaque itération du Joker et les trois protagonistes attachés à la chauve souris…
si tu as aimé les Before watchmen en les détachant de l’oeuvre originale, celui ci peut te plaire
Je n’ai lu que MINUTEMEN. Les autres ne m’intéressent tout simplement pas. A part peut-être Spectre Soyeux.
Je ne connais pas ces auteurs (ai-je déjà lu du Geoff Jones à mon insu ?) mais tu donnes très envie d’essayer, Présence ! Les scans sont plutôt chouettes et tes rapprochements du Alex Ross en noir et blanc et les couloirs de Killing Joke sont saisissants.
Je vais guetter la sortie VF, et lorsque je l’aurai dans les mains, je me déciderai. Tu me rappelles que j’ai le Curse of the White Night de Sean Murphy qui m’attend.
La BO ?
Geoff Johns est un scénariste qui a quasiment exclusivement réalisé des récits de superhéros, à 98% pour DC, sur des séries comme Justice Society of America, The Flash, Teen Titans, 52, Green Lantern, Justice League, Shazam. Au travers de ses récits, je perçois un vrai amour pour le genre et pour certains personnages.
Merci Koari de compléter, je n’avais même pas pensé à le mentionner. On peut ajouter l’écriture d’épisodes des séries TV Smallville, Robot Chicken, Arrow, Doom Patrol, Stargirl.
Un brelan de Jokers ? On était déjà un peu full sur ce perso et voilà qu’on nous propose une sorte de suite de Killing Joke sans annoncer clairement la couleur ?
Je ne suis pas sûr de payer pour voir…
Hum… Bon, j’ai lu en ligne.
Le dessin de Fabok est détaillé, appliqué mais je trouve qu’il manque un peu de personnalité.
L’histoire : euh..
Commençons par les points positifs : le choix de Batgirl et Red Hood a tout son sens.
Mais l’intrigue ne m’a pas convaincu. Ça ne va pas au bout des idées. Le choix que fait Jason Todd à un moment-clé du récit est au final quasiment sans conséquences.
L’histoire de Joe Chill est un peu fade et ne m’a pas fait vibrer.
Au final, c’est loin d’être honteux (c’est bien mieux que, disons, le Daredevil de Charles Soule) mais ça manque un peu d’âme et ça donne un peu l’impression d’une suite mineure de Killing Joke, plus longue, plus violente mais moins inspirée.
C’est mieux que le Daredevil de Charles Soule : c’est sûr qu’en plaçant la barre à ce niveau-là, c’est plus facile.
Une suite mineure de Killing Joke : certes il y a plusieurs éléments qui y font penser, mais aussi à War on crime et à A death in the family, et je trouve Three Jokers plus réussi que ces deux derniers.
A DEATH IN THE FAMILY est le récit dans la bibliographie importante du Batman qui a le plus mal vieilli, c’est une plaie à lire. même des trucs comme YEAR 2 ou les vieux Engleheart/Marshall Rogers ont plus panache (rien que pour le dessin, y ‘a pas c’est important aussi…)
là Joker en ambassadeur du pétrole, c’est tellement nawak qu e je préfère le voir à cheval sur une fusée à nez de clown en train de vouloir détruire un parc d’attraction de gotham à Minuit…
Ça reste énorme de voir Joker habillé en tenue arabe, mais totalement décalé dans le récit.
J’aime beaucoup Jim Aparo : je me suis même offert un hardcover de ses Brave and The Bold. Mais pour A death in the family (et spécifiquement pour ce récit), il semble tiraillé entre des pages tout public, et des pages plus violentes, sensation fortement aggravée par la mis en couleurs aux teintes pétantes. Mon cerveau est incapable de concilier la page où Joker s’acharne au pied de biche, et celle avec son déguisement ridicule en cheikh, ou celle avec Batman retirant un masque, pour révéler sa cagoule en-dessous. On passe d’une vision vraiment horrifique, à un élément visuel de bande dessinée pour enfant. Je ne sais même pas comment Starlin a pu penser que ça fonctionnerait.
tu corrobore mon ressenti… ce ping pong tonale est totalement déséquilibré.
