Goldorak par Collectif
Un article de BRUCE LITVF : Kana
1ère publication le 1/11/21- MAJ le 23/12/21
Validée par Go Nagai en personne, GOLDORAK est la suite officielle des aventures d’Actarus et de ses amis. Il s’agit d’un projet resté aussi secret que les disques de Bowie pendant 5 ans (une prouesse en soi) porté par une équipe française composée de Xavier Dorison et Denis Bajram au scénario ainsi que de Brice Cossu, Alexis Sentenac et encore Bajram pour les illustrations et l’encrage. Yoann Guillo colorise le tout.
Parue aux éditions Kana avec une promotion digne d’un prince, GOLDORAK existe en version simple et collector. Il s’agit d’une histoire complète de 136 pages avec en bonus un cahier d’élaboration du projet reproduisant le WIP des différents auteurs, leurs motivations et leur éthique autour de ce projet.
On y remarquera notamment la lettre d’amour que Xavier Dorison adressera à Go Nagai pour obtenir son blanc seing, une photo des auteurs avec leur Goldocollection et une planche de bande dessinée de Bajram réalisée à 10 ans.
Enfin l’érudit appréciera retrouver dans les crédits ces fripouilles de Sébastien Carletti et Jean-Marc Lainé auteurs notamment des ANNÉES STRANGE.
Attention : des spoils mineurs voleront à la vitesse d’un fulguro-poing.
A bien des égards GOLDORAK et son prince Actarus auront été au manga et à l’animation japonaise en France ce que James Dean fut au rock : le déclencheur d’une infernale culture geek qui, si elle paraît évidente désormais, fit les mêmes ravages auprès des parents que le binaire considérée comme une musique de voyous et de dépravés.
Alors que l’on se demandait dans les 70’s s’il fallait laisser ses enfants sortir avec un Rolling Stone, le portrait de Goldorak, apposé à côté de celui d’Hitler était accusé de rendre les enfants violents bien avant SQUID GAME.
Les enfants français apprirent la résilience en suivant parfois clandestinement ce programme honni et se prirent de passion pour ce prince ténébreux et mélancolique au même parcours d’un Superman qui, après avoir trouvé asile sur notre planète, allait en devenir le plus fervent défenseur. Un parcours qui sera répété plus tard par Goku avec qui GOLDORAK partageait un autre point commun : les musiques sensationnelles de Shunsuke Kikuchi.
Demandez à qui aura vécu ces années magiques, il vous les racontera avec autant d’étoiles dans les yeux que s’il avait assisté à un concert des Beatles et sans doute plein de produits dérivés collectors, les mêmes que ceux du rock !
Oui, Goldorak c’est la 1ère rock star des enfants, la transformation d’Actarus le 1er clip de toute une génération. Le mythe est intact, suffisamment pour légitimer ce revival.
Après un résumé consciencieux des 75 épisodes, l’histoire peut commencer. Elle se passe une dizaine d’années après la victoire d’Actarus sur le grand Stratéguerre. Alcor est devenu un jeune entrepreneur millionnaire nettement plus sympathique que JP Fanguin. Venusia est interne en médecine. Leur quotidien est bouleversé lorsqu’un nouveau Golgoth attaque la terre.
Les survivants de Vega à la recherche de Lasernium posent un ultimatum aux terriens : ils ont 7 jours pour partir du Japon avant l’extermination du pays. Le professeur Procyon découvre médusé que l’armée a capturé Actarus et tente de mettre la main sur Goldorak.
Nos amis vont avoir du pain sur la planche durant ces 140 pages : échapper aux griffes de l’armée, retrouver le robot géant, effacer rancunes et malentendus pour enfin affronter Véga.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les auteurs se sont refusés à la facilité. Quand beaucoup se seraient contentés de bastons homériques à coups de fan service et de splash page, Bajram et Dorison battissent un hangar scénaristique où stocker un gros jouet qui ne décollera qu’à la moitié de l’histoire.
Auparavant, fidèles au matériel de base, ils construisent à coup de petits chapitres et de titres dramatiques, une intrigue pleine d’énergie où le passé et le présent s’enchaînent sans jamais se télescoper.
En cela, rendons grâce à cette patrouille des aigles : GOLDORAK est un blockbuster où le talent écrasant de ses auteurs coexiste pacifiquement et pousse son œuvre vers l’avant plutôt que de l’enkyster dans une bataille d’égos ; une prouesse en soi quand on sait que la longueur et la pression du projet auraient pu faire basculer des auteurs moins talentueux du côté obscur.
Bajram, Dorison, Cossu, Sentenac et Guillo mettent, comme des héros de Shonen, leur énergie en commun pour un but commun. C’est bouillonnant et rationnel. Passionné et professionnel. Lucide et idéaliste.
Comme une boule de flipper, les 5 auteurs virevoltent entre tout cela sans jamais faire tilt.
Si leur Actarus est usé de cette guerre sans fin, ils nous font grâce d’un Prince d’Euphor qui jetterait son casque du haut d’une falaise pour aller traire des chèvres tandis que crève sa planète…Merci à eux donc de ne pas avoir introduit de nouveaux personnages ou de robots dont on n’aurait que faire, de ne pas avoir cloné Hydargos ou empaler Alcor….
140 pages c’est court mais suffisant pour retrouver un Alcor impétueux mais attachant, une Vénusia discrète mais brillante, une Phénicia charmeuse et intrépide et Procyon, le cinquième Beatles, bienveillant et protecteur.
D’abord ombrageux voire un peu pénible au début, plus christique que jamais avant qu’un nouvel épisode bouleversant ne vienne éclairer la nouvelle personnalité du Prince tout étant raccord avec l’ancienne : un héros qui a du sang sur les mains, un justicier qui a souvent annihilé ses ennemis sans remords, un pacifiste que sa colère a failli perdre. N’oublions pas qu’Actarus n’a jamais hésité à pulvériser ses ennemis sans trop d’arrière pensées. Cette histoire lui apporte l’addition et elle est salée.
