Focus : Kouji Seo
Un voyage de noce autour de la carrière de Kouji Seo, veuillez accepter de suivre le guide Eddy Vanleffe.On ne le dira jamais assez, mais la bande dessinée japonaise est d’une richesse thématique qui donne rapidement le vertige, au point d’ailleurs d’accumuler contre elle les idées fausses le plus saugrenues, tant le public non habitué ne parvient pas à s’en faire une image cohérente.
Aujourd’hui je voudrais aborder le cas d’un auteur absolument pas exceptionnel, ni par le génie, ni par son importance historique mais qui a choisi de se spécialiser dans ce qu’on pourrait appeler la «comédie romantique pour garçon»: Kouji Seo.
Mais pourquoi s’attarder là-dessus? Parce que ce type de bande dessinée, ne peut être le produit que de l’existence même de la méthode d’édition japonaise. Une méthode qui consiste à tout diviser selon l’âge et le sexe. Cette subdivision supposée et arbitraire du public, a pourtant été le véhicule d’une démocratisation et d’une émancipation sans précédent pour tous les publics et tous les auteurs/autrices. On peut même chercher indéfiniment à vouloir le comprendre sans y parvenir. Ne complexez pas! Les éditeurs français eux-mêmes pataugent. La première complexité étant d’arrêter d’essayer de calquer la sensibilité occidentale sur celle des japonais, la seconde étant de ne pas juger à priori.
Pour tout récapituler, voici un petit tableau simplifié, voulant donner les repères les plus courants. Il y a certainement des lacunes, cela va sans dire, et je pressens que d’aucun serait tenté de rectifier en ajoutant le sous genre de son choix. Nous avons une rubrique commentaires d’ailleurs prévue à cet effet. Tout complément d’information sera la bienvenue.
TRANCHE AGE/ORIENTATION | FILLE | GARCON |
05 à 10 ans | JÔJI (HELLO KITTY) | DANJI (POKEMON) |
10 à 15 ans | SHÔJO (TRES CHER FRERE, AYASHI NO CERES, ANGEL SANCTUARY) | SHÔNEN (RANMA 1/2, ASSASSINATION CLASSROOM, HOKUTO NO KEN) |
Jeune adulte à partir de 15 ans | JOSEI (UN DROLE DE PÈRE, 7 SEEDS, HELTER SKELTER, NONAMOUR) | SEINEN (DRAGON HEAD, HAPPY!, AYAKO) |
Adulte (+ de 25 ans) | ? | SEIJIN (20TH CENTURY BOYS, MY HOME HERO) |
Adulte à portée dramatique et souvent historique | ? | GEKIKA (LONE WOLF AND CUB, L’AME DU KYUDO,GOLGO 13) |
Homosexualité | YURI (SAILOR MOON, FLEURS BLEUES) | YAOI (BANANA FISH, THE TYRANT WHO FALL IN LOVE) |
En occident, les œuvres ne sont pas genrées de manière explicite, pourtant un film parlant de sport, de guerre, de meurtre ou d’amour va viser un public précis sans le nommer. C’est ainsi qu’une confusion naît. Inconsciemment, ce sont les types de films eux-mêmes qui vont être «sexualisés». Pour schématiser, l’action c’est pour les poilus et ça depuis Alexandre Dumas et l’amour, c’est pour les pisseuses de la faute de Jane Austen. Au Japon, puisqu’on définit les magazines par sexe, on peut donc y faire ce qu’on veut à l’intérieur et ça donne donc tout le contraire et des trucs assez innovants.
Bien sûr on pourra parler de Moto Hagio créatrice de SF (NOUS SOMMES 11) et de fantastique gothique (POE NO ICHIZOKU) ou de la différence entre mangas de sports féminins (ATTACKER YUU-JEANNE ET SERGE) et masculins (ASHITA NO JOE). Mais j’ai préféré me pencher sur la comédie romantique masculine, pour tout ce que ce type de manga peut avoir de particulier, surtout que dans ce domaine, finalement on n’est pas en terrain connu, et cela même si le genre a connu ses lettres de noblesse avec Mazakasu Katsura, l’auteur de VIDEO GIRL AÏ et I’’S.
SOUS GENRE SHONEN | SOUS GENRE SHOJO |
HAREM, le protagoniste fait son marché parmi les filles du manga ex: LOVE HINA | MAGICAL GIRL, jeune fille au pouvoir magique, souvent munie d’un bâton et accompagnée d’un animal tout mignon (magical pet) ex: CARD CAPTOR SAKURA |
ISEKAI, le protagoniste est perdu dans un monde de type MMORPG ex: SWORD ART ONLINE | ROMANCE: histoire d’amour souvent au collège ex: LE GARCON D’A COTE |
MECHA: robot géant ex:EVAnGELION | |
NEKKETSU « feu bouillant » manga initiatique entremêlé de combats ex: DRAGON BALL | |
ECCHI érotisme soft allant des « plans culottes » aux scènes de sexe suggérés ex: B GATA H KEI |
C’est quoi donc la comédie romantique pour jeune garçon? Tout simplement une histoire d’amour comme vous pourrez le deviner, mais dont tous les ressorts dramatiques et émotionnels sont vu sous le prisme du protagoniste masculin. Donc le «malaisant male gaze» s’en retrouve déculpabilisé. Et même si ça n’est pas toujours glorieux pour l’homme, c’est une sacrée remise en question de cette image de prédateur à tout faire qui commence à s’imposer à nos esprits victimes de la matrice incarnée par les réseaux d’informations et les plateformes de streaming.
