GREEN LANTERN : UN SUPER-HÉROS QUI N’A PAS ASSEZ PRIS LA LUMIÈRE

Focus : Green Lantern

SPECIAL GUEST : YANECK CHAREYRE

C’est une sommité de la critique BD que nous accueillons aujourd’hui : Yaneck Chareyre avec qui j’ai eu le plaisir de sympathiser lors du dernier Paris Fan Comics.

Yaneck est un lecteur compulsif du niveau Présence (oui !) et enchaine les piges pour ZOO MAGAZINE et finalise pour Larousse un dictionnaire de la BD. Il signe depuis 2014 pour les journaux Zoo le Mag et Zoo Manga. Il est par ailleurs en charge de l’animation du prix comics de la critique ACBD depuis 2019.

Pour son tour de chant sur BRUCE LIT, il a tenu à défendre l’honneur de GREEN LANTERN !

©DC Comics

Que vous lisiez ou non des comic-books, vous connaissez Batman, Superman et Wonder Woman. Dans l’univers éditorial DC, ils sont désignés sous le terme de “trinité”, forgeant leur statut de héros fondateurs. Pourtant, certains héros arrivés peu après eux ne bénéficient pas d’un tel statut culte auprès du grand public.
Puisque Bruce Lit me le permet, je m’offre, et vous offre, un plaidoyer en faveur d’un très bon concept de comic-book : Green Lantern.

Entre tragédie grecque, aventures cosmiques et parallèle avec le développement de nos sociétés occidentales, ce pan de l’univers DC Comics mérite que vous lui accordiez votre attention.

Alors bon,  les puristes pourront me dire que je pousse le bouchon un peu loin en associant Green Lantern avec les années fondatrices du comic-book de super-héros. Car chez DC, il y a en fait deux temps et deux itérations fondamentales pour Green Lantern. Le personnage fait effectivement son apparition en 1940, dans All-American Comics #16. Incarné par l’humain Alan Scott, il possède déjà un anneau usant de l’énergie verte de la volonté, mais les références de Bill Finger et Martin Nodell lorgnent du côté de la magie. A l’époque, la Lanterne renvoie symboliquement à la lampe magique d’Aladin. Le concept de l’avant-guerre a su perdurer au fil des années, mais ce n’est pas cette version-là du personnage qui a réussi à s’imposer.

En 1959, alors que les super-héros sont en totale perte de vitesse aux Etats-Unis, les responsables éditoriaux DC Comics décident d’offrir à certains de leurs vieux personnages une seconde jeunesse. Le Flash du passé avec son casque en forme d’assiette laissera place à celui en spandex moulant et petits éclairs sur le côté. Green Lantern bénéficie du même traitement.
Les auteurs John Broome et Gil Kane optent pour un parti pris radicalement différent pour leur relecture du personnage et de son univers. Cette fois-ci, ce sera la Science-Fiction, le cadre global d’aventure. Et c’est à ce moment-là que le concept Green Lantern tel qu’il est apprécié aujourd’hui se décline. Le personnage devient un flic de l’espace, sous la juridiction d’une race ancienne d’extra-terrestres baptisée les gardiens. Le corps des Green Lantern assure donc la police à raison d’un anneau et d’un porteur par “secteur” de l’univers. Entre respect des ordres et volontés de rébellion, Green Lantern va pouvoir s’épanouir sur Terre comme dans l’espace profond.

Mais pourquoi, après plus de soixante ans de publication ininterrompue ou presque, ce personnage est-il si peu apprécié et connu en France ?

UN FILM DE LOOSER, POUR UN PERSONNAGE NUL ?

Il serait facile de taper sur le film de Martin Campbell de 2011. Et soyons sincères je vais le faire. Mais expliquer six décennies de non-succès par un film sorti il y a douze ans, cela serait quelque peu limitant. Le problème principal vient d’abord de sa mise à disposition pour le public français. En réalité, il a été particulièrement difficile de lire du Green Lantern en France pendant très longtemps.

Alors que la relance de la série se fait en 1959 aux Etats-Unis d’Amérique, il faut attendre 1972 pour voir Aredit publier un magazine récurrent consacré au personnage. Mais ce sont des épisodes de 1965, donc publiés sept ans auparavant, qui sont proposés au lectorat français. Même si les traductions créaient un peu de décalage entre les sorties américaines et les publications françaises, là, on était plus que sur du réchauffé. Gardner Fox, Gil Kane, John Broome, Dennis O’Neil et Neal Adams sont les auteurs à l’œuvre et ce sont de bons artistes. Mais la publication reste en retard. Retard maigrement rattrapé au fil des sept années de publication.

Mais là où les super-héros Marvel bénéficient de la synergie apportée par les magazines Strange ou Nova des éditions Lug puis SEMIC, les héros DC, eux, passent dans l’ombre. En France, ils sont édités très partiellement et cela va nuire à Green Lantern. Car lui, ne bénéficie pas, comme la trinité DC, des adaptations le portant vers le très grand public. Entre les films avec Christopher Reeves, la série avec Lynda Carter ou celle du Batman des années 60, Superman, Wonder Woman et Batman s’installent dans l’inconscient et la culture collective des français. Et il faut donc attendre 2011 pour que Green Lantern dispose ENFIN d’une œuvre grand public rattachée à son seul nom (je passe volontairement sous silence l’excellent dessin animé La Ligue des Justiciers, où il n’est que personnage secondaire.).

