Il y a bien longtemps, dans une galaxie très lointaine…

TORNADO SPECIAL ORIGINES

Star Wars, épisodes 4, 5 et 6  par Georges Lucas

1ère publication le 06/04/15-MAJ le 22/09/18

Et la lumière fut…

Et la lumière fut…

Cet article portera sur la trilogie originelle de la saga Star Wars dans le domaine du 7° art.

Berceau de la « culture geek », les trois films réalisés à la fin des années 70 et au début des années 80 vont devenir des objets de culte et générer à eux seuls un véritable ras de marée et un pur phénomène de société. Et les enfants qui les découvrirent à l’époque, demeurèrent éternellement des enfants. Comme si la valeur de leur découverte était telle, qu’elle méritait d’être préservée indéfiniment…

Enfin, puisque nous sommes chez Bruce Lit, nous nous intéresserons également à la déclinaison de cet univers sous forme de lecture, et plus précisément sous forme de bandes-dessinées…

Nous sommes en octobre 1977. Je suis un tout petit garçon, d’un âge qui ne laisse guère de souvenirs. Et pourtant… Le mercredi 19, cinq mois après sa sortie américaine, le film qui se nomme encore « La Guerre des Etoiles » sort sur nos écrans. Le samedi 22, mes parents lâchent le morceau : « Tu sais quoi ? Demain on va au cinéma, on va voir un film de science-fiction avec tout plein de robots et de vaisseaux spatiaux ! « . Les parents savent toujours trouver les mots pour nous faire miroiter les joies simples qui vont arriver !

Le dimanche 23 aurait dû ainsi être le grand jour. Il n’en sera rien. En fin de matinée, puisqu’il commence à faire froid en cette pluvieuse journée d’automne, ma mère m’impose ce satané pull en laine orange et serré, honni entre tous. Aujourd’hui encore, je ne supporte pas la laine, qui me démange atrocement, et je ne supporte pas les vêtements qui me collent à la peau ! Evidemment, quand on a cinq ou six ans et que l’on veut manifester son mécontentement, on le fait rarement en construisant de savantes tirades argumentées du style « Diantre ! Ne comprenez-vous pas, chère figure maternelle, que ce textile râpeux et incommodant me picote ostentatoirement l’épiderme ? « .

Et c’est donc face à mes gémissements désespérés que tombe la sentence : « Nous irons au cinéma sans toi. Puisque tu refuses de mettre ton pull et que tu fais des caprices, tu resteras à la maison avec ta grande sœur ! « . Après quelques heures de pleurs et de suppliques inutiles, je passe donc un des pires après-midis de mon existence, à regarder ma sœur (dont l’appétence pour les films de robots et de vaisseaux spatiaux est inexistante, tandis qu’elle préfère coller des posters de Claude François sur chaque mur de sa chambre) dans le blanc des yeux, alors qu’il pleut au dehors, et que la plupart des terriens sont entrain de découvrir le phénomène cinématographique du siècle…

Et tout se poursuivit dans le vide désertique d’une planète lointaine… Source : Scifi Exchange

Et tout se poursuivit dans le vide désertique d’une planète lointaine…
Source : Scifi Exchange ©Lucasfilms / 20th Fox

Je leur en voudrai éternellement pour cela, à mes parents… Hélas, je n’étais pas au bout de mes peines : Le lundi 24, à l’école, une plus grande souffrance m’attend encore : Tous mes copains ont vu le film ! J’essais de glaner ça et là un maximum de renseignements sur cette chose qui devient, heure après heure, mon plus grand fantasme ! J’apprends ainsi que cette histoire parle de chevaliers de l’espace, d’un certain « Luc » et de son père « Machin Kénobi ». Il y a aussi une princesse et un abominable méchant. Celui-là, personne n’ose égratigner son nom de peur qu’il ne vienne se venger en personne : Il s’appelle « Dark Vador »…

Mais la malédiction de ce pull orange de l’enfer va se poursuivre, apparemment indéfiniment : Car alors que les figurines articulées Star Wars commencent à pulluler dans les cours de récré, que je découvre ébahi chez mes copains de l’époque tous ces magnifiques vaisseaux miniatures et autres créatures mythiques, la sentence, chez moi, demeure toujours la même : Comme par pure vengeance inconsciente, la réponse de ma mère s’impose de manière immuable : « Pas question d’acheter ces machins. Trop cher » (même résultat que pour le Goldorak articulé de 60 cm, qui ne passera jamais la porte…) !

Pourquoi est-ce que je vous raconte tout cela ? Vous le devinez, n’est-ce pas ? Non seulement le phénomène Star Wars est en train de contaminer toute la planète, mais pour moi, personnellement, intimement, viscéralement, il est en train de devenir le Graal, la quête ultime, le rêve absolu.

La plus belle des collections est toujours celle que l’on n’aura jamais…

La plus belle des collections est toujours celle que l’on n’aura jamais…

Pendant des années, LA GUERRE DES ETOILES  demeure ainsi, en ce qui me concerne, l’inaccessible rêve (« La Guerre des Rêves demeure l’inaccessible étoile » fonctionne très bien également), placé sempiternellement en hors-champ. Je découvre son univers avec les jouets de mes copains, dans les pages de publicité insérées dans mes Pif gadget, et par le biais de quelques sublimes extraits à la télé. Et puis c’est tout… Trois années interminables plus tard, le monde entier attend fébrilement un heureux événement, car… L’EMPIRE CONTRE ATTAQUE ! C’est la suite ! « Maman, maman ! est-ce-que je peux le voir ? Est-ce que je peux, dis ?!!! ». Réponse âpre : « Oh ! Je ne sais pas. Tu n’es pas très sage en ce moment« …

Le film sort sur nos écrans le mercredi 20 aout. Nous n’y allons pas. Car il faut attendre mercredi prochain pour voir si je suis sage ! Le compte à rebours a commencé : sept jours de sagesse totale, ou bien je devrais encore me voir priver des étoiles pendant des années… Le mercredi 27, ma mère me regarde un peu de travers. Intense réflexion… « Bon. Allez. On y va… ». Comment est-ce que ça marche avec les malédictions ? Quel sort ce pull orange maudit avait-il jeté sur cette maman d’ordinaire si bienveillante ? Car lorsque nous arrivons à l’Ariel, le cinéma principal de la ville, après une incompréhensible série de bouchons routiers, le film a déjà commencé… Las ! Passons outre les malédictions ! On y va quand même. Allez Maman !