Bien sûr, suivre le parcours émotionnel d’un jeune homme de quinze ans n’épargne pas au lecteur son lot de fantasmes, mais entrons un peu plus dans le vif du sujet.
SUZUKA (18 tomes finis)
Yamato Akitsuki, jeune adolescent sans histoire, tombe radicalement sous le charme de sa camarade de classe Suzuka, mais cette dernière le snobe littéralement. Cette tension s’exacerbe lorsqu’ils réalisent qu’ils sont pensionnaires d’un même immeuble qui englobe également un établissement de bains public. Suzuka se dévoue entièrement à sa discipline sportive: le saut en hauteur. Honoka, une autre amie amoureuse en secret de Yamato tente de le convaincre d’intégrer le club d’athlétisme afin de passer plus de temps avec lui sans réaliser qu’en acceptant, celui-ci se rapprochera inéluctablement de la championne de saut. Sans compter leur voisinage exclusivement composé de jeunes femmes fêtardes aimant mettre leur nez dans les affaires des jeunes gens. Malgré cela, plus Yamato s’implique dans son sport, plus il constate l’éloignement de Suzuka, jusqu’ à ce qu’il apprenne la vérité, La jeune fille est déjà amoureuse de Kazuki Tsuda, un ancien champion du collège, mais celui-ci est mort … le rival est donc impossible à confronter… Dès lors, Yamato passera par des périodes de profond désarroi. S’il néglige le sport, il s’attire mépris, s’il s’implique, Suzuka s’éloigne toujours autant. Il pourra compter sur le soutien d’Honoka mais qui ne sera finalement source que d’un chagrin mutuel. Finalement lorsqu’il va pouvoir peut-être obtenir l’estime de sa belle, ce ne sera que lorsqu’elle décidera de partir pour les USA afin de faire carrière. La distance, les tuera-t-elle? ou au contraire les aidera-t-elle à faire face à leurs sentiments?
Nous n’avons donc pas un récit où l’héroïne naïve est en recherche du grand amour ou du prince charmant. Non, c’est un récit initiatique d’un jeune homme qui n’a rien d’un séducteur qui ne pourra obtenir le bonheur qu’à l’issue d’un parcours du combattant. Koji Seo déjoue admirablement les pièges des sous genres masculins que sont les «harems» ou le «ecchi», il s’en sert comme d’hameçon mais ce qu’il obtient, c’est bien le poisson que devient le lecteur ferré à ces personnages simples, sympathiques dont le moindre sentiment va être disséqué. De fait il n’abuse ni de l’un ni de l’autre tout en mettant en valeur les différences par rapport à ces formats pré-établis. Yamato est un garçon ordinaire peu enclin à la séduction, donc à part Honoka et une autre jeune fille plus tard, il ne croule pas sous les conquêtes. De même que les scènes olé-olé sont franchement rares. Par contre il se sert d’une certaine sensualité pour bien mettre en scène l’attirance que Suzuka provoque en lui, son émoi et même la perte de raisonnement que peuvent avoir les amoureux qui bafouillent et qui ont un comportement irrationnel. L’auteur est indulgent avec la maladresse de son héros là où un lecteur moralisateur pourrait le taxer de «forceur».
Par contre, voisins perturbateur, deuils, triangle amoureux et même certaines scènes précises (jusqu’au trou dans le mur dans la chambre du héros), montrent une influence massive de MAISON IKKOKU de Rumiko Takahashi. C’est suffisamment présent pour que cela soit remarqué, mais aussi suffisamment diffus pour qu’on puisse profiter des autres qualités du manga, c’est-à-dire le sport.
Véritable second fil rouge alimentant le premier, le fait de trouver une vocation d’abord, puis une certaine réussite et enfin la reconnaissance qui va avec, construit le héros qui, au départ affiche une personnalité effacée ou velléitaire, mais qui doit au prix d’un travail sur soi, développer des compétences qui vont l’aider à se dépasser. Ainsi le tissu amical qu’il va tisser dans la discipline du sprint va le faire gagner en maturité. Il sera ainsi donc mieux armé pour assumer ses sentiments et surtout la vie en général. Le sport n’est pas mis en scène, de manière épique comme dans les classiques du genre comme CAPTAIN TSUBASA (OLIVE ET TOM). Mais plutôt dans une certaine banalité quotidienne. On a plus l’impression d’accompagner son frangin à la compétition de foot le samedi.
La spécificité de Koji seo, c’est aussi sa capacité à se sortir parfois in extremis d’une certaine facilité. Ainsi lorsque l’histoire d’un triangle amoureux adolescent commence à devenir un peu lourde, il n’hésite pas à prendre la décision qui pourrait tuer la série afin de la faire muer en autre chose. Ainsi le couple s’assume assez rapidement à mi-chemin. Puis lorsque cette nouvelle situation commence à faire bailler, un dénouement final assez inattendu dans le genre Shonen, arrive sans crier gare. Un événement de taille vient bouleverser le destin des tourtereaux, accélérant la carrière Yamato qui se doit de pouvoir assumer sa nouvelle vie. Le thème assez adulte qui clôt le manga est vraiment peu habituel dans ce genre, donnant une tonalité réaliste terre à terre à l’ensemble et l’impression qu’on n’a pas lu une simple histoire superficielle.
