THE SPIRIT, par Darwyn Cooke (et un peu Will Eisner).
Par TORNADOVO : Will Eisner, DC Comics
VF : Vents d’Ouest, Panini Comics
Cet article portera sur la série THE SPIRIT, un peu sur la version originelle de Will Eisner, mais surtout sur la reprise du titre dans les années 2000 par le regretté Darwyn Cooke. Cette dernière version a comptabilisé 12 numéros réalisés par Cooke avant d’être poursuivie par d’autres auteurs (Sergio Aragonès au scénario, Paul Smith et Mike Ploog au dessin). Elle comptera 32 épisodes en tout mais nous ne revenons ici que sur les épisodes réalisés par Cooke.
Avant de s’atteler à cette série, Cooke s’est d’abord échauffé sur un one-shot réalisé avec Jeph Loeb, un crossover entre le Spirit et Batman intitulé CRIME CONVENTION (réédité dans le recueil BATMAN EGO chez Urban Comics). Nous en parlerons aussi.
Bien évidemment, THE SPIRIT est au départ une création de Will Eisner. Raison pour laquelle nous allons commencer par un petit focus sur cette version initiale datant d’il y a fort longtemps…
L’article se décompose en quatre parties, chacune revenant sur le recueil de la publication initiale en VF, en un seul volume chez l’éditeur Vents d’Ouest pour Will Eisner, puis en trois tomes chez l’éditeur Panini Comics pour Darwyn Cooke.
LES INCONTOURNABLES DE LA BANDE-DESSINEE : LE SPIRIT
Ce bouquin de chez Vents d’Ouest offre une bonne entrée en matière pour le néophyte désirant découvrir la version initiale de la série et du personnage selon son propre créateur, celui que l’on a nommé le Maitre de l’art séquentiel.
On y trouve seize épisodes (soi-disant « parmi les meilleurs » selon l’édito), publiés initialement entre 1946 et 1950, ainsi qu’un texte d’introduction présentant l’auteur (avec une biographie), puis le personnage.
Chaque épisode (sept pages à chaque fois) est une histoire autonome et indépendante, mais nous n’avons pas l’origine du héros (racontée dans l’introduction), ancien détective privé qui est devenu le Spirit après avoir été enterré, considéré comme décédé, puis libre de devenir le justicier masqué défendant veuves et orphelins, collaborant avec le commissaire Dolan au sein de la ville (fictive) de Central City, comme Batman le fera plus tard avec le Commissaire Gordon.
Will Eisner avait immédiatement connu le succès avec LE SPIRIT mais il avait dû lâcher sa série afin de servir son pays durant la seconde guerre mondiale. Lorsqu’il revint sur le titre en 1946, il donna une orientation complètement différente à sa création en faisant de son héros un personnage quasiment secondaire au sein de sa propre série, mettant en scène les multiples protagonistes satellites afin de traiter divers sujets sociétaux ou politiques sur le ton de la caricature et de la farce. Ce sont ces épisodes caustiques et humoristiques que l’on peut lire dans la compilation de l’éditeur français.
A maintes reprises, on songe que ces épisodes préfigurent les bandes-dessinées de type MAD en Angleterre, ou du genre de LA RUBRIQUE A BRAC du côté de chez nous, davantage que les comics de super-héros qui commençaient à se développer à la même époque.
Le lecteur venu chercher une lecture immédiatement divertissante risque de ne pas y trouver son compte. Effectivement, telles les bandes-dessinées citées plus haut ou les sketches des humoristes attachés à commenter leur époque (pensez par exemple aux Nuls ou aux Inconnus et à leurs pastiches d’émissions de télé), ces épisodes du SPIRIT font référence à une actualité et une société qui n’existe plus aujourd’hui. Une lecture au premier degré risque donc fort d’être ennuyeuse et parfaitement datée.
La narration n’est pas aussi naïve et ampoulée que dans un comic book se super-héros lambda, elle est même beaucoup plus moderne et enlevée, mais ce n’est pas non plus un modèle de finesse et de sophistication.
C’est du côté du sous-texte et surtout du graphisme que cette lecture vaut le détour. Si le lecteur désireux de se la jouer « historien » et de décrypter les critiques et autres analyses sociétales dissimulées dans la toile de fond de chaque histoire va y trouver de la matière, l’amateur de dessin sera forcément impressionné par la classe graphique et la puissance humoristique du trait de Will Eisner, incontestablement moderne, précis, inventif et extrêmement expressif.
Au final cet album n’est nullement un comic book de super-héros, mais plutôt le témoignage d’une époque et de l’importance d’un auteur au sein de cette époque précise. Un auteur qui aura clairement exercé une influence de grande ampleur dans le monde de la bande-dessinée.
Pour le lecteur de passage, ce ne seront que quelques pages de BD humoristiques vieillottes et parfaitement ennuyeuses, foutraques car ne racontant strictement rien au premier degré.
Tome 1 – RESURRECTION
Soit les épisodes BATMAN / THE SPIRIT : CRIME CONVENTION et THE SPIRIT #1 à 4, publiés initialement en 2007.
En 2007, Darwyn Cooke, fort de son succès sur cette magnifique mini-série que fut LA NOUVELLE FRONTIERE, s’attaque à THE SPIRIT, le comic-book historique par excellence !
Pour se mettre en selle, il réalise un one-shot sous la forme d’un crossover avec Batman, épaulé par le scénariste Jeph Loeb, avant de se lancer tout seul dans une série régulière entièrement dédiée au Spirit.
