Princesse Mononoké, par Hayao Miyazaki
Par : TORNADO
1ère publication le 08/03/15- MAJ le 23/05/2019
Lorsqu’Hayao Miyazaki réalise Princesse Mononoké, (littéralement la Princesse des Esprits Vengeurs), il s’apprête à conquérir le monde. Car ce septième long métrage en tant que réalisateur va le consacrer comme le maître de l’animation japonaise, en même temps qu’il va ouvrir les yeux à la communauté internationale sur les animes du Pays du Soleil Levant qui sont loin d’être des petits dessins-animés pour les enfants issus du Club Dorothée, mais au contraire, la plupart du temps, des œuvres universelles d’une richesse et d’une profondeur vertigineuse. Depuis, les profs de l’occident abreuvent leurs cours de films de Miyazaki et la critique intellectuelle ne tarit plus d’éloge sur ce cas d’école…
Dans notre article sur Nausicaa de la Vallée du Vent , nous avions déjà dégagé l’essentiel de ce qui faisait l’apanage de l’œuvre du maître. Il convient néanmoins de mettre en lumière ce film en particulier réalisé initialement en 1997.
Une fresque aussi ambitieuse, à mi-chemin du film historique (ancré dans le Japon médiéval de l’ère Muromachi) et de la fantasy (je ne mettrais pas d’adjectif devant ce mot puisque les puristes, toujours prompts à cloisonner les genres, refuseraient probablement les appellations « heroic », « high » ou je ne sais quoi, puisque rien ici ne se rattache aux canons du genre à proprement parler), Hayao Miyazaki ne nous en avait pas fait depuis Nausicaa, dont Mononoké semble être un écho, néanmoins dominé par une note plus sombre encore. Ainsi se déroule, durant plus de deux heures, une série de tableaux somptueux aux batailles et aux affrontements homériques, entre les hommes, les animaux et les forces de la nature, que nous nous risquerons à appeler des élémentals en priant pour que ces mêmes puristes ne nous immolent pas sur l’autel de la confusion des normes descriptives…
Une fois encore, l’auteur du Voyage de Chihiro dessine de magnifiques personnages, complexes et profonds. On ne dira pas, cependant, qu’ils échappent systématiquement à tout manichéisme car le héros, chose rare avec notre auteur, est un vrai cœur pur. Pour autant, sa nature mélancolique et son refus d’échapper à un destin peu enviable en font une figure tragique qui s’élève au dessus du justicier canonique. Infecté par un mal inconnu après avoir été attaqué par un sanglier géant atteint d’une dégénérescence délétère, Ashitaka (tel est son nom, qui signifie « Demain » en japonais) acceptera sans broncher, sous les injonctions de la chamane de son clan, de partir affronter un destin funeste, avec pour seul objectif de « jeter sur le monde un regard sans haine » et de comprendre les origines de son fléau. Puisque sa malédiction se nourrit de sa haine, il devra la conjurer autant que possible, et ainsi renoncer aux affrontements. Un peu comme si le valeureux héros (futur chef légitime de son village, au départ) avait d’emblée décidé de tourner le dos à un héroïsme romanesque de pacotille.
A partir de là, toutes les scènes où on le voit succomber à la colère (réveillant le mal qui le consume), en dépit de sa promesse, sont autant de moments intenses, qui soumettent sa résistance psychologique à rude épreuve, reléguant ses prodigieux dons de guerriers au second plan. Bien que l’on trouve de tels personnages chez Tolkien (portés par la notion de renoncement), ils ne sont pas légions dans la culture de la geste héroïque.
Hayao Miyazaki déclarera que ce premier véritable héros masculin guerrier, inédit dans sa filmographie, soumis à un destin inéluctable et à une malédiction absurde (il n’a véritablement rien fait pour mériter ça), exhale une aura mélancolique à travers laquelle il se reconnait en profondeur. Rappelant, in fine, que nombre de gens dans le monde subissent ce genre de parcours tourmenté, à contrario des histoires de contes de fées.
San, dite Princesse Mononoké
Ashitaka n’est pas un antihéros, ni même un héros taciturne comme on en voit dans les westerns crépusculaires de Sergio Léone ou de Clint Eastwood . C’est un personnage positif, paradoxalement lucide et résigné face à la dureté du monde. En ce sens, il s’élève au dessus des clichés du héros traditionnel et revêt une épaisseur plus complexe que le commun des justiciers ordinaires.
En comparaison, les autres protagonistes possèdent une nature certes moins manichéenne, mais en même temps plus facile à lire puisqu’ils sont davantage inféodés à l’esprit « Miyazakien ».
Dans ce registre, on trouve bien évidemment San, la Princesse Mononoké en titre, mais également Dame Eboshi, deux personnages féminins tels que le Maitre nous en a déjà écrits.
Ces deux fortes personnalités sont par ailleurs les pires ennemies de l’histoire, l’une défendant la forêt contre sa destruction, commise en grande partie par l’autre.
Ainsi, San, élevée par le clan des loups (à qui elle fut donnée en pâture par ses propres parents !), est-elle l’ennemi de la race humaine, qui détruit peu à peu la forêt afin d’alimenter les forges de la colline, le fief de Dame Eboshi. Cette dernière (dont on devine un passé trouble duquel elle se serait affranchie -elle aurait par exemple pu être une courtisane du Mikado) est la cheftaine d’une communauté ayant basé sa survie sur la production de l’industrie du métal.
