FOREVER Diablo (Focus Nightcrawler)

Partie 1 : l’Âge d’Or

Diablo par Alan Davis et Paul Neary

SPECIAL GUEST : MAXIME FONTAINE

À l’image de « Soryan Nesh », son détective protéiforme qui devient tour à tour Cyrano, Holmes ou Dracula, Maxime Fontaine se frotte avec bonheur à différents genres littéraires : polar adulte, fantasy ambitieuse, BD, romans jeunesse. La trilogie « Sorciers », co-écrite sur 1500 pages avec Romain Watson, chez Gulf Stream éditeur, a été fortement remarquée. Il nous propose un focus sur son X-man préféré : Nightcrawler ou Diablo en VF.

BAMF ! Parfois, un personnage de fiction se téléporte dans notre vie, et soudain le monde change. 1989. J’ai quinze ans. On se prépare pour un voyage en famille jusqu’aux îles Canaries. Mon père me suggère d’acheter un magazine ou deux pour le voyage.

Un peu au hasard, j’attrape un album broché estampillé Marvel : le récit complet « Excalibur », série dérivée d’un titre phare : « les étranges X-Men ». Les trois filles sexy sur la couverture ne sont pas étrangères à mon attrait. Elles ont cet air assuré, un peu hautain qui m’interpelle. Et des corps de rêve, bien sûr.

Je connais déjà les BD de super-héros, j’en ai parcouru plusieurs. Mais celle-ci, je la lis vraiment. Les filles ne sont pas juste jolies. Elles s’appellent Rachel Summers, Kitty Pryde, Meggan. Elles ont une psychologie, une personnalité, un vécu qui les distingue les unes des autres et qui les rend fascinantes. Soudain, je suis cueilli par des dessins et un style d’écriture comme je n’en ai jamais rencontré.

C’est pour moi un choc à la fois graphique et narratif. La symbiose parfaite entre l’imaginaire d’un écrivain talentueux et les planches somptueuses d’un dessinateur doué. Le scénariste, c’est Chris Claremont, le maître des intrigues à tiroirs. Le dessinateur, c’est Alan Davis, le magicien des volumes.

Objet de fascination : le RCM Excalibur

Et puis, il y a ce personnage masculin. Ce super-héros qui ne ressemble pas à ses semblables. Sa peau bleue, ses oreilles pointues, sa queue fourchue, ses mains à trois doigts en font d’emblée un paria. Mais un paria avenant, souriant, acrobatique. Un gymnaste qui défie les lois de la pesanteur et se lance dès la première image dans la bataille, épées en main, face à une improbable armada de robots-mousquetaires.

La mise en scène est parfaite. L’individu est saisissant de charisme et d’originalité. J’apprends qu’il s’appelle Diablo. En quelques bulles et postures, on saisit déjà sa voix et sa personnalité enthousiasmantes. Il se téléporte d’un endroit à l’autre dans un nuage de soufre très graphique. BAMF ! La totale classe.

On est loin d’un Superman, d’un Batman ou d’un Spider-Man où le costume fait l’homme. Même si sa tenue originelle est juste parfaite, en réalité, il n’en a pas besoin. Diablo, on le reconnaît avec n’importe quel vêtement. En short, en survêt’, en anorak, en chemise à fleurs : à moins d’utiliser un gadget de Tony Stark, impossible pour lui de passer inaperçu.

Alors que Bruce Wayne et Clark Kent, c’est un peu comme Œil de Faucon et Cap America : des mâchoires carrées, des visages qui se ressemblent. Sans leur habit iconique, on les confond aisément. À quinze ans, on cherche encore des modèles. Des personnages réels ou des êtres de fiction à qui ressembler, parce qu’on est mal dans sa peau. Moi, je me trouvais surtout maladroit. Trop rêveur. En marge des autres. Jamais assez beau. Coincé de mon apparence, aussi.

Soudain, sans que j’aie pu m’y attendre, Diablo (alias Kurt Wagner) m’offrait une solution à ce mal-être. En transformant sa différence en atout. Mieux : en brillant grâce à sa différence.

Le monde le détestait parce qu’il avait tous les attributs du démon ? La belle affaire ! Cela ne l’empêchait pas de s’en amuser, d’effrayer ses détracteurs, de bondir partout, et d’évoluer parmi d’autres personnages tout aussi étranges et envoûtants que lui.

Parce qu’il savait jouer de ses atouts. Cette résonance, j’en avais besoin. Le bel optimisme de Diablo, je m’en suis aussitôt emparé. Il était déjà celui de ma mère, de ma grand’mère. En me confrontant au monde et à ses horreurs, je l’avais juste oublié.

Diablo le bretteur (Claremont/Davis/Neary)

Ce que j’ignorais encore, c’était à quel point j’allais me passionner pour cet être de fiction. À quel point il allait me coller à la peau, à certains moments clés de ma vie. Bien vite, j’apprenais qu’il était apparu pour la première fois parmi les X-Men, en 1975. Mon année de naissance… comme par hasard !

À partir du RCM (pour Récit Complet Marvel) nommé Excalibur, j’ai voulu tout connaître, tout savoir de la famille d’adoption de Diablo, les fameux « X-Men », ces héros prêts à mourir pour la survie d’un monde qui les déteste.

