What if Phoenix had not died ? par MJ Duffy et Jerry Bingham
1ère publication le 15/01/18- MAJ le 20/10/1/8
Article de BRUCE LIT
VO : Marvel
VF : Lug, Panini
Ce focus spoilera comme un dévoreur de planète, une histoire vieille de 30 ans.
Et si Phénix n’était pas morte est une histoire parue chez Marvel en Juillet 1981 dans la série Et si ? #27 (What if ? en VO). Rappelons le principe de cette série : il s’agissait pour Marvel de revisiter ses propres mythes en posant une réalité alternative à un événement marquant de la maison des idées. Chaque épisode commençait et finissait invariablement avec Le Gardien Uatu qui résumait d’où nous partions pour conclure sur une fin souvent très différente de celle connue.
What if était un exercice de style assez jouissif qui permettaient aux auteurs de tuer allègrement les personnages Marvel ou de les faire souffrir au delà du raisonnable sans risque de marche arrière. Un espace de liberté entre la 4 ème dimension et ce qui sera la culture des fins alternatives pendant les années DVD.
Et si ? a longtemps été publié durant les années LUG dans le mensuel Spidey, la revue consacrée aux plus jeunes lecteurs de Marvel. Des premiers Xmen de Kirby et Lee aux Teamup de Spidey avec un gamin contre Thanos (!), il n’y avait pas là matière à traumatiser les jeunes français avec ces histoires de super-héros avilissantes et violentes…
Nous allons voir que c’est pourtant ce qui se produisit un soir de 1984, lorsque votre serviteur âgé de 11 ans découvrit cette histoire écrite par Mary-Jo Duffy et illustrée par Jerry Bingham. Elle a été rééditée en floppy aux Etats Unis pour 1€ et dans l’omnibus Panini consacré au Phenix Noir.
Lorsque cette histoire est publiée aux Etats-Unis, les cendres de Jean Grey sont encore chaudes. Notre amie est morte en Octobre 1980 dans la saga qui traumatisa toute une génération de lecteurs et il ne faisait pas de doute que nous ne la reverrions plus. Scott Summers commence son deuil et nous avec, sans savoir que quelques années plus tard la belle rouquine reviendra en pleine forme à l’initiative de John Byrne.
Pour l’heure, ce n’est pas la rigolade chez les mutants : après un enterrement magnifique de Jean, les X-Men traversent en moins de 48 pages une autre épopée légendaire : Days of Future Past. Au programme futur désespéré, camp de concentration et mort de tous les Xmen dans des circonstances atroces. Ces épisodes firent bien sûr grand bruit, bien plus que celui qui nous occupera aujourd’hui.
Et pourtant.
Quoique la vision d’une Ororo empalée, d’un Wolverine incinéré et d’un Peter Raspoutine désespéré avait largement de quoi bouleverser l’enfant que j’étais, c’est cette histoire nettement moins bien dessinée et scénarisée qui me marqua le plus. Allez comprendre ! En la relisant aujourd’hui,elle est moins impressionnante qu’il y a 30 ans, mais je continue d’y percevoir ce qui occasionna chez le jeune Bruce un grand sentiment d’angoisse la lecture terminée.
En fait le scénario de MJ Duffy est plutôt léger. Non pas en terme de qualité dramatique mais en contenu. Les premières pages résument longuement la saga du Phénix Noir pour enchaîner immédiatement sur la fin initiale prévue par Chris Claremont avant le veto de Jim Shooter : les X-Men sont vaincus par les Shi-ars et imposent à Jean Grey une trépanation afin de la priver de ses pouvoirs. Jean Grey rentre donc saine et sauve sur terre à l’hôtel Xavier mais c’est une femme brisée et soumise qui, loin de l’incandescence du Phénix sert le thé et les petits gâteaux à ses amis. (Acte 1).