Merci, Pif gadget !

Ainsi naquit le geek !

Comme on pouvait s’en douter : La claque. Dans la salle obscure, nous nous trouvons en catimini deux places au moment où Luke Skywalker recherche Yoda sur la planète Dagoba. Magique, effrayant, envoûtant. Quelques dizaines de minutes plus tard, le perfide Dark Vador prend tous les héros au piège et combat le pauvre Luke en personne… avant de lâcher une « bombe », une phrase traumatisante qui va retentir aux quatre coins de la planète.

Celle-là, aujourd’hui, tout le monde la connait, qu’il soit petit, grand, vieux ou même Hermite, il n’y a pas échappé : « Luke, je suis ton père ! « . C’est lorsque le film se termine que ma mère semble enfin se réveiller de la méphitique malédiction : « C’est bon, on reste pour revoir le film en entier !  » Yes ! Ainsi, si je n’avais encore jamais vu la première partie de la saga, j’avais vu la deuxième une fois et demie !

Ainsi naquit le geek !

Merci Pif Gadget ! 

Trois ans plus tard, en octobre 1983, j’étais grand à présent. Et sage (enfin, à peu-près…). Et j’allais voir LE  RETOUR DU JEDI avec mon grand frère. Rien que tous les deux. Le top ! Mais attention, une seule chose nous intéressait avant tout : Allait-on enfin le savoir ? Est-ce que Dark Vador était bien le père de Luke ? Pourvu que non ! Deux heures et quatorze minutes plus tard, Vador était bien le père (silence total dans la salle lorsque Yoda avait lâché la vérité !). Mais tant pis, le jeu en valait la chandelle. Car ainsi se terminait la plus grande saga de tous les temps…

Il faudra attendre encore deux ans, avec la sortie des VHS et les copies prohibées de « magnétoscope à magnétoscope » (à ma décharge, une cassette vidéo officielle coûtait à l’époque la bagatelle de 500 francs !), pour que je découvre enfin le premier épisode et que je me refasse intégralement la saga, en boucle. Puis en boucle, et puis encore en boucle…

Ainsi naquit le geek !

Le mélange des genres

Ceci fut ma propre expérience : Le désir généré par le manque. Une expérience intense et extrême, inoubliable, à la hauteur du phénomène. Ce fut parfois cruel et éprouvant, mais j’en ressortais avec un amour indéfectible pour l’objet de ma quête. La saga Star Wars devint pour moi un idéal de cinéma absolu, à partir duquel j’allais rechercher éternellement le même type de sensations. Je collectionnais les revues spécialisées, Mad Movies et L’Ecran Fantastique en tête, afin de me refaire le(s) film(s). Hélas son créateur, George Lucas, avait réalisé une œuvre indépassable et aujourd’hui encore, la chose ne connait aucun équivalent. Mais peu importe, la nation geek était née, et toute une génération voulut ainsi garder ces rêves d’enfance en soi et, tel Peter Pan, refusa de grandir…

Quand on y pense, Star Wars est une des premières œuvres postmodernes, dans laquelle se rejoignent tous les styles épiques et tous les acquis de l’histoire du cinéma. On retrouve ainsi les thèmes de la mythologie, de la chevalerie ancestrale (les Chevaliers Jedi, le Chevalier Noir, la Princesse Leïa), ceux de l’Heroïc Fantasy créée quelques décennies plus tôt par les écrivains Robert E. Howard et J.R.R. Tolkien (LE PRINCE DES TÉNÈBRES, les trolls et autres lutins comme Yoda, les créatures mythiques et fantastiques et, surtout, le vieux mage, Obiwan Kenobi étant le descendant direct de Gandalf le gris, lui-même inspiré de Merlin l’Enchanteur) ; La science-fiction spatiale et ses robots hérités de films comme  PLANETE INTERDITE  et bien évidemment 2001 ODYSSÉE DE L’ESPACE , les pulps et les super-héros des comics de l’aube, avec FLASH GORDONen tête, les premiers romans de Space-Opera comme DUNE ou son ancêtre JOHN CARTER , et enfin le western (incarné pas le charismatique Han Solo et ses flingues en bandoulière)…

Pour ma part, ce sont avant tout l’univers de l’Heroic Fantasy et celui du Space-Opera qui me semblent être les plus représentatifs de l’univers de la saga Star Wars. On ne peut ainsi décemment parler de « science-fiction », le récit se déroulant par ailleurs il y a plusieurs milliers d’années avant notre ère…

Le mélange des genres !