Parce que les X-Men, ce ne sont pas les Vengeurs hyper médiatiques et plutôt propres sur eux. Ils sont torturés, trop visibles, mal-aimés. Ils sont une allégorie parfaite de la volonté d’intégration face au racisme primaire. Leur parcours est jalonné de drames, d’intolérance, de revers. Mais aussi d’entraide. De résilience. De volonté de survivre en se soutenant dans l’adversité.

Cette profondeur, cette richesse du propos font du comic-book « X-Men » le plus riche, le plus intelligent de l’univers Marvel. Mais aussi le plus complexe.
À l’instar d’une intrigue à la Dumas, à la Victor Hugo, il est dans la nature des feuilletons super-héroïques d’être foisonnants. Sur les traces de Diablo, j’ai commencé à collectionner tous les numéros manquants, depuis sa première apparition en 1975 jusqu’à ses aventures à l’aube des années 90. Bien sûr, ça m’a pris quelques années. Il a fallu écumer les bouquinistes et autres braderies, une longue liste de numéros en poche.

Ce côté « chasse aux trésors » m’a passionné. La tâche était rendue plus aisée par ce fil rouge : à l’époque, un seul scénariste présidait à la destinée de l’elfe bleu. Le même Chris Claremont responsable de mon coup de cœur initial : le RCM Excalibur. Justement, Marvel était en train de rééditer les tous débuts de son run brillant et remarqué. Trois ou quatre ans plus tard… voilà, j’y étais ! Le puzzle était complet. Complet, et superbe. À ce détail près : la figure de Diablo n’y était pas aussi centrale que je l’imaginais.

Le Diablo préhistorique (notes de Dave Cockrum)

Petit retour en arrière, en se plaçant cette fois de l’autre côté de l’océan Atlantique. Là où les X-Men sont nés : aux États-Unis. Pour les lecteurs de comics, 1975 est une année charnière. En cette époque où les revues en quadrichromies ne valent pas même un dollar, c’est le règne de tous les concepts inventés par Jack « the king » Kirby et Stan « the cameo man » Lee. Les Fantastic Four, Incredible Hulk et autres Avengers en moule-bites colorés ou shorts indéchirables caracolent depuis plus d’une décennie en tête des ventes.

Mais le titre « X-Men », pourtant inventé par le même duo magique est à la traîne. Pourtant, l’idée d’une bande de jeunes mutants a de quoi séduire. On abandonne un moment les scenarii tarabiscotés à base d’araignée radioactive, de rayons cosmiques et autres bombes gamma. Si les personnages principaux -Cyclops, Marvel Girl, Beast, Iceman et Angel- se voient dotés de capacités surnaturelles, c’est uniquement parce qu’ils sont les enfants de l’atome : les rejetons d’une génération baignée de radiations.

Seulement, la désertion assez rapide de Kirby et Lee plombe les ventes. Malgré quelques numéros spectaculaires signés par un Neal Adams en pleine forme, l’équipe éditoriale de Marvel en est réduite à réimprimer d’anciens épisodes. On charge la scénariste Len Wein et le dessinateur Dave Cockrum de réinventer le concept. En étoffant le casting, avec une équipe internationale censée amener un plus large lectorat.

Ça tombe bien : des personnages hauts en couleurs, Dave Cockrum en a plein ses cartons.  Parmi eux, un démon à la peau bleue baptisé « Nightcrawler », imaginé lors d’une nuit apocalyptique, tandis qu’une tempête particulièrement furieuse ravageait le paysage. Vous l’avez reconnu : c’est notre « Diablo » de la VF. Enfin, pas encore…

Au début, Cockrum imagine un individu sombre, aux crocs de vampire, qui cherche à rejoindre les enfers. L’artiste a déjà tenté de placer son personnage chez DC comics. Jugé trop étrange pour un super-héros, il a été recalé. Qu’à cela ne tienne : la firme concurrente, Marvel, est intéressée ! La maison des idées sent le potentiel de cette création hors-normes : un justicier à l’apparence effrayante ?  Voilà pile ce qu’il faut pour les nouveaux « X-Men » !

Première apparition de Nightcrawler, Storm, Colossus : le célébrissime Giant size X-Men !

Nightcrawler débarque donc dès la première séquence du comic-book. Il y côtoie la belle Ororo Monroe (alias Storm, alias Tornade), une déesse africaine au caractère affirmé, aux longs cheveux blancs, aux yeux bleus profonds et hypnotiques -difficile de ne pas en tomber amoureux. Il y aussi Colossus, un poète bodybuildé venu d’URSS -eh oui, c’est la détente ! Et puis, Wolverine (« Serval » pour les vioques comme moi), ce griffu teigneux déjà apparu dans un numéro de « l’incroyable Hulk », et qui bientôt se taillera la part du lion, scénaristiquement parlant.