Jeph Loeb & Darwyn Cooke ! Cette réunion d’auteurs ne pouvait qu’attirer le chaland avec cette couverture iconique opposant le justicier bleu et l’Homme chauve-souris (tous-deux créés en 1939). Si Cooke avait fortement impressionné votre serviteur avec sa NOUVELLE FRONTIERE et son BEFORE WATCHMEN : MINUTEMEN (tout aussi magnifique), Loeb l’avait ébloui avec ses splendides récits sur Batman, en compagnie de son complice le dessinateur Tim Sale (ce même Tim sale qui avait par ailleurs illustré un autre récit très réussi de Darwyn Cooke !). J’avançais donc en toute confiance, d’autant que je n’avais encore jamais rien lu des comics de Will Eisner et que ce personnage du Spirit, un super-héros de l’aube encore très pulp dans l’esprit, m’interpellait vraiment (ce n’est qu’ensuite que j’ai voulu lire les épisodes de chez Vents d’Ouest présentés plus haut).
La première déception s’est jouée au niveau du scénario écrit par Jeph Loeb pour le crossover avec Batman. Abandonnant le premier degré émotionnel de ses récits dédiés au super-héros de Gotham City, Loeb joue ici la carte du second degré et du cartoon rétro.
Les super-vilains de Gotham ont investi Central City (la cité du Spirit) et ont parti-lié avec ses propres vilains (dont le pire est un certain Octopus, un maître du crime psychopathe dont on ne voit jamais que les gants) afin de participer à une « Convention du crime organisé ». Batman & Robin arrivent et font équipe avec le Spirit, qui croyait jusqu’ici que ces personnages faisaient partie d’un mythe urbain !
A maintes reprises, les auteurs en profitent pour faire ressortir les nombreux points communs qui existent entre les deux personnages (justiciers masqués évoluant dans une ville bien à eux, avec leurs super-vilains récurrents et leur alliance avec le chef de la police), ainsi que leur différence (l’un sourit, l’autre pas…).
Le postulat est amusant mais le récit demeure très superficiel puisque l’ensemble est abordé à la manière d’un cartoon léger et humoristique.
Une petite récréation pas franchement désagréable, mais plutôt anecdotique et décevante de la part de tels auteurs, ici à la tête d’univers croisés qu’ils maitrisent parfaitement (Darwyn Cooke s’était déjà montré brillant sur EGO mais aussi sur CATWOMAN : LE GRAND BRAQUAGE).
C’est après ce crossover que la série dédiée au Spirit commence vraiment. Cooke est désormais seul aux commandes et opte pour des récits courts, chaque épisode étant une sorte de one-shot. Par la suite, le lecteur prend conscience que l’auteur construit peu à peu un ensemble à tiroirs dont les intrigues finissent par former un tout, une sorte de mythologie interne, dont les fils se rejoignent.
Will Eisner se plaisait à imaginer, de temps en temps, des intrigues farfelues basées sur des enquêtes mystérieuses et des phénomènes paranormaux (notamment à chaque époque d’Halloween). Cooke évacue complètement cette dimension et choisit de ne garder que celle du polar urbain plus ou moins réaliste. C’est dommage car les intrigues se développent ainsi avec une certaine froideur, pour ne pas dire une certaine « fadeur ».
L’ensemble est très bien écrit et découpé, dynamique et bondissant. Mais pour le reste, on peut trouver que cette lecture manque de piquant en n’étant finalement pas assez connotée. Pas assez fantastique et bien trop domestique !
Il est certain que Cooke pratique ici l’exercice de style et que son approche de la série est extrêmement conceptuelle dans l’idée de marcher sur les pas de son créateur. Car en grand maître de l’art séquentiel, Will Eisner savait apporter et injecter aux récits les plus courts une extrême densité narrative. Et son style était léger et humoristique. Si le lecteur saisit l’expérience de ce point de vue référentiel, il peut être satisfait. Mais s’il est simplement venu déguster un récit pour lui-même, il pourra trouver l’aventure plutôt banale.
Pour autant, Darwyn Cooke s’évertue à dépoussiérer le mythe et pare ses personnages d’une belle épaisseur. Pratiquant le flashback de manière chronique, il jalonne ses épisodes de souvenirs séminaux qui fortifient peu à peu l’attachement du lecteur à ses personnages. Il reste à voir si la suite de la série va tenir ses promesses…
Tome 2 – BOMBE A RETARDEMENT
Ce second tome regroupe les épisodes #5 à 8, publiés initialement en 2007. L’épisode #7 est divisé en trois petits récits distincts. Le premier est réalisé par Walter Simonson (scénario) et Chris Sprouse & Karl Story (dessin). Le second est écrit par Jimmy Palmiotti et mis en image par Jordi Bernet. Le troisième est entièrement réalisé par Kyle Baker (scénario et dessin).
La série se poursuit sous la même formule de petits récits autonomes formant une sorte de mosaïque dans laquelle se constitue un embryon de mythologie interne. Chaque épisode est un exercice de style conceptuel qui développe davantage un « état d’esprit » qu’une véritable histoire sérieuse, avec le parti-pris de jouer à fond la carte du second degré amusé, afin de rendre hommage à la version de Will Eisner. C’est une connotation particulière car, du coup, cette version du SPIRIT ne conserve de la version classique que les enquêtes éclairées d’un réalisme domestique. Des enquêtes quelconques dans le fond, avec des histoires de trafic de drogue, de vol de bijoux, ou autre falsification de l’image du Spirit calqué sur des boîtes de conserve de haricots au lard !
En revanche, tout est dans la forme ! La construction de chaque récit est conceptuelle et le style des épisodes offre un mélange entre l’esprit des pulps des années 30 et l’esthétique rétro des années 50, avec ses pinups et son Amérique de carton-pâte. Le tout est emballé avec beaucoup de punch, un ton léger et fun.
Cet aspect postmoderne, qui condense plusieurs époques pour n’en former aucune (les personnages utilisent des téléphones portables et les dialogues sont parfaitement modernes), échoue sur un résultat étrangement froid. Et ainsi, à force de vouloir moderniser la mythologie du Spirit sans vraiment se démarquer de l’ombre de Will Eisner, l’ensemble finit par manquer de charme.
