NEON GENESIS EVANGELION par Hideaki Anno
Une déconstruction de KAORI
1ère publication le 03/07/19- MAJ le 29/07/19 puis le 19/08/20
VO : Gainax et Khara
VF : Dybex, Netflix et Glénat
Cet article parlera de l’œuvre post-apocalyptique/psychologique/mechanique NEON GENESIS EVANGELION et de ses différents formats.
La trinité évangélique selon Anno
© Gainax – © Glénat
NEON GENESIS EVANGELION, qu’est-ce que c’est ? Une série ? Un film ? Un manga ?
En fait, c’est tout ça à la fois, et c’est surtout l’œuvre d’un réalisateur japonais, Hideaki Anno, quelque peu obsessionnel et perfectionniste par rapport à celle-ci, puisqu’il réalisera pas moins de 3 films en 1997, soit 1 an après la fin de la série de 26 épisodes, puis 4 autres films entre 2007 et 2020, afin de réparer les imperfections dues aux problèmes budgétaires et technologiques de l’époque puis de proposer une version alternative.
C’est également un manga en 14 volumes, paru chez Glénat en France et écrit et dessiné par le character designer de l’anime : Yoshiyuki Sadamoto. Ce manga n’étant pas l’œuvre de Hideaki Anno mais une version inspirée, il propose une vision assez différente de l’anime. Il sera suivi de plusieurs spin-offs.
Et NEON GENESIS EVANGELION, ça veut dire quoi ?
La traduction littérale est « L’évangile de la nouvelle genèse ». Titre bien obscur pour résumer une série qui par certains aspects l’est tout autant !.
Pour comprendre l’impact de NEON GENESIS EVANGELION dans la culture geek, il faudrait revenir à ce qu’était l’animation japonaise dans les années 80-90.
Le monde des séries animées japonaises était principalement peuplé par des sagas populaires interminables issues de gros studios tel que la Toei Animation (DRAGON BALL, DRAGON BALL Z, SAINT SEIYA, SAILOR MOON…) ou Sunrise (CITY HUNTER).
Les thèmes sont classiques : des magical girls pour les filles, pléthore de séries sur le sport, des séries loufoques sur le milieu scolaire, des sagas de combats et de mecha comme GOLDORAK, PATLABOR ou encore MACROSS et GUNDAM, ciblées pour les garçons.
C’est là qu’arrive le studio Gainax (co-fondé principalement par Hideaki Anno, Yoshiyuki Sadamoto et Shinji Higuchi) qui commence tout doucement avec les OAV de GUNBUSTER en 1989 (que je vous invite très vivement à regarder) puis la série animée NADIA, LE SECRET DE L’EAU BLEUE, déjà l’œuvre de Hideaki Anno à la réalisation et Yoshiyuki Sadamoto au character designer. Il s’agit ici d’œuvres abouties, pas trop longues pour l’époque, et surtout avec un début et une véritable fin, un scénario, une intrigue et des personnages profonds qui évoluent tout au long de la série.
NADIA est un succès. Mais le temps passe et Gainax demande à Anno de plancher sur un projet plus « large », plus grand public, plus familial.
Les mechas étant à la mode à cette époque, ce sera le point de départ.
Inspiré par la genèse, la série mêle finalement mechas, monstres, théologie et psychologie, voire même philosophie, avec pour personnages centraux des adolescents !
Le propos a donc de quoi surprendre. Et pourtant, ce fut un succès. Et 20 ans plus tard, c’est toujours une œuvre inoubliable qui a marqué les esprits de tous ceux qui comme moi dévoraient des animes par paquet.
Pour preuve : impossible de regarder le PACIFIC RIM de Guillermo Del Toro, sorti en 2013, sans penser aux Evas ou aux Anges…
L’arrivée de NGE marque une nouvelle ère et un nouveau format concernant les séries « japanimées » : des séries plus courtes (souvent au format de 26 épisodes), originaux (alors que jusque-là on adaptait des mangas en série et films animés, ce qui expliquait le nombre d’épisodes, ici on fait le cheminement inverse : on développe une série ; si c’est un succès, on en fait une ou plusieurs séries de manga, ainsi que des films…) et à la réalisation impeccable.
C’est également une explosion en France : les catalogues des distributeurs Dybex et Déclic Images débordent de coffrets VHS et de mangas. La France deviendra ainsi le premier consommateur mondial de mangas juste après le Japon.
L’introspection du héros : un des thèmes fondamentaux du manga
© Khara – © Glénat
Maintenant, je ne peux pas parler de cette œuvre sans expliquer l’impact qu’elle a produit sur moi. À l’époque où j’ai découvert cet anime, je « mangeais » de l’animation japonaise matin, midi et soir, me contentant de bonnes séries, parfois de moins bonnes. Il y avait toujours quelque chose à corriger selon moi. J’y trouvais toutefois toujours mon compte, ayant une capacité assez impressionnante à m’attacher aux personnages fictifs.
À cette époque, donc, je pleurais toutes les larmes de mon corps devant LE TOMBEAU DES LUCIOLES, je me transportais sur Gaia grâce à VISION D’ESCAFLOWNE, je partais dans l’espace avec GUNBUSTER, vivais des vies réincarnées au travers de NAZCA, bref, je m’échappais comme je pouvais de cette vie à laquelle je ne trouvais pas de sens.
Et voilà que débarque sur ma chaîne préférée de l’époque un jeune adolescent de 14 ans totalement renfermé sur lui-même et souffrant de ce qu’un des personnages nommera le dilemme du hérisson, à savoir qu’il ne peut se rapprocher des autres pour se réchauffer sans blesser ou être blessé.
Pour moi, c’est à la fois un électrochoc, une claque et un « coup de foudre » immédiat.
Mon intérêt pour la série aurait pu se résumer à cela (avoir trouvé un écho, bien que mon lien avec Shinji soit plus complexe que cela), n’étant pas très branchée « mecha », mais c’est sous-estimer le talent de Hideaki Anno.
Voici comment Hideaki Anno a développé l’un des animes les plus complexes mais aussi l’un des mieux réalisés depuis 20 ans.
1) La série animée
Elle se décline en 26 épisodes de 25 minutes. Produite par les studios Gainax et diffusée entre le 4 octobre 1995 et le 27 mars 1996 sur la chaîne Tokyo TV. Elle est commercialisée par Dynamic Visions en septembre 1996 en coffret VHS en VOSTF puis diffusée en 1997 sur la chaîne câblée C:. Il faudra attendre 1998 et la diffusion sur Canal Plus pour avoir une VF. Dynamic Visions poursuivra l’édition en coffret VHS puis en coffret DVD.
L’histoire se passe en 2015. On se trouve dans un futur post-apocalyptique où la Terre a été décimée après le « Second impact », qui a eu lieu en 2000 et où Tokyo a été submergée par les eaux.
Shinji Ikari est un adolescent de 14 ans qui débarque à Tokyo-2 après avoir été convoqué par son père, commandant de la NERV, étrange organisation secrète aux plans mystérieux, qui ne seront révélés que plus tard dans la série.
Celui-ci, Gendô Ikari, qui a abandonné son fils à la mort de sa femme, alors que Shinji n’avait que 4 ans, lui demande de piloter une Eva, gigantesque « humain de synthèse », afin de combattre les « Anges », de monstrueuses entités qui attaquent la ville sans explication.
Au départ, NGE se présente donc comme une banale série sur les mechas contre les monstres envahisseurs.
