X-Men Grand Design par Ed Piskor
Un goût de cendres de BRUCE LIT
VO : Marvel
VF : Panini
1ère publication le 22/06/20 – MAJ le 15/10/22
X-MEN GRAND DESIGN : SECONDE GENÈSE est le deuxième volume de la série écrite et scénarisée par Ed Piksor. Il s’agit d’un bel ouvrage en format A3, volontairement colorisée à l’ancienne dont l’ambition stylistique est de raconter en moins de 90 pages le best-of des Xmen en images. Ici , il s’agit de la formation de la seconde Génération X allant de Krakoa jusqu’à la perte des pouvoirs de Tornade.
En bonus totalement inutile, la réédition recolorisée par Piksor de SECOND GENESIS par Lein Wein et Dave Cockrum.
Edition Panini à la hauteur, en tout points identique à la VO.
J’avais bien aimé le premier GRAND DESIGN, attachant dans son projet de rendre pédagogique la continuité la plus tarabiscotée de l’univers des Comics.
Ed Piskor ressuscitait une sensation volatilisée depuis une bonne décennie : le plaisir de tourner les pages d’un univers mutant devenu bien fade. On avait bien listé de-ci de-là quelques grosses lacunes scénaristiques et un dessin souvent ératique, mais le contentement était ailleurs : celui de redécouvrir la licence via l’oeil d’un dessinateur undergound.
A peine ce volume ouvert, cette seconde genèse vient confirmer l’adage de Charles Xavier : plus ça change, plus c’est la même chose. GRAND DESIGN n’a pas à subir les contraintes éditoriales du comics mensuel : Piksor a eu du temps pour fignoler ses planches : c’est très agréable à visiter, souvent fouillé dans la mise en scène ultra dynamique et dans les arrière plans.
Tous les grands moments des premières années Claremont sont là : la transformation de Jean Grey en Phénix, la saga Proteus, celle du Phénix Noir bien entendu, Days Of Future Past, less Broods et l’arrivée de Rogue.
En terminant ces 90 pages de bande dessinée, une évidence s’impose : GRAND DESIGN est l’oeuvre d’un graphiste supra talentueux, surdoué de la mise en page, adepte d’un découpage dynamique et de codes couleurs audacieux. Piksor a compris que les Super Heros ont le même impact que des logos publicitaires. Ses couvertures minimalistes attirent immédiatement le regard et sont savamment conçues pour que le chaland s’en empare dans sa librairie. Il s’agit sans doute de l’aspect le plus réussi de GRAND DESIGN qui en justifierait à lui seul l’achat.
Piksor s’autorise une plus grande liberté par rapport au matériel original. Comme un jeu de points à relier, il prend de bonnes initiatives à savoir d’occuper le terrain d’intrigues laissées en jachère par Chris Claremont en liant les sentinelles à la Saga du Phénix Noir et Days of Futture Past. L’on sait désormais comment le Club des Damnés en sait autant sur les Xmen (des mouchards placés dans le manoir pendant leur séjour dans l’espace), le double jeu de Donald Pierce et comment s’organise le complot contre Jean Grey.
On connait aussi les raisons de l’attaque de Dken lors de la saga du cristal M’kraan. Des petits points d’articulations sympathiques qui font leur petit effet en conférant une vision politique plus lisible que dans le matériel original.
Pour le reste, on s’étonnera du tournant musculeux de nos sourcils à force de les hausser de surprise, d’incrédulité ou d’agacement.
Ed Piksor a-t-il sombré du côté obscur ? Voulu œuvrer en rétro-continuité ? Estimé qu’il fallait réécrire des passages bancals ? Tout ça se brouille au fur et à mesure de la lecture où le cahier des charges se modifie subrepticement.
Dégraisser une articulation dans le récit, pourquoi pas, Piksor l’avait déjà fait dans le Volume 1 en conférant à Namor une place -inattendue mais logique- dans la grande saga de la Mutanité en devenir. Sauf que Piksor réécrit des passages entiers rendant tour à tour scandaleuse sa vision des choses et/ou parfaitement inepte.
