Par : TORNADO
1ère publication le 05/11/16- Mise à jour le 25/01/18
Warren éditions : Creepy, Eerie et Vampirella, par divers auteurs
VO : Dark Horse
VF: Delirium
Cet article portera sur les trois magazines phares de l’éditeur Warren Publishing. Soit Creepy, Eerie et Vampirella. Des magazines qui furent publiés entre 1964 et 1983, et qui étaient spécialisés dans la bande-dessinée d’horreur.
De manière plus précise, l’article se focalisera sur le premier tome de chaque anthologie publiée par l’éditeur VF Delirium, qui nous offre, lentement, une série d’albums splendides.
Tant qu’à faire, nous jetterons également un œil sur deux autres tomes, chacun dédiés à un artiste en particulier ayant fait les beaux jours des magazines Creepy et Eerie : Richard Corben et Bernie Wrightson !
1) Creepy – tome 1 : Les ténèbres vintage
Le magazine Creepy aura duré près de vingt ans (de 1964 à 1983). C’était un dérivé des comic books (avec un format différent qui lui permettait d’échapper à la censure en apparaissant chez le marchand de journaux, non pas aux côtés de Batman ou Spiderman, mais plutôt de Playboy !) qui proposait une anthologie de petites nouvelles horrifiques, en général de sept à huit pages chacune. Chaque numéro de ce magazine regroupait quatre nouvelles graphiques en noir et blanc (bien plus tard, quelques épisodes en couleur apparaitront de manière ponctuelle).
Ce premier tome de la collection regroupe les sept premiers numéros (en tout 29 épisodes) publiés à l’origine de 1964 à 1966…
Le concept du magazine était exactement le même, en ce qui concerne les bandes-dessinées, que celui de Tales From The Crypt, publié dix ans plus tôt, où l’on voyait un vieux cadavre décrépi (le gardien de la crypte) présenter ses petits contes horrifiques.
Ainsi, le vieil « Oncle Creepy » (sorte de vieille goule avec chemise à jabot) s’impose comme l’hôte du lecteur, qui lui propose de lui présenter et de lui narrer ses histoires à donner le frisson !
Les thèmes abordés au cours de ces deux premières années de publication lorgnent clairement du côté des grandes figures du fantastique. Loups garous, vampires, momies, monstre de Frankenstein et abominable Homme des neiges sont convoqués au bestiaire !
La formule, encore une fois, reprend celle des publications EC Comics (Tales From The Crypt, Shock suspenstories, Weird science, Frontline combat, Crime suspenstories, Two-fisted Tales…) : Aucune forme de manichéisme, mais des fables acerbes et macabres, souvent bouclées sur un twist final cruel et cynique, à l’inverse des happy-end traditionnels.
La qualité des histoires est inégale. Certaines accusent le poids de l’âge et paraissent aujourd’hui naïves, puériles et bourrées de clichés. D’autres sont étonnantes, voire encore assez effrayantes. L’épisode « La Chose Dans Le Puits » est d’une noirceur abyssale, tandis que plusieurs récits s’inspirent directement des grandes réussites d’Hollywood : « La Fille Des Félins » est ainsi une parfaite déclinaison du film La Féline, le chef d’œuvre de Jaques Tourneur et Val Lewton !
Dans l’ensemble, comme cela est évoqué plus haut, les histoires rappellent autant les grands classiques de la littérature fantastique que ceux du cinéma de genre (Universal Monsters et Hammer films réunis).
La plus-part des épisodes sont écrits par le scénariste Archie Goodwin, alors rédacteur en chef du magazine jusqu’en 1967. Dans l’ensemble, il fait preuve d’un talent manifeste pour imaginer des récits conceptuels, qui forment une boucle horrifique sur le principe de « l’arroseur arrosé » (la malveillance de certains personnages finissant toujours par se retourner contre eux), ou bien qui jettent de pauvres innocents dans la tourmente d’un destin fatal ! A plusieurs reprises, il adapte des courtes nouvelles d’illustres écrivains dans le genre horrifique (Edgar Poe, ou Bram Stocker).
Le charme de ces petites histoires vient en grande partie du fait qu’elles sont toutes enrobées d’un humour noir grinçant, qui a plutôt bien vieilli et les rend beaucoup moins ampoulées que celles des comics de super-héros de la même époque.
La partie graphique est un véritable régal pour les amateurs d’imagerie gothique. De nouveau, il faut faire référence à l’héritage de l’éditeur EC Comics, puisque Creepy convoque la plus-part des dessinateurs ayant illustré les pages de ce dernier. La présente anthologie réunit d’excellents dessinateurs old-school, qui réalisent de superbes planches iconiques, expressionnistes et lugubres, toutes en contraste clair/obscur du plus bel effet. Se bousculent ainsi au générique des artistes comme Joe Orlando, Reed Crandall, Gray Morrow, Angelo Torres, Alex Toth, John Severin, Al Williamson et… Frank Frazetta ! S’il réalise toutes les couvertures de ces premiers numéros, cet immense illustrateur participe également à la mise en image de certaines histoires ! Ces quelques pages nous font immédiatement regretter qu’il n’aie plus officié par la suite entant que dessinateur de bandes-dessinées (celles-ci étant les dernières de sa carrière), car en une poignée de planches, il écrase toute concurrence. Dans un noir et blanc expressionniste teinté de lavis, il réalise des cadrages et des compositions incroyablement puissantes. Ses personnages et autres créatures sont animées d’une force et d’une tension tout en maniérisme animal d’un lyrisme extrême. Hélas, il réalise une seule histoire de six pages (« Le Loup Garou ») et deux planches intermédiaires intitulées « Les lugubres légendes de Creepy »…
Toutes ces petites histoires horrifiques sont sans doute trop légères, inoffensives et naïves pour accéder au niveau des chefs d’œuvre du genre. Mais il se dégage de cet ensemble un délicieux parfum suranné d’imagerie gothique, teintée d’horreur et de folklore européen.