Malgré la naïveté de l’exécution, Koji Seo a su avec SUZUKA, devenir instantanément un acteur incontournable du genre.
A TOWN WHERE YOU LIVE – KIMI NO IRU MACHI (27 tomes finis)
Voilà son manga le plus controversé, tant il illustre parfois jusqu’à la caricature tous les excès d’un genre quand même relativement sexué. Beaucoup s’accordent souvent à donner une mauvaise réputation au manga en se basant sur ce genre d’œuvre. Il s’agit de celle où sans aucun doute Koji Seo a forcé la dose en «harem» et en «ecchi». Les situation étant parfois hautement improbables, voire franchement limites. Une part même de son exercice d’auteur va être de constamment se rattraper aux branches, grâce à une panoplie de personnages tout de même attachants.
Haruto Kirishima, est un lycéen de la province d’Hiroshima (comprenez un provincial qui aime bien son petit coin). Il galère entre études, tâches aux champs pour gagner son argent de poche et de vaines tentatives afin de réussir à séduire sa copine de classe Nanami Kanzaki au caractère simple et modeste un peu comme lui. C’est pour ça qu’il voit de mauvais œil l’arrivée impromptue d’une pimbêche tokyoïte qui ne sait rien faire de ses dix doigts, même pas rouler à vélo. Cette Yuzuki Eba a décrété vivre chez l’amie de sa défunte mère depuis le remariage de son père. Elle s’incruste donc dans cette nouvelle maison où vit donc le pauvre Haruto qui a bien de la peine à supporter son caractère exubérant de citadine mal élevée. Cette dernière se montre malgré cela très attachée à Haruto et montre même des signes flagrants d’affection. Comprenant pourtant qu’il souhaite sortir avec Nanami, elle l’aide de bonne grâce tout en l’avertissant: «si par amour je suis prête à tout pour le bonheur de mon amoureux, cela ne veut pas dire pour autant que j’abandonne!».
Finalement lorsque Haruto commence à sortir avec son amie d’enfance, le vers est déjà dans le fruit, ils se sépareront peu après. Finalement Haruto est tombé sous le charme de Yuzuki et là encore, ce n’est pas de bol puisqu’elle repart du jour au lendemain pour Tokyo sans donner de raison. La jeune fille si amoureuse quelques jours avant ne donne plus signe de vie rendant Haruto complètement fou. Sa décision est prise, il va la suivre jusque chez elle et la traquer un peu partout pour la retrouver tout en réalisant peu peu à quel point Tokyo n’a pas de place pour lui. Il sera recueilli dans la même pension où vivait Yamato dans SUZUKA, faisant connaissance avec les mêmes voisines. Il va trouver un petit boulot d’aide cuistot et rencontrer un mec qui deviendra son meilleur ami. Ils vont passer de bons moment ensemble jusqu’au jour où il apprend que ce copain est gravement malade et qu’il va sans doute décéder. A l ‘hôpital, le souffrant reçoit la visite de sa petite amie qui n’est autre que Yuzuki. C’est une nouvelle descente aux enfers pour Haruto qui va refuser de prendre en pitié son ami et lui déclarer une guerre pour obtenir le retour de son amour. Cette décision va amener le jeune malade à soupçonner sa fiancée de rester par pitié. Il va accepter une opération de la dernière chance afin de pouvoir la mériter.
La suite va se passer plusieurs années plus tard lorsque tout le monde est en faculté, tout ce qui est brisé va devoir se réparer, tout ce qui est déchiré, se recoudre…
A TOWN WHERE YOU LIVE est le manga le plus long et celui où Koji Seo va le plus loin, mais descend aussi le plus profond. C’est vraiment une romance de type «harem». Haruto parvient à séduire tout ce qui est concave d’une manière désinvolte presque inconsciente. De plus, il a aussi la chance, toutes ses conquêtes ont une hygiène irréprochable puisqu’elles prennent des douches à n’importe quelle heure de la journée. Plus propres que ces dames? Ben il y a mon chat qui se lèche…
D’aucun diraient qu’on est même dans le pire du «harem» et il conviendrait de se pencher sur le pourquoi ce genre de format puisse être si en vogue au pays du soleil levant. Bien, Ne cédons pas à la facilité de croire que ce pays est le pays officiel de la «culture du viol» et des pervers en tous genres. Certains, parmi les plus sérieux, pointent plutôt une culture qui met une pression assez phénoménale sur la population adolescente confrontée tôt à l’angoisse de trouver une bonne situation et cela souvent seuls, puisque les parents rentrent parfois très tard quand ils ne sont pas tout simplement absents. La solitude est donc une habitude et certains peu à l’aise en société se sentent parfois écrasés par le microcosme de leur classe, fonctionnant comme une société miniature avec ses leaders, ses forts et ses faibles. Pour eux, il arrive que le manga serve comme soupape et guide relationnel. Le public se projette alors dans ce quotidien fantasmé où le personnage principal a tout le loisir de pouvoir faire connaissance avec plusieurs types de filles différentes surtout dans leurs psychologies d’ailleurs. Le transfert aboutissant pour ces «jeunes garçon cibles» à pouvoir appréhender le profil de fille qui leur conviendrait. Une sorte de brouillon de «site de rencontre» qui allie avec le même tonus un énorme cynisme et une pédagogie tordue.