Nous pourrions en rester là avec un Scott Summers qui continue d’aimer sa rouquine en dépit de son handicap. Sauf que le tocsin sonne. Ces salopards de Shi-ars implorent les Xmen de venir les soutenir face à une attaque de Galactus et Terrax. Pas rancuniers (enfin, si, un peu, quand même), les X-Guys se font fumer par les deux vilains cosmiques. Sentant que Scott est en danger de mort, Phénix resurgit et met en échec Galactus. Celui-ci l’invite à réfléchir : tôt ou tard sa soif de pouvoir l’amènera à dévorer elle aussi une planète. (Acte 2).
A partir de là, l’histoire prend un vrai tournant ! Avec une alliée si puissante, la menace de Days of Future Past est aisément écartée, les sentinelles définitivement détruites, le rêve de Charles Xavier enfin proche de sa réalisation. Pourtant, Duffy le montre assez intelligemment, nos héros ont construit leurs forces sur leurs souffrances et leur résilience. Scott désormais obnubilé par sa belle ne voit pas son équipe se désagréger : Diablo et Colossus s’entraînent mal, Ororo ignore totalement Kitty Pryde puisque sa meilleure amie étant toujours vivante, elle n’a pas d’affection à donner à une gamine de treize ans.
Seul Wolverine reste aux aguets. Mais sa position dans l’équipe est, dans cette réalité, minoritaire. Celui-ci pressent que Jean perdra tôt ou tard le contrôle. Un contrôle que Phénix pense garder en dévorant à l’insu de ses amis de petits astéroïdes inhabités. Jusque au moment où sa victoire sur les sentinelles réveille chez elle l’extase de la toute puissance. Jean reprend alors ses habitudes de dévoreuse de planète. (Acte 3).
Nous entrons ainsi dans le dernier acte, le plus dramatique. Espionnée et dénoncée par Kitty Pryde, Jean est découverte. Alors que dans la saga de Claremont, une étincelle de bien sommeillait encore dans le Phénix Noir, le lecteur assiste à une séquence choc, à peine édulcorée par le comic code authority : Phénix, furieuse contre la benjamine des X-Men la réduit littéralement en cendres !
Kitty, si intelligente, si drôle, si spirituelle est ici annihilée sans jamais avoir approché de son potentiel. C’est sans doute ce qui me choqua le plus enfant : les X-Men allaient mourir sans héroïsme, sans aucune chance de gagner tels des pions face à une reine sur un échiquier. Même la fin de DOFP laissait poindre une note d’espoir. Pas ici. Nos amis meurent tous, assassinés par leur amie. Et cette enfant froidement incinérée, c’était vous, c’était moi !
La liste du bodycount est effarante : Xavier voit son cerveau réduit en bouillie, Iceberg et Angel sont broyés contre un mur, Colossus est empalé par les griffes de Wolverine qui meurt à son tour avec Diablo brûlé vif. Havok, Lorna et Scott sont exécutés sans l’ombre d’une chance. A la vue de son amant mort à ses pieds, l’esprit de Jean agonise : plus rien ne peut désormais la freiner : l’oiseau de feu consume la planète puis l’univers entier. Et euh….Fin !?
Il s’agissait pour le gamin que j’étais de l’histoire la plus atroce que j’avais lu après La mort de Rahan. Le combat et Jean étaient perdus à jamais. Avec cette moralité pas si tarte : la mort aussi dramatique soit-elle, nous préserve du mal. Certaines choses doivent mourir et l’intérêt général (Jean est une menace pour l’univers) prévaut sur le particulier (Scott n’a qu’à se trouver une autre rouquine, ce qu’il fera par la suite. Aux dernières nouvelles, depuis qu’il s’est mis aux blondes, c’est pire….). Le deuil permettaient aux X-Men de devenir plus forts et d’honorer Jean au combat. La rouquine leur avait évité l’horrible tâche de la supprimer en se suicidant.