Honnêtement, l’ensemble ne manque pas de qualités. Un certain type de lecteur pourrait trouver son compte dans ce renouvellement de la franchise SPIRIT, mais on peut ne pas adhérer à tous ces partis-pris narratifs et artistiques qui confinent au simple exercice de style.
Une série Marvel parfaitement identique conceptuellement parlant, HAWKEYE par Matt Fraction & David Aja a obtenu un succès considérable auprès des lecteurs de comics. J’en viens du coup à penser que ce SPIRIT par Darwyn Cooke a manqué le coche de quelques années. A ce stade de la série SPIRIT, ces deux comics (HAWKEYE et THE SPIRIT) sont absolument identiques : Un aspect un peu rétro. Des histoires courtes assez insipides. Un emballage très stylisé avec un fort parti-pris artistique. Et un second degré constant. Tout pareil en fait…
A réserver aux lecteurs qui se satisfont davantage d’un état d’esprit que d’une histoire à proprement parler. Un état d’esprit qui ne peut pas correspondre à la sensibilité de tous les lecteurs. Dommage, car la série selon Eisner plongeait parfois dans un barnum pulp fantastico-surréaliste assez pitoresque, un parti-pris ici complètement évacué. En tout cas pour l’instant…
Tome 3 – LE JOUR DES MORTS
Ce troisième tome regroupe les épisodes #9 à 12. C’est le troisième et dernier de la série sous l’égide de Darwyn Cooke. L’encrage est effectué par J. Bone et la mise en couleur est l’œuvre de l’excellent Dave Stewart (qui accompagne fidèlement Cooke sur à peu-près tous ses travaux depuis LA NOUVELLE FRONTIERE). L’ensemble a été publié initialement entre fin 2007 et début 2008.
Comme il le fait depuis le départ, Darwyn Cooke additionne chaque épisode comme autant de récits courts, en apparence autonomes, pour finalement construire un ensemble à tiroirs dont les intrigues finissent par former un tout à l’intérieur d’une sorte de mythologie interne.
Ce troisième tome marque en quelque sorte l’aboutissement de ce concept et s’impose comme une récompense pour le lecteur qui suit des aventures qui pouvaient jusqu’ici paraître un peu fadasses.
En effet, si Cooke avait choisi d’occulter volontairement la dimension surnaturelle dont Will Eisner pimentait parfois sa série pour verser dans le polar urbain plus ou moins naturaliste, il opère désormais un virage à cent quatre-vingt degrés en réintroduisant cette orientation fantastique. Et voilà que le Spirit doit affronter une armée de zombies réveillés par El Morte, son pire ennemi sorti d’outre-tombe !
Le lecteur qui espérait trouver ce type de sensation est soudain comblé car la série s’engouffre avec bonheur dans le récit connoté.
Par ailleurs, le choix du second degré amusé qui enrobait les tomes précédents est également évacué au profit d’intrigues beaucoup plus sombres, dans la grande tradition du roman noir (voir le changement d’ambiance entre les couvertures du tome 2 et du tome 3). Le dernier épisode est d’ailleurs une perle en forme d’hommage à l’âge d’or du film noir hollywoodien, enrobé d’un irrésistible charme vénéneux. Enfin ! Cooke s’émancipe de l’ombre de Will Eisner et nous raconte sa propre histoire du Spirit !
Au niveau de la mise en forme, l’art de Darwyn Cooke est désormais à son apogée et l’épisode intitulé LE JOUR DES MORTS est un grand moment de mise en scène séquentielle, portée par des visuels saisissants, étonnants pour un dessinateur possédant un style plutôt humoristique au départ.
Le dessin de l’auteur possède toujours cette patine à la fois « rétro », qui participe si bien à l’hommage dédié au créateur de la série originelle, mais également universelle dans son esprit cartoon assez proche d’un Bruce Timm et de l’esthétique de BATMAN LA SERIE ANIMEE. Cet aspect postmoderne trouve enfin une toile de fond appropriée et, malgré un début de série assez fade, on se dit que l’ensemble valait finalement le détour.
Ainsi, Darwyn Cooke quitte la série au meilleur moment, alors que tout le travail réalisé en amont commence à porter ses fruits et qu’il a trouvé l’équilibre parfait entre état d’esprit, exercice de style et une vraie histoire à raconter, réalisée avec classe et beaucoup de personnalité, tout en rendant hommage à l’auteur originel. Il enchainera bientôt avec un chef d’œuvre, l’adaptation du best-seller de Richard Stark : PARKER. Mais franchement, on aurait bien repris entretemps quelques doses supplémentaires de SPIRIT à la sauce Cooke…
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La BO :
Merci pour ce panorama ! Malheureusement, d’Eisner, je n’ai lu que The Outer Space Spirit (illustré par Wally Woods). Je vais tâcher de relire la série de Cooke, même si je crains une chute d’intérêt après son départ.
Cool : le Spirit.
Le recueil d’histoires de Will Eisner édité chez Vent d’Ouest. – C’est en lisant ton développement que j’ai réussi à mettre le doigt sur ce à quoi me fait penser le Spirit d’Eisner : ni à Fluide Glacial, ni au magazine américain MAD, mais à Charlie Chaplin. Ce n’est pas le Spirit qui me fait penser à Charlot, mais l’expressivité du jeu des acteurs qui me fait parfois penser à la pantomime.
Je n’ai aucune idée des histoires sélectionnées par Vent d’Ouest : je sais que j’avais lu un recueil VO de 22 histoires courtes publiées dans l’ordre chronologique : du 02 juin 1940 pour la première au 05 janvier 1950 pour la dernière. À part les deux premières, j’avais beaucoup aimé, pas seulement pour la plongée dans une œuvre ayant fait date, mais pour les histoires elles-mêmes. Du fait même de la nature des récits, des prétextes pour mettre en scène la comédie humaine, j’avais associé l’essence du personnage à la personnalité de son auteur, plutôt qu’au genre de ses aventures ou à des caractéristiques très peu développées. En outre, comme ut l’indiques, en grand maître de l’art séquentiel, Will Eisner savait apporter et injecter aux récits les plus courts une extrême densité narrative. Du coup, je n’avais pas donné leur chance aux épisodes Darwyn Cooke. C’est donc un plaisir de les découvrir par ta plume.