Koji Seo parvient pourtant à s’en sortir au moins partiellement en restant dans son ton extrêmement ordinaire, décrivant de jeunes gens plausibles et banals. En creux on peut même deviner une sorte de caricature du genre qui en montre les aspects le moins rêveurs. En effet, si ce genre d’histoire se fait d’ordinaire assez léger et humoristique, nous avons ici un héros qui se casse régulièrement les dents ou qui fait mal sans vraiment le vouloir. Haruto, à force de ne jamais lâcher l’affaire, nous force à regarder le fonctionnement d’un harceleur, gentil mais harceleur quand même, à qui il arrive de souhaiter la mort de son rival. Il ne ressort que très rarement grandi par son histoire. Hésitant, pusillanime et opportuniste, il cède toujours aux mauvais moments laissant derrière lui un tas de regrets et beaucoup de chagrins les siens comme ceux des autres. L’autre talent que l’auteur développe encore après SUZUKA, c’est son aptitude à casser son histoire pour la faire redémarrer sur un autre rail. Après une première partie décrivant avec tendresse son pays natal du Japon campagnard sans être caricatural (on évite les «Crévindiou!»), le héros se perd au propre comme au figuré à Tokyo avant prendre une décision que personne n’attendait. Puis on le retrouve en faculté bien plus tard, plus apaisé, plus mature et peut être plus à même de pouvoir enfin vivre un grand amour, enfin l’auteur ose faire évoluer la relation de ses personnages jusqu’à la parentalité et je ne parle même pas du héros. Son meilleur ami va avoir un «accident» qui va l’amener à prendre sa vie en main de manière accélérée.
A TOWN WHERE YOU LIVE est donc sa moins bonne œuvre tout en restant sa plus «osée».
FUKA (20 tomes finis)
Bon, là on passe aux choses sérieuses. FUKA derrière des BECK ou des NANA explorant eux aussi le domaine du rock, est une petite bombinette où Koji Seo va recycler ses thèmes de prédilections tout en les magnifiant. S’il n’est qu’un seul manga de cet auteur à acquérir, c’est celui-là!
Yû Haruna est un asocial avec très peu d’amis, il n’est à l’aise que sur la plateforme Twitter où il peut simuler des conversations normales qu’il est incapable d’avoir de vive voix. C’en est même devenu une véritable addiction. Un jour qu’il est privé de portable, il va en faire une crise de stress aigu jusqu’à ce qu’il parvienne à mettre la main dessus, c’est à ce moment qu’il va rencontrer Fûka Akitsuki, jeune fille lunaire, le casque constamment rivé sur les oreilles. Sa vie ne passe qu’à travers la musique. Yû est totalement surpris, car bien que les deux adolescents se servent de la technologie pour fuir leur congénères, ils ne le font pas de la même manière, Fûka méprise ostensiblement les réseaux sociaux et n’a même pas de portable. Non elle se «connecte» en permanence à la musique de ses groupes préférés surtout celle des Hedgehogs, un groupe de rock qui vient de splitter.
En domaine de musique le pauvre Yû ne connaît que son ancienne amie d’enfance Koyuki Hinashi, devenue «idol» malgré elle. Pourtant lorsque les clubs scolaires se forment, Fûka va demander à Yû de devenir le bassiste de son groupe. Il va accepter et ensemble avec Sara à la guitare, Makoto aux claviers et Kazuya à la batterie, ils vont fonder le groupe Fallen Moon (jeu de mot sur le nom de l’héroïne). Rapidement après quelques répétitions le groupe fonctionne attirant l’attention d’une manageuse de jeunes talents. Forts des conseils inespérés des Hedgehogs, ils montent rapidement sur scène et se promettent un jour de remplir le Budokan. Ils commencent à écrire des chansons ensemble et un beau jour….
Koji Seo, ça va devenir une habitude, va fracasser son histoire au sol en osant l’impensable, le groupe va devoir se dissoudre. Yû va devoir se reconstruire d’une manière aussi brutale qu’éprouvante. Le lecteur ne peut qu’assister impuissant aux états d’âme de ce jeune homme perdu.
L’auteur va se surpasser vraiment et cela à grâce à toute une galerie de portraits qui, s’ils ne sont pas du tout coulés dans le moule des stars londoniennes du rock, sont des ados qui veulent tenir leurs instruments comme leurs idoles et chanter à pleins poumons. Tout respire l’envie de bien faire. Le mangaka va aussi réussir à mélanger deux genres pas faits pour s’entendre. Un manga sur la musique et le fameux exercice imposé du tournoi cher à chaque «nekketsu». Cela va permettre de rythmer l’ensemble à grand renforts de rivalités, d’embûches et de rebondissements aussi passionnants que des combats alors qu’il s’agit d’un festival de province. Il va aussi soigner les looks de certains groupes et aborder en filigrane, les coulisses d’un début de carrière. Les personnages secondaires sont à ce titre très riches et réussis comme pour le groupe des Rabbitz dont les membres sont tous masqués. Il parvient également à alterner l’émotion grâce à son triangle amoureux des plus originaux et la légèreté dans les péripéties que vit le groupe.