Il en est en réalité tout autre.
https://www.youtube.com/watch?v=13nSISwxrY4
L’arrivée de l’anime culte sur Netflix
© Gainax – © Dybex – © Netflix
En réalité, les thèmes centraux de la série sont la solitude, l’acceptation de soi et l’ouverture vers les autres. Il s’avèrera que c’était aussi un moyen pour Hideaki Anno d’aborder son propre trouble borderline…
En effet, Shinji est aux antipodes du héros habituel : lâche, égoïste, peureux, incapable de se lier d’amitié, fuyant tout contact avec les autres (son mantra tout au long de la série sera de se répéter « Je ne dois pas fuir. » Mantra qui était aussi celui de Anno lorsqu’il prépara la série…).
Contrairement aux héros habituels, Shinji ne veut pas sauver le monde : il estime qu’il ne sert à rien, qu’il n’apporte rien, qu’il n’est digne que d’être détesté (il se déteste lui-même) et ne pense pas être capable de changer quoi que ce soit en lui ou autour de lui. Pourtant, tout en fuyant les autres, Shinji ne recherche qu’une seule chose, ce qui lui a manqué toute son enfance et qui, par ce manque, a détruit celui qu’il était : l’amour et l’affection des autres.
Ainsi, Shinji va finir par accepter d’être l’un des pilotes de la NERV (autrement appelés « Élu » ou « Children ») à contrecœur.
Autour de Shinji se greffent d’autres personnages.
Misato Katsuragi, 29 ans, est la chef des opérations liées aux Evas. Elle sera celle qui hébergera Shinji (son père refusant tout contact avec lui). Elle montrera qu’elle aussi porte un lourd traumatisme lié au Second Impact et qu’elle aussi porte un masque pour ne pas souffrir. C’est un personnage attachant, bordélique, qui adore boire de la bière et faire la bringue. Elle vit avec un pingouin d’eaux chaudes, Pen-Pen, personnage emblématique et élément comique de la série. Misato finira par s’attacher fortement à cet adolescent fragile et perturbé qu’est Shinji.
Rei Ayanami est la First Children ou Première Élue. Elle a, comme tous les Élus, elle aussi 14 ans. C’est un personnage très atypique qui révèlera un lourd secret. Elle a les cheveux blancs et les yeux rouges et semble dénuée d’émotions. En vérité, elle ne sait pas ce que sont les émotions ni comment les exprimer. Elle a un attachement très fort avec le père de Shinji qui la protège de manière assez particulière. Elle est la pilote de l’Eva-00. Au début de la série, elle est à l’hôpital suite à l’échec de sa synchronisation avec son Eva.
Asuka Langley est la Second Children ou Deuxième Élue. Elle vient d’Allemagne et n’arrive qu’à partir du 8ème épisode. Asuka est une jeune fille rousse très sûre d’elle, au caractère très fort et assez désagréable. Elle et Shinji ne s’entendent pas du tout, ce qui provoque quelques scènes assez drôles entre les deux. Elle aussi cache une profonde blessure.
Des personnages emblématiques.
© Gainax – © Dybex
Toji Suzuhara et Kensuke Aida sont des camarades de classe de Shinji, Rei et Asuka (ce qui n’est pas un hasard). Malgré des débuts difficiles (le premier combat de Shinji ayant blessé la petite sœur de Toji), ceux-ci deviendront assez proches de Shinji, l’accompagnant à l’école et le soutenant chaque fois que nécessaire.
Gendô Ikari est le père de Shinji. Commandant de la NERV, il se montre froid et calculateur vis-à-vis de son fils. On apprendra par la suite pour quelles raisons il a une telle relation de désamour vis-à-vis de son fils, et ce qui le lie réellement à Rei Ayanami.
Voici pour la trame principale et les personnages.
À noter que Hideaki Anno s’est inspiré des travaux de Henri Laborit et Arthur O. Hirschman, que l’on retrouve dans la trinité des personnages centraux, à savoir que face à des épreuves, l’être humain n’a que trois choix : combattre (Asuka), subir (Rei) ou fuir (Shinji).
La série dissémine par-ci par-là les clés pour comprendre un peu plus l’intrigue, notamment l’existence de Rei, la relation entre Shinji et son père, le Second impact, mais beaucoup de choses sont restées floues, c’est pourquoi il est bien de connaître quelques informations complémentaires :
Le Premier Impact est en fait l’impact qui a mené à la création de la Lune, suite à la chute d’un astéroïde.
Le Second Impact, présenté au départ comme la chute d’un astéroïde sur Terre, se révélera en fait être dû à la rencontre entre l’homme et Adam. Ah… mais qui est ou qu’est Adam ?
Adam est en fait le Premier Ange, à l’origine de tous les Anges. On apprendra qu’il est caché par la NERV. Enfin, en théorie… La rencontre entre un Ange et Adam provoquerait le Troisième Impact.
Le but des Anges ne sera révélé qu’à la fin de la série, donc je ne m’étendrai pas sur le sujet.
Je me dois aussi de parler de Lilith, qui est le Deuxième Ange arrivé sur Terre, et mère du genre humain. Elle aussi tiendra un rôle important à la fin de la série.
Enfin, les Evangelion (ou EVA) sont des « humains de synthèse » qui cachent leur véritable nature. Elles ont été créées par la SEELE, organisation secrète qui se cache derrière la NERV.
Et pour terminer, le fameux « plan de complémentarité ». Il est le but ultime de la SEELE, qui suit les Manuscrits de la Mer Morte pour y parvenir.
On peut voir ce plan de complémentarité de l’âme de deux façons. C’est d’ailleurs ce qui sera fait : il sera effectivement traité de manière psychologique dans les deux derniers épisodes de l’anime, et de manière physique et plus concrète dans le film « THE END OF EVANGELION ».
Les Anges prendront toutes les formes possibles au cours de la série
© Gainax – © Dybex
Pourquoi EVANGELION est-elle une série culte ?
D’abord, il faut saluer la qualité de l’animation. Que ce soit au niveau des couleurs, du design des personnages, de celui des mechas, tout est soigné, dynamique, vivant, intense, net. Les émotions transparaissent sur chaque visage. J’ai beau la revoir 20 ans après, je ne lui trouve toujours aucun défaut.
L’image est belle, fluide, les combats sont ahurissants. Chaque personnage a une identité propre, un caractère et un physique différent. Mis à part quelques personnages secondaires, il est très facile d’identifier les héros et bien sûr, de s’y attacher.
Un élément incontournable dans l’animation japonaise, c’est la « bande-son » plus communément appelée soundtrack. Celle d’EVANGELION, signée Shiro Sagisu (déjà à l’œuvre sur NADIA) est particulièrement réussie, épique dans les moments de combat, amusante dans les moments comiques (impossible d’oublier le thème de Misato, enjoué à souhait). Et son « FLY ME TO THE MOON » est désormais indissociable de la série.
Une autre qualité particulièrement notable pour le monde de l’animation japonaise, notamment à destination de la télévision, est le doublage français. Je ne suis pas une adepte de la sacro-sainte VO. Je me tourne vers la VO quand je ne suis pas satisfaite de la VF ou quand je suis trop impatiente pour attendre la sortie en VF.
