George et Matt (Older de George Michael)

Older par George Michael

Par : JP NGUYEN

The Harvey Dent touch

The Harvey Dent touch

Quand la Team a lancé l’idée d’écrire sur des pochettes de disque, je pensais que ce serait un article collectif où chacun écrirait deux ou trois paragraphes. Du coup, je pensais déblatérer sur Cambodia, de Kim Wilde, un titre marquant de mon enfance car correspondant au règne du tourne-disque dans la maison familiale, dont la programmation était préemptée par mes deux grandes sœurs.

Et puis, horreur, il s’avéra que chacun devait pondre un article en entier ! Moi qui suis une tanche pour causer musique, j’étais mal barré. En fait, je complexe beaucoup au niveau culture musicale par rapport à plusieurs membres de la Team, dont les références sont assez pointues et me sont, la plupart du temps, inconnues. Il y a pourtant quelques artistes dont je connais assez bien la discographie, plus que le pékin moyen, dirons-nous. Certes, ce sont plutôt des artistes mainstream, squatteurs de la bande FM dans les années 80-90 mais, de la pop-rock à la pop-culture, il n’y a qu’un pas que je vais m’empresser de franchir furtivement, façon ninja.

Ce qui nous amène à George Michael, pop-star dont la carrière débuta en 1981 avec Andrew Ridgeley pour former le duo Wham! (une onomatopée digne d’un comicbook, non ?) qui deviendra une machine à tubes, associant les mélodies sirupeuses aux refrains catchy. L’ami George était l’âme du groupe, écrivant et composant la plupart des morceaux. Son brushing impeccable et sa barbe de trois jours encadraient un visage de jeune premier dont l’aura de sex-symbol allait fatalement éclipser celle de son comparse et c’est tout naturellement qu’il se lança dans une carrière solo à partir de 1987. Son premier album, Faith, sera un vrai carton (25 millions d’exemplaires vendus) mais le second, Listen Without Prejudice, Volume 1 (1990), fera un relatif flop, ne s’écoulant qu’à 7 millions, entraînant des frictions entre le chanteur et sa maison de disques, CBS Records qui devient Sony Music Entertainment en 1991. Pour le coup, le volume 2 ne sortira jamais.

Il faudra attendre 1996 pour son troisième album, Older; le bien-nommé, puisqu’il s’agit de l’album de la maturité, sorti chez Virgin en Europe, où il fut un succès, tandis qu’outre-Atlantique, il fut loin de casser la baraque. A Noël dernier (2016), lorsque le chanteur tira sa révérence, ce furent souvent les chansons Last Christmas, Careless Whispers ou Faith voire I want your sex que les medias grand public choisirent pour lui rendre hommage. Pourtant, à titre personnel, Olderest l’album que je préfère. Bien que mélangeant plusieurs genres (jazz, R&B, soul et électro), il possède une véritable atmosphère, un son propre qui rend plaisante l’écoute intégrale de l’album et ne le limite pas à une simple enfilade de tubes.

Au départ, on était sensé parler de la pochette. Offert par ma sœur Christine (qu’elle en soit remerciée ici) pour mon anniversaire, Older fait partie des albums que j’apprécie de posséder sous format physique. Le livret est chouette. En vis-à-vis des paroles de chaque chanson, de très belles photos, dont beaucoup en noir et blanc, au diapason de l’atmosphère générale se dégageant de l’œuvre. Une sorte de mélancolie/nostalgie apaisée, pour un homme ayant pris de la bouteille et regardant le monde sans cynisme mais avec bienveillance. Ce regard perçant du cher George illumine la cover du CD, son iris vert profond étant la seule touche de couleur d’un portrait en clair-obscur, cadré en gros plan. Le côté droit de son visage est dans l’ombre et donne un côté Two-Face à GM, comme un écho à la dualité du chanteur, qui se déclarait alors bisexuel, ou encore comme la marque d’une double identité (secrète) de l’artiste, qui fera son coming-out en 1998.

Et hop, voilà ! je suis arrivé à caser une référence aux comics dans un article consacré à un album pop ! Je ne compte d’ailleurs pas m’arrêter là, puisque la suite de cet article abordera d’autres liens que mon imaginaire a tissé entre l’ambiance musicale de Older et un certain héros masqué. Non, non, je n’affirme pas du tout que telle était l’intention initiale de l’artiste. George Michael a composé une partie de cet album en effectuant un travail de deuil, celui de son compagnon Anselmo Feleppa, décédé en 1993 du SIDA, à qui l’album est dédié.

L’autre dédicace figurant sur le livret est adressée à Antonio Carlos Jobim, un des pères de la Bossa Nova. Et même si toutes les chansons de l’album ne sont pas des tire-larmes, l’ensemble est traversé par un sentiment ressemblant à la saudade lusitanienne. Avec une telle ambiance, l’écoute de certains morceaux a fini par m’évoquer des passages marquants de la vie d’un certain diable masqué en collants rouges. Quoi ??? Daredevil et George Michael ??? Y’en a vraiment qui doutent de rien !

 Entre les deux, plus de points communs qu’on ne pourrait le penser…

Entre les deux, plus de points communs qu’on ne pourrait le penser…

A nouveau, je précise que ces parallèles ne prétendent pas identifier un sous-texte intentionnel de l’auteur mais bien des ponts, des ramifications créées après des écoutes répétées de la part d’un auditeur également fan de Daredevil. Bien que non-religieux, George Michael usait volontiers de symboliques chrétiennes (Dieu, le Diable, les anges, Jésus…) dans ses textes. Mais plus que ces références sporadiques, c’est le thème récurrent de l’amour contrarié conduisant au bord de la dépression qui prédisposait son œuvre à se relier à la vie fictionnelle de Matt Murdock grand lover-loser sous les plumes de Miller, Bendis, Smith ou Brubaker.