Voilà ce que je ne supportais pas enfant : voir mes valeureux mutants si dépassés, si insignifiants, si mortels quand, dans la vraie série, ils étaient tellement autre chose. Qui allait désormais me protéger ? Je relisais ce maudit Spidey jusqu’à l’obsession en espérant que les morts allaient se relever, que les dessins changeraient d’eux-mêmes pour se plier à ma volonté, je scrutais cette image la plus cruelle de cette histoire : Ororo enterrée vivante par son amie, qui se moque d’elle en guise d’épitaphe.
Cette fois-ci la vilaine gagnait, cette fois-ci la menace était réelle, cette fois-ci il n’y avait aucun espoir et ce n’étaient pas les enfantillages publiés dans Spidey qui allaient me réconforter. Et ce maudit Gardien qui n’avait pas levé le petit doigt ! Et même si c’était pour de faux (c’était un What If après tout), le mal était fait. Deux ans plus tard, le petit garçon pleurerait dans sa cour de recréation en apprenant la mort d’Hergé. Je m’en foutais d’Hergé, mais j’avais compris que mon copain Tintin était mort, et ça je pensais ne pas pouvoir le supporter.
Et si je n’avais pas lu cette histoire ? Le monde aurait continué de tourner dans la plus parfaite indifférente. Et les Comics auraient tout de même sorti leurs chefs d’oeuvre par paquet. Mais peut-être que je n’aurais pas saisi ma propre impuissance face aux désirs des autres, que je n’aurai pas poursuivi mon propre travail de deuil. Un travail de deuil qui arrivera bientôt dans la réalité avec la mort de mon grand-père des suites d’une longue maladie. Lui ne reviendrait pas.
Un travail de deuil qui me permis de comprendre que la mort fait partie de la vie, et que la mépriser, c’est mépriser la vie elle-même. Une leçon que je me vante d’avoir compris à 10 ans. Visiblement chez Marvel, ça n’est pas aussi simple….
——
Lorsque Jean Grey mourut dans les 80’s, tout le monde y croyait. Lorsque ce What If la ressuscita quelques mois plus tard, les gamins retinrent leur souffle : au vu de ce que s’y passait, il valait effectivement qu’elle soit morte. Retour sur un What If marquant qui vit la mort de tous les Xmen.
La BO du jour : si même les deux joyeux jobards Nick Cave et PJ Harvey vous chantent que la mort n’est pas la fin, il y a des raisons d’espérer…
Effectivement cette histoire a marqué tous ceux qui l’ont lu à l’époque. Du reste comme tu le soulignes la série What if était assez marquante (au moins à ses débuts) avec notamment l’épisode où le Gardien vient expliquer à Matt Murdock que si Elektra n’avait pas été tuée par le Tireur ils seraient en train de filer le parfait amour sous les tropiques… (quel enfoiré ce Gardien !) ou que se serait-il passé si Gwen Stacy n’était pas morte, etc…
Bref concernant spécifiquement celle sur le Phenix elle était plutôt bien menée et efficace (en dépit de dessins manquant de dynamisme). J’étais déjà un peu plus âgé que toi quand je l’ai lu donc l’impact a été moins fort, mais au demeurant je m’en rappelle encore clairement… Jean qui dézingue les X-Men en à peine quelques cases… Mince ! Je n’avais jamais vu ça ! Effrayant mais au demeurant plus réaliste que des héros qui s’en sortent toujours par des pirouettes scénaristiques improbables… Bref en BD comme dans la vie les « bad guys » gagnent parfois…
Voilà un comics que je découvre complètement ; je n’avais pas dû acheter ce numéro de Spidey à l’époque, certainement pour des raisons de budget.
Ayant découvert la série What if? un peu plus tard, j’avais vite abandonné tout espoir d’y trouver une bonne histoire. Dès le début il était visible que les auteurs ne pourraient pas se lancer dans une grande saga, et que tout devait être bouclé en 1 épisode, souvent avec une pagination étendue. Du coup les scénaristes s’ingéniaient à condenser l’intrigue de plusieurs épisodes en 1 seul, avec une narration très hachée. Souvent aussi les dessinateurs n’étaient pas les meilleurs.
