Joker par Brian Azzarello et Lee Bermejo
Un RICTUS LIT
VO : DC Comics
VF : Urban Comics
1ère publication le 08/10/20 – MAJ le 26/26/21
JOKER est une histoire complète du dingue aux cheveux verts racontée par Brian Azzarello et illustrée par Lee Bermejo. Il s’agit d’une histoire mature et sanglante loin du canon mainstream de BATMAN et les couleurs de Patricia Mulvihil confèrent à ce récit un parfum de Vertigo.
Les amateurs du label Marvel MAX verront en ce JOKER ce qui fit le triomphe du PUNISHER de Garth Ennis : un récit noir, violent, débarrassé de toute notion de continuité et où les personnages ne sont dotés d’aucuns super-pouvoir (même si c’est quasiment le cas de tout le casting habituel de BATMAN).
Traduction de l’ami Nikolavitch.
JOKER est un projet de 2008, date où le binôme Azzarello-Bermejo avait déjà commis LUTHOR, un focus sur le vilain de Superman. Il s’agissait ici de récidiver avec le psychopathe le plus célèbre -et adulé – de la bande dessinée en optant pour une focalisation externe; plutôt que de raconter le récit du point de vue du Joker, Azzarello optait pour une narration vue de la lorgnette de Jonny Frost, un truand qui va gagner la confiance du vilain.
C’est effectivement le choix le plus sage : le Joker, personne ne sait son nom ou ses origines. Lui donner une voix -off, c’est perdre l’essence du mystère et de l’imprévisibilité du personnage.
Azzarello n’a pas, loin de là, inventé le concept du tiers narrateur dans les comics. Il se calque ici sur le modèle de Kurt Busiek qui fit le succès de MARVELS puis de ASTRO CITY : prendre un humain sans pouvoirs et l’impliquer en tant que spectateur dans l’univers mythologiques des super-héros.
Ici, le scénariste de 100 BULLETS fait ce qu’il sait faire : un récit de criminels se vautrant dans la fange de Gotham et qui curieusement, malgré tous leurs efforts pour dominer la ville, semblent destinés à ne jamais quitter ses bas-fonds. On est loin du criminel entrepreneur de LUTHOR, ce qui est logique : il faut chercher au sommet des gratte-ciels de Metropolis le mal qui combat l’homme volant, tandis que celui que traque l’homme chauve-souris sont des nuisibles pareils à des rats, des cafards ou des sauriens.
Univers Vertigo oblige, Killer Croc est ici un grand noir affublé d’une maladie de peau et non plus un saurien effrayant. Le Pingouin a le nez crochu mais plus de manière si caricaturale. Harley Quinn est une strip-teaseuse inquiétante et, oh bonheur!, silencieuse, faisant qu’on peut enfin la prendre un peu au sérieux sans son épuisant numéro de femme-enfant. Batman n’apparaît qu’en fin d’album, tel qu’en lui même : une ombre à peine humaine et aussi inquiétante que le vilain qu’il affronte.
Si les dessins, impressionnants de réalisme de Bermejo, parviennent à croquer et adapter les personnages du Batman, on aurait aimé qu’il en soit autant pour Jonny Frost, qui effectivement laisse bien froid son lecteur. Son apparence est directement calquée sur un autre John, mais de Constantine cette fois-ci sans hélas une once de personnalité.
Le Joker quant à lui est atrocement défiguré et son sourire constitué de deux balafres au couteau le rapprochant des fameuses mutilations de L’HOMME QUI RIT de Victor Hugo. Il est clair que Bermejo s’inspire également de l’incarnation de Heath Ledger, à la fois clochard hirsute et ricaneur et dandy inquiétant façon Marilyn Manson, inspiration revendiquée par le dessinateur (les douteurs cliqueront ICI pour être convaincus par mes propos).