Plus question de tomber gratuitement dans la vulgarité et l’aspect «ecchi» va s’en trouver fortement réduit et utilisé totalement dans un but hilarant. Par exemple, la manageuse conseille fortement le groupe de s’encanailler, pour les besoins d’une session photo pour la pochette de leur album en devenir, ce qui va complètement foirer, tant ils ne parviennent pas à garder leur sérieux devant l’objectif. Le clou venant de quand le héros trouve «subversif» de brandir un sextoy! On imagine sans peine l’hilarité de ces gamins jouant aux durs dans une chambre d’hôtel pourrie entre deux dates de concerts. Si le groupe des Fallen Moon puis des Blue Wells est un tantinet trop sage, le manga nous décrit pourtant au plus près des scènes de répétitions, de compositions, de pannes d’inspirations et en cela le processus profond du fonctionnement d’un groupe.
Comme à son habitude l’auteur préfère nous montrer un lycéen s’esquinter sur sa basse, des pansements plein les doigts que les affres plus sombres et torturés d’écorchés vifs. Un autre élément pouvant perturber, c‘est le manque de références réelles dans un domaine qui comme le rock peut être vu comme primordial afin d’ancrer la chose dans la réalité. Pourtant en restant vague ou sur des groupes fictifs, l’auteur coupe court à toute comparaison défavorable. Tout le monde sait bien qu’on ne fraye pas dans le sillon des géants et des icônes, et on reste dans un contexte très accessible. Fûka est aussi une ode à la vie et à la passion de son art, celle qui fait avancer, toujours. On the road again…
HITMAN: LES COULISSES DU MANGA (13 tomes finis/en cours en France)
Cette fois, Koji Seo va subtilement changer de registre en abordant un univers professionnel qu’il connaît bien: L’édition! De plus cette fois le monde va d’entrée de jeu décrire des adultes et leur vie active. Ce qui est peu habituel dans ce genre de magazines où les personnages semblent être sempiternellement bloqués à l’âge de 16 ans. Déjà dans ses précédentes œuvres le mangaka contournait un peu la règle en faisant vieillir ses personnages quasiment en temps réel. On voyait donc évoluer les protagonistes de leur lycée à leur vie professionnelle tout en passant par leurs années fac. Cette fois il va assumer dès les premières pages un ton plus mature que d’habitude.
Ryūnosuke Kenzaki, est passionné de mangas, mais curieusement, il ne veut pas en dessiner mais plutôt les lire. Après avoir terminé ses études, il postule à Kodansha afin de pouvoir devenir éditeur. Lors de son entretien, il croise alors Tsubasa Takahashi, jeune autrice débutant dont il lit le «name», c’est-à-dire le pitch/brouillon d’un manga, accidentellement. Il lui dit qu’il le trouve très bon mais la jeune femme reste méfiante. Kenzaki obtient rapidement le poste et découvre alors un univers qu’il avait fantasmé de l’extérieur, mais qui s’avère bien plus compétitif et inhumain qu’il l’aurait cru. Il est rapidement confronté à ses collègues qui sont d’ailleurs présentés au lecteur avec un panneau décrivant leur ancienneté, leur expérience et leur palmarès. Il comprend alors qu’il ne fera pas de vieux os dans ce métier s’il ne parvient pas à gagner la confiance d’un auteur. Et il a pour l’instant personne à encadrer. Il reçoit alors le coup de fil de sa carrière. C’est Tsubasa qui souhaite lui soumettre son nouveau pitch. Ils se rencontrent donc une nouvelle fois et Kenzaki va lui promettre d’en faire l’autrice numéro 1 du Japon. Dès lors il va mettre toute sa fougue à promotionner et pousser sa protégée au-devant de la scène. Ainsi toutes les étapes vont être décrites avec à la fois beaucoup de réalisme mais aussi ce souffle épique particulier aux mangas qui va donc transformer chaque épreuve en challenge digne de Fort Boyard. Ils devront surpasser à chaque fois les autres éditeurs et autres auteurs à la fois collègues et concurrents dans le terrible concours où à chaque fois qu’une série descend dans le classement des lecteurs, sent l’épée de Damoclès de l’arrêt brutal de publication planer au-dessus d’elle.
La première œuvre de Tsubasa «LOVE LETTER» va gagner, malgré un classement médiocre, le prix de la meilleure nouvelle série et pouvoir obtenir une seconde chance. Kenzaki peut compter sur le soutien d’un éditeur chevronné Akira Natsumé et du directeur de publication Rentao Yamashiro véritable figure paternelle pour le héros. C’est ce dernier qui va mettre en garde Kenzaki sur l’interdiction tacite d’avoir une aventure avec une autrice quand il va confusément sentir la tension existant entre Kenzaki et Tsubasa. Afin de pouvoir contrôler la situation, le directeur va lui confier un autre autrice, considérée comme jeune prodige du métier, qui a déjà du succès. Il espère alors que cette dernière monopolisera l’énergie du jeune homme: Nanoka Shimakaze. Rapidement l’éditeur Akira est également promu et confie à Kenzaki le destin de son autrice fétiche: Shiori Amaya dont la carrière est stable mais menace de ne plus pouvoir se renouveler. Kenzaki devient alors en peu de temps l’homme à tout faire de trois artistes simultanément, et va même devoir engager une assistante. Le manga va donc décrire le quotidien mouvementé d’un couple d’artistes/agents au milieu d’un panier de crabes. Souvent Tsubasa devra réduire la voilure de ses ambitions et multiplier les heures de travail. Raccourcissant, Love Letter, elle va bientôt concevoir une nouvelle série racontant l’histoire du groupe musical Blue Wells, ce qui peut en faire l’autrice fictive du manga FUKA du même auteur. Après toutes ces péripéties, l’espoir d’une éventuelle adaptation de LOVE LETTER en animé commence à germer dans les esprits et Koji Seo digresse un peu en abordant le sujet de l’animation, ce que cela peut représenter en terme de notoriété et d’opportunité. Entre temps presque de manière anecdotique Kenzaki et Tsubasa ont débuté une liaison que leur caractère passionné et leur jeunesse insouciante annonce torride.