Les temps sont durs pour Dame Eboshi, qui doit se consacrer corps et âme à la survie de son clan, composé d’hommes et de femmes accueillis dans la tourmente puisque l’essentiel de la communauté compte d’anciennes prostituées, des hommes pauvres et des lépreux. Chaque jour réserve son lot de labeur car, outre le travail à la forge, les hommes et les femmes du clan doivent faire face aux assauts des samouraïs du shogun Asano qui leur jalouse leurs ressources, ainsi qu’aux animaux de la forêt, rendus fous par la destruction de leurs terres.
Autant San que Dame Eboshi sont des femmes déterminées. Alors que San affiche clairement son dégoût pour l’humanité et ne cherche qu’à assassiner purement et simplement Dame Eboshi (qu’elle estime responsable de la destruction de la forêt), cette dernière est prête à sacrifier son peuple pour ses idéaux, quand bien même elle demeure très attachée à sa communauté, et principalement aux femmes, qu’elle protège avant toute chose (et qu’elle encourage à s’imposer moralement face aux mâles dominants). Soit deux personnages tourmentés et extrêmement contrastés, pétris de contradictions mais animés d’une noblesse et d’une détermination hors du commun, malgré un côté sombre totalement assumé.
Il y a certes encore d’autres personnages très intéressants, dont aucun ne réussit à être détestable malgré des actions pas toujours nobles (c’est le cas, notamment, du mercenaire jiko Bô), mais les véritables personnages secondaires, ce sont les animaux et les élémentals. La frontière est d’ailleurs ténue entre ces deux appellations puisque tous les animaux présents dans Princesse Mononoké sont des créatures mythologiques, soit géantes (comme les loups et les sangliers), soit hybrides (tels les élans rouges et les primates). Ils sont par ailleurs systématiquement comparés à des divinités et s’apparentent ainsi aux esprits de la forêt, plus abstraits, comme les sylvains (des créatures typiquement miyazakiennes, sortes de poupées frustes et translucides) et, en premier lieu, au Shishi-Gami, l’Esprit de la Forêt en personne, personnifié par une sorte de dieu-cerf à tête humaine qui, la nuit, se transforme en une forme indéfinissable de géant protoplasmique, à l’allure furieusement poétique.
Vous l’aurez compris, sans doute, mais Hayao Miyazaki nous développe ici-même son thème le plus fort, à savoir l’éternel conflit qui oppose l’homme et la nature, en particulier à travers la parabole de l’Industrie, élue fléau de notre planète.
C’était déjà le cas dans Nausicaa, dans la série Conan, le Fils du Futur, et en substance dans toutes ses œuvres. Mais là, c’est véritablement le cœur exclusif du récit. Car il s’agit tout bonnement de nous dérouler une allégorie sur le moment où notre monde a basculé, où l’homme a décidé, dans sa folie, qu’il pourrait dompter la nature et pire, la soumettre –voire la détruire- afin de subvenir plus directement à ses besoins. D’où la naissance de l’industrie.
Miyazaki a la très belle intelligence d’illustrer ce fléau sans tomber dans la facilité ou la démagogie et dépeint admirablement la complexité d’un monde où les hommes doivent survivre à tout prix, à court terme, aux dépends des ressources naturelles. Son point de vue n’est donc pas de juger les hommes, mais de pointer du doigt les rouages de cet engrenage fatal, avec l’espoir d’aiguiser nos consciences, de nous éveiller sur le mal au dessus de tous les maux, celui qui ronge notre planète mère : la pollution.
Vous pouvez retourner l’œuvre de Miyazaki dans tous les sens, vous trouverez toujours la même philosophie en substance : La nature ne peut être domptée. Tout au plus pouvons-nous l’apprivoiser, à la condition sine qua non que cela soit fait dans une harmonie consommée. Si tel n’est pas le cas, c’est le chaos assuré.
C’est cette philosophie panthéiste qui coule dans les veines de Princesse Mononoké le film, et qui en constitue le propos définitif. Car telle est l’exceptionnelle réussite de ce long métrage : celle de développer un conte philosophique puissant et universel, à peine dissimulé sous le vernis de la fantasy.
Ainsi, Miyazaki fait de cette rupture entre l’homme et la nature une véritable mythologie. Les animaux géants rapetissent au fur et à mesure que la forêt diminue, perdant leur âme (et leur don de parole) dans le même temps. Lorsqu’un animal est abattu par la balle d’une arquebuse, il ne meurt pas, mais le métal du projectile lui ronge son essence, le transformant peu à peu en un démon fou qui exhale une pustulance méphitique et contagieuse. Tout n’est qu’allégorie, métaphore, analogie. Et le message est sans ambiguïté : En détruisant la nature, l’homme déclenche des forces destructrices qui se nourrissent à la source du mal et se retournent contre l’agresseur.