Par contre ton article transmet bien les émotions que tu as pu ressentir enfant en découvrant des superhéros rester définitivement sur le carreau, qui plus est tué par leur amie, et de manière atroce, sadique et cruelle pour Ororo. Mary Jo Duffy s’était lâchée.
@Présence
je n’avais pas dû acheter ce numéro de Spidey à l’époque, certainement pour des raisons de budget. L’original en VO vous attend à la maison Sire.
Ayant découvert la série What if? un peu plus tard, j’avais vite abandonné tout espoir d’y trouver une bonne histoire. Je crois au contraire que l’on pourrait aisément faire une thématique sur les What if. J’aimais beaucoup ces histoires condensées a contrario de ces séries sans fin qui permettaient un résumé d’histoires Marvel que je n’avais pas forcément lues et qui offraient un récit complet.
@Patrick : Youpi je ne suis pas le seul dans mon traumatisme !
plus réaliste que des héros qui s’en sortent toujours par des pirouettes scénaristiques improbables Sur le fond, je suis d’accord avec toi, même si sur la forme les Xmen de Claremont sont très réalistes. Rappelle toi, on y apprenait grâce à Mystique qu’en tranchant la carotide de Logan, son healing factor était neutralisé !
On en a souvent discuté en aparté, et tu as fini par le faire, cet article sur un « What If ? » !
Comme je l’ai déjà dit, je n’ai jamais aimé cette série. Je la trouvais déjà mauvaise à l’époque, c’est dire !
J’ai l’impression que je ne suis pas le seul, vu ce que dit Présence de son côté.
Par contre je suis certain d’avoir lu tous les classiques car je collectionnais tous les Spidey du N°1 jusqu’à au moins la fin de Secret Wars. Je me souviens très bien du N° avec Dardedevil et Elektra, et bien entendu de celui avec Gwen Stacy. En revanche, je ne me souviens que de la surface (l’intro et la conclusion du Gardien, les entrées en matière ultra-dramatiques), pas du tout du contenu (si ce n’est que je trouvais ça en général asse mal fichu et ultra-bâclé). Mais franchement, déjà que j’ai du mal à relire les histoires Marvel que j’aimais quand j’étais gosse, je n’ai aucune envie de réessayer ça.
Ceci n’enlève rien à l’intérêt de ton article, qui restitue pleinement l’émotion du jeune lecteur de ce début des années 80 où les histoires de super-héros pour enfants tentaient déjà de sortir de leur marasme infantile. Et, du coup, traumatisaient d’emblée leur coeur de cible !
Oh sur le fond, tu as sûrement raison.
Mais Les What If introduisaient ce sentiment délicieux de tristesse et de mélancolie.
Comme Gainsbourg qui se rappelait le délice de pleurer enfant et de goûter le sel de ses larmes.
Les what if de l epoque… je les aimais bien. Ils etaient fait aussi par les auteurs de Marvel les plus connus. C est plus tard que ca devint embettant.
N oublions pas que le What If 4 par exemple n’en est pas un puisqu il est en continuité et raconte qui remplaca Steve Rogers en 44-45 puis 45à 50.
Mince à force, vais je investir dans des tpb What if ?
A l’époque où j’étais musicien, j’vais composé une chanson sur la série !
@Omac : La mort d’Iceberg est quant à elle pleinement annoncée par Jean : adieu Bobby, tu étais notre petit frère à tous. Elle intervient après celle de Xavier le père. Je suis super content des retours ici et sur FB pour une histoire que je pensais confidentielle ! Notre groupe de parole est presque complet !
Un lecteur FB m’a fait remarquer que l’histoire s’étirait entre Spidey 51-52. J’aurais juré que non, mais il s’avère qu’il a raison.
Par contre, Hank sans qu’on le sache, échappe au carnage. Alors qu’il figure dans la première partie de l’aventure, il n’apparaît pas dans la grosse baston de fin. Peut-être se planque t’il….
@ Bruce : Hank échappe à la bataille finale mais il passera à la casserole en même temps que le reste de la planète !