Le tout jeune Chris Claremont remplace un Len Wein débordé dès le deuxième épisode. Il ne quittera le titre que… 17 ans plus tard. C’est dire à quel point ce cher Chris façonnera la destinée des mutants. Et Diablo / Nightcrawler, dans tout ça ? Eh bien, exit le sombre démon échappé des enfers. Chris Claremont repense totalement sa personnalité. Acrobate accompli ayant grandi dans un cirque, Il deviendra optimiste, fier de ce qu’il est. Un cœur pur à même de bousculer tous les préjugés. Cela plaît à Dave Cockrum, qui bientôt s’identifie au personnage, au point de répéter au fil des interviews que l’elfe bleu, fan d’Errol Flynn comme lui, est son double de fiction. (Je ne peux que le comprendre : au moment où, face mon puzzle mutant, je sors de l’adolescence, l’identification fonctionne encore à la perfection, de mon côté.)

Diablo devient donc la quintessence de l’allégorie mutante. L’âme pacifique du groupe. Qui de mieux qu’un (pseudo) diable afin d’attiser les haines, jouer avec les superstitions… et montrer à quel point les apparences sont trompeuses ?

Lorsque Dave Cockrum, son créateur, est aux crayons, l’elfe est assurément l’une des stars du titre. On lui découvre sans cesse de nouveaux pouvoirs (adhérence aux murs, invisibilité dans la pénombre, fourrure fine, capacités d’escrimeur, … ) Et puis, le vent tourne. Incapable de soutenir davantage la cadence mensuelle, Dave Cockrum quitte le titre.

Le nouveau dessinateur des X-Men est un prodige du nom de John Byrne. Avec lui, le titre va s’envoler vers des chiffres de vente stratosphériques. Et si, en coulisses, ça barde entre Claremont et Byrne, du côté des librairies, les lecteurs de la saga du « Dark Phoenix » jubilent, pleurent et vibrent comme jamais.

Canadien comme Wolverine, John Byrne a jeté son dévolu sur le griffu. Sous ses crayons, Diablo n’est plus qu’une mascotte, un faire-valoir des autres personnages. La meilleure preuve en est qu’aucun scénario ne tourne plus autour de lui à cette période.

On a bien une relation esquissée avec la métamorphe Mystique. Ce personnage trouble de métamorphe à la peau bleue aurait-elle un lien de parenté avec Diablo ? Malgré le teasing, cela ne dépasse guère le stade de l’allusion.

Cette période, sans conteste la plus populaire du titre, ancre l’elfe bleu comme un personnage de second plan. Dave Cockrum en éprouvera quelque rancœur envers Byrne -lequel n’a rien à faire des conseils de son prédécesseur.

Kurt Wagner par John Byrne, guest-starring Mystique

Soupe au lait, Byrne finit même par s’embrouiller avec Claremont. Alors que le titre est au sommet, le dessinateur superstar quitte le navire. Il voguera vers d’autres horizons (Fantastic Four, She-Hulk, Alpha Flight, …) où il deviendra seul maître à bord.

Mauvaise nouvelle pour de nombreux passionnés de mutants, mais bonne nouvelle pour Cockrum, qui retrouve avec bonheur ses chères créations, lors d’un second run moins révolutionnaire, mais tout de même enthousiasmant. Diablo y regagne des couleurs, et une meilleure place auprès de Tornade, Logan et les autres.

Lors d’un annual avec cette fois John Romita Jr aux pinceaux, on fait enfin connaissance avec la famille adoptive de Diablo. Orphelin de naissance, il a été recueilli par la sorcière Margali Szardos, une gitane au caractère affirmé qui aujourd’hui le met à l’épreuve. Et pour cause : Kurt Wagner a accidentellement tué son fils Stefan, devenu fou.

Diablo prouve son innocence, et se réconcilie avec sa famille d’artistes de cirque. Sa sœur adoptive, Jimaine, alias Amanda Sefton, devient officiellement sa compagne. Certes, ils ont grandi ensemble. Mais ils n’ont aucun lien de sang. Alors, personne ne voit d’objection à leur union… Parallèlement à cet épisode important, la seconde période Cockrum finit en apothéose, avec l’incroyable saga des Broods, inspirée du film « Alien », parabole intelligente du féministe Claremont sur l’IVG.

Le créateur de Tornade, Colossus et Diablo quitte une seconde fois les X-Men. Personne ne le sait encore, mais ce sera pour toujours. Un autre surdoué entre en scène : le jeune Paul Smith, maître du storytelling qui fait souffler un vent de fraîcheur, le temps d’une année inoubliable. Et puis, c’est le tour de John Romita Jr, qui restera un long moment sur le titre.

Pour Diablo, c’est de nouveau l’occasion d’être mis progressivement de côté. Comme s’il ne pouvait briller qu’avec Dave Cockrum. Bien plus inspiré par Wolverine, par Tornade, puis par trois nouvelles venues, Kitty Pryde, Malicia et Rachel Summers, Claremont relègue l’elfe bleu à son rôle de soutien d’équipe. Un personnage qui fait partie du paysage… mais sans rien apporter de décisif, scénaristiquement parlant.

Tout le contraire de Wolverine et surtout de Tornade, laquelle devient chef d’équipe en évinçant Cyclope. Elle obtient le statut de figure centrale des X-Men, le long de somptueux scenarii la mettant en scène tour à tour brisée, combattive puis victorieuse de ses traumas -la quintessence du féminisme super-héroïque, terriblement en avance sur son temps.  Pendant ce temps-là, Diablo n’est plus que l’ombre de lui-même. Il doute, il se plante. Son passage éclair en tant que chef d’équipe est un fiasco.