Ce premier tome de la série Anthologie Creepy est agrémenté de nombreux bonus, dont une longue préface de Christophe Gans, un article intitulé « L’enterrement prématuré d’Oncle Creepy » par Bernard Joubert et un autre intitulé « La révolution Warren » par Jon B. Cooke, qui reviennent sur la genèse et la diffusion de la série. En fin d’ouvrage, on trouve également les sept couvertures originales signées Frazetta (j’aurais préféré les trouver au début des épisodes, comme à l’époque de leur parution en magazine, mais bon…).
Cette collection intitulée Delirium, en grand format et en papier glacé, avec sommaire détaillé et couverture magnifique, est un véritable bonheur pour les amateurs. Espérons qu’elle dure longtemps, afin de pouvoir lire les 145 numéros historiques de la série (vingt tomes devraient suffire !).
En attendant, le bonheur se poursuit dans Anthologie Creepy, Tome 2 !
2) Eerie – tome 1 : Oh ! Cousin !
Ce premier tome de la collection regroupe les six premiers numéros (en tout 26 épisodes) publiés à l’origine en 1965 et en 1966…
Ici, c’est le purulent « Cousin Eerie » (un clone de Quasimodo, toujours souriant) qui succède au vieil « Oncle Creepy » comme l’hôte du lecteur, lui proposant de lui présenter et de lui narrer ses histoires à donner le frisson !
Les thèmes abordés au cours de ces deux premières années de publication explorent un terrain un peu plus varié et original que celui de Creepy. On voyage ainsi entre les pays et les époques en rencontrant des sorciers, des cadavres ressuscités, des dinosaures, des démons, des meurtriers psychotiques et en savourant quelques histoires glauques d’une belle poésie macabre, marchant sur les traces d’Edgar Alan Poe, voire d’H.P. Lovecraft.
Là aussi, la qualité des histoires est inégale et l’on devine souvent la fin dès la seconde page. D’autres sont étonnantes et d’une cruauté fataliste impressionnante, telle « La Réincarnation de Barbe Bleue », où une jeune femme assassine son mari sous la seule présomption qu’il serait la réincarnation du célèbre tueur en série ; « L’Âme de l’Horreur », où un sorcier maléfique se réincarne dans chacun des enfants de son meurtrier dans une mise en abîme sans fin ; « Le Phare », qui préfigure les œuvres de Stephen King avec le thème de l’écrivain donnant corps à ses créations ; « Chambre Avec Vue », dans laquelle un pensionnaire subit d’atroces visions en contemplant un miroir ; « Le Monument », qui met en scène un architecte convoitant le génie d’un créateur à la retraite (faisant écho aux créations de l’architecture moderne américaine de Frank Lloyd Wright ou John Lautner) ; ou encore « Dans la Peau », où un acteur jaloux assassine son rival afin de lui voler le secret de ses maquillages… horrifiques !
Comme dans Creepy, la plus-part des épisodes sont écrits par Archie Goodwin. Et une fois encore, le charme de ces petites histoires vient en grande partie du fait qu’elles sont toutes enrobées d’un humour noir grinçant, qui a plutôt bien vieilli et les rend beaucoup moins ampoulées que celles des comics de super-héros de la même époque…
La partie graphique est toujours aussi fantastique. Et l’on retrouve peu ou prou les mêmes artistes que dans Creepy, avec l’incomparable Frank Frazetta aux couvertures originales, avec Joe Orlando, Reed Crandall, Angelo Torres, Johnny Craig et Gray Morrow. Alex Toth réalise également deux épisodes, tandis que Steve Ditko et Gene Colan font leur apparition respectivement sur quatre et cinq épisodes. Bien que les fans de comics hurlent d’un seul hurlement de loup que Steve Ditko et Alex Toth étaient des génies, je dois avouer que je n’ai pas été très impressionné par leur prestation. En revanche, j’ai trouvé personnellement que les planches de Gene Colan, toutes en camaïeu de gris, se hissaient très nettement au dessus du lot…
Ce premier tome de la série Anthologie Eerie est agrémenté de nombreux bonus, dont une longue préface de Fershid Barucha et la postface de Forrest J. Ackerman (le créateur de Vampirella), qui revient sur la genèse et la diffusion de la série. En fin d’ouvrage, on trouve également la « Galerie des Monstres d’Eerie » (5 planches thématiques en noir et blanc), les six couvertures originales signées Frazetta et Morrow, ainsi qu’une courte biographie des auteurs et dessinateurs respectifs.