Si l’histoire se trouve bien étalée sur 2 Spidey au final l’édition Américaine, elle, ne contient bien qu’un seul épisode ! C’était l’un des problèmes des éditons Lug, quand une revue n’avait pas assez de page ils coupaient l’histoire en 2 !
En l’occurrence c’est un mal pour un bien puisque Jean aura mis 2 mois pour sombrer du coté obscur au lieu d’un seul 😉
Le commentaire d’Omac montre bien que le concept de cette série était très intéressant. On peut même affirmer qu’il était assez puissant, notamment pour ce qu’il offrait de possibilités de faire et de montrer ce qui était inenvisageable en temps normal dans les séries Marvel et dans le cadre du Comics Code.
Le temps d’un épisode, Marvel semblait nous dire : « Regardez ce qu’on pourrait vous raconter ! »
Le problème se jouait en deux temps :
1) C’était bâclé. Aussi excitante qu’était la série dans ses promesses, il convient d’avouer qu’elle était bâclé et mâchée à la va-vite.
2) Il y avait quelque chose de pernicieux dans le scénario, car à chaque fois le Gardien semblait nous affirmer en sous-texte qu’il valait mieux rester sur l’histoire originale, sans quoi le destin nous apprend que le changement apporte fatalement malheur et désolation, digne d’un effet papillon destructeur. C’était pernicieux car non seulement on insinuait que le changement c’était mal, mais aussi que les histoires Marvel était parfaites comme elles étaient, comme si on ne pouvait les critiquer (« la preuve en image dans les What if ? » !)…
Hélas, ma mémoire me joue des tours mais il me semble que certains épisodes montraient une fin positive comme celle de Matt et Elektra. Ce n’était pas tant l’histoire qui était parfaite que les réactions des personnages.
Ici, chose rare, Matt est plus ou moins au courant de ce que Uatu lui raconte. Le drama de la mort de sa nénette n’en est que plus cruel comme l’indique Patrick mais magnifie la souffrance et le deuil de DD.
@Omac : c’est tout à fait ce sadisme, oui, qui est très dur à avaler quand on vénère ces personnages. Cette touche cruelle qui accompagne leur mort. Le comique de service broyé contre un mur. Angel, le playboy de service, la face explosée, Logan qui capitule, Diablo le facétieux qui meurt dans un cri muet.
Tout à coup la couverture de Frank Miller ne paraît plus si alimentaire que ça !
Super article d’abord.
Comme Tornado le dit, j’avais toujours l’impression que la morale était de dire:
« Ouf! On a échappé au pire »
Les histoires finissaient toujours mal et ça ne me branchait pas de lire un truc qui n’était jamais arrivé sous ce format.
La saveur de Marvel étant à mes yeux son univers justement.
une madeleine perso a été le Conan au XXe siècle mais à part ça…
Par contre je ne crois pas que Marvel sous-entendait qu’il ne fallait pas critiquer, c’était plutôt une récréation ou une respiration. une uchronie dans un univers lui-même fictif.
Je trouve que DC a fait de ce concept un truc bien plus intéressant avec ses Elseworlds…
Encore une histoire que je ne connaissais pas, mais l’article est chouette et personnel. Ce qui est la preuve que les histoires ont un poids, qu’ils comptent, ne sont pas anodins. Mais attention aux risques de censure…
Je rejoins Tornado dans son analyse des What If (personnellement je ne me souviens plus en avoir lu mais c’est possible… ah si dans un DD de Miller je crois). Même dans les séries télé (comme Friends qui a quelques épisodes de ce genre) la morale était que finalement c’était mieux si cela n’était pas arrivé. C’est un peu dérangeant, l’alternative n’est jamais bonne. C’est désespérant.
J’adore le titre du jour. Un des rares bons de l’album qui a fait connaître Cave au grand public.