Et lorsqu’à la fin, l’Esprit de la Forêt guérit le monde en lui redonnant son aspect naturel initial, il fait néanmoins disparaître (quasiment) tous ses apparats mythologiques en même temps que lui-même, laissant aux hommes la chance de repartir à zéro, tout en les exposant seuls face à leurs propres responsabilités. Un peu comme l’épisode de l’Arche de Noé : Il n’y aura pas de troisième chance…
C’est le douloureux héritage du moyen-âge : Les dieux multiples ont disparu. L’homme doit à présent avancer seul sous la voûte céleste. Jusqu’à la fin des temps, il sera responsable de ses actes. A noter que lorsque la nature est de retour, ce n’est que sous la forme de plantes et de fleurs. Il n’y a plus aucun arbre. C’est un véritable recommencement ; les choses anciennes et majestueuses ont disparu. Tout doit reprendre et repousser à la base, et tout ne sera possible que dans la promesse d’une harmonie nouvelle…
Ah… la fin de Princesse Mononoké ! Lorsque j’étais jeune étudiant, j’écrivais des histoires. Je m’étais lancé dans une poignée de récits plutôt ambitieux avec l’objectif d’en faire des romans. Hélas, la vie m’a écarté de ces projets mais, pour l’une de ces histoires, j’avais dans l’idée une fin assez particulière. Et quel ne fut pas mon désarroi lorsqu’en 1998, je vis que le maitre Miyazaki avait imaginé exactement la même fin pour son film ! Bien évidemment, il n’est pas question un seul instant de prétendre me mesurer à cet immense auteur mais, n’empêche, ça m’a profondément ému et, de ce fait, ce film a toujours revêtu une importance particulière pour moi.
Alors peut-être que la fin ouverte de Princesse Mononoké, aigre-douce, à mille lieues des finals guimauves de contes de fées, vous donnera envie, à vous aussi, d’écrire une histoire. Mais la vraie. Avec le bon regard sur les choses qui nous entourent.
Cet article touche à sa fin. Je n’ai pas beaucoup parlé de la forme du film, de ses qualités de mise en scène, de ses procédés techniques titanesques et hallucinants, de sa musique puissante ni de ses influences. Je ne vous ai pas raconté les origines de sa création ni même toutes les références à la culture japonaise que l’on pourrait y puiser à l’envie. Je n’ai pas exposé non plus la violence étonnante des scènes de combat. Enfin, je n’ai fait qu’effleurer cette place si particulière que tiennent les femmes dans l’œuvre de Miyazaki. Il faudrait bien un autre article pour cela.
En définitive, je ne vous ai même pas précisé que San, la Princesse Mononoké, était la véritable héroïne de l’histoire puisque, ni véritablement humaine ni véritablement animale, elle était la clé de voûte de tous les éléments, et de tous les événements…
Non, je vous ai juste parlé des hommes et de la nature. Parce que, quelque part, au point où nous en sommes, c’est bien l’essentiel, non ?
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Écologique, poétique, apocalyptique : bienvenue dans le monde de Princesse Mononoké peuplé de femmes fortes et qui contribua à faire sortir l’animé japonais du ghetto japoniais dans lequel la bien pensante française l’avait enfermé. Un monument analysé chez Bruce Lit.
La BO du jour : L’homme est-il condamné à être le prisonnier de ses propres créations ? La frontière entre la nature et la civilisation est-elle définitive, pour le pire ? En attendant, laissons Michael Jackson nous chanter la nature humaine…
Très bel article avec lequel je suis complètement en accord. Un des meilleurs Miyazaki avec le voyage de Chihiro et…Porco Rosso je crois (plus rigolo mais je l’aime beaucoup)
Un des premiers Miyazaki que j’ai vus. Et sans doute le moins « child friendly » (avec « le vent se lève » mais dans un autre registre)
C’est quoi tes préférés du monsieur ?
Ah tiens si je peux juste me permettre, Asano n’a jamais été shogun. Les seuls shoguns ce sont les familles Toyotomi et Tokugawa. Après bon…je ne sais pas si le film se déroule dans une période historique réelle ou pas…mais il y avait un Asano Naganori à la tête du clan Asano qui était un Daimyo (seigneur) qui a eu de hautes fonctions au sein du shogunat Tokugawa (1603 à 1867), ce qui déplacerait donc le film à l’ère Edo et pas Muromachi. C’est pas pour étaler ma science hein (je viens juste de vérifier quelques trucs sur le net parce que ton appelation « shogun » pour Asano m’a étonné), mais pour essayer de voir à quelle époque pourrait se dérouler le film.
Après peut être qu’il ne faut pas chercher à ancrer le film dans une réalité historique. Ce seigneur Asano est peut être juste fictif. Mais je ne crois pas qu’il soit appelé shogun dans le film, ce serait étonnant, les japonais ont toujours aimé mentionné les vraies personnalités au pouvoir même dans leurs récits fantastiques. On ne compte plus les animes qui font mention des Toyotomi et de leurs « successeurs » (et ennemis) les Tokugawa.
Tiens sinon…j’ai préparé un article sur les Yokai, ces monstres folkloriques japonais esprits de la nature, des objets, etc. Et tu fais bien de mentionner que le terme Mononoke est un esprit corrompu, en colère, ça peut être un Yokaï ou un kami maltraité et dans le cas de ce film les esprits de la nature infectés et rendus mauvais par l’industrie.