Quand l’Heroïc Fantasy s’en va dans l’espace (et que les dragons ont fusionné avec les machines !), les enfants rêvent deux fois plus…

Mais il y a toujours un prix à payer : Être geek, avoir refusé de grandir auprès de Star Wars et autres produits de la culture populaire (comme les comics et les collections de figurines), c’est être marginal. Et surtout, au regard de la société et de son élite, c’est être considéré comme un attardé mental…

Certains assument et vivent pleinement leur geek attitude. D’autres en souffrent davantage. Ils inventent des termes intellectuellement viables, comme « plaisir régressif » (au lieu de « J’aime ça et j’men fous ! « ), « Funny’s » (en lieu et place de « comics pour enfants »), « graphic novel » (plutôt que « BD »), « statuettes vintage » (pour ne pas dire « figurines »), etc. La nation geek est pourtant plurielle : Certains sont effectivement des crétins décérébrés drogués aux écrans, aux jeux, aux images et aux icones. Mais d’autres sont d’authentiques esprits évolués et sensibles, dont le QI est le même que les amateurs d’opéras classiques et d’expositions dédiées aux arts plastiques. Et il y a enfin ceux qui se sentent autant à l’aise dans un univers que dans l’autre ! Tiens, un de mes amis est principal d’un collège, chef d’établissement aux multiples responsabilités. Mais le dimanche matin, il ne rate jamais un épisode de la série animée AVENGERS sur Cartoon Network…

Pourtant, tout est dans  STAR WARS, du moins dans sa trilogie initiale. Les connaisseurs le savent et sont capables d’en discuter des heures durant : Il y a dans l’univers créé par George Lucas une toile de fond d’une richesse qui n’a rien à envier aux toiles du Cubisme ou aux sérigraphies d’Andy Warhol (qui prônait par ailleurs la notion d’Art Populaire…).

Culte ! L'histoire de Jedi racontée par JR Ewing !

L’histoire racontée par JR Ewing !

Par ailleurs, ces mêmes connaisseurs le savent aussi : la saga Star Wars n’est pas le seul fait de Mr Lucas. Car s’il en est l’initiateur, le résultat définitif est le fruit du labeur additionné de plusieurs personnes : Il y a tout d’abord le producteur Gary Kurtz, un grand spécialiste des mythologies, qui offrira aux spectateurs, immédiatement après L’EMPIRE CONTRE ATTAQUE, le fascinant DARK CRYSTAL  à la trame similaire. Il y a aussi le dessinateur Ralph McQuarrie, qui a imaginé tous les visuels de la saga, ainsi que John Dykstra, Dennis Muren et Phil Tippett, trois des plus grands génies de l’histoire du cinéma dans le domaine des effets spéciaux. Il y a ensuite Lawrence Kasdan, scénariste, qui connaitra une carrière cinématographique florissante.

Et il y a enfin Leigh Brackett, co-scénariste sur l’épisode IV. Cette grande dame de la science-fiction, par ailleurs immense scénariste pour le septième art (Le Grand Sommeil ou Rio Bravo, c’était elle !), avait été, pardonnez du peu, l’une des créatrices du genre Space-Opera en littérature, dans les années 50 et 60 ! La romancière décède avant que le script ne soit bouclé. Malgré tout, avec une telle réunion d’auteurs et de créateurs, on peut parfaitement le reconnaître : La saga Star Wars, fondamentalement, n’est pas un simple divertissement superficiel…

Le cliffhanger traumatisant de L’Empire Contre Attaque. En germe : L’art de l’Œdipe !

Le cliffhanger traumatisant de L’Empire Contre Attaque. En germe : L’art de l’Œdipe ! / Source : Livemint  ©Lucasfilms / 20th Fox

Quels sont donc les thèmes majeurs qui se cachent dans la toile de fond de ce récit en apparence enfantin ? L’Œdipe, déjà. Surtout. Lucas, Kurtz, Kasdan & Brackett se souvenaient de leurs classiques. Pour ma part, le duel final entre Luke et son père Vador résonne comme un écho : En 1955, dans Les Contrebandiers de Moonfleet, le chef d’œuvre de Fritz Lang, le personnage de John Mohune (Jon Whiteley) tue Jeremy Fox (Stewart Granger). Le jeune garçon tue en réalité son père, avant de sauver l’âme de ce dernier. Un acte œdipien total, mais transcendé par un amour filial rédempteur et absolu. Presque trente ans plus tard, dans Le Retour du Jedi, Luke Skywalker fera ainsi exactement la même chose avec Dark Vador…

Le thème de l’Œdipe, repris à la lettre d’après la vision de Fritz Lang, est réinterprété héroïquement dans la saga Star Wars. C’est magnifique, éblouissant et inoubliable. Et cela n’arrive qu’environ tous les trente ans (prière de lire la série Locke & Keys, le comic book magistral de Joe Hill & Gabriel Rodriguez publié entre 2010 et 2014 pour l’étape suivante)… C’est donc évident, l’acte postmoderne de la saga des étoiles ne se joue pas que dans la forme, et offre à qui le veut une relecture de fond sur certains grands thèmes littéraires.

Mais l’idée géniale de la saga, celle qui lui procure toute sa force (c’est le cas de le dire !), lui vient de la transposition dans l’espace des thèmes les plus simples, les plus génériques. Ainsi lancés dans les étoiles, les thèmes fondamentaux, voire simplistes, les archétypes de toujours, acquièrent une nouvelle dimension. Ils sont sacralisés et deviennent un mythe. Et par extension, une mythologie. C’est d’ailleurs le cas du thème de la « Force », transposition fantaisiste de celui de la « Religion », à deux doigts d’en créer littéralement une nouvelle !

Déjà vu ça quelque part…  ©IDP Home Video / Source : plume d’escampette

Un couplet de la chanson du générique du feuilleton San Ku Kaï (une véritable itération de la saga Star Wars au pays du soleil levant) nous mettait, certes maladroitement, la puce à l’oreille : « Dans l’espace, la guerre est sublime !  » Ou la preuve que, transposés dans un cadre sans limites aux proportions abstraites, notre vision des choses prend une toute autre valeur…

C’est ainsi que les thèmes ancestraux acquièrent une toute nouvelle résonance. A ce titre, George Lucas à d’ailleurs toujours fait le mariole. Voici ses mots : « J’ai fait des études universitaires de religions comparées et d’anthropologie. Et la meilleure manière d’étudier l’archéologie de l’esprit humain, c’est la mythologie« . Quand on voit le résultat (l’affrontement du bien contre le mal avec la lumière pour l’un et les ténèbres pour l’autre), on aurait tendance à considérer ces propos comme un soufflet qui retombe trop vite, avec des idées infantiles en guise de recette. Pourtant c’est indéniable : Ces thèmes sont les vecteurs d’une incroyable armada de questions sous-jacentes liées à nos civilisations. Et l’architecture sociale, politique et philosophique de la galaxie Star Wars développe une passionnante toile de fond.