« Jesus to a child » : une ode à un amour perdu, que Matt pourrait écouter seul dans sa chambre après avoir perdu Karen Page  , tuée dans… une église ( !) en sauvant… un enfant ! (Certes, étant donné sa carrière cinématographique, Karen serait plus proche de Marie Madeleine que de Jésus, mais bon…). Matt a perdu Karen mais conserve son souvenir en son cœur à tout jamais.

With your last breath, you saved my soul You smiled at me like Jesus to a child

With your last breath, you saved my soul
You smiled at me like Jesus to a child

« Spinning the wheel » : une relation déséquilibrée, avec un amoureux se morfondant jusqu’au petit matin en attendant le retour de l’autre, l’image d’amants sous la pluie au bord de la rupture, soit un décalque quasi-parfait de la relation entre Matt et Milla Donovan pendant le run de Bendis , alors que son successeur, Ed Brubaker  , avait écrit Milla comme une femme attirée par les bad boys et les hommes dangereux. Et qu’entend-on dans la chanson de George ?
You’ve got a thing about danger, baby
I guess the hungry just can’t see
(…)
Oh yeah, we’re standing in the rain

(Baby love) And I will not accept this as a part of my life
(Save me, love) I will not live in fear of what may be

Elle danse pas la Milla…

Elle danse pas la Milla…

Et on peut encore s’amuser pas mal à faire répondre les textes de Older avec les affaires de cœur de l’homme sans peur.

« Fastlove » : un condensé de l’état d’esprit des dragueurs impénitents adeptes des histoires sans lendemain. Comment, « les coups d’un soir, ce n’est pas le genre de Matt Murdock » ? Allez dire ça à Dakota North ou encore à la cliente de Nelson&Murdock dans Elektra Lives Again  … Ce one-shot à l’ambiance onirique pourrait fort bien trouver sa BO avec  The Strangest Thing » : une chanson onirique qui rappelle le Murdock insomniaque mis en scène par Frank Miller et Lynn Varley.
There’s a liar in my head
There’s a thief upon my bed
And the strangest thing
Is I cannot seem to get my eyes open

Et quand Matt étreint en rêve son égérie grecque dans un décor de flammes, la scène pourrait faire écho au dernier couplet :
Give me something I can hold
Give me something to believe in
I am frightened for my soul
Please, please make love to me
Send love through me
Heal me with your crime
The only one who ever knew me
We’ve waisted so much time, so much time

Matt et George aiment étreindre les fantômes du passé

Matt et George aiment étreindre les fantômes du passé

« To be forgiven » : un individu qui se sent s’enfoncer dans la dépression et qui appelle à l’aide, ce titre m’évoque Kristen MadDuffie qui vole au secours de Matt dans le story-arc l’opposant au Purple Man  , écrit par Mark Waid et dessiné par Chris Samnee. Car malgré ses échecs répétés, Matt Murdock ne baisse pas les bras : c’est l’homme du Never Give Up  . Sa résilience pourrait tout à fait s’illustrer avec « Move On » la huitième piste de l’album, la plus résolument optimiste.

Move on
Hold it together, move on
Life’s so short, move on
Only time can set you free

Enfin, « Free », morceau quasi-entièrement instrumental qui termine l’album, m’évoque des images du Diable Rouge virevoltant sur les toits de Big Apple. D’ailleurs, la diversité des instruments utilisés (piano, flûte, saxophone…), dont certains joués par George himself, et le son organique de Older donnent une texture toute particulière au monde intérieur de l’artiste, dont les déboires sentimentaux, nous l’avons vu, ne seraient pas si éloignés de ceux de Matt Murdock.

Evidemment, je le répète, je sais bien que Oldern’a pas du tout été écrit avec DD en tête. Et j’aurais bien du mal à relier un tube comme « Star People » à l’univers du diable rouge, pas plus que je ne le peux pour la chanson titre, au demeurant une ballade qui saisit parfaitement un fragment de vie, des retrouvailles qui tournent court entre deux personnes que l’existence a changé mais pas vraiment rapproché.

Feels good to be free

Feels good to be free

Reste que l’ambiance générale mélancolique et douce-amère de Older, s’accorde fort bien à plusieurs tranches de vie de Matt Murdock. J’avais environ 20 ans lors de mes premières écoutes de Older et j’en aurai bientôt 40. Maintenant, c’est moi, qui suis « older » alors que cet album de GM (non, pas General Motors !) n’a pas vieilli. Pendant ces 20 dernières années, j’ai connu certaines affres dépeintes dans les chansons de George, notamment avant de rencontrer ma chère et tendre…

J’ai souvenir de soirées où mon blues était atténué par l’écoute de certains albums, dont, évidemment, Older, accompagnée de verres plus ou moins nombreux de whisky single malt. Contrairement aux alcools forts, les hommes ne s’améliorent pas forcément avec les années (peut-être devrait-on essayer de dormir en fûts de chêne ?) mais le monde intérieur qu’on se construit au fil des temps peut nous aider de façon salutaire pour faire face au réel. Pour avoir contribué à la construction de ce monde-là et à l’apaisement de mes coups de blues, à travers cet album et bien d’autres remarquables chansons, je lui dédie respectueusement cet article.

So, this one’s for you, George.
You’ve changed the way I listened to music
And the way I lived through my heartbreaks.
May you rest in peace.

1963 – 2016

1963 – 2016

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Comics’n’roll 8/10
Notre spécialiste du Diable Rouge, Jean-Pascal Nguyen, se lance dans les spéculations mélomanes : Et si « Older » de George Michael était la bande son idéale de la vie de Matt Murdock ?
Démonstration tout en Murmure Incontrôlé chez Bruce Lit.