Batman / The Spirit : mince, même Jeph Loeb ne parvient pas à trouver un ton personnel, restant à un récit très superficiel.
Tome 1 : les récits se développent avec une certaine froideur, étonnant de a part de Cooke.
Il s’évertue à dépoussiérer le mythe et pare ses personnages d’une belle épaisseur : je me rends compte que c’est l’incompréhension que j’avais par rapport à cette reprise : je n’ai pas d’intérêt a priori à ce que les personnages de la série acquièrent de l’épaisseur.
Tome 2 : Cet aspect postmoderne échoue sur un résultat étrangement froid. J’en déduis qu’il manque l’âme du personnage, ou que les histoires manquent d’âme… mais je pense que j’aurais été très sensible à la construction conceptuelle de chaque récit, à ces exercices de style, d’autant que j’ai beaucoup aimé Hawkeye de Fraction & Aja. 🙂
Tome 3 : Enfin ! Cooke s’émancipe de l’ombre de Will Eisner et nous raconte sa propre histoire du Spirit ! Voilà qui met l’eau à la bouche : une vraie histoire à raconter réalisée avec beaucoup de personnalité. Même si j’avais tenté la série à l’époque, je crois que je n’aurais pas eu la patience d’attendre jusque là.
Merci de rappeler que EISNER est nommé le Maitre de l’art séquentiel.
C’est exactement ce que j’avais dit hier 😉
J’ai découvert le SPIRIT dans USA MAGAZINE .je dois à cette revue une grosse partie de ma culture comics. Les plus grands auteurs de la BD américaine y étaient édités.
EISNER et son SPIRIT ont tellement apporté à la manière de faire de la BD que cela en devient effectivement une œuvre historique.
Pour les lecteurs actuels il faut effectivement remettre l’œuvre dans son contexte pour l’apprécier.
Le SPIRIT de COOKE m’intéresse par son coté un peu plus moderne ( En gardant tout de même un graphisme rétro).
LA BO : A Ben voilà quelque chose qui fait plaisir à entendre….WAR l’un des meilleurs groupes de tout les temps 😀😀😀👍👍👍.
Le british Eric Burdon Leader des Animals ne s’y est pas trompé en allant chercher ce groupe au fin fond des États Unis pour jouer avec eux.
Un grand merci mon ami TORNADO on est sur la même longueur d’onde 👍👍👍😉
Cool Tornado, tu m’apprends qu’il y a une histoire de Spirit dans BATMAN EGO que j’ai acquis récemment. Ca va me faire plaisir de découvrir ça. Je n’ai lu aucune bd de Eisner sur le personnage, mais je me demande si quelqu’un a vu le film ici ? Je dois encore l’avoir en DVD et j’avais été étonné de l’humour qui s’en dégageait, il faudrait que je le revoie car ce n’est pas non plus très fameux dans mon souvenir.
https://pics.filmaffinity.com/The_Spirit-635978765-large.jpg
En tout cas il fait fortement penser à The Question et donc Rorschach aussi, dans son look. Alors qu’il doit aussi être inspiré par le Fantôme du Bengal non ?
J’ai lu 5 épisodes de HAWKEYE par Fraction (merci le Printemps des comics), j’ai beaucoup aimé car comme tu le soulignes, on est surtout attaché à la forme plus qu’au fond, même si les histoires peuvent potentiellement être développées sur d’autres épisodes.
Au final je ne pense pas courir après ces bds avant longtemps, mais merci en tout cas Tornado pour ce tour d’horizon, car j’apprends plein de choses !
La BO : cool, très hippie, mais je n’ai pas encore exploré ce groupe et ce gars (il faisait partie des Animals non ?).
Pour ma part, je l’ai vu. Marrant mais peu à voir avec ce que je connais du personnage (pratiquement pas lu les Eisner mais j’ai lu les séries DC et Dynamite). Du style Octopus, un personnage jamais vu de face, devient un supervilain grandguignolesque (et cosplayeur) incarné par Samuel L. Jackson. Sans parler de la narration très « Millerienne » ^^ Dépaysant mais je crois que c’est très loin de l’esprit du Spirit 😉
Chanteur des animals, ami intime de Jimi Hendrix.
qu’est ce qui fait que parfois, on hésite à prendre un truc qui ne fait aucun doute sur sa qualité?
je crois qu’une reprise d’un truc que je ne connaissais que moyennement ne me tentais pas…
c’est une poche culturelle (THE SPIRIT) sur laquelle je n’ai pas craqué.
Ce n’est jamais trop tard..je vais bien finir par m’en offrir. mais je crois que je jetterais mon dévolu sur les originaux…
de Darwyn Cooke, il me reste encore les PARKER à lire…
Bonjour Tornado,
d’abord pour rectifier, le HAWKEYE de Matt Fraction c’est avec David AJA (anni WU et David PULIDO également) et non Chris Samnee. J’ai du mal dans la comparaison, ne trouvant peu de parenté avec le SPIRIT, mais c’est intéressant et cela mérite une nouvelle réflexion.
Re,
(fausse manif, et je suis en congés, éloigné de mon ordinateur …)
J’ai quelques SPIRIT à la maison de Will Eisner, en VO et en back up ou add-on d’album. Je suis intéressé par l’album que tu chroniques qui me fera une bonne synthèse. Clairement il y a un découpage et une maitrise de l’art séquentiel très intéressant surtout si on s’intéresse à l’histoire des comic book. Un peu comme adulte et mature découvrir le LITTLE NEMO de Windsor McKay mais là c’est un univers urbain qui donnera du Batman, du Daredevil.
J’ai également une série éditée par Kitchen Press avec du Alan Moore très intéressante. Peut être un futur article.