Le Rancor, dragon terrifiant d’une planète lointaine et inhospitalière… ©Lucasfilms / 20th Fox Source : Wookipedia

Le Rancor, dragon terrifiant d’une planète lointaine et inhospitalière…
©Lucasfilms / 20th Fox
Source : Wookipedia

C’est ainsi que notre saga cinématographique se substitue à l’Iliade et l’Odyssée, ou encore aux Légendes Arthuriennes et autres Niebelungen en termes de mythologie moderne. Et c’est vrai que lorsqu’on y pense, les événements résonnent différemment lorsqu’ils sont racontés sous le vernis du fantastique. Ainsi, s’il ne viendrait pas à l’idée de nos enfants de se documenter sur les terribles effets de nos civilisations, ils s’y précipitent dès lors qu’ils sont transposés dans le cadre des contes et des mythologies.

Et finalement, alors que l’on apprend à l’école que certaines nations en opprimèrent des plus faibles et que les conséquences en furent terribles, le commun ne s’en émeut pas toujours comme il le devrait. L’idée que l’Union Soviétique, par exemple, annexe la moitié de l’Asie et emprisonne des milliers d’innocents dans les goulags sur de simples suspicions de complots politiques souvent imaginaires et délirants, tombe rapidement à plat pour beaucoup d’entre nous. Mais pour un enfant, ce même type d’idée résonne de manière édifiante dès lors que l’on voit un vaisseau grand comme une planète, dirigé par une terrible civilisation impérialiste, annihiler une pauvre peuplade d’êtres primitifs armés d’un bâton ! L’aura mythologique de la saga Star Wars est donc sellée. Et comme toute mythologie qui se respecte, son univers va s’étendre. Cela commence avec des livres, un peu comme si, finalement, la littérature reprenait ses droits…

Des romans comme s’il en pleuvait !

Des romans comme s’il en pleuvait !

Bien que je sois fan de Star Wars depuis la première heure, je n’ai lu que fort peu de romans issus de la franchise consacrée. Je me souviens vaguement des livres officiels racontant les films avec quelques éléments supplémentaires, écrits par George Lucas lui-même il me semble. Et aussi du fameux Cycle de Thrawn, avec son fascinant Jedi fou.… Année après année, ce ne sont pas moins de cent quarante romans qui sont publiés (c’est à peu-près le compte à l’heure ou j’écris), dont certains racontent des événements survenus entre deux films, où dans un passé, voire un futur plus ou moins lointain.

Certains projets sont si ambitieux qu’ils sortent du cadre de la littérature pour associer divers médias, comme LES OMBRES DE L’EMPIRE, publié en 1996, qui se décline sous la forme d’un roman, d’un jeu-vidéo, d’un album musical original et d’un comic book ! Et j’en viens pour le coup au medium qui m’intéresse en priorité (en dehors du cinéma), c’est-à-dire celui des comics…

Les éditions LUG et ses couvertures qui nous ont fait rêver !

Les éditions LUG et ses couvertures qui nous ont fait rêver !

Comme ce fut le cas avec les romans, tout commença avec l’adaptation officielle du premier film, rebaptisé avec le temps Un Nouvel Espoir. Dans son giron, une série de comics vit le jour chez le prestigieux éditeur Marvel Comics, spécialiste des super-héros ! Cette série vintage était réalisée par les grands noms de l’époque dans le domaine des comics mainstream. Des scénaristes tels que Chris Claremont (le grand architecte des X-men), Archie Goodwin (le brillant rédacteur en chef des revues Creepy et Eerie) et Roy Thomas (le père des adaptations de Conan le Barbare durant toute la décennie 70’s !), de même que des dessinateurs comme Howard Chaykin, Walter Simonson, Dave Cockrum et Carmine Infantino, se bousculèrent aux commandes de cette adaptation officielle pour geeks en puissance… Tous les gamins de l’époque se souviennent de cette série, car elle était publiée chez nous dans le magazine Titans des éditions LUG. Ainsi, dès que l’adaptation du premier film fut bouclée, les auteurs de Marvel inventèrent de nouvelles histoires.

Avec le recul, relire ces « oldies » (oui, il s’agit bien d’un terme technique gentillet qui nous évite de dire « vieilleries moisies », parce qu’il s’agit vraiment d’un style narratif de comics old-school !), par ailleurs rééditées dans une magnifique collection d’albums cartonnés par Delcourt, nous réserve une surprise de taille : écrites entre Un Nouvel Espoir et L’Empire Contre Attaque, ces histoires faisaient leur chemin et anticipaient un futur film complètement différent ! Luke et Leïa (futurs frère et sœur) flirtaient ainsi plus que de raison et, plus on se rapprochait du film suivant, plus l’histoire de la série s’en éloignait… C’est ainsi que maître Lucas décida d’arrêter le massacre et mit un terme à ces comics au moment de la sortie du Retour du Jedi.