Un moment, il y a de la triche quelque part : s’agit-il d’un hommage à l’âge d’or des Xmen où le scénariste accepte de se mesurer à la difficulté qu’il s’est lui-même imposé ou d’un négationnisme urticant ayant pour finalité de lire une nouvelle itération déguisée des ULTIMATES XMEN de Millar et Kirkman qui n’avaient rien de glorieux.
Chez Piksor, donc, Charles Xavier se barre dans l’espace pendant la saga Proteus, brisé par l’absence des Xmen qu’il sait vivants (?) Il y apprend l’existence du Phénix bien avant tout le monde et revient sur terre pour la contrer (?!).
La saga du Phenix Noir était le grand moment du couple Jean Grey- Scott Summers ? Une histoire d’amour tragique qui fit rêver toute une génération et achevait de rendre adultes, responsables et matures des personnages peu gâtés durant le run de Stan Lee ? Piksor les humilie à la fois graphiquement et textuellement. Il réalise une sorte de prouesse : consacrer un album à la saga du Phénix Noir sans savoir dessiner correctement Jean Grey qui, sur la plupart des planches, semble peser 150 kilos répartis entre ses cheveux et son cul…
Cyclope quant à lui n’est plus le leader charismatique qui parvient à intimider Wolverine, s’emparer du leadership de l’équipe au grand dam de Charles Xavier et à attendrir le Phénix Noir, mais un gamin qui chouine en permanence et que Piksor humilie dans les scènes les plus emblématiques de la saga. Ce genre de vacherie distanciée chez Grant Morrison passait déjà mal mais chez Piksor qui est censé rendre aux Xmen toute leur grandeur, c’est inadmissible. Pis que ça : il réécrit, déforme, simplifie à outrance des histoires majeures comme celle de Proteus ou DAYS OF FUTURE PAST !
Qu’il souhaite élaguer des pans de soap opéra en remplaçant Lee Forrester par Madelyne Pryor, pourquoi pas. Mais réduire l’infanticide de Proteus à deux vignettes où l’on ne comprend rien si l’on a pas lu l’original, et réinventer DOFP avec l’assassinat d’un sénateur Stern inconnu au bataillon en éludant le futur concentrationnaire mis en scène par Byrne et Claremont, c’est ni fait ni à faire.
Tout comme des fautes de scripts incompréhensibles autour du présentiel de Xavier qui va et vient entre la terre et les Shi’ars sans que l’on n’y comprenne quoique ce soit.
Et que dire de la fameuse coupe Iroquoise d’Ororo, symbole qu’elle acquiert désormais, sans raison, dans le lit de Forge après avoir été abattue à la fin de l’histoire. C’est n’importe quoi et accomplit l’inverse de ce que GRAND DESIGN est censé produire : simplifier l’histoire tortueuse des Xmen.
Tout ceci est franchement détestable et s’ajoute aux défauts du premier opus. Son GRAND DESIGN continue d’être un zapping imprécis, froid et impersonnel en surface, truffé d’erreurs grossières dans les détails. Son 1er album pouvait se permettre de survoler les scenarii de Stan Lee peu connus pour leur finesse et l’implication de son auteur pour les mutants.
Mais en s’attaquant aux histoires de Claremont ciselées et en leur retirant leur humanité, Piksor souffre et fait souffrir son lecteur avec lui. Ce GRAND DESIGN devient un manifeste cérébral, conceptuel, sans émotions et uniquement destiné à l’autopromotion, une nouvelle tendance initiée par Morrison et dans laquelle s’engouffrent désormais les Xmen de Jonathan Hickman.
Ce GRAND DESIGN à l’arrivée a tout des qualités et des défauts d’un joli catalogue en toc qu’il vaut mieux feuilleter que lire. Tout brille, tout y est clinquant et paradoxal : Piksor met en scène des personnages emblématiques pour qui on ne sent pas d’amour, il excelle à dessiner la laideur des Morlocks et des Broods mais ne parvient pas à rendre beaux ses Xmen, livre de superbes couvertures mais réécrit de manière désincarnée une légende du comic book où les mutants semblent dépossédés d’eux mêmes.
Tout au long de ce Noir Désir de retrouver nos Xmen, on a envie de hurler à Piksor de rendre l’âme à qui elle appartient.