Tout en se renouvelant, l’auteur confirme sa recette gagnante. Un jeune héros qui entame une sorte de quête initiatique à travers l’amour qu’il trouve ainsi qu’à travers une vocation apportant épanouissement et bonheur. Ici Koji Seo décide de sauter des étapes par rapport à ses séries précédentes. Dans HITMAN toutes les situations sont adultes, les protagonistes sont confrontés à des dilemmes moraux d’adultes, ils montrent une ambition, une volonté de de hisser au-dessus de leurs voisins, ils se rencontrent dans des bars et les amoureux consomment normalement leurs diverses unions. Le mangaka joue toujours autant avec les attentes des lecteurs et livre du fan service rigolard en assumant un aspect «happy sex» pour son couple principal. Quoi de plus naturel pour deux jeunes gens que d’oublier ainsi parfois la vie extérieure lors de leurs ébats? C’est ainsi que Tsubasa zappe carrément un rendez-vous très important pour elle. Inutile dans un certain sens et pourtant l’un des moyens les plus efficaces de mesurer le bonheur des tourtereaux. HITMAN n’est pas non plus une critique acerbe du milieu, pour ceci on préférera d’avantage le manga BAKUMAN par les auteurs de DEATH NOTE. Non si l’univers dépeint est un milieu de requins, on sent pourtant qu’on évite les aspects les plus scabreux du métier. Le décorum ne sert finalement qu’à habiller la romance, ou pour mieux dire, l’un nourrit l’autre au sein d’une fiction qui tient à rester «feel good»
Le fait de changer de domaine (Sport pour SUZUKA, cuisine pour A TOWN WHERE YOU LIVE, musique pour FÛKA et manga pour HITMAN) ne sert souvent qu’à modifier le décor de ses histoires, parfois avec une certaine réussite comme pour FÛKA ou même HITMAN, parfois de manière un peu secondaire. L’autre thème souvent abordé, c’est le dépassement d’un deuil ou d’une situation afin de pouvoir s’accomplir par soi-même, tout en apprenant à regarder l’avenir d’un air confiant. Si à chaque fois, le mangaka s’incline face à la concurrence plus pertinente (BAKUMAN pour le thème du manga, SILVER SPOON pour le lycée agricole, BECK ou NANA pour le rock ou encore les multiples mangas de sports de Mitsuru Adachi), il a su pourtant créer une sorte d’univers fictif personnel en faisant se croiser ses personnages de manière régulière à la manière d’un Terry Moore ou des même des frères Hernandez. Le lecteur est pris assez facilement dans les filets d’histoires, certes légères, mais réservant quand même leurs lots de surprises et d’émotions. Il joue et déjoue de manière roublarde les codes des mangas pour garçons en livrant son lot de personnages plastiquement sexy tout en accolant un certain recul ou en nourrissant son intrigue avec, même si il effleure parfois dangereusement la vulgarité.
Il a d’ailleurs à noter qu’il a aussi dessiné PRINCESSE LUCIA qui est un authentique «ecchi» contenant tous les poncifs du genre et il semblerait que son dernier titre MEGAMI NO CAFE TERRACE s’enfonce encore plus dans la facilité. Dommage, parce que Koji Seo quand il s’applique et capable d’écrire de manière précise les affres et les sentiments troubles qui habitent les cerveaux des jeunes adolescents et offre une manière dé-diabolisée de les exorciser tout en prouvant que l’amour n’est pas qu’une histoire féminine.
Welcome back Eddie ! Bon, ça c’est un article de longue haleine, je vais le lire en plusieurs fois, mais je m’arrête déjà ici : « prédateur à tout faire qui commence à s’imposer à nos esprits victimes de la matrice incarnée par les réseaux d’informations et les plateformes de streaming »
Je ne comprends pas trop cette phrase. L’image du mâle prédateur, c’est depuis toujours, c’est même cette image que l’on essaie bien de détruire ou de nuancer depuis MeToo et donc depuis les plateformes de streaming, où les fictions tentent justement de donner une autre image. Toi tu dis le contraire, ce qui m’étonne beaucoup.
C’est un vieil article écrit quand je faisais parti de l’équipe. C’est loin et je me souviens avoir été très virulent avec toutes les fictions des plateformes.
cette soudaine diabolisation du masculin était pour moi assez insultant (être mis dans le même sac que des violeurs m’ulcérait…j’ai pas attendu me too pour être conscient de plein de choses)
Je ne désire d’ailleurs pas raviver ces débats…
Mais à l’époque je creusais pas mal le thème des relations hommes/femmes et je me suis attardé sur ce type de manga qui semblaient parler de la même chose mais avec un point de vue différent.
« Try to see it my way »…
Evidement je parle de personnages banals, normaux et sans « vice », des ados quoi!
Aujourd’hui… je me suis éloigné de la vie culturelle et je respire bien mieux…
Je picore ce que je veux sans avoir que faire de l’époque dans laquelle j’évolue ni du temps qui passe…
Un film de 2023? Je le regarderais peut être dans 10 ans, je m’en fous, je ne suis pas pressé et amputé du sentiment d’appartenir à un mouvement.