La VF de NGE a été particulièrement critiquée, de manière assez injuste. En effet, chaque comédien apporte une dimension totalement cohérente avec les personnages : Rei, doublée par Stéphanie Lafforgue, parle d’une voix monocorde, tout comme sa personnalité ; Donald Reignoux (âgé alors de 16 ans) avec sa voix légèrement cassée parvient parfaitement à retranscrire les émotions de Shinji. On n’a pas droit à des voix totalement hors réalité comme ce fut le cas avec le Capitaine Nemo dans NADIA, par exemple… Non, on une vraie VF de qualité, respectueuse du travail des acteurs originaux. Je resterai toujours fidèle à cette VF. J’aime cette VF.
Bien sûr, la VO ne démérite pas, au contraire, et qui aura regardé NGE en VO ne pourra pas oublier la prestation de Megumi Ogata (Shinji), entre autres. D’où le vent de scandale et de protestation à la sortie de la VF…
Une particularité de la série qui a déstabilisé plus d’un téléspectateur est cette utilisation récurrente de l’introspection. En effet, plus d’une fois Shinji se retrouvera inconscient dans l’Eva-01 et dialoguera de ses choix et de ses émotions avec des silhouettes de personnages… En vérité, l’Eva-01 est le seul endroit où Shinji se sent assez bien pour essayer de se comprendre et ne plus fuir. Et pas sans raison.
On peut louer également l’intrigue, profonde quoiqu’un peu alambiquée, et peut-être trop mystérieuse, voire complexe dans certains domaines. En effet, beaucoup de questions restent en suspens à la fin de la série, Anno se voyant refusé son projet initial pour les épisodes 25 et 26, jugés trop violents, et ayant épuisé tout son budget dans la réalisation des épisodes précédents.
Cette fin abrupte et totalement à l’opposé du reste de la série fit beaucoup polémique à l’époque.
Pourtant, Anno arrive à aller à l’essentiel. Sans trop en dévoiler, malgré deux épisodes composés de plans fixes (personnages assis sur une chaise), de styles graphiques simplistes et épurés et d’images tirées des autres épisodes, qui donne un aspect totalement WTF, le but est atteint.
Pour ma part, malgré une grande frustration de ne pas avoir de réponses à tout un tas de questions, j’ai été particulièrement touchée par la fin. Doublement, en fait.
D’abord, j’ai adoré l’aspect poétique, la profondeur de l’analyse, c’était une plongée dans la psyché du personnage. Tout ce que j’attendais vis-à-vis du personnage de Shinji.
Mais c’était aussi un étrange message que nous passait Anno. Un message à tous les adolescents du monde entier. Et moi, adulescente réfugiée dans mon monde imaginaire, je me suis sentie assez nulle, de ne pas avoir réussi à évoluer, au contraire de Shinji.
Et puis il y a l’après, aussi. Une fois la série finie, je me suis retrouvée en manque. En manque d’un ami, d’un compagnon de route qui partageait la même solitude que moi. J’avais plongé dans la tête et dans le cœur de Shinji, et je devais continuer le chemin sans lui. Oui, la fin d’EVANGELION a été assez difficile à surmonter, à cette époque. C’est assez ironique quand on sait que le but de Hideaki Anno était de convaincre les adolescents de sortir de chez eux, de quitter le monde virtuel de l’anime, du manga et des jeux-vidéos. Au final, avec son chef d’œuvre, il a créé un lien indéfectible au sein de la communauté des otakus… Le monde virtuel sera toujours moins effrayant que le monde réel. Et à nous avoir fait côtoyer des personnages si approfondis, on ne peut que regretter que ces personnages n’existent pas.
C’est pour toutes ces raisons que cette série fut une véritable révolution à son époque, et qu’elle a acquis un statut de série culte.
Pour information : aucune réédition de la série n’est à l’ordre du jour, à la demande de Hideaki Anno qui souhaite mettre en avant les derniers films…
Un final qui en déstabilisa plus d’un…
© Gainax
2) La première série de films
En 1997, Hideaki Anno décide de répondre à la demande des fans frustrés par la fin en queue de poisson de la série animée. Il réalise alors 2 films et demi. Oui, rien n’est simple avec Anno. Il sort d’abord DEATH AND REBIRTH, film en deux parties qui est un simple montage des 24 premiers épisodes de la série pour la première partie, et les 15 premières minutes de l’épisode 25 réarrangées et complétées pour la deuxième.
S’ensuit alors THE END OF EVANGELION, qui reprend la partie REBIRTH du premier film (oui, faut pas chercher) et est complété par ce qui se passe physiquement dans l’épisode 26.
Il existe aussi le REVIVAL OF EVANGELION, qui présente une compilation améliorée de DEATH AND REBIRTH avec THE END OF EVANGELION, sauf que le DEATH est une « director’s cut » des 24 premiers épisodes, il devient le DEATH(TRUE)², et la partie REBIRTH disparait, puisqu’incluse dans THE END OF EVANGELION.
J’ai vu ces films il y a très longtemps et au contraire de la série, je n’en garde pas un souvenir impérissable. Juste beaucoup de sang et d’incompréhension. En cela j’ai préféré le mystère, les non-dits et la poésie des épisodes originaux.
3) Les mangas
En 1995, peu avant la diffusion de la série sur TV Tokyo, Gainax décide de lancer une prépublication du manga EVANGELION dans le magazine Shonen Ace. La sortie est un succès, et le manga sort chez Kadokawa Shoten en aout 1995 tandis que la série animée parait en octobre de la même année.
Le manga est signé Yoshiyuki Sadamoto, character designer de l’anime. Il est publié en France à partir de février 1998 par les éditions Glénat.
Il comporte 14 volumes. Le manga s’est terminé en 2013 au Japon et en France en 2014. Soit quasiment 20 ans de publication.
Le manga suit la trame principale de l’œuvre de Hideaki Anno, tout en modifiant un certain nombre d’éléments : un personnage qui termine blessé dans l’anime finit décédé dans le manga, les personnages n’ont pas forcément les mêmes réactions que dans l’anime et surtout, la fin est très différente de l’anime et du film THE END OF EVANGELION.
Le manga a l’avantage de s’intéresser davantage aux relations entre les personnages. De même, il est plus facile d’en comprendre le scénario.
Le point noir réside dans le délai d’attente entre chaque tome. EVANGELION étant une série qui se déroule quasiment « en temps réel », il était difficile de se remettre dans l’histoire à chaque nouvelle parution. Pour ma part, je me suis arrêtée au volume 11. Je pense quand même acquérir les trois derniers volumes afin de pouvoir relire et profiter de la série dans son intégralité.
En effet, visuellement, le manga est une vraie réussite. Yoshiyuki Sadamoto est toujours aussi doué pour donner vie à ses personnages, et utilise à bon escient les doubles-pages pour nous plonger dans les moments les plus cruciaux. J’ai par contre un peu de mal à me retrouver dans les combats avec les Evas, habituée au dynamisme et à la couleur de l’anime.
Suite au succès du manga, plusieurs spin-offs sont apparus, au nombre de 5 à ce jour :
– EVANGELION IRON MAIDEN 2ND de Fumino Hayashi. 6 volumes (VO : Kadokawa Shoten ; VF : Glénat)
Basé sur le jeu vidéo du même nom, le manga se focalise sur les personnages et leurs interactions.
– NEON GENESIS ENVAGELION : PLAN DE COMPLÉMENTARITÉ : SHINJI IKARI de Osamu Takahashi (VO : 18 volumes parus chez Kadokawa Shoten ; VF : 13 volumes parus (série stoppée) chez Tonkam).
Ce spin-off se focalise encore une fois sur les interactions entre les différents personnages de la série dans un contexte différent, en dévoilant le plan de complémentarité de Shinji Ikari, basé sur un fait simple : et si sa mère Yui Ikari n’était pas morte.