—–
Pétri de bonnes intentions, le deuxième volume de GRAND DESIGN multiplie les approximations grossières à moins que ce ne soit du négationnisme. Un Bullshit Detector chargé d’atomes à retrouver chez Bruce Lit.
La BO du jour : Piksor peut réduire en cendres la licence, reste la mémoire du fan
Bah moi j’ai ressenti ça dès le tome 1.
En fait je me questionne sur l’intérêt de ces comics.
Réécrire une origine, ça se fait. Pour faire un rappel aux nouveaux lecteurs ou pour l’utiliser comme référence dans une nouvelle série. Ou remettre la naissance d’un (ou de plusieurs) héros au goût du jour.
Mais réécrire TOUT en 100 fois moins de page de manière précipitée…au final pourquoi faire ? Le format « résumé hyper rapide » ne permet pas des moments d’émotions, c’est juste une encyclopédie. Sauf que tant qu’à faire, autant lire une encyclopédie illustrée. Avec des frises, des dates, des résumés agrémentés de beaux dessins. En plus le format écrit peut permettre de mentionner plus de trucs. Ce serait juste informatif et pas émotionnel…mais au final ces comics c’est pareil…donc…moi je préférerai une encyclopédie^^
Dans mes bras !
Cette arnaque de truc « Grand Design » cache bien mal l’imposture.
Le plus énervant dans toute l’histoire « Grand Design » (au secours !) n’est pas le travail de Ed Piskor (son amour hyper-proclamé des X-Men semble – du moins au départ – tout à fait sincère), mais que tout le monde semble tomber dans ce grossier piège tendance et marketing, bien de son temps, et l’avalanche de prix si peu mérités qu’il a remporté.
Revisiter un patrimoine est une bonne idée. Rendre accessible une saga en effet complexe/compliquée/tarabiscotée (presque 60 ans depuis les débuts – quand même !). Mais la tâche est lourde.
Encore faut-il s’en montrer digne.
Autant, sur la période des premiers X-Men et le caractère souvent indigeste des débuts (vous arrivez à relire les épisodes par Kirby, Werner Roth et les autres, vous ?), ça pouvait être salutaire (L’épisode « résumé » par Claremont/Byrne, lors de l’enterrement de Jean était bien mieux foutu, et servait un double-propos de deuil/mémoires – il a sûrement été LE modèle pour Grand Design 1). Mais pour la suite (succès du 1 oblige), il aurait fallu passer la seconde, côté ambition. S’affranchir, devenir adulte, prendre des initiatives, reprendre la couronne.
Là, c’est l’inverse.
Prétentieux, si peu inspiré, si mal compris.
Décidément : il faut tuer le père Claremont. Encore et encore. Et encore.
30 ans après son départ, fallait-il qu’il soit LA figure de la statue du Commandeur, pour qu’on continue à s’acharner à déboulonner son œuvre toujours un peu plus.
N’est pas auteur qui prétend.
« Autant, sur la période des premiers X-Men et le caractère souvent indigeste des débuts (vous arrivez à relire les épisodes par Kirby, Werner Roth et les autres, vous ?), ça pouvait être salutaire (L’épisode « résumé » par Claremont/Byrne, lors de l’enterrement de Jean était bien mieux foutu, et servait un double-propos de deuil/mémoires »
Voilà c’est un peu ça le rôle d’un épisode qui revisite quelque chose. Si c’est juste pour faire un mega résumé de TOUT, autant choper une encyclopédie^^
Ah ben dommage. Je l’ai acheté… 🙁
Le tome 1 je l’avais déjà moyennement apprécié. Une première partie géniale et inspirée. Un concept irrésistible. Mais une 2nde partie assez torchée et maladroite, comme une enfilade d’éléments mal assortis. Un enfant qui doit ranger ses jouets dans une grosse boite en carton et qui les range tellement mal, sans réfléchir, qu’il faut repasser derrière lui pour tout refaire à sa place…
Manifestement, Piskor a eu un éclair d’inspiration pour son premier épisode. Ça a fait un tabac. Et ensuite il a absolument voulu exploiter le filon, sans jamais retrouver la flamme…
Les X-Men…
ça donne toujours envie de commenter ces trucs là…^^
La réécriture des origines en rapide, je trouve ça rarement réussi.