Je trouvais ça assez effrayant les animaux qui se font emporter par le mal avec tous ces vers grouillants…bwerk.
mes Ghiblis préférés ne sont pas forcément ceux qui ont le mieux marché…
Porco Rosso, Nausicaa (qui n’est pas un ghibli…), Si tu tends l’oreille, Kiki…
les autres j’avoue m’être de plus en plus éloigné du propos du maître jusqu’à bailler carrément sur Ponyo…
Bizarre!
par contre j’adore l’animisme de Miyazaki… il doit être l’un des seuls cinéastes à rende cette notion concrète, palpable, mystique et poétique tout à la fois…
article qui donne envie de revoir le film et je dois être un cas mais je trouve dame Eboshi beaucoup charismatique que San… je comprends tout à fait ses motivations et ses ambitions…
alors que l’autre ben…elle obéit à ses parents comme un bon petit toutou radiocommandé… 🙂
J’ai trouvé que Nausicaa avait un goût d’inachevé ou d’incomplétude. Bon c’est un des premiers de Miyazaki, les sujets sont là…mais ce n’est clairement pas mon préféré. Le fait qu’il y ait un manga plus long explique peut être que j’ai eu la sensation que l’histoire était écourtée ou pas finie. Sauf si le manga est pareil, je ne l’ai pas lu donc je ne sais pas…
le manga Nausicaa est beaucoup plus développé un peu comme peuvent l’être les deux version d’Akira…
et c’est l’un de mes animés préférés EVER…
Parmi mes préférés EVER comme tu dis^^…moi il y a quelques miyazaki mais aussi quelques Satoshi Kon, ainsi que le long métrage Jin Roh de Hiroyuki Okiura (que je conseille)
Sans parler des séries animées dans lesquelles on pourrait mentionner Cowboy Bebop.
Jon Roh, j’ai vraiment du mal avec cette glorification de la répression, mais c’est très très beau visuellement et tu as raison de la conseiller…
moi mes réalisateurs préférés en Japanime ce sont Rin Taro et Yoshiyaki Kawajiri…
stylisés, incisifs, rapides et rentre dedans… Kamui non Ken et Ninja Scroll sont juste des merveilles…
Dans les films actuels, on a souvent des ghibli like ou des trucs un peu chiants je trouve…
Je ne dirais pas que c’est glorifié…c’est quand même hyper dépressif comme ambiance, avec un « héros » qui n’essaie pas de fuir et se laisse embarquer dans un monde cruel et désenchanté. Par lâcheté ? Parce qu’il a le cerveau lavé ?
Contrairement aux trucs américains, je ne trouve pas que ça cherche à dire que « c’est bien comme ça », c’est surtout un constat sur un monde triste.
Ninja Scroll est bien mais disons que c’est un peu un gros truc bourrin^^ Difficile de dire que c’est le best ever. Mais je l’ai aussi dans ma collection.
Sur les récents, je ne sais pas si tu as raison (parce que je n’en ai pas vu beaucoup) mais en tous cas je me sens moins attiré par eux, justement parce qu’ils ressemblent tous à des Ghibli like en effet. On n’a plus trop de truc comme Venus Wars, Vampire Hunter D Bloodlust, Ninja Scroll, Ghost in the SHell (mais on a un remake live américain, youpi…), Paprika, Millenium actress, etc.
Et t’en as pensé quoi du Metropolis de Otomo et Rintaro ?
Metropolis est juste beau. malheureusement, ce n’est pas mon préféré. il faudrait que je lui redonne une chance…
Ninja Scroll est incroyablement rythmé, avec des visuels uniques et une esthétique de couleurs (contraste sur les bleus/rouge ou blanc/vert etc…)
Glorification de la répression ? sachant que Jin-Roh est produit par Oshii, le plus gauchiste de tous les réalisateurs d’animes, je pense que tu es passé à côté du film (qui fait partie d’une trilogie, dont les deux autres films, Red Spectacles et… et j’ai oublié le titre du troisième, ne sont pas des animes mais des films live)
Et justement, je crois que mon réal d’anime préféré, ça reste Oshii, pour ma part. Même quand il est un peu à côté de la plaque (GITS 2 et ses interminables dissertations de philo), il produit une mise en scène impressionnante. Voir sous ce rapport les scènes d’occupation de Tokyo, dans Patlabor 2, où il déploie une violence symbolique terrible avec une narration hyper contemplative.
Oshii de gauche?
je suis en effet carrément passé à coté du bonhomme dont j’ai toujours trouvé les films (sauf Beautiful Dreamer) un chouïa fachos, fascinés par les armes…
🙂
On voit bien dans tous ses films son inquiétude quant à l’autoritarisme. C’est très net dans Patlabor 2 dont je parlais. Voir l’armée japonaise occuper Tokyo, alors qu’il s’agit constitutionnellement d’une force d’autodéfense, c’est quasiment prophétique de la dérive actuel du discours politique au Japon. Le militarisme et l’utilisation d’une imagerie militaire ont un sens très précis, là-bas, et Oshii joue avec, clairement.
et faut se rappeler qu’au Japon comme aux USA, les traditions et les curseurs politiques ne sont pas au même endroit que chez nous.