Ayant gardé beaucoup des Titans de mon enfance, j’essaie parfois de les relire. J’avoue qu’ils me tombent facilement des mains et que l’ensemble n’est pas très bon. Mais je n’ai pas le cœur à m’en séparer, surtout lorsque je relis les noms des personnages et des lieux qui résonnent comme on les entendait à l’époque dans la traduction française au cinéma. « Han Solo » s’appelait encore « Yann Solo », de même que l’on entendait le délicieux « Z6PO » (ou « Sispéo ») à la place de l’horrible « C3PO ». Et « Dintouine » n’était pas encore « Tatooine »…

Titans : Entre la saga Star Wars et les super-héros Marvel, choisis ton camp ! Comment ça tu prends les deux ?

Titans : Entre la saga Star Wars et les super-héros Marvel, choisis ton camp ! Comment ça tu prends les deux ?

Quelques années après l’abandon de la série Marvel, un autre éditeur, Dark Horse, reprit le flambeau. Mais les choses étaient désormais différentes. Tout était sous le contrôle de l’œil de Moscou de la planète Lucas, et les auteurs devaient subir le carcan dès qu’il fallait imaginer de nouvelles histoires. Un rigoureux cahier des charges était rédigé et chaque nouvelle invention était observée à la loupe, de sorte que les auteurs criaient victoire dès qu’ils parvenaient à imposer une nouvelle idée, un nouveau vaisseau ou une nouvelle panoplie.

En revanche, leurs créations furent plus tard largement amorties par Lucasfilm lorsque le producteur les réinjecta dans sa nouvelle saga. Savez-vous, par exemple, que le fameux double-sabre laser que Dark Maul brandissait dans le film LA MENACE FANTOME avait été créé, bien avant, dans un comicbook de l’éditeur Dark Horse (grosse surprise pour l’artiste Christian Grosset, qui découvrit sa propre création à l’écran sans même avoir été prévenu !) ?

Mais les choses sont ce qu’elles sont : La nation geek allait tellement aimer les séries issues de l’éditeur Dark Horse que ces dernières connaitraient un succès croissant. S’inspirant des romans (dont certains comics furent des adaptations pures et simples), les scénaristes s’en émancipèrent peu à peu. D’authentiques auteurs apparurent, tels John Ostrander ou Randy Stradley (ce dernier étant également connu sous les pseudonymes Mick Harrison et Welles Hartley !), par ailleurs vice président de Dark Horse, ainsi que de brillants artistes, avec Jan Duursema et Doug Wheatley en tête.

Dark Times. Une des meilleures séries Star Wars au pays des comics.

Dark Times. Une des meilleures séries Star Wars au pays des comics (C) Dark Horse

De magnifiques histoires virent le jour, comme par exemple celle de la série DARK TIMES, la préférée de votre serviteur, dans laquelle l’esprit de la saga cinématographique originelle était exhumé de manière intacte, sans que les personnages en soient systématiquement les mêmes ! On y découvrait un background exceptionnel au niveau de la continuité des événements, une caractérisation des personnages profonde et cohérente, et un sens de la tragédie qui nous rappelait les meilleurs moments du film L’EMPIRE CONTRE ATTAQUE !

Les scénaristes de Dark Horse explorèrent alors avec amour le passé et le futur de l’univers consacré, ils avancèrent plusieurs siècles dans l’avenir, et retournèrent plusieurs milliers d’années en arrière, jusqu’à visiter les origines de l’Ordre Jedi ! La saga cinématographique initiale gagna plusieurs suites (dont l’abominable EMPIRE DES TENEBRES et, -hérésie révisionniste !- sa résurrection de l’Empereur Palpatine !), et Delcourt offrit même à ses lecteurs une revue entièrement dédiée aux récits les plus courts, ce qui permit aux plus attentifs d’entre nous de découvrir que certains one-shot avaient été écrits par Alan Moore en personne !

Les spécialistes parlaient alors d’Univers étendu STAR WARS et, lorsque les séries étaient bonnes, les fans y plongeaient avec allégresse ! Cependant, le 3 janvier 2013, Dark Horse perdait de nouveau la licence Star Wars au profit de Marvel Comics ! Une nouvelle terrible pour les fans, pire encore pour les auteurs. Car certaines séries étaient d’une qualité exemplaire, qui offrait leurs lettres de noblesse à une franchise parfois bien malmenée par son créateur au cours des années 2000.

A présent, la continuité officielle de « l’univers étendu » a effacé toutes ces productions, qui sont devenues des sortes de « What If » puisqu’elles ont été rangées dans le tout nouveau tiroir baptisé « STAR WARS LEGENDS » (tant mieux pour l’horrible EMPIRE DES TENEBRES, mais tant pis pour les plus belles séries)… Au jour d’aujourd’hui, Marvel avance doucement ses pions et développe seulement une poignée de séries aux commandes desquelles agissent ses meilleurs auteurs, comme Jason Aaron, Mark Waid et Kieron Gillen. La première, intitulée sobrement STAR WARS (qui développe les aventures de Luke Sywalker, la Princesse Leïa & compagnie entre les deux premiers films originels), a battu tous les records de vente outre-Atlantique pour la sortie de son premier numéro ! En gros, la boucle est bouclée, et Marvel recommence à faire exactement la même chose qu’en 1977, mais sans se démarquer des trois films aujourd’hui passés à la postérité.

Star Wars de retour (aux sources !) chez Marvel en 2015, par Jason Aaron & John Cassaday. Record de ventes sans précédent…

Star Wars de retour (aux sources !) chez Marvel en 2015, par Jason Aaron & John Cassaday. Record de ventes sans précédent… (C) Marvel Comics

Nous achevons à présent cette rétrospective de la première trilogie Star Wars et de ses dérivés. En 1999, bien des années après la sortie du RETOUR DU JEDI, George Lucas remit le couvert avec une nouvelle trilogie (en réalité une prélogie !) attendue en son temps comme le Messie. Ce fut la douche froide pour la plupart des fans de l’aube. Nous nous sentîmes trahis par le fait que le créateur de notre Graal sacré nous prenait pour des idiots en remplissant le passé de la saga d’incohérences en tout genre et d’idées bassement mercantiles et hystériques. Bah… Comme disait l’autre, ceci est une autre histoire.