Une sorte de « Et si » qui ne trouvera jamais de conclusion en France, l’édition du manga ayant été stoppé suite au rachat de Tonkam par Delcourt.
– EVANGELION: GAKUEN DATENROKU de Ming Ming, 4 volumes (VO : Kadokawa Shoten, VF : Tonkam)
Récit sur un nouvel Ange à affronter…
Au cœur de l’action
© Yoshiyuki Sadamoto © Khara – © Glénat
D’autres mangas sont sortis ou sont en prévision au Japon, jouant toujours sur les personnages mais modifiant le contexte.
Comme quoi, même 20 ans après la sortie de la série, l’univers de NEON GENESIS EVANGELION se commercialise encore…
4) La dernière série de films : REBUILD OF EVANGELION
En 2007, après avoir revu la série, Hideaki Anno est pris d’une envie de remasteriser sa série grâce aux nouvelles technologies. Et d’en inventer une fin alternative.
– EVANGELION 1.0 : YOU ARE (NOT) ALONE :
Produit en 2007 par le nouveau studio de Hideaki Anno, Khara, et sorti chez Dybex en France.
Il s’agit d’un résumé des 6 premiers épisodes de la série, avec remasterisation et modification de quelques éléments technologiques comme les scènes avec les Anges. Les eaux submergeant Tokyo, qui étaient bleues dans la série, se retrouvent rouges comme la Mer Morte.
Première critique : la VF, sachant que le casting de l’époque n’a pas été rappelé (comme pour les premiers films d’ailleurs). Au départ, je ne m’en étais pas offusquée. Donald Reignoux ayant fini sa mue, on ne retrouvera jamais l’éraillement qu’il donnait à Shinji. Et puis, ce n’est pas parce qu’on ne reprend pas le casting original que le résultat est mauvais. Sauf quand on se fout de la gueule du public visé. AH ! Je râle rarement, je ne suis pas du genre à pousser des coups de gueule, sauf pour ça ! Y a rien qui ne m’exaspère plus qu’un doublage d’anime pris par-dessus la jambe ! Oh, ce n’est pas la faute aux comédiens de doublage, ils suivent les directives artistiques. Ici ça a dû être « Bon alors, elle, dans la VO, elle a une voix assez aigue et hystérique, donc exagère bien dans les aigues. Lui, c’est un adolescent mou du genou, donc comme t’as déjà mué depuis longtemps, essaye de faire une voix de gamin décérébré. Lui, c’est la grosse brute, on va prendre une voix de gros balèze bourré à la testostérone ». Ah mon Dieu, achevez-moi !!!
*inspire… expire…*
Bref, à voir en VO uniquement…
Pour le reste, rien à redire
– EVANGELION 2.0 : YOU CAN (NOT) ADVANCE
Produit en 2009 par le studio Khara et par Dybex en France.
On y retrouve les personnages de la série, puisque c’est la suite du premier film, sauf que Hideaki Anno introduit un certain nombre de différences qui vont influer sur le reste de l’intrigue.
À noter que cette fois-ci on retrouve le casting vocal VF quasi intégral de la série ! Ce qui en fait une VF tout à fait honorable. Je prends toujours autant de plaisir à entendre Donald Reignoux sur Shinji, même s’il a mué !
– EVANGELION 3.0 : YOU CAN (NOT) REDO
Sorti en 2012, toujours par Khara et Dybex.
Ici nous avons une totale réécriture de l’œuvre, particulièrement réussi visuellement et assez déroutante, puisqu’il s’ouvre avec un court-métrage live des Sudios Ghibli, narrant le Second Impact et ses conséquences…
Il manque donc le 4ème volet :
– EVANGELION 3.0 + 1.0
Peu d’éléments ont filtré. Nous savons juste que le film sortira en 2020 et qu’il conclura l’œuvre de manière inédite.
Aucun doute que dès que le 4ème volet (EVANGELION 3.0 + 1.0) sera sorti, je me ferai la tétralogie !
https://www.youtube.com/watch?v=-elrXsFine0
Pas de doute, on est bien dans EVANGELION…
Voilà, je crois que j’ai à peu près fait le tour de cette œuvre magistrale qui marqua une génération entière de fans d’animation japonaise et qui n’a pas fini de faire parler d’elle, je l’espère !
Pour ma part, même si, avec les années, j’ai perdu ce lien particulier que j’avais avec Shinji, ayant enfin fini par accepter de grandir, je garde une nostalgie et une profonde affection pour lui et pour EVANGELION. La prochaine étape : faire découvrir ce chef d’œuvre à mes propres enfants quand ils auront 14 ans…
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EVANGELION débarque chez Netflix. Pour son dernier article de la saison, Kaori vous en explique l’importance dans un dossier roboratif chez Bruce Lit.
BO du jour : Rien de mieux que le cultissime opening…
C’est toujours aussi bien. J’en suis à l’épisode 12, celui avec la corrosion, c’est la première fois que je m’ennuie : trop high tech pour moi.
J’accroche avec tous les personnages. C’est une série très féminine en fait, puisque Shinji n’a rien de très viril. J’ai hâte d’en savoir plus sur Rei. Sa doubleuse fait vraiment du joli boulot.
Mon seul reproche : mis à part un bref flashback de l’enfance chaotique de Misato, à aucun moment on ne perçoit la menace qu’ont fait peser les anges sur la planète. D’ailleurs leurs représentations graphiques est vraiment loupée : ce sont des formes géométriques abstraites sans expressions, sans son, sans membres. Nos amis pourraient se battre contre des méduses que l’immersion serait la même.
A part ça, c’est vraiment bien.
Jusqu’au 15, je dirais, c’est assez « calme ». Rien de transcendant, moi aussi je m’y ennuie un peu. Perdue par le langage high-tech aussi 😉
Rien contre Asuka et son caractère… volcanique ?
Et bien sûr que le doublage est bon ! Ceux qui critiquent ce doublage ont oublié à quoi on a eu droit durant les années Club Do…
Concernant ton reproche, il est légitime. Anno a choisi de laisser planer beaucoup de mystère…
Pour en revenir à notre conversation concernant Shinji, Eddy me disait qu’il avait inspiré un nouveau genre de héros, ce que tu confirmes avec ton ressenti sur le héros de Beck. Je suppose qu’il faut avoir une certaine dose d’empathie pour accrocher avec ce genre de personnages 😀 . Et peut-être aussi de l’intérêt pour l’introspection…
Shinji est finalement absent de lui-même et de sa propre série. Asuka introduit un peu de vie face à ses deux copains quand même très déprimés. C’est ok pour moi.
La représentation des anges serait presque plus proche des textes liturgiques. Les Anges dans la Bible sont décrits comme 2 roues entrelacées couvertes d’yeux (ce sont les roues du chariot divin)
Episode 14
Le premier baiser de Shinji vaut son pesant de cacahuètes. Joli couple dysfonctionnel. Un épisode sans action où le doublage VF fait encore des miracles.
L’épisode fait apparaître qu’au trio des héros enfants répond celui des adultes avec Misato dans le rôle de Shinji. A voir si l’animé poursuit cette analogie intéressante. Un bon cliffhanger avec l’apparition d’Adam.
Ah ! Et une petite dose de fétichisme il me semble aussi.
Tu parles du 15, je pense, celui avec le mariage. Oui, le baiser est très drôle.
C’est marrant, je n’avais jamais fait le rapprochement des deux trios. Qu’est-ce qui te fait penser à du fétichisme ?