J’ai lu la série de Darwyn Cooke (en 3 tomes VO). Ma critique du premier tome paru sur Buzz Comics en 2015 :
THE SPIRIT (2007) BOOK ONE (DC)
Darwyn COOKE et Jeph LOEB / Darwyn COOKE / J. BONE
The Spirit (2007) #1 à #6 ; Batman/The Spirit #1
Quelques lignes sur :
Le personnage fétiche du grand de Will Esiner continue d’inspirer les artistes de la planète. En 2007 Darwyn Cooke (The New Frontier) décide de s’attaquer à ce monument de la BD américaine.
J’ai écrit quelques lignes que m’ont inspiré les 6 épisodes de la série présentée dans ce très beau HC (la couv est superbe avec le titre, The Spirit, découpé dans la jaquette).
The Spirit #1
Drôle d’entrée en la matière pour ce premier numéro car Darwyn Cooke prend le parti pris que l’univers du Spirit est connu et ne fait donc aucun effort pour présenter les personnages et leur environnement. C’est quand même immédiatement folklorique et bien dans la lignée du personnage crée par Will Eisner avec la ville, qui est très présente (studio télé, bas fond, sordides ruelles et égouts, le tout de nuit avec plus ou moins de lumière). L’histoire est semble toute classique puisque le justicier masqué enquête sur la disparition d’une présentatrice télé. Le burlesque est de mise (le vilain de service The Pill, la traque dans les égouts, la relation je t’aime moi non plus entre le Spirit et Miss Coffee, l’émission télé qui suit la traque de notre héros). Les jeux de mots sont un des points fort de ce premier numéro et les personnages portent presque tous des noms (de Will Eisner) qui font sourire. Cela part bien et l’histoire est bonne. Le personnage principal apparait comme décalé tout comme les situations.
The Spirit #2
Ah une femme fatale … cela pourrait être l’essence même du Spirit. A ce stade on a quand même un peu peur à la fois pour notre héros qui pourrait succomber alors que sa vie privé est enfin exposée et pour le lecteur qui se dit que deux numéros et déjà deux histoires qui tournent autour du sexe faible (pas tant que cela et puis Cooke dessine donc bonne pioche pour nos yeux). Il n’en ait rien dans ce polar enlevé où les faux semblant sont légions et la conclusion plutôt choc nous ramène à une dure réalité. Un épisode dynamique, drôle et qui joue parfaitement avec les codes du genre de la comédie policière. De plus en peu de scène, Cooke nous dresse un portrait assez sympathique de la vie conjugale du Spirit.
The Spirit #3
Cooke décide enfin d’en donner un peu plus aux lecteurs en tissant une intrigue qui va faire la part belle au passé et aux origines du Spirit. Plusieurs points de vue pour un récit très efficace (à défaut d’originalité comme Alan Moore a pu le faire sur un récit similaire) qui muscle également le ton (moins de burlesques). Cooke et son coloriste, Dave Stewart, s’éclatent puisque le récit est de nuit, souvent sous la pluie avec des jeux de lumières et de couleurs (peu) intéressants. On sent avec ce troisième épisode que Cooke décide enfin de construire autre chose que des one shot.
The Spirit #4
On rentre dans le Spirit d’Eisner avec l’évocation d’Octopus (dont on ne verra jamais le visage, marque de fabrique de ce vilain), la nemesis du Spirit. Un personnage du #2 fait également son retour confirmant la bonne impression de l’épisode précédent à savoir que Cooke construit un univers. On s’éloigne également de l’ambiance urbaine dont on était habitué. J’aime cette prise de risque de la part de Cooke, même minime. Ce numéro est aussi l’occasion d’admirer le trait de Cooke sur la gente féminine (Silk Satin sublime). Par contre pour la seconde fois l’artiste adopte une narration en flashback qui ne convient pas forcément à mes attentes (on en est qu’au quatrième numéro).
The Spirit #5
Un numéro qui semble léger au premier abord (usurpation de l’identité du Spirit) mais qui renferme une critique de la société de consommation et de la publicité. Cooke ramène sur le devant de la scène un autre vilain du folklore crée par Eisner. Le rythme du récit m’a semblé un peu bancal comme si Cooke hésitait entre donner un ton léger (le pitch, la publicité) ou grave (un passage à tabac assez violent, une critique sans trop de concessions). De plus on s’éloigne du fil directeur que semblait donner Cooke précédemment.
The Spirit #6
Je n’ai pas aimé ce numéro qui est pourtant, et c’est un comble vu mes réserves, celui qui sort le plus des sentiers battus (narrativement et graphiquement). J’ai eu du mal à reconnaitre une histoire du Spirit. D’ailleurs Cooke ne semble pas si intéressé que cela par le justicier. Cela aurait pu être un récit sur la ville de Centra City mais au final cette histoire qui emprunte beaucoup n’est qu’un patchwork de certaines idées de la jeunesse (musique pop, célébrité, drogue, jalousie..). La chute est surprenante, trop même, car elle nous ramène assez maladroitement à l’enquête du Spirit (que l’on avait presque oublié) pour conclure sur un twist facile et trop en décalage avec le style policier voulu par Cooke.
Batman/The Spirit #1
A lire pour les planches de Cooke qui s’éclate à croquer tout le folklore de l’univers du Spirit et de Batman. On est ici dans les débuts des deux héros (très bonne idée) malheureusement Jeph Loeb fait du Jeph Loeb et non seulement oublie souvent de mettre sur le devant de la scène les deux héros mais comme trop souvent passe son temps à faire le catalogue des ennemies (et associés) des justiciers. Un régal pour les yeux mais une déception en terme d’écriture pour une rencontre qui promettait (et qui semble en plus tellement évidente). C’est loin d’être nul, c’est convenue (et un peu ennuyeux).