A l’heure où j’écris ces lignes, une troisième trilogie est sur le point de déferler sur nos écrans. George Lucas a enfin lâché sa création (pour la modique somme de 4 milliards de dollars…). D’autres ont repris le flambeau et J. J. Abrams, fils spirituel de Steven Spielberg et déjà réalisateur du fantastique reboot de la saga Star Trek, nous promet la lune (d’Endor ?) en réemployant le staff de la trilogie initiale, des acteurs (Harrison Ford, Mark Hammil, Carrie Fisher, Peter Mayhew, Anthony Daniels & Kenny Baker, Billy Dee Williams et même la voix de James Earl Jones qui prononçait jadis les mots de Dark Vador !) au compositeur attitré de la saga John Williams, en passant par le scénariste Lawrence Kasdan et le modèle visuel des illustrations historiques de Ralph McQuarrie (dont certaines datent de 1976) !

Les peintures préliminaires de Ralph McQuarrie. Génie visionnaire injustement oublié, il fut le véritable créateur visuel de l’univers Star Wars. Et lorsque George Lucas lui commanda un méchant ressemblant à l’Empereur Ming, il lui proposa un chevalier en armure noire…  Source : FNAC

Les peintures préliminaires de Ralph McQuarrie. Génie visionnaire injustement oublié, il fut le véritable créateur visuel de l’univers Star Wars. Et lorsque George Lucas lui commanda un méchant ressemblant à l’Empereur Ming, il lui proposa un chevalier en armure noire…
Source : FNAC

Une nouvelle lueur d’espoir est vaguement apparue lorsque Lucas, devenu avec le temps une sorte de grosse machine un peu trop cynique et/ou sénile, a avoué que les nouveaux scénaristes avaient royalement ignoré ses propres idées, ses notes et toutes ses suggestions ! On ne sait pas si ce sera bien. L’attente est telle que le seul fait de penser que cette nouvelle trilogie puisse plaire aux fans de la première heure tient plus du miracle que du fantasme. Mais une chose est certaine : Tous les vieux enfants qui ont connu un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, ont soudain sorti leur sabre-laser en plastique de leur vieux coffre à jouet !

Quant à moi, gamin, adulte, geek, cinéphile, lecteur, BDvore, mélomane, visiteur de musées, fils, père, ancien étudiant en arts plastiques devenu professeur, pur enfant des étoiles de 1977 ayant jadis refusé de grandir de peur de voir ces étoiles se ternir, je serai au rendez-vous. La seule pensée que ce ne soit pas le cas relèverait tout simplement de l’impensable… Et ce jour là, autour du 18 décembre 2015, trente huit ans après ce sombre jour pluvieux d’octobre 1977, que l’enfer s’abatte sur tous les pulls oranges, crénom !

PS : Je dédie humblement cet article aux chroniqueurs de Mad Movies, qui ont su allumer la flamme et me communiquer  la passion des films de genre. 

La sublime affiche française de L’Empire Contre Attaque (1981). Sans vouloir faire le vieux réac, on n’en fait plus des comme ça aujourd’hui…

La sublime affiche française de L’Empire Contre Attaque (1981). Sans vouloir faire le vieux réac, on n’en fait plus des comme ça aujourd’hui…

 

37 comments

  • JP Nguyen  

    Merci et bravo Tornado !
    Merci pour avoir partagé quelques miettes d’enfance avec nous. Je suis plus jeune que toi (1977 est mon année de naissance) mais je reconnais certaines anecdotes que tu évoques.
    Bravo pour avoir écrit cet article sur un sujet très connu mais sur lequel tu apportes quand même un éclairage supplémentaire (et personnel).
    Tu vois, lorsqu’on débattait il y a quelques mois, de la « bonne » critique, tu visais l’objectivité. Or, en l’occurence, cet article n’aurait pas du tout la même saveur si tu n’y avais pas inclus autant d’éléments personnels !
    Et comme on a pas toujours l’occasion de le dire à bon escient… Joyeuses Pâques !

  • Bruce lit  

    Voilà ! Je n’en pouvais plus de ne pas le sortir celui-là ! Ecrit avec les tripes de Tornado !

    As tu reparlé du pull orange avec ta mère ? Souhaite tu que je lui envoie l’article 🙂 ?

    Je me retrouve complètement dans cette histoire. En 1977, je n’avais que 4 ans, un peu trop jeune pour aller le voir en salle ( et y comprendre quoi que ce soit).
    Il existe des films que je n’ai découvert qu’indirectement : j’ai imaginé « il était une fois dans l’Ouest » en écoutant la BO pendant de longues années. Et je jouais à Star Wars, bien avant d’avoir vu les films !

    Les films, je les ai vu dans le bordel ! J’ai commencé par voir  » Le Retour du Jedi » lorsqu’il est sorti en salles avec mon jeune frère qui pleurait en pensant que Palpatine allait tuer Luke ….

    Puis, mon école élémentaire organisa une sortie cinéma pour aller voir la rediffusion de  » l’empire contre attaque ».
    Et si tu remercies « Mad Movies », moi c’est Canal Plus qui changea ma vie à tout jamais grâce aux rediffusions du samedi matin !! « Starwars », donc mais aussi « Creepshow », « Il était une fois dans l’ouest », « Birdy », « maniac cop », « Elephant man », tous ces films bannis des ondes hertziennes, je les découvrais alors !