J’ai écrit cet article parce que j’ai lu TOUT Koji Seo en 15 jours trois semaines, et que j’ai Soudaienement quelque chose à en dire…
Ca ne fait pas parti de mes auteurs préféré et à part FUUKA, je ne conseille même pas vraiment son œuvre. Néanmoins, je trouve le fait de lire des love stories masculines assez jouissif.
Je lis d’ailleurs en ce moment BLUE BOX d’un autre auteur. qui me fait toujours sourire en fin de tome.
OK Eddy, merci de ta réponse même si je ne vois toujours pas de quoi tu parles (en partie mais pas complètement, parce que moi je ressens plus cette diabolisation chez les humoristes et justement c’est en train de changer je crois).
Quand j’ai rencontré ma future épouse à Tokyo, elle méprisait la lecture de manga. Elle affirmait que, sortis de l’enfance, ceux qui continuaient à lire des manga, c’est parce qu’ils étaient bêtes. Elle m’avait formellement interdit de dire à ses amies que je lisais des manga.
Si elle avait cette opinion, c’est justement à cause de la prolifération de séries telles que celles présentées ici.
Lorsque j’ai vu dimanche que Bruce avait reprogrammé, ça m’a fait plaisir, je ne le cache pas.
Je me suis même peut être pris à imaginer de reproposer des choses….
SANCTUARY, DANDADAN, MIERUKO-CHAN et d’autres me trottent en tête…
Merci Zen, pour m’avoir remis les idées en place en me rappelant l’une des raisons qui m’avait fait raccrocher les gants.
BRUCE LIT LE BLOG, est un blog vraiment passionnant, notamment par cette dimension « inventaire de Prévert » ou « Miscellanées » qui nous font croiser mangas anciens, rétrospectives sur la musique rock, portrait et interviews passionnées, comics Marvel d’hier et aujourd’hui pour des heures et des heures de lectures.
L’humour, la précision et la passion des articles ne me lassera jamais.
J’ai pu pénétrer un peu cette rédaction et donc pour ça Merci Bruce. merci les autres.
LONG LIVE ROCK N ROLL
Hello Zen.
Restons Zen avec un peu de douceur entre nous hein, même si je suis le premier à faire part de mes avis tranchés 😉
Je crois que mon message a été mal compris et mal interprété.
Je me rends compte après coup qu’il est très maladroit.
Ceci dit, oui, même si je trouve très appréciable l’effort de mise en contexte d’Eddy en début d’article, je trouve que les shonen « sentimentaux » tendance harem sont complètement indéfendables.
Quel plaisir de te retrouver, Eddy !
Je n’avais jamais entendu parler de Kouji Seo : merci pour cette présentation.
On ne le dira jamais assez, mais la bande dessinée japonaise est d’une richesse thématique qui donne rapidement le vertige, au point d’ailleurs d’accumuler contre elle les idées fausses le plus saugrenues, tant le public non habitué ne parvient pas à s’en faire une image cohérente. – Très belle entrée en matière : je n’y avais jamais pensé de cette manière, mais je me retrouve très bien dans cette incapacité à m’en faire une image cohérente.
Je dois avouer que je ne connais pas beaucoup des références citées dans l’article à part dans le sous-genre Harem (le protagoniste fait son marché parmi les filles du manga) Love Hina dont j’ai lu une bonne dizaine de tomes.
Suzuka : le dessin de la jeune femme sur la couverture me fait penser à du Ken Akamatsu.
Indulgent avec la maladresse de son héros là où un lecteur moralisateur pourrait le taxer de forceur […] Naïveté de l’exécution : n’est pas consubstantiel du genre, le personnage principal étant novice en la matière du sentiment amoureux ?
A town where you live – Haruto parvient à séduire tout ce qui est concave : très belle expression imagée, que je ne connaissais pas. 🙂
D’aucun diraient qu’on est même dans le pire du harem […] Une sorte de brouillon de site de rencontre qui allie avec le même tonus un énorme cynisme et une pédagogie tordue. – Magnifique analyse, merci beaucoup pour ce regard pénétrant et édifiant.
Fûka – Le manga nous décrit pourtant au plus près des scènes de répétitions, de compositions, de pannes d’inspirations et en cela le processus profond du fonctionnement d’un groupe. – Est-ce à dire que l’auteur a une expérience en la matière, qu’il a lui-même fait partie d’un groupe ?
Hitman – Un univers professionnel qu’il connaît bien : L’édition ! – Ah, visiblement une réponse à ma question précédente. 🙂
Dans HITMAN toutes les situations sont adultes : et du coup, ce manga reste quand même dans la catégorie comédie romantique masculine Shonen ?
Merci Présence pour ton commentaire chaleureux.
Oui SUZUKA peut faire penser à du Ken Akamatsu, LOVE HINA était inspiré de Takahashi (avoué par l’auteur…), mais NEGIMA m’a rebuté par son coté Harry Potter plein d’hormones…
L’expression fleurie, je l’ai piqué à SAN ANTONIO, c’est le genre de saillie qui m’a fait exploser de rire en son temps et que je garde presque sans m’en rendre compte…
Lorsque je me suis penché sur le public cible de ce genre de manga, j’ai été réellement perturbé, c’est un peu comme un documentaire sur les addictions, on trouve ça ridicule, mais aussi assez troublant. Les japonais sont aussi friands de dating-games et ça aussi, c’est bizarre sociologiquement parlant.