Ah ça y est on ramène les polémiques politiques encore…
Moi je m’en fous de quel bord il est Oshii. Du moment que ses films sont bons. ça parle souvent de forces armées et après ? Comme plein de films d’action américains. Sauf que Oshii a des trucs à dire dans Ghost in the Shell, et ça n’a rien à voir avec une politique de droite ou de gauche, mais une réflexion sur l’âme.
Et depuis quand on se met à penser que les auteurs de dystopies sont en accord avec l’époque qu’ils décrivent ? En général on prend ça comme une ritique de la société comme avec 1984. Mais si Oshii nous présente une époque radicale cruelle dans Jin Roh, on se dit qu’il glorifie ? Ben j’ai pas ressenti ça du tout. C’est juste un film sur une époque sans espoir, triste.
@Matt
pas de polémique de mon côté mon cher, je me fous du bord politique de l’auteur mais parfois, il ma’arrive de mal comprendre les films (apparemment…) et de leur donner un sens, que je ressens.
Patlabor 2, et surtout Jin-Roh ne m’ont pas plu de ce point de vue.
Vous y avez vu une sorte de dénonciations de la chose.
sans doute.
moi pas.
Un détail sur Jin Rôh. La MG 42 est presque un personnage dans le film et pour moi ce n’est pas un choix d’arme anodin…
je veux bien vous croire, mais ça ne p’a pas sauté aux yeux…
Et je n’ai pas vu Kiki. Avec Totoro, ce sont les deux seuls que je n’ai pas vu de Miyazaki. Et le moins bon je crois que c’est Ponyo en effet.
Asano est effectivement le Daimyo. J’ai mis « Shogun » à la place, en pensant vulgariser, sans avoir conscience que je créais un contresens parce que je ne m’y connais pas assez (je pensais que Shogun voulait dire « Seigneur » en japonais et qu’il s’agissait donc d’un synonyme, tu vois le genre…). Merci pour cette précision (tu t’y connais vachement, dis-donc).
J’aime tous les Miyazaki à part peut-être le dernier. Et encore, faudrait que je le revoie.
Je vous trouve durs avec « Ponyo », c’est un sacré film, je trouve. Très impressionnant, avec un sous-texte splendide (commentaire de bibi sur le fleuve amazonien).
Mes préférés :
– « Princesse Mononoké »
– « Le Château dans le Ciel »
– « Porko Rosso »
– « Kiki la Petite Sorcière »
– « Nausicaa de la Vallée du Vent ».
Mention spéciale à la série « Conan le Fils du Futur », qui est un chef d’oeuvre en avance sur son temps (1978), qui tient encore admirablement la route aujourd’hui.
Kiki est un film mineur en apparence, mais c’est un pur délice. Et derrière les apparences, il y a une magnifique toile de fond (j’en parlais déjà dans l’article sur « Nausicaa ».
A propos de « Nausicaa », il faut savoir que Miyazaki écrivait et dessinait son manga tranquillement, et que lorsque celui-ci commença à connaitre tellement de succès, on lui imposa quasiment de l’adapter en long métrage d’animation. Le problème est que Miyazaki en était à peu-près à la moitié de son manga, sans vraiment être certain de la manière dont il voulait terminer son histoire. Une fin fut donc choisie pour l’anime, que Miyazaki a renié ensuite, puisque près de 10 ans plus tard, lorsqu’il termina enfin son manga, il en avait choisi une autre, assez différente (et moins édulcorée). En ce sens, Matt a vu juste : L’anime, en débit de ses foudroyantes qualités, a quelque chose d’inachevé.
Paradoxalement, le studio Ghibli s’est construit sur ce malentendu…
Les autres animes que j’ai vraiment aimés de cette même génération d’auteurs :
Satoshi Kon
– « Tokyo Godfathers »
– « Paprika »
(je n’ai vu ni « Perfect Blue » ni « Millenium Actress », ils m’attendent sur mes étagères…)
Mamoru Hosoda :
– « Summer Wars »
– « La Traversée du Temps »
– « Les Enfants Loups »
(Je n’ai pas encore vu « Le Garçon et la Bête »).
Je suis moins fan de Mamoru Oshii et Katsuhiro Ōtomo, mais « Steamboy » d’Otomo est pour moi un chef d’oeuvre définitif et j’ai promis au boss un article sur le sujet il y a déjà un bail…
En ce qui concerne le doyen Isao Takahata, j’ai moyennement aimé « Pompoko », mais ses premières oeuvres, lorsque Miyazaki étaient son assistant, sont des bijoux. « Horus le Prince du Soleil » semble d’ailleurs être une préquelle de l’oeuvre de Miyazaki !
Les autres auteurs, je ne connais pas bien. J’ai vu les classiques du genre, « Vampire Hunter D », « Jin Roh » (il y a un bail aussi), et c’est moins mon truc. C’est plus basé sur l’action. Je sais plus, j’ai en grande partie oublié de quoi ça parlait…
Le shogun était le dictateur militaire pendant plusieurs siècles, volant le pouvoir à l’empereur. Les seigneurs et leurs clans lui obéissaient. Je ne suis pas du tout un spécialiste en histoire du Japon mais j’ai vu pas mal d’animes et films qui font référence à des évènements historiques, majoritairement durant la période Edo et Meiji (avec la guerre civile pour mettre fin au shogunat puis l’ouverture à l’Occident)
Mais tu comprendras d’où je sors certains trucs que j’ai appris avec des articles à venir^^
De Isao Takahata, tu dois absolument voir « le tombeau des lucioles » et « le conte de la princesse Kaguya ». Pompoko est clairement le plus faible de sa filmo.