Un superbe travail de caractérisation est fait pour Rigel lors d’une séquence pleine de justesse qui va inspirer Actarus pour la résolution du conflit.
Mais la grande réussite de l’album reste l’écriture de Vega présentés non plus comme un peuple assoiffé de sang mais comme des individus aux opinions divergentes et faussées par les événements de la série. Certains sont des conquérants orgueilleux pour qui les humains ne sont que des microbes (ils pourraient entrer chez les Xmen), d’autres sont aveuglés par leur colère d’avoir vu Goldorak tuer un membre de leur famille et enfin une faction ressent le besoin de mettre fin à cette guerre quitte à pactiser avec leur ennemi juré.
En cela, Bajram et Dorison se rappellent que même des ordures comme le général Horos étaient capables de sentiments humains et que Vegalia, voulait négocier la paix entre Actarus et son peuple.
Encore un bel exemple de changement dans la continuité. Le manichéisme souvent à l’oeuvre dans l’animé culte n’est plus de mise. Il ne s’agit plus d’une lutte du bien contre le mal mais de deux peuples avec pour enjeu la pénurie d’énergie.
Si les nombreux dialogues font la part belle à la psychologie et aux motivations des personnages, GOLDORAK fournit son lot d’action et de combats titanesques au point de craindre pour la vie de nos amis. Le dernier affrontement dans le mont Fuji en éruption rejoint les grands affrontements dramatiques geek dans un lieu en fusion : TERMINATOR 2, le final entre Goku et Freezer dans DRAGONBALL Z et bien entendu le duel entre Obi-Wan et Anakin.
Graphiquement, c’est un régal. Cossu, Sentenac et Bajram livrent des planches détaillées jusqu’à l’obsession. On reconnait le moindre recoin de la base de Goldorak, les personnages parviennent à crever l’écran en étant à la fois dessinés en francobelge, manga et comics.
On reconnaîtra ici et là des clins d’oeils fabuleux à la culture geek : la mort de Wolverine dans DAYS OF FUTURE PAST, Goldorak à l’agonie comme Vegeta face à Freezer et le général terrien qui torture Actarus pour obtenir Goldorak n’est pas sans rappeler le Bastion de OPERATION ZERO TOLERANCE. La synchronisation nécessaire entre Actarus et son robot rappelle bien entendu celle d’EVANGELION. Nos amis poussent même le vice jusqu’à insérer le disque de Noam dans l’histoire !
Louanges enfin à Yoann Guillo qui alterne entre des couleurs douces lors des conversations entre nos héros et suffocantes lors de l’affrontement final. Son apport est fantastique sur au moins deux moments clés de l’album : la réactivation d’un Goldorak immergé et le signal lumineux d’une plante alien activée depuis la terre.
Si à quelques moments l’équipage se prend les pieds dans le tapis de sa fresque ambitieuse (on peine à croire qu’Actarus, tel un Jack Bauer revenu de Chine, soit en si bonne condition physique et mentale après des années de torture), la démonstration est brillante et le plaisir contagieux.
On aurait tort de cantonner ce revival à de la pure nostalgie. C’est au contraire un vrai travail d’auteurs pour donner au robot d’acier sa plus grande aventure et une fin émouvante.
Goldorak était à la fois capable de recul grâce à son rétro-laser et de s’éjecter de sa soucoupe pour aller de l’avant. Dorison, Bajram, Sentinac, Cossu et Guillo ne procèdent pas autrement et pulvérisent à coup de pulvonium toutes les réticences que ce projet nostalgeek pouvait susciter. Ils confirment enfin l’insolente réussite des Frenchies au pays des franchises mangas : GOLDORAK mais aussi l’inattendu NICKY LARSON de Philippe Lacheau ou le ALBATOR de Jérôme Alquié. Tous les regards se tournent désormais vers son SAINT SEIYA.
BONUS LIT
La BO du Jour : un Opening de folie !
Je l’ai acheté à Gibert un peu sur un coup de tête, après avoir feuilleté quelques pages. J’ai connu et regardé la série quand j’étais gosse mais je ne suis pas le plus accro et lors de mes derniers visionnages, je trouvais que ça avait beaucoup vieilli
J’ai bien aimé cette BD. Le dessin est parfait, on reconnaît tout le monde et pourtant le style est différent, plus moderne et détaillé. Le nouveau robot ennemi est bien désigné, avec un look inquiétant et des pouvoirs à la hauteur.
Globalement, on sent une démarche où se mêle respect et admiration, avec la volonté d’ajouter une belle pierre à l’édifice.
Après, y’a pas que du fan-service, mais y’en a.
Cette belle réussite me ramène au texte qu’Eddy avait écrit pour le Fake Covers de Fred Steinmetz : nous sommes en plein dans l’âge d’or de la fanfic, avec d’anciens dans ayant grandi revisitent les mythes qui les ont construit.
Je n’ai pas encore essayé de le faire lire à les enfants, je ne sais pas si elles accrocheront. Mais pour la génération Goldorak, ce one-shot est une très chouette BD.
A nos lecteurs !
Si cet album a réussi à convaincre notre JP récalcitrant, c’est un argument de plus !
Bien vu le rapport avec le texte d’Eddy.
Effectivement, l’hommage est presque parfait. Les nombreuses reprises édito-markettées et survendues à coup de superlatif ronflants repris à l’envi sur tous les canaux me collent généralement des pustules, mais là, franchement le résultat est formidable. Le pari de réaliser une suite à la fois fidèle et modernisée est tenu. Les petits ajouts tels que le fait de placer l’histoire dans une chronologie (le vieux Rigel ancien combattant de la guerre du Pacifique) sont géniaux. Le dessin est superbe.