De son côté, s’il ne travaille plus sur le titre, Cockrum n’a pas dit son dernier mot. Sans doute agacé par cette mise progressive au placard de son personnage fétiche, il travaille sur une mini-série déjantée, qui propose la toute première aventure solo de Kurt Wagner, propulsé entre les dimensions. Ce sera le titre « Nightcrawler » (rebaptisé logiquement « Diablo » chez nous, le temps d’un RCM remarqué). Si l’histoire part en tous sens, on s’amuse énormément, et le temps que cela dure, on retrouve la flamboyance d’un personnage qui n’a jamais été mieux servi que par celui qui l’a jadis inventé.

La mini-série délirante de Dave Cockrum (1985)

Cette parenthèse enchantée, bouffée d’optimisme et récit d’aventure au premier degré ne résiste cependant pas à l’air de temps. À l’ère de Frank Miller et d’Alan Moore, où tout est crépusculaire et déconstruction des icones, il est de bon ton de briser les super-héros. Les X-Men n’échappent pas à la règle : Claremont leur fait collectionner les échecs. Jusqu’à ce que les plus lumineux succombent : Colossus, Kitty Pryde et Diablo sont grièvement blessés. Ce dernier plonge même dans le coma.

Rideau ! L’exil de Diablo du titre principal va durer un long moment. Une décennie entière sans sauver le monde aux côtés d’Ororo, de Logan et des X-Men. Est-ce une mauvaise chose pour le personnage ? Sûrement pas ! Car il ne restera pas inactif. Le renouveau se dessine, avec l’arrivée d’un artiste britannique : Alan Davis. Tellement doué, qu’il arrive à s’emparer du personnage, au point de surpasser, dit-on, la version originelle.

Voilà. Nous sommes en 1989. L’aube de l’équipe Excalibur. Le moment où mes lectures ont commencé. À ce moment de l’histoire, les X-Men sont morts en sauvant le monde -du moins, c’est ce que pensent Diablo, Kitty Pryde et Rachel Summers, qui doivent poursuivre leur chemin en Angleterre avec la culpabilité des survivants. En réalité, les supposés macchabées survivent en Australie, sous les crayons prodigieux de Mark Silvestri -lequel dessine les femmes comme personne. Kurt, Rachel et puis Kitty n’apprendront la survie de leurs amis que bien plus tard. 

Côté anglais, passé le deuil, on retrouve un ton léger, baigné dans l’humour et le non-sens. Claremont, qui ne savait plus comment utiliser Diablo dans la série principale lui taille un rôle parfait au sein du spin-off britannique. L’équipe d’Excalibur, c’est sa renaissance ! Diablo est à la fois conscience du groupe, mentor, caution morale, tacticien chanceux et atout de charme qui séduit Meggan la métamorphe. Tout cela à la fois : on dirait du Dave Cockrum en roue libre !

Galvanisé par le trait sublime d’Alan Davis, le scénariste star se remet au service de Nightcrawler… pour notre plus grand plaisir. Et c’est un véritable festival. Les excellents épisodes s’enchaînent. Notamment le #14 où, dans une veine parodique et méta, Diablo rencontre Chris Claremont et John Byrne en personne. Il s’éloigne vite d’eux, prétextant qu’il en a « soupé de ces deux-là, pour toute une vie ! »

Et puis, il y a l’inoubliable épisode 16 intitulé « Warlord », fabuleuse synthèse entre le multivers du Captain Britain d’Alan Moore, la fameuse mini-série de Cockrum mais aussi l’héritage de Flash Gordon et du John Carter d’Edgar Rice Burroughs. On y rencontre un Diablo en majesté, parfaitement dans son élément, centre d’une intrigue survitaminée où les combats à l’épée s’enchaînent, et où les princesses en détresse qu’il séduit sont en réalité des assassins. Cerise sur le gâteau : une couverture iconique d’Alan Davis, qui parodie Frazetta. Avec supplément second degré.

Alan Davis et Chris Claremont revendiquent leurs influences : Frazetta, Burroughs, Lovecraft

Malheureusement, épuisé à son tour par le rythme mensuel qu’on lui impose, Alan Davis fait relâche. La qualité s’en ressent. Voici Claremont sans son compère… et bientôt viré comme un malpropre par Bob Harras, éditeur ingrat qui supporte mal ses idées progressistes. Malgré 17 années de bons et loyaux services, malgré la tonne de dollars engrangés, on montre à Claremont la porte. On lui préfère les idées de Jim Lee, star montante d’Uncanny X-Men.

Claremont a juste le temps d’écrire un final touchant, point d’orgue de l’affrontement entre le Professeur Xavier (mentor des X-Men) et son ami et rival de toujours, Magnéto. Une conclusion satisfaisante pour Tornade et les siens. Les X-Men s’envolent vers de nouvelles aventures. Sans Claremont, cette fois.

La prise de pouvoir est absolue, la trahison est terrible. Et le titre deviendra bien moins féministe -comme n’importe quel autre parution super-héroïque, en somme. Dans ce ciel crépusculaire, une bonne nouvelle cependant : sur le titre Excalibur, Alan Davis préparait son retour au #42, en assurant seul scénario et dessin, cette fois.