Mamoru Hosoda ne m’attire pas (peut être à tort) à cause de cet aspect « Ghibli like » que mentionne Eddy. Il y a surement du bon mais je n’ai vu que « la traversée du temps » que j’ai trouvé pas mal, sans plus.
Pour Ponyo, je ne dis pas qu’il est mauvais. ça reste du Miyazaki mais la magie a bien moins fonctionné pour moi. Tu sais après il y a les trucs qu’on aime au point de s’acheter de DVD et le film plutôt bon qu’on ne regrette pas d’avoir vu mais qu’on ne cherchera pas à garder (sinon je te raconte pas la quantité de films que j’aurais, et ça ne sert à rien de les empiler si on n’a plus le temps de les revoir ensuite tant ils sont nombreux^^)
Et je note qu’il faut que je vois Kiki alors. C’est marrant c’est celui qui m’attire le moins, j’avais toujours l’impression que c’était pour les « petits » (enfin…Miyazaki s’adresse à tous les ages mais j’avais le sentiment que celui-ci était encore plus pour les petits)
Le dernier « le vent se lève » est un bon film pour moi. c’est juste que c’est un film très personnel sur un aviateur et que Miyazaki s’intéressait à ça. Il ne livre pas un truc habituel et clairement pas pour les petits (je l’ai vu au ciné et je me souviens des pauvres gamins que les parents avaient emmenés…)
Il y a ce côté « déception » au début parce qu’on s’attend à autre chose mais c’est un beau film.
Kiki quand je le vois, je me sens « nettoyé » de toute mon aigreur et de toute ma « crasse »…
Cet animé est plus pur que l’eau d’une fontaine du paradis….
Super article très enrichissant. Ma relation avec Hayao Miyasaki est assez paradoxale dans le sens où ses films ont beaucoup marqué mes enfants, mais que je ne les ai jamais vus. Quand ils étaient plus jeunes, le samedi après-midi était consacré à visionner un film pour eux, pendant que je m’acquittais de tâches ménagères diverses et que leur mère était au travail. Du coup, je n’en ai vu que de courts extraits lorsque je jetais un coup d’œil pour vérifier que tout allait bien. Au final, je ne connais que 2 Miyazaki (Le château dans le ciel, Le voyage de Chihiro, plus Le royaume des chats produit par le studio Ghibli mais non réalisé par Miyazaki) que je leur ai lus dans de très belles adaptations en livre illustré pour la jeunesse.
J’ai donc dévoré l’article pour en apprendre plus sur ce film qui les a fortement marqués. Je le connais également par le biais de la bande originale qui figure dans ma cédéthèque, ainsi que celles d’autres films de Miyazaki.
Plus jeunes comment tes enfants ?^^ Parce que ce princesse Mononoke est le plus violent de Miyazaki, pas vraiment à montrer aux enfants de 6 ans…
C’est peut être le seul avec le dernier « le vent se lève » qui n’est pas vraiment approprié pour les plus jeunes (pour raisons différentes… »le vent se lève » étant un drame sur la poursuite impossible des rêves d’un concepteur d’avions qui ne voulait pas créer d’armes…mais qui vit en temps de guerre)
Je suis sûr qu’ils avaient plus de 6 ans, au moins 10 ou 12… ou peut-être plus, ma mémoire me fait défaut.
C’est la thématique qui veut ça ? Encore un article sensible avec ce cri de silence dédié à la nature en fin de chapitre.
Je suis très sensible à ton anecdote de ton histoire « usurpée » par Miyazaki parce que c’est arrivé plein de fois à mon frangin à l’époque où il faisait du cinéma. Cétait aussi vrai pour la musique et une des raisons pour lesquelles je déteste Franz Ferdinand qui nous a « piqué » plein de riffs du CD que nous avions enregistré.
Il y a finalement quelques points communs avec La brigade Chimérique : cette disparition de la mythologie après un conflit historique et c’est grâce à ton article que je m’en rends compte.
C’est un film que j’ai vu après une rupture sentimentale douloureuse. J’y suis allé sans rien connaître du sujet, juste parce que je trouvais l’affiche jolie et en suis ressorti confiant en la vie, en l’avenir. Quelques semaines après, je rencontrais ma femme.
C’est dire à quel point je lie Mononoké à un cycle de renaissance.
J’avais beaucoup aimé le centrisme du héros qui refuse de choisir un camp et tente de concilier le meilleur des deux.
Pour l’avoir revu à plusieurs reprises je dirais quand même que San est finalement une héroïne assez rare et effacé comme je l’ai lu plus haut. Pour le reste c’est une réussite totale et une musique grandiose. C’est le seul film de Miyasaki qui me touche. Les autres sont trop contemplatifs, moins guerriers.