Je me suis régalé effectivement. L’intense travail que l’on sent derrière ne vient pas parasiter le plaisir de lecture.
Hé bien quel chronique dithyrambique : on sent tout le plaisir de ta lecture, et de tes retrouvailles avec le héros de ton enfance. Une très belle analyse en profondeur qui allie esprit critique et émerveillement.
C’est tant mieux parce que je ne ferais pas ça tout les jours.
Oui ça faisait longtemps que je ne m’étais pas donné à fond comme ça. Cool si ça se ressent.
Le scénario est génial. Les dessins sont magiques. Les couleurs parfaites. Le rythme de narration excellent. Le matériau d’origine est incroyablement respecté. J’ai acheté le bouquin sans même avoir vu une seule page, et j’ai pris mon pied du début jusqu’à la fin. Super article de Bruce qui met à l’honneur le boulot des auteurs.
Indirectement, c’est toi que je remercie car tu as été le 1er à attirer mon attention sur le revival ALBATOR auquel je n’avais pas prêté attention. Si LES CHEVALIERS DU ZODIAQUE de Alquié sont de cet acabit, j’achète des caleçons plus larges !
Alors là, Bruce, tu as fait fort… Je n’ai absolument aucune nostalgie pour ce dessin animé. J’ai regardé le premier épisode il y a une semaine (France 4 rediffuse la série à raison d’un à deux épisodes par soir, à 19h ou 19h30) et ça a vieilli, graphiquement et scénaristiquement. Je n’ai pas poursuivi..
Mais là, tu vends super bien le truc !
J’ai quelques questions : quelle est la différence de contenu entre la version simple et la version collector ?
Que veut dire « blanc seing » ?
Ah, autre question : c’est quoi des WIP ?
WIP : work in progress = différents stades de l’élaboration d’une page, ou du design d’un personnage ou d’un accessoire. Par exemple, la page de script, le découpage préalable de la page, les crayonnés, les recherches de mise en couleurs, etc.
Hello Kao.
Signer un BLang Seing signifie en gros signe run chèque en blanc. C’est à dire apposer sa signature sur un document dont on ne connait pas la valeur. C’est une image bien entendu, dans la réalité j’imagine que le contrat liant à Go Nagai à nos auteurs français avaient des clauses très strictes. Denis Bajram a longtemps été le porte parole des auteurs français auprès des instances gouvernementales. Ce n’est pas du genre à ne pas lire un contrat.
WIP = Work in Progress soit les différentes étapes d’un travail en cours.
Plus globalement, je suis sûr que tu aimerais cet album où tu retrouveras l’esprit Claremont-Evangelion
C’est du sérieux tout ça, j’achète.
Comparaison inattendue mais super intelligente avec le rock. Bonnes vannes sur Star wars.
Qu’un animé de 1975 ait vieilli, ça surprend?
Le roi et l’oiseau et même les premiers Disney ont vieillis (d’ailleurs ceux des années 70-80 sont ceux qui ont le plus de mal avec le passage du temps)
GOLDORAK est un coup de génie visuel, les bases, les fringues, les cornes, les armes les golgoths, pour moi c’est la même secousse que quand Cockrum reprend les X-Men…ça part dans tous les sens.
oui c’est une œuvre mineure de Go Nagai et beaucoup disent que cela doit plus à son studio qu’à lui même, mais bon c’est comme Hergé, à un moment, ça devient les guerre pour savoir qui a eu l’idée de quoi.
Ca fait parti des trucs que regarde comme un James Bond, rien que pour les idées et les visuels. parce que des idées il y en a des tas… écologie, refus du manichéisme ( oui on apprend qu’Euphor était d’abord alliée, Actarus devait se marier avec la fille de Véga, certains sont d’ailleurs des agents étrangers dormants de planète occupée. on a un discours sur la manipulation, l’invasion, la collaboration forcée…et la fameuse DIVISION RUINE ramassis de fanatique dans laquelle on pas de mal à reconnaitre certaines divisions SS. Ce prince blessé au lasernium, puis le dernier ennemi qui lui veut sauver la planète bleue de son prédateur dangereux: L’homme…
ça restera toujours LA borne, l’acte de naissance de mon amour pour l’animation et le manga.
Nostalgique? je rejette même l’idée.. est nostalgique de ses parents? Non on les aime, c’est tout :
Bien évidemment, je me ferais cette BD, c’est mon tribut obligatoire de cette fin d’année.
Merci Bruce de cette chanson d’amour.
C’est brillant tout ça Eddy et je suis d’accord en tout. Le graphisme de Tezuka peut paraître ringard aujourd’hui mais je n’ai jamais rien lu de plus sombre et plus intelligent ailleurs.
Ton article m’a bien inspiré durant le WIP de ce papier.
Merci mais quel papier? celui sur la Japanimation? c’est un honneur d’avoir réussi à pondre un article qui puisse s’avérer être une sorte de « socle » à ma mesure bien entendu.
Celui-là même. Je le considère comme un article majeur de Bruce Lit Le Blog et une de tes plus grandes réussites.
Les articles de mes contributeurs ce sont des petits bouts de Tétris qui complètent mes blancs et achèvent mes lignes culturelles.
Vraiment bien écrit votre papier. Je partage.
@Wax : Merci. Je ne laisse pas en fin d’articles les injonctions habituelles ailleurs : Retweetez, likez et partagez. Peut-être est-ce un tort ? Mais quand c’est fait, j’en suis ravi !
@Seb : Le parallèle avec le rock : Au début je destinais cet article pour un magazine de rock à paraître bientôt. Mais au fil de la rédaction, j’ai eu envie de le garder pour moi cet article. Si la résonnance QUAND LA MUSIQUE EST BONNE parle à nos lecteurs, je n’ai pas bossé comme un chameau pour rien.
Du coup il y a quoi dans l’édition limitée ?