L’ensemble nous donne des histoires dans le style pulp retro. Darwyn Cooke, graphiquement impeccable et impressionnant a quand même parfois du mal à se sortir de l’exercice de style. Cela manque de surnaturelle ou de magie. Il marche dans les pas de Eisner sans pour autant le plagier, mais sans pour autant s’affranchir complètement du maitre. Mais l’ensemble donne un recueil très plaisant surtout pour le plaisir des yeux.
Alors on fait quoi avec :
Si on aime admirer les planches de Cooke on se dégotte ce recueil et on tente éventuellement de chercher le deuxième. Sinon il est fortement conseiller de se pencher sur l’œuvre originale de Will Eisner voire sur la série publié par Kitchen Press il y a quelques années (avec du Moore, du Gaiman…). Et surtout on évite de passer par la case grand écran et le film de Frank Miller.
J’ai quand le souvenir de m’être un peu ennuyé sur les 3 tomes. Reste quelques passages très sympa et surtout des planches très intéressantes par des dessinateurs qui ne le sont pas moins (Paul Smith, Darwyn Cooke, Chris Sprouse, Kyle Baker…)
Très bien comme entrée, qui complète une semaine haut de gamme.
Merci pour vos retours.
Je n’ai absolument aucune appétence pour les récits naturalistes et sociaux. Will Eisner s’attachait à dépeindre la société de son époque. C’est super en soi mais entant que lecture ça ne me branche pas du tout.
Darwyn Cooke semble trop intimidé par son sujet au départ et tente maladroitement de moderniser l’univers du personnage en gardant la « voix » d’Eisner. Ce n’est que lorsqu’il commence à s’émanciper que j’ai commencé à adorer sa reprise du SPIRIT.
Pour la comparaison SPIRIT de Cooke/HAWKEYE de Fraction & AJA (si Bruce en a le courage il rectifiera peut-être mon erreur) : j’ai lu le SPIRIT de Cooke un peu après le HAWKEYE de Fraction que j’avais cordialement détesté pour son vide intersidéral derrière son approche arty. La similitude de l’approche de Cooke avec celle de Fraction/Aja m’avait donc sauté aux yeux.
Au final j’ai gardé les trois tomes de Cooke (pas celui d’Eisner). Je sais que je les relirai avec grand plaisir en sachant que le final est éblouissant.
Intéressant ton rapprochement entre The Spirit et la série Hawkeye.
Clairement je ne suis pas client. Je ne suis pas historien des comics et n’ambitionne pas de le devenir. Le 1er volume n’est donc pas pour moi.
Le deuxième est inclus dans BATMAN EGO et je confirme la grande fadeur de la chose. Aucun intérêt.
Le troisième semble être un exercice de style qui va vite me gonfler. Si je lis Eisner ce sera donc pour ces romans graphiques qui mériterait une édition VF homogène.
Dans mon inventaire d’hier, j’avais oublié ce volume du Spirit chez Vents d’Ouest… Je ne suis pas sûr de l’avoir gardé. J’attendais une lecture-plaisir et j’avais été très déçu. En plus, mon exemplaire avait une faiblesse dans sa reliure et les pages se barraient… Soupir.
Le crossover Batman-Spirit, je l’avais acheté en single. Très quelconque, en dépit de quelques belles pages/cases.
La série par Cooke, j’ai du en emprunter des tomes à ma médiathèque, notamment celui avec la superbe cover du Spirit descendant l’échelle sous la pluie. Mais je n’en garde aucun souvenir…
Au final, ce que je garde du Spirit d’Eisner, c’est qu’il a inspiré des tas de dessinateurs par la suite. J’adore quand les artistes se creusent la tête pour intégrer le titre de l’épisode et les crédits dans le décor.
« J’attendais une lecture-plaisir et j’avais été très déçu. » : C’est ça. Pareil. Après, je ne conteste pas la richesse de l’oeuvre (c’est très au-dessus des comics de l’époque). Mais je ne suis pas en phase.
Je me rends compte que je n’apprécie que très peu de vieilles BDs. J’ai essayé le JEHAN PISTOLET de Gosciny & Uderzo par exemple (du proto-Astérix), et ça n’a pas pris du tout.
Je suis hyper exigeant en fait. Comme Bruce, le côté « historien des comics » ne m’intéresse pas du tout. Je suis extrêmement curieux et je tenais absolument à lire le SPIRIT d’Eisner. Mais si ça ne prend pas je passe tout de suite à autre chose. Du coup ça me permet d’épurer mes étagères, petit à petit…
@Présence : J’ai repensé à ce que tu disais par rapport à Chaplin. Je crois que tu as raison. Eisner est probablement l’héritier du burlesque et du slapstick des studios Keystone (Chaplin, Keaton). Il crée d’ailleurs le Spirit à la fin des années 30, au moment où le muet décline et que les représentants du slapstick commencent à pointer au chômage. Mais dans un comic-book, l’avènement du parlant n’était pas un problème…
On aurait dû avoir cette discussion avant que j’écrive l’article ! 😅
C’est ton rapprochement et celui de Cyrille avec Fluide Glacial qui a provoqué une réaction en moi, et m’a obligé à chercher une autre référence. Pareil, on aurait dû avoir cette discussion avant que je n’écrive l’article sur le Spirit de Will Eisner, que j’ai envoyé à Bruce il y a quelques temps. 🙂
Mais t’aimes bien les EC comics pourtant Tornado. Il y a un côté « historique » aussi, la narration est vieillotte.
Moi je ne saurais dire ce que je cherche en BD.
ça dépend de mon état d’esprit (ah tiens le titre de l’article !)
Des fois j’ai envie d’un truc un peu naïf rétro, ça a son charme, et c’est souvent plein d’idées originales.
Des fois j’ai du mal à en lire et je préfère un truc super moderne.
De même, si je lis du super héros, je ne prends pas ça au sérieux. C’est absurde par nature le concept. Après si dedans tu découvres un sous-texte intelligent, ou une réflexion marquante, c’est cool mais c’est du bonus. ça hisse le truc au dessus, mais à la base limite je suis pas venu pour ça.