La BO du jour :
https://www.youtube.com/watch?v=aM3i2uR9LPM

44 comments

  • Présence  

    Après Talk Talk, on passe à Wham : mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter de revenir à tout ce qui m’a fait fuir le Top 50, et comprendre que mes goûts musicaux ne m’aideraient pas à m’intégrer ?

    Une référence à Antonio Carlos Jobim : c’est tout bon pour Tornado. La référence à la carrière cinématographique m’a fait rire tout seul devant mon ordinateur (heureusement mes collègues ne sont pas encore arrivés).

    Il est peu vraisemblable que je trouve la motivation nécessaire pour aller écouter cet album, même si je reconnais une belle voix à George Michael et que j’aime beaucoup la chanson Faith. Pour autant, cet article était vraiment touchant, parce que le mécanisme affectif qui conduit à associer des chansons à des BD ou des livres est superbement raconté. Je me suis également reconnu dans le processus d’investissement émotionnel dans une chanson, la manière dont quelques mots peuvent faire prendre d’un état émotionnel, ou apporter un réconfort inattendu, parce que les inflexions et le timbre de la voix d’un chanteur ou d’une chanteuse semblent me parler directement, à moi, faisant oublier tout le processus industriel qui permet à une session d’enregistrement de parvenir à mes oreilles.

  • Tornado  

    Très bel article, où s’articulent la musique, les comics et les tranches de vie.
    Le parallèle a beau être le fruit d’une pensée subjective, l’exercice de le mise en relation des chansons, des paroles de ces chansons et des extraits de comics est génial, je trouve. J’ai adoré.
    Je souhaite vraiment que Bruce relance une semaine musique de manière régulière (bimestrielle ? trimestrielle ? mensuelle ?). Qu’en pensez-vous ? Lecteurs ? contributeurs ? Que pourrions-nous y apporter en plus ? Même Matt semble partant en privilégiant la piste de la musique de films.
    Je pense que l’on pourrait peu à peu trouver un meilleur équilibre entre la musique et la BD (n’est-ce pas messieurs Patrick et Cyrille ? 😉 ), par exemple en s’efforçant d’ajouter une 2nde partie dévolue à un thème identique à celui de l’album, que l’on a retrouvé dans une BD, exactement comme l’a fait JP ici.
    En tout cas, je suis très motivé pour accorder plus de place, désormais, à la musique chez Bruce LIT (et si vous lisez ma participation au premier bilan annuel du blog, c’est déjà ce que je disais !).

    Quant à George Michael, tout artiste de variété qu’il soit (en opposition aux vrais rockers), je suis, j’ai été, et je serai toujours fan. Un pur auteur/compositeur/interprète. Mon titre préféré (chef d’oeuvre du genre à mon sens, quintessence de la variété au sens noble du terme puisque l’on y trouve la variation de la chanson moderne, du jazz et du blues) :
    https://www.youtube.com/watch?v=QKwWYpb1a4k

    • Matt  

      Partant, je le suis, mais je n’aurais surement pas de quoi alimenter un article par mois…
      Si j’arrive à pondre 1 ou 2 trucs ce sera déjà une prouesse. Je suis une pire tanche que JP pour parler musique (encore qu’il s’en sort bien dans l’article).
      Je ne sais pas décortiquer la musique, pire je n’en vois pas trop l’utilité dans la mesure où on ne critique pas une musique. Enfin si, on peut critiquer Maître Gims ou Colonel Reyes pour leurs textes de gros nazes beauf et bas de plafond mais que dire sur le classique par exemple ?
      Là vous parlez pas de pochettes, de l’historique des chanteurs et des groupes. ça ne se transpose pas à n’importe quel artiste. Je me vois mal parler d’une pochette de disque de Beethoven réalisée bien après sa mort, des anecdotes de son parcours personnel si lointain qu’on n’a pas d’info bien précise, ni parler d’un courant artistique dans lequel il évoluait mais qu’on n’a pas pu connaître personnellement.
      Tout au plus on peut mentionner ses reprises dans la culture populaire (on entend sa « sonate à la lune » dans des anime, des jeux-vidéo…) ça fait léger.

      • Tornado  

        Tu peux très bien prendre la pochette d’une BO de film et faire ton article dessus. Après, tout dépend du thème imposé par Bruce.

        • Matt  

          L’ennui c’est que je manque de culture musicale.
          J’aime bien la BO des gardiens de la galaxie par exemple. Mais si je devais parler des artistes à l’origine des reprises (Bowie, Jackson Five, etc), ce serait copier coller de wikipedia parce que j’y connais rien. La plupart figure-toi que je les ai connus avec cette BO récente…et je n’ai même pas creusé pour écouter d’autres titres d’eux. Je ne suis pas curieux à ce niveau là.
          Et pour une BO instrumentale spécifique au film…je me retrouverais à parler du film pour décrire de quelle façon la musique colle bien à telle ou telle scène.
          ça me paraît bien complexe comme exercice.

    • Bruno :)  

      Oui, c’est une de ses meilleures compositions : résolument unique. Personne ne l’aurait chantée de cette façon.

  • Wild  

    Grand fan aussi surtout à partir de sa période solo avec Faith je crois.
    Older est un album que j’avais écouté en boucle à sa sortie.
    Cowboys and angels, la préférée de Tornado fait partie également de mes préférées.
    C’est clairement dans ce registre qu’il excellait et qui me transportait.