Chez DC, c’est devenu une figure de style ) à part entière et dans la pléthore on trouve toujours de bons trucs (Bamtan Year One-Batgirl Year One-Superman For all seasons etc…)
Marvel, bon ben…souvent bof!
Ici, le dessin ne me donne pas envie, ensuite ça va juste me donner l’envie de relire les vrais épisodes en fait.
POur répondre à la question plus haut:
je me suis lu récemment et pour la première fois le run Roy Thomas-Neal Adams. j’ai pris beaucoup de plaisir devant ces ados vintage, limite club des 5 aux prises avec les menaces les plus délirantes (Le monolithe vivant..^^) je pense même que ce passage en terre sauvage doit être le premier grand moment de bravoure de la série avant se reprise cosmopolite par Wein-Claremont/Cockrum.
Je suis d’accord le X-Men 138 « Élégie » est sûrement le modèle de ce grand design tant il y fait penser…
par contre: pourquoi prétentieux?
Tuer le père… oui La franchise mutante doit trop à Claremont, le bon mec au bon moment. il a réécrit toute la bible et un nombre conséquent d’épisodes (dans les 500 si je me souviens bien toutes séries confondues…c’est énorme!) il suffit de voir les films, ils s’inspirent tous de ses concepts du Magneto survivants des camps, days of the future past, god loves man kills, les morlocks, phénix saga, le prochain New mutants, les films Wolverine… son héritage est énorme.
Lobdell et Nicieza ont été des doublures/diciples.
Morrisson a tenté l’antithèse
Whedon l’hommage appuyé
Aaron aussi
Bendis a tenté de revenir avant…ouille
Hickman fait du Hickman ma foi, c’est peut-être la meilleure solution…
mais arrivera-ton à en sortir?
Il était pratiquement inévitable que ce tome « tue » Chris Claremont. Le premier Grand Design reprenait les premiers épisodes qui fonctionnaient souvent en stand-alones, voir en épisodes à 2-3 parties. Le champ est libre pour une trame qui relie ces histoires. Par contre, dans l’ère Claremont, les X-Men deviennent feuilletonesque. On est alors soit dans la redite soit dans la trahison.
Bonjour,
Je suis assez étonné par la sévérité de cette critique. Avez-vous lu le tome 3 ou pas encore ? Si ce n’est pas le cas, je ne veux pas prendre le risque de spoiler mais il me semble que certaines critiques formulées ici sur les choix de réécriture pourraient être rediscutées à ce moment là. Et si vous l’avez lu, je suis encore plus étonné par cette critique car pour moi, le tome 3 a été une révélation concernant les motivations de Piskor, qui n’étaient pas tout à fait celles que j’imaginais.
Je les ai lus en anglais, et je les achète en ce moment en VF pour les avoir dans ma collection. J’ai attendu longtemps que les trois tomes soient sortis (ou quasi sorti pour le 3e) pour les lire avec mon fils à qui j’ai lu plus jeune une bonne partie du run de Claremont. A cause de la densité de l’histoire, je retiens deux choses :
– il faut considérer les trois tomes comme un tout, et les lire à la suite,
– il faut avoir lu beaucoup de x-men avant : grand design, pour moi, est une des pires portes d’entrée possible pour les x-men.
Reste qu’au moins une des critiques formulées ici reste valide à la lecture de la suite et en discuter ne spoile rien : le sort de la saga Proteus, J’avoue, ça fait mal au cœur de voir une telle histoire expédiée et transformée. Mais dans le projet de Piskor, je trouve que ça fait sens : le principal à ce moment là, c’est de montrer le pouvoir et la déchéance morale de Jean Grey, et il a peu de pages pour le faire. Pour le coup, c’est très efficace : en une case, attribuer un meurtre à Jean alors que ce n’est pas le sien à la base, ça choque. Et moi, ça m’a doublement choqué puisque non seulement elle détruit apparemment d’un claquement de doigt un mutant dont je connais la dangerosité pour avoir lu la saga d’origine, mais en plus elle prive le reste de l’équipe, absente à ce moment là, d’un moment de bravoure fondateur. Comme stratagème pour montrer son isolement, je trouve ça fort.