La force des dessins de Bermejo est de parvenir à faire de ce personnage une rockstar de bande dessinée : extravagant, capricieux, drogué, imprévisible mais aussi charismatique, mystérieux et horriblement attachant. Le Joker, c’est le Fuck’it’all qui sommeille en nous. Celui qui parvient à vivre définitivement dans les ténèbres où l’homme normal ne s’aventure que provisoirement, à la fois détaché de la réalité, de la morale mais en même temps terriblement lucide. Le Joker sait que Batman va finir par l’attraper, il ne fait rien pour l’en empêcher ; au contraire, il précipite sa chute, aggrave son cas, traite son prochain comme un jouet et le sort de Jonny Frost, quoique cousu de fil blanc parvient à arracher un lecteur un instant d’incrédulité : ami / ennemi, tout cela n’a aucune importance pour le Joker.
Oui, la comparaison avec Marilyn Manson est bien pensée par Bermejo : dans ANTECHRIST STUPERSTAR, le chanteur décadent se rêve en rock star dépravée et nietzschéenne, débarrassé de toute entrave d’une morale de faibles confinant au fascisme. Artiste du crime, artiste de musique , Manson et le Joker se posent comme des individus dont la liberté incontrôlée et incontrôlable est un danger pour la société et pour eux-mêmes. L’autodestruction est alors présentée comme un acte de liberté absolue où le Joker attend de Batman qu’il l’arrête, dans tous les sens du terme.
La scène la plus marquante de l’album est celle, où le clown, après avoir abattu froidement un de ses hommes de main, rentre et pleure silencieusement aux genoux d’une Harley Quinn silencieuse. Une scène assez terrifiante en fait : aucun mot de culpabilité, ni de consolation n’est émis par les deux psychopathes. Affranchis de notre morale et de nos valeurs, Harley et Joker, le sont aussi du langage, cette ultime contrainte d’une société policée. Ces personnages évoluent en permanence dans le vide et ce n’est pas par hasard que le duel ultime en Joker et Batman se déroule sur un pont un altitude. Le pont, cet emblème de la conciliation de deux rives entre elles, le bien et le mal avec au milieu leurs deux incarnations.
Rien que pour cette mise en scène, on pardonnera les tics d’écriture de Azzarello qui, comme à son habitude, surjoue les paroles énigmatiques de ses protagonistes qui parlent d’une même voix. On peut même se moquer de Jonny Frost, petite frappe avec un drapeau de la confédération américaine dans sa chambre, s’exprimant dans un langage tout en romantisme noir avec le vocabulaire d’un poète.
Et puis, cet hommage un peu pataud au KILLING JOKE de Alan Moore où l’intro devient l’outro de l’album. Une manière de se rappeler que par la suite, Azzarello en signera la (mauvaise) adaptation en version animée.
Ne boudons pas notre plaisir : JOKER rend un hommage malsain mais terriblement efficace à un personnage légendaire, incarnant tous les stéréotypes du psychopathe grimaçant sans jamais s’y engoncer totalement. Dans un monde dominé par les messieurs propres George Clooney, Brad Pitt, Chris Martin ou Rihanna, un monde où Brie Larson, Miley Cyrus ou Justin Bieber se sont appropriés les attributs de la culture rock avec ses attributs (tatouages, mine boudeuse, déclarations fracassantes) mais sans jamais la moindre once de génie, un monde où les rock-stars ont déclaré forfait et alimentent le business de meet-and-greet nostalgiques, un monde ou pour la première fois de son existence une culture populaire se nourrit des acquis des générations précédentes en regardant dans le rétroviseur, Le Joker incarne probablement avec Deadpool la dernière rock-star déglinguée, droguée et à la malveillance urticante, même pour les toubibs d’Arkham ou les Batarangs de Bruce Wayne. En cela, le Joker de Lee et Bermejo est une réussite.
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Et si le Joker était la dernière des rock-stars, ressuscitant avec son maquillage et ses outrages, le glam de Alice Cooper, Bowie et Marilyn Manson ? Un argument défendu chez Bruce Lit avec le Joker de Bermejo et Azzarello à l’appui.
La reprise des Bee Gees par le Joker du rock, l’instoppable Mike Patton !
« Rien que pour cette mise en scène, on pardonnera les tics d’écriture de Azzarello qui comme à son habitude surjoue les paroles énigmatiques de ses protagonistes qui parlent d’une même voix. On peut même se moquer de Jonny Frost, petite frappe avec un drapeau de la confédération américaine dans sa chambre, s’exprimant dans un langage tout en romantisme noir avec le vocabulaire d’un poète »
Encore du « Slang » à foison (une des marottes du scénariste) ?