Encore une fois, je trouve que cette édition en grand format et en papier glacé, avec sommaire détaillé et couverture magnifique, est un véritable bonheur pour les fans. Certes, les amateurs de papier mat vont faire la grimace, mais il faut reconnaitre que ces planches en noir et blanc supportent particulièrement bien le grand format et surtout le papier glacé, qui leur permet d’obtenir des noirs profonds, une très agréable douceur au toucher et une délicieuse odeur d’imprimerie… (tome 2 également disponible à l’heure où j’écris ces lignes)
3) Vampirella – Tome 1 : Erotic fantasy !
Le personnage de Vampirella est créé en 1969 (année érotique) par le scénariste Forrest J Ackerman et les dessinateurs Tom Sutton et Frank Frazetta (c’est ce dernier qui réalise l’illustration conceptuelle que l’on voit plus haut sur la couverture, créant de ce fait l’apparence définitive de l’héroïne).
A cette époque, l’éditeur James Warren, à qui l’on doit l’idée originale du personnage, souffre de problèmes financiers et va tenter un dernier baroud d’honneur en lançant son troisième magazine, qui sera donc Vampirella. Le succès sera fulgurant et sauvera ainsi le studio de la faillite…
Vampirella est à la fois dans la continuité de ses deux aînés, Creepy & Eerie, et à la fois dans la rupture. Le concept est à peu-près le même puisque chaque magazine regroupe une compilation de petites bande-dessinées horrifiques présentées par un personnage lui-même issu du genre consacré. C’est donc notre belle, sensuelle et vampirique Vampirella (« Vampi », pour les intimes) qui présente chaque récit publié dans les pages de SON magazine.
A la différence de ses ainés, cette troisième publication va néanmoins pimenter son sommaire d’une toute nouvelle dimension : L’érotisme ! Lire un magazine intitulé Vampirella, c’est donc la possibilité de contempler de très belles femmes nues, dont les aventures fantastiques vont permettre toutes les poses iconiques les plus photogéniques…
Si au départ cette dimension se révèle un peu frileuse (toute damoiselle restant habillée de manière plus ou moins convenable), elle va se réchauffer au fur et à mesure des numéros, jusqu’à ce que les donzelles finissent par se promener nues du début à la fin de leurs récits, comme si de rien n’était. Arrivé au terme de cette première compilation, le lecteur aura donc pu contempler de fort belles plantes aux formes généreuses, tout en gardant la tête haute car l’érotisme en question ne dépassera jamais le stade de la simple nudité féminine, sans jamais montrer directement un quelconque acte sexuel réprouvable…
Mais la caractéristique principale qui distingue ce troisième magazine des précédents réside principalement dans le fait que la présentatrice vedette ne se contente pas de faire de la figuration. En effet, Dame « Vampi » participe directement à l’action puisqu’elle est l’héroïne d’une aventure tous les deux numéros en moyenne. De ce fait, le premier magazine Vampirella débute en grandes pompes par les origines de la belle depuis sa planète natale, Drakulon ! On apprend alors que le peuple de Drakulon n’est composé que de vampires car, là-bas, les rivières ne sont pas faites d’eau mais de sang ! C’est ainsi que les drakuloniens se transforment en chauve-souris afin de s’abreuver à leur substance vitale (ne me demandez-pas pourquoi ils doivent se transformer en chiroptère pour boire à la rivière car je n’en sais foutre rien !). Le premier épisode voit néanmoins les pauvres drakuloniens vivre leurs dernières heures car, telle la planète Krypton, (Dracula + Krypton = Drakulon, c’était pourtant évident !), Drakulon souffre de la proximité de son soleil destructeur (en vérité ils sont deux !), car les rivières de sang sont asséchées ! C’est ainsi que les vampires se meurent de faim et de soif (oui, les deux en même temps, il faut suivre, hein ?). Heureusement pour la belle Vampi, une navette d’astronautes venus de la planète Terre tombe à point pour s’échouer à ses pieds. Il n’en faudra pas moins pour que notre héroïne en maillot de bain-une-pièce et cuissardes à talons aiguilles ne les vident de leur sang avant de s’emparer de leur fusée afin de rejoindre la Terre…
Dès son arrivée sur notre belle planète bleue, la drakulonienne, prise d’un besoin compulsif de se nourrir, n’a d’autre choix que de vampiriser le premier humain venu (car à l’heure où je referme cette première anthologie, la belle n’a pas encore eu l’idée de vampiriser un animal…). Très vite, notre héroïne va être confrontée à un cruel dilemme : Continuer à tuer des humains afin de survivre, ou tenter de trouver un remède à sa condition de buveuse de sang. C’est à ce moment qu’intervient la famille Van Elsing (père & fils), qui a juré de débarrasser le monde de toutes les créatures vampiriques ! Et c’est à ce moment aussi que Vampirella va rencontrer la secte des adorateurs du dieu fou Chaos. En gros, oui, elle va rencontrer tous ses ennemis récurrents à ce moment là…
On l’aura compris, les aventures de Vampirella sont à ranger dans la catégorie des comics old-school gentiment naïfs. Du pur divertissement vintage, sans aucune velléité de masturbation intellectuelle ou de création conceptuelle de l’ordre de l’art contemporain.