    L’avantge c’est qu’avec mon frère, on se faisait des listes de noël complémentaires : je commandais VAdor et lui Luke… On était mort de rires avec le merchandising. Il suffisait qu’un personnage apparaisse deux secondes dans les films et _paf_ il avait sa figurine : qui se rappelle encore aujourd’hui du général Madine ?
    Je n’ai personnellement jamais accroché aux histoires de Titans ! A vrai dire, je n’y comprenais rien ! Je m’attendais à voir l’adaptation des films ! Et , merci pour la madeleine puisque j’ai mis en page ton article avec le disque de Dominique Paturel en fond sonore ! Quand je pense à tous ces trésors qui sont partis à la poubelle…..

  • Nathalie  

    Merci pour cet article, il est très bien et très émouvant.
    J’ai attendu longtemps aussi avant de voir les films…. A cette époque nous n’étions pas les rois, ça a bien changé maintenant !
    Que la force soit avec toi 😀

  • Présence  

    Voilà un article qui mérite bien son titre de spécial origines, avec comme sous-titre « La malédiction du pull orange ».

    Le désir généré par le manque + Ce film est en train de devenir le Graal, la quête ultime, le rêve absolu. – Incroyable qu’il ait été la hauteur de tes attentes, encore plus forts que ce que tu espérais, cela en dit long sur la force de cette trilogie et ses qualités.

    C’est ainsi que notre saga cinématographique se substitue à l’Iliade et l’Odyssée, ou encore aux Légendes Arthuriennes et autres Niebelungen en termes de mythologie moderne. – J’ai énormément apprécié ce paragraphe et le suivant qui explique de manière limpide la fonction du conte quelle que soit forme, livre ou film.

    Je me demande bien quelle a été la nature de la réaction des fans quand ils ont appris la remise à zéro de l’univers étendu Star Wars. Est-ce comparable aux réactions de lecteurs de comics à l’idée de la remise à zéro de l’univers DC, ou Marvel ?

  • Yuandazhukun  

    Merci et félicitations pour ce formidable article ! Tu nous replonges à la manière d’un conte de Dickens caméra à l’épaule les débuts de cette saga historique comme si on y était… Ca fait chaud au coeur de se rappeler comment chacun a vécu ces moments-là. Tout comme Bruce, j’ai découvert la trilogie en vrac..épisode 5 puis 4 et 6…un bordel étoilé ! Bravo Tornado !

  • Patrick 6  

    Excellent article ! Bravo ! Je suis très impressionné !
    A mon sens il ne manque qu’une chose : La photo du fameux pull orange :))
    (Ton prochain cadeau d’anniversaire, tout le monde l’aura compris)

    • Patrick 6  

      Si quelqu’un veut bien communiquer la date d’anniv de Toranado bien sur… 😉

  • Bruce  

    Tornado rentre ce soir de We, il répondra à tout le monde à ce moment là…

    Quels sont vos moments favoris de SW ? .

    L’ouverture du premier film est magnifique ! Il s’agit tout de même du premier long métrage où des droïdes èrent dans le désert sans que l’on trouve ça ridicule. Je garderais aussi le thème musical  » two suns » avec Luke incarnant tous les jeunes qui s’emmerdent dans les bleds paumés et rêvent d’aventure.

    Pour Empire : la révélation de Vador bien sûr, la congélation de Han et l’amputation de Luke

    Pour Jedi, le duel final et la mort de Yoda. A l’époque je n’avais rien compris à la bataille d’Endor. Et les Ewoks m’exaspéraient déjà…

  • Bruce lit  

    Mazette ! tu as prévu tes articles jusqu’en décembre !!
    Concernant ce fameux passage censuré, je n’ai pas sombré du côté obscur. Il en était déjà un peu question dans Ordre 66. Et puis, il faut être juste, il m’est arrivé de demander aux copains de raccourcir un peu aussi ! N’y voyez rien de castrateur, hein ?

    Concernant les jouets, je me rappelle avoir offert la moto-jet de Jedi à mon frère, il venait de faire une crise d’appendicite, je lui lisais le Strange où débarquait la division Alpha. Les jouets SW ont permis les premiers crossovers à la maison; au fur et à mesure s’accumulaient les maîtres de l’univers, les SW, les transformers et les chevaliers du zodiaque. Tous les univers se mélangeaient, c’était génial ! Probablement qu’un article emergera de celà.

    J’affectionne aussi les Special Origines, il y a quelque chose dans ces articles de profondément émouvant sans que la nostalgie n’y prenne le dessus. J’aimerais qu’un jour, un special Origines regroupe « notre première fois » avec les Super Héros ! ( avec les filles, c’est autre chose !).

  • Nathalie  

    Merci Tornado 🙂
    Super en décembre le mois de mon anniversaire, un beau cadeau 🙂

  • Lone Sloane  

    Je rejoins les avis unanimes sur cette chronique personelle du fleuron de la science fantasy qu’est Star Wars.
     » Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film »
    Dark Vador, malgré son encombrant boîtier digicode à faire pâlir de jalousie Flavor Fav et sa cape de Zorro qui aurait viré obscur, valide à 100% la formule hitchcockienne.
    La guerre des étoiles, c’est aussi, comme tu l’évoques avec nostagie, des voix de la crème du doublage à la française
    Et, pour avoir tenté la VO, rien ne remplace la gouaiile de Franis – Solo – Lax ou le phrasé inimitable de Roger – C3PO- :Carel:
    http://www.starwars-universe.com/dossier-page-47-249-les-doubleurs-episode-iv.html
    Parce que le trilogie originelle, outre les révélations familiales homériques et la poésie chevaleresque de l’épopée spatiale, ce sont aussi des séquences de comédie très réussies où des acteurs s’en donnent à coeur joie, avant de repartir gaillardement dégainer du sabre laser ou s’éjecter ni vu ni connu (ou presque) avec les déchets de l’Empire.