Et je suis bien contente que toi aussi tu reconnaisses les qualités de ce doublage !!
Alors : Shinji = Misato pour le mépris de soi, le rapport au père .
Rei = La docteure (je retiens jamais les noms japonais) : une femme secrète, froide et efficace
La rouquine incendiaire = Le séducteur : là pas besoin d’explications et d’autant plus que la petite lui fait du grain.
Le fétichisme : quelques gros plans sur les pieds de Misato en collants et plusieurs allusions à ses talons hauts avec un gros plan lorsqu’elle les fait tomber.
Oui, une fois que tu l’as soulevé, on voit assez vite qui correspond à qui. Pour le fétichisme, c’est vrai que les plans insistent beaucoup sur les pieds…
Episode 17 . Le quatrième qualifié
Bon, le premier épisode chiant : je ne crois pas me tromper en ayant deviner l’identité du prochain pilote de l’EVA. Discussion techniques sans grand intérêt, pas de combat, beaucoup de plans fixes, bof.
Et en plus j’apprends que la mystérieuse et séduisante Rei est une souillon.
Bon…
J’ai une certaine affection pour l’épisode 17, parce que j’aimais beaucoup Toji, à l’époque de mon premier visionnage.
Et oui, c’est assez facile de deviner qui sera le 4ème élu.
Tu n’as pas parlé de l’épisode 16, qui donne quelques pistes et porte la marque « Evangelion ».
Je me suis fait du Binge hier. Asuka vient de se faire fumer et Shingi a pété les plombs.
Très bonne histoire. Je me suis dit que quand même L’ATTAQUE DES TITANS s’est bien servie dans la trame de EVANGELION.
Bon, épisodes 22-23
Tout le monde meurt, quelle déprime ! Asuka assurait la joie de vivre de la série , elle réduite à la dépression, Rei meurt mais en fait non. Je m’intéresse encore aux personnages parce que je ne comprends RIEN à l’intrigue des anges et des EVA ainsi qu’au complot politique. RIEN ! et je suis sûr que je ne vais rien piger à la fin. Qu’est ce que c’est mal raconté. Quel dommage, parce que la psychologie des perso est passionnante.
Tu peux m’expliquer vite fait l’histoire de Rei stp Kaori ?
Hum… Bon, de ce que j’ai compris, Rei est issue d’un corps factice, créé à l’image de la mère de Shinji, Yui.
Comme les Evas, créées aussi par Yui et Ikari (le père), elle a besoin d’une âme. Le truc c’est que je ne comprends pas trop d’où elle sort, cette âme, puisque l’âme de Yui est dans l’Eva 01 (je pense que tu l’avais compris). Bon, Wiki me dit qu’elle possède l’âme de Lilith (que tu vas rencontrer dans l’épisode 24). Wiki me dit aussi que Rei est une chimère.
Enfin, bon, toujours est-il que peu importe ce qui arrivait à Rei, elle avait toujours une forme de remplacement. Son âme se mettant dans le nouveau corps. J’en déduis que son âme se trouve aussi dans l’espère de truc où il y avait les corps de Rei ?
Cette âme sert aussi à la plug-factice, puisque les Evas ne peuvent être pilotées que si elles ont une âme à l’intérieur d’elles. C’est la plug-factice qui prend le contrôle des Evas quand les pilotes ne sont plus en état ou désobéissent. C’est comme ça qu’a été écrasée la plug de Toji.
Dans la série, on voit 3 Rei : la première, tuée par la mère de Ritsuko quand elle était enfant, la deuxième qui s’est sacrifiée, et la troisième qui essaye de briser les lunettes de Gendo Ikari.
Pour la fin, rassure-toi, tout est axé justement sur la psychologie, on n’entend plus parler des intrigues (et donc aucune réponse à nos questions… ce qui finalement n’est pas si mal 😉 )
Oh la vache….
Ils pouvaient pas dire que c’était un clone avec une conscience téléchargeable ? Pourquoi faire simple hein ?
Merci pour ces explications.
Donc en fait Shinji fait équipe avec sa mère en miniature…
Shinji baigne dans l’âme de sa mère en pilotant l’Eva 01 et en plus, oui, il fait équipe avec le clone de sa mère…
Anno aime faire les choses compliquées… Et les films sont pires ! Le manga est plus accessible, vu qu’Anno n’y a pas fourré son nez ^^;; .
De mémoire, je crois que c’est sous entendu assez rapidement (à partir du moment où l’on apprend les circonstances de la disparition de la mère de Shinji, raccordé avec le fait que l’EVA protège Shinji avant qu’il ait embarqué)
Il faut reconnaître que cet animé a eu un succès assez étonnant par rapport à la complexité du truc. c’est quand même un gros condensé de psychanalyse à la sauce biblique en version SF…
Parfois je me demande si les analyses de l’oeuvre ne sont pas plus passionnantes que l’oeuvre elle-même…
Animé culte sans aucun doute évidemment, c’était même inévitable dans les ninties…
Bon moi j’étais dans les trucs humoristiques, je boycottais quasiment tous les trucs trop sérieux….
sauf les animés d’horreur comme Vampire Princess Myu, les Kawajiri, Doomed Megalopolis, Darkside Blues ou encore Vampire Hunter D…
ou ce truc perché que jen ‘ai jamais revu depuis la VHS: Nom de code Lovecity…
je trouve plus de trucs dans ce genre là…
je ne trouve plus trucs sans ados déjà…
Episode 24 le quatrième enfant….
Le pire de la série. Du WTF de 25 minutes. Rien compris à tout ce charabia, si ce n’est que Shinji est gay.
Ha ha ha, ouais on pourrait résumer l’épisode à ça. Je nuancerais en disant « bi », ceci dit.
Bon moi j’ai tenté de mémoriser des phrases en faisant retour arrière plusieurs fois, mais, hum. J’ai déjà oublié ce que c’était… Et je l’ai regardé hier soir ^^;;.
Ah si, Eva, ersatz d’Adam. Bon, ça n’aide pas beaucoup en fait… Et les Lilines, ce sont les humains.
Lilith, mère des hommes, Adam, père des Anges.
Si j’ai bien compris (hum…), la rencontre entre un Ange et Adam aurait fait un truc bien (mais quoi ???) alors que la rencontre entre un Ange et Lilith aurait détruit l’espèce humaine.
Pourquoi Kaworu comprend les hommes en se trouvant face à Lilith, alors là, c’est un mystère.
Et que vient foutre Rei là-dedans, hum, toujours aucune idée.
Oui, épisode totalement WTF lol.
Dernier Episode :
Nullissime ! Monsieur Anno me doit 25 minutes de vie. Ce sont probablement les pires de mon existence de spectateur. Et qu’on ne vienne pas me dire que c’est une question de moyens ! Parce que l’insertion de crayonnés et de photos (qui n’ont RIEN à voir avec ce qui est raconté à l’écran donnent à l’histoire un cachet expérimental pas déplaisant -enfin, si- mais reconnaissons une audace certaine là-dedans) ne changent rien à une série en mort cérébrale depuis au moins les 6 derniers épisodes.
Alors que la série était si brillante dans la caractérisation des personnages, on obtient tout à tour un dégueulis de concepts ésotériques pas maîtrisés, la mort de personnages clés inexpliqués, l’agonie sadique des héros injustifiée et inadmissible, une conclusion cui-cui les petits oiseaux indigne des attentes du public.