Aparo..J’adore aussi, son Batman est fin athlétique et élégant, chevaleresque aussi…
J’ai le premier tome en VF des THE BRAVE AND THE BOLD que j’apprécie à sa juste valeur aussi et notamment graphique
@Kaori : il se pourrait que tu apprécies le rôle de Barbara Gordon dans cette histoire. Et Jason Todd est écrit de façon beaucoup moins tête à claques que certaines fois.
Je l’ai lu également en ligne. J’ai pris mon temps, parce que déjà les enfants sont eux aussi en vacances, mais aussi parce que j’ai été prise par le récit. J’ai vraiment bien apprécié, à quelques exceptions près.
Les dessins sont superbes, la mise en parallèle des divers traumatismes avec les différentes actions dans le récit très bien amenée. On se plonge très facilement dans la tête des 3 héros. Beaucoup moins dans celle des Jokers, je l’avoue.
Mais par exemple, je n’avais jamais tilté le pourquoi du casque de Jason Todd. Pour une fois, effectivement, il est intéressant. Même si la fin est complètement WTF à mon sens. Le coup de la lettre, c’est le genre de trucs que je déteste. Quant au contenu, je ne trouve pas que ça colle vraiment à la personnalité de Jason. Mais passons.
Concernant Joe Chill, j’ai totalement accroché. Une belle conclusion. Moi ça m’a touchée en tout cas.
Quant au « twist », qui n’en est pas un pour moi, je n’ai pas trouvé ça superflu, ni renversant. Juste très bien amené, bien trouvé, bref, j’ai aimé cet épilogue.
C’est un récit que je relirai, sans aucun doute, ne serait-ce que pour mieux me réimprégner des Jokers et mieux m’y retrouver dans les différentes parties.
Donc oui, moi qui n’aime pas franchement le Joker, c’est un récit que je me prendrai bien en version papier.
Merci beaucoup pour ce retour rapide. Comme toi, j’ai été pris par le récit. Même si Jason Fabok affiche clairement ses influences et ses hommages, j’ai également trouvé les dessins superbes.
Comme pour la série TV The Boys, c’est enrichissant que tu partages ton regard moins blasé que le mien, moins formaté par des années (oui, bon d’accord… des décennies 🙂 ) de lecture de comics. Merci.
Merci. Tu sais que je n’ai toujours pas lu Watchmen ? Je n’y arrive pas. J’ai beaucoup de mal avec les vieux comics.
Pourtant, le gaufrier dans ce récit, j’ai vraiment trouvé ça idéal ici. Loin de tout ce fouillis qu’on voit de nos jours. Ca collait vraiment bien au récit. Classe, élégant. Ces élargissements cinématographiques… Et comme j’ai mieux voir le bon côté des choses (on m’a dit récemment que j’avais un « positivisme habituel »… ça me va !!), je prends ça aussi comme un hommage. Grâce au blog et à vous tous qui le faites vivre, j’élargis ma culture sans même avoir lu les oeuvres. Et ça, c’est absolument génial. Même ma vision d’analyser les dessins a changé grâce à vous 🙂 .
Tout ce fouillis qu’on voit de nos jours : il faut avoir lu des comics des années 1990 pour se faire une idée d’un fouillis tellement agressifs que la lecture en devient vraiment difficile. Demande à Tornado : je crois qu’il a des exemples parlants.
Pour Watchmen, je ne te ferai pas la leçon. Il a fallu que Bruce me tanne plus d’un an (peut-être deux ou trois même) avant que je ne me mette à lire The Walking Dead (ce dont je le remercie encore) et j’ai dû laisser passer une vingtaine d’années avant de ressentir l’envie de lire Maus, une autre référence comics incontournable.
Tu t’en es arrêté où Kaori ? As-tu la traduction de Manchette ?