Si je devais trouvé un bémol à l’article c’est l’omission de la contribution de Neil Gaiman pour promouvoir le film en occident. Mais je chipote car tu l’as écrit en urgence et il est d’une grande qualité.
PS : le clin d’oeil au titre de ton article pour Nausicaa est volontaire ou inconscient ?
« Les autres sont trop contemplatifs, moins guerriers. »
Mais quel bourrin ce Bruce^^
La mise en parallèle avec la Brigade Chimérique est très intéressante. Je n’y avais pas pensé.
Tu as raison pour le « centrisme » du héros. Je me reconnais bien en lui pour ça (« anarchisme » est également plausible vu sous cet angle), et il est tout à fait incompréhensible que je n’en ai pas parlé en fin de compte. Elle est surtout là, l’omission.
« le clin d’oeil au titre de ton article pour Nausicaa est volontaire ou inconscient ? »
Il est 100% volontaire puisqu’il en est le miroir. Comme je te l’ai dit en mp, j’avais aussi « Crimson Princess » en solution de rechange, avec une autre BO pour l’occasion…
J’ai lu un article une fois dans Animéland hors série sur Ghibli que Mononoké était un remake de Nausicaa et que tous les personnages avaient leur contrepartie…
C’est un bel article avec une conclusion enlevée, sur une oeuvre qui ne m’a jamais totalement séduit. J’aime surtout sa musique. On s’était déjà échangé quelques réfs d’anime sur un autre article, alors je vais éviter de radoter …
Je comprends pourquoi Bruce a posé cet article près de celui sur Jane B : il y a la même passion. Très bel article enflammé, Tornado.
Je suis vraiment en retard dans Myazaki, je n’ai pas vu Nausicaa (et d’autres), mais je connais Mononoke. Seul problème ; je n’en ai aucun souvenir. Excepté les scènes de combat qui m’avaient parues extrêmement violentes, plus proches des mangas débiles à base de tentacules que de la poésie du maître.
Alors que je vois très bien Chihiro et Kiki la petite sorcière. Il faudrait définitivement que je me fasse la collection complète.
Comme j’écoute Orelsan, je viens de découvrir que San voulait dire « Monsieur » (ou alors je l’ai su et j’avais oublié). Est-ce que Patou confirme ? Cela serait donc révélateur de ce que pense Miyazaki de ses héroïnes.
La BO : j’étais fan de ce disque quand j’avais 9 ans. J’avais même un t-shirt ! Sans doute non-officiel. Ce morceau est très bien.
San ne veut pas monsieur enfin pas vraiment, c’est une marque de politesse qui peut correspondre au vouvoiement…
les japonais ont des suffixes de tendresse pour les enfants (chan), de complicité (kun), d’aînesse ( sempai), de politesse (san) et de déférence (sama)
là c’est pour simplifier à mort… parce qu’il y a des nuances familiales, sociétale, amoureuses etc…
San peut vouloir dire « trois » aussi…
j’ignore si Miyazaki a choisi ce nom pour une signification précise (sûrement vu le perfectionnisme du gars…)
quand tu compare Mononoké aux animés débiles avec des tentacules….tu as fait mal à mon petit cœur… 🙂
« les scènes de combat qui m’avaient parues extrêmement violentes, plus proches des mangas débiles à base de tentacules que de la poésie du maître. »
J’ai eu un léger arrêt cardiaque.
Non mais ça va pas, non ? Oui c’est violent, mais comme plein de BD, de films. Pourquoi rapprocher combats réalistes avec du sang aux trucs « débiles » et aux…argh…hentaï tentaculaires…
Jyrille c’est le mec tout poli tout gentil qui peut te briser le cœur avec une phrase bien placée.
Et comme le dit Eddy, San ne veut pas dire monsieur^^ Toi t’as pas souvent regardé des tucs en VO sous titrée. C’est un vouvoiement on va dire et les femmes y ont droit aussi.
Tiens si tu veux :
https://www.japoninfos.com/quelques-suffixes-japonais-san-kun.html
Oui, je suis un tueur, il faut le savoir 🙂
Je faisais un raccourci pour exprimer le sentiment que j’ai eu en voyant cet anime, très éloigné des Miyazaki que je connaissais. Et comme je vous le dis, je n’en ai qu’un lointain souvenir, il faut que je le regarde à nouveau.
Et non, je ne regarde jamais d’anime en vostfr (contrairement à mon fils), j’ai un retard monstrueux là-dessus. J’avais vu Patlabor mais il y a tellement longtemps que je ne m’en souviens pas du tout. Il faut encore que je regarde L’attaque des titans, je n’en ai vu que trois épisodes. Et que je trouve Cowboy Bebop. Mais je préfère lire les mangas que les regarder je pense. Par exemple, il y a tout Death Note sur Netflix, je ne pense pas les regarder.
Merci pour les précisions sur San (oui, ça signifie trois, Orelsan le dit aussi), que ce Monsieur est une traduction de leur marque de politesse en fait. Mais cela ne me dit pas si l’intention de Miyazaki n’est tout de même pas à chercher de ce côté.
Enfin, j’ai oublié un Miyazaki qui est hors concours tellement je le connais : Totoro. Evidemment. C’est même le skin (le thème) de mon navigateur chrome. Et j’avais bien aimé Ponyo même si je ne l’ai pas revu depuis le cinéma. Il parle de filiation, de racisme, d’évolution.