Si je veux du sérieux dark et tout, je vais lire du comics indé, du Ellis, du Brubkaer hors « super héros », etc.
Mais je crois que, comme pour les films, j’ai des « phases ».
Ah oui j’aime vraiment beaucoup les EC Comics (et les comics Warren). Déjà visuellement je trouve qu’ils ont extrêmement bien vieilli et ensuite je trouve les histoires inégales mais parfois charmantes. Je pense aimer ça autant qu’un film de la Universal ou de la Hammer. Ou presque. Faut dire que ce sont des histoires connotées fantastique/horreur/Sf comme je les aime. Tout une atmosphère à laquelle je ne résiste pas…
Le format court aide aussi je pense. Tu peux t’en lire 2 ou 3 et stopper.
Et même si c’est inégal, il y a parfois des idées originales.
Les histoires de SF c’est même un puits d »idées qui n’ont pas été exploitées au ciné ou en série (bon après le format court ne permet pas d’en faire des longs métrages non plus.)
@Bruce, Tornado
L’histoire de la bande dessinée est juste un enrichissement culturel.
Personnellement je m’y intéresse.
Connaître son évolution et les techniques qui ont permis le progrès de cet art permet de mieux concevoir la bande dessinée aujourd’hui.
L’ignorer est un frein à la connaissance.
Les bandes dessinées modernes que l’on apprécie aujourd’hui seront désuètes dans 50.
EISNER a apporté énormément de choses à l’art séquentiel et l’a fait évoluer.
Rien que pour cela il mérite tout mon intérêt.😉
En BD comme dans le reste, je suis allergique à la mode…j’essaie d’être intemporel…
je dois avoir aussi une fibre « historien » ^^^mais oui ça a ses limites, quand je lisais énormément de BD « patrimoines » histoire de me faire un bagage, j’ai bien du constater à un moment que je ne pouvais pas aimer chaque artiste sous prétexte qu’on le vendait comme génial…
je n’ai par exemple pas la fibre « vertigo », j’en ai plein (tout PREACHER par exemple…) mais j’en ai rien à carrer la plupart du temps…
je me suis même dit que je devais être un imbécile, de ne pas pouvoir apprécier les INVISIBLES, SANDMAN et autre trucs…
de même que Bendis ne m’a jamais paru être autre chose qu’un prestidigitateur qui nous fait regarder sa main droite pendant qu’il nous enfume avec sa main gauche.
concernant les vieux trucs, j’ai du mal avec Blake et Mortimer qui sont très importants dans le fond culturel BD, mais Tintin fait encore partie à cette heure ce mes bouquins préférés. pareil pour Goscinny, Gotlib, Franquin et d’autres..jamais je ne les considérerais comme démodés et ça même si demain je lisais des dossiers à charge dessus dans un magazine quelconque qui voudrait me convaincre que Kid Paddle (exemple pris au hasard) c’est vachement mieux que ces vieilles badernes….
du coup il y a une sorte de schizophrénie entre respect culturel et goûts personnels et surtout une belle zone d’ombre entre les deux que j’essaie de fouiller de mon mieux…
Je prends l’exemple de Kirby. Tout le monde le vénère. Et moi je trouve ça illisible. Grotesque. Infantile.
Je trouve ses dessins souvent extraordinaires. Mais sa narration : Ouch.
Là, j’ai voulu découvrir Eisner. J’ai trouvé ça impressionnant. Mais je me suis ennuyé sévère et je me suis forcé à finir le bouquin pour qu’il ne me tombe pas des mains.
Il est certain que les générations futures trouveront insupportables des lectures que j’adore aujourd’hui. On n’a pas la main là-dessus.
Plus d’une fois je me suis fait « taper sur les doigts » parce que je critiquais vertement un truc old-school, par des docteurs es-comics qui me disaient que c’étaient des précurseurs de trucs importants et tout. Hélas, ce côté « historien », ça ne suffit pas à te faire aimer une lecture. A la respecter à la limite. Mais à l’aimer… Là il faut qu’il y ait un déclic. Et personnellement, vu les tonnes de trucs à lire qui m’attendent, je ne vais pas me forcer au déclic.
si je prends l’exemple de Kibry comme toi, je vais y puiser autant de fascination que de réserves…
Pareil je déteste me sentir obligé d’aimer un truc…
dans son cas, je reste fan des Fantastic Four (le seuil et le péril) et beaucoup moins du reste de sa production Marvel…les vieux Thor, je ne les retiens pas par exemple…j’ai bien aimé ses back up sur Thor quand même ou les inhumains.
après je saute dans le 4eme monde dont je n’aime que la moitié (en gros les new gods et mr miracle) .
en revanche j’aimerais me lire un de ces 4, ses kamandi et ses Demon.
J’avoue par contre que je ne parviens pas à lire les ETERNALS dont je feuillette le bouquin comme si c’était un ARTBOOK… un jour peut être ^^
j’ai sans doute un coté historien qui pourrait me faire parler comme ces docteur Es-machin chose qui t’agacent, mais de mon coté c’est unapsect qui focntionne un coup sur deux…sans doute lié à ce que j’ai lu plus jeune. puisque ‘effectivement la nostalgie, on peut pas se la greffer… ^^
Mon frangin lit très peu de comics, et rien après le début des années 80. pour lui la bd adulte, c’est un non sens…les super héros, c’est pas essence absurde et c’est de son point de vue illusoire de vouloir prendre ça au sérieux et il ne comprend pas les gens se passionne pour les auteurs etc… il me dit souvent, « ‘c’est des mecs avec des capes et des rayons dan les yeux » c’est con comme la lune de toute manière peu importe comment tu le prends…
c’est un lecteur de picsou castor junior, 4 as, chevalier ardent, etc…pour lui les super héros c’est pareil et il n’a jamais compris l’évolution du genre.