Je suis très en colère : encore un auteur qui pète plus haut que son cul même si à l’évidence je me doutais que la série serait bancale dès le départ. On m’avait prévenu que la fin était controversée, mais sérieusement, je sous-estimais la médiocrité du truc. Ainsi donc, il faudra faire le deuil de ces personnages si attachants parce que tout à coup ce Monsieur Anno se prend pour Stanely Kubrick (les monolithes, les images subliminales de Shinji).
C’est plein de tics d’écriture insupportable avec ces questions réponses en boucles, ce récit choral qui masque la vacuité du truc. Si en plus tu me dis que les films ne servent à rien, EVANGELION c’est fini pour moi.
C’est la deuxième fois que je me fais avoir après BERSERK conseillé par le fils de Cyrille qui part aussi dans tous les sens pour n’être jamais résolu, puisque là encore il s’agit de refaire des films moins bons que la série TV.
Bon, au moins , je serai désormais moins ignorant grâce à toi Kaori.
La fin du manga a meilleur écho. Faut que je me lance.
Que te dire… Je les ai re-regardés hier soir. J’avais l’impression qu’il faisait durer le temps jusqu’à arriver à la 21ème minute pour dire « ça y est, c’est fini », avec les mêmes cheminements psycho-philosophiques qui tournent en boucle.
En filigrane, on entend son discours pour bousculer les otakus. Tu remplaces « Eva » par « jeux vidéos » ou « manga » et tu as la révélation : ah mais en fait, y a une vie en dehors de ça ?
Je suis moins en colère qu’il y a 20 ans, où j’avais l’impression qu’Anno tuait en l’espace d’une phrase tout l’univers qu’il avait si bien créé.
Les films ont réussi le truc incroyable de me faire dire « bon ben en fait, je préférais les épisodes finaux de la série ». Quitte à ne rien comprendre, autant que ça garde une certaine poésie, et un peu d’espoir…
Ça aurait pu être tellement mieux, ça ressemble juste à un immense gâchis. Mais je ne désespère pas. Je vais me faire la fin du manga, c’est décidé.
Pour BERSERK, je n’ai jamais lu ni vu, mais apparemment le manga est toujours en cours, donc peut-être que.. ?
Quand j’ai appris que tu te lançais à regarder EVANGELION, je me suis dit « oh meeeeeeeeeerde,… il va nous faire une syncope avec le final… ».
Je croisais les doigts sur l’infinitésimale chance que tu dises « bon, c’est mieux que le bordel avec les Anges », mais non, même pas ^^;;
Je crois que je n’ai jamais vu un tel changement de direction dans une série de toute ma vie…
Prendre tant de temps pour mettre en place tout un monde qui tient la route, bordel de m., et tout nier en 10 secondes, c’est… presque du sadisme.
Ces personnages méritaient mieux que ça. Et nous aussi.
Pendant l’épisode, une pensée s’est imposée à moi : toutes ces hésitations, ces doutes, ces tergiversations autour du chemin à prendre, elles sonnent faux. Tout simplement parce que ce ne sont pas celles des personnages mais de Anno : je suis en train de faire quoi de ma série ? Comment vais-je la terminer ? Comment ne pas décevoir ?
Ça m’a fait penser à la fin du PRISONNIER que je déteste également mais qui a quand même plus de gueule.
Les mangas ? Comme Matt, je ne me lancerai ni dans BERSERK ni dans EVANGELION. 40 volumes c’est trop contraignant, sauf si je trouve une nouvelle maison…
« Alors que la série était si brillante dans la caractérisation des personnages, on obtient tout à tour un dégueulis de concepts ésotériques pas maîtrisés, la mort de personnages clés inexpliqués, l’agonie sadique des héros injustifiée et inadmissible, une conclusion cui-cui les petits oiseaux indigne des attentes du public.
Je suis très en colère »
Welcome to the club Bruce^^
C’était trop vieux dans mon esprit pour que je me souvienne de ce qui m’a vraiment fait chier dans cet anime (à part les concepts ésotériques chelou de SF que j’ai rien compris…)
Mais voilà, y’a tout ça.
Et le fait que SHinji soit insupportable aussi, et casse les couilles de tout le monde^^
Allez va regarder Nadia maintenant^^
En VO, alors, pour NADIA…
Bon, moi je n’accroche pas à Nadia. Ça ne m’intéresse pas du tout, mais peut-être que ça parlera davantage au Boss (et Matt, j’en ai dit du bien, de Nadia, dans l’article ci-dessus, avec lien vers ton article ^^ )
Dans mes lointains souvenirs (j’ai vu ça au lycée quand même…), j’aimais bien aussi le début (sauf Shinji), et puis ça partait en couilles de grand n’importe quoi incompréhensible avec une fin baclée.
Et puis il y a eu les films, le premier irregardable puisqu’il est composé de morceaux des épisodes, et si t’as pas suivi tu piges rien, et un autre qui réécrivait la fin. Mais j’avais pas trp aimé non plus.
Et puis ensuite il y a eu ce projet plus récent de 4 ou 5 films qui allaient réécrire la saga et…merde, stop, j’ai pas eu le courage^^ ça sentait la saga que le mec refusait d’abandonner mais dont il ne savait pas quoi faire. Anno a vu trop grand, il a voulu faire un machin soi disant profond qui sent l’esbroufe incompréhensible, et au final je préfère largement la série d’aventures plus « simple » qu’est Nadia^^
Matt, j’ai fait tout le bilan de ce qu’était EVANGELION dans l’article (films manga, etc) et aussi pourquoi Shinji était un personnage qui m’a touchée.
La fin de la série, même si elle est en total contre-courant de tout le reste de la série, même si je la déteste pour cette phrase qui détruit la série elle-même, sera toujours meilleure que les films que j’ai pu voir. Le fond l’emporte sur la forme, pour ma part. Le film a une forme qui ne me plait pas et aucun fond. Enfin s’il en a un, je n’en ai aucun souvenir. Alors que le message de la série m’a marqué comme aucun autre animé.
Oui il est déstabilisant, dérangeant, peut-être mal formulé, selon la façon dont on le regarde. Mais si on se détache de la série pour en lire le message véhiculé, alors il peut parler à certaines sensibilités. C’est mon cas.
Sinon, il y a End of Evangelion qui remplace peu ou prou les derniers épisodes si tu veux les effacer de ta mémoire. Par contre, côté glauque, je me rappelle de ce que fait Shinji au chevet d’Asuka ou encore des derniers moments de la série… Je ne suis pas certain que tu préfères.
Derniers moments du film, voulais-je dire. Par contre, le studio Gainax est connu pour les fins ésotériques de ses animes, maintenant : https://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Main/GainaxEnding
au risque de vous embêter je préfère un traitement à la Games of throne ou Walking dead où tout peut arriver mais dans un univers cohérent dans sa violence arbitraire qu’un truc renié à la fin….
en terme de désillusion pour des personnages aimés, c’est moins pire…
Les films berserk ne tritent que de la partie « goden age » et il faut enchainer sur la série récente qui fait la suite je crois…La manga est en cours.
Je le trouve absolument génial. enfin un truc médiéval japonais qui fait pas du renaissance-pouet-pouet en bikini. ça ressemble à quelque chose, c’est crédible et les persos font « époque ».
le truc c’est que le manga est encore en cours donc le devenir de Casca et les autres ne peuvent pas être résolus à la fin des films qui se contentent de résumer la première série TV avant de remettre ça avec la nouvelle série TV.