Et là… C’est le drame. Mal réalisé, mal joué, mal écrit et avec des effets spéciaux pas à la hauteur, le film Green Lantern avec Ryan Reynolds dans le rôle titre vient fracasser en vol toute opportunité pour la licence d’accéder au respect et à l’attention populaire. Tandis que le MCU, Marvel Cinematic Universe, boost l’aura des héros Marvel; tandis que Christopher Nolan a rendu sa popularité au personnage de Batman, Green Lantern s’effondre. Pas de hype en France… Green Lantern restera donc un personnage et une série de comic-book sous-estimée.

Alors que pourtant, c’est un corpus d’épisodes particulièrement riche que nous avons là. Commençons la démonstration !

©DC Comics

POUR LES AMATEURS DE TRAGÉDIES

Les super-héros, c’est pif-paf-pouf, baston. Du moins certains le pensent-ils. Et si vous êtes encore à lire ici tout en pensant ainsi, laissez moi vous dire que vous frisez le masochisme.
Évidemment, le comic-book de super-héros, ce n’est pas QUE cela. Parfois, à son corps défendant.

La petite amie du héros enlevée par le méchant et sauvée par son amoureux, c’est un schéma classique. Un poncif pourrait-on même dire. En 1994, le scénariste Ron Marz se décide à l’utiliser de manière un peu extrême. Pour donner à lire le poids moral incarné par la fonction de Green Lantern, il décide de faire tuer la petite amie de Kyle Rayner par un de ses antagonistes, qui laisse son cadavre dans le frigo pour que le personnage comprenne bien à quel point il est à sa merci. Si vous lisez des comics depuis longtemps, vous direz peut-être que Stan Lee avait fait juste moins glauque en tuant Gwen Stacy dans la série Amazing Spider-Man. Mais ça, c’était en 1973. En 1994, le public attend autre chose, notamment le lectorat féminin, bien présent et qui en a marre que son alter ego serve de défouloir gratuit.

Ainsi donc un groupe de lectrices, mené par une “influenceuse” nommée Gail Simone (depuis devenue scénariste chez DC notamment), va populariser le concept de “Woman in the fridge”. L’illustration du fait que pour certains auteurs les personnages secondaires féminins n’avaient pas d’existence propre en dehors de leur utilité vis à vis du héros. Ron Marz se serait volontiers passé de cette polémique, il n’empêche que depuis lors, notamment dans Green Lantern, les morts de personnages féminins secondaires ne se sont plus jamais passées de la même façon.

Continuons dans la tragédie, mais cette fois-ci, purement dans l’intra-diégétique. Autrement dit, les histoires tragiques écrites pour Green Lantern.
Aucune ne l’est plus que celle des destins croisés d’Hal Jordan et Sinestro.

L’un et l’autre furent considérés comme les plus grands des Green Lantern par leurs pairs. Le premier, fût même l’élève du second. Et pourtant, tous deux ont trahi et manqué de détruire à jamais le corps des Green Lantern.

Les anneaux des Green Lantern sont des anneaux de pouvoir. Les porter vous place au-dessus de vos semblables. Ce complexe de supériorité s’incarne tout particulièrement dans le personnage de Sinestro, incarnation de ces militaires qui estiment, puisqu’ils ont le pouvoir de la force, qu’ils doivent diriger le destin de leur pays. Vous pensez au Niger ? Moi je pense à la planète Korugar, dont Sinestro est originaire et qu’il a entrepris de dominer. Entre autres choses, puisque dans son délire mégalomaniaque, Sinestro ira jusqu’à créer une arme capable de lutter contre le seule faiblesse des anneaux verts, des anneaux de pouvoir jaune. Une création qui permettra ensuite à l’entité cosmique de la Peur de se déchainer dans le sillage du Sinestro Corp. A de multiples reprises, les scénaristes utilisent Sinestro soit comme un antagoniste, soit comme un mal nécessaire à des Green Lanterns bien trop pétris d’idéaux pour faire ce que le rationalisme froid indiquerait.

©DC Comics

Pour Hal Jordan, nous allons nous intéresser à l’arc Emerald Twilight scénarisé par Ron Marz et publié dans Green Lantern Vol.3 #48 à 55. Une histoire publiée en un recueil unique par Urban Comics en France.

Le pouvoir corrompt, croit-on. Et souvent, on rajoute dans le monde du comic-book que le pouvoir absolu corrompt absolument. C’est ce qui arrive à Hal Jordan, considéré comme une référence de courage par les autres membres du corps.