Comme dit plus haut, je pense que tu as raison sur le principe. C’est dans la forme que je trouve la chose plutôt mal fichue. Ainsi que cette dimension méta gonflée où Marvel essaie de te vendre sa continuité officielle comme la seule bonne possible (bien vu Omac ! 😀 ) !
Ce qui est certain, c’est que même si on n’aimait pas ça, cette série a marqué tous les jeunes lecteurs de l’époque. La preuve avec tous les commentaires.
En effet, cette histoire m’a particulièrement marqué par sa violence Apocalyptique !
Et c’était impossible d’y rester indifférent car je ne me souviens pas d’avoir lu une histoire avec une telle fin soudaine.
Et encore aujourd’hui (même si j’ai peut-être tort), je prends cette histoire comme une volonté de Marvel de faire accepter la pilule de ma mort de Jean Grey…
Effectivement si on a une dent contre la continuité, on peut se dire que les « what if » étaient là pour la déclarer parfaite telle qu’elle est.
Mais on peut aussi voir ça dans un autre sens : les auteurs pouvaient se lâcher et massacrer des personnages immortels dans la continuité officielle, et donc oui en général foutre un bordel pas possible par pur plaisir de faire des trucs interdits par la direction de Marvel. Un exutoire quoi. Et d’un coup, ça devient moins cynique comme vision des « what if »^^ Non ?
Et je dis ça alors que ça ne m’a jamais intéressé ces récits, car en effet assez bâclés en général. Mais « House of M » est en quelque sorte un What if officiel mais annulé car tout n’était qu’un monde d’llusions…mais qui a permis en un nombre d’épisodes plus grand et un certain soin sur la forme, à être plus intéressant que ces courts récits what if.
Ouais, ouais…y’a des anti-Bendis qui vomissent House of M aussi. Mais moi j’aime bien.
C’est juste le principe du récit hors continuité qui peut être intéressant. Les what if proposaient ça. Les « the end » aussi.
Je suis partagé sur ces récits parce que d’un côté je n’ai aucune envie de lire 50 what if différents avec 50 versions du même personnage (au bout d’un moment, y’en a marre, j’ai juste envie d’aller lire autre chose qu’une 5Oeme version d’un super héros) mais d’un autre côté, un what if bien fait peut être sympa comme le prouvent certains récits hors continuité. Mais en général ils sont développés sur davantage que 30 pages.
Et si j’ai toujours eu du mal à m’intéresser aux what if, c’est aussi parce que ce sont les personnages qui m’intéressaient dans les comics moi. Et en terme de développement de personnages, même s’il y avait eu une idée géniale dans un what if, elle n’aurait pas été développée au delà de 30 pages donc…ça me frustrait.
Mais quand on y pense de nos jours, avec tous ces reboot, ces morts et résurrections, cette rétro-continuité, pas mal de runs d’auteurs deviennent des what if…
Puisqu’il est devenu commun de retourner dans le temps, d’annuler des mariages, de faire fusionner des terres parallèles, de faire oublier une identité secrète aux gens…ben…les what if sont partout.
Très bien vu.
Au moins les What If avait le mérite d’officialiser le caractère définitif d’une histoire. Enfin. Presque.
@Bruce…
c’est vrai que l’avenir paraît toujours pessimiste, ce qui en dit long de l’opinion de l’humanité de sa propre destinée…
j’aurais bien aimé des récit plus positifs « parfois »…
après voilà, à l’inverse de Marvel Fanfare, Marvel comics presents, et autre team-up, je trouve cette série « secondaire » vraiment « petit bras ».
Je n’ai pas comme vous de souvenirs « forts » associée à elle.
Ceci-dit il me semble que Hachette prévoit un volume…et je risque de le prendre par curiosité/complétisme…
Je n’ai pas lu cette histoire. Avec le temps et l’éloignement de la Mort de Phoenix, devenue un non-évènement, elle n’aurait sans doute que peu d’impact sur moi aujourd’hui. Mais l’article retranscrit bien les impressions de lecture du jeune Bruce (faut-il l’appeler Bruçounet ?)