    A sa mort, j’ai tout réécouté pour me souvenir. Avec ce recul, mon album préféré s’il en faut un : « listen without prejudice »…
    C’était « Last christmas, i gave him my heart… »

    (bon faut arrêter avec tous ces articles, faut que je bosse moi^^)

  • JP Nguyen  

    Merci pour vos retours. J’avais un peu peur (!) de passer pour un fou qui voit Daredevil partout, un peu comme Bullseye dans l’épisode 169, chroniqué vers Noël dernier, Last Christmas, on y revient décidément tout le temps…

    @Présence : je ne t’en veux pas car moi-même, je ne franchis pas toujours le pas d’écouter les BO du soir que tu proposes généreusement sur FB. Quand c’est le cas, je privilégie en général les morceaux « oldies » aux morceaux rock/metal. J’avais oublié ma référence à Marie Madeleine dans l’article, content que cela ait égayé ton début de journée…

    @Tornado : plus de musique, why not mais pas forcément dans des semaines thématiques « musique », non ? Car à partir du moment où l’article fait un lien avec une BD/un comics etc, il pourrait très bien s’insérer dans une autre thématique, non ?

    @Matt : hey, dans le teamup qu’on prépare sur un certain anime, on va forcément causer musique, Space Cowboy !

    @Wild : content que tu aies apprécié même si ce n’était pas l’article sur Dire Straits que tu appelais de tes voeux 😉

    • Tornado  

      @JP : Je ne vois pas bien comment on pourrait parler de musique autrement que dans une thématique musique ! Là on avait une ligne claire, si je puis dire : Pochette de disque/comics.

      • JP Nguyen  

        @Tornado : Ben deux exemples tout simples : ton article aurait pu passer dans une thématique « Black Power » et le mien dans une semaine « Daredevil »…

  • Tornado  

    Disons que, pour moi, mettre l’album de George Michael dans une semaine « Daredevil » me paraitrait capilotracté. Tandis que dans une semaine « Pochette de disque/comics », ça me parait tout à fait cohérent.
    Cela-dit, je suis pour l’ouverture, la liberté d’expression et, également « je suis très pour l’éclectisme » 😉 !

    • Matt  

      Là où je rejoins JP, c’est que la thématique musique obligerait à se concentrer sur la musique, et donc à choisir comme je le disais plus haut des artistes sur lesquels il y a des choses à dire. Pas évident pour un compositeur classique d’un autre temps par exemple. Non pas qu’il n’y ait rien à dire sur eux mais pas à notre niveau (pas au mien en tous cas, sauf si vous voulez voir un copier coller de wiki). Un historien pourrait. Alors que dans une thématique plus large, on peut imaginer parler d’abord d’œuvres : BD, jeux, films dans lesquels on retrouve des musiques de tel ou tel compositeur. Et expliquer pourquoi on trouve que ça se marie bien avec (ou pas).
      En effet JP, on va parler musique. Mais pas que ! Et ça change tout.

  • Bruce lit  

    @Tous : plus de musique ? Pourquoi pas, mais il faudra bien maintenir le cadre les enfants et le rapport avec la BD. Je vous rappelle que je n’ai pas un nombre extensible de rubrique et que Encyclopegeek ne doit pas devenir une rubrique fourre tout. Une biographie écrite ou filmée pourquoi pas. Le Gainsbourg de Sfar est très bien pour ça : de la musique mis en image par un dessinateur ? Oui !Renaud a été mis en scène de nombreuses fois aussi. Si des livrets mettent en scène des BD comme celui d’Alice Cooper, oui aussi.
    Après je vous rappelle quand même que sur Facebook, je partage nos articles sur des blogs dédiés à la culture Comics, et que plus il en sera des questions, plus on aura d’échos.
    Actuellement en préparation : les génériques de dessins animés.

    @JP: Older tourne pendant ma pause repas. Bon, j’aime pas du tout….C’est trop cotonneux pour moi, je n’aime pas du tout la production du disque. Fastlove correspond à tout ce que je ne supporte pas chez Michael avec les sons Dance Floor. Je préfère les chansons lentes chez lui même si Move on est trop boîtes de jazz pour moi.
    Il a commis de grandes chansons notamment : Careless Whisper que j’assume aimer, Jesus to a child, oui, et surtout One More Try que j’adore. Father Figure a des arrangements datés mais reste une bonne chanson. Humainement, j’aimias bien ses itw, il avait l’air d’un mec humble et généreux.

    Le parallèle avec Matt Murdock est malin et rappelle la richesse des personnages Marvel qu’il est possible d’habiter de tous les fantasmes. J’avais bien aimé l’ouverture du run de Mack où l’on voit Matt jouer du Piano et analyser chaque accord avec ses hyper sens.

    J’ai enfin apprécié la JP origine façon Peter Parker : le gars plutôt marrant malheureux en amour. Tant mieux si la musique de Michael a pu t’aider. Je suis en tout cas content que tu sois sorti de ta zone de sécurité et passé avec succès le test parmi la horde de rockers du blog.

    • JP Nguyen  

      @Bruce : moi, Peter Parker ? Mais alors pré-One More Day et je prie pour que Quesada et Straz ne viennent jamais s’occuper de moi !
      La splash page de Matt au piano dans le run de Mack : une très belle page et un pur moment de BD (je crois que dans la VF, il y a une légère couillonnade de traduction, « A minor » devenant « une mineure » au lieu de « LA mineur »)

  • Patrick 6  

    Un joli exercice de style de trouver des références super héroïques là où il n’y en pas…. d’évidentes !
    Donc je n’irais certainement pas jusqu’à dire « il voit des super slips partout » mais l’idée est un peu là malgré tout 😉 Après tout si Matt a une barbe mal taillée, elle n’est pas épilée pour autant 😉 Bon ceci dit il faut bien dire que comme le signale Tornado tu es bien plus resté dans les clous de l’idée départ que moi, qui n’ai traité les comics dans mon article que de très loin…

    Ceci dit quitte à surprendre tout le monde je crois que « Make it big » de Wham! était l’un de mes premiers achats de disques (euh c’était en K7) avec mes propres sous ! Bon ok j’avais 13 ans donc je pense qu’on peut invoquer la prescription.
    L’album a épouvantablement mal vieilli à part quelques hits dont l’inusable Careleur Oui-se-peur !