Encore une fois merci pour cette analyse!
Goldorak c’est aussi mon premier manga, une vraie fête où je chantais et dansais avec mes frères au générique de Lionel Leroy.
Quand l’anime a cessé d’être diffusé, c’était un vrai déchirement 🙁
C’est vrai, il y a pléthore de manga ou de séries mais je voulais vraiment revoir le robot héros de mon enfance.
Et là, je découvre tout l’engouement et aussi les problématiques liés que tu cités plus haut.
La première version française de Grendizer est parfaite!
Goldorak, de par les noms choisis et la voix des personnages (quelle excellente élocution) est pour ma part Français!
Cet album nous permet de revivre tous ces moments, nous rappelle que les événements sont au Japon mais pourtant tout le côté frenchie est là et ne gêne en rien.
Les planches sont magnifiques, je dois avouer que la tournure m’a surprise.
En effet, comme tu l’as évoqué, ça va decrescendo.
On va de la guerre vers la paix, on comprend les conséquences de ces batailles, les enjeux (politiques, familiaux…) qui y sont liés.
L’enfant, que j’étais, n’aurait sûrement pas apprécié le manque de combats même s’ils y sont.
Mais l’adulte, que je suis devenu, se doit de grandir prendre de la maturité et d’admettre qu’il faut plus que ceux-là pour obtenir la paix!
Une fin qui se veut, malgré tout ce qui a précèdé, utopique et close par une dernière page qui me rappelle le générique de fin interprété par Lionel Leroy.
Merci pour ton soutien ici et sur FB.
Tu parles de la fin de l’animé. GOLDORAK a été aussi le 1er animé que j’ai vu finir. C’était important pour moi de savoir que rien ne dure jamais. 75 épisodes c’est finalement très court pour un animé et pour être franc, je trouve que les derniers épisodes font du surplace avant le final.
Goldorak c’est aussi mon premier manga, une vraie fête où je chantais et dansais avec mes frères au générique de Lionel Leroy. J’adore ce genre d’anecdote qui rappelle les contours réalistes d’une oeuvre populaire. GOLDORAK, ce n’était pas juste un dessin animé !
Effectivement le volet réaliste-politique de cette histoire est très malin : suffisamment pour être crédible sans sombrer dans un militantisme des auteurs qui viendraient encarter son lecteur.
74 épisodes et non pas 75.
Et bien. Je ne vois pas comment je pourrais passer à côté après pareilles dithyrambes… 😲
Xavier Dorison est très nettement remonté dans mon estimes ces dernières années. J’avais été extrêmement échaudé par le final en eau de bousin du premier cycle de son TROSISIEME TESTAMENT (je n’ai pas lu le second, du coup). Puis il y a eu la bonne surprise de SANCTUAIRE (je pourrais proposer l’article, tiens…) et surtout ce chef d’oeuvre de série western qu’est UNDERTAKER !
Je n’ai jamais lu ls travaux de Bajram par contre. Je sais qu’un de mes potes est fan de UW1.
Je lirai cet album GOLDORAK, mais pas tout de suite. J’attends d’abord de finir l’anime. Cette année on a regardé la série avec mes enfants et ils sont fans absolus. Mais on a fait une pause environ à la moitié pour se faire CONAN LE FILS DU FUTUR. Dès qu’on aura repris et fini les 75 épisodes de GOLDO, alors je m’offrirai la BD et je la lirai dans la foulée…
Je lis très souvent que l’anime a très mal vieilli. Je dirais surtout qu’il a tout simplement vieilli. Il ne faut pas le comparer avec les animes contemporains (et même avec certains de l’époque parce que, par exemple, CONAN lui met une de ces raclées !), comme il ne faut pas comparer un film d’horreur de la Universal des années 30 ou de la Hammer des années 60 avec ceux d’aujourd’hui.
Je suis par exemple très étonné de voir des fans de comics old-school dire que GOLDORAK a très mal vieilli, parce que les Kirby et compagnie ont également très mal vieilli. Je sais bien qu’il va y en avoir des hordes pour me contredire mais autant mon fils est tombé dans GOLDORAK dès le premier épisode, autant il a reposé vite fait les albums de Spiderman avec Ditko ou les FF avec Kirby que je lui ai montrés en me disant qu’il trouvait ça très moche. Et là je parle d’un gamin de 11 ans biberonné au KING KONG de 1933. Pas un gamin accroc aux écrans et à Youtube.
A mon avis on touche là quelque chose de très subjectif. Personnellement je peux encore très bien supporter un épisode de Goldorak avec quelques frissons de nostalgie là où un Kirby me tombe des mains à tous les coups. Je peux encore tout à fait assimiler la grammaire d’un très vieux film à deux à l’heure, là où je ne peux plus supporter les dialogues ampoulés et les bulles de pensées des vieux comics. C’est très subjectif.
Je veux bien des articles Dorison. Lors de la dédicace j’étais persuadé (je ne sais pas pourquoi) que c’était un Monsieur de l’âge de Druillet ou Van Hamme. Du coup je me suis trouvé face à un fringant jeune homme de notre génération plein d’esprit et de verve. Idem pour Bajram dont je suis la page régulièrement que j’imaginais comme un ours un peu taciturne (alors que pas du tout). Brice Cossu le dessinateur de FRNCK est un bon déconneur également. Je ne connaissais pas Alexis Sentinac ce qui a limité nos échanges.
J’avais déjà lu de Bajram destination Mort (merci Présence) que j’avais trouvé brillant. Je me sentirai même capable de tenter UW1 malgré ma réticence en SF dessinée.
Pablo est également fan des Goldo actuellement en libre accès sur France 4, c’est quand même plus sympa que de chopper du pirate sur Youtube.