Bref, pour moi, grand design est une réussite. Il y a des images très fortes qui n’avaient pas pu exister à l’époque, je pense par exemple au phœnix qui, après des années de traque, atteint Jean in extremis au moment du crash de la navette et lui propose son pacte faustien. Et sur la réécriture, j’adhère sans réserve, à partir du moment où je vais au bout du tome 3. J’espère avoir l’occasion d’en rediscuter lors d’une éventuelle critique du dernier tome !
« – il faut avoir lu beaucoup de x-men avant : grand design, pour moi, est une des pires portes d’entrée possible pour les x-men. »
C’est bête quand c’est vendu comme un résumé pour les nuls qui voudraient connaître en accéléré leurs aventures…
C’est peut-être bête mais c’est ainsi. C’est sans doute la promesse de l’éditeur pour attirer le chaland, mais certainement pas la vision de l’auteur qui à mon avis avait un peu plus d’ambition artistique que livrer une version illustrée de la page wikipedia consacrée aux x-men !
Spider-man life story pourrait à la rigueur se lire en première approche de spider-man, même si je pense que ce serait une erreur, qu’on en profite mieux quand on a déjà de l’empathie pour les personnages et qu’on est en mesure d’apprécier comment l’auteur a détourné des passages historiques des comics pour les intégrer à son projet. Mais life story ne prétend pas être aussi exhaustif que grand design. Grand design quand on ne connaît pas les x-men, c’est violent, je n’infligerais ça à personne !
J’ai bien aimé LIFESTORY mais non, ce n’est pas pas « new reader friendly »…
Je n’ai pas dit que ça l’était. Mais contrairement à x-men grand design, il y a au moins des scènes d’action qui peuvent être appréciées pour elles-mêmes. La contrepartie à ce temps octroyé à des événements ponctuels, ce sont les ellipses entre les différentes époques que le nouveau lecteur ne peut pas combler, clairement. Il n’y a pas de telles « trous » dans l’histoire de x-men grand design, mais tout va hyper vite, je ne m’imagine pas suivre l’histoire sans aucune connaissance. Mais bon, je suis d’accord, life story est moins pire de ce point de vue mais ça n’est pas la meilleure porte d’entrée du tout.
Tiens je le lirais bien ce life story avec un Parker qui vieillit
Peut être que ça fera du bien dans cet univers ou la continuité dure depuis bien trop longtemps et où le temps se compresse tellement qu’on a l’impression qu’untel est sorti 3 jours avec telle fille, a été marié 1 mois avec une autre, a sauvé la galaxie 50 fois dans l’année, etc. Enfin j’en ai déjà parlé mais j’ai du plus en plus de mal avec la compression du temps chez Marvel. Tout parait insignifiant du coup.
@Bumbledore
Merci de laisser ton avis, fut-il dissonant.
Je lirai donc le tome 3 pour voir si la cohérence de Piksor avec son histoire tient la route.
Proteus : c’est ce que j’explique : y’a de la triche ! On ne peut pas vouloir se livrer à l’exercice de revisitation et revisiter l’histoire. Proteus tué par Phénix, là on est dans du What If Jean Grey Hadnt died.
C’est comme si dans le remake de Psychose, le meurtre sous la douche était commis par la mère de Norman Bates.
@Eddy
Il faut se faire une raison : on ne peut pas vivre avec des personnages que l’on aime depuis 40 ans et en attendre encore de grandes choses. Je boycotterai les Xmen ET l’écriture de Hickman sans aucun regrets.
Le run de Roy Thomas a effectivement de très bons moments avec le passage en Terre Sauvage où apparaît pour la première fois le véritable visage de Magneto. Le ton y est plus mature aussi, les dialogues plus réussis que chez Stan Lee.
@Tornado : apparemment, le tome 3 est mieux. Le souci c’est qu’il portera sur la période australienne que je déteste.
@Matt : l’exercice auquel se livre Piksor ne diffère pas de ce que tu pointais dans ton article sur les Remakes avec les avantages et les inconvénients de cet exercice. On n’est pas vraiment dans une Origin Story mais plus dans un résumé de 17 ans en 240 pages.