    A noter que j’ai toujours pensé que le morceau Faith (outre de reprendre le titre d’un album de Cure) a un petit coté pompé sur « Close to me » !

  • Présence  

    Ah ! non, non, non. Vous n’allez pas vous en tirez comme ça JP & Patrick 6 : que révèle l’amour de cette pochette ? Que peut-on voir dans l’appréciation de ce visage sublimé dans la photographie ?
    Je suis en mode Proche panique, avant que mes propres pochettes ne soient révélées au grand jour. 🙁

    • Patrick 6  

      Cette pochette m’apprend surtout que ce disque n’est pas pour moi :))
      Aussi belle que soit cette photo elle en dit très long sur le narcissisme du modèle….
      Bon tu me diras que je ne suis pas un bon exemple vu que je préfère voir un frigo sur une pochette plutôt que les poils à Jojo !
      Pour ce qui te concerne demain nous verrons ce que me disent tes mecs bodybuildés torse nu :))

      • JP Nguyen  

        Détrompe-toi, Patrick ! GM n’était pas si narcissique que ça, puisqu’il avait préféré ne pas apparaître dans certains clips comme Freedom ou Too Funky. Et sur la pochette de l’album Listen Without Prejudice, il n’apparaissait pas non plus. Mais là, sur Older, c’est lui qui s’affirmait comme ayant mûri, du coup, avoir choisi sa photo me semble approprié…
        Après, je ne suis pas dans le secret des coulisses, si ça se trouve c’est aussi une demande de la maison de disques pour s’assurer de meilleures ventes…

  • JP Nguyen  

    Merci de ta persévérance pour poster ton commentaire., Omacspyder!
    Si je détourne le teaser matinal de Bruce, je pourrais dire que je suis un mélomane without Fear.
    En outre, ultime hasard, le second prénom de Matthew Murdock est… Michael !

  • Matt  

    Et sinon personne n’est fan de Simon & Garfunkel ?

    • Tornado  

      Simon & Garfunkel : J’aime beaucoup leurs ballades douces (« Parsley, Sage, Rosemary & Thyme » par exemple), autant que leurs chansons pop me gonflent, à l’exception de « Mrs Robinson ».

  • Jyrille  

    Je ne comprends pas, JP, quelles étaient tes craintes au sujet de la musique tant ton article est superbe : il est littéraire, très bien écrit, et il utilise de bons termes peu usités (contrairement à moi qui me suis lamentablement mélangé les pinceaux sur l’article d’hier…). Je le trouve splendide formellement mais également sur le fond : ta comparaison avec DD semble fluide et logique, alors que lorsque Bruce m’en avait parlé, je ne voyais pas du tout le rapport !

    J’ai oublié de dire hier que j’avais une excuse quant à mon hors sujet pour le rapport aux comics, c’est une excuse triviale mais la voici : je suis incapable d’en faire un rapprochement, tout comme je suis incapable de faire des jeux de mots. Mon cerveau ne marche pas pour ça, il est inutile. Je suis donc d’autant plus bluffé par vos articles et vos comparaisons avec des héros de papier et d’autres oeuvres qui semblent a priori bien éloignées du disque ou de la pochette chroniquée. Et attends, demain, ce sera pire…

    Cela dit, tu as également relaté ta vie et j’ai trouvé ton article très touchant et très respectueux de l’homme, c’est un véritable hommage que tu rends ici, c’en est d’autant plus précieux. Je n’ai jamais été fan de George Michael, mais comme Bruce j’ai toujours apprécié cet artiste qui semblait profondément humain et blessé. Sa performance de Somebody To Love au concert hommage à Freddie Mercury est un des meilleurs moments du concert, il est indélébilement gravé en moi. Lorsqu’à 14 ans je traînais les boums, j’adorai Faith (la chanson) et il me semble bien que j’avais cet album en K7. J’adore les titres pop et enlevés de Wham (bien vu la référence à l’onomatopée), ceux qui sonnent comme du Motown (Wake Me Up, Freedom, même Last Christmas) et ceux qui bougent de GM, par contre j’ai toujours eu du mal à apprécier ses titres lents, même si bien sûr j’ai toujours été bluffé par le talent de compositeur-auteur et interprète de ce vrai musicien.

    J’ai écouté l’album Older en entier aujourd’hui et même si comme tu le soulignes il s’agit d’un vrai album (la culture de l’album se perd, les jeunes écoutent des playlists spotify, ce qui est bien mais aussi frustrant et ne pousse pas à chercher plus loin… J’ai un ami plus âgé qui lui aussi m’avouait avoir désormais du mal à écouter un album en entier. Alors que moi j’ai toujours cette culture, je marche par albums, et devrai-je en être fier, mon fils aussi.), mais il ne me parle pas car trop lisse et un peu mou. Il a une vraie identité, sa pochette est splendide, mais je n’aimerai jamais. Il faudra que j’écoute Listen without prejudice (autre superbe pochette), sans doute plus joyeux.

    En tout cas encore bravo et merci pour ta prose, JP, GG !

  • Jyrille  

    Au fait je n’ai pas compris la référence cinématographique… Et Présence, tu avoueras que le Talk Talk n’est pas du tout celui auquel tu fais référence ici 😉

    • Présence  

      J’avoue tout, ce n’était que pour la taquinerie. En fait George Michael est bien plus rock’n’roll à se faire surprendre dans les toilettes pendant une gâterie, que les jeunes bien propres sur eux de Tak Talk. 🙂

      Désolé, je ne peux pas m’en empêcher, et puis il faut que j’en profite avant que vous ne découvriez avec effarement l’avalanche de biscoteaux huilés et de gros monstres pas beaux dans mon article… Heureusement que le ridicule ne tue plus.