Moment inculte : C’est quoi du « slang », SVP ???
l’argot, tout simplement.
hé, chouette illustration sonore ! (mais qu’est-ce qu’il fait là, Watson ?)
bon, le Joker en rock star, là c’est ton tour de me troller, c’est ça ? (même si oui, c’est vrai)
Troll’n’roll !
Je trouve que nos deux articles sont complémentaires, je me permets d’y ajouter une annexe de ma patte : le public cherche chez ce personnage la même subversion qu’autrefois à un concert de rock.
@Pierre : oui, j’ai perdu toute admiration pour ce scénariste.
Il me tardait de lire cet article car c’est un comics que je n’ai pas aimé, malgré Brian Azzarello qui m’a enchanté avec 100 Bullets, malgré Lee Bermejo qui m’a enchanté avec Lex Luthor et avec Batman Noël.
Joker incarnant tous les stéréotypes du psychopathe grimaçant sans jamais s’y engoncer totalement. – C’est très exactement ce qui m’a laissé de marbre. Le titre de l’ouvrage invoque le personnage de Joker, l’ennemi de Batman, avec tous ses aspects infantiles de comics de superhéros, et les auteurs en font un simple psychopathe, réussi mais pas inoubliable ou extraordinaire. Une fois n’est pas coutume : je suis exactement d’accord avec Bruce (qui dit bien mieux que moi les choses) et plus sévère sur la notation. A mes yeux, c’est juste un bon polar de plus qui ne tient pas la promesse du titre, qui ne propose pas une interprétation mémorable de Joker.
Tout pareil que Présence.
Quand j’ai découvert le style d’Azzarello dans »Batman : Noël », j’ai été immédiatement été séduit par le style graphique. Je suis alors tombé sur « Joker » avec son ambiance polar noir bien crasseux, et j’ai relu le bouquin 4 fois d’affilée. Le choix de rester sur l’humanisation des protagonistes ( Killer Croc est un vrai colosse humain cannibale, le Pingouin est un nabot bien roublard dans les affaires mais pas courageux, le Joker qui s’envoie des pilules d’ecstasy…) rend l’histoire terriblement réaliste.
Excellente analyse du bouquin. Perso, les petits tics de scénario ne m’ont pas du tout gênés. Et quand au manque d’aura de Jonny, et bien justement je trouve que cela sert le propos de l’histoire, surtout en voyant la fin : il n’est rien, et il le reste malgré lui.
Sinon, comparé Joker à des rock-stars, c’est très bien pensé : il y a un côté autodestructeur chez eux qui colle bien au clown de Gotham.
Je partagerai avec joie cet article a mes amis 😉
Bermejo voulais je dire ( pas azzarelo)
@Présence Je dois avouer n’avoir pas été impressionné lors de ma première lecture il y a des années en médiathèque.
Ce n’est que la semaine dernière, lors d’une seconde chance que j’ai trouvé la démarche intéressante. N’oublions pas non plus que je suis un newbie dans l’univers Batman et que je lirai en priorité ce genre de récit hors continuité et sans doute hors propos.
@Alex : il est pas chiant à traduire Azzarello ?
@Manu : te savoir d’humeur partageuse me réjouit ! +100
il est compliqué à traduire, surtout. pas tant pour le Slang que par son côté « je te raconte que la moitié de l’histoire, à toi de boucher les trous »
sinon, par rapport à Heath Ledger… en fait, ce graphic novel a pas mal passé de temps dans les cartons (et a été long à produire) il semblerait que des pages circulaient chez Warner au moment de la préprod du film
BATMAN NOEL, c’est pas Berjemo tout seul sans Azzarello?