La comparaison avec le comics old school est judicieuse même si je dirais que l’animé a plus d’attrait : tu as aussi le son, l’image, les voix, la musique, les génériques quand une histoire papier est censée, avec la couverture se suffire à elle-même.
Le son et la musique ça peut être à double tranchant. les scènes où Actarus danse le disco avec Venusia sont kitsch à souhait ! Moi j’adore parce que ça me replonge en enfance. Mais pour d’autres… 😫
Xavier Dorison n’avait pas non plus relevé la barre après Yves Sente sur THORGAL (un seul album je crois). Mais franchement son UNDERTAKER déchire tout ! Je te fais l’article SANCTUAIRE alors… 😌
Alors il est le meilleur quand il s’agit Dorison funèbre ? (Undertaker/Croque Mort, tout ça…)
Belle dédicace, bel article envolé avec un très bonne intro (« Goldorak c’est la 1ère rock star des enfants, la transformation d’Actarus le 1er clip de toute une génération. » Tout est dit) : merci Bruce de t’être prêté au jeu de ce revival étonnant. J’ai feuilleté l’objet : c’est généreux et de bonne facture, avec de nombreux bonus, on sent la passion qui a animé les auteurs.
Les dessins et les couleurs sont très soignés. Mais je ne reste pas fan de ce trait, il s’approche peut-être trop du dessin animé, en tout cas je ne suis pas fan tout en trouvant ça très beau. Cependant cela a l’air bien verbeux et chargé en dialogues.
Si le scénario suit, ce dont je ne doute pas (je suis sans cesse épaté par les auteurs depuis une vingtaine d’années), tant mieux, mais je dois tout de même décliner l’offre : le sujet ne m’intéresse pas plus que ça. Je n’ai aucune nostalgie de Goldorak. J’ai regardé la BO : que de souvenirs ! C’est fantastique, encore meilleur en VO. Mais je n’ai pas envie d’en voir plus.
Bel article, j’ai bien fait de passer la main, je n’aurais pas fait mieux moi même 😉
Bref la BD est en effet un franc chef d’œuvre. Seuls un ou deux points (de détail) m’ont interpellé : Actarus revient sur terre avec sa sœur blessée (hum le voyage Euphor -Terre dure 5 minutes ?) et il la dépose dans n’importe quel hôpital plutôt que de la confier à son père (fut-il adoptif) ? De même il me semble que le professeur n’a jamais été médecin, donc je suis étonné de le voir opérer dans la BD !
Mais bref pour le reste l’histoire passe toute seule et on passe un excellent moment en la lisant !
Hmmm…
N’est cep as Procyon qui « crée » la thérapeutique qui soigne Actarus de sa blessure au laserrnium?
Aussi loin que ma mémoire me porte, non Procyon ne peut que ralentir la blessure au lasernium d’Acataurs. Elle est finalement guérie par un gentil alien…
Venant d’un tel connaisseur, ces compliments sur mon article vont droit aux coeur !
-Sur le retour sur terre, je ne suis pas choqué. Nous n’avons pas d’indications sur la nature de la blessure de Phénicia ni sur la durée du voyage entre la terrer et Euphor.
C’est aussi un écho à la blessure d’Actarus qui l’a amené sur notre planète.
Du coup le fait que Procyon le soigne ne me choque pas plus non plus : c’est un trope des comics notamment où tout le monde est Dr : Reed Richards, Strange, Prof Xavier, Moïra, Hank MacCoy font souvent office simultanément de généticien, chirurgien et psy. Tiens, Alfred chez Batman qui ets à la fois majordome et chirurgien !
N’oublions pas que c’est Procyon qui recueille Actarus dans le plus grand secret à son arrivée sur terre. J’imagine donc qu’il l’a soigné sans alerter les autorités environnantes.
Alfred est un ancien médecin militaire il me semble (plus très crédible sans guerre pour la faire intervenir, mais bon…)
@Seb
Depuis une vingtaine d’années je n’investis plus ni dans les bootlegs musicaux ni dans les éditions rares, numérotées ou collectors que ce soit en musique ou en BD. C’est souvent très volumineux, ça dénote dans ma médiathèque et souvent, ça ne me sert à rien. Après quelques années peu m’en chaut d’avoir un fragment de pellicule originale de mon exemplaire de Mononoké ou une caisse à chaussure pour le coffret KILL BILL.
Les dédicaces, c’est différent, parce que je peux les afficher dans un cadre et aller les chercher est une expérience humaine plus sympa que se jetter sur son exemplaire FNAC.
Pour répondre à ta question, j’ai donc investi dans l’exemplaire standard de Goldo déjà bien riche en bonus et au format déjà bien grand.
Sur l’édition collector, tu peux te renseigner sur le site de Denis Bajram mais il me semble que tout ceci fait déjà la joie des spéculateurs : https://www.bajram.com/livres/goldorak/
GOLDORAK LE FRANCO BELGE
Commençons avec la partie graphique qui est tout simplement parfaite, à la fois fidèle mais sans servilité. Tout est très léché, beau et l’écrin proposé est classieux. Difficile de le comparer aux autres avatars du même genre de notre enfance. La colorisation marche sur l’eau en restituant les couleurs de l’animé d’origine tout en imaginante toute une palette de lumière résolument moderne, mais sobre. Rien de criard, rien de kitsch. Tout est relevé d’une touche très douce.
Le scénario :
Exercice d’équilibristes que les auteurs remportent haut la main dans l’ensemble. Il y a le nombre de figures imposées qu’il faut restituées de la manière des meilleurs James Bond, c’est-à-dire dans un script habile donnant à manger à tous les gourmands qui ont eu l’appétit de vouloir acheter le bouquin.
On aurait même très bien pu se contenter de ça.
Mais il faut quand même que le livre ait sa plus-value personnelle, la petite chose qui justifie de mettre au travail pour une œuvre de cette ampleur.