      • Jyrille  

        Huhu, tout à fait d’accord pour l’attitude de rocker de George ! J’espère que tes angoisses quant à tes pochettes se résorbent doucement…

  • JP Nguyen  

    @Cyrille : merci pour tes retours toujours positifs mais aussi sincères. Ayant essayé certaines BO depuis la semaine dernière je ne peux que constater que le ressenti en matière de musique semble une chose très personnelle. Rares sont ceux à qui l’on a pu « vendre » un album ne rentrant pas dans le paysage musical de prédilection. Cela est certes aussi valable pour les BD et le cinoche mais j’ai quand même l’impression que c’est encore plus fort pour la musique.

    Pour la réf cinématographique mentionnée dans l’article, c’était une allusion à la carrière de star du X du personnage de Karen Page…

    • Jyrille  

      Ah merci je ne connais pas cette partie de l’histoire de Karen… ou peu, puisqu’il est possible qu’elle soit dans cette situation au début de Born Again non ?

      Pour la musique, je ne peux qu’être d’accord avec toi. Le pouvoir d’une chanson, entendue dans certaines circonstances, attachée à une période, reste toujours, même des décennies plus tard. C’est quelque chose qui me fascinera toujours.

    • Matt  

      Et c’est pour ça que critiquer une musique est un exercice assez vain. C’est comme critiquer un aliment. Si tu aimes, tu aimes. ça ne te fera pas changer d’avis si quelqu’un vient te dire que c’est trop épicé ou acide. Pour lui peut être, mais pas pour toi.
      Il n’y a pas de clichés, de traitement mature ou immature, d’erreurs de mise en scène ou de rythme comme dans une BD ou un film. Il n’y a pas de scénario (et par là j’entends le vrai sens du mot scénario : le descriptif des scènes, dialogues, émotions visant à mettre en scène l’histoire). Bon…si on parle de groupes néo nazis ou autres chanteurs de merde du genre, il reste bien des idées malsaines à critiquer mais pour le reste c’est assez vain.

      • Jyrille  

        Pas si tu prends le parti pris de ne pas être descriptif, mais de donner les sentiments que cela t’inspire ou te fait subir. L’appartenance sociologique de la musique diffère souvent selon les styles, elle peut être attachée à un tas de mouvements de pensées, essayer de traduire une philosophie. Elle peut aussi être honnête ou malhonnête, elle peut être révolutionnaire, elle peut changer la vie : tout ceci est subjectif mais forcément présent, et c’est pour cela que la critique musicale est parfois fascinante. Et puis un album peut être réussi mais tiède, ou complètement loupé mais avec des intentions louables, et surtout, il est le témoin de l’évolution d’un artiste ou d’un groupe. Les compositeurs classiques ont leur périodes comme Picasso a eu sa période bleue puis sa période cubique. Les oeuvres nous en apprennent plus sur les gens, sur ce qu’ils ont vécu et comment ils en sont arrivés là, et après tout, c’est ce que nous aimons tous : que l’on nous raconte des histoires.

        • Matt  

          Pour ma part j’avoue que je ne m’intéresse pas à la critique musicale. Les rares fois où j’ai pu entendre des critiques, ça m’a surtout frustré. Par exemple je t’avais fait écouter un titre des Poets of the Fall, un groupe de « rock alternatif » (quoi que ça veuille dire) finlandais. Tu m’avais dit que ce n’était pas ta came. Bon…que puis-je répondre à ça ? Tant pis. Et ai-je envie d’entendre par exemple que tu trouves ça peut être trop commun, trop pompé sur tel ou tel groupe que je ne connais pas ? Non. Parce que justement je ne les connais pas et je me fous de savoir si ça a été déjà fait, si le son est trop comme ci ou comme ça. S’il plaît à mes oreilles, je n’ai pas besoin d’entendre qui que ce soit me dire ce qui va ou ne va pas en me parlant de courants artistiques qui me sont inconnus, etc. On est beaucoup plus dans le ressenti que dans la réflexion ou l’analyse comme dans une BD ou un film qui abordent des sujets de société sur lesquels on peut avoir une opinion et donc trouver le traitement mal foutu, provocateur, idiot, etc. Une musique, à moins peut être qu’elle soit engagée et déballe des idées sociales ou politiques, je ne vois pas comment la critiquer. Et donc encore moins si elle est juste instrumentale.

          Ce que tu décris sur la musique qui évoque des choses en nous et peut changer la vie s’apparente pour moi davantage à un vécu personnel, un témoignage. D’ailleurs c’est ce qui ressort des articles de ces semaines. Est-ce que ce sont vraiment des « critiques » ?

          • PierreN  

            Je me retrouve assez dans les propos de Matt, et notamment le fait que cela tient parfois plus du témoignage de sa propre expérience et de la recontextualisation dans ses divers courants par rapport à l’actualité de l’époque.
            J’ai beau avoir une culture musicale, j’ai l’impression de ne pas savoir bien en parler, en tout cas certainement pas avec la même aisance que le ciné ou la BD (j’aurais donc du mal à faire la même chose), comme si ce rapport subjectif, émotionnel, fait qu’il est parfois plus difficile de retranscrire ce ressenti avec des mots.

          • Matt  

            Bah pas vraiment. Je peux te dire qu’une musique m’a fait pleurer, mais ça ne fait pas de ma remarque une critique.
            Une critique s’appuie sur des critères objectifs de mises en scènes, de valeurs véhiculées dans les histoires (personne n’ira dire que c’est une qualité qu’un auteur de BD prône le racisme, ou du moins si c’est le cas, tu sais que le critique est trop con pour que son avis ait le moindre intérêt pour toi)
            La critique reste forcément subjective selon le degré de tolérance du critique face au talent de l’auteur à traiter les sujets dont il parle, mais il y a une base objective.