Tu vois Mattie, sans Netflix, j’aurai très bien pu ne jamais découvrir COWBOY BEBOP ni SAMURAI CHAMPLOO ni ce NEON GENESIS EVANGELION… comme quoi il y a du bon non ?
Je viens seulement de terminer la série. Je ne parlerai pas de la VF puisque je l’ai intégralement regardée en VOSTFR. Il y a pour l’instant deux films disponibles sur Netflix : THE END OF EVANGELION et DEATH AND REBIRTH. Il faut encore que je les regarde. A te lire, je ne suis pas certain d’avoir tout saisi dans le découpage mais ce n’est pas très grave.
Ce qui est certain, c’est que pour le moment c’est l’article que tu as écrit que je préfère, Kaori : il est très complet, très didactique et très enthousiaste. Je peux complètement comprendre le choc de cette découverte télévisuelle. Par contre j’avoue aisément ne pas avoir tout saisi, que des questions restent en suspens, que la fin n’est pas satisfaisante selon les critères de Mattie.
Il faut également que je parle de BetaSeries. C’est une application que j’utilise depuis un an environ pour suivre l’avancement de mes séries et films visionnés. Chaque épisode a un petit résumé. Or ceux de Evangelion, dans la version française du site, comportent une tonne d’informations et de spoilers ! Par exemple, saviez-vous que Reele faisait référence aux femmes qui n’ont pas de règles ?
https://www.betaseries.com/episode/neongenesisevangelion/s01e11
Je dois avouer que même si je ne suis pas intégralement tombé sous le charme, cet anime m’a retourné. Il démarre assez simplement, dans un univers post-apocalyptique plutôt classique pour du manga (Akira, Dragon Head etc…), et ça fonce directement avec des combats de mechas.
Mais cela montre directement plein d’autres aspects : déjà les combats de mechas ne sont pas prépondérants. Même si la trame est semblable à celle de Goldorak (un ennemi venu de l’espace doit être détruit), tout change. L’animation est splendide et les dessins de mechas impressionnants de réalisme. Il ne suffit pas de sauter dans son mecha pour le faire fonctionner mais on parle de synchronisation, de liquides séminaux, de neurosciences. C’est immersif. De même, un des personnages se demande pourquoi les Anges n’attaquent pas en masse, comme la logique le voudrait, autre caractérisation adulte de la série face à Goldorak…
Le générique a fini par me plaire. Musicalement, c’est de la J-pop, mais la chanson est sympa. J’ai également compris que la série deviendrait mystique puisque l’Arbre de Vie fait plusieurs apparitions dans le générique et est toujours présent dans le bureau de Gendo Ikari (je suis étonné que tu n’en aies pas parlé d’ailleurs).
J’ai eu des difficultés à reconnaître les personnages parfois. Pas dans le dessin, mais par l’habitude que les japonais ont soit d’utiliser le nom soit le prénom.
Tu parles d’humour mais il y en a très peu. Pen Pen ne fait pas tant rire, il est très discret et n’a pas de personnalité. Asuka fait parfois rire avec son caractère intransigeant et excessif. J’ai beaucoup aimé tes explications sur leur rôle à chacun, surtout les trois Children. Je ne me suis que peu attaché à Shinji, sans doute à cause de l’âge, par contre j’ai adoré tous les personnages féminins ainsi que celui de Fuyutsuki et celui de Kaji. Rei a les cheveux violets non ?
De la même manière, dès le générique, j’ai été étonné par la dimension sexuelle de la série. On n’hésite pas à sexualiser des personnages de 14 ou 15 ans, c’est tout de même très étonnant ! Ce n’est pas une série pour enfants pour sûr. La fin de l’épisode 20, avec une longue séquence hors cadre de Kaji et Misato pendant un coït est aussi incroyable d’impudeur : on n’entend que les gémissements de Misato… Et tout le long de la série, des scènes à caractère sexuel sont présentes.
Je dois donc avouer que pendant 15 épisodes, je trouvais la série un peu ronronnante, même si Asuka et Kaji débarquent, que l’on apprend quelques détails sur le pourquoi de tout ça… Mais c’est à partir de l’épisode 16 que ça part totalement en vrille ! Les épisodes durent quasiment 10 minutes de plus, C’est-à-dire qu’on a un OAV en deux ou trois épisodes ! Et le traitement devient fou : graphiquement, narrativement, on insère des flashs, des images stroboscopiques, des dessins non finalisés (les deux derniers épisodes sont complètement expérimentaux et ressemblent à du Lynch), des gros plans sur des tableaux abstraits… ça va bien plus loin que n’importe quel flashback de CANDY !
J’ai halluciné sur les plans fixes interminables, tel que celui de Shinji, dans son EVA, tenant le dernier Ange au creux de la main.
Tu m’apprends ce qu’est le Premier Impact. Je n’ai toujours pas saisi ce qui a vraiment créé le Second (pas réellement). Tu m’apprends le sens du titre (le NEON m’a perturbé), même si évidemment entre EVA, ADAM, ANGE, on voit un peu de quoi tout ça veut parler.
Je ne suis donc pas totalement convaincu par l’histoire ainsi que par les tenants et aboutissants de cet univers, mais je concède le caractère essentiel, novateur, original et défricheur de cette oeuvre. Je pourrai tout à fait en devenir un fervent défenseur, même si il ne m’a pas bouleversé comme toi (ce qui me serait sûrement arrivé si je l’avais découvert à l’adolescence). Comme quoi, pas besoin de faire 15 saisons pour être important, une seule suffit.
Merci encore pour ce superbe article que je reviendrai parcourir au fil du temps de mes découvertes sur cette oeuvre !
En discutant avec vous et en voyant les échanges et les divers articles consacrés je crois que je viens de réaliser que Hideaki Anno qui un grand fan de Go Nagaï a voulu simplement rendre hommage à son maître dans cette série. rendre hommage à celui popularisa les Mecha pilotés dès les années 70 (Mazinger Z Goldorak etc…) en y ajoutant la composante biblique des Révélations de Saint Jean déjà très présents dans Mao Dante et surtout DevilMan)….
Merci beaucoup pour ton retour, tes compliments et ta modération, Jyrille 🙂
Effectivement, il y a plusieurs aspects dont je n’ai pas parlé, tout simplement parce qu’à l’époque, ils ne m’ont pas frappée. C’est seulement après mon revisionnage de cet été que j’ai été très surprise de l’aspect sexuel. Le coït hors-champ mais terriblement sonore m’a même mis mal à l’aise…
Quant à l’Arbre de Vie, je n’avais même pas vu qu’il était aussi dans le bureau de Gendo Ikari.
Je pense qu’aujourd’hui, une telle oeuvre n’a pas le même impact parce qu’elle a perdu son côté novateur.
Et comme tu le dis, nous avons mûri. Les adolescents nous parlent moins, les adultes, beaucoup plus, forcément.
En tout cas, je suis contente que l’article t’ait plu. Ce fut une commande exprès, j’y ai mis tout mon cœur et toute mon énergie pour développer le plus possible et faire honneur à cette série qui m’a touchée comme rarement. Et puis il me semblait important de débroussailler un peu tous ces mystères.
Je n’ai pas lu les résumés que tu cites, je lisais ceux d’AB1 et ils étaient bien foireux. Et rien n’expliquait ce que tu dis sur Reele, d’ailleurs, c’est quoi Reele ? Moi je ne connais que Seele, qui est un mot allemand signifiant « âme ».