@ Tornado
« c’étaient des précurseurs de trucs importants et tout. Hélas, ce côté « historien », ça ne suffit pas à te faire aimer une lecture. A la respecter à la limite. Mais à l’aimer… »
😀😀😀 . Tu respectes…c’est déjà ça et c’est ce qui compte 👍. Personne ne t’oblige à aimer … 😉
Chez Eisner, je trouve une justesse dans l’observation à un point que j’ai rarement vu dans la bande-dessinée. C’est incroyable comme chaque détail sonne juste. Incroyable comme il parvient à rendre naturel, fluide et invisible des choses qui sont pourtant certainement pensées jusque dans leur moindre détail.
Et ces qualités là, pour moi, ça fonctionne aussi bien si ça date d’il y a 50 ans ou si ça a été fait hier. C’est pas une question de générations.
Eleanor Rigby, cétait 2 minutes de perfection pop il y a 50 ans et c’est toujours 2 minutes de perfection pop aujourd’hui.
Et mes filles adorent.
Kirby, c’est plus daté mais ses forces sont ailleurs.
Kirby, ça grouille de vie, ça a une patate comme aucun autre auteur de comics de superslip n’a jamais eu, ça part dans tous les sens, il y a 18000 idées folles sur chaque planche.
Dans ses projets les plus réussis, c’est un truc de dingue.
Que ça raconte des conneries infantiles, je m’en tape, c’est pas ça l’important pour moi.
Ca grouille de vie, c’est ça qui compte.
c’est ce que j’essayais de dire, mais vachement mieux dit… ^^
oui Kirby , c’est foisonnant…
en vieux j’ai adoré les trucs de Steranko et Starlin que j’ai pourtant connu sur le tard bloqué stupidement sur les mutants pendant 20 ans…
Oui pour moi Kirby aujourd’hui c’est uniquement le plaisir visuel. je me suis offert le bouquin ALORS VINT GALACTUS en format king-size uniquement pour l’objet. Juste pour le regarder, pas pour le lire comme je le faisais quand j’étais gosse.
@ zen arcade
Nul doute que KIRBY était aussi un génie 👍👍👍
Une capacité de création hors du commun.
Toute cette puissance et cette fureur qui se dégagent de ses cases….ce sens inné du mouvement qui, comme tu l’as dit , font que ….ça grouille de vie.
Un puits sans fond, source d’inspiration pour tout les artistes qui ont suivi.
Je ne vais pas m’aventurer a énumérer tous les dessinateurs qui ont puisé dans son art ….ils sont trop nombreux et Il serait plus facile de compter les autres. 😀😀😀
Les comics d’aujourd’hui doivent aussi beaucoup à KIRBY. Faut pas l’oublier.
Peut-être que sans KIRBY les comics modernes ne seraient pas ce qu’ils sont. On peut donc objectivement conjecturer que si on les aime aujourd’hui c’est aussi un peu grâce à ce génie.
Et je précise que ce n’est que mon humble avis. Mon but n’est pas de convaincre avec un raisonnement fallacieux.😀😀😀
En fait le recueil s’intitule VOICI VENIR GALACTUS (https://www.bedetheque.com/BD-Fantastic-Four-Voici-venir-Galactus-Voici-venir-Galactus-437601.html). Il contient les épisodes Fantastic Four #48-50, 120-123 et 242-244. Les épisodes #48-50 ont bercé mon enfance.
Je me suis pris ce king-size parce que ça me suffit. Ce sera mon seul et définitif bouquin de Kirby à la maison (j’avais déjà l’album des FF de Lug)…
Joli choix 👍.
Ma première apparition.
Je me souviens d’être arrivé sur terre, tel l’ange Gabriel, annoncer la venue de mon maître et la fin du monde.
Mais la belle d’ALICIA MASTERS m’a convaincu de tenter l’impossible pour éviter le pire.
Je me suis donc rebellé et on connaît la fin de l’histoire.
Que ne ferait on pas pour les beaux yeux d’une fille (Surtout si en plus elle est aveugle)
Salut Eddy,
Je comprends tes réflexions. Le coté hype du lecteur de comics qui se la péte parce qu’il a lu le dernier truc à la mode me dérange aussi.
Tout autant que le présomptueux qui, sous prétexte qu’il a lu tout MOORE et tout MILLER, pense avoir la science infuse.
Les questions que tu te poses sur la.zone d’ombre je me les pose aussi a chaque fois que j’ouvre une BD.
Je tente justement de trouver des réponses en m’aidant de l’histoire de l’évolution de la BD au cours du temps.
Est-ce que j’éprouve du plaisir à lire une vieille baderne ?…peut-être pas si on a affaire à un auteur quelconque qui ne fait qu’appliquer les techniques d’une époque dépassé !
Mais si la bd regorge d’innovations pour l’époque … alors là oui, je prends mon pied. Et je m’intéresse à son créateur.
Les artisans qui ont permis cette évolution me fascinent.
L’histoire m’a appris à être indulgent sur certains aspects en plaçant l’œuvre dans son contexte.
Elle m’a aussi appris à faire la différence entre un génie et un technicien.
Le génie a cette faculté de créer, d’inventer d’innover. Le technicien ne fait qu’utiliser les techniques que l’on à créé avant lui.
Sans EISNER pas de MILLER … C’est objectivement un fait…
oui pas facile comme équilibre…
En ce qui concerne Cook, je pense qu’il fait admirablement bien le pont entre old-school et modernité et avec intelligence par dessus le marché…
J’adore les adaptations de la série « Parker » de Donald Westlake par Darwyn Cooke. Il a bien rendu l’esprit des romans et du personnage principal. Mais je pense qu’une adaptation de la série « Dortmunder » du même Westlake n’aurait pas convenu à Cooke à cause de son humour. A la lecture de l’article (Excellent au demeurant), j’ai l’impression que Cooke est passé de Dortmunder à Parker pour le personnage du Spirit.