Sauf que même les héros peuvent faillir. Jordan ne parvient pas à sauver sa ville d’origine du tyran cosmique Mongul. Et la ville est entièrement vaporisée, famille du héros comprise. De cet échec initial va venir la déchéance. Perdu dans sa culpabilité et son deuil, Jordan va vouloir imposer sa volonté sur l’Histoire. Puisque quand il veut, il peut, alors il veut recréer Coast City et tous ses habitants. Il veut pouvoir réécrire la fin de cette histoire et effacer son échec. Pour ce faire, il va chasser les Green Lantern, leur voler leur anneau, accumuler suffisamment de pouvoir pour pouvoir combattre les gardiens et accéder à la source de l’énergie verte pour la concentrer en lui. Il devient le terrible Parallax et seul un nouveau Green Lantern pourra s’opposer à lui, le jeune Kyle Rayner.

Cette véritable tragédie grecque va se solder par la mort rédemptrice du personnage. Un état qui va tenir pendant dix ans. Le personnage d’Hal Jordan revient, évidemment, mais plus en tant que Green Lantern et dans une poursuite de son parcours expiatoire. Jusqu’à ce qu’en 2004, DC décide de lui rendre sa place au casting de la série et ne lance Green Lantern Rebirth, sous les crayons de Geoff Johns et Ethan Van Sciver. Le voyage du héros s’est accompli, il a triomphé de l’adversité et il regagne donc son titre.

Une décennie difficile pour les fans hardcore du personnage mais qui aura eu pour mérite de préparer à l’étape suivante, à savoir un développement global de l’univers Green Lantern comme jamais envisagé.

©DC Comics

UN CONCEPT QUI A SU ÊTRE APPROFONDI

Pendant des années, l’univers Green Lantern était somme toute assez simple. Les gardiens adoptaient des comportements inhumains qui entraient en conflit avec les valeurs morales de leurs agents terriens, Sinestro causait des problèmes, et les Green Lantern défendaient les planètes dans tout l’univers quand ils n’étaient pas eux-mêmes les menaces.

Et puis est arrivé Geoff Johns. Après avoir réintroduit Hal Jordan en tant que Green Lantern, les clés de la série principale lui ont été confiées. Il s’est donc donné pour mission de développer plus largement le concept de ce morceau de l’univers DC.
Le scénariste était intelligent et fin connaisseur de l’histoire du personnage. Il s’est donc appuyé sur différents concepts plus ou moins exploités par ses prédécesseurs et a travaillé une idée finalement évidente : puisqu’il y a une énergie verte, celle venue d’Oa; une énergie jaune, créée par Sinestro et les forgerons de Qward; une énergie rose générée par les star sapphire Zamaron… Alors pourquoi ne pas envisager qu’il y ait autant d’énergie que de couleur du spectre lumineux ? Et qu’est-ce qui s’oppose à la lumière ? Le serment des Green Lantern en parle, c’est le noir de la nuit la plus sombre.

En 52 numéros, l’auteur illumine la nuit cosmique des sept couleurs du spectre lumineux. A chacune, il associe une émotion et un groupe de guerriers. Cette explosion d’émotions et de lumière amenant à la “blackest night”, comme le chaos menant à l’oblitération totale.

Cette longue arche narrative, constituée de multiples sous intrigues, va passionner les lecteurs. Une flopée de nouveaux personnages charismatiques va être créée, les enjeux vont monter en intensité peu à peu jusqu’à une explosion finale incroyable. Et graphiquement, les combats à base de structures d’énergies de couleurs constituent une forme de feu d’artifice cosmique captivant.

Les lecteurs français peuvent notamment profiter de cette saga à travers les sept intégrales de la VF Geoff Johns présente Green Lantern, chez Urban Comics.  Ces épisodes, publiés entre 2005 et 2011 ont marqué durablement les séries DC Comics.
Les différents corps de lumière ont été maintes fois réutilisés au-delà, que ce soient en alliés ou ennemis des Green Lanterns ou de nombreux autres personnages. Et puis les conséquences de Blackest Night sur l’univers DC ont été nombreuses et durables, ramenant d’anciens personnages à la vie ou sous les feux des projecteurs.
Il y a un avant et un après Geoff Johns.

©DC Comics

POUR LES FANS DE WALKING DEAD EN VERSION ÉPIQUE !

(Oui, ce titre n’est là que pour booster le référencement de l’article sur Google.) Prenons le temps de faire un focus sur ce fameux Blackest Night.

Parce que pour une fois, un événement majeur transformant l’univers DC allait se passer dans les pages de Green Lantern. Oui, un de ces grands moments de baston entre héros et héros, héros et vilains, allait se tenir dans la série régulière de ce personnage trop peu connu.

Et pour le coup, la référence à Walking Dead n’est pas tout à fait putassière. Car le concept de Blackest Night est simple : les morts se relèvent, portés par un anneau noir et une énergie nécrotique, avec la ferme intention de tuer tout ce qui vit. Charge à Hal Jordan et ses amis de venir à bout d’une infestation de zombies à l’échelle de l’univers entier. Sale.