@Jyrille : j’ai lu 3 pages…
@Présence : Ah, les années 90, c’est pire que tout. Je tente de temps en temps de rattraper mes manques, sur les X-Men par exemple. Une horreur…
@Kaori
Quoi? t’aimes pas tenir ton comics comme un volant pour savoir comment on le lit…?
et puis je me souviens d’une fan de Nightwing et les planches de Scott mac Daniel étaient loin d’être linéaires
Je regrette parfois un peu de cette folie quand j’ouvre un livre actuel et que e vois ces sempiternels bandeaux horizontaux comme si on regardait un écran de cinéma…
Trois pages ??
Mais non Kaori tu ne peux pas abandonner au bout de 3 pages… C’est l’alpha et omega du comics quand même, un peu. Et la traduction alors ?
Les planches de Scott mac Daniel étaient loin d’être linéaires : oui, je me souviens qu’il était pas mal dans le genre formes imbriquées et angles de vue exagérés.
@Eddy : alors pour Nightwing je suis prête à accepter tous les styles de dessin… ça ne veut pas dire que j’apprécie tout !
Scott MacDaniel apportait du dynamisme mais c’est pas forcément ce que je préfère lire. Non, je n’aime pas devoir tourner mon comics dans tous les sens pour m’y retrouver !! J’aime les choses simples…
@Jyrille : j’ai feuilleté avant de me décider. Donc toujours pas acheté…
Voilà, c’est lu.
Je ne regrette pas ce voyage. Les dessins sont formidables et dans la ligne droite de KILLING JOKE. Je suis impressionné par la stature et la classe totale de Barbara Gordon ! C’est mon gros crush de cette histoire. J’ai beaucoup aimé le traitement de Joe Chill. Il existe d’autres histoires avec ce personnage ?
J’ai bien aimé ce Batman taiseux et discret.
Par contre je continue de trouver totalement idiot de scinder le Joker en trois individus séparés. Imagine t-on un Fatalis séducteur, dictateur et héros ? Un Magneto psychopathe, Sonderkommando et Xman ? C’est justement ces mélanges qui donnent la force des personnages. La résolution finale est con comme un balai. Mais là ne réside pas l’intérêt heureusement. C’est une postface intéressante à DEATH IN THE FAMILY et KILLING JOKE. Et je confirme que Jason est con comme ses pieds et qu’il mérite une deuxième mort.
Au final 3 étoiles sur 5. Des moments d’une nullité égalant à une bonne psychologie des personnages.
Merci Présence.
Du coup, je n’ai lu que la 2ème et la dernière phrase de ton intervention.
Je ne regrette pas ce voyage. Merci Présence. 🙂 🙂 🙂
Taquinerie gratuite, mais je n’ai pas pu m’en empêcher. 😀
Scinder le Joker en 3 ne m’a pas choqué parce qu’il y a eu de grands écarts dans les versions du personnage, mais je sais que je n’ai pas réussi à te convaincre.
Je viens de la lire et je rejoins ta chronique sur tous les points, Présence. Tu as su résumer tous les aspects du comics. Même si je n’ai pas lu d’autres Johns ni Un deuil dans la famille, on peut facilement les relier, comprendre le mélange qui, comme tu le soulignes, n’est pas malhabile. C’est très sombre, très choc, très violent. Au final, Batman n’est pas le personnage principal, ni même le Joker, ce sont Barbara et Jason qui sont surtout explorés. Je ne suis pas vraiment convaincu par la création par le Joker d’autres Jokers, mais le concept est intéressant et au-delà d’une histoire bien glauque, cela pousse le lecteur à réfléchir sur l’évolution du comics, et par conséquent sur notre propre vie qui passe.
Tu as su résumer tous les aspects du comics : c’est gentil, toutefois les commentaires fournis dans cette discussion montrent qu’il est possible d’envisager ce récit avec d’autres points de vue et d’en faire ressortir d’autres facettes que je n’ai pas évoquées.
Joker créant d’autres Jokers : ça m’a parlé parce que j’y ai vu une façon de chercher une forme d’immortalité, de perpétuation de son action, de pérennité de son œuvre après sa mort. La volonté d’un criminel sadique et fou de vouloir assurer la continuité de ses tueries et tortures m’est apparue des plus glauques.