@Laurent Lefeuvre
Et encore, je trouve que tout ce que CLaremont a commis n’est pas toujours des plus inspirés. Son run sur les Nouveaux Mutants malgré toutes les louanges que j’en ai entendu est, scénaristiquement parlant assez redondant. Bon le mec écrit tout seul deux séries de manière intense, mais je suis très déçu par la portée de ses intrigues. On en reparle bientôt.
@Brucie.
je ne peux m’empêcher d’être curieux sur ce run qui doit être au moins ambitieux et bien écrit.
dans la relance, certaines séries ont l’air sympa aussi (plus que le tronc principal)
je vais voir je me tâte encore…
Un crossover basé autour de Xmen qui se vont se battre à l’épée…
Justement c’est le premier dont je comprends le pitch depuis plus de dix ans… 🙂
Je trouve que Panini a savonné la planche de grand design en attendant aussi longtemps pour traduire le tome 3, ce n’est pas rendre service au bouquin car autant on peut attendre après le tome 1, autant la reprise de la période Claremont me paraît indivisible. Essaye de lire le tome 3 en mettant de côté tes remarques sur le tome 2, au moins le temps de la lecture. Parmi les choix que Piskor a fait, certains se justifieront autrement que par la nécessité d’aller vite. Par exemple, sans rien spoiler, tu verras que la mise à la trappe des aventures de « Cyclope et Lee Forrester sont sur un bateau, qui tombe à l’eau ? » n’est pas anodine 🙂
Je ne sais pas quand et où il sera opportun de discuter du tome 3 après ta lecture, mais je serai vraiment très curieux de savoir s’il a modifié ton ressenti. Je ne te promets pas que tu apprécieras d’un coup le truc, tout le monde est libre d’aimer ou pas une bd, mais je serais étonné que tu ne remettes pas en cause certaines critiques de cet article ci !
Je suis bien embêté avec cet article : je n’ai pas lu Grand Design (mais il est dans ma pile) ce qui ne m’empêche pas d’avoir un a priori très favorable car j’ai découvert la chaîne youtube Cartoonist Kayfabe, animée par Ed Piskor & Jim Rugg, deux créateurs aussi passionnés que geeks (il faut les voir se livrer à commentaire de Wizard Magazine pour mesurer à quel point ils ont été fans enfants et adolescents et ils sont restés enthousiastes pour les comics de superhéros).
Graphiste supra talentueux : j’avais été incapable de le percevoir, mais comme tu l’explique, je perçois mieux cette qualité.
Piksor réécrit des passages entiers. – C’est un parti pris qui ne me choque pas a priori (je verrai à la lecture). En fait, en découvrant le projet, et en le feuilletant avant de l’acheter, je ne savais pas comment interpréter l’intention. Confier l’histoire des X-Men à un artiste aussi indépendant, c’est une démarche volontariste d’aboutir à une interprétation personnelle d’un artiste autant en décalage des superhéros Marvel. Encore heureux que Piskor se les approprie. D’un autre côté, l’artiste lui-même évoque son implication émotionnelle et affective pour ces histoires, donc on peut aussi supposer qu’il va respecter l’esprit des histoires de Chris Claremont.
On ne comprend rien si l’on a pas lu l’original. – Cela semble indiquer que Grand Design n’a pas pour objet de faire œuvre de vulgarisation (rien que le style visuel de Piskor fait que ça ne s’adresse pas aux lectorat habituel, donc à des nouveaux lecteurs), mais plus d’une interprétation personnelle. C’est plus contre-productif si l’on ne ressent pas l’attachement de Piskor pour les personnages. Merci pour cet article qui fait réfléchir
Les deux dernières que j’ai regardées : Rugg & Piskor enthousiasmés par 3 épisodes des FF de Walter Simonson & Art Adams (?!?; histoire très linéaire, équipe très vendeuse de Wolverine, Spider-Man, Hulk et Ghost Rider), l’interview incroyable de Rob Liefeld (très volubile, très sympathique, très conscient des aspects business de Marvel et DC, pas vraiment favorables aux créateurs).
Ce Grand Design 2 n’est pas pour moi.
J’ai lu toutes ces histoires des X-men à leur sortie en France dans Spécial Strange.