Mais une parfaite occasion de travailler sur la mort des personnages de comics et le processus de deuil. Après tout, Hal Jordan est mort, ressuscité et ce n’est pas tout à fait normal non plus, ce genre de balades. Par ailleurs, des morts violentes de personnages DC, il y en avait quelques unes à exploiter, autant pour ravir les fans que pour tourmenter les héros.

Petit bonus de fanboys et fangirls, cette histoire est aussi l’occasion de voir certains super-héros et super-vilains porter un anneau de couleur et bénéficier des pouvoirs incroyables que chacun peut offrir. Love !

Et comme le mal ne saurait triompher, évidemment la nuit la plus noire laissera place au jour le plus brillant, Brightest Day. Une conclusion moins réussie, moins appréciée des lecteurs, mais qui permet d’exploiter hors des séries Green Lantern, les conséquences du crossover pour les personnages DC.

DU MAINSTREAM OUI, MAIS AUSSI DU MAINSTREAM VIOLENT

Green Lantern est une série grand public. Et même si Blackest Night abordait des thèmes et des représentations morbides, ce n’était pas là que se déployait la plus grande violence.
Pour lire quelque chose d’encore plus radical, il faut lire Green Lantern Corps, deux tomes compilés à ce jour par Urban Comics.

Comme son nom l’indique, cette série s’intéresse non pas au parcours du héros Hal Jordan, mais à celui de l’ensemble de la force de police qu’incarne le Corps.
Dans une série principale humano-centrée, cette série secondaire se donne à coeur joie dans le mouvement inverse. C’est donc l’occasion de découvrir des personnages bien différents, des formes de vies inattendues, insectoïdes, robotiques, voire même planétoïdes (ah, le green lantern planète Mogo, quel concept génial…). Peter Tomasi, scénariste de la série pendant le grand run de Geoff Johns, offre des moments d’altérité tout à fait bienvenus dans la pop culture américaine. Mais pas seulement.

Cette série annexe, qui présente souvent les personnages secondaires que les lecteurs apprécient, comme Kilowog ou Guy Gardner, n’a pas pour charge de porter le flambeau. Elle peut donc se permettre un peu plus de noirceur et notamment de violence. Le corps des Green Lantern est transformé peu à peu en armée par Geoff Johns, Tomasi exploite à fond cette évolution et accumule autant les scènes de serial-killers cosmiques (pour l’adn policier du titre) que les séquences de batailles dantesques (pour suivre l’évolution principale).

Comme quoi, on peut être profond et bourrin en même temps. Et même que par le passé, la série n’a pas eu à tomber dans la violence grandiloquente pour l’être, profonde…

©DC Comics

UNE SÉRIE QUI OSAIT POSER LES QUESTIONS

Mais pour cela, revenons au début des années 70. La société américaine est en plein questionnement. Mouvement hippie, guerre au Viet-Nam, mouvement des droits civiques, chamboulent les représentations habituelles aux Etats-Unis.

Et c’est le personnage de Green Lantern qui va s’en faire le plus directement l’écho, parmi toutes les séries de super-héros. Une série comme Amazing Spider-Man l’a fait aussi, mais pas dans un scénario coordonné comme celui de Dennis O’Neil.

Dans la suite d’épisodes en question, le scénariste envoie le personnage titre sur les routes d’Amérique, aux côtés d’un autre héros, Green Arrow. Celui-ci était écrit alors avec une pointe de radicalité et ce voyage était un moyen de faire redescendre Hal Jordan de ses étoiles, pour se préoccuper un peu plus de ses semblables. Du moins, du reste de l’humanité américaine, car cette question de l’altérité est posée très directement dans les différents épisodes. Notamment celui où les deux héros rencontrent un vieil homme afro-américain fatigué de la vie de lutte qui s’offrait alors à celles et ceux de sa couleur de peau. Un personnage secondaire qui interpelle donc le Green Lantern en lui reprochant directement de se battre pour les peaux bleues à travers l’univers, mais absolument pas pour les peaux-noires de la Terre. Une réplique percutante, aujourd’hui encore.

Car non, les super-héros ne résolvent pas les problèmes de la Terre. Ils ne luttent pas contre les injustices non plus. Pas réellement. Ce qui est une très belle façon de décrire notre monde dépourvu de telles figures. Tous les principaux travers de la société américaine seront ainsi épinglés un à un au fil des onze épisodes. Que chacun peut retrouver en France dans l’album Green Lantern & Green Arrow, chez Urban Comics.

UN CONCEPT QUI S’ADAPTE A SON TEMPS

©DC Comics

Ce mouvement d’introspection, l’univers Green Lantern y est à nouveau confronté. DC Comics a la volonté de parler au plus grand nombre. Ce qui est un principe de base quand on désire vendre un produit en masse. Alors si les séries historiques sont là pour flatter la nostalgie des lecteurs, l’éditeur s’est offert quelques espaces de créations destinés à servir de nouvelles cibles marketing (oui, ne soyons pas idéaliste, c’est bien l’objectif poursuivi).