La qualité de tous ces récits est là encore très inégale. Chaque épisode est d’une pagination toute aussi irrégulière allant d’une seule planche à vingt pages (ce dernier format « prestigieux » étant réservé à l’héroïne) et les aventures de notre chère Vampi sont immergées au beau milieu d’une anthologie encore plus éclectique que celles de l’Oncle Creepy et du Cousin Eerie ! C’est ainsi que des histoires classiques de loups-garous, de démons ou de sorcières, côtoient des légendes égyptiennes (notamment le temps d’une délicieuse relecture des amours de Cléopâtre ou du règne doux-amer du grand Ramsès II !), et que des aventures préhistoriques se bousculent au générique avec de purs récits d’Heroic Fantasy, de Sword & Sorcery et autres Dark Fantasy !
Evidemment, les aventures de miss Vampi composent le plat de résistance de l’ensemble, surtout qu’elles s’apparentent à un véritable « feuilleton à suivre », avec ses personnages récurrents et sa « continuité » dans l’évolution du personnage principal. C’est une première dans les publications Warren, car chaque épisode dédié à l’héroïne invite le lecteur à lire l’épisode suivant.
Sur le terrain de la qualité artistique de l’ensemble, qui est donc fluctuante, il y a effectivement à boire (du sang ???) et à manger.
Chaque récit autonome (qui ne met pas en scène Vampirella autrement que pour la présentation) est réalisé par un artiste ou une équipe créative distincte. Et il y a vraiment de tout ! Du côté des scénaristes se bousculent des noms « prestigieux » (dans le domaine des comics mainstream) tels Gerry Conway, Dennis O’Neil et Gardner Fox, avec d’autres moins connus comme Forrest J. ACkerman (le créateur de Vampirella, donc), Don Glut, Steve Skeates et bien d’autres encore.
Du côté des artistes c’est un peu la même chose. On y trouve des légendes du monde des comics comme Neal Adams, Dave Cockrum, Steve Englehart, Barry Windsor-Smith ou Richard Corben, mais ces derniers ne se taillent pas la part du lion (Corben n’illustre qu’une seule planche et il n’est pas au top de sa forme, tandis que Barry Smith met en image un scénario assez tarte concocté par Gardner Fox). En réalité, les stars de cette première anthologie sont moins connus et souvent d’origine espagnole. Les planches de Ken Barr, Billy Graham, Frank Brunner, Luîs Martînez Roca, José Maria Beâ, Esteban Maroto et Luis Garcia sont vraiment superbes.
Enfin, certains vétérans comme Jeff Jones ou Wallace Wood officient entant qu’auteurs complets pour quelques récits vintage plus ou moins réussis.
De ce côté des auteurs, la palme de la nullité revient pour moi au scénariste Gardner Fox qui nous pont trois histoires tartignolles à souhait, ne me faisant nullement regretter de ne pas avoir lu son intégrale de la JLA…
Encore une fois, le plat de résistance de ce recueil se situe dans les aventures de l’héroïne-titre. Si les deux premiers épisodes sont réalisés sous l’égide du créateur de la belle, c’est le grand Archie Goodwin qui récupère très vite le beau bébé. Il reprend ainsi le destin de Vamiprella au bout de deux épisodes et va poursuivre le feuilleton jusqu’au neuvième (le seul à ne pas être disponible dans cette première anthologie, à suivre dans la suivante).
Disons-le tout net : Les deux premiers récits concoctés par Ackerman, au delà de leur charme suranné et de leur aspect historique, sont purement et simplement d’une nullité confondante, la palme revenant au second récit laborieusement illustré par Mike Royer, qui remporte haut la main le prix du pire segment du présent recueil, devant ceux du sieur Fox ! Le niveau remonte avec l’arrivée d’Archie Goodwin. Mais si les épisodes N° 3 à 5, dessinés par Tom Sutton, sont encore un brin fluctuants, les suivants, tous illustrés par le formidable José González, deviennent vraiment addictifs, le feuilleton ayant trouvé la bonne formule pour s’épanouir. Et j’espère vivement que les éditions Delirium vont nous publier dare-dare le second volume de cette anthologie, car j’ai vraiment envie de lire la suite de ce feuilleton horrifique vintage !
Durant huit épisodes, donc, le lecteur suit le parcours de la belle Vampirella depuis sa planète natale jusque dans les îles des Caraïbes, dans une atmosphère de gothique suranné directement issu des vieux films d’horreur de la même époque. Le choix du noir et blanc et du lavis accentue par ailleurs la filiation avec le cinéma d’antan et le charme est optimal dès lors que l’on se laisse porter par ce voyage dans le temps.
Certes, les récits en eux-mêmes sont d’une naïveté certaine et ne prêtent pas à réfléchir, mais il n’empêche que le talent de narrateur d’Archie Goodwin ne prive jamais le lecteur de quelques notes un peu plus profondes grâce à un sous-texte flirtant ça et là avec des thèmes comme le poids de l’héritage, les limites de la médecine ou encore les affres de la dictature dans les petits états de l’Amérique centrale.