Dans le comics, je déteste le réalisme, je trouve que c’est une scorie d’un temps déjà fini d’ailleurs. le réalisme d’Azzarello ne fait que souligner l’absurdité d’un monde comme Gotham…
le Joker en tant que violeur qui pratique le droit de cuissage en gobant de l’XTC…. c’est Scarface si vous voulez mais pas le JOker…
J’aime bien 100 bullets, c’est un univers à soi mais transformer l’univers gothique/grotesque/onirique de Batman en polar seventies vaguement poisseux, en reprenant le visuel Heath Ledger…(ou le contraire)c’est pas pour moi (j’ai pas aimé non plus les films de Nolan).
son unique intérêt est d’être hors continuité…
Harley Quinn en stripteaseuse…bonne mère!
Sur ce coup là je serais à l’extrême opposé d’Eddy c’est-à-dire son complet sens inverse : C’est ce super-héros là (ou supervilan) qui m’intéresse aujourd’hui : Réaliste (encore que « réaliste », pour le genre super-héros, on ne pourra jamais vraiment le mettre autrement qu’entre guillemets), déglingué, malsain, crade, destroy. Pour moi il y a un avant et un après Watchmen : Le super-héros classique c’est plus possible. je n’y arrive plus. C’est l’arnaque à l’intelligence. Il n’y a que lorsque c’est super, mais alors vraiment super bien écrit et mis en forme (exemple Jeph Loeb + Tim Sale, Darwyn Cooke, JMS, Chuck Dixon, ce genre d’auteurs) que ça passe encore très bien parce que là aussi il y a une classe dans la mise en forme et la narration qui élève le médium, toute naïveté étant contrebalancée par une poésie, une grâce, une élégance et une note d’esprit qui fait « oeuvre ». Quand c’est premier degré et naïf, au secours, je ne peux plus.
Je ferais remarquer au passage, que Frank Miller a également introduit ce genre dark âge dès YEAR ONE, avec une Catwoman immédiatement réécrite en version prostituée…
En revanche je n’ai encore jamais lu ce JOKER version Azzarello/Bermejo à cause de toutes les mauvaises critiques qu’il se trimbale, à cause d’un LUTHOR que j’avais trouvé très soporifique et surtout à cause de la méga-hype qui avait découlé de la version Nolan à l’époque, où ce comics semblait sentir l’opportunisme à plein nez. Aujourd’hui j’apprends qu’il a été écrit avant et que c’est sans doute l’inverse qui s’est produit par rapport au film, que c’est écrit façon Vertigo et façon Polar bien noir comme je les aime. Je vais donc y réfléchir en voyant la chose d’une manière bien différente, et surtout bien plus intéressante…
@Tornado
Je suis convaincu que c’est pour toi et je ne crois pas que ce soit « mauvais » en soi non plus mais un truc déprimant totalement dépourvu de « magie », on ne sort pas du caniveau… c’est scarface pour moi. c’est sans doute très bien mais pas du tout ce que j’ai envie de lire quand j’ouvre un DC…au passage ce bouquin n’était pas du tout dans le catalogue « adulte » de l’éditeur…
Joker n’est pour moi pas un personnage facile, c’est un mec qui doit faire flipper parce qu’il y a quelques chose de totalement incompréhensible et dérangeant, un truc qui doit parler aux cerveau reptilien, comme les araignées qui répugnent et font peur alors qu’elle sont inoffensives. c’est pas un vilain que j’apprécie parce qu’il est souvent pas si bien écrit que ça…
The Killing Joke est ma lecture traumatisante sur ce mec…
là, c’est un criminel vaguement taré, mais il ne fait pas peur un peu comme celui du film Suicide Squad qui fait le mac dans strip bar en écoutant du rap…
@Bruce Lit
Rockstar à la dérive…non je ne l’ai pas vu en même temps ce n’est pas un angle qui me parle non plus ..Autant je suis friand de la musique en elle-même et je traque les infos concernant les secrets des chansons, leurs inspirations et leurs expériences, mais alors les vies de patachons à vomir leur dope dans ces chiottes d’hôtel, ça me laisse froid…
Le côté Joker en mac crado, ça a peut-être inspiré la version Jared Leto, d’ailleurs, allez savoir (en vrai j’en sais rien, mais si ça se trouve…)
Gosh…Un fan de JJ Burnell…
@alex : désolé, mais j’ai encore raison : Leto s’est aussi inspiré de Manson
caramba, encore râté
Voilà ce que c’est de ne pas lire rock’n’folk.