Envie de relire le “mythe” dans une approche plus froide et réaliste ? Green Lantern Terre-Un, de Sara Corinna Bechko et Gabriel Hardman, représente une porte d’entrée acceptable. Puisque le marché de la hard-sf, dépourvu des aspects plus merveilleux, fonctionne, alors des épisodes sont disponibles. Les auteurs composent un récit plus réaliste, plus en accord avec ce qu’est notre monde à nous.

Pour toucher un public moins blanc et de plus jeune, Green Lantern Legacy propose un récit jeunesse en un tome, dans lequel c’est un jeune d’origine vietnamienne qui obtient l’anneau des Green Lantern, mélangeant les influences culturelles venues d’Asie aux références classiques de l’univers DC. Le récit ne cherche pas à s’intégrer à la continuité et pioche ce qu’il veut pour créer sa propre logique.

Et si vous n’êtes toujours pas blanc, mais adulte et passionné de littérature, cette fois-ci, le DC Black Label a vu une proposition différente là-encore. Far Sector est scénarisé par la romancière noir-américaine Nora K. Jemisin. Elle introduit une nouvelle Green Lantern terrienne (une de plus), femme, noire et mal à l’aise dans sa position de flic spatiale. L’autrice apporte une dimension plus SF là aussi, mais cette fois dans une approche plus géopolitique.

Green Lantern permet de parler de beaucoup de choses. Mais malheureusement, on ne parle pas assez de son cœur de sujet, lui aussi particulièrement profond.

UNE MÉTAPHORE DU SYSTÈME POLICIER

©DC Comics

Revenons à la base. Au concept développé par John Broome à l’origine. Green Lantern est un policier de l’espace. Et la police, c’est profondément politique. Le mouvement Black Lives Matter aux Etats-Unis est là pour nous le rappeler. Mais sans parler de sa dimension pratique, rien que sur le plan philosophique, le rapport à la Police est un objet d’études.
Il n’y a pas une seule vision de la police. Aux Etats-Unis, par exemple, les citoyens ont une place beaucoup plus importante qu’en Europe dans l’exercice de sécurisation du quotidien. Le terme de “milice”, en France, a une connotation tout à fait négative, que l’Amérique ne perçoit pas de même. La figure même du super-héros, en tant qu’auxiliaire de Justice, découle de ce rapport particulier, de cet investissement des particuliers dans l’acte policier.

Green Lantern est-il une sorte d’agent du FBI ? Un sheriff ? Il y aurait matière à analyser ce sujet en profondeur. Et par là-même d’observer comment la société américaine a évolué, par le prisme d’un super-héros habillé de spandex et portant un ridicule masque et une bague verte…

Toujours là ? Félicitations et merci. Si vous ne connaissiez pas vraiment le personnage de Green Lantern, j’espère vous avoir fait entrapercevoir toute sa richesse et vous avoir donné envie de lire quelques albums faciles à trouver en version française. Et si vous êtes un vieux lecteur de comic-book, j’espère vous avoir donné envie de défendre à votre tour ce vieux personnage pourtant encore trop méconnu. Avec la série télé Green Lantern Corps qui se présage sur HBO, nous pourrions avoir là l’occasion d’évangéliser le grand public.
Il n’y a pas de raisons que nous ne soyons pas plus nombreux à rêver de déclamer le serment des Green Lantern devant une lanterne verte extraterrestre :

In Brightest day, in blackest night,
No evil, shall escape my sight.
Let those who worship evil’s might
Bewar my power…
Green Lantern’s light !”

©DC Comics

Il y en a qui trouvent ça cool de trouver des cadavres dans un frigo !

21 comments

  • JB  

    Merci pour cette présentation magistrale du personnage !
    Je l’ai découvert dans les poches Artima, avec une saga qui voyait disparaître tragiquement Guy Gardner, éphémère Green Lantern pris dans l’explosion de sa recharge d’anneau – donc dans une saga assez violente pour l’époque.

    Comme souligné, la série est plutôt intéressante en terme de diversité : non seulement John Stewart devient le Green Lantern officiel dans les années 80, mais il choisit de l’être à visage découvert (GL 188). Des années après sa création, le lecteur finit par apprendre que Kyle Rayner a des origines hispaniques. Les New52 vont créer un GL musulman, puis une femme agoraphobe détentrice de l’anneau.

    Si l’on voit les GL comme des policiers de l’espace, je trouve la fin du revival des années 50 assez intéressant. Peu après Crisis, les Green Lantern prennent la décision d’exécuter Sinestro pour ses crimes. Cependant, sa mise à mort (réelle, il ne reviendra que quelques minutes au moment d’Emerald Twilight) déclenche une réaction en chaîne qui privent les GL de leurs batteries. Bref, le corps est démantelé après un abus de pouvoir !

    Pour Emerald Twilight, je regrette que des décisions éditoriales aient changé les plans initiaux. Hal Jordan aurait été confronté à 1 groupe de Gardiens ayant une philosophie différente sur la marge de manœuvre laissée aux Lantern et aurait rejoint leurs rangs, ce que préfigurait le crossover Trinity où Jordan était tenté par la latitude conférée aux Darkstars.