Les auteurs dès les premières pages veulent tourner le dos à la nostalgie en esquissant des personnages prisonniers du passé, cherchant de manière désabusée leur destin dans un avenir un peu résigné. Pourtant tout le monde semble être allé de l’avant avec Vénusia dans la peau d’interne en chirurgie, Alcor en Milliardaire et Mizar désormais adulte.
Les auteurs font aussi le choix d’ignorer le manga original et de rester fidèle à l’adaptation animée. Alcor n’a donc jamais sauvé le monde du Docteur Mad dans Mazinger Z, et n’est donc pas amoureux de Sayaka qui n’existe pas.
Ils font également allégeance à la VF à un point que Procyon met le 45 tours de Noam et c’est peut-être là le fan service le plus exagéré de l’album. On pourrait le taxer de too-much si la poussière dans l’œil voulait bien s’en aller (putain ils m’ont eu les salauds !!)
Sinon, au rang des influences, on se retrouve finalement d’avantage plongé dans un univers à la Matsumoto. Véga voulant fuir une planète morte et trouver asile sur terre exactement comme les sylvidres. Actarus lui-même chevaleresque mais sans pitié comme pouvait l’être ALBATOR dans le manga lui aussi (une scène évoque même celle où ALBATOR abat deux civiles Sylvidres qui jouent au ballon sur une plage. Il réalise à quel point l’ennemi peut être semblable aux hommes, et si on donne un visage à l’ennemi, on perd sa détermination à l’éliminer. Albator fait le choix de les tuer pour le combat). Enfin le flashback où Rigel évoque la guerre, renvoie lui aussi aux mangas de Matsumoto sur le même thème dont ont été tirés les OAV THE COCKPIT.
Les auteurs veulent donc moderniser la grammaire de Goldorak. Véga n’est plus vraiment un envahisseur mais d’avantage un migrant et les personnages féminins n’ont de cesse que de montrer qu’elles ont des « cojones » plus grosses que les mecs. Mouais, pas sûr que ça résiste au temps tout ça.
A plusieurs moments, les auteurs manquent de glisser avec des discours politiques un peu victimes d’un mondialisme. En effet menacer l’humanité du même sort que l’amérindien tout en voulant prendre une option sur le Japon…j’imagine que le nippon moyen qui regarde l’annonce à la télé, ne comprend pas des masses. Ensuite il est de bon ton que l’humanité culpabilise face à Véga qui nous avait quand même laissé un souvenir de destructeurs un chouia nazis…
Les choses ont changé, OK, mais il aurait peut-être été plus osé de montrer des dissidences où un décorum de VEGA qui manquait évidemment à l’original de mémoire un empire colon qui comprenait Euphor par exemple.
Dans l’état, on a presque l’impression que le Pirnce d’Euphor ressemble plus à un Zemmour pénitent qu’à un résistant comme Jean Moulin.
Je tique un peu devant un glissement sémantique qu’on voit de plus en plus souvent…
Du coup la modernisation semble épouser les tropismes de 2021 là où la série avait ceux de 1975…
Bref, c’est condamné à vieillir.
MAIS, c’est un peu chipoter devant une des toutes meilleures BDS de 2021 voulant réconcilier fans hardcore et lecteurs actuels.
Merci pour ce CR détaillé Eddy. Toutes les références à Albator m’avaient échappé n’étant pas fan de ce personnage et de cet univers. C’est très interessant.
Sur les tropes, je ne suis pas d’accord avec toi. Les filles de Goldorak étaient déjà des femmes fortes à l’époque. Le message écologiste était déjà là et comme je le dis dans l’article il y avait déjà de « bons » végaliens.
Dans la mesure où Actarus a tué des enfants, il me semblait normal que celui-ci doute de sa mission. C’est la contradiction intrinsèque du personnage à la fois combattant et pacifiste. Je trouve au contraire que l’album va au bout de ce paradoxe.
Alors, une scène m’a interpellé parce que j’ai déjà lu/vu des équivalents dans la pop culture récemment.
Pourquoi Alcor se gourre-t-il gratuitement quand il présente Vénusia comme « infirmière » ? cela permet à cette dernière de lui répliquer vertement qu’elle est interne.
Dans la fiction « infirmière » est un sous métier par rapport à médecin apparemment, un peu comme secrétaire et patron, comme si l’un était le sous-fifre de l’autre. Alcor induit une sorte de mépris envers Venusia en la cataloguant d’infirmière. une manière de mettre en scène la fameuse condescendance masculine incapable de « croire » à la compétence féminine.
Ainsi Wonder Débile de Grant MOrrisson s’étonne de voir des femmes obéir à des chirurgiens (parce que des infirmiers obéissant à des chirurgiennes, ça n’existe pas!) ou le couple de la série Satirique SANTA CLARTA DIET se disputent pour savoir lequel est le médecin et l’autre infirmier et si c’est dégradant pour l’un ou l’autre…
Cet échange m’a paru forcé et très « surfant sur la vague » …
il aurait suffit de dire « tu prends tellement de mes nouvelles que tu ne sais pas que je suis interne maintenant… ‘
De plus infirmier et médecin ne sont pas les mêmes métiers, il n’y a qu’à voir les infirmière à domicile, les manipulateurs radio, infirmière de recherche etc… certainement plus « haut » que « interne » (terme désignant ceux qui sont encore en étude de médecine)
Les filles étaient déjà fortes, oui mais là je les trouvent un chouia « vindicatives »
L’animé avait déjà esquissé un empire VEGA morcelé et je crois qu’il y avait plus original que de les transformer en « réfugiés » j’ai eu peur à un moment qu’une navette coule dans la Méditerranée
Par contre j’ai oublié de signalé et tu fais bien de me le rappeler: les personnages sont quand même très bien restitués, avec leurs contradictions et les mélancolies…
L’animé avait déjà esquissé un empire VEGA morcelé et je crois qu’il y avait plus original que de les transformer en « réfugiés » j’ai eu peur à un moment qu’une navette coule dans la Méditerranée
Un choix d’auteur comme un autre. Je pense au contraire que le thème du réfugié politique puis celui climatique sera ce à quoi nos démocraties seront confrontés pour au moins les 10 prochaines années.