            Pour moi, un ressenti que l’on a en écoutant une musique ne repose sur rien d’objectif. C’est comme l’appréciation qu’on a du goût d’un aliment. Il n’y a pas à réfléchir, analyser, expliquer et encore moins polémiquer.

          • Jyrille  

            Je suis d’accord avec vous : ce ne sont pas des critiques à proprement parler. Cette semaine, j’ai mis un peu de wikipédia dans mes articles, pour recontextualiser et ne pas dire trop de conneries, car il est bon d’ancrer une intention ou un mouvement dans un contexte plus grand, afin d’expliquer. Parfois ça tient à peu de choses : par exemple, le Velvet Underground a fait deux albums très étranges et bruitistes et soudainement, le troisième est acoustique et apaisé. Avaient-ils changé ? Non ! On leur avait piqué leurs pédales d’effets et autre matos à l’aéroport.

            D’un autre côté tu peux tout à fait dire que les musiciens sont mauvais ou que le son est nul ou que le disque est trop long, cela restera personnel et du ressenti. Et c’est pour ça que la critique musicale est belle : il n’y a pas de conflit, juste des points de vue (enfin à part pour ceux que tu cites comme étant ouvertement fachos par exemple). Et grâce à ça, on peut tenter d’expliquer ce qui plaît (ou déplaît), mais jamais juger, car cet art est trop personnel. Comme la peinture d’ailleurs.

            Personnellement, je ne ressens pas le besoin que l’autre aime forcément. Tu me parlais de ton groupe : ce n’est pas ma came car trop lisse, trop entendu pour moi, mais je ne vois pas en quoi cela me dérangerait que tu les aimes, et tu n’as pas à te sentir frustré que je n’ai pas accroché. Evidemment, lorsque j’offre une découverte à quelqu’un, cela fait très plaisir, mais c’est un plus. C’est un peu comme si j’avais un peu plus ouvert l’esprit de certains – c’est prétentieux mais au fond, c’est un peu ça.

            Personnellement, j’ai beaucoup plus de mal avec le cinéma, c’est un art un peu trop complexe, et j’ai un manque de culture évident (et pourtant, je m’y connais un peu).

        • Matt  

          C’est une satisfaction d’ouvrir l’esprit de quelqu’un ou de trouver quelqu’un avec des goûts similaires ? Le 2ème est plus égoïste mais moins prétentieux^^

          Sinon oui tu as raison pour Poets of the fall, ce ne sont pas les plus originaux. Mais un truc simple : j’aime beaucoup la voix du chanteur. Et s’ils ressemblent peut être à d’autres groupes, je n’ai pas accroché à ces autres groupes pour des questions triviales de ce type : une appréciation d’une voix par exemple.
          Au passage, je les ai découverts à travers des jeux videos. « Late Goodbye » est le générique de fin de Max « Payne 2 », et « War » et « The Poet and the Muse » sont dans la BO d’Alan Wake.

          Je ne suis pas certain qu’il n’y ai aucun conflit dans la critique musicale. Des dialogues de sourds par contre…justement parce qu’il n’y a rien à prouver à qui que ce soit, c’est personnel. C’est aussi pour ça que je n’aime pas trop parler musique. On m’a déjà assez gonflé plus jeune parce que j’aimais le classique alors qu’il fallait écouter du NTM pour être « cool ».

          • Jyrille  

            Le problème est là : même si les lecteurs de comics et de bds en général sont encore considérés comme des retardés, ceux qui n’écoutent pas la bonne musique sont encore plus ostracisés. Mais dans le cas de la bd, c’est moins répandu car au final, malgré la surproduction, très peu de gens lisent des bds. Il suffit de regarder autour de vous. J’ai fait l’expérience.

            C’est pour cela qu’il ne faut pas critiquer, mais expliquer pourquoi on préfère tel ou tel disque ou tel genre. Et si l’autre n’est pas d’accord, c’est son problème. Trouver des gens qui ont les mêmes goûts que moi est agréable mais au final, ce n’est pas ce qui enrichit. J’adore lorsque quelqu’un me fait comprendre un instrument ou la beauté de tel style. Je sais que j’aime certains morceaux de blues, mais dans sa grande majorité, je ne le supporte pas. J’attends toujours d’avoir le coup de coeur pour un album ou un artiste.

          • Matt  

            Alors tiens :

            https://www.youtube.com/watch?v=0f_hewSrAH4

            Avec un acteur qui ressemble bien au personnage du jeu d’ailleurs.
            J’adore la voix de Marko Saaresto.

            Dernier mot sur la musique. On m’a sans doute trop emmerdé sur mes goûts pour faciliter mon aisance à en parler. J’ai fini par me dire que je n’avais pas besoin de l’avis des autres à ce niveau là. Car contrairement aux critiques de BD ou de films, je n’en retirais rien d’intéressant. Juste du mépris de snobs ou d’abrutis.
            J’en suis arrivé à adhérer à l’adage « pour vivre heureux vivons cachés » ou que « l’enfer c’est les autres ». Ou disons plutôt que même si je VEUX croire que c’est faux, je comprends très bien ce qui a motivé ces célèbres personnes à dire des trucs pareils.
            Le fait est que sans les jugements des cons incapables de laisser vivre les gens comme ils l’entendent, la vie serait plus facile.

          • Jyrille  

            Je ne connaissais pas l’erhu, merci donc pour ma culture ! C’est effectivement très cinématographique comme musique, et le son semble être un violon plus aigu, c’est très asiatique. Il faudrait que j’essaie d’autres titres, tel quel ce n’est pas ma tasse de thé mais c’est intéressant.