    En y repensant, j’ai l’impression que les débuts de Kyle Rayner sont une relecture de la série TV The Greatest American Hero (Ralph Super-héros en VF…), feuilleton où le héros reçoit un costume lui donnant des pouvoirs mais dont il perd immédiatement le mode d’emploi. La série suit ses mésaventures où il tente, notamment grâce à sa petite amie, de maîtriser ses nouvelles capacités. A la fin d’Emerald Twilight, Ganthet, le dernier gardien, semble confier l’anneau au premier venu sans rien expliquer. Le tandem Kyle Rayner/Alexandra DeWitt travaille à découvrir les règles des GL, avec des conséquences plus réalistes et brutales pour cette dernière !

    Pour le run de Johns, j’aime beaucoup le run lorsqu’il travaille à partir d’une vague prophétie tirée d’une courte histoire d’Alan Moore pour construire tout une histoire autour des différents anneaux. Par contre, au-delà de War of the Green Lanterns (bref, au début des New52), j’ai l’impression qu’il n’a plus grand chose à dire.

    • Yaneck  

      Merci beaucoup pour tous ces retours.
      Notamment pour le parallèle avec le feuilleton tv. Ce serait intéressant de savoir si le scénariste assume une potentielle référence. Parce que bon, je partage ton avis, la transmission à Rayner tombe un peu comme un cheveu sur la soupe.

  • Présence  

    Sois le bienvenu Yaneck Chareyre,

    Quel plaisir que de se replonger dans la riche mythologie de Green Lantern dont ton article ne laisse aucun pan dans l’obscurité. J’ai également vécu l’arrivée de Geoff Johns comme une révélation, un réenchantement du monde de ce personnage. Des années plutôt, je prenais plaisir à découvrir Emerald Dawn (avec la participation de Keith Giffen), puis à suivre Kyle Rayner.

    Merci beaucoup pour ce voyage cosmique.

    • Yaneck  

      Merci à toi Présence. J’ai essayé de ne rater aucun moment important, en tous cas. En plus de soixante ans de publication, j’ai forcément du laisser des choses de côté. Et puis bon, il fallait que l’article ne devienne pas totalement indigeste.

      J’ai le sentiment que Geoff Johns a plutôt convaincu les lecteurs. En tous cas, comme le disait JB, sur toute la partie « guerre de la lumière » jusqu’à Blackest Night. après, ,en effet, c’est moins fort.

  • Doop O Malley  

    hey ! bienvenue Yannick ! Ca fait plaisir de te lire.
    Pour Green Lantern, je suis assez d’accord sur le fait que ce soit un personnage pas assez exposé en France, mais un peu comme tous les super-héros DC. Wonder Woman a quasiment été moins publiée que lui j’aurais tendance à dire. Même si le plus oublié reste superman avec des pans entiers de son histoire sont encore inédits. (globalement de 1970 à 2000). Mais il y a eu les films..
    Je déteste Hal Jordan.
    Personnage qui a toujours été assez basique, pas très intéressant, parfois très limité sur ses actions initiées par Steve Englehart. Il n’a pas été non plus beaucoup aidé par les scénaristes et dessinateurs qui ont bossé dessus. Contrairement à Flash qui a parfois connu de très grands moments avec Bates/Infantino juste avant Crisis et puis Waid. Et puis est arrivé Kyle Rayner. Et Ron Marz, qui connait le personnage mieux que n’importe qui et qui a surtout été victime de cette polémique alors que son travail est très ouvert societalement (il suffit de lire ses witchblade). Je m’étonne de ne pas trouver mention de Judd Winnick qui a pour ma part realisé les meilleurs épisodes du perso, avec un contenu très axé sur la société (le racisme notamment,la différence). Winnick et Marz ont porté le personnage très haut, jusqu’à ce que Johns arrive. Et fasse certes un travail de qualité ( enfin, disons que c’était la première fois qu’il utilisait sa recette de je fais du glauque avec de l’ancien et que du coup c’était plutôt inédit, depuis .. il répète dans cesse les mêmes idées) mais qui a renvoyé ce pauvre Kyle dans les.limbes. C’est le symbole de la prédominance de l’action contre l’imagination. Littéralement puisque Rayner était décrit comme un artiste tandis que Jordan n’est qu’un guerrier. Mais oui, les premiers Lantern de Johns ( enfin. à partir de l’arrivée de Reis et la War of light) sont très bons. Mais je ne pourrai jamais pardonner au scénariste d’avoir foutu en l’air tout ce qui différenciait DC de Marvel : la notion d’héritage. Surtout avec Wally West.
    Merci pour cette ballade et à très vite.

    • JB  

      Pourtant, Johns a scénarisé un très beau run sur Wally West et l’héritage des bolides, c’est surtout Flash Rebirth qui est en faute (enfin, ça et Final Crisis). Du coup, Flash Rebirth était-il son projet ou une idée éditoriale ?
      Pour Kyle, au moins, Marz lui a consacré une série avec ION et permis de boucler la boucle avec ses débuts sur une ultime confrontation avec Major Force.
      Winnick, j’ai du mal sur son côté parfois lourdement didactique, mais je ne l’ai pas ressenti sur GL.