Quant aux infirmières méprisées, ben c’est aussi d’actualité non ? Il suffit de voir l’actualité COVID. Le monde de l’hôpital est une société hiérarchisée et ce mépris est tout à fait crédible.
oui mais j’ai l’impression que tout nous pousse à penser de cette façon.
Merci pour l’article et les commentaires qui suivent car des références m’avaient échappées. Au delà de la très forte attente ce Goldorak échappe à la facilité que l’on voyait pourtant venir : draguer les quadras et quinquas nostalgiques en leur proposant leur fameuse drogue pour vieux cons, la ctmieuxavant. Et bien non, les auteurs arrivent à faire un amalgame très intéressant entre passé et présent (que de réminiscence avec les actualités récentes notamment l’environnement et les réfugiés/migrants).
Au delà de la déclaration d’amour à ce mecha d’enfance, ce Goldorak offre un bel équilibre entre deux courants de la bande dessinée, le manga et le franco-belge appuyant un peu plus sur la mondialisation (non ce n’est pas un gros mot) de la culture avec ses passerelles évidentes si on s’en donne la peine. Cela donne finalement un bel objet, pas avare dans production avec ses plus de 140 pages et ses nombreux appendices passionnants comme autant de preuve que oui ce Goldorak a contourné la ligne droite pour prendre des chemins détournés prolongeant le voyage pour notre plu grand plaisir.
Les UW1 et les 3 tomes de UW2 sont une référence à mes yeux, donc j’attendais impatiemment de lire et admirer à nouveau le travail du trop rare Denis Bajram, fan de comics depuis longtemps comme il l’avait déclaré dans une interview pour EKlipse ou un mag semic il me semble il y a quelques décennies maintenant. Pas déçu.
De Xavier Dorison je conseille Sanctuaire (sans concession dans un final époustouflant). Ses Kriss de Valnor valent le coup d’oeil.
Salut Fletch’.
Ah oui, c’était bien les 2 premiers Kriss de Valnor avant que je ne revende tout. Non parce que c’était mauvais mais parce que je comprenais que j’allais rentrer dans une logique comics avec Thorgal. Peut-être ai-je eu tort car je ne suis pas sûr d’être capable de résister au prochain album réalisé par RTobin Recht.
Je n’ai jamais lu UW1 pour cause d’allergie à scifi mais j’ai parfois envie de tenter cette aventure.
la ctmieuxavant. Excellent. C’est aussi cher que la Mutant Growth Hormone ?
Le premier cycle de la Guerre Universelle, la première donc, boucle une histoire complète en 6 tomes. C’est clairement de la SF, mais le haut du panier avec une maitrise (ce qui est rare) du voyage dans le temps et ses conséquences. SF oui car il y a beaucoup de réflexion sur le devenir de l’humanité et ses travers, comment l’homme arrive à s’autodétruire mais c’est également des personnages bien écrits, pas manichéen avec leur faille. En cela il se rapproche dans leurs caractérisation des X-Men de Chris Claremont et des séries Suicide Squad ou encore de l’équipage du Nostradamus. Les références ne sautent pas forcément aux yeux, ce qui est appréciable, car Bajram ne les étale pas, il s’en sert pour étoffer son univers. L’ensemble est assez époustouflant, avec surtout de la cohérence dans la convergence.
Même avis pour Thorgal dont nous restons à la maison des grands fans …. surtout les premiers. La reprise c’est du n’importe nawak avec trop de séries dérivés (j’ai également vite stoppé) pour une histoire aux trop grandes ramifications. On se croirait dans un cross over géant Marvel. Reste quand même quelques pépites comme Kriss de Valnor (et encore j’ai des trous dans ma collection), cette femme étant tellement fascinante (une des plus belle anti héro qui m’ait été donné de lire) que je n’ai pu m’empêcher de continuer à acheter. La fin de ce cycle (lire les 2-3 derniers albums tie-in compris) monstrueux est intéressante.
Je dis non à la drogue.
Ayé, je l’ai enfin lu ! 🙂
Merci à Bruce de me l’avoir offert avec les dédicaces des 5 auteurs ! La mégaclasse avec l’édition collector !
J’ai attendu si longtemps parce que je me refaisais les 74 épisodes de la plus grande série animée de mon enfance avec mes enfants. Ça nous a quand même pris la bagatelle de deux ans…
Pour ce qui est de la BD, je crois que je vais être le premier à le dire, mais j’ai été déçu. Dans la forme, c’est du super boulot avec un dessin magnifique, un rythme impeccable, des super dialogues et un soin de tous les instants accordé au moindre détail, des personnages aux décors en passant par les éléments iconiques.
Hélas, j’ai trouvé le script extrêmement banal avec un simple retour de tout ce qu’on a déjà vu : Vega is de retour avec the méga-golgoth et… Goldorak is de retour and the winner is…
Certes, il y a des passages qui rendent le récit un peu plus chiadé que d’habitude (je veux dire par rapport à un épisode de la série animée classique), mais dans l’ensemble ça manque cruellement de surprises et d’imagination.