  • Jyrille  

    Tout d’abord je tiens à saluer le dossier et son auteur, qui réussit à insuffler à la fois une somme d’informations non négligeables et un vrai amour, grâce notamment à cette vision personnelle que JP souligne et qui fait du bien aux chroniques, souvent. Je rejoins également Présence en ce qui concerne tes explications sur les icônes classiques du théâtre grec et du format du conte ici transposés et Lone Sloane quant aux scènes de comédie et le doublage. Bref, chapeau, il fallait le faire, tu l’as fait.

    Mais je ne te rejoins pas sur cette histoire de QI. Qui nous prouve que ceux qui écoutent de la musique classique ont un QI plus élevé ? C’est peut-être une moyenne ou une généralité, mais je ne suis pas certain de la réalité. Je sais que tu veux dire que cette culture geek n’est pas seulement régressive, mais cette comparaison me gêne. Cela rejoint la discussion que nous avons eu sur Birdman.

    Enfin, j’ai beau être certain d’aller voir le prochain au cinéma avec mes enfants (surtout que la bande-annonce m’a vraiment donné envie, contrairement à l’Episode I), avoir un livre-objet très illustré sur l’univers Star Wars et avoir tous les épisodes en DVD, je n’aime pas Star Wars. J’ai une certaine affection pour ces films, une sorte de madeleine (j’ai à peu près l’âge de Bruce, donc comme lui je les ai vus dans le désordre en commençant sans doute par le Retour du Jedi) et une vraie fascination pour les fans de cette franchise, de cet univers, de tout ce qui a pu être engendré à la suite de ces films. Un peu comme pour les Beatles en fait.

    Mais ayant été entouré de vrais fans qui écoutaient les dialogues du film sur leur walkman K7, en pleine phase jeu de rôle de mon adolescence, j’ai toujours trouvé cela exagéré, je n’ai jamais été fasciné par ces personnages ou par les histoires, je me sens un peu floué par la simplicité des événements. J’ai eu une sorte de dégoût généré par l’amour aveugle de ces fans. Je préfère de loin les Retour vers le futur ou les Indiana Jones, autres trilogies marquantes des années 80 et surtout, bien plus comiques (mais moins cosmiques).

    Cela dit, je n’enlève rien à l’importance de cette franchise, à l’inconscient collectif qui en découle, aux vannes connues sur les Jedi ou Dark Vador, cela a un certain panache. Mais même en les revoyant, je ne les prends pas au sérieux, je les trouve – attention ! – infantiles. Evidemment, je n’ai jamais lu une seule bd ou un seul roman tiré de cet univers et je ne pense pas que cela puisse changer.

  • Tornado  

    Merci Cyrille, mais je crois qu’on ne s’est pas compris. Je cherchais au contraire à défendre le QI des geeks sur ce coup là, en cherchant des exemples concrets (mon ami qui est chef d’établissement et fan de dessins animés Marvel).
    La précédente discussion tournait autour de styles musicaux. je disais que, d’après moi, ils ne se valaient pas tous.
    Mais ici au contraire je parle des gens. Aimer tel ou tel univers n’a aucun rapport avec le QI. Donc, en fait nous sommes d’accord !

  • Jyrille  

    Ah mais non, je crois que tu ne m’as pas compris, ou alors je m’exprime mal. Je sais que tu défends les geeks – et je suis d’accord -, je dis juste que comme pour la musique, il n’y a pas selon moi de meilleur ou de plus intelligent. Plus contraignant, plus difficile d’accès, peut-être, Star Wars est certainement plus ludique que de lire toute l’Iliade, mais cela n’a aucune incidence sur l’intelligence. Juste sur une culture, qu’on peut ou pas apprécier à sa juste valeur. C’est de l’investissement, c’est tout. Je sais également qu’il s’agit de milieu social, si mes parents écoutaient Beethoven et m’emmenaient au théâtre, je n’aurai pas la même sensibilité.

  • Tornado  

    Heu oui… Très bien. Mais j’avoue que je ne vois pas en quoi nous ne sommes pas d’accord sur ce coup…
    Dans mon article, la seule chose que je disais, c’est que pour une certaine « élite » intellectuelle, le geek était considéré comme un débile à cause de ses goûts, alors qu’en vérité la culture populaire pouvait être aussi riche que la culture dite « intellectuelle ». Je ne vois pas en quoi nous ne disons pas la même chose ! 🙂

  • Jyrille  

    Disons que de mon côté, je tente de minimiser l’élite 😉

  • mala  

    Merci, cent fois merci, votre mésaventure a la sortie du premier épisode a ravivé en moi une émotion que nous avons assurément partagée, l’injustice totale.
    Pendant trois ans j’ai vécu star wars par procuration, a travers sentiments kaléidoscopes de mes camarades de classe, les figurines chéries, les reportages hypnotiques (temps x en tête) et bien sur la presse spécialisée, ah l’écran fantastique et ses premiers numéros cartonnés.
    Puis vint aout 82, le temps ou les cinémas gardaient les films des mois a l’affiche, des années même.
    La lumière s’éteint, les annonces publicitaires oubliées, le jingle de la 20th Century Fox cogne, la musique de john Williams sert mon cœur et le résumé défile en perspective.
    Depuis je suis devenu un consommateur compulsif qui veut tout tout de suite et en deux exemplaires.
    Quand j’ai vu le premier a sa énième ressortie, j’ai aimé mais je n’ai pas vécu la même chose, idem pour le « retour ».
    Je sais depuis un certain temps que, outre les éléments dramatiques imparables de cette suite, ses révélations, sa révélation et son cliffhanger final aussi génial que frustrant, mr Irvin Kershner a réalisé le « film » de la série.
    Bon désolé c’est la première fois que je déballe mes poches sur un forum mais les madeleines de Proust que je partage avec vous ont brisées mes résistances d’ado attardé aux habitudes vieux schnock.
    Merci encore!

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