      • Doop O'Malley  

        ION etait extraordinaire ! Surtout avec Tocchini ! Johns pour moi son run sur Flash est très bon mais s’inscrit dans la continuité de Waid. Son flash rebirth est juste dégueulasse.
        Winnick, entre son GL et ses premiers épisodes d’EXILES, il était devenu l’un de mes scénaristes potentiellement préférés….et puis… la suite m’a donné tort 😀 !

        • JB  

          Winnick, j’ai été désabusé sur Green Arrow et Outsiders

    • Yaneck  

      Merci Doop.

      Pour ma part, je ne jetterai pas la pierre à Johns pour le retour d’Hal Jordan.
      C’est une commande, qui répond aux souhaits de l’éditeur et d’une frange de fans incapables d’avancer et de s’attacher à de nouveaux personnages.
      Une mécanique que l’on retrouvera régulièrement ensuite.

      Mais oui, tu as raison, cela a complètement cassé la dimension héritage. Et je partage pleinement ton regret à ce sujet. Au moins, Johns a-t-il bien bossé avec ce nouveau cadre imposé.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Salut Yannick.

    superbe rétrospective avec à chaque fois un très bin travail de fond sur les époques ou les valeurs portés par le personnages ou la série. Bravo.

    Je pense qu’une partie de la méconnaissance du personnage, vient comme tu l’as évoqué de sa faible exposition pendant des années en France. Après on connait le lectorat français (surtout toi et ton article référence sur l’état du kiosque) qui si il n’a pas été nourri à sa naissance, ou que cela n’a pas de lien avec les écrans, ne prend aucun risque. Donc oui le film a du faire du mal. Film sympa en plus, sauf Parralax complètement raté. Je n’aime pas Ryan Reynolds mais il campe un Hal Jordan aussi insupportable que dans les comics.

    Même si j’ai découvert réellement GL par Johns et Carlos Pacheco je sois dire que je suis #teamsKyleRayner. Plus intéressant comme personnage.

    • Yaneck  

      Comme l’a écrit Doop, Green Lantern n’est pas la moins bien loti chez DC. Urban a bien plus misé sur lui que sur Wonder Woman, pour sa présence en kiosque et librairie.
      Les ambitions de Geoff Johns l’auront bien porté.

      Et en même temps, peut-être les scénaristes étaient-ils plus audacieux avec ce personnage secondaire qu’avec Wondy, sainte membre de la trinité…

  • Jyrille  

    Bienvenue Yannick et merci pour ce gros dossier ! Je n’ai je crois jamais lu un seul Green Lantern même si je connaissais un peu le personnage depuis longtemps. D’ailleurs je connaissais Darkseid sans vraiment le connaître et lorsque j’en parlais au boulot il y a dix ans, personne ne connaissait… Car DC est clairement moins représentée chez nous.

    C’est marrant, en deux jours on aura eu droit au Woman in the refrigerator, un concept à retenir, que j’oublie trop souvent. Malgré tous tes arguments, je n’ai plus envie de me lancer dans des personnages super-héroïques, récents ou non, mais merci pour ma culture !

    J’ai vu le film. Une catastrophe industrielle mondiale. Une horreur. Je pourrais me laisser tenter par la série télé si je tombe dessus.

    Tous les scans sont plutôt chouettes, à croire que tous les dessinateurs de Green Lantern sont de haut niveau !

    La BO : sympa, encore un Alice Cooper que je ne connais pas, évidemment, mais moi j’aurai plutôt mis cette chanson dont le sous-titre est « Lady in the refrigerator song » mais qui n’a rien à voir avec un meurtre, un féminicide ou un polar https://www.youtube.com/watch?v=s2WhbTyvLYU

    • Yaneck  

      Je me permets de te pousser quand même le Green Lantern/Green Arrow.
      Outre que c’est un one-shot, il est assez peu super-héroïque. Ou disons, très différent.
      Ne te prive pas de cette lecture sans conséquence…. Enfin, si elle ne te donne pas envie d’aller plus loin… ^^

  • Alchimie des mots  

    Mais quel article extraordinaire !
    Voilà ce que l’on appelle une entrée en fanfare !
    Oui je connais Green Lantern et à la fois très peu.
    ma première approche était avec Kyle Rayner dans l’animé Superman que j’ai trouvé magnifique.
    Mais en comics, c’était le néant, je ne trouvais rien et j’avais pas du tout accroché sur Johns Stewart dans l’anime Ligue de Justice.
    Et là, vous m’avez fait découvrir que Marvel avait toujours cette longueur d’avance avec Strange, j’étais un grand fan de l’araignée !
    Et Semic, c’était l’apothéose ces versions intégrales de Serval, Spider-man, HULK….mais DC très peu ou alors je m’en souciais peu.
    Une très belle description du personnage et d’ailleurs, j’aimerais votre avis sur Omega men de King, auteur qui a souvent détruit au sens propre les personnages secondaires…looool
    Johns est un génie, je n’ai toujours pas lu sa série mais il faut que je m’y attelle;surtout que Tourriol est à la traduction !
    Et oui, Green Arrow/Lantern sur la route est clairement l’un des meilleurs récits que j’ai pu lire les dénonciations malsaines de notre notre société, le comics nous incite même à lire le journal quand bien même on est Super! lol.
    Merci pour ce merveilleux article !