Je me rappelle effectivement avoir relu certaines histoires un grand nombre de fois avec parfois l’espoir, dans certains passages tristes, que le cour des choses soit modifié (un peu comme le cinéphile belge qui pense que le cowboy va dégainer plus vite la deuxième fois…)
Sinon, je peux poser une option sur les What If Daredeviliens ?
@JP : Bon pour accord.
@JP Jennequin : intéressante, cette anecdote. Concernant la peine de mort à justifier ou non pour Phénix, j’avoue ne pas être choqué alors que dans le réel je suis contre cette barbarie. Nous sommes dans l’univers de super-héros après tout où tout est un enjeu de vie et de mort. On peut même voir la saga de Proteus comme l’impossibilité de contenir un tel pouvoir. En France l’abolition de la peine capitale venait à peine d’être votée. Elle est toujours en cours dans certains états-uniens.
Enfin, (point godwin ON) : on peut se rappeler que pas mal de criminel contre l’humanité, notamment des nazis aient été exécutés après le procès de Nuremberg sans que cela bouleverse l’opinion de l’époque.
Je n’ai pas lu What If ? dans Spidey mais directement en v.o. C’était une série que j’adorais sur le principe et certains épisodes remplissaient pleinement les promesses du titre. Mais arrivés dans les numéros 20-30, ça commençait à s’essouffler et surtout, comme le disait Tornado, on avait un peu tendance à vouloir nous démontrer que tout autre chemin parcouru par les héros aurait soit mené strictement à la même chose, soit aurait été une catastrophe. L’épisode « Si Phénix avait vécu » était de cet acabit. On sentait tellement que c’était écrit pour nous démontrer que la décision de tuer Phénix (qui, rappelons-le, était un fiat éditorial de Sa Majesté Jim Shooter) était la seule décision viable (justifiant au passage la peine de mort, mais enfin passons) que ça en devenait gênant. Pour « ressusciter » le Phénix, on utilisait une grosse ficelle et tout le scénario était à l’avenant. L’artifice était vraiment trop visible, au point que les lecteurs qui reprochèrent la lourdeur de la démonstration par voie de courrier (lettres publiées dans What If 32) se virent rétorquer que ce numéro ne « prouvait » rien, que c’était le Watcher qui avait choisi le pire des mondes parallèles. Ben tiens, c’était la faute du Watcher…
Merci pour ce magnifique article ! J’ai lu moi aussi ces Spidey à l’époque, et j’aimais bien les petites histoires « Et si ». Cette histoire là particulièrement m’a touché. J’avais 10 ans, et j’étais comme toi, encore traumatisé par la mort de Jean. Même si les dessins ne sont pas à la hauteur du propos, l’histoire est dense et très impressionnante !
Je partage entièrement ton ressenti global. Pour moi, l’image marquante, c’est Logan, qui cesse de se battre, de se débattre, et qui va vers la mort en l’acceptant. Lui, le battant, qui réagit au quart de tour, qui ne cesse de se battre contre les autres, et surtout contre lui-même, ne réagit pas et ce laisse faire… M’apprenant ainsi une leçon importante au môme que j’étais… Face à la mort inéluctable, l’héroïsme peut être aussi de l’accepter avec calme… J’en tremble encore !
Y’a beaucoup de choses intéressantes dans ce récit ! Merci de l’avoir remis en lumière !
Et merci de ce retour Florent qui raconte notre sensibilité face à nos super-héros totems.
Moi c’était en regardant 20.000 lieues sous les mers de 1954 par Richard Fleischer (le premier film avec de vrais acteur que j’ai vu de ma vie, après les dessins animés) que j’espérais à chaque fois que le capitaine Nemo ne se fasse pas tuer à la fin.
Pourtant c’est pas spécialement un mec sympa mais bon…il était cool avec son Nautilus et tout ça. Je n’avais pas envie que le film se termine et que le sous-marin coule…
Toujours dans mon top 5 de mes films préférés ce film. Surement en partie par nostalgie.