Je n’ai pas non plus aimé l’ellipse de dix ans qui sépare le dernier épisode de la série de la BD. Tout est trop fade. Tout est trop passé en 5 mn. À peine apprend-t-on qu’Actarus et Phénicia ont retrouvé des survivants sur Euphor que tout le monde est mort sans aucun développement. Ç’aurait été tellement plus original de développer Euphor que ce retour sur Terre ultra-consensuel. Du coup, la dramaturgie qui frappe le prince d’Euphor n’a aucun poids sur le lecteur. Il n’y a pas d’émotion autre que de retrouver des personnages qui avouent que les dix ans passés sont vides ! Soit un avoeu par procuration des scénaristes qui n’ont donné aucune consistance à ces dix années ! Résultat : Tous les événements n’ont aucune répercussion puisque les dix années ayant été évacuées en deux phrases et une poignée de vignettes, on se retrouve avec le remake d’un épisode lambda, un peu plus développé et mature que d’habitude…
Enfin, c’est une grosse faute de scrip pour moi que d’avoir choisi de créer une idylle entre Alcor et Vénusia (lesquels ont un enfant à la fin en 2 secondes chrono). Ça va totalement à l’encontre de la série qui montrait clairement les deux idylles distinctes Actarus/Vénusia et Alcor/Phénicia. Une Phénicia qui ne fait ici que de la figuration du début à la fin puisqu’il n’y a plus personne pour lui apporter la moindre attention !
En bref, c’est une bonne BD en soi, mais j’ai tellement entendu parler de réussite totale, limite de chef d’oeuvre, que j’ai été franchement déçu par le manque d’originalité, le peu d’enjeux dramatiques et une poignée de fautes de script franchement malvenues pour quelqu’un qui vient juste de sortir des 74 épisodes canoniques.
Je garde la BD et je la relirai sûrement. Mais je m’attendais à beaucoup mieux.
Merci pour ce retour plus critique : il m’incite à continuer de ne pas céder à la nostalgie. Pour une fois, je résiste à la tentation. 🙂
Je sais pas, moi j’ai trouvé ça vraiment bien.
Tu sais c’est quand même des frenchies qui écrivent sur une licence japonaise. En 5 ans, le scénario a sans doute dû faire pas mal de fois la navette entre la France et le Japon pour que Go Nagai donne son aval. Je ne suis pas sûr qu’ils aient eu la possibilité d’explorer des angles morts de la licence comme tu l’aurais souhaité.
Je lis en ce moment ALBATOR dans sa version manga. Je trouve qu’en terme d’écriture, c’est 1000 fois plus ambitieux que GOLDORAK qui explore beaucoup la répétition quand pas une des aventures d’ALBATOR ne ressemble à la précédente.
Tout ça pour dire que cette reprise est quand même plus fouillée que les histoires standard de GOLDORAK.
PHENICIA : n’apparait qu’à la toute fin de la série et déjà elle ne fait que des caméos.
Albator en manga, c’est frustrant à plus d’un titre, déjà c’est inachevé, Matsumoto a préféré terminer dans l’animé il me semble (c’est compliqué de toute façon ce univers là… à côté la continuité Marvel, c’est de la gnognotte)
En plus, Harlock est vraiment un taré prêt à tout sacrifier. Il y a un discours japon après guerre assez…revanchard? (ôde à la non soumission à qui vous savez quoi… ^^)
Dans le manga, la copine d’Alcor, c’est Sayaka, sa copine dans Mazinger Z…
Pour rester canon à la version animé, je trouve que finalement , c’est pas si mal trouvé, que de faire shifter la love story, Actarus et Phénicia se sont barrés sans se retourner et c’est plutôt ça qui m’avait coqué gamin…^^
Non mais c’est très bien fait. Mais je n’ai pas été impressionné par le script comme beaucoup d’autres lecteurs. C’est bien écrit, ok il y a une toile de fond sur l’immigration (je m’en serais passé j’avoue, l’actualité quotidienne nous y ramène déjà bien assez. Mais c’est bien fait. C’est intelligent). C’est bien plus développé qu’un épisode de l’époque. Mais après ça n’apporte rien. Rien de ce que j’espérais y trouver.
Vous êtes nombreux à ne pas aimer les écarts avec la continuité. Pour quelqu’un qui sort de l’anime avant d’enchainer sur la BD, l’idylle Alcor/Vénusia c’est un peu comme si Cyclope plaquait Jean Grey pour partir avec la Reine blanche, quoi…
Quant à Phénicia, elle occupe toute la 3ème saison et plusieurs épisodes sont centrés sur elle (et avec Alcor, ça se drague sévère). J’étais amoureux d’elle quand j’étais gamin et mon fils l’a immédiatement adoré aussi. Il a apprécié qu’elle n’ait pas le même côté pleurinicheur que Vénusia.
Beaucoup aussi reprochent à plein de films et de séries actuelles qui reprennent d’anciennes franchises de fonctionner sur le fan-service. Franchement, la BD ne fait quasiment que ça aussi.
Bref, c’est un épilogue bien fait et réalisé 45 ans après la fin de la série. Mais de mon point de vue ce n’est pas autre chose. J’aurais bien aimé y trouver une vraie renaissance. Pas juste un épilogue.
Tu pointes un peu la faiblesse du truc: Le Fan service…oui, c’est un peu l’impasse mais c’est totalement fait pour ça avec le consentement du public dans ce cas là!
POur la continuité, on est comme tu le soulignes aussi parfaitement dans un traitement comics avec de nouveaux auteurs qui font bifurquer une ligne aléatoirement selon la marge de manœuvre qu’ils ont…
Le changement de coule me fait d’avantage penser à ce qu’avait fait Byrne dans FF quand il a fait tomber Johnny Storm et Alicia Masters amoureux l’un de l’autre…C’était un peu sorti de nulle part!
Mais bon dans le cas Goldorak, c’est pas ce qui m’a choqué le plus, (Par contre même si ça m’a fait sourire, j’ai trouvé complétement WTF le fait de sortir un 45 tours d’époque quand ils réparent leurs navettes)
On m’a offert le premier tome des CHEVALIERS DU ZODIAQUE et j’ai feuilleté, c’est magnifique! mais j’ai pas encore eu la force de le lire… (j’en ai un peu rien à foutre de Saint Seya à la base…)