A l’arrivée, on se laisse séduire par ces petites aventures au doux parfum de comics vintages, et l’on s’attache à cette héroïne sexy et redoutable, avec une furieuse envie de poursuivre l’aventure à ses côtés (son costume de super-héroïne, il est quand même pas mal) !
Comme toujours, la collection Delirium nous offre une somptueuse anthologie. Le livre s’ouvre sur un sommaire détaillé et une longue et passionnante introduction rédigée par David A. Roach, l’un des dessinateurs de la série Judge Dredd et de plusieurs magazines publiés chez Warren Publishing. Puis il se referme derrière la galerie de toutes les couvertures des magazines regroupés au sommaire (les quinze premiers), illustrées entre autres par Frank Frazetta ou Boris Vallejo, et publiés initialement entre septembre 1969 et janvier 1972.
4) Creepy & Eerie Présentent Richard Corben – tome 1 : The Doors
Comme on l’a vu plus haut, chaque numéro de ces magazines regroupait quatre nouvelles graphiques en noir et blanc. Mais notre ami Richard Corben allait changer la donne en apportant parfois de la couleur !
Ce premier tome de la collection Eerie et Creepy présentent Richard Corben regroupe 22 épisodes publiés à l’origine entre 1970 à 1974 sur les 48 qui furent dessinés par l’artiste. La suite (et fin) se trouve évidemment dans le Tome 2…
Comme toujours avec cette anthologie, la qualité des histoires est fluctuante et varie entre l’essentiel et l’anecdotique, en passant par l’alimentaire et l’exercice de style de type « avant garde ». Dans l’ensemble, tous ces récits sont le reflet de leur époque (les années 70) et incarnent un état d’esprit très connoté « hippie ». En gros, les scénaristes fumaient la moquette et Richard Corben était leur étendard !
Tout au long des 160 pages que composent ce premier volume, le lecteur est promené entre divers petits récits d’horreur (entre huit et dix pages pour la plus-part), souvent parodiques, quelques histoires macabres et malsaines, parfois racontées au premier degré, une poignée d’essais complètement délirants ainsi que plusieurs tentatives d’illustrer une horreur plus « abstraite » et intangible, telle qu’on pouvait la trouver dans certains contes macabres signés H.P. Lovecraft. Mais au beau milieu, quelques histoires de science-fiction annoncent l’ère Métal Hurlant (dont Corben sera l’un des architectes) et exhalent un parfum de délire new-âge sous acide…
Le scénario est tour à tour effectué par des professionnels old-school tels que Gerry Conway, Greg Potter, Doug Moench, ou d’autres que je ne connaissais pas, comme Jim Stenstrum, Rich Margopoulos ou Steve Skeates, et certains récits sont même signés par Mr Corben en personne !
Mais ce qui fait définitivement la différence, c’est la qualité des planches du maître Corben. Ce recueil est d’ailleurs très intéressant sur un point précis : Placés dans un ordre parfaitement chronologique, les épisodes offrent un très beau reflet de l’évolution de l’artiste sur une très courte période (quatre ans). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses progrès sont alors fulgurants ! D’un premier épisode très classique en noir et blanc aux incroyables numéros tout en couleurs bariolées qui se succèdent à partir du dixième épisode, les changements sont vertigineux sans que l’on ne doute jamais un instant qu’il s’agit du même auteur !
Comme c’était le cas avec les quelques planches réalisées par Frank Frazetta dans Anthologie Creepy, Tome 1, Corben se démarque de la concurrence par sa personnalité picturale incomparable. Et c’est avec une facilité déconcertante qu’il parvient systématiquement à transcender le contenu de chaque épisode par une puissance d’évocation hallucinante. Avec son apport, la plus anecdotique des histoires d’horreur devient une expérience quasiment sensorielle, dans laquelle les images sont le vecteur d’une perception que les mots ne pourraient pas véhiculer à eux seuls. C’est-à-dire que Corben réussit l’impossible en magnifiant les récits dans la mesure ou il parvient à donner vie à leur potentiel cauchemardesque, en leur offrant toute la dimension inquiétante, effrayante et dérangeante que les mots seuls ne pourraient exprimer. Et c’est précisément cette faculté expressionniste d’illustrer la perception de l’horreur qui fait toute la différence.
L’art de Richard Corben comme celui d’ouvrir les portes de la perception ?
Il y aurait sans doute de quoi alimenter moult débats en se demandant quelle est sa période la plus forte, parmi la très longue et brillante carrière que l’artiste a réalisée sur pas moins d’un demi-siècle. Pour ma part, c’est dans ces épisodes en couleur des années 70, expérimentaux et décomplexés que je l’admire en particulier. Avant qu’il ne découvre l’usage de l’aérographe et la rondeur systématique des comics à venir. Non que son trait soit parfait, mais les quelques défauts de proportions ne sauraient entacher ce style virtuose composé de cadrages déments et cette colorisation extraordinaire, faite de contrastes saisissants entre les teintes complémentaires.