Si on n’avait jamais douté de son talent de dessinateur, contre toute attente, Davis se révèle brillant au scénario. Au point de rivaliser avec les meilleurs épisodes de Claremont, et d’insuffler au titre un souffle épique, alors inégalé. Rachel Summers se retrouve au centre de l’arc baptisé « Anti-Phénix », qui conclue toutes les pistes narratives lancées par Claremont.  Diablo y devient le chef d’équipe expérimenté qu’il n’avait jamais pu être parmi les X-Men.

Une évolution du personnage bienvenue, qui regarde par-dessus son épaule les jours révolus de son passé de « mascotte ». Il se lance dans une nouvelle relation, au bras de Cerise, craquante extra-terrestre qui n’est pas sans rappeler la Starfire de DC Comics par certains aspects.

Il a même droit à plusieurs épisodes dignes du « Handbook of Marvel Universe », où des scientifiques dévoués analysent le moindre de ses faits et gestes, en s’enthousiasmant sur ses prouesses et ses capacités. Une petite armée de fans le prend comme modèle. Excalibur est clairement devenu son titre.

Le Diablo de Davis au centre des regards

Les meilleurs choses ont une fin. Alan Davis ne pouvait tenir éternellement cette cadence. Il tire sa révérence au #67, non sans avoir résolu le futur apocalyptique dont était venue Rachel Summers, quand Claremont était seul maître à bord. La happy end est parfaite. Et d’ailleurs, Davis utilise le terme, dans un ultime élan méta.

C’est pour moi (et pour beaucoup de monde) la fin de l’âge d’or des X-Men. L’épilogue parfaite de l’ère Claremont par l’un de ses collègues avec, au centre du tableau final, un Kurt Wagner rayonnant, qui est devenu la meilleure version de lui-même.

Et moi, je viens de passer mon bac. J’ai 18 ans révolus. Je suis un adulte. En âge de laisser derrière moi mon adolescence et les super-héros. D’ailleurs, j’ai une place qui m’attend en prépa littéraire. Je vais bientôt quitter ma région pour le lycée Fénelon, en plein cœur de Paris.

Bye bye, Diablo. Je te dis au revoir, comme à Tornade, comme à Logan, comme à Magik -un autre personnage claremontesque qui m’a marqué à jamais. Mais maintenant, les amis, l’insouciance, c’est fini. Et puis les super-héros aussi. Ils ont rejoint les Chevaliers du Zodiaque, qui se sont déjà évanouis dans le final du 114e épisode, après leur victoire contre Poséidon.

La vie d’adulte me tend les bras, avec ses romans bien plus sérieux, et ses jolies filles qui ne seront plus en papier journal -si j’ai de la chance. L’heure n’est plus aux périodiques de chez Marvel. Du moins, hum… c’est ce dont je me persuade, l’espace d’un bref instant. Parce que… quand même… Et Mystique la métamorphe, alors ? Cet énième personnage inventé par Dave Cockrum. Est-ce qu’elle était la mère génétique de Diablo, oui ou non ?

À SUIVRE… BAMF !
Bientôt, la partie 2 : the Long and Winding Way

Une fin parfaite (Excalibur #67)


Espace promo des livres de Maxime :

42 comments

  • JB  

    Merci pour le partage de cette belle expérience de lecteur (et la bienvenue sur ce blog !) Dans ce RCM fondateur (Excalibur, s’entend), on a droit à plusieurs facettes du personnage : le bretteur dans cette scène aérienne, mais aussi un côté plus dur avec le Diablo qui pousse Brian Braddock à se dessaouler.

    J’ai cependant l’impression d’un perso un peu maudit, qui n’a encore eu que rarement droit à un premier rôle à cette époque : cette histoire à la John Carter dans Excalibur, ou encore le sauveur d’une princesse qui s’ignore (UXM 204). Et dans Excalibur, je trouve qu’il est réduit à une copie Marvel de Nightwing, leader acrobate sans peur et sans reproche, ressemblance qu’accentue l’arrivée de Cerise dans la série.

    • Maxime Fontaine  

      Pour moi, il y a vraiment trois zones : la chouchou de Cockrum au sein d’une équipe équilibrée, l’éternel second couteau des X-Men, puis un véritable focus grâce à Davis -c’est surtout vrai quand le britannique est au scénario. Les années 2000 et 2010 vont être plus compliquées…

  • JP Nguyen  

    Une belle évocation de ce personnage à travers des souvenirs de lecteurs. Wunderbar !
    Je n’avais pas vu que c’était la partie 1 et la fin de l’article a fait office de gros cliffhanger…
    Une scène amusante qui me revient en mémoire : un combat contre le Blob dessiné par JR Jr où Diablo le téléporte en haut de l’obélisque du Washington Monument.
    Le Nightcrawler dessiné par Alan Davis est très beau mais neutralise un peu le côté aspect repoussant/pariah que le personnage est supposé avoir.

    • Maxime Fontaine  

      Le physique de Diablo varie énormément d’un dessinateur à l’autre. Arthur Adams le rend tout maigrelet, chez Davis il est plus musculeux… Même chez Cockrum, le personnage évolue vers plus d’humanité.

      Très chouette la scène avec le Blob, je l’avais oubliée. Mais je n’aime pas trop le Diablo de JRJR. Trop dépressif. Trop peu présent.