            As-tu déjà écouté la BO de Akira ?

  • Léo  

    Merci pour ton article, JP. Très sympa. Je ne connais presque rien à feu Mr Michael mais bizarrement, j’ai une sympathie à la base pour le bonhomme.
    Maintenant, encore plus.

  • JP Nguyen  

    Quand même, Matt, je trouve qu’il y a des critères possibles pour critiquer une oeuvre musicale. D’abord dans les textes, sur le vocabulaire utilisé, l’élégance ou pas des expressions, la richesse ou la pauvreté des rimes, bon ça ressemble à des critères de poésie mais certains morceaux sont des poèmes chantés. Et il y a la complexité ou pas des arrangements, de l’orchestration, le fait que la production en studio fasse ressortir tel ou tel son… Il y a la technique du chanteur, son phrasé, l’ampleur de sa tessiture etc.
    En caricaturant à mort, une chanson avec 3 paroles complètement cons, avec un son tout pourri et des effets rajoutés pour masquer la voix naze d’un chanteur, on a quand même le droit de dire qu’on trouve que c’est merdique. Franchement, quand je suis tombé sur de pub pour l’album de Jul ou que j’entends une chanson de Maître Gims et consorts, je pense sincèrement que le niveau musical est bas et, sans retirer le droit à quelqu’un de vibrer sur ces morceaux là, qu’il ne vienne pas me dire que c’est du grand art. Sur ce coup, je fais un peu mon Tornado mais non, tout ne se vaut pas.

    • Matt  

      Oui ça évidemment, je parlais de Maitre Gims ou Colonel Reyes je sais plus sur quel article. Comme je le disais, si les paroles sont à chier, ou insultantes, on peut critiquer. Mais finalement c’est critiquer de la merde^^ Quand on entre dans quelque chose de plus qualitatif, c’est pas évident.
      Je ne saurais pas critiquer une musique de Chopin par contre. Ou d’Howard Shore si tu veux pour parler de truc plus récent avec le seigneur des anneaux. Pas de paroles déjà.
      Et les 3/4 des trucs que j’écoute, c’est de l’instrumental.

      Et je ne dis pas ça parce que j’aime bien. Je ne suis pas fan de grand chose parmi ce que vous avez tous évoqué dans vos articles (à part la soul), mais je n’ai pas d’argument pour vous dire que c’est pas bien. C’est juste que voilà…ça ne me parle pas.

      • Présence  

        Une chanson avec 3 paroles complètement cons, avec un son tout pourri et des effets rajoutés pour masquer la voix naze d’un chanteur – Je ne suis pas entièrement convaincu que ce soit suffisant. Je me suis déjà retrouvé avec un air entêtant, impossible à me sortir de l’esprit, et en cherchant bien à prendre conscience que cet air-là, ou ces quelques mots étaient en phase avec mon humeur du moment, ou avec un ressenti particulier agissant alors comme un révélateur, ou avec un élément de mon environnement auquel je ne prêtais pas attention de manière consciente.

        Du coup, il me semble qu’il peut y avoir plusieurs manières d’apprécier une chanson, un album ou un artiste, avec une palette de grilles de lecture potentielles. Ainsi l’appréciation que je peux avoir d’un album peut aussi bien s’effectuer sur la base de critères objectifs, que sur une émotion fugace, essentielle sur le moment, oubliée par la suite.

  • Présence  

    Rares sont ceux à qui l’on a pu vendre un album ne rentrant pas dans le paysage musical de prédilection.

    Critiquer une musique est un exercice assez vain. C’est comme critiquer un aliment. Si tu aimes, tu aimes.

    Je ne partage pas du tout ce point de vue pour de nombreuses raison. La première : Cyrille m’a vendu Talk Talk, alors même que j’avais un fort a priori négatif contre ce groupe au travers des 2 ou 3 chansons que j’avais pu écouter d’eux, au point que je fasse l’acquisition de cet album pour l’écouter dans les conditions confortables auxquelles je suis habitué. L’article de Bruce m’a poussé à réécouter Animals de Pink Floyd, à le réévaluer, et à écouter dans la foulée Atom Heart Mother et Meddle des mêmes Pink Floyd. L’article de Cyrille sur les Dead Kennedys m’a permis de me faire une idée plus concrète de ce qu’est ce groupe et d’aller écouter leur premier album.

    Au-delà de mon cas personnel, et en tant que parent, ma femme et moi avons délibérément obligé nos enfants à goûter des plats divers et variés pour qu’ils apprennent à connaître différents goûts, et à se faire une idée dessus. Il me semble qu’ils ne peuvent développer et affiner leur goût qu’en apprenant. En prenant de l’âge, je me rends compte que mes propres goûts alimentaires évoluent au fil des décennies et que je le dois pour partie à des avis d’autres personnes sur des plats.

    Concernant la critique d’album (comme Cyrille, j’ai plutôt une habitude d’écouter des albums), peut-être vaut-il mieux employer le terme de commentaires, pour prendre en compte la dimension affective ? Je lis des chroniques de CD tous les mois, et cela me permet de découvrir d’autres artistes dont je n’aurais jamais entendu parler sinon. Ça me permet de me faire une idée sur le style de musique de tel ou tel groupe ou interprète. Récemment, j’ai souhaité tester les œuvres de Philip Glass. Heureusement qu’il est possible de consulter des commentaires sur ses disques, pour pouvoir avoir une idée de ce qu’il y a dedans, et des indications sur la nature de la musique, de l’album pour en retenir quelques-uns parmi la pléthore d’albums disponibles. Les commentaires de CD me permettent également de comparer mon propre ressenti à ceux d’autres personnes, d’enrichir ma découverte des caractéristiques d’un album, d’y entendre des émotions que je n’aurais pas ressenti tout seul de mon côté.

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