Ici encore l’éditeur Delirium nous gâte avec un splendide recueil, avec des planches remastérisées, le tout agrémenté d’un sommaire détaillé, d’une introduction passionnante et de quelques notes sur la restauration rédigées par José Villarrubia. Les couvertures originales ont en revanche été déportées dans le tome 2…
5) Creepy & Eerie présentent Bernie Wrigthson : Maitre de l’horreur…
C’est donc au tour de l’immense Bernie Wrightson d’occuper le devant de la scène, dans un recueil splendide, idéal pour les fans de ce grand nom du comic-book des années 70.
Paradoxalement, la découverte de ce volume est frustrante. En effet, ce dernier, en plus d’être un tome unique n’appelant pas de suite, s’impose comme le recueil le moins épais (seulement 140 pages !) de toute la collection depuis son lancement…
Séparé en trois parties distinctes (- 1) Les histoires de Creepy, – 2) Les histoires de Eerie, – 3) Galerie de frontispices et d’illustrations), il ne nous offre que douze épisodes, dont neuf seulement sont entièrement dessinés par Wrightson, puisqu’il n’effectue que l’encrage sur les trois autres (dont deux sont dessinés par carmine Infantino, et le troisième par Howard Chaykin). Et l’on se sent donc frustrés de ne voir que si peu d’épisodes réalisés par le maître (d’une moyenne de huit à dix pages seulement !), qui n’aura finalement que peu œuvré au sein des éditions Warren…
Pour autant, ce livre vaut tout de même son pesant de cacahuètes car il nous permet d’admirer les splendides planches de Bernie en format géant !
Se succèdent ainsi une poignée d’épisodes issus de Creepy écrits par le scénariste Bruce Jones, excellent auteur de comics et ami intime de Mr Wrightson (il signe d’ailleurs la préface de l’album) ; deux épisodes écrits par Bill DuBay, un autre par Nicola Cuti et un dernier par Budd Lewis. Pour terminer, Bernie Wrightson réalise tout seul (dessin et écriture) une adaptation d’Edgar Allan Poe (le Chat Noir), une adaptation d’H.P. Lovecraft (L’Air Froid) et deux derniers épisodes originaux respectivement intitulés « Le Monstre de Pepper Lake » et « Le Monstre de Boue » (The Muck Monster), ce dernier récit étant une réinterprétation du célèbre roman de Mary Shelley : Frankenstein ou le Prométhée moderne. Il est d’ailleurs important de noter cette première déclaration d’amour de Wrightson pour la figure du monstre de Frankenstein (étrangement le seul épisode en couleur présent dans le recueil), puisqu’il y restera attaché tout au long de sa carrière, au point de livrer une version illustrée du roman, ainsi que, tout récemment, une suite sous la forme d’une série de comics : Frankenstein, le Monstre est Vivant.
Pour le reste, que dire ? Dans la lignée de Frank Frazetta (l’influence de ce dernier se faisant furieusement ressentir), l’art de Bernie Wrightson est un incomparable et virtuose tour de magie noire à la séduction aussi vénéneuse que surannée ! Vénéneuse car les récits illustrés par l’artiste sont d’une noirceur abyssale (l’épisode intitulé « Jenifer », écrit par Bruce Jones, est un cauchemar absolu !) et qu’ils exhalent un parfum putride, viscéral et décomplexé ! Suranné car cette imagerie fait désormais partie du patrimoine horrifique d’une épouvante datée et vintage, dont les oripeaux sont désormais liés aux clichés d’une époque révolue.
Le style narratif de l’ensemble est certes assez naïf mais certains passages tiennent encore bien la route, du fait d’un parti-pris adulte et sans concessions, qui protège l’ensemble d’une tonalité trop régressive comme on peut la trouver dans d’autres comics de l’époque, notamment ceux dans lesquels sont publiées les histoires de super-héros. On peut même dire que, dans l’ensemble, les récits compilés dans cette anthologie font partie des meilleurs et des plus impressionnants parmi tous ceux qui furent publiés à l’époque, bénéficiant effectivement du style de Mr Wrightson, grand maître de l’horreur en bandes-dessinées…
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Mais c’est (vraiment) horrible ! » 6/7
Après 20 000 mots et 4 articles, pensiez vous que Tornado avait assouvi sa passion des monstres ? WRONG ! Il lui restait encore à vous raconter la saga des éditions Warren ! Au menu, pardon ! : Vampirella, Barry.W.Smith, Frank Frazetta, Richard Corben et le « Jennifer » de Bernie Wrightston !
La BO du jour :Ouiiiiii, c’est moi Vampirella !
Le Creepy tome 3 est annoncé depuis au moins un an je crois. Et il n’y a toujours pas de date…
Il ne faut pas être pressé avec Delirium. Mais d’un autre côté cet éditeur sort à mon sens les plus beaux recueils de tout le monde de l’édition (et tant pis pour les réfractaires au papier glacé ! 😀 ).
J’attends avec impatience le deuxième tome du Tarzan de Joe Kubert et je crois que je vais bazarder fissa mon ancienne édition de la Ballade de Halo Jones d’Alan Moore pour leur réédition qui sera sans nul doute flamboyante !