Pour la musique, je ne sais pas.
Dans HITMAN rien n’est réellement tendancieux, les personnages sont adultes dans le sens où ils parlent d’argent, ne font pas mystère de leur vie amoureuses, ont des projets professionnels et personnels etc…
Merci pour ce dossier ! Fascinant et instructif pour moi car il aborde des mangas (médium que je connais peu) de romance (complètement en dehors de ce que je lis ou regarde à part l’occasionnel Love Hina). Intéressant de voir ce genre très codifié traité (si je te lis bien) de manière réaliste, en temps réel et dans un univers « connecté ».
« Tout en se renouvelant, l’auteur confirme sa recette gagnante. » Le propre des auteurs, quoi qu’on en dise 😉 Un bon auteur parvient à varier dans ses œuvres le traitement des 2 ou 3 thèmes qui lui sont chers sans donner l’impression à son public de se répéter.
Merci JB,
LOVE HINA est un bon souvenir, très rigolo.
Je ne sais vraiment comment développer ça, mais en manga comme en comics, la contrainte, les codes poussent parfois à se dépasser.
Pas souvent mais…
J’aime beaucoup le dernier scan et tes tableaux en début d’article seront désormais une référence pour moi. Je n’avais jamais entendu parler de tout ça ni de cet auteur (c’est quoi la bonne orthographe alors ? Kouji ou Koji ?), mais je vois bien que ce n’est pas pour moi.
Par contre c’est un plaisir de se cultiver par ta bienveillante présentation et apprendre encore un peu plus sur les univers du manga. Je suis assez étonné que tu compares ça aux frères Hernandez, ce qui me rappelle que je dois toujours lire Strangers in Paradise. Merci donc pour tout ça Eddy.
Houlà, je ne compare pas ça aux frères Hernandez… ^^
Je souligne une similitude de procédés…
Et oui STRANGERS IN PARADISE il faut le lire.
Ah ce tableau, mais quelle bonne idée !
C’est ce que je trouve un peu frustrant dans le manga, ce manque de « diversité ».
Par exemple, pas de romance dans les shonen, pas d’homosexualité dans les shojo, etc…
Le style de dessins me plait bien, et c’est assez rare qu’on ait des hommes mangakas qui écrivent des romances, non ?
Dans l’animation japonaise en ce moment, j’ai découvert dans le style « slice of life/high school » HORIMIYA, je pense que ça pourrait te plaire, si tu ne connais pas. Une romance très touchante, avec ce garçon renfermé car ayant souffert de harcèlement scolaire et cette fille qui n’a pas froid aux yeux. J’aime ces couples là. Et c’est aussi toute une galerie de personnages différents, drôles et attachants. Je n’ai pas lu le manga, j’aime beaucoup les couleurs choisies pour l’animation, mais ces idiots n’ont pas tout adapté dans la première saison, et ils ont donc mis les morceaux manquants dans une deuxième saison (qui s’appelle d’ailleurs « Missing pieces »…).
Niveau Isekai, je regarde RE:ZERO, où le protagoniste débarque dans un monde médiéval et se rend rapidement compte qu’il ne « peut pas mourir ». Enfin, si, il meurt, mais il se réveille quelques jours plus tôt et revit des boucles temporelles jusqu’à ce qu’il ait atteint un objectif indéfini (en général, sauver ses amis ou sa peau). Bon, le héros vit quand même des moments particulièrement difficiles, au bout d’un moment, à force de mourir de façon de plus en plus horrible, mais c’est assez riche.
C’est toujours intéressant de discuter avec toi des mangas ! On parlait de NAGATORO il y a quelques mois ; j’ai trouvé une autre série dans le même genre : UZAKI-CHAN WANTS TO HANG OUT! Avec encore une fille insupportable comme je les « déteste » (mais elle a quand même des côtés attachants, et on a quelques points communs…), mais beaucoup de situations cocasses extrêmement drôles, où les conversations des deux protagonistes portent toujours à confusion, ce qui fait passer le personnage masculin pour un gros pervers XD
Coucou Kao.
Le bon vieux temps, hein?
« Par exemple, pas de romance dans les shonen, pas d’homosexualité dans les shojo, etc… »
la romance, finalement, il y en a plein. ^^ Tu fais bien de citer NAGATORO qui est aussi dans le même ton qu’ici, mais en plus marrant.
L’homosexualité dans le shojo, c’est presque une tradition.
Au passage, je conseille les shojos de Yuu Watase. FUSHIGI YUGI et AYASHI NO CERES notamment.
HORIMIYA, je note. merci.
Les ISEKAI, j’ai regardé les Sword art Oline. et d’autres trucs mais j’ai rapidement arrêté. a un moment Netflix ne publiait que ça (les FATE/NIGHT; OVERLORD etc…)
On va continuer à partager nos infos et nos gouts…
Bien le bonjour Eddy.
En voilà un article copieux. Bravo pour ton introduction, très didactique (super les tableaux) car moi le premier je m’y perds dans les types de manga tout en étant conscient que je n’y ai jamais mis l’envie nécessaire. Replacer cela également dans la culture japonaise en comparaison avec celle occidentale est également la bienvenue.
J’ai retenu deux titres : SUZUKA et HITMAN.
on évite les «Crévindiou!» j’ai la référence !!!!
Un article sur lequel je reviendrais assurément.
Merci Fletch,
YAWARA, n’est ce pas?
et oui crevindiou