Je ne vois pas du tout le plus que m’apporterait la lecture d’un résumé condensé dans un bouquin.
Je ne suis pas fan du dessin de Piksor.
De plus, l’effet nostalgie ne marche pas sur moi: Il faut que absolument que j’ouvre une revue LUG pour que cela fonctionne.
Le grand format bizarre en soft cover ne m’attire pas non plus.
Acune plus-value dans l’achat de cette BD en ce qui me concerne. Pourtant, ce sont des histoires qui m’ont fasciné dans mon enfance.
Piskor c’est comme Mike Allred pour moi. Je comprends pas l’engouement. Je ne trouve pas du tout qu’ils ont un magnifique coup de crayon comme 90% d’Internet le pense. ça me passe au dessus. Je n’aime pas les têtes de con qu’il donne aux personnages, et surtout pas les tonnes de défauts de proportions.
Mais bon on va encore dire que je comprends rien…
@Bumbledore
Je continue de trouver formidables les covers de Piksor : en superposant les covers des 3 albums, on verra la prédominance progressive sur le jaune du 1er album. Jaune comme les costumes des premiers Xmen innocents qui s’estompe face au rouge de la croix sur laquelle est crucifiée Wolverine.
Après, s’il faut lutter pendant 3 tomes pour se dire à la fin « aah ok » c’est pas un peu « trop » ? Enfin on dit souvent que le voyage importe plus que la destination. Est-ce qu’une destination satisfaisante peut faire oublier un voyage pénible ?
En ce qui me concerne, je ne sais pas. Si la lecture est pénible trop longtemps, ça ne vaut pas le temps et l’argent investi dedans, peu importe la fin
Si le voyage est trop pénible, ça ne sert probablement à rien d’insister. Si quelqu’un n’aime pas le dessin de Piskor ou sa manière de raconter au point que la lecture en devienne insupportable, ça ne changera de toute évidence pas avec la lecture d’un tome supplémentaire et il n’y a rien à redire là-dessus.
En revanche, certains choix (pas tous) du 2e tome peuvent paraître étranges mais se trouvent justifiés dans le tome 3. Là encore, je me garderais bien de garantir que cette justification plaise à tous mais elle a deux avantages :
1) elle propose quelque chose de suffisamment différent du matériau d’origine pour que ça vaille le coup de relire ces histoires quand on les connaît déjà
2) elle permet de proposer une fin d’une manière que je trouve originale et très respectueuse du travail de Claremont. Il ne peut pas y a voir de x-men grand design tome 4.
Donc si le style de Piskor n’est pas rédhibitoire, je trouve qu’il serait dommage de ne pas aller au bout du tome 3. 3 tomes de 80 pages dans une série de comics, soyons honnête, on a vu pire en terme de longueur. Bien souvent, on en lit plus et on n’a aucune conclusion au bout !
Moi non plus, je ne comprends pas l’engouement pour cette oeuvre. Les X-Men reracontés en compressé avec des dessins que, perso, je trouve moches…
Et en plus, faudrait se fader les 3 opus pour saisir la qualité de la chose…
Merci mais non merci…
Pas mieux que JP… Je n’arrive pas à voir où est la beauté dans ces dessins. Je commençais à me dire qu’il me manquait une case quelque part pour passer à côté de ce génie talentueux, mais vos commentaires me rassurent ^^;
Et effectivement, rien ne pourra faire mieux que le Sp St n°34 pour résumer la vie et la mort de Jean Grey…
Je trouve ça fatigant d’ailleurs qu’on doive se justifier ou se prendre des remarques comme quoi on comprend rien, que untel est un génie, tout ça…
Vive Internet et les exagérations, les cultes, les superlatifs qui confinent au snobisme.