Concernant la fin, tu résumes assez bien le concept. Mais je n’ai pas vu que les épisodes duraient plus longtemps ! Serait-ce une autre version qui est diffusée sur Netflix ?
Pour ma part, c’est à partir du 16ème épisode que j’ai adoré encore plus NGE. La première moitié est plutôt classique. La deuxième partie en fait un OVNI qu’on n’oublie pas, qui ose tout. Qui frustre, oui, mais qui a le mérite d’exister.
Merci encore en tout cas, ça fait très plaisir d’avoir ce genre de retour.
En me promenant sur la chaine de MisterFox, suite aux conseils de Sieur Eddy, j’ai découvert par hasard que pour Netflix, la série avait été redoublée… Donald Reignoux (Shinji) et Laurence Bréheret (Misato) reprennent leurs rôles mais tout le reste du casting a changé. Il paraît que cette nouvelle version est largement supérieure à l’originale (qui était pourtant déjà très bonne) parce que cette fois, les comédiens savaient de quoi ils parlaient et étaient encore plus à fond dedans…
Curieuse d’entendre le résultat (et un peu triste que la voix d’ado de Shinji ait été effacée… 20 ans ça s’entend, mine de rien, surtout sur les hommes…)
Ca y est, on a commencé la série version Netflix avec les enfants.
La remasterisation est pas mal. Mais je suis « chagrin » de la nouvelle VF… Mon conjoint aussi d’ailleurs. La voix « de gamin » de Shinji nous manque quand même un peu…
Hey Kao’, c’est quoi cette histoire de série Netflix ?
Rien de nouveau, Netflix a récupéré une version de la série animée, mais n’ont pas eu tous les droits apparemment. Donc il y a eu des changements (comme le générique de fin). Et donc un redoublage VF pour l’occasion en 2019. J’ai juste 3 ans de retard, t’emballes pas (et mes enfants enfin l’âge pour regarder !)
On a fini le revisionnage de la série. Une redécouverte pour mon conjoint et moi. Lui n’en avait que peu de souvenirs, alors que beaucoup de choses me revenaient. Ma fille a lu le manga. Elle l’a fini et a adoré. Je ne l’ai toujours pas fini.
On a donc fait ces fameux épisodes 25 et 26. Et j’ai fini en larmes, lol. Pas par le message ou quoi, mais parce que ça m’a ramené dans le passé. Et du coup, j’étais tellement en colère la première fois, que là, comme je savais très bien ce qui allait arriver, j’ai beaucoup plus senti une émotion positive, parce que mine de rien, il y a du positif là-dedans, même si c’est mal fait. Et il y a la résonnance de ce Shinji en moi. Du coup, quand le verre commence à se briser, les poils se sont dressés, j’ai commencé à me mordre les joues… Et puis les larmes. Voilà, toujours aussi puissant…
Sinon honnêtement, oui, maintenant, 20 ans plus tard, je le trouve casse-couilles aussi, Shinji. Mais j’étais comme lui à l’époque, donc… Et puis, ça passait mieux avec le premier doublage. Mais tellement. Je ne comprends pas comment ils ont réussi à rendre une copie moins bonne que la première…
Mon conjoint a revu les premiers films, chose que je refuse carrément de faire. Lui ne s’en rappelait pas. Moi je me rappelle trop bien avoir détesté !!!
Le manga est en réédition oui,en gros volumes deluxe…je suis tenté, mais c’est un univers trop proche d’émotions que je fuis souvent…
TEAM ESCAFLOWNE
TEAM GUNDAM
🙂
Oui, j’ai très envie de me mettre à Berserk aussi…
Grosse collection, mais pour peu qu’on aime se plonger dans ce type d’univers, c’est le haut du panier très largement, rien que graphiquement… il y a un sentiment de gigantisme saisissant
Je continue à écouter les podcasts de Blockbusters sur France Inter et là je me suis fait celui sur Evangelion.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/blockbusters-le-podcast/evangelion-des-robots-a-tete-d-anges-1377940
Comme jusqu’à présent je n’avais vu que la série animée, ils m’ont intrigué avec les films. Je me suis donc maté THE END OF EVANGELION. Je n’ai absolument rien compris. C’est un truc de grand malade, très violent, très agressif, plein de sexe et de trucs psychédéliques incompréhensibles. Bon par contre je suis content de voir que l’on y parle de l’arbre de vie de la Kabbale, que les Eva de série sont neuf et forme ce même arbre de vie avec les Sephiroth.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_de_Vie_(Kabbale)
AH, Éva… Où quand le manque de moyens/de temps oblige des auteurs (talentueux !) à faire preuve d’astuce et de rigueur pour aller jusqu’au bout de leur projet… Jamais un Animé n’aura autant bénéficié -dans la forme et dans le fond !- des frustrations pratiques de ses créateurs ! Du très haut niveau, jamais vu auparavant, plus jamais vu depuis (en S.F. Animée, en tous cas !). Fourre-tout astucieux prodigieusement bien mis en scène -du fait même des contraintes imposées par une production serrée…- qui mélange une intrigue purement SF mâtinée de spiritualité et pétrie -à bon escient !- d’analyses psychologiques pertinentes, si fortement au service de personnages si prépondérants que le sujet initial de la série finit très loin de nos préoccupations (les Anges et le pourquoi des Éva…). Comble de la provocation, l’oeuvre ne cesse de biaiser les genres : les Mécha n’en sont pas, la promo se fait autour des combats mais ce sont les dilemmes intimes qui constituent quatre-vingt pour cent des épisodes, les héros sont tout sauf « héroïques », les responsables sont tous « monstrueux », Etc… On ne s’ennuie pas une seconde au visionnage des déboires de Shinji et compagnie et, si pas mal de points demeurent obscurs, rapport à l’intrigue SF originelle, après le vingt-sixième épisode quand on est pas un maniaque des explications à tout crin via les forums de passionnés, hé bien il est néanmoins impossible de ne pas être soufflé par l’intégrité et la profondeur de la démonstration, qui atomise définitivement tous les clichés du genre -en en créant d’autres, bien sûr, pour les productions à venir (RahXephon, Brain Powered,Etc…). Pure jouissance, quand on apprécie l’ellipse et l’abrupt dans le récit, ainsi que le traitement extrêmement respectueux du sort des personnages qu’on a offert à l’affection du spectateur : PERSONNE, en rapport avec son importance scénaristique, n’est traité par dessus la jambe -mention spéciale pour les plus émouvants, comme Ritsuko ou Asuka. Succès et pérennité justifiés à tous points de vue.
Les deux films suivants, bien que trahissant un poil l’identité des personnages ( Shinji notamment ), garantissent un spectacle aussi beau esthétiquement que démesurément ambitieux au niveau du propos. De l’Art, véritablement ; même si la démarche, autant commerciale que (presque) justifiée par l’abscons des deux derniers épisodes de la série (!), demeure un peu vaine, sinon pour l’emphase d’une certaine violence « directe » (à l’inverse de la pression beaucoup plus subtile mais néanmoins équivalente en brutalité de la série…) et la mise en avant des batailles « Titanesques » entre géants en armures.
Les suites, par contre, n’offrent rien de plus qu’une démonstration « énorme » du talent des animateurs Nippons, ainsi que de leur incroyable capacité à sans cesse renouveler leur imaginaire graphique. Mais, à part ça, quel ennuie ! Quelle prétention !! Quel fan-service nauséeux, mal amené et complètement en porte-à-faux avec l’esprit de l’oeuvre originale. Nul dans le fond, sinon la forme, éblouissante.