Mononoke est le seul Miyazaki « pour adulte » au niveau de sa violence. « le vent se lève » est aussi pour adultes pour son côté drame historique réaliste.
Pour ce qui est de « san » j’ai quand même un doute. Disons qu’un paquet de prénom japonais veulent dire autre chose. Sakura c’est « cerisier ». Mizuki c’est un « arbre d’eau », etc. Chez nous les prénoms ne veulent rien dire pour la plupart. Pour eux c’est assez commun que ça signifie autre chose.
Et sinon je regarde beaucoup de vostfr mais ce n’est pas forcément pour faire le puriste. C’est juste que déjà j’ai des séries pour lesquelles il n’existe pas de VF (jamais sorties chez nous mais sous titrées par des fans, et plein de films asiatiques (dont beaucoup japonais) sortent directement en DVD et n’ont pas de VF.
Bon et il est bien Totoro ? Avec Kiki, c’est le seul que j’ai pas vu^^
Totoro : Ma fille est fan et le regarde souvent en espagnol à la maison. Et Patrick-San lui amène des goodies à chaque retour du Japon. Moi, je ne l’ai vu que par tranches. Je n’arrive pas à rentrer dans le Miyasaki non violent.
En espagnol ? Tu la prépares à être bilingue ? C’est sa maman qui cause espagnol ?
Enfin c’est cool pour ça les DVD^^
Eh ben…Jyrille et toi êtes à l’opposé. Je ne comprends pas pourquoi les animes non violents ne t’intéressent pas. Faut se dire que c’est comme Bone (le comics) Ou du Disney (ah…t’aimes pas les Disney peut être…)
Bon ma foi tant pis mais c’est dommage ce sont de très belles histoires en général. Des trucs humains comme t’aimes en plus, plus d’émotion, d’espoir, de poésie.
Ma femme est sud-américaine. Du coup, ma fille est déjà bilingue à 7 ans. Hop ! c’est déjà ça de pris pour le bac ! 😉
Je ne recherche pas la violence à tout prix. Je regarde avec plaisir Kirikou, Mouk, Lettre à Momo. Même La reine des neiges….
Mais la poésie de Miyasaki m’est variable selon les films.
Mais bilingue en quoi ? Parce qu’ils sont déjà bilingues en Amérique du sud non ? Vous avez pas essayé trilingue avec l’anglais ?^^
N’empêche…c’est déjà un super avantage tôt dans la vie ça…
Français-Espagnol.
Je lui donne aussi quelques notions d’anglais.
Tiens pour Jyrille j’ai trouvé ça :
« In the original concept of Princess Mononoke, San was the third princess of a kingdom that was sent off to marry a monster, hence her current name, San, meaning « three ». However, it was later changed to the movie’s current plot, San being the third « child » of Moro. »
« Trois » à en effet un sens puisqu’elle est le troisième enfant de la mère louve, et qu’on peut facilement imaginer un nom « simple » donné par un esprit animal qui baptise un enfant d’humain.
Merci pour les recherches sur San, Mattie ! Et Totoro est un chef d’oeuvre, c’est si rare un film où il ne se passe quasi rien mais qui soit si poétique et émouvant. Je vous le rappelle, c’est un des trois films dont on a dû racheter le DVD pour cause d’usure (les deux autres étant Monstres et Cie et le Charlie et la chocolaterie de Burton).
Commentaires de bibi sur Totoro, Kiki et Ponyo :
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Elles sont super tes chroniques sur Miyazaki, Tornado. Comme souvent, tu pointes des choses qui ne m’avaient qu’effleurer l’esprit, en restant au seuil de ma conscience (les transports volants de Kiki par exemple). Il faut vraiment que je revoie Ponyo. Mais ces trois films, je sais que je les adore de toute façon. Je crois bien avoir été totalement conquis par Miyazaki en l’ayant découvert via Sherlock Holmes, Heidi et Les trois mousquetaires quand j’étais enfant.
C’est très possible.
Ce que je trouve très intéressant, dans cette perspective du « non-agir », c’est la mise en parallèle (trop rapide dans l’article), avec l’héroïsme selon Tolkien, basé sur le Renoncement (voir Gandalf qui ne fait quasiment jamais appel à ses pouvoirs, parce que ce ne serait pas bien), et affilié à la philosophie chrétienne.
Merci pour cet article très réfléchi pour ce film pour qui j’ai la plus grande estime, un des meilleurs films d’un des meilleurs cinéastes.
Thématiquement, je trouve intéressant de placer Mononoke entre Nausicaa, Totoro et Chihiro dans l’oeuvre de Myasaki. Mononoke, Nausicaa et Totoro explorent à leur façon les relation entre les humains, la nature, tandis que Mononoke, Totoro et Chihiro explorent le monde des esprits (ou des yokai de Mattie-Boy).
Pour compléter le diagramme Venn, Mononoke serait une exploration adulte de ces thèmes, là où Nausicaa et Chihiro étaient adolescents et Totoro enfant. J’oubliais Ponyo qui serait une interprétation plus « action » des thèmes d’enfance, nature et esprits de Totoro.