Il y a des dessinateurs ou auteurs douteux portés aux nues et des Jim Lee, Steve Epting, Bryan Hitch auxquels on reproche d’être trop mainstream, ou de trop essayer de faire du beau. (je précise que je ne vise personne ici hein)
Bah écoutez amusez vous ben avec vos trucs moches en essayant de vous convaincre que c’est de l’art à l’état pur. Je vais rester avec mes dessinateurs mainstream pouilleux^^
Bah moi je peux aimer les deux. Piskor c’est conceptuel, donc intéressant pour moi parce qu’il y a une recherche Fond/Forme (aspect vintage mais narration sophistiquée = postmoderne = truc assez chiadé et pensé). Certaines planches sont magnifiques je trouve (par exemple celle avec la légende « The voyeurs of utter destruction… »). Il y a un vrai boulot de mise en forme. Ça possède du caractère (tu ne le confondras avec personne).
D’un autre côté j’aime aussi Bryan Hitch ou Steve Epting. C’est ultra maîtrisé. Très classe. très virtuose. Toujours au service de la narration, avec un petit plus qui élève le niveau en lui donnant de la puissance. Je serais plus réservé vis-à-vis d’un Jim Lee, très talentueux mais tellement connoté. Du coup son travail à très mal vieilli notamment ses planches d’X-men de l’époque, illisibles avec le recul parce que, s’il misait tout sur le côté iconique, il torchait le découpage narratif des planches. Le temps ne lui a pas fait de cadeau de ce côté là et sa vacuité saute aux yeux désormais. Justement parce que d’autres sont arrivés entretemps en maîtrisant davantage ce découpage. Genre Piskor qui assure sur certaine planches (mais pas toujours car sur la 2° partie du 1° tome, le seul que j’ai lu à ce jour, il bâcle aussi le découpage).
Aspect vintage ? Juste à cause des pages jaunies ? Parce que son style est toujours comme ça. Je n’ai pas l’impression qu’il cherche à imiter un vieux style. Je ne trouve pas que ça fasse spécialement vintage d’ailleurs comme style.
Et en effet je trouve que le découpage n’a rien de spécial. La narration non plus. ça résume des tonnes de trucs, c’est plein de pavés de texte. ça m’échappe son délire. Marche pas chez moi.
Oui le vieux Jim Lee a mal vieilli. Sur un truc comme SILENCE, c’est plus classe déjà.
Enfin après tant mieux si ça fonctionne chez toi.
Mais je suis fatigué des superlatifs dans les descriptions d’auteurs, que ça crie au génie sans arrêt dès qu’un mec essaie un truc un peu différent (pas toujours très réussi d’ailleurs) On peut saluer une idée, apprécier un graphisme, sans parler de génie qui écrase tous les autres je sais pas quoi qui n’ont rien compris à l’art. On lit de ces conneries sur les forums…
Encore une fois je ne lirai sans doute jamais ça, mais je dois avouer que l’idée et la réalisation me plaisent. Tu as raison, pour les avoir feuilletés, de dire que ce sont de beaux objets. Et j’aime bien ce type de dessin, c’est vraiment un style à part entière, on pourrait croire du Pierre La Police !
Mais a priori, l’auteur a trahi tes chouchous ici, c’est dommage pour les fans. Pour l’avoir relu il y a quelques années, je dois avouer que la version originale de la saga Proteus était assez terrifiante et terriblement efficace.
La BO : ouais bon.
Bonjour,
j’ai bien aimé de mon côté. A sa sortie c’est ce que je lisais de mieux sur les mutants. Un bel exercice de style.
Les partis pris et trahison ou ré invention ne m’ont pas dérangé car c’était dans le cahier des charges dès le départ. Bien évidemment cela m’a parfois un peu perturbé mais comme je ne lisais pas une ré écriture dite canon, dans la continuité de l’histoire des X-Men pourquoi pas.
Mon neveu me l’a offert…
Rien pigé à l’exercice -c’est vraiment très moche, à tous points de vue : ni maitrisé, ni inspiré. Encore une fois, le « remplissage » graphique des cases ne me suffit pas, comme prétexte à applaudir. Mais, le pire, c’est que l’auteur a vraisemblablement lu ses X_Men sur Terre 612 trucmuche ou plus loin, encore. C’est QUOI cette interprétation mélodramatique, pleine d’à-peu-près et d’interprétations graves subjectives et plutôt lourdingues -mais ô combien respectueuses de cet « Historique » remanié officiel des mutants du vingt-et-unième siècle !- ?!
Autant pour « l’underground » : ça sent pas bon le fric facile, ce truc. Berk !