Au delà du débat « réaliste ou pas réaliste, c’est quoi le mieux ? », on peut prendre 2 exemples réalistes différents :
Le Joker de Nolan que j’aime bien
Le Joker joué par Jared Leto qui est vulgaire et naze.
Il y a des nuances même dans le réalisme. Transformer un perso fascinant d’étrangeté et chaotique qui semble être un complet anarchiste (celui joué par Heath Ledger) en mac drogué violeur « lambda »…bof.
Je précise que cette bd est sans doute très bien foutue mais ce genre de relecture ne me plait pas.
surtout sur l’univers Gothamite, chez DD ça marche mieux (quoique DD sans ninjas…)
Nan mais je dis ça dans le sens où moi ça ne m’attire pas non plus cette BD, mais que ça ne me dérangerait pas d’aller voir le film Joker dans lequel ce n’est pas un mac violeur taré mais plutôt un mec paumé qui a complètement perdu pied comme dans Killing Joke d’Alan Moore
Sans être « anti relecture réaliste » il y a des choix qui plaisent ou d’autres qui ne plaisent pas, that’s it^^
Le film actuel doit être pas mal parce qu’il vont (ou semblent aller) au bout d’un parti paris cinématographique…
ça extrapole sur le coup du malheureux artiste qui va se venger de Killing Joke et il part en vrille dans un milieu réaliste hommage aux films noir des années 70 (le nouveau Hollywood, c’est ça?) donc le film propose quelque chose de décalé pas du tout racoleur et avec un acteur qui travaille sa gestuelle…
Après,c’est pas ma came de base, mais je suis curieux…
« un milieu réaliste hommage aux films noir des années 70 (le nouveau Hollywood, c’est ça?) »
Yep.
Avec 2 films de Scorsese comme influences (Taxi Driver et La Valse des Pantins), la note d’intention est claire (l’inverse de la stratégie du MCU sur tous les plans ; DC/Warner a lâché l’affaire sur l’univers partagé de toute façon depuis JLA, et tant pis si le Joker de Leto est encore frais dans les esprits).
Dans le film, il semblerait aussi qu’ils jouent la carte du mec qui fantasme son monde et imaginent des trucs, il y a aussi une scène ou il se marre jamais au bon moment devant un sketch et ne trouve rien de drôle quand le reste du public se marre. Le mec en décalage quoi.
Et la « drogue » qu’il prend (ses médicaments), ce serait plutôt ce qui le restreignait (comme les mecs souffrant de troubles bipolaires qu’on assome de médocs pour les maintenir dans un état normal mais passif et amorphe). Quand il n’a plus de traitement…il dérive encore plus.
J’avais lu et pas aimé et cet article ne me donne pas forcément envie d’y revenir. Pourtant, j’apprécie beaucoup Bermejo.
Mais ce one-shot est trop Azzarrelien pour moi. Des personnages poseurs et creux. Sorry.
J’ai lu cette bd, il y a longtemps, avant même de connaître un peu Harley Quinn, avant même de me mettre à Hellblazer (bien vu la comparaison avec Constantine), mais après ma lecture de 100 bullets (ou alors en plein dedans). Je ne l’aime pas du tout, je n’en ai aucun souvenir. Les dessins sont impressionnants, c’est vrai. Mais l’histoire n’a aucun intérêt et comme toujours, nos points de vue divergent sur le statut de rock star du Joker.
Oui, c’en est une. Mais pas ici. Ici, c’est une caricature de rock star, autant que les noms que tu lâches en fin d’article. Celui incarné par Heth Ledger est largement plus convaincant.
Tout comme notre discussion sur Walter White, le Joker n’est pas tragique. Je le préfère même dans le Arkham Asylum de Morrisson. Ici, c’est juste un bouffon. Va voir le film avec Phoenix, là tu auras de la tragédie…
Quant à la maturité, elle me semble factice, tout comme Breaking Bad finalement, ou dans ce genre là. D’ailleurs, je n’ai aucune envie de relire cette bd, même traduite par Niko.
La BO : une tuerie !