  • Ludovc  

    Bravo à Maxime pour cette évocation nostalgique du personnage de Diablo, toute chargée de souvenirs personnels et qui fait ressurgir nos propres souvenirs au cours de cette lecture: par exemple, le fait que, même un age plus avancé, la découverte du EXCALIBUR de Davis et Claremont est toujours une porte d’entrée très séduisante et dont le charme agit toujours, je me souviens encore de mon plaisir à la découverte de ces aventures.

    Bonne rentrée au blog et bonne rentrée à tout l’équipe !

    • Maxime Fontaine  

      Merci Ludovic. Je crois bien avoir lu ce RCM Excalibur 25 fois…

  • Sébastien Zaaf  

    Merci pour cet article qui nous fait bien ressentir ta passion pour les X-Men et Diablo. J’ai toujours eu l’impression effectivement qu’il etait un peu le parent pauvre de l’équipe. Son humanité manque à l’équipe des X-Men après son départ, qui se transforme en une task force qui tape beaucoup et réfléchit moins, prélude aux aventures des Lee, Silvestri et cie chez Image. Il était même parfois un meilleur relais des idées du Professeur X que Cyclope (il est passé où lui d’ailleurs..? il y a un type qui porte son costume mais c’est pas lui hein..?). Il aurait été intéressant de le voir se confronter à Cyclope à cette période pour savoir qui est le plus digne du « rêve » de Xavier. Merci encore en tout cas et vivement la suite…

    • Maxime Fontaine  

      Merci Sébastien. Oui, l’absence de Diablo se fait cruellement sentir par la suite. Cela prouve à quel point il est un personnage important du mythe. La façon dont ils era traîté après son retour cependant est discutable. On en reparlera…

  • olivier  

    Diablo a tout de même des scènes poignantes chez Romita Jr, en proie au doute, mais terriblement humain.
    Il était mon Xman préféré, et reste encore dans mon top 5 des personnages de comics .

    • Maxime Fontaine  

      En proie au doute chez JRJR, oui, mais plutôt mal exploité à cette période. Contrairement à une Tornade qui a eu droit à ses revers qui l’ont fgait grandir, puis à ses succès… il n’était plus que défaites.
      Sale temps pour l’elfe.

  • a sé  

    Merci pour cet article et bienvenue sur le blog ! Diablo est un personnage qui n’a malheureusement plus eu l’occasion de briller depuis très longtemps. Je retiens aussi quelques scènes poignantes dans DIEU CREE, L’HOMME DETRUIT.

    • Maxime Fontaine  

      Il a eu quelques moments intéressants ces derniers temps. On en reparle bientôt…

  • Eddy Vanleffe  

    Belle rétrospective synthétique et juste sur un personnage souvent dans l’ombre mais la plupart du temps bien présent dans les mémoire et le cœur des fans.
    Diablo est un des préférés.
    A mon sens ces icones sont parvenus à leurs fins depuis au moins les années 2000 et je ne me souviens plus d’une histoire récente où Diablo ait un rôle intéressant depuis un long moment…
    je crois que Jason Aaron a voulu lui redonner un peu de lustre mais j’ai pas lu

    • Maxime Fontaine  

      On parlera de Jason Aaron dans la seconde partie de l’article, bien sûr. mais aussi d’autres artistes qui ont su proposer des pistes intéressantes… au milieu d’un océan d’arcs tout à fait oubliables…

  • Norman  

    yeah enfin de nouveaux articles ! je suis joie !

    • Maxime Fontaine  

      De nada 🙂

  • Nikolavitch  

    J’ai toujours aimé Diablo, un être à la bonté foncière, beaucoup moins torturé qu’une Ororo, par exemple. et, en effet, il brillait de tous ses feux dans Excalibur.
    ça me donne envie d’en relire un paquet, tiens.

    • Maxime Fontaine  

      Relire Excalibur ? Je le fais régulièrement…

  • ollieno  

    Pour compléter cette éxperience NIghtcrawleresque,

    il serait bon de rappeler que Cockrum avant d’avoir le droit de se lancer dans sa mini série à fait un galop d’essai (toujours inédit en Fr il me semble) dans Bizarre Adventure 27 (1981).

    Première histoire Solo de Nightcrawller et seconde des Bamf (après le conte féérique de Kitty).

    cette histoire clos le chapitre des Champions (avec le vanisher coupé en deux au milieu de sa téléportation) et lance ce qui sera réutilisé dans la mini à venir (1985).

    (entre temps , Cockrum s’occupera de ses personnages crées dans sa jeunesse, et les publiera.. les Futurians).

    Pour Excalibur, à la base la série devait être la suite des aventures de Captain Britain (marvel UK) reprise par son créateur (Papy Claremont) et son dernier auteur(Alan Davis).. mais rapidement ils se sont aperçu que Braddock n’avait pas les épaules pour mener une équipe…et que Nightcrawler avait bien plus de choses a apporter…

  • Maxime Fontaine  

    Merci pour ces précisions !
    J’ai dû couper un peu mon texte. Déjà, Bruce me faisait les gros yeux parce qu’il était un peu long…

    • Fletcher Arrowsmith  

      Ne te laisse pas faire. Bruce fait toujours les gros yeux mais en fait c’est un chevalier d’or avec l’armure des bisounours.