Mouais bof, j’suis pas réfractaire au papier glacé mais pour du noir et blanc, c’est presque inutile pour moi. Le mat me va très bien pour les EC comics.
Pour Vampi c’est pénible parce que bon…c’est quasi le seul magazine qui contient un feuilleton à suivre quoi…et ça fait 4 ans que la suite se fait attendre^^
Pour Vampirella et la réputation de BD pour attardés en mal de nichon que ça se trimbale, je ne suis pas sûr qu’on ait été nombreux à l’acheter…
alors un tome 2 est des plus hypothétique…
perso j’ai saisi l’occasion tant que je voyais l’album en rayon…
Le tome 2 de Vampi a été « promis » par l’éditeur. Mais il ne faut pas être pressé…
Je continue de préférer le papier-glacé pour le N/B, qui donne des noirs d’un éclat que le mat ne pourra jamais obtenir. C’est comme comparer l’encre de chine au feutre noir. Le feutre ne pourra jamais rivaliser. Après, le papier-glacé reflète la lumière et certains ne supportent pas.
je n’aime pas du tout le grammage actuel des éditions en papier-mat. le papier est très épais et possède un côté « peau de pêche » très désagréable. Je préfère le papier plus fin des anciennes éditions. Et sinon il y a le semi-mat, qui est parfait. mais peu utilisé (les nouvelles éditions de Tintin par exemple).
le seul truc qui me désoblige dans les éditions Délirium (et je chipote à mort…)
c’est leur poids…
je fais ma muscu à chaque fois que je sors un volume… 🙂
Oui il y a différents types de papier mat.
Mais c’est vrai que perso, je n’aime pas trop le côté trop brillant du papier glacé pour le noir et blanc. Oui ok ça fait un joli noir mais va donc essayer de lire ça dehors en été^^ T’auras juste des phares dans la gueule.
Pour les couleurs modernes par contre, c’est évident que c’est essentiel. Pour les couleurs des vieux comics, par contre vive le met ! (enfin, on en a déjà parlé^^)
Mais disons que les Conan, les EC comics, c’est sur papier mat et ça ne me pose aucun souci. Contrairement aux comics en couleurs, le noir et blanc s’adapte très bien aux différents types de papier.
« Pour Vampirella et la réputation de BD pour attardés en mal de nichon que ça se trimbale, je ne suis pas sûr qu’on ait été nombreux à l’acheter… »
Oh dis donc c’est pas de la BD érotique non plus. Et la BD érotique ou porno se vend aussi d’ailleurs, alors c’est quoi ce dénigrement ?^^
Elle n’est pas plus à poil de Conan en plus. Pourtant Conan se trimballe-t-il une réputation de comics pour les gays ?
Bon en gros ils me cassent les burnes ces gens qui donnent des étiquettes^^
C’est vrai qu’il y a un côté kitsch et nanardesque à Vampirella. Mais bon ces gens qui s’offusquent dessus juste pour une tenue légère ont-ils lus tous les comics de Millar dans lesquels les femmes passent leur temps à se faire violer pour des besoins dramatiques ?
Et puis bon ces gens toujours prêts à reprocher la présence d’un peu de nudité sont peut être les mêmes qui se secouent régulièrement le poireau devant des pornos trash…mais faut sauver les apparences et avoir l’air d’avoir une morale (puritaine), alors on pointe du doigt un comics inoffensif des années 60.
Désolé si je m’emporte mais c’est un sujet qui m’agace ça^^
Que ce soit racoleur, je pense que c’est assumé, c’était même prévu comme àa pour faire remonter les ventes…mais c’est pas automatiquement de la merde pour autant. Si on va par là, les costumes des super héroïnes, c’est parfois douteux aussi. Et Conan en slip bien baraqué, faut le prendre comme une insulte envers les hommes moins bien foutus ? Bref…
J’aurais du me douter que tu allais partir en torche…
Tu te doutes bien que le jugement ne vient pas de moi…
Tu n’es pas sans savoir que les représentation féminine dans la pop culture est des plus sensible en ce moment.
Vampirella fait souvent « exemple » pour la représentation excessivement sexuée de la femme. il n’y a qu’a voir le relaunch où elle est rhabillée de pied en cape…
un éditeur ayant à cœur de faire connaitre le catalogue sympathique de la revue aura peut-être plus de mal à rentabiliser ce livre plutôt qu’un autre…
si un livre n’est pas rentable, ni toi, ni moi n’y pouvons grand chose mais voilà, on aura du mal à obtenir notre deuxième tome.
c’est exactement la même chose pour Conan, dont les représentation classiques de Frazetta et disciples n’ont plus forcément bonne presse…
@Eddy : Je ne trouve pas les tomes si lourds que ça. Au contraire, j’y vois un bon rapport poids/volume/format/pagination. Mais je suis peut-être plus fort que toi 😀
@Matt : Ces comics Warren sont vintage et hors super-héros. Je pense que c’est un marché de niche très restreint, au delà de toute considération de morale.