    • Yaneck  

      Merci beaucoup pour l’accueil, ça fait vraiment très plaisir !
      Bruce m’a offert un format que je ne peux pas vraiment utiliser ailleurs, alors j’ai essayé d’en faire le meilleur usage possible.

      Concernant Omega Men, je confesse que le titre ne m’a pas laissé grand souvenir. Il y avait des efforts notables, mais je pense que je n’ai pas été accroché par la proposition. Chez King, c’est loin d’être ce que je préfère.

  • Sephcloud  

    Très bon article !
    Par contre c’est violet pas rose 😉

    • Yaneck  

      Très bonne remarque ! Un petit update pour Bruce à faire ! ^^

  • Tornado  

    J’ai mis du temps pour accéder à l’univers GREEN LANTERN. Hors de question que je m’inflige les comics old-school et le style balourd d’un Ron Marz ou d’un O’Neil, bien sûr. Mais j’ai plongé dans le run de Goff Johns dont j’ai lu la première partie. J’ai eu du mal au début, justement à cause de la richesse vertigineuse de cet univers cosmique. Mais une fois le concept assimilé et les repérages bien ancrés, j’ai adoré l’approche de Johns, sa maitrise absolue, à la fois du concept qu’il a sû considérablement élargir (je pense que, niveau concept, celui de GL est largement le plus riche et le plus inventif de tout l’univers DC avec ce pouvoir de l’imagination qui permer à chaque détenteur de l’anneau de donner corps à sa puissance), à la fois de la narration dense mais fluide, intelligente et mature, et à la fois de cette virtuosité qui lui appartient lorsqu’il faut manipuler la continuité sans assommer le nouveau lecteur avec.
    C’est de la très belle bande-dessinée.
    Mais hélas…
    Embrasser le run de Geoff Johns, c’est aussi prendre celui de Peter Tomasi en route sur la série dérivée GREEN LANTERN CORPS, tomber dans l’event BLACKEST NIGHT et se lancer dans l’équivalent d’une quinzaine de tomes… J’ai fini par arrêter le massacre et tout revendre en cours de route. Je ne serais jamais ce lecteur mainstream ongoing qui lit autant, qui s’accroche aussi longtemps et qui accumule autant de tomes d’une même série au long court.
    Je sais désormais que ce type de lecture, malgré sa qualité, ce n’est pas pour moi.

    Merci pour la rétrospective en tout cas, même si je connaissais à peu-près tout l’historique en fin de compte.

    La BO : Pas du tout le Alice que j’aime. Mais quelle carrière, quand même !

    • Tornado  

      « Hors de question que je m’inflige les comics old-school et le style balourd d’un Ron Marz ou d’un O’Neil, bien sûr« … evidemment je ne parle même pas d’un Steve Englehart ou d’un Gardner Fox, ce dernier remportant de loin la palme du scénariste le plus pourri qu’il m’ait été donné de lire sur un comic-book, avec une narration et des dialogues interdits aux plus de deux ans… 😨 (je le précise au cas où un fan boy viendrait rétorquer que Geoff Johns c’est surfait et que ça ne vaut pas tel ou tel quidam des années 50/60/70/80).

    • Yaneck  

      Je ne suis pas un nostalgiste qui considère que tout ce qui est vieux est bien.
      Mais concernant le run d’O’Neil, là, je pense que vous faites un rejet bien trop définitif. Il reste parfaitement lisible aujourd’hui, tant dans la forme que dans le fond.

      Quant à Johns, clairement, c’est une des incarnations de la nature feuilletonnesque originelle du comic-book. Mais les scénaristes qui ont pu s’exprimer aussi longtemps sur un personnage, ne sont pas si nombreux sur ces 20 dernières années. Alors ce long run mérite une place à part. D’autant que le scénario est bien pensé en crescendo. Johns n’avait sans doute pas tout écrit dès le début, mais sa trame se tient et là encore, c’est assez rare.

  • JP Nguyen  

    Merci d’être venu éclairer nos lanternes !
    Pour ma part, je connais le personnage et quelques unes de ses incarnations sans avoir trop développé d’attachement. Avec mon parcours de lecteur avant tout Marvelien, biberonné à Strange and Co, puis mon vécu de téléspectateur de la Ligue des Justiciers, Green Lantern est surtout un « ingrédient » de la JLA.
    J’avais aimé Jon Stewart dans la JLU et Hal Jordan dans JLA : THE NAIL ainsi que Kyle Rayner dans la JLA de Morrison puis les OMEGA MEN de Tom King mais je suis toujours resté à l’écart du run de Johns, malgré de bonnes critiques…

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