  • Jyrille  

    Bienvenue sur le blog Maxime ! Je découvre un nouvel auteur, je note tes livres dans un coin. Comme toi j’aime beaucoup Diablo – du moins ce que j’en connais, soit un peu de Claremont – Byrne. Je crois que Nikolavitch résume parfaitement son caractère et ses qualités. Ca me donne envie de trouver ce RCM de Excalibur que je n’ai jamais lu : je connais très très très peu les X-Men.

    • Maxime Fontaine  

      Le RCM Excalibur, c’est un ton très particulier. Mais absolument unique. Si tu adhères, ça peut te suivre pour la vie…

      • Jyrille  

        N’étant pas fan des supers héros mainstream en général, et ayant un âge avancé également, je ne suis pas certain que cela me suive longtemps mais le peu de planches que je vois me rendent curieux 🙂

        • Maya  

          Merci Maxime et bienvenue.

          J’ai pris un réel plaisir à lire ton article qui m’a appris des choses sur ce personnage attachant qu’est Diablo et les personnes qui l’ont façonné au fil des décennies. Même si je ne suis plus aussi centré qu’auparavant sur la lecture Marvel et DC Comics, il m’arrive de me replonger dans l’un de ses livres par envie et curiosité et cela souvent grâce à vous tous et votre contribution à en parler ici.

          Merci encore à toi, au plaisir de te relire prochainement puisque une deuxième partie nous attend.

          • Maxime Fontaine  

            Merci Maya ! Je ne lis plus beaucoup de Marvel à part ces satanés X-Men, dont je ne peux m’empêcher de suivre l’évolution. Ce doit être maladif, à ce stade…

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Maxime.

    Belle plume avec une mise en parallèle intéressante sur ton parcours personnel.

    On a à peu près le même âge. De mon côté c’était Kitty Pryde mon X-Woman préférée avec étonnement Cyclops.

    Byrne a apporté un élément essentiel à Diablo : son amitié avec Wolverine. A partir de là il devient moins l’amuseur de l’équipe en s’imposant de plus en plus comme une figure paternelle. J’ai d’excellents souvenirs des derniers numéros dessinés par Byrne notamment le voyage au Canada avec Logan et leur confrontation avec Wendigo.
    Byrne tranche aussi assez nettement avec l’aspect physique de Kurt. Il n’est plus cette figure à l’apparence démoniaque (ce qui est dommage, il faudra attendre Morrison pour avoir des personnages qu irestent hors norme physiquement) mais devient un véritable séducteur. D’ailleurs Alan Davis saura s’en souvenir et jouera beaucoup sur cet aspect. L’auteur au trait élégant ne fait pas dans le moche. D’ailleurs lors de son passage en tant que scénariste et dessinateur sur Uncanny X-Men et X-Men il transformera Marrow en jeune femme élégante, gommant ses traits monstrueux et autres excroissances.

    J’ai bien aimé son évolution sous JRjr. On était post Watchmen et DKR et forcément Claremont surfant dans l’air du temps durci son propos. Kurt en ressort plus humain, le scénariste montrant d’autant plus les failles et doutes du personnage. Plutôt intéressant et je n’ose croire que cela n’a pas raisonné dans ton coeur d’adolescent, période quand même trouble. J’ai souvenir d’un très bons épisodes où Rachel raconte son histoire. Diablo était juste et bouleversant.

    J’ai la chance d’avoir croisé Alan Davis il y a une dizaine d’année et forcément il m’a croqué une Kitty (avec son Lockeed sur l’épaule) mais surtout il m’a signé toute la saga de l’Anti Phoenix (en single) le run que je trouve le plus réussie du comics Excalibur.

    Vivement la suite.

    • Maxime Fontaine  

      Merci à toi, ça fait plaisir !

      J’ai eu la chance de rencontrer Davis deux fois, et Claremont, une.

      Trois excellents souvenirs… et des dédicaces incroyables. J’en parlerai peut-être dans la partie 2.

  • Bruce lit  

    J’adore ce genre d’article qui raconte à la fois son narrateur et le son sujet.
    Qui de mieux que le fretillant Diablo pouvait lancer cette nouvelle saison ? Merci à toi Max ce fut un régal à lire et publier.
    Mon premier contact avec Kurt remonte à la saga du Phenix Noir avant l’infiltration du club des damnés : on y apprenait qu’il devenait invisible dans la pénombre et qu’il adhérait aux parois comme Spider-Man. A t-il conservé ses pouvoirs par la suite ?
    Je crois bien que Kurt n’a jamais vaincu d’adversaires dans les X-Men comme Colossus, Cyclope ou Tornade mais j’aimais sa présence et l’effet graphique de sa téléportation comme tu le mentionnes.
    IL joue néanmoins un rôle majeur dans Dieu Cree, ou dans l’arc contre Fatalis.
    A ton inverse je perds sa trace avec Excalibur : je déteste la magie et la fantasy et toutes mes tentatives pour apprécier la série se sont soldées par un échec.
    Il fait de la figuration dans les années 90 et sa mort dans SECOND COMING avait au moins le mérite d’avoir de belles obsèques.