Oui je m’en doute, je réagissais juste à ce que dit Eddy. Alors le super héros c’est pour les attardés, les trucs Warren aussi, etc. Pfiou…
Le truc c’est que je pense être pour le droit des femmes, je les respecte et tout…et je ne pense pas être un gros con parce que je lis du Vampirella ou que j’ai des artbooks des couvertures sexy Warren ou des peintures de Frazetta (qui faisait pas mal de nu ou quasi-nu, même des hommes)
ça m’emmerde de me dire que c’est limite des trucs que je devrais planquer si j’invite des gens parce que c’est considéré comme des trucs pour attardés pervers…
Mince quoi !
Je peux comprendre à la limite que ça puisse offenser un public féminin un peu sensible à l’objetisation de la femme, mais bon…c’est pas comme s’il n’y avait aucun perso masculin à moitié nu super baraqué (Tarzan, Conan…et même tous les super héros bien costauds en combi moulante)
Bref…
Moi ça me choque beaucoup plus de voir des femmes à poil dans des pubs pour yaourt, pour une voiture, pour…n’importe quoi en fait. Et aux grandes heures d’écoute où n’importe quel type de public peut tomber dessus.
Me souviens d’une pub pour une montre qui passait au cinéma…et qui ressemblait aux préliminaires d’un porno avec deux mecs qui tripotaient une nana. Allez c’est parti pour la partie à 3 pour nous parler d’une montre…
L’image de la femme dans la publicité fait aussi l’objet de nombreux débats.
Le truc Matt, c’est que je suis parfaitement d’accord avec toi…
mais parfois les débats sont pipés et trouver la faille n’est pas évident.
On te rétorquera que l’homme musclé à moitié à poil est une icone, idéalisé de la virilité triomphante d’une jeune en mal de puissance, donc pas une objectivation…
les postures hommes/femmes seront dès lors passées au crible…
après je ne me dispute pas, je pense simplement qu’un éditeur aura plus de mal à avoir du succès sur Vampirella que sur d’autres titres.
J’ai le recueil et je trouve les dessins magnifiques à la sensualité incroyable et je suis émerveillé par le talent des graphistes à rendre justement cette notion très « charnelle « a de simples croquis à l’encre de chine.
je suis sensible à la grâce, la beauté etc…
Pour moi, ce n’est pas parce qu’il y a des abus sur la représentation sexualisée de la femme, que ça doit être pour autant complètement interdit.
Ou alors il faut interdire aussi le calendrier des Rugbymen^^ Je doute que ce soit un truc pour les mecs.
Après oui bon, c’est un peu comme les noirs ou les juifs qui ont subi de mauvais traitements, alors du coup c’est vachement mal vu de mal les représenter. La femme victime d’inégalités depuis longtemps…ben ça fait toujours tiquer si on fait un personnage sexy. Sauf que pour moi c’est pas automatiquement mauvais.
C’est juste l’abus de la pratique qui n’est pas top. Et une question de contexte. Dans un comics érotique ou sexy, euh…ça paraît normal quoi. C’est comme reprocher à un porno de montrer du cul…
D’ailleurs la vitrine des comics Top Cow m’a toujours repoussé avec toutes ses héroïnes à poil comme Witchblade et tout ça qui prennent des poses lascives…Des fois trop c’est trop.
Tornado (ou les autres, mais je doute que beaucoup lisent du Vampirella^^), as-tu jeté un oeil au volume « master series » scénarisé par Millar ? Je ne parle pas du volume chroniqué par Jyrille, mais de celui avec les dessins de Mike Mayhew qui a un style qui se rapproche d’un Alex Ross (j’ai dit « rapproche » hein, c’est pas non plus le même niveau) ?
Le Vampirella de James Robinson et Joe Jusko est très sympa, je confirme. Une réécriture du mythe de Vampirella qui transporte Drakulon en Enfer, et qui raconte comment Vampirella se confronte à sa mère.
Techniquement le récit se déroule après que Vampirella ait été tuée, mais même sans savoir d’où ça vient cette idée, c’est compréhensible, comme une courte histoire des magazines Warren (ou comme un what if si on veut)
Les peintures de Jusko sont évidemment magnifiques.
Et il y a aussi un épisode du même scénariste en supplément qui revient vite fait sur la première rencontre entre Vampi et Dracula, une sorte de réécriture d’un passage de l’épisode 16 de la première série Warren (celui publiée nulle part en VF…ils font quoi Délirium ???)
L’idée est de confronter les points de vue de Vampi et Dracula qui discutent un peu. Sympa.
Je ne regrette pas. C’est une BD plus intéressante par sa forme que son fond (encore que c’est sympa tout de même cette histoire d’Enfer asséché et de rivalité mère/fille), mais j’ai bien aimé.
Je jetterai un coup d’oeil si je tombe dessus la prochaine fois que je vais chez un bouquiniste. Même si, dorénavant, à cause d’un certain « M », ce sont surtout les Conan de Brian Wood que je vais surveiller…
A Noël j’ai eu l’intégrale de Corben pour Eerie and Creepy : https://www.bedetheque.com/serie-40745-BD-Eerie-et-Creepy-presentent-Richard-Corben.html
Je suis foufou !