    C’est un personnage que j’aimais bien et d’après ce que j’ai lu résiste à facho-island. D’ailleurs j’ai n’ai toujours pas compris d’où venait les Bamf. Je l’ai souvent associé à Hank Mc Coy : le mec vaguement repoussant avec un coeur en or.

    Sur ton parcours de lecteur, je me reconnais beaucoup. Une fois revenu dans les comics , je me rappelle avoir écumé les brocantes et les puces pour récupérer toutes les histoires avec Cyclope et Iceberg.

    En fait, je faisais déjà des trade avant l’âge : je glissais mes floppys dans une pochette plastique par personnages pour collectionner chaque histoire majeure de son développement. Enfin, je vous parle d’un temps où les personnages avaient une évolution cohérente hein…

    Tu reviens quand tu veux Max : tu nous dois même un deuxième épisode !

    • Maxime Fontaine  

      Merci Bruce, ça fait chaud au coeur… et ça donne envie de persévérer, si mon emploi du temps de ministre me le permet !

      Excalibur est réellement un titre à part. Plutôt « SF délirante » que simplement « magique », mais surtout parodique. En tous les cas, c’est vraiment là que Kurt Wagner devient un personnage de premier plan. Dès qu’il retourne chez les X-Men, il redevient malheureusement un second couteau.

      La seconde partie de l’article sera plus chaotique, à ce titre : difficile pour lui de tirer son épingle du jeu parmi tant de fortes personnalités mutantes. Et puis, on a quand même eu droit à une belle brohette de scénaristes peu inspirés, ensuite. Heureusement, il y a des exceptions… C’est celles-ci que je chéris.

      • Bruce lit  

        SF délirante : c’est encore pire pour moi 🙂
        Tu ne m’as pas répondu pour les pouvoirs annulés.
        Diablo reste pour moi un second rôle qui prouve qu’un run est bon lorsque les X-Men sont écrits comme une équipe ou une famille et non comme la mini série d’un personnage emblématique. Gambit jouera un peu ce rôle dans les années 90 en développant des interactions très personnelles avec la majorité des X-Men et avec des pouvoirs se combinant bien avec ceux des copains.

        • Maxime Fontaine  

          Les pouvoirs d’invisibilité existent -Davis les met en scène plusieurs fois- mais sont la plupart du temps ignorés.

  • Présence  

    Un bien agréable voyage dans des souvenirs mémorables, avec un point de vue intéressant : examiner l’orientation donnée par les créateurs et auteurs sur un personnage, aussi bien les dessinateurs que les scénaristes. Sans oublier le drame consubstantiel aux personnages qui sont propriétés intellectuelles d’un grand grand groupe d’édition.

    • Maxime Fontaine  

      Merci ! Je parle un peu du drame que tu évoques dans la Partie 2.

  • Norman T. RAY  

    Splendide texte !! Mon tout premier contact avec les super-héros Marvel, le premier personnage de l’écurie sur lequel j’ai posé mon regard dans les publications Lug, c’était Diablo. Il était transporté par des lutins dans le château de Black Tom Cassidy. Le bouquin appartenait à un copain, et il n’avait pas de couverture, j’appris bien des années plus tard que c’était le Spécial Strange 14 !

    Pour tout dire, j’avais trouvé l’histoire elle-même très très étrange… Disons qu’à l’époque j’avais été plus attiré par la réalisation du fait que les héros de dessin animé L’Araignée, et l’homme élastique des Quatre Fantastiques vivaient dans le même univers !

    Ah, Dave Cockrum, il l’aura aimé son Effe Bleu, qu’il en soit remercié à tout jamais ! Personne n’a à ma connaissance touché à son design. Même si je me demandais constamment si, encré par Terry Austin, il avait une moustache ou c’était l’ombre de son nez finalement ? (d’autant plus que son « modificateur » d’apparence arborait une ‘stache du plus bel effet !)

    J’en ai énormément voulu à Brent Anderson dans « Dieu Crée l’Homme Détruit » d’avoir à un moment donné illustré Diablo, pointé du doigt par le révérend fou, vouté et limite démoniaque. Ça n’était pas Diablo, en tout cas pas celui, flamboyant, que j’avais aimé. 🙂

    Vivement la partie 2, et merci infiniment 🙂

    • Maxime Fontaine  

      Merci pour ton enthousiasme et le partage des souvenirs, Norman ! L’histoire au château Cassidy, je l’ai d’abord déchiffré… en espagnol. C’était mon premier comic-book X-Men « classique ».

    • Bruno :)  

      « … vouté et limite démoniaque… » c’est précisément son look d’origine, créé par Dave Cockrum et utilisé tout le long de son premier run sur la série, en parfait contrepoint du caractère franchement plus nuancé du personnage. Byrne n’en conservera que la propension qu’a Diablo de régulièrement se percher accroupi dans les coins de cases. Il lui offrira néanmoins une des meilleures représentation graphique de son pouvoir de téléportation quand, les X-Men débarqués en urgence sur l’île de Muir, Diablo se téléporte d’emblée au secours de leurs amis, immobile au milieu de l’image, dans son nuage de soufre (!) alors que le cockpit du Blackbird (à la droite du héros) cède la place au salon de la résidence de Moira (à sa gauche !) : ça s’appelle de